Chapitre 2 – Le perfectionnement professionnel et l’équipe de commandement

 

VOS RESPONSABILITÉS ET LES OCCASIONS QUI S’OFFRENT À VOUS

La responsabilité de la mise en œuvre de la FMP informelle dans l’AC se situe à trois niveaux. Elle incombe non seulement aux établissements d’enseignement, mais aussi aux commandants et à chaque personne. Lors de la conception et de la prestation de la FMP informelle de l’unité, il incombe à l’équipe de commandement de susciter l’intérêt pour la FMP informelle dans l’ensemble de l’AC. Étant donné la complexité de la FMP et les multiples pressions et priorités concurrentes auxquelles les équipes de commandement sont confrontées, il est peu probable qu’un modèle unique de recommandation puisse satisfaire tout le monde. Les programmes de FMP lancés par l’unité peuvent être un moyen de combler les besoins que l’équipe de commandement de l’unité a relevés dans des domaines comme la rédaction militaire, l’histoire de l’unité ou le perfectionnement de la pensée analytique et de l’esprit critique. Vos expériences personnelles et vos connaissances professionnelles peuvent vous amener à utiliser ou à modifier les suggestions contenues dans le présent guide ou à créer un contenu de FMP entièrement nouveau. Les équipes de commandement sont fortement encouragées à planifier les programmes de FMP à long terme afin d’éviter que ces activités ne deviennent réactives ou guidées par des « listes de vérification ».

Perfectionnement du leadership

Il peut s’avérer difficile de rendre la FMP intéressante et agréable. Vous devrez donc investir du temps et des efforts pour vous assurer que la voie que vous choisissez motivera les militaires et les officiers à devenir de meilleurs penseurs critiques et preneurs de décision. Il n’existe pas de méthode prescriptive pour permettre et mener à bien une FMP informelle. Cette référence ne doit pas être considérée comme une liste de vérification. Il s’agit plutôt d’un puits d’idées dans lequel on peut puiser selon les besoins et dans l’ordre qui convient à notre plan. Certaines unités ont une culture profondément ancrée d’autoperfectionnement continu, mais la réalité est que de nombreuses unités trouvent encore commode d’être trop occupées pour avoir une FMP informelle continue. L’équipe de commandement doit prendre l’initiative, d’abord en donnant un exemple personnel qui encourage l’acceptation et la volonté de participer à une FMP informelle. L’équipe de commandement doit également s’appuyer sur des leaders qui sont des modèles dans l’unité.

Pensée critique et résolution de problèmes

L’AC reconnaît la pensée critique comme une compétence mesurable. Seules de bonnes aptitudes de pensée critique, aiguisées pour passer au crible la masse d’idées, de théories et de philosophies souvent contradictoires, peuvent véritablement renforcer la profession des armes, alors que l’AC s’engage dans un avenir incertain. Lorsque nous pensons de manière critique (pensée d’ordre supérieur), nous devrions être capables de réagir rapidement et judicieusement à tout type de situation, en résolvant par le raisonnement des problèmes compliqués et complexes. Nous disons « devrait » parce que la FMP et le PP ne sont pas une panacée pour les problèmes militaires difficiles; on doit plutôt les voir et les expliquer comme un ensemble de connaissances « au-delà de l’horizon », « sur appel au besoin », qui procure à l’AC (et à la personne) un certain niveau de confort face à l’imprévu. Les équipes de commandement doivent constamment présenter la FMP à leurs subordonnés comme un élément clé de la prise de décision, mais elles doivent aussi reconnaître la nécessité de « d’exercer » leurs subordonnés à utiliser la pensée critique avant de s’engager sur la voie de la « formation ».

Communication des résultats à l’oral et par écrit

Mise en œuvre : Les idées et les débats devraient être activement poursuivis par la rédaction opérationnelle sur un large éventail de sujets, y compris les expériences de l’AC lors de diverses opérations. Les équipes de commandement peuvent s’inspirer des écrits basés sur le programme de lectures de l’unité ou en s’appuyant sur la liste des sujets des leçons de l’AC. Les textes peuvent être de toute longueur et les auteurs sont encouragés à inclure des données, des graphiques et des illustrations. Les membres de l’AC, quel que soit leur grade, sont encouragés à examiner et à évaluer les questions d’actualité, puis à rédiger et à élaborer un contenu abordant l’ensemble des questions institutionnelles, opérationnelles, doctrinales et de formation. Les auteurs participent non seulement à leur propre perfectionnement professionnel, mais ils apportent également une contribution essentielle à l’apprentissage au sein de l’Armée. Les articles, les monographies et les autres supports optimisés numériquement doivent être rédigés conformément aux formats et aux styles approuvés décrits dans la référence J (voir la section « Sources et lectures supplémentaires »). Le principal média imprimé est Le Journal de l’Armée du Canada. Le principal média imprimé des FAC est la Revue militaire canadienne. Les militaires peuvent également écrire pour le journal de la garnison locale ou pour La Feuille d’érable. Les équipes de commandement doivent savoir que les délais de publication de ces deux revues sont longs, allant jusqu’à un an. Comme solution de rechange, vous pouvez envisager de publier en ligne sur Ligne de mire.

 

UTILISATION DU PRÉSENT GUIDE POUR ÉLABORER UN PROGRAMME

Programme structuré

Les composantes individuelles et collectives améliorent les compétences et les connaissances des personnes leur permettant d’agir dans les diverses fonctions de commandement et d’état-major de l’unité et améliorent également le rendement de l’unité, car les membres individuels comprennent mieux comment eux-mêmes et les autres militaires contribuent à la réalisation de la mission. Une FMP informelle efficace permet de renforcer les capacités de l’unité et de ses membres, de promouvoir les compétences de leadership et l’éthique militaire ainsi que d’encourager les habitudes d’apprentissage tout au long de la carrière en vue de la maîtrise de la profession des armes. Parmi les exemples d’apprentissage structuré, il y a les reconstitutions d’état-major virtuelles et les reconstitutions d’état-major (REMV et REM), les exercices tactiques sans troupes (ETST), les visites de champs de bataille, les journées d’étude dans les musées, les visites d’autres organisations au sein et à l’extérieur de l’AC et des FAC, les jeux de guerre en groupe, la résolution de problèmes par décision forcée, les programmes de lecture et d’écriture en groupe, ainsi que les symposiums axés sur le leadership, l’intendance, les tactiques, les campagnes et la stratégie. Ces programmes devraient être présentés tôt dans le cycle de planification annuel de l’unité/de la formation et sont souvent le mieux appliqués lorsqu’ils sont de nature cumulative.

 

EXEMPLES D’ACTIVITÉS STRUCTURÉES

Expositions sur l’histoire militaire

Les expositions sur l’histoire militaire peuvent inclure notamment des équipements, des photographies, des drapeaux, des guidons, un temple de la renommée et des portraits. Ces expositions permettent de sensibiliser les visiteurs et le personnel de l’unité à l’histoire et aux traditions de l’unité. Les ressources, le matériel et les conseils nécessaires à la mise en place d’une telle exposition peuvent être obtenus auprès de la Direction – Histoire et patrimoine (DHP), d’un musée de la base et même d’une association d’unité qui peut fournir des renseignements supplémentaires et possiblement du matériel. Les unités et sous-unités pourraient être mises au défi de créer des expositions historiques simples et appropriées à l’occasion d’un anniversaire de l’unité ou d’une opération passée. Ces expositions peuvent consister en des photos, des affiches, des tenues d’époque, des trophées et des copies de cartes. On pourrait également parrainer des expositions d’unités dans des musées militaires locaux. L’objectif serait d’utiliser efficacement l’occasion et de présenter l’exposition autour d’un thème central, d’un engagement militaire passé, d’un bal d’unité ou d’une journée des Forces armées.

Ancien équipement militaire

Les véhicules, armes et systèmes militaires obsolètes sont un excellent moyen d’accroître l’intérêt pour l’histoire des unités. Ils constituent en même temps un moyen très visible de renforcer l’enthousiasme pour l’histoire de l’unité, de la faire connaître et de la promouvoir. Les véhicules, armes et autres équipements obsolètes peuvent être obtenus et restaurés par l’unité. Ils peuvent ensuite être exposés dans un endroit bien visible de la zone de l’unité et devenir le point focal des cérémonies de l’unité. Faites le tour de n’importe quelle base militaire et vous verrez des pièces d’artillerie, des véhicules blindés militaires, des panneaux de pont, etc. Tous ces éléments constituent un rappel permanent de l’histoire de l’unité. Vous pouvez également communiquer avec les représentants d’un musée militaire local ou un musée d’un service pour voir s’ils ont un article qu’ils pourraient prêter pour l’exposer dans le cadre d’une activité. Beaucoup de ces musées n’ont pas l’espace physique nécessaire pour accueillir tous les articles et artefacts qu’ils ont en stock et seraient heureux d’appuyer une demande de sensibilisation à l’histoire de l’unité. L’essentiel est de discuter de l’équipement. Quelles en sont les spécifications et, ce qui est peut-être encore plus important, pourquoi est-il devenu obsolète?

Films historiques

Les films de guerre historiques offrent une possibilité visuelle d’améliorer la sensibilisation à certains principes et éléments fondamentaux militaires et à certains aspects du commandement, du leadership et de l’éthique. Presque tous les films de guerre peuvent apporter un éclairage. Les facteurs clés à prendre en compte dans la sélection sont (1) la durée et (2) le caractère moderne de sa mise en application. Si un film est trop long, des sections particulières peuvent être sélectionnées. Après le film, la discussion doit être délibérément organisée pour aborder des thèmes précis déterminés par l’équipe de commandement. Voici quelques exemples de films qui pourraient être utilisés :

  • Gettysburg
  • Les sentiers de la gloire (1957)
  • Le jour le plus long
  • Un pont trop loin
  • Patton
  • Frères d’armes
  • Il faut sauver le soldat Ryan
  • Le Pacifique
  • Platoon
  • La chute du faucon noir
  • La bataille d’Alger (1966)

 

Jeux de guerre et jeux vidéo

Il s’agit d’outils instructifs pour acquérir des compétences tactiques et une compréhension des complexités de la planification, des opérations et de la logistique militaires. Les jeux de société couvrent presque toutes les époques (ancienne, médiévale, moderne) et tous les types de terrain ou de climat (désert, jungle). Les Allemands utilisent des jeux de guerre (Kriegsspiel) depuis 1824. Plusieurs sociétés commerciales produisent des jeux de société basés sur des batailles historiques, par exemple « Axis & Allies Europe 1940 », « Memoir ‘44 », « Axis & Allies Battle of the Bulge », « Vimy Ridge: Arras Diversion », et « Contact! The Canadian Army Tactical Training Wargame ». Vous pouvez également trouver en ligne les fichiers nécessaires pour jouer au jeu de guerre Sandhurst - Kriegsspiel, qui est utilisé pour la formation des officiers depuis de nombreuses années. Voir le lien ci-dessous pour une très bonne explication de la façon de gérer un jeu de guerre.

https://www.professionalwargaming.co.uk/160604-KriegsspielDSNotes-Mouat-O.pdf

L’AC utilise le jeu Matrix, le Camberley Kriegsspiel et les règles Tactica.

Bienvenue aux jeux Matrix

Les personnes peuvent être encouragées à les apporter à l’unité ou l’unité peut les acheter. De nombreux jeux de société sont disponibles à la bibliothèque de Fort Frontenac. Les jeux de société commerciaux peuvent être assez complexes et ne pas plaire à tout le monde. Des clubs peuvent être créés et des tournois organisés. Il existe de nombreux jeux vidéo militaires disponibles dans le commerce. Parmi les plus populaires, il y a Ghost Recon: Advanced Warfighter 2, Call of Duty: Black Ops et Call of Duty: Modern Warfare. L’équipe de commandement peut orienter l’utilisation de ce moyen important en donnant aux militaires, que ce soit en service ou pendant leur temps libre, la tâche de traiter une question ou un problème militaire particulier. Le briefing de suivi doit être donné dans une assemblée générale du niveau approprié.

Visites de monuments commémoratifs ou de champs de bataille

L’utilisation des champs de bataille constitue un excellent moyen pour sensibiliser les militaires aux événements passés. Le Canada est riche en champs de bataille historiques et en monuments commémorant des événements passés, mais il existe également des champs de bataille américains à proximité de la frontière. Une visite au Musée canadien de la guerre ou sur son site Web fournira aux visiteurs une excellente ressource sur les guerres qui ont eu lieu sur notre sol, ce qui leur donnera des idées de visites de sites historiques. La guerre de Sept Ans était un conflit mondial, où les combats ont commencé en Amérique du Nord et se sont propagés dans le monde entier. La guerre de 1812 et la rébellion du Nord-Ouest de 1885 ont également eu lieu sur le sol canadien. Pour les unités de l’Est, les champs de bataille de la guerre civile américaine, en particulier Gettysburg, sont facilement accessibles. Pour les unités de l’Ouest, le site de Little Big Horn est le plus proche. Les équipes de commandement doivent être très certaines de ce qu’elles attendent d’une telle activité et réfléchir à la meilleure façon de faire participer un maximum de personnes.

Programmes de conférenciers

Les conférenciers sont des personnes qui possèdent des connaissances uniques et un aperçu des questions importantes pour la mission de l’unité. Les équipes de commandement devraient établir un programme de conférenciers à une fréquence réalisable. Un réseau de conférenciers potentiels, y compris des experts en histoire du service et du corps, des participants à des opérations importantes et des universitaires, peut être constitué au fil du temps. Les équipes de commandement sont invitées à faire leurs recherches sur des conférenciers potentiels. Si le conférencier doit se déplacer, il peut être nécessaire de financer son voyage, son temps et ses repas. Les présentations virtuelles sont une option si l’unité possède l’équipement nécessaire. Les conférenciers doivent être invités à fournir une liste de lectures préalables (le cas échéant) et à présenter une conférence/présentation ne dépassant pas une heure, suivie d’une période de questions.

Études de cas

Une étude de cas est une approche systématique et critique de l’étude de batailles, de campagnes et d’autres opérations. Elle a pour but de permettre d’acquérir et d’améliorer les connaissances sur la profession des armes et de mettre en évidence les difficultés et les problèmes de TTP, de logistique, de C2 et de leadership auxquels sont confrontés les commandants et les officiers d’état-major pendant une bataille. Il s’agit d’une étude des leçons retenues des batailles et des campagnes précédentes. Elle doit être utilisée pour accroître la compréhension des principes de guerre de l’armée et des principes fondamentaux de l’attaque et de la défense ainsi que pour améliorer le professionnalisme des officiers et de certains MR. Il s’agit d’un processus discipliné permettant de mettre en pratique ces compétences par l’analyse d’une étude de cas.

Il existe de nombreuses façons de réaliser une étude de cas. Elle peut être réalisée sous forme de présentation ou sous forme écrite. Une présentation serait fondée sur le contexte, la thèse et la conclusion de l’étude de cas écrite. Les formats énumérés ci-dessous sont ceux qui sont utilisés au CCEMAC dans le cadre du cours sur les opérations de l’Armée de terre (COAT). Le format de la présentation doit être organisé comme suit :

  1. Introduction – Une courte introduction conçue pour attirer l’attention de l’auditoire.
  2. Thèse – Présentation de l’énoncé de la thèse avec toute précision supplémentaire ou toute remarque à l’appui.
  3. Contexte – Présentation du contexte historique de la bataille ou du leader.
  4. Questions – Présentation de la ou des questions auxquelles vous avez choisi de répondre dans le cadre de l’étude de cas.
  5. Réponses – Présentation des détails et des preuves à l’appui sur la façon de répondre à chaque question et sur les conclusions.
  6. Résumé – Reformulation de la thèse et description des principales leçons retenues de l’étude de ce leader ou de cette bataille.
  7. Recommandations – Toute recommandation pour des lectures/études ultérieures.

Une autre façon d’exécuter une étude de cas est l’utilisation d’un format de méthodologie narrative, composé de quatre parties principales – l’introduction, l’énoncé de la thèse, le corps principal du texte et la conclusion – qui fournissent toutes un ordre logique pour la recherche et l’analyse d’une bataille. La méthode écrite doit être organisée comme suit :

  1. Page titre.
  2. Introduction – Description du sujet en termes généraux et des paramètres du problème en fonction des questions choisies, et énoncé de la thèse.
  3. Corps principal – Cœur de l’étude de cas où les déductions sont faites à partir des faits et où les relations de cause à effet sont discutées.
  4. Conclusion – Résumé des principales déductions du corps principal et réaffirmation de la thèse.

Une bonne procédure qui conduit systématiquement l’enquêteur parmi les actions entourant la bataille consiste à poser les questions suivantes : Qui a participé à la bataille? Que s’est-il passé? Quand cela s’est-il produit? Comment le combat s’est-il déroulé? Pourquoi la bataille a-t-elle évolué comme elle l’a fait? Qui a gagné? Quelle était la signification de l’action?

 

COUBETURE POUR LA RECONSTITUTION D’ÉTAT-MAJOR UN GUIDE DE PLANIFICATION

Reconstitution d’état-major/Reconstitution d’état-major virtuelle

L’objectif de la conduite d’une reconstitution d’état-major/reconstitution d’état-major virtuelle est de soutenir l’étude systématique d’un événement/bataille/campagne afin de favoriser la créativité dans la résolution de problèmes militaires chez les officiers et les MR de l’Armée canadienne (AC). Une reconstitution d’état-major comprend ce qui suit : le compte rendu écrit, l’étude de la carte et, enfin, la visite du site, en personne ou virtuellement. Une reconstitution d’état-major virtuelle (REMV) suit la même méthodologie qu’une reconstitution d’état-major sur le terrain, mais comme les restrictions empêchent de se rendre sur les sites des champs de bataille, le terrain est reproduit dans un environnement virtuel dans la salle de classe.

Approches de prestation de l’activité

Bien que des guides soient généralement disponibles sur de nombreux sites de combat, il peut y avoir des experts en la matière (EM) au sein de l’unité ou de l’organisation. Ces experts devront diriger le groupe afin de guider le processus d’apprentissage dans les domaines ou les postes qui s’appliquent au groupe. L’EM doit avoir une bonne connaissance de la bataille ou de la campagne, et il est préférable de ne pas confier cette tâche à un membre de l’unité qui n’a pas un niveau acceptable de connaissances sur la bataille ou la campagne. Les chefs d’équipe de la reconstitution d’état-major devront décider de l’approche particulière à adopter en fonction des circonstances du moment. La reconstitution d’état-major peut être effectuée de deux façons principales :

  1. Méthode socratique. Les chefs d’équipe (membres en uniforme/ historiens civils ou titulaires d’un doctorat) racontent l’événement et les participants posent des questions;
  2. Méthode du jeu de rôle. Les participants se voient attribuer des rôles de différents commandants dès le début de la phase de préparation. Les différences entre ces deux méthodes sont importantes. Selon la méthode socratique, le chef d’équipe décrit les événements et les décisions tels qu’ils se sont réellement produits. Les participants absorbent principalement la matière. Dans la méthode du jeu de rôle, les participants sélectionnés décrivent ce qui pourrait se passer sur la base de leurs propres appréciations. Le jeu de rôle peut se limiter à une simple discussion, mais une méthode plus avancée inclut l’obligation de réaliser des appréciations et de préparer des ordres.

Considérations sur la préparation de la reconstitution d’état-major/reconstitution d’état-major virtuelle.

  1. Objectif à atteindre.
  2. Nombre de participants.
  3. Grade et niveau d’expérience.
  4. Période de l’année.
  5. Technologie. Assurez-vous que les membres de l’unité peuvent accéder à Google Earth.

Méthodologie pour l’exécution de la reconstitution d’état-major/de la reconstitution d’état-major virtuelle. Quelle que soit l’approche choisie, les trois étapes fondamentales de la prestation sont l’orientation, la description et l’analyse. Ces étapes sont décrites ci-dessous :

  1. Orientation. Une orientation correcte à chaque poste est essentielle pour comprendre le temps, l’espace et le déroulement des événements. L’orientation du terrain comprend l’identification des points cardinaux, des caractéristiques et des distances entre les éléments clés tels que les villages, les villes, les rivières et les élévations. Si le chef d’équipe se charge généralement de l’orientation, les participants devraient être encouragés à le faire, selon l’approche choisie.
  2. Description. Selon la méthode socratique, le chef d’équipe passera beaucoup plus de temps à décrire l’action sur le lieu. Dans le cadre d’un jeu de rôle, le chef d’équipe fournira une brève description, puis laissera les acteurs prendre le relais, en ajoutant des commentaires au besoin.
  3. Analyse. L’analyse comprend deux grandes catégories : (1) l’importance historique et (2) la pertinence actuelle (leçons retenues).

 

COUVETURE POUR MANUEL DE VISITE D’ÉTAT-MAJOR DE LA WORTHINGTON FORCE

La section de FMP du CCEMAC a publié le Manuel de reconstitution d’état-major de la force Worthington. La force Worthington est un exemple d’une marche à l’ennemi ratée d’un groupement tactique dans un contexte de brigade et de division pendant les opérations canadiennes en Normandie. La force Worthington donne l’occasion d’examiner de nombreux aspects de la doctrine actuelle de l’AC, notamment certains des éléments suivants :

  • Le concept de groupement tactique;
  • Les articulations et les tâches;
  • L’efficacité des rapports hiérarchiques verticaux et latéraux;
  • Les échecs de communication (technologiques et humains);
  • L’attaque et la navigation de nuit;
  • L’emplacement des commandants sur le champ de bataille;
  • L’initiative des subordonnés;
  • La reconnaissance et le renseignement;
  • Le brouillard de la guerre.

Conseils particuliers aux joueurs de rôle.

  1. Ne régurgitez pas le récit de la bataille.
  2. N’essayez pas d’imiter les personnalités réelles de la personne dont vous jouez le rôle. Par exemple, ne prenez pas les mêmes décisions (à moins, bien sûr, que vous ne pensiez que celles-ci sont justifiées).
  3. Demandez-vous constamment : « Que ferais-je? ».
  4. Respectez les principes de la communication efficace, la brièveté, la clarté et la concision.
  5. Créez votre propre « boîte de combat » avec le matériel dont vous auriez besoin pour préparer et transmettre des ordres abrégés.

 

AUTOPERFECTIONNEMENT DIRIGÉ

Habituellement élaborée par d’autres organisations et agences, cette approche comprend un apprentissage recommandé par la formation et l’unité, mais facultatif, qui peut chercher à améliorer les capacités d’un militaire. En général, le commandant guide ses subordonnés pour qu’ils s’engagent et étudient des sujets particuliers avec un objectif plus large en tête. Au niveau individuel, l’autoperfectionnement dirigé peut provenir de mentors et/ou de prédécesseurs qui ont déjà progressé dans une voie particulière ou participé à une mission particulière. Parmi les exemples d’autoperfectionnement dirigé, il y a les ensembles de lectures thématiques, les activités de sensibilisation culturelle, l’acquisition de connaissances relatives au théâtre et l’apprentissage de compétences spécialisées. L’équipe de commandement doit être très claire sur ce qu’elle souhaite réaliser. Habituellement, les officiers servent de mentors à leurs subordonnés, mais l’équipe de commandement devrait sérieusement envisager de rechercher des militaires retraités qui seraient prêts à servir de mentors dans des domaines précis.

 

EXEMPLES D’AUTOPERFECTIONNEMENT DIRIGÉ

Programmes de lecture de perfectionnement professionnel

L’équipe de commandement peut mettre en œuvre un programme sur mesure conçu pour améliorer la sensibilisation à certains sujets ainsi que la pensée critique. Les catégories potentielles sont infinies. Essayez d’éviter la tendance à créer de longues listes de lectures. Les membres de l’unité réagiront probablement négativement à ce qu’ils perçoivent comme une lecture excessive. Des listes plus petites sont préférables. Le fait d’envoyer des listes sans suivre les progrès ou exploiter le potentiel pour des activités d’écriture et des présentations est une occasion perdue. Au minimum, l’équipe de commandement devrait faire le suivi de l’accomplissement des lectures et encourager (1) une discussion, (2) une critique de livre ou (3) une présentation. Les présentations formelles couvrant les lectures constituent également la base des briefings de perfectionnement professionnel. L’idéal serait d’utiliser ces lectures comme base de discussion sur les questions professionnelles de fond concernant le leadership, l’éthique, le commandement et le contrôle (C2), les responsabilités du commandement, etc.

Briefings sur le perfectionnement professionnel

Les présentations de différentes longueurs sur les opérations actuelles de l’AC dans le monde et sur d’autres sujets sont un outil précieux pour créer un contenu informel de FMP. L’équipe de commandement peut trouver un membre de l’unité (ou un retraité) ayant une expérience personnelle d’une mission donnée ou un vif intérêt pour celle-ci. La présentation ne devrait pas durer plus de trente minutes, ce qui laisse suffisamment de temps pour les questions/discussions. Pensez à adapter les briefings aux différents niveaux de grade. L’histoire de l’unité, le leadership, la logistique, l’éthique, les opérations interarmées, la planification de la relève des MR et des officiers, la sensibilisation à la santé mentale ou la conduite d’une enquête sont autant de sujets de briefings possibles.

Exemples d’opérations actuelles de l’Armée canadienne

  • Op GENERATION
  • Op LENTUS
  • Op IMPACT (Aide à l’ensemble du gouvernement au Moyen-Orient)
  • Op UNIFIER (Soutien aux forces de sécurité en Ukraine)
  • Op REASSURANCE (Lettonie)
  • Op LASER (Intervention dans le cadre de la pandémie de COVID)

 

La major général Jennie Carignan, commandant sortant de la mission de l’OTAN en Irak, parle de ses expériences aux membres de la Force opérationnelle interarmées – IMPACT, au Camp Canada, à la base aérienne Ali Al Salem, au Koweït, le 25 novembre 2020.
La major général Jennie Carignan, commandant sortant de la mission de l’OTAN en Irak, parle de ses expériences aux membres de la Force opérationnelle interarmées – IMPACT, au Camp Canada, à la base aérienne Ali Al Salem, au Koweït, le 25 novembre 2020.

 

Autoperfectionnement personnel

Il s’agit d’un apprentissage autonome où le militaire définit l’objectif, le processus et le rythme. Il existe de nombreux domaines d’épanouissement personnel qui peuvent contribuer à la réussite de la mission. Des exemples de perfectionnement personnel sont la poursuite de qualifications professionnelles et/ou scolaires, le bénévolat et la participation à des communautés de pratique plus larges. L’équipe de commandement ne peut pas rester les bras croisés et espérer que ses subordonnés s’engagent dans un processus d’épanouissement personnel. Les membres de l’équipe de commandement doivent montrer la voie en faisant preuve de leur propre autoperfectionnement et en communiquant leurs attentes. Certains militaires sont des autodidactes ayant l’esprit d’initiative, tandis que d’autres n’en verront probablement jamais l’utilité. L’équipe de commandement doit s’efforcer de susciter l’intérêt de ces personnes qui ont simplement besoin de la bonne motivation pour s’engager sur la voie d’une compréhension plus approfondie de la profession des armes.

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