Objectif de développement durable 15 : Vie terrestre

L'objectif de développement durable (ODD) 15Footnote 1 vise à :
- préserver et restaurer les écosystèmes terrestres en veillant à les exploiter de façon durable;
- gérer de façon durable les forêts;
- lutter contre la désertification;
- enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l'appauvrissement de la biodiversité.
Le Programme 2030 établit un certain nombre de cibles diverses pour protéger la planète contre la dégradation, notamment par la gestion durable des écosystèmes terrestres et hydriques et la lutte contre le braconnage et le trafic des espèces protégées.
Ambitions du Canada sous l'objectif vie terrestre
Les ambitionsFootnote 2 du Canada à cet égard sont les suivantes :
- veiller à ce que toutes les espèces aient des populations saines et viables;
- conserver et restaurer les écosystèmes et les habitats. L'objectif national est de conserver 25 % des terres et des eaux douces du Canada d'ici 2025 et 30 % d'ici 2030;
- assurer une gestion durable des forêts, des lacs et des rivières.
Mesurer le progrès : le Cadre d'indicateurs canadien
En collaboration avec les ministères et organismes fédéraux, Statistique Canada a élaboré le Cadre d'indicateurs canadien lié aux objectifs de développement durable (CIC). Le CIC comprend 76 indicateurs propres au Canada, qui mesurent les progrès à l'aide d'un ensemble d'indicateurs pertinents, objectifs et complets à l'échelle nationale. Les indicateurs du CIC pour l'ODD 15 sont :
- proportion d'espèces sauvages indigènes classées comme étant en sécurité ou apparemment en sécurité selon le risque de disparition national
- proportion d'espèces affichant des progrès vers leurs objectifs de population et de répartition
- proportion d'aires terrestres (terres et eaux douces) conservées
- proportion des zones forestières soumises à un système de certification de la gestion forestière vérifié de manière indépendante
- surface des zones forestières en proportion de la surface terrestre
Mesures prises pour améliorer la vie terrestre au Canada
Le Canada continue d'augmenter la superficie des terres protégées (terres et eau douce). À la fin de 2022, 13,6 % des terres et des eaux intérieures du Canada seront reconnues comme protégées ou conservées grâce à un réseau d'aires protégées et à d'autres mesures de conservation efficaces fondées sur des aires.
Le Canada a été le premier pays industrialisé à ratifier la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies et est l'hôte du Secrétariat de la Convention depuis sa création en 1996. Le travail coopératif des gouvernements fédéral, provinciaux, territoriaux et autochtones, des administrations municipales, de l'industrie, des organismes de protection de la nature et d'autres intervenants fait progresser la conservation de la biodiversité et la santé des écosystèmes au Canada.
En 2015, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada ont publié les objectifs et cibles de biodiversité pour le Canada à l'horizon 2020. L'évaluation finale des progrès accomplis par le Canada dans la réalisation de ses cibles de biodiversité pour 2020 montre que nous avons atteint ou partiellement atteint 15 de nos 19 cibles. La crise de la biodiversité exige une action urgente et ambitieuse, et le Canada s'appuiera sur les réalisations passées et les enseignements tirés tout en travaillant à l'horizon 2030, en tirant parti d'une approche pangouvernementale et sociétale.
En décembre 2022, le Canada a accueilli le monde entier lors d'une grande réunion internationale consacrée à la biodiversité, la quinzième Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (COP15). Le principal résultat a été l'accord sur un ambitieux "Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal". Le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal consiste en 4 objectifs mondiaux à l'horizon 2050 et 23 cibles mondiales à l'horizon 2030, afin de coordonner et d'orienter les efforts internationaux visant à stopper et à inverser la perte de biodiversité et à mettre la nature sur la voie de la régénération.
Au niveau national, le Canada travaille actuellement à la mise en œuvre du nouveau Cadre mondial pour la biodiversité en élaborant une Stratégie nationale pour la biodiversité et un plan d'action jusqu'en 2030, en collaboration avec les provinces, les territoires, les peuples autochtones et les principales parties prenantes telles que le secteur privé, la société civile et les jeunes, entre autres. La mise en œuvre du Cadre nécessitera une approche pangouvernementale et sociétale.
La Stratégie nationale pour la biodiversité 2030 s'appuiera sur les investissements et les efforts actuels afin d'assurer la continuité de la mise en œuvre jusqu'à ce que la Stratégie soit finalisée et publiée avant la COP16 en 2024. Il est prévu qu'une ébauche de la Stratégie sera prête à être examinée par les Canadiens à la fin de 2023.
Des actions visant à stopper et à inverser la perte de biodiversité au Canada sont déjà en cours. Grâce à des investissements historiques récents, le Canada est en voie de :
- protéger 25 % des terres, lacs et océans;
- protéger la faune et récupérer des espèces en danger;
- élaborer et mettre en œuvre des ententes sur la nature avec les provinces et les territoires;
- soutenir la conservation par zone menée par les Autochtones, notamment par la création de zones protégées et conservées par les Autochtones;
- exécuter des initiatives de partenariats autochtones et des gardiens autochtones;
- mettre en œuvre des initiatives de financement de projets pour la permanence, dirigés par des Autochtones;
- veiller à ce que le Canada puisse continuer à respecter ses principales obligations légales en matière de conservation et de protection des espèces sauvages et de leur habitat en vertu de la loi sur les espèces en péril;
- améliorer l'accès des Canadiens à la nature;
- créer des emplois dans le domaine de la conservation et de la gestion de la nature.
Pour enrayer et inverser la perte de biodiversité, il faut que les gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi que les peuples autochtones, s'impliquent. Depuis 2021, le Canada négocie des accords sur la nature qui visent à obtenir l'engagement de ces partenaires pour faire progresser les principaux objectifs de conservation de la nature, notamment la protection des terres et des eaux, la protection et le rétablissement des espèces en péril et de leurs habitats, le soutien au leadership autochtone en matière de conservation et la promotion de la restauration des habitats et des solutions naturelles pour le climat. Des accords ont été conclus avec des partenaires au Yukon et en Nouvelle-Écosse, et des négociations sont en cours dans plusieurs autres régions du pays.
Le gouvernement du Canada s'emploie également à créer 10 nouveaux parcs nationaux et 10 nouvelles aires marines nationales de conservation (AMNC) sur 5 ans (2021 à 2026), en collaborant avec les communautés autochtones à des ententes de cogestion pour ces parcs nationaux et ces AMNC.
Le gouvernement du Canada continuera à mettre en œuvre les espèces en péril, y compris la planification des actions, la mise en œuvre de mesures de rétablissement et de restauration sur le terrain et dans l'eau, le suivi de l'efficacité des mesures de rétablissement et l'établissement de rapports sur les progrès des mesures de rétablissement par rapport aux objectifs de rétablissement.
Le gouvernement du Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires, met en œuvre l'Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada et concentre les efforts de conservation sur des lieux, des espèces, des secteurs et des menaces prioritaires. Cette approche est passée d'une approche unique à la conservation à une approche axée sur plusieurs espèces et écosystèmes.
Le gouvernement fédéral investit également dans des approches collaboratives de la conservation, telles que celles rendues possibles par le Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril. Le fonds soutient les efforts de protection et de rétablissement portant sur les lieux et les menaces prioritaires.
Le gouvernement du Canada collabore avec ses partenaires provinciaux et territoriaux dans le cadre du Comité national sur les espèces aquatiques envahissantes, qui relève du Conseil canadien des ministres des Pêches et de l'Aquaculture, afin de mettre en œuvre le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes et de gérer la menace que représentent les espèces envahissantes pour les écosystèmes canadiens.
Le rapport annuel État des forêts du Canada fournit de l'information pour aider le Canada à gérer les forêts de façon plus durable, ce qui permet de prendre des décisions fondées sur des ensembles de données historiques solides et des indicateurs clés de gestion durable des forêts. Le rapport donne un aperçu de la situation sociale, économique et environnementale des forêts et de la foresterie au Canada et est largement utilisé, notamment par le grand public.
Le Canada mènera des recherches pour accroître continuellement les connaissances et perfectionner ses pratiques de pointe en matière de gestion durable des forêts.
Le gouvernement du Canada aidera également à protéger les forêts anciennes, notamment celles de la Colombie-Britannique, en :
- concluant une entente sur la nature avec le gouvernement et les Premières Nations de la province;
- fournir 55,1 millions de dollars sur 3 ans (2022 à 2025) pour établir un fonds pour la nature de l'ancienne croissance en Colombie-Britannique;
- en veillant à ce que les Autochtones, ainsi que les collectivités locales et les travailleurs soient des partenaires pour tracer la voie à suivre en matière de protection de la nature.
Mesures prises par le Canada pour améliorer la vie terrestre à l'étranger
Le leadership fédéral en matière d'aménagement forestier durable est démontré par l'entremise du Réseau international de forêts modèles. Il a été créé au Canada au début des années 1990 et son secrétariat relève de Ressources naturelles Canada. Aujourd'hui, 60 forêts modèles dans 35 pays couvrent une superficie de plus de 70 millions d'hectares.
Le Canada contribue également à l'Engagement mondial pour le financement des forêts (en anglais seulement), avec 11 autres pays, afin de fournir collectivement 12 milliards de dollars américains d'ici 2025 pour la protection, la restauration et la gestion durable des forêts.
En décembre 2022, lors de la COP15 des Nations unies sur la diversité biologique, le Canada a annoncé une contribution de 350 millions de dollars pour aider les pays en développement à mettre en œuvre le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal visant à arrêter et inverser la perte de biodiversité. Grâce à cette nouvelle enveloppe, le Canada est le premier pays à avoir contribué au nouveau Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (200 millions de dollars) afin d'aider la nature à se rétablir.
Le Canada s'est joint au Défi de Bonn, une initiative mondiale de restauration visant à restaurer 350 millions d'hectares de paysages dégradés et déboisés d'ici 2030. Le gouvernement du Canada s'est engagé à restaurer 19 millions d'hectares dans le cadre du Défi de Bonn, en s'appuyant sur un ensemble de programmes de financement fédéraux qui soutiennent les actions de restauration sur le terrain. Le leadership autochtone et des partenariats solides avec tous les niveaux de gouvernement, l'industrie, les organisations de conservation et d'autres parties prenantes seront au cœur de l'engagement du Canada et de sa mise en œuvre réussie. Le gouvernement du Canada continuera également à travailler en étroite collaboration avec l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et la communauté internationale de la restauration afin de partager les leçons apprises, d'explorer les possibilités de collaboration à grande échelle au niveau continental et d'aider à démontrer le leadership du Canada dans l'arrêt et l'inversion de la perte de biodiversité grâce à la restauration des écosystèmes dégradés.
Le Canada alloue également un minimum de 40 % de son Programme international de financement pour le climat, d'une valeur de 5,3 milliards de dollars, à des projets d'adaptation au climat, et un minimum de 20 % à des projets qui tirent parti de solutions climatiques fondées sur la nature et à des projets qui offrent des avantages connexes pour la biodiversité. L'engagement du Canada en matière de financement climatique international comprend 300 millions de dollars pour soutenir des projets qui utilisent des solutions fondées sur la nature afin d'aider les pays, les communautés et les populations d'Afrique subsaharienne - une région particulièrement vulnérable au climat - à devenir plus résilients aux impacts du changement climatique, et 15 millions de dollars pour soutenir le partenariat entre les peuples autochtones du Canada et les peuples autochtones des pays en développement dans le monde entier.
Le Canada est partie à de nombreuses autres conventions liées à cet ODD, notamment :
- la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, qui vise à s'assurer que le commerce international d'espèces d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas leur survie;
- la Convention sur les zones humides (la Convention de Ramsar), un traité intergouvernemental qui fournit le cadre d'action nationale et de coopération internationale pour la conservation et l'utilisation judicieuse des zones humides et de leurs ressources;
- le Canada collabore également avec les Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification qui appelle à une action mondiale « pour lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s'efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des terres ».
Le Canada soutient des initiatives régionales clés telles que la Grande Muraille verte en Afrique subsaharienne, afin de contrer les effets de la désertification et de la dégradation des sols. La Grande Muraille verte est une initiative phare de l'Union africaine qui implique 11 pays d'Afrique subsaharienne d'un océan à l'autre, du Sénégal à Djibouti.
Dans le cadre de son travail avec le groupe de travail du Conseil de l'Arctique sur la conservation de la flore et de la faune arctique, le Canada collabore avec d'autres États de l'Arctique et des représentants des Autochtones du Conseil de l'Arctique pour examiner et appuyer les politiques et la prise de décisions relatives à la biodiversité dans l'Arctique. Les objectifs du groupe de travail sont de :
- trouver des réponses communes aux questions de biodiversité qui revêtent de l'importance pour l'Arctique, y compris la surveillance et la recherche, et;
- communiquer les constatations afin de promouvoir des pratiques exemplaires visant à assurer la durabilité des ressources biologiques de l'Arctique.
Liens connexes
- Examen national volontaire 2023 du Canada - Une démarche continue à l'appui de la mise en œuvre du Programme 2030 et de l'atteinte des objectifs de développement durable
- Carrefour de données du Cadre mondial d'indicateurs de Statistique Canada pour les Objectifs de développement durable : Objectif 15
- Carrefour de données du Cadre des indicateurs canadien de Statistique Canada pour les Objectifs de développement durable : Objectif 15