Inventaire national des gaz à effet de serre du Canada (1990-2021) du Canada

Document d'information

Le 14 avril 2023, Environnement et Changement climatique Canada a publié le Rapport d'inventaire national de 2023 du Canada. L'édition de cette année couvre les émissions de gaz à effet de serre de l'économie canadienne du 1er janvier 1990 au 31 décembre 2021.

Le Rapport d'inventaire national est un rapport scientifique qui, comme d'autres publications telles que la Huitième communication nationale sur les changements climatiques et le cinquième rapport biennal du Canada à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ainsi que le Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada, éclaire et appuie la prise de décisions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada et à lutter contre les changements climatiques.

Faits saillants relatifs aux émissions

En 2021, les émissions de gaz à effet de serre du Canada s'élevaient à 670 mégatonnes (Mt) d'équivalent en dioxyde de carbone (Mt d'éq. CO2), une baisse de 62 Mt (8,4 p. 100) par rapport à 2005. Toutefois, les émissions en 2021 ont augmenté de 12 Mt (1,8 p. 100) par rapport à 2020, certains secteurs de l'économie ayant connu une augmentation de leur activité, mais elles sont restées inférieures de 53 Mt (7,4 p. 100) aux niveaux d'émissions observés avant la pandémie (2019).

Les émissions des secteurs des transports et de l'extraction de pétrole et de gaz ont augmenté respectivement de 9,0 Mt (5,0 p. 100) et de 4,0 Mt (4,0 p. 100) entre 2020 et 2021, tandis que les émissions des sources de combustion fixes résidentielles et des sols agricoles ont diminué respectivement de 1,5 Mt (4,0 p. 100) et de 1,4 Mt (7,0 p. 100).

Figure 1. Répartition des émissions de gaz à effet de serre du Canada par secteur économique (2021)

Répartition des émissions de gaz à effet de serre du Canada par secteur économique (2021)
Description longue

Émissions par source :

  • Pétrole et gaz : 28 p. 100
  • Électricité : 7,7 p. 100
  • Transports : 22 p. 100
  • Industries lourde : 11 p. 100
  • Bâtiments : 13 p. 100
  • Agriculture : 10 p. 100
  • Déchets et autres : 7 p. 100

* Source : Rapport d'inventaire national 1990–2021 : sources et puits de gaz à effet de serre au Canada

L'intensité des émissions de l'ensemble de l'économie canadienne (gaz à effet de serre par produit intérieur brut) a diminué de 42 p. 100 depuis 1990 et de 29 p. 100 depuis 2005.

Figure 2. Émissions canadiennes de gaz à effet de serre et tendance indexée de l'intensité des émissions (à l'exclusion de l'affectation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie)

Émissions canadiennes de gaz à effet de serre et tendance indexée de l'intensité des émissions (à l'exclusion de l'affectation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie)

Nota :

S.O. : sans objet

Source des données sur le PIB : StatCan (s.d.[b])

Description longue

La Figure S-1 est un graphique de type linéaire qui affiche la tendance actuelle des émissions de GES de 1990 à 2021 (Mt d'éq. CO2) sur une ligne et la tendance indexée des émissions de GES par PIB (intensité des émissions) sur une autre (index 1990 = 100). La figure montre que les émissions de GES ont augmenté lentement au fil du temps, mais qu'elles sont revenues au niveau de 2009 en 2020, avant d'augmenter légèrement en 2021. En même temps, l'intensité des émissions diminuait de manière constante tout au long de la période, passant de 100 en 1990 à 58.5 en 2021. La figure comporte également un tableau montrant l'intensité des émissions de GES pour les années 1990, 2005 et 2016 à 2021, ainsi que les changements en pourcentage depuis 1990 et 2005. Le tableau suivant comprend les émissions de GES actuelles et les émissions de GES indexées par PIB pour la période de 1990 à 2021. Le deuxième tableau est celui qui apparaît sur le graphique.

Émissions de GES et intensité indexée des émissions de GES du Canada (à l'exception du secteur Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie)
Année Émissions GES (Mt d'éq. CO2) GES par indice du PIB
1990 589 100
1991 582 101
1992 599 103
1993 602 101
1994 622 100
1995 639 100
1996 661 101
1997 676 99
1998 682 96
1999 695 93
2000 719 91
2001 710 89
2002 715 87
2003 734 88
2004 737 85
2005 732 82
2006 725 79
2007 748 80
2008 731 78
2009 690 76
2010 702 75
2011 711 73
2012 716 73
2013 723 72
2014 720 69
2015 723 69
2016 705 67
2017 712 65
2018 725 64
2019 724 63
2020 659 60
2021 670 59
Année 1990 2005 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Intensité des GES (mégatonnes/milliard de $ de PIB) 0.54 0.44 0.36 0.35 0.35 0.34 0.32 0.32
Variation depuis 2005 NA NA -19 % -20 % -22 % -23 % -27 % -29 %
Variation depuis 1990 NA -18 % -33 % -35 % -36 % -37 % -40 % -42 %

Si la pandémie de la COVID-19 a incontestablement eu une incidence sur les émissions au cours des dernières années, la baisse soutenue de l'intensité des émissions au fil du temps peut être attribuée au remplacement de combustibles, à l'augmentation de l'efficacité, à la modernisation des procédés industriels et à la croissance de l'économie propre ainsi qu'à la réduction de l'intensité des émissions dans l'ensemble de l'économie.

Émissions du secteur des transports

La majorité des émissions du secteur des transports au Canada sont liées au transport routier, qui comprend le transport personnel (véhicules légers et camions) et les véhicules lourds. La tendance générale à la hausse des émissions liées au transport routier est largement due à l'augmentation du nombre de conducteurs; une augmentation du nombre de voitures et de camions entraîne une augmentation de la consommation de carburant et des émissions.

Avec le ralentissement de la pandémie en 2021, les déplacements ont augmenté, ce qui a entraîné une hausse de 9 Mt des émissions du secteur des transports par rapport à 2020, mais les émissions restent inférieures aux niveaux observés avant la pandémie (2019).

Malgré une réduction du nombre de kilomètres parcourus par véhicule, le parc automobile total en 2021 avait augmenté de 27 p. 100 depuis 2005, en particulier pour les camions (légers et lourds), ce qui s'est traduit par une augmentation du nombre de kilomètres parcourus dans l'ensemble.

Émissions de méthane provenant des sites d'enfouissement

Les émissions provenant du traitement et de l'élimination des déchets solides et liquides représentaient 21 Mt (3,1 p. 100) des émissions totales de gaz à effet de serre du Canada en 2021. Les émissions de méthane provenant des sites d'enfouissement de déchets solides municipaux représentaient 82 p. 100 de toutes les émissions de déchets en 2021 et ont diminué de 5,3 p. 100 depuis 2005.

Une quantité croissante d'émissions de méthane est captée par les systèmes de collecte de gaz d'enfouissement pour être éliminée par torchage ou utilisée comme source d'énergie – 36 p. 100 ou 11 Mt en 2021, contre 29 p. 100 en 2005.

Affectation des terres, changement d'affectation des terres et foresterie

Les activités liées à l'affectation des terres, telles que l'aménagement forestier, les pratiques agricoles et le changement d'affectation des terres, peuvent à la fois générer des émissions de gaz à effet de serre et retirer du carbone de l'atmosphère. Les émissions découlant de l'affectation des terres, du changement d'affectation des terres et du secteur de la foresterie au Canada ont fluctué au cours des dernières années, avec des absorptions nettes d'émissions de 39 Mt en 2014, une petite source nette d'émissions de 24 kt en 2015 et des absorptions nettes d'émissions de 17 Mt en 2021.

Les activités liées à l'affectation des terres telles que la plantation d'arbres et l'agriculture régénérative peuvent réduire les niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Ces solutions fondées sur la nature constituent une partie importante du Plan de réduction des émissions pour 2030 du Canada.

Émissions du secteur du pétrole et du gaz

Depuis 2005, les émissions fugitives de gaz à effet de serre provenant de la production de combustibles fossiles (mines de charbon, pétrole et gaz naturel) ont diminué de 15 Mt (21 p. 100). Entre 2019 et 2020, les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière en amont ont diminué de 9 Mt (14 p. 100). De nombreux facteurs y ont probablement contribué, tels que les règlements fédéraux et provinciaux sur le méthane, la baisse de la production de pétrole et de gaz, les effets de la pandémie et la fermeture de puits de pétrole et de gaz moins productifs. Il n'y a pas eu de changement important dans les émissions de méthane entre 2020 et 2021.

Entre 2020 et 2021, les émissions de combustion provenant de l'extraction de pétrole et de gaz ont augmenté de 4,0 Mt (4,0 p. 100), ce qui correspond à une augmentation de la production de bitume brut (13 p. 100), de pétrole brut synthétique (6 p. 100) provenant des sables bitumineux et du gaz naturel (4 p. 100).

Émissions du secteur agricole

En 2021, les émissions du secteur agricole représentaient 54 Mt, soit 8,1 p. 100 des émissions totales de gaz à effet de serre au Canada. Ce chiffre est inchangé par rapport aux niveaux de 2005, mais représente une augmentation de 13 Mt, soit 32 p. 100, depuis 1990. Le secteur représentait 31 p. 100 des émissions nationales de méthane et 75 p. 100 des émissions nationales d'oxyde nitreux, contre 30 p. 100 et 43 p. 100 respectivement en 1990.

Les fluctuations des populations d'animaux d'élevage et l'augmentation continue de l'application d'engrais azotés inorganiques ont la plus grande incidence sur les tendances des émissions dans le secteur agricole. Les émissions d'oxyde nitreux provenant de l'application d'engrais azotés inorganiques ont augmenté de 133 p. 100 (de 5,5 Mt en 1990 à 13 Mt en 2021). De même, les émissions de dioxyde de carbone dues à l'utilisation d'engrais à base d'urée, dont la formule chimique contient du carbone, ont augmenté de 266 p. 100 (de 0,8 Mt en 1990 à 2,9 Mt en 2021).

Améliorations méthodologiques dans le Rapport d'inventaire national de 2023

Il est essentiel d'améliorer en permanence la quantification et la déclaration des émissions du Canada afin de garantir que les estimations de l'inventaire du Canada reposent sur les meilleures données et connaissances scientifiques disponibles. Cela implique de collaborer régulièrement avec des experts et des parties prenantes pour cerner les lacunes dans les connaissances et donner la priorité aux contributions au processus scientifique qui sous-tend la déclaration des gaz à effet de serre.

Cette année, des améliorations et des révisions importantes ont été apportées, notamment dans les domaines des émissions liées aux sites d'enfouissement de déchets et au secteur des transports. En outre, les émissions fugitives de gaz naturel en aval du compteur ont été ajoutées en tant que nouvelle source. Les émissions fugitives en aval du compteur comprennent les fuites de méthane provenant des appareils résidentiels et commerciaux fonctionnant au gaz naturel (cuisinières, sécheuses et appareils de chauffage), des centrales électriques et des installations industrielles consommant du gaz naturel, ainsi que des véhicules fonctionnant au gaz naturel. Dans l'ensemble, ces améliorations ont entraîné des révisions à la baisse de 9 Mt en 2005 et de 14 Mt en 2020.

Améliorations prévues au Rapport d'inventaire national de 2024

Des données nouvelles et actualisées sur les émissions provenant des zones exploitées dans les forêts canadiennes entre 1890 et 1989 sont prévues pour le Rapport d'inventaire national de 2024. Le gouvernement du Canada s'attend à des révisions importantes des puits de carbone forestier d'origine anthropique. Une fois mise en œuvre, la mise à jour proposée entraînera des révisions des absorptions de carbone déclarées dans les forêts aménagées du Canada et, par conséquent, lorsque les émissions brutes des produits ligneux récoltés sont ajoutées, le bilan anthropique net déclaré pour l'ensemble du secteur forestier devrait devenir une source nette pour toutes les années de la série chronologique.

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