Cahier de transition du sous-ministre 2023 : Nature
Objectifs
Vous donner un aperçu des éléments suivants :
- l’état de la nature/biodiversité au Canada.
- les principales responsabilités d’ECCC en matière de nature et les outils à la disposition de ministère.
- les principaux défis et possibilités – à court et à long terme.
La nature est importante
La biodiversité est la variété de la vie sur terre, y compris les gènes, espèces et écosystèmes.
- La nature (également appelée « biodiversité ») offre des avantages dont nous dépendons tous pour notre survie, notre sécurité et notre mieux-être et elle à la base d’une grande partie de l’activité économique du Canada.
- À l’échelle mondiale, les services offerts par la nature ont une valeur d’environ 125 billions de dollars par année.
- p. ex., air pur et eau propre, sol fertile, pollinisation, nourriture et médicaments, séquestration de carbone, contrôle des inondations et de la sécheresse, et plusieurs autres.
- Souvent considérés comme gratuits, ces services sont excessivement coûteux ou impossibles à remplacer.
La biodiversité du Canada en chiffres
Description textuelle
Graphique illustrant sept cercles, dont chacun met en évidence une information sur la biodiversité canadienne, notamment le fait que le Canada abrite 28 % des écosystèmes boréaux mondiaux, 20 % des réserves d’eau douce mondiales, 37 % des lacs mondiaux, 465 espèces d’oiseaux, le plus long littoral du monde, 25 % des forêts pluviales tempérées mondiales et 24 % des milieux humides mondiaux.
Les canadiens se soucient de la nature
- 86 % des Canadiens appuyaient la protection et la conservation d’un plus grand nombre d’espaces naturels au Canada en 2019.
- 72 % des Canadiens considéraient la protection des écosystèmes et des milieux comme une priorité, et 70 % trouvaient important d’inclure des solutions climatiques fondées sur la nature dans les mesures de relance économique du gouvernement.
- 97 % des Canadiens ont maintenu ou augmenté leur soutien à la conservation de la nature depuis le début de la pandémie de COVID-19.
- 87 % des Canadiens soutiennent l’engagement fédéral de protéger et de conserver 25 % des terres et des eaux douces d’ici 2025, et ont classé leurs enjeux par ordre de priorité :
- La protection des milieux naturels pour les espèces sauvages (91 %).
- La réduction de la pollution de l’eau (90 %).
- La protection des parcs nationaux et des réserves nationales de faune du Canada (89 %).
- La protection des espèces en voie de disparition (86 %).
- 78 % des Canadiens priorisent la protection d’espèces animales à risque d’extinction par rapport au développement des territoires où ces espèces se trouvent.
Sources : Sondages réalisés par Abacus Data, Pollara Strategic Insights et Quorus Consulting Group entre 2019 et 2021.
Mais la nature est en sérieuse difficulté
- Mondialement, le taux de disparition des espèces augmente; il est sans précédent dans l’histoire de l’humanité; jusqu’à un million d’espèces sont menacées de disparition.
Description textuelle
- Graphique montrant le déclin des populations d’oiseaux en Amérique du Nord depuis 1970. 3 milliards d’oiseaux ont été perdus au cours des 50 dernières années (ce qui signifie qu’il y a 1/3 moins d’oiseaux dans le ciel par rapport à 1970).
- Une carte du Canada mettant en évidence certains facteurs de stress qui affectent la nature. Dans l’Ouest, le dendroctone du pin ponderosa envahissant et des espèces importantes en déclin (saumon) sont mentionnés avec les photos correspondantes. Dans les Prairies, la perte de prairies indigènes est mentionnée avec une photo d’un oiseau perché sur un roseau. Dans le Nord, la fragmentation des écosystèmes est mentionnée avec une photo de caribou, population de la toundra. De plus, une photo d’icebergs dans la mer est étiquetée « perte de glace de mer ». Dans le centre et l’est du Canada, on trouve une photo de ce qui semble être un poisson à tête de serpent du Nord, étiquetée comme « espèces exotiques envahissantes », et une deuxième photo d’un milieu humide avec l’étiquette « perte de milieux humides côtiers ». Le long de la côte est, une photo marine est intitulée « acidification des océans ».
Pourquoi perdons-nous la nature?
Les cinq principaux facteurs de changement dans la nature
Les cinq principaux facteurs de changement dans la nature par ordre de priorité (du plus élevé au plus faible) :
- changements dans l’utilisation des terres et des océans
- exploitation directe d’organismes
- changements climatiques
- pollution
- Espèces exotiques envahissantes
- Le principal facteur est la perte d’habitat, principalement due aux activités agricoles et forestières, aux secteurs des ressources et au développement urbain et industriel.
- Les effets cumulatifs des multiples pressions amplifient les effets.
- Le déclin de la nature et les changements climatiques sont liés.
La biodiversité est une responsabilité partagée
- La majeure partie du Canada est constituée de terres de la Couronne, dont la grande majorité est administrée par les provinces et les territoires.
- Les accords sur les revendications territoriales avec les groupes autochtones couvrent environ 40 % de la masse terrestre du Canada.
- Les aires protégées et les territoires exploités contribuent tous deux à la conservation.
- La collaboration et les partenariats sont essentiels.
Gouvernement fédéral | Provinces, territoires et municipalités | Gouvernements autochtones | Propriétaires fonciers ou gestionnaires de terres, ONGE |
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Le mandat d’ECCC est centré sur la conservation des espèces et des espaces naturels
- Diriger les politiques et les partenariats nationaux et internationaux en matière de biodiversité afin de protéger la nature.
- Diriger les efforts nationaux de conservation des habitats et étendre le réseau canadien d’aires protégées et de conservation.
- Responsabilité exclusive de la conservation des oiseaux migrateurs.
- Protéger et rétablir les espèces en péril, notamment par la mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril (Parcs Canada, MPO, ECCC).
- Engagé envers la participation significative des Autochtones à la conservation.
Outils pour conserver la nature
Collaboration et influence
Les partenariats avec les ministères fédéraux, les provinces, les territoires, les organisations autochtones, les ONGs, les secteurs privé et philanthropique et le milieu universitaire sont essentiels.
- Mesures législatives et réglementaires
- Un solide ensemble d’outils juridiques – d’importantes obligations de faire, mais aussi des pouvoirs habilitants flexibles.
- Loi sur les espèces en péril (fédérale), Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et Loi sur les espèces sauvages, etc.
- Conservation directe
- Établir et gérer un réseau d’aires protégées fédérales, notamment via les réserves nationales de faune et les refuges d’oiseaux migrateurs d’ECCC.
- Actuellement, les aires fédérales comptent pour 38 % de toutes les aires protégées au Canada.
- Financement et mesures incitatives
- Les subventions et les contributions sont des outils de conservation essentiels qui permettent à d’autres de prendre des mesures et d’assurer une bonne gestion.
- ECCC administrera 1,5 milliard de dollars en subventions et contributions pour la nature au cours des quatre prochaines années.
- Les fonds de contrepartie permettent d’obtenir un soutien financier et en nature considérable.
- Incitatifs fiscaux, p. ex. dons écologiques.
La science et le savoir autochtone sont à la base de tous les travaux de conservation d’ECCC.
Politique sur la biodiversité : un élan mondial, des implications nationales
Le rôle du ministère : Diriger le travail avec les partenaires canadiens et internationaux pour conserver la nature au pays et à l’étranger, notamment dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB).
Considérations/défis :
- Le Canada est considéré comme un chef de file mondial en matière de protection de la nature, est le siège du Secrétariat de la CDB à Montréal et a accueilli la conférence des Nations unies sur la biodiversité en décembre 2022 (COP15).
- Le rythme et l’ampleur de la perte de la biodiversité mondiale sont stupéfiants; la réponse mondiale à ce jour est insuffisante pour y remédier.
- La nature est un élément important de l’identité et de l’économie du Canada, en particulier pour les peuples autochtones, et le Canada est un champion de son utilisation durable.
- En 2022, la communauté internationale a adopté le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, un plan mondial ambitieux pour la nature. Il guidera les efforts mondiaux de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité jusqu’en 2030.
- Les investissements dans la nature doivent tripler d’ici 2030 si le monde veut atteindre les objectifs en matière de changements climatiques et de biodiversité. Le Canada reconnaît l’importance d’aider les pays en développement à atteindre les objectifs ambitieux de la CDB.
- Il faut agir dans toutes les régions du monde pour relever le défi de la perte de biodiversité.
Dossiers chauds :
- Mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité. Première étape - élaboration d’une stratégie nationale en matière de biodiversité et d’un plan d’action complets à l’horizon 2030.
- Garantir un commerce durable des espèces sauvages
Sujet d’actualité :
- Élaboration d’une stratégie et d’un plan d’action nationaux en matière de biodiversité à l’horizon 2030 :
- impliquera de nombreux ministères fédéraux
- exigera une collaboration étroite avec les provinces, les territoires, les peuples autochtones, les jeunes et les intervenants
- La phase d’engagement public formel est prévue pour le printemps 2023 et sera lancée par un symposium de lancement.
- Forums clés pour l’engagement - nouveau conseil consultatif national sur la nature et tables autochtones sur la nature basées sur la distinction.
- Mise en œuvre de l’objectif 30x30 en cours sous la direction de SCF.
Été 2022
- Tables rondes sur l’arrêt et l’inversion de la perte de biodiversité
Automne 2022
- COP 15, Du 7 au 19 décembre, Montréal
Printemps 2023
- Symposium et événements d’engagement thématique
Été/Automne 2023
- Rédaction du plan et engagement d’experts
Hiver/Printemps 2024
- Examen et révision du plan
Été/Automne 2024
Approbation et mise en œuvre
Aires protégées et de conservation
Description textuelle
Carte du Canada mettant en évidence toutes les aires protégées terrestres, les aires terrestres conservées par d’autres mesures, les aires protégées marines et les refuges marins. Ce graphique souligne que le refuge d’oiseaux migrateurs ROM du Golfe de la Reine-Maud/Ahiak est plus grand que la Nouvelle-Écosse.
Enjeu : Le Canada s’est engagé à plus que doubler la taille de ses aires protégées d’ici 2030.
Le rôle du ministère :
- Établir et gérer un réseau d’aires protégées fédérales.
- Travailler avec des partenaires pour étendre les réseaux d’aires protégées dans tout le Canada.
Considérations/défis :
- Intérêts économiques et conservation de la nature : De nombreuses provinces et de nombreux territoires sont aux prises avec la priorité accordée à la mise en valeur des terres et des ressources sur l’agrandissement des aires protégées et l’inclusion de territoires exploités dans leur contribution à la protection de la biodiversité; les cibles actuelles en matière d’aires protégées sont considérées comme étant fédérales seulement.
- Les terres gérées ou cogérées par les Autochtones sont en augmentation, et l’établissement d’aires protégées et de conservation autochtones suscite un grand intérêt et un soutien important. Fort soutien du secteur philanthropique également.
- Nécessité de travailler avec des partenaires volontaires et de fournir des fonds à ceux-ci, p. ex. des accords bilatéraux sur la nature. L’absence de financement permanent peut constituer un obstacle à l’action.
Priorités récentes :
- Cibler le financement du programme sur les aires protégées et de conservation autochtones.
- Soutenir le leadership et l’intendance autochtones par le biais du programme des Gardiens autochtones, qui fait progresser les droits et responsabilités des autochtones en matière de protection et de conservation des écosystèmes.
- Explorer des options novatrices de financement et de partenariat, y compris avec le secteur privé.
- Reconnaître et compter les territoires exploités qui produisent également des résultats en matière de conservation.
Les priorités incluent :
- Faire avancer jusqu’à 4 initiatives de financement de projets pour la permanence.
- Obtention de l’accord sur le plan d’aménagement du territoire du Nunavut.
Oiseaux migrateurs
Enjeu : Un tiers de tous les oiseaux migrateurs (environ trois milliards) ont disparu au cours des 50 dernières années. 78 % des espèces d’oiseaux migrateurs passent au moins la moitié de l’année à l’extérieur du Canada.
Le rôle du ministère : Responsabilité exclusive des oiseaux migrateurs au Canada. La Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs a été promulguée en 1917, soit plus de 50 ans avant la naissance d’ECCC.
Considérations/défis :
- La coordination internationale est un défi majeur, mais est aussi essentiel.
- La législation fédérale rend illégal le fait de tuer tout oiseau migrateur ou de détruire des nids au Canada.
- Les plus grandes menaces qui pèsent sur les oiseaux migrateurs sont les modifications de l’habitat dans les aires de reproduction, de migration et d’hivernage, la mortalité directe attribuable aux humains (p. ex. les collisions avec les fenêtres) et les changements climatiques.
- Intérêts économiques et conservation de la nature : Secteurs (p. ex. foresterie, mines) aux prises avec la conformité réglementaire et la mise en valeur des ressources.
Priorités récentes :
Coopération étroite, fondée sur des traités, avec les États-Unis. Collaboration internationale pour faire face aux menaces communes. Un effort de modernisation de la réglementation est en cours, et l’industrie doit relever des défis en matière de conformité.
Les priorités incluent :
- *caviardé*
Espèces en peril
Enjeu :
Des groupes autochtones et des ONGE demandent l’intervention du gouvernement fédéral par le biais des outils de réglementation de la LEP en raison de l’inaction perçue des provinces ou de la faiblesse de la législation de celles-ci. Augmentation du risque juridique pour le gouvernement fédéral.
Le rôle du ministère :
Mise en œuvre globale de la LEP; exercice des pouvoirs du ministre réglementaires et mise en œuvre de mesures de conservation pour le rétablissement et la protection des espèces en péril et de leur habitat.
Considérations/défis :
- Intérêts économiques et conservation de la nature : Comprend des compromis complexes où les actions de conservation et de protection nécessitent souvent des décisions difficiles et polarisantes ayant une incidence sur les industries, les moyens de subsistance et l’utilisation traditionnelle.
- La LEP est conçue comme un « filet de sécurité » au niveau fédéral qui repose sur l’action locale des provinces et des territoires.
- Les mesures d’intendance sur le terrain exigent des partenariats solides.
Priorité récente : Mise en œuvre de l’Approche pancanadienne pour transformer la conservation des espèces en péril au Canada en fournissant des efforts ciblés sur les espèces et les espaces naturels prioritaires en utilisant une approche d’intendance pour atteindre des résultats en matière de biodiversité. Décisions judiciaires réussies réaffirmant l’autorité du ministre à prendre des mesures sur les terres non fédérales.
Les priorités incluent :
- Assurer la protection de plusieurs espèces sur les terres provinciales.
- Approches en matière de compensation liées à la protection des habitats essentiels au Québec.
Accords sur la nature
Contexte supplémentaire
Les accords sur la nature visent à soutenir et à obtenir des engagements de la part des provinces et des territoires afin d’aider à atteindre les principaux objectifs fédéraux en matière de conservation, notamment :
- Conserver 25 % du Canada d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030 ;
- Protéger et rétablir les espèces en péril et les oiseaux migrateurs ;
- Soutenir le leadership autochtone en matière de conservation ;
- Faire progresser les solutions climatiques intelligentes et la restauration des habitats.
Signature de l’entente Canada-Yukon sur la nature (décembre 2022).
Les priorités incluent :
- Des négociations actives sont en cours avec la Colombie-Britannique, la Nouvelle-Écosse et les Territoires du Nord-Ouest.
- Nous cherchons à entamer ou à reprendre des discussions/négociations avec plusieurs autres juridictions dans les mois à venir.
Combattre le déclin de la biodiversité et les changements climatiques
Enjeu : Les deux crises que sont les changements climatiques et la perte de biodiversité doivent être abordées ensemble.
Le rôle du ministre : Travailler avec les autres ministères fédéraux (AAC, RNCan) afin de faire progresser les mesures relatives aux solutions climatiques naturelles qui offrent des avantages pour la biodiversité et le bien-être humain.
Considérations/défis :
- Il est important de maximiser la capacité innée de la nature à soutenir l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à ces derniers, tout en veillant à éviter les effets négatifs de la lutte contre les changements climatiques sur la biodiversité.
- Le Cadre mondial pour la biodiversité reconnaît le rôle important des solutions fondées sur la nature.
- Les provinces et les territoires ont des degrés d’intérêt variables pour les solutions climatiques naturelles. Fort soutien des ONGE. Le secteur privé est intéressé à établir un lien entre la biodiversité et les compensations de carbone.
Priorités récentes : Mise en œuvre du Fonds des solutions climatiques axées sur la nature sur dix ans (1.411 millions de dollars) et soutien à l’initiative des 2 milliards d’arbres (restauration de l’habitat).
Les priorités incluent :
- La mise en œuvre des initiatives de solutions climatiques naturelles.
Possibilités pour aller de l’avant
Pour l’avenir, les domaines potentiels de progrès et de collaboration dans la protection de la nature sont multiples.
- Tirer parti de l’élan international en faveur de la nature pour mettre en évidence le leadership canadien et susciter des actions et des ambitions au niveau national.
- Renforcer les liens entre l’économie, la nature et les changements climatiques, et tenir compte des nombreuses valeurs de la nature, y compris dans les décisions fédérales.
- Collaborer avec des partenaires volontaires parmi les provinces, les territoires et les municipalités pour faire avancer un programme intégré pour la nature.
- Poursuivre la mise en œuvre de solutions climatiques naturelles, en mettant notamment l’accent sur l’adaptation aux changements climatiques.
- Poursuivre le renforcement des relations en vue d’un investissement plus important de la part de tiers. Les fondations sont désireuses de contribuer, et les grandes fondations sont désireuses d’investir.
- Rechercher des résultats et des solutions gagnant-gagnant pour les collectivités - en faisant croître simultanément nos espaces naturels, nos territoires exploités et nos économies.
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