Déversements d’hydrocarbures en milieu marin

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Les déversements d’hydrocarbures en milieu marin peuvent avoir des effets négatifs à long terme sur les espèces sauvages, l’habitat, les collectivités locales et l’économie. Cet indicateur rend compte du nombre et de l’emplacement des déversements d’hydrocarbures dans les milieux marins du Canada qui ont été détectés par le Programme national de surveillance aérienne, ainsi que des déversements d’hydrocarbures en milieu marin qui ont été signalés au Centre national des urgences environnementales. Les données proviennent de 2 méthodes différentes de suivi, de déclaration et d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures en milieu marin au Canada. Par conséquent, il est possible que les 2 méthodes rendent compte des mêmes incidents et que tous les déversements d'hydrocarbures en milieu marin ne soient pas pris en compte dans cet indicateur.

Nombres

Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin

De nombreux incidents entraînant de petits déversements d’hydrocarbures en milieu marin (moins de 10 litres) surviennent chaque année au Canada. La plupart sont attribuables à l’utilisation et à l’entretien d’embarcations personnelles ou aux rejets provenant de navires coulés. Les incidents de grande envergure ou catastrophiques qui surviennent en milieu marin entraînent des déversements d’hydrocarbures nettement plus importants, mais ils sont beaucoup moins fréquents.

Aperçu des résultats

En 2024,Note de bas de page 1

  • Dix-neuf (19) déversements d’hydrocarbures en milieu marin d’un volume supérieur à 10 litres ont été détectés par le Programme national de surveillance aérienne;
  • le Centre national des urgences environnementales a reçu 1 009 signalements de déversements d’hydrocarbures en milieu marin à travers le Canada, desquels 212 avaient un volume estimé à moins de 10 litres et 575 un volume  inconnu ou estimé à moins de 10 litres;
  • Quatre cent douze (412) ou 40,8 % des déversements d’hydrocarbures en milieu marin signalés au Centre national des urgences environnementales étaient liés au transport maritime, notamment aux embarcations de plaisance et aux navires de pêche.

Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin détectés par le Programme national de surveillance aérienne, Canada, 2010 à 2024.

Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin détectés par le Programme national de surveillance aérienne, au Canada, de 2010 à 2024 (voir le tableau de données pour la description longue)
Tableau de données pour la description longue
Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin détectés par le Programme national de surveillance aérienne, au Canada, de 2010 à 2024
Année Nombre de déversements d’hydrocarbures
(dénombrement)
2010 109
2011 84
2012 135
2013 97
2014 214
2015 322
2016 380
2017 246
2018 458
2019 629
2020 631
2021 59
2022 27
2023 29
2024 19

Comment cet indicateur est calculé

Remarque : L’approche de signalement des déversements d’hydrocarbures en milieu marin détectés lors des patrouilles du Programme national de surveillance aérienne a été modifiée en 2021. Seuls les déversements importants de plus de 10 litres sont désormais signalés. Le terme « année » fait référence à l’exercice financier, qui s’étend du 1er avril au 31 mars. Par exemple, l’année 2024 commence le 1er avril 2023 et se termine le 31 mars 2024.
Source : Transports Canada (2024) Direction générale de la sécurité et de la sûreté maritimes.

En 2024, les patrouilles du Programme national de surveillance aérienne (PNSA) ont mené à la détection et au signalement de 19 déversements d’hydrocarbures en milieu marin d’un volume supérieur à 10 litres, pour un volume total estimé à 739 litres (voir la section emplacement pour connaître l’emplacement des déversements). À titre de comparaison, un volume de 10 litres représente moins d’un paquet de 24 bouteilles d’eau de 500 ml.

Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin par volume signalés au Centre national des urgences environnementales, Canada, 2019 à 2024

Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin et volumes des déversements signalés au Centre national des urgences environnementales, au Canada, de 2019 à 2024 (voir le tableau de données pour la description longue)
Tableau de données pour la description longue
Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin par volume signalés au Centre national des urgences environnementales, Canada, 2019 à 2024
Année Quantité inconnue Moins de 10 litres Entre 10 litres et 100 litres Plus de 100 litres
2019 839 200 144 111
2020 744 271 138 80
2021 723 242 116 91
2022 644 212 155 93
2023 595 215 147 133
2024 575 212 115 107

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Remarque : Le terme « année » fait référence à l’exercice financier, qui s’étend du 1er avril au 31 mars. Par exemple, l’année 2024 commence le 1er avril 2023 et se termine le 31 mars 2024. Les volumes des déversements signalés au Centre national des urgences environnementales sont fondés sur les estimations subjectives des personnes ou entités qui ont fait les signalements.
Source : Environnement et Changement climatique Canada (2024) Centre national des urgences environnementales.

En plus des ententes de partenariat conclues avec des gouvernements provinciaux et territoriaux, le Centre national des urgences environnementales (CNUE) travaille directement avec la population canadienne pour détecter et faire le suivi des déversements de polluants partout au Canada. En 2024, le CNUE a reçu près de 10 500 signalements de rejets de polluants qui ont entraîné des répercussions sur l’environnement, dont 1 009 touchaient des milieux marins et mettaient en cause au moins un type de produit pétrolier. Pour la majorité des signalements, soit 575 incidents, la quantité rejetée était inconnue. Le volume du déversement était inférieur à 10 litres pour 212 incidents, de 10 à 100 litres pour 115 incidents et supérieur à 100 litres pour 107 incidents.

Les volumes rapportés au CNUE représentent l’estimation du volume rejeté ou possiblement rejeté dans l’environnement au moment du signalement. D’après les renseignements fournis dans le signalement, s’il est déterminé qu’un déversement ou une possibilité de déversement présente une menace importante pour la santé de la population canadienne ou pour l’environnement, l’incident est transféré au centre des opérations d’urgence aux fins d’intervention.

En 2024, 261 des 1 009 signalements de possibles déversements d’hydrocarbures susceptibles d’entraîner des répercussions sur le milieu marin ont fait l’objet d’une évaluation approfondie afin de s’assurer que toutes les mesures raisonnables étaient prises pour protéger l’environnement et la santé humaine. Au total, 54 incidents ont fait l’objet d’une communication avec la haute direction (un préavis), alors que 40 incidents ont donné lieu à la fourniture de services et de données scientifiques aux organismes qui ont dirigé les interventions afin d’éclairer les décisions sur les mesures d’intervention et les opérations appropriées (un avis). Les services et les données scientifiques fournis comprennent des cartes de vulnérabilité, des modèles de dispersion, de dérive ou de trajectoire, des prévisions météorologiques spéciales ainsi que des données sur le devenir et le comportement des substances. De plus, 7 incidents ont nécessité le déploiement d’agents des urgences environnementales pour appuyer les organismes qui dirigeaient les interventions.

Les estimations de volume et les caractérisations fondées sur les signalements peuvent être subjectives et manquer de cohérence, mais le signalement et le suivi des incidents qui entraînent des déversements d’hydrocarbures dans les milieux marins du Canada demeurent importants.

Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin signalés au Centre national des urgences environnementales par catégorie, Canada, 2024

Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin signalés au Centre national des urgences environnementales par catégorie, au Canada, 2024 (voir le tableau de données pour la description longue)
Tableau de données pour la description longue
Nombre de déversements d’hydrocarbures en milieu marin signalés au Centre national des urgences environnementales par catégorie, Canada, 2024
Catégorie Sous-catégorie Nombre de déversements
(dénombrement)
Transport maritime Total 412
Transport maritime Embarcation de plaisance 125
Transport maritime Navire (NSA) 101
Transport maritime Navire de pêche 95
Transport maritime Transport maritime - autres 27
Transport maritime Opérations portuaires 24
Transport maritime Barge 17
Transport maritime Traversier 15
Transport maritime Vraquier 5
Transport maritime Fret et conteneurs 1
Transport maritime Manutention du fret maritime 1
Transport maritime Navire citerne 1
Source inconnue s/o 321
Transport et entreposage s/o 112
Construction s/o 36
Installations industrielles s/o 24
Secteur résidentiel ou privé s/o 20
Production, transport et distribution d’électricité s/o 18
Autres installations ou services s/o 18
Fabrication s/o 13
Commerce de détail s/o 10
Agriculture, foresterie, pêche et chasse s/o 9
Exploitation de mines et de carrières (excluant l’extraction de pétrole et de gaz) s/o 5
Extraction de pétrole et de gaz s/o 3
Réseaux d’aqueduc, d’égouts et autres s/o 3
Services de gestion des déchets et d’assainissement s/o 2
Arts, spectacles et loisirs s/o 1

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Remarque : s/o = sans-objet

Remarque : Le terme « année » fait référence à l’exercice financier, qui s’étend du 1er avril au 31 mars. Par exemple, l’année 2024 commence le 1er avril 2023 et se termine le 31 mars 2024. Les catégories des déversements signalés au Centre national des urgences environnementales sont fondées sur les estimations subjectives des personnes ou entités qui ont fait les signalements. La catégorie « Transport maritime – autres » comprend les opérations portuaires, les barges, les traversiers, les vraquiers, les marchandises/conteneurs, la manutention de marchandises maritimes, les pétroliers et les autres transports maritimes. La catégorie « Autres » comprend les installations industrielles, les bâtiments résidentiels/privés, la production, le transport et la distribution d’électricité, les autres installations/services, la fabrication, le commerce de détail, l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse, les mines et carrières (sauf le pétrole et le gaz), l’extraction de pétrole et de gaz, les réseaux d’eau, d’égouts et autres, la gestion des déchets et les services d’assainissement, les arts, les spectacles et les loisirs, la perturbation/destruction d’habitats et les installations d’entreposage (commerciales). La catégorie « Navire (NSA) » fait référence aux navires qui transportent des marchandises dangereuses non spécifiés ailleurs. 
Source : Environnement et Changement climatique Canada, Centre national des urgences environnementales, 2024.

Parmi les 1 009 déversements signalés au CNUE en 2024, 412 (40,8 %) étaient liés au transport sur l’eau, et les embarcations de plaisance, les navires et les navires de pêche étaient à l’origine de la majeure partie (environ 78 %) de ces incidents. De plus, près de 6 % des déversements étaient attribués aux opérations portuaires et des marinas.

Emplacement

Emplacement des déversements d’hydrocarbures en milieu marin

La majorité des déversements d’hydrocarbures en milieu marin se produisent dans les zones où il y a plus de bateaux, à savoir dans les eaux côtières du Canada.

Aperçu des résultats

 En 2024,Note de bas de page 1 

  • dix (10) des 19 déversements détectés par surveillance aérienne sont survenus en Colombie‑Britannique et 8 déversements ont eu lieu dans les provinces de l’Atlantique et au Québec;
  • la grande majorité, soit 96 % (708 litres) du volume total des déversements estimé a été détecté dans les zones côtières,Note de bas de page 2  tandis que les 4 % restants (31 litres) étaient liés à des déversements d’hydrocarbures au large.

Emplacement des déversements d’hydrocarbures en milieu marin de plus de 10 litres détectés par le Programme national de surveillance aérienne au Canada, 2024

voir le tableau de données pour la description longue
Tableau de données pour la description longue
Emplacement des déversements d’hydrocarbures en milieu marin de plus de 10 litres détectés par le Programme national de surveillance aérienne au Canada, 2024
Emplacement Volume de déversements détectés
(litres)
Source
Atlantique 29,1 Inconnue
Atlantique 23,8 Inconnue
Atlantique 19,6 Inconnue
Atlantique 16,8 Soupçonnée
Atlantique 15,0 Inconnue
Atlantique 14,1 Soupçonnée
Atlantique 10,8 Inconnue
Atlantique 10,6 Inconnue
Grands Lacs 88,8 Inconnue
Pacifique 245,0 Inconnue
Pacifique 80,9 Inconnue
Pacifique 48,0 Inconnue
Pacifique 32,1 Soupçonnée
Pacifique 21,7 Soupçonnée
Pacifique 19,8 Inconnue
Pacifique 18,4 Inconnue
Pacifique 17,7 Inconnue
Pacifique 16,1 Inconnue
Pacifique 10,8 Inconnue

Remarque : Le terme « année » fait référence à l’exercice financier, qui s’étend du 1er avril au 31 mars. Par exemple, l’année 2024 commence le 1er avril 2023 et se termine le 31 mars 2024. À cette échelle, 2 déversements se chevauchent dans le bras de Burleith.
Source : Transports Canada (2024) Direction générale de la sécurité et de la sûreté maritimes.

En 2024, le volume total des 19 déversements d’hydrocarbures en milieu marin signalés par le Programme national de surveillance aérienne était estimé à 739 litres. Parmi ces déversements, 15 provenaient de sources inconnues et représentent 88 % du volume total déversé cette année‑là. Les 4 autres déversements provenaient de sources soupçonnées et représentent 12 % du volume total des déversements. Les sources soupçonnées de ces déversements sont une plateforme pétrolière et des navires coulés. La source d’un déversement d’hydrocarbures est considérée comme « soupçonnée » lorsque le déversement peut être lié à un navire au moment de l’observation. Sinon, la source est définie comme étant inconnue.

Volumes des déversements d’hydrocarbures en milieu marin détectés dans les zones côtières et au large par le Programme national de surveillance aérienne, Canada, 2010 à 2024.

Volumes des déversements d’hydrocarbures en milieu marin détectés dans les zones côtières et au large par le Programme national de surveillance aérienne, Canada, 2010 à 2024 (voir le tableau de données pour la description longue)
Description longue
Volumes des déversements d’hydrocarbures en milieu marin détectés dans les zones côtières et au large par le Programme national de surveillance aérienne, Canada, 2010 à 2024
Année Volume de déversements détectés dans les zones côtières
(litres)
Volume de déversements détectés au large
(litres)
Volume total de déversements détectés
(litres)
2010 5 396 2 714 8 110
2011 1 001 8 924 9 295
2012 597 417 1 014
2013 6 172 1 642 7 814
2014 3 857 596 4 453
2015 3 146 27 3 173
2016 7 731 211 7 942
2017 2 775 103 2 878
2018 3 120 676 3 796
2019 3 029 1 505 4 534
2020 3 617 53 3 670
2021 16 723 928 17 651
2022 2 913 1 826 4 739
2023 1 332 61 1 393
2024 708 31 739

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Remarque : À partir de l’année 2021, seuls les déversements de plus de 10 litres ont été signalés. Le terme « année » fait référence à l’exercice financier, qui s’étend du 1er avril au 31 mars. Par exemple, l’année 2024 commence le 1er avril 2023 et se termine le 31 mars 2024.
Source : Transports Canada (2024) Direction de la sûreté et de la sécurité maritimes.

En 2024, 96 % (708 litres) du volume total des déversements estimé a été détecté dans les zones côtières, tandis que les 4 % restants (31 litres) étaient liés à des déversements d’hydrocarbures au large. En 2021, seuls 3 incidents ont entraîné des déversements de 11 800 litres d’hydrocarbures, ce qui représente 67 % du volume total rapporté
(17 651 litres) cette année‑là. Lorsque des accidents de gros navires‑citernes surviennent, ceux‑ci représentent la majeure partie du volume de déversements d’hydrocarbures. Par exemple, la compagnie Cenovus Energy est responsable d’un déversement estimé à 250 000 litres de hydrocarbures qui est survenu au large des côtes de Terre‑Neuve‑et‑Labrador en 2018, et qui constitue le plus important déversement d’hydrocarbures de l’histoire de la province.Note de bas de page 3 Note de bas de page 4  Selon les prévisions, un déversement catastrophique d’hydrocarbures en milieu marin de plus de 10 000 000 litres peut se produire environ tous les 242 ans.Note de bas de page 5 Note de bas de page 6   

Le pétrole brut canadien est transporté par train, pipeline et navire‑citerne. L’utilisation de navires‑citernes pour le transport d’hydrocarbures est plus répandue dans les provinces de l’Atlantique, et les plus importants déversements d’hydrocarbures dans les milieux marins canadiens sont survenus dans ces provinces. La proportion de pétrole transporté par navire‑citerne s’est maintenue entre 6 % et 8 % de 2016 à 2022, et ce, malgré le fait que la production et le commerce de pétrole brut sont en hausse. 

À propos de l'indicateur

À propos de l'indicateur

Ce que mesure l'indicateur

L’indicateur rend compte de la fréquence et du volume des déversements d’hydrocarbures signalés ou observés dans les milieux marins du Canada de 2010 à 2024. 

Pourquoi cet indicateur est important

Le littoral du Canada s’étend sur près de 243 042 km le long des océans Pacifique, Arctique et Atlantique. Il est composé d’une grande diversité de milieux marins, y compris des estuaires, des rivages rocheux, des marais salés, des forêts de laminaires, des vasières, des herbiers de zostères et des glaces de mer attachées à la côte. 

Les déversements d’hydrocarbures peuvent entraîner la dégradation et la perte d’habitats côtiers et avoir des effets négatifs importants sur les populations d’espèces sauvages. Les oiseaux de mer sont les animaux plus touchés par les déversements d’hydrocarbures en milieu marin, car ils peuvent entrer en contact avec des nappes ou des déversements d’hydrocarbures tandis qu’ils se nourrissent ou se déplacent dans leur habitat. Les plumes contaminées par des hydrocarbures perdent leurs propriétés d’imperméabilisation et de thermorégulation. Après un déversement, les oiseaux peuvent ingérer des hydrocarbures en lissant leur plumage ou en se nourrissant, ce qui peut avoir des répercussions sur leur santé. Les nappes d’hydrocarbures en surface peuvent également avoir des effets sur les cétacés (baleines et dauphins) et les pinnipèdes (phoques et otaries) qui font surface pour respirer ou se nourrir. La contamination par des hydrocarbures et l’ingestion d’hydrocarbures nuisent à la régulation de la température, à la mobilité et à la vision, et les individus couverts d’hydrocarbures subissent un stress supplémentaire.Note de bas de page 7 

Les déversements d’hydrocarbures ont aussi des répercussions sur les collectivités canadiennes. Les collectivités côtières touchées par un déversement peuvent voir bon nombre de leurs entreprises et zones récréatives fermées jusqu’à ce que les travaux de nettoyage soient terminés. Le stress environnemental et les effets négatifs sur les populations de poissons causés par un déversement peuvent avoir des répercussions sur la pêche commerciale et récréative locale. Dans certains cas, il peut être nécessaire de fermer des marinas, des ports, des voies navigables, des plages et des parcs. Selon la nature de l’incident qui a causé le déversement, des décès ou des pertes d’emplois peuvent survenir, ce qui a des répercussions sur l’ensemble de la collectivité touchée.

Les effets négatifs d’un déversement d’hydrocarbures peuvent perdurer bien après l’incident. Par exemple, un navire coulé peut continuer d’avoir des répercussions sur le milieu marin pendant des années. Chaque déversement d’hydrocarbures est différent, et les facteurs uniques en cause influent sur la gravité du déversement et l’intervention requise.Note de bas de page 8 

Initiatives connexes

Depuis 30 ans, la Caisse d’indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires (CIDPHN) a pour mandat d’indemniser les personnes qui ont subi des pertes, y compris les coûts engagés pour les mesures préventives, découlant de la pollution par les hydrocarbures causée par les navires, et de prendre des mesures afin de recouvrer les coûts auprès des pollueurs ou des parties responsables. La CIDPHN fournit une indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par tout type de déversement d’hydrocarbures attribuable à tout type de navire, et ce, même si l’origine du déversement est inconnue. Une fois qu’une demande d’indemnisation est évaluée et payée, l’administrateur de la CIDPHN doit prendre toutes les mesures raisonnables pour recouvrer l’indemnité auprès du pollueur. Les montants recouvrés sont versés dans les comptes de la CIDPHN pour faire en sorte qu’une indemnisation financée par l’industrie soit disponible si un nouveau déversement survient.Note de bas de page 9

Au Canada, la responsabilité et l’indemnisation offerte par la CIDPHN sont fondées sur les conventions internationales élaborées par l’Organisation maritime internationale, dont le but est de faire payer le pollueur. La CIDPHN fournit une indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par tout type de déversement d’hydrocarbures attribuable à tout type de navire, et ce, même si l’origine du déversement est inconnue. 

En 2024, 41 demandes d’indemnisation d’une valeur totale de 9 269 433 $ ont été présentées, et la plupart provenaient de la Colombie‑Britannique. Le nombre de demandes en provenance du Québec a augmenté en 2024 pour atteindre 32 % du nombre total de demandes. La CIDPHN est parvenue à recouvrer des fonds auprès de pollueurs dans 9 dossiers, pour un total de 291 145 $. La Garde côtière canadienne a présenté 93 % des demandes afin de recouvrer les coûts engagés lors d’interventions liées à des incidents de déversement d’hydrocarbures.Note de bas de page 10

Indicateurs connexes

L’indicateur sur les Rejets de substances nocives dans l’eau permet de suivre les rejets dans l’eau, des installations, de trois substances définies comme toxiques au sens de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) : le mercure, le plomb et le cadmium et leurs composés. Pour chaque substance, les données sont fournies à l’échelle nationale, régionale (provinciale et territoriale), par installation et par source.

Sources des données et méthodes

Sources des données et méthodes

Sources des données

Les données fournies dans le présent indicateur proviennent de 2 sources du gouvernement du Canada, soit le Programme national de surveillance aérienne (PNSA) de Transports Canada et le Centre national des urgences environnementales (CNUE) d’Environnement et Changement climatique Canada.

Le PNSA consiste à effectuer des patrouilles au‑dessus des eaux canadiennes afin de détecter la pollution causée par l’exploitation des navires, les déversements intentionnels et les accidents. Les renseignements recueillis servent à faire appliquer la législation canadienne en matière de déversements illégaux provenant de navires. Les données sont recueillies à des fins d’application de la loi et de dissuasion, et elles sont axées sur les navires commerciaux. Par conséquent, l’indicateur ne rend pas compte de tous les déversements de polluants en milieu marin.

Le CNUE est le centre de coordination du gouvernement du Canada qui fournit un soutien scientifique en cas d’urgence environnementale et offre des conseils scientifiques et techniques concernant le nettoyage de déversements de matières dangereuses dans tous les milieux, organise des activités de préparation aux situations d’urgence et d’intervention d’urgence pour soutenir les répondants sur le terrain, et offre des services et de l’information spécialisés comme la météorologie localisée, la modélisation des déversements et des conseils en matière de nettoyage.

Complément d'information

Programme national de surveillance aérienne

L’indicateur comprend des données recueillies de 2010 à 2024. Toutes les données sont compilées par exercice financier, ce qui signifie que l’année 2024 s’étend du 1er avril 2023 au 31 mars 2024. Les données sont recueillies à la fin de chaque mois et analysées par les analystes de la surveillance de Transports Canada. Les déversements de sources soupçonnées comprennent les déversements causés par des plateformes pétrolières, des navires coulés et des incidents terrestres. La zone côtière désigne la zone qui s’étend sur 12 milles marins à partir des côtes et du littoral des Grands Lacs.

La flotte du PNSA est composée actuellement de 4 aéronefs détenus et exploités par Transports Canada situés stratégiquement au Canada pour assurer un suivi efficace et une réaction rapide aux incidents : un aéronef Dash‑8 basé à Moncton, au Nouveau‑Brunswick; un aéronef Dash‑8 basé à Vancouver, en Colombie‑Britannique; un aéronef Dash‑8 basé à Ottawa, en Ontario, et un aéronef Dash‑7 basé à Ottawa, qui est également utilisé dans le Nord pendant la saison de navigation dans l’Arctique (de juillet à novembre). 

D’autres ministères ont recours par contrat à des aéronefs aussi utilisés pour la surveillance. Dans le cadre d’une entente avec Pêches et Océans Canada, Transports Canada utilise des aéronefs de Provincial Airlines Limited pour effectuer des patrouilles antipollution au‑dessus des eaux au large de Terre‑Neuve‑et‑Labrador.

La flotte de surveillance aérienne du programme est composée de 4 aéronefs spécialisés basés à différents endroits au pays. Un (1) aéronef se trouve à Moncton, 1 autre à Vancouver et 2 autres à Ottawa, lesquels se déplacent dans d’autres régions, au besoin, pour fournir des services aériens. L’un des 4 aéronefs fait actuellement l’objet de modifications et sera opérationnel d’ici l’automne 2022. Les aéronefs surveillent les activités de navigation dans toutes les régions du Canada.

D’autres ministères ont recours par contrat à des aéronefs aussi utilisés pour la surveillance. Dans le cadre d’une entente avec Pêches et Océans Canada, Transports Canada utilise des aéronefs de Provincial Airlines Limited pour effectuer des patrouilles antipollution au-dessus des eaux au large de Terre-Neuve-et-Labrador.

Transports Canada utilise également la surveillance par satellite du programme Surveillance intégrée de la pollution par satellite d’Environnement et Changement climatique Canada pour détecter les déversements illégaux en mer. Ce programme consiste à rechercher des indices de la présence d’hydrocarbures (anomalies) à la surface de l’océan. Les renseignements recueillis aident à diriger les aéronefs du programme vers les sites de déversements potentiels en temps quasi réel. L’équipage de l’aéronef examine ensuite les anomalies pour confirmer la présence d’hydrocarbures, détecter la source, si possible, et recueillir des éléments de preuve en vue de poursuites judiciaires. La source d’un déversement d’hydrocarbures est considérée comme « soupçonnée » lorsque le déversement peut être lié ou soupçonné d’être lié à un navire au moment de l’observation. Sinon, la source est définie comme étant « inconnue ».

Les données recueillies par le programme servent à de nombreuses fins autres que la détection des déversements de polluants en milieu marin, comme la surveillance des glaces, les relevés d’oiseaux et de baleines, la sécurité maritime, l’application des lois environnementales et la sensibilisation connexe.

Les règlements et les normes de Transports Canada, chapeautés par la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada et la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques, ainsi que les conventions et les normes internationales établies par l’Organisation maritime internationale, encadrent les programmes exhaustifs du Ministère en matière de sécurité maritime, de prévention de la pollution, d’application de la loi et de préparation et d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures.

Centre national des urgences environnementales

L’indicateur présente une partie des rapports d’incidents entraînant une urgence environnementale produits lors de chaque exercice financier au cours de la période qui s’étend du 1er avril 2018 au 31 mars 2024. Des sous‑ensembles de données relatives aux répercussions sur les eaux canadiennes sont utilisés. Une urgence environnementale est un incident non dirigé ou inattendu mettant en cause le rejet ou la probabilité de rejet d’une substance polluante dans l’environnement. Par exemple, le déversement accidentel de substances dangereuses d’un navire en mer ou d’un train sur terre. La majeure partie de l’information que reçoit le CNUE provient de citoyens. Les dommages potentiels des déversements signalés sont pris en compte pour déterminer et mettre en œuvre des mesures d’intervention appropriées. Parfois, aucune intervention n’est requise, mais un confinement complet et des activités de nettoyage peuvent s’avérer nécessaires dans certains cas.

La législation fédérale exige que les urgences environnementales soient officiellement signalées aux autorités responsables dans des délais précis. Les accords et les règlements des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux permettent d’établir un système et une approche simplifiés pour le signalement des urgences environnementales aux autorités. Le CNUE applique des lois et des règlements auxquels les organisations et les personnes doivent se conformer afin que l’environnement soit protégé. Dans les cas d’urgences environnementales, le CNUE veille à ce que toutes les mesures raisonnables soient prises pour protéger l’environnement, comme le prévoit la législation, y compris la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), la Loi sur les pêches, la Loi sur la gestion des urgences, la Loi sur les espèces en péril et la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Dans le but de réduire au minimum le fardeau associé au signalement et le dédoublement d’efforts, les règlements sur les avis permettent à la partie responsable et au public de signaler les urgences environnementales ou les événements environnementaux aux autorités de la province ou du territoire où ils se sont produits, qui en informeront à leur tour Environnement et Changement climatique Canada.

Méthodes

Le Programme national de surveillance aérienne (PNSA) fournit des données sur le nombre de déversements observés chaque année ainsi que sur le volume estimé pour chaque déversement. Le volume de déversement est estimé en multipliant la superficie de la nappe par son épaisseur variable. Un système aéroporté de surveillance maritime (MSS6000) calcule la superficie d’une nappe (la pellicule ou couche d’hydrocarbures flottant sur l’eau, qui résulte principalement d’une fuite ou d’un déversement d’un navire) à partir d’un polygone tracé manuellement par l’agent de surveillance autour des hydrocarbures observés sur l’image de la surface de l’océan obtenue par télédétection. Les agents de surveillance estiment l’épaisseur de la nappe en évaluant les caractéristiques visuelles des hydrocarbures afin de déterminer les différentes épaisseurs de la nappe et d’appliquer une formule pour calculer le volume (voir la section Complément d’information).

Les données du Centre national des urgences environnementales (CNUE) utilisées dans l’indicateur ont été sélectionnées dans la base de données sur les incidents signalés en fonction de leur catégorisation par la personne signalant l’incident comme ayant des répercussions sur un milieu d’eau douce, d’eau salée, marin ou estuarien. La recherche dans la base de données a été précisée de façon à n’inclure que les signalements de déversements d’hydrocarbures (voir la liste des hydrocarbures dans la section Complément d’information).

Complément d'information

Programme national de surveillance aérienne

Il existe un rapport entre l’épaisseur et l’apparence des hydrocarbures sur l’eau. Les caractéristiques visuelles des hydrocarbures peuvent ainsi être utilisées pour les classer dans des catégories auxquelles sont associées des valeurs d’épaisseur. Les déversements sont généralement hétérogènes en ce qui concerne l’épaisseur. Les agents de surveillance déterminent le pourcentage de chaque catégorie d’hydrocarbures observée dans le polygone. Le volume de chaque catégorie d’hydrocarbures est calculé selon la formule suivante :

Volume (catégorie d’hydrocarbures) = Superficie totale couverte d’hydrocarbures × Pourcentage de la superficie totale couverte par chaque catégorie × Valeur d’épaisseur des hydrocarbures de la catégorie

et

Volume total = Somme des volumes pour chaque catégorie d’hydrocarbures observée

Les caractéristiques visuelles des hydrocarbures sont utilisées pour estimer globalement les volumes de fines pellicules d’hydrocarbures à la surface de l’océan. Les catégories d’hydrocarbures utilisées au Canada sont fondées sur des études scientifiques qui établissent une relation directe entre l’épaisseur de la nappe et les caractéristiques visuelles applicable à tous les types d’hydrocarbures d’une épaisseur pouvant atteindre 3 microns (3 000 nanomètres). Pour les pellicules de plus de 3 microns, la couleur inhérente des hydrocarbures commence à dominer et le rapport entre l’épaisseur et l’apparence des hydrocarbures ne s’applique plus. Dans un tel cas, la pellicule d’hydrocarbures a probablement une épaisseur nettement supérieure à 3 microns, mais elle ne peut pas être estimée par la surveillance aérienne. Dans les cas où l’épaisseur de la nappe d’hydrocarbures est importante, les estimations de volume faites par le PNSA doivent donc être considérées comme des estimations prudentes. Cette pratique a été adoptée au Canada comme principal mandat du PNSA en matière de surveillance et d’application de la réglementation sur la pollution. Lorsqu’une cause de pollution est portée devant les tribunaux, le PNSA fournit une estimation de la quantité minimale d’hydrocarbures observée à la surface.

Centre national des urgences environnementales

La plage de données sélectionnée couvre la période qui s’étendu du 1er avril 2018 au 31 mars 2024, car il s’agit de la plus longue période de collecte de données avant la restructuration du modèle d’intervention du CNUE et de la mise sur pied du Centre opérationnel national des urgences environnementales (CONUE) en 2018. Le cadre de fonctionnement du CONUE s’inspire du Système de commandement des interventions et permet de coordonner la réponse d’ECCC aux urgences environnementales. La création du CONUE a permis de confier la gestion des interventions en cas d’urgence environnementale à une équipe formée et chevronnée alors qu’un seul agent de service en était responsable auparavant. Il est important de préciser que la restructuration a mené à l’élaboration d’une stratégie de gestion des données normalisée et plus cohérente. La date et l’heure des incidents utilisées aux fins de la présente analyse sont l’heure et la date de l’avis, et non l’heure et la date de l’incident.

Pour extraire les incidents en milieu marin de la base de données du CNUE, un filtre a été appliqué aux données du champ sur les répercussions de façon à n’inclure que les incidents qui touchent un milieu d’eau salée, marin ou estuarien. Ce champ a été choisi parce qu’une répercussion figure dans chaque avis d’incident. 

La liste des substances à base d’hydrocarburesNote de bas de page 11  a été dressée par un expert en la matière du CNUE. Voici les catégories de substances à base d’hydrocarbures en cause dans des incidents en milieu marin utilisées aux fins de l’indicateur :

  • Bitume
  • Eau de cale contaminée par des produits pétroliers
  • Mazout C
  • Butane (UE)
  • Huile de ricin
  • Charbon
  • Coke
  • Graisse de cuisson
  • Créosote
  • Diesel (UE)
  • Mazout no 4 (UE)
  • Mazout no 6 (UE)
  • Carburants diesel (UE)
  • Carburants diesel no 2 (UE)
  • Essence (UE)
  • Huile à chauffage (UE)
  • Pétrole lourd (NSA)
  • Huile hydraulique
  • Hydrocarbures (NSA)
  • Carburéacteur
  • Pétrole léger (NSA)
  • Gaz naturel liquéfié (UE)
  • Huile lubrifiante et huile minérale
  • Graisse minérale
  • Gaz naturel
  • Émulsion d’huile
  • Huile contaminée par des BPC
  • Pétrole brut (UE)
  • Propane (UE)
  • Boue de produit pétrolier
  • Solvant (NSA)
  • Styrène (UE)
  • Goudron
  • Huile de transformateur
  • Essence sans plomb (UE)
  • Huile usée
  • Huile végétale (NSA)
  • Fluide pour véhicule
  • Xylène (NSA)

Les volumes des déversements sont exprimés en litres (L). Les données sur le volume des substances ont été normalisées pour que tous les volumes soient exprimés en litres, et la mention « quantité inconnue » est utilisée dans les cas où le volume est inconnu. Lorsqu’un poids était indiqué dans le signalement, un outil en ligne (The Calculator Site)(en anglais seulement) a été utilisé pour convertir les unités en litres. Dans le cas des déversements pour lesquels plusieurs substances ont été signalées, la quantité de chaque substance a été convertie en litres, et le volume total a été calculé pour l’incident. Lorsque des hydrocarbures étaient identifiés, par exemple le pétrole brut ou l’essence, la densité de la substance a été utilisée pour faciliter la conversion des unités.

  • Charbon : 1,35 kg/L
  • Coke :  1,75 kg/L
  • Diesel : 0,85 kg/L
  • Mazout no 4 : 0,904 kg/L
  • Essence : 0,75 kg/L
  • Pétrole lourd : 1 kg/L
  • Hydrocarbures : 0,9 kg/L
  • Carburéacteur :  0,8025 kg/L
  • Pétrole brut :  0,9 kg/L
  • Propane : 0,49 kg/L
  • Huile hydraulique : 0,86 kg/L

Changements récents

La présente version de l’indicateur comprend des données supplémentaires sur les déversements d’hydrocarbures en milieu marin signalés au CNUE d’Environnement et Changement climatique Canada, selon la Liste des substances toxiques de l’annexe 1 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, 1999.

Mises en garde et limites

L’indicateur fournit les volumes détectés par le Programme national de surveillance aérienne (PNSA). Les données sont recueillies à des fins d’application de la loi et de dissuasion, et elles sont axées sur les navires commerciaux. Par conséquent, l’indicateur ne rend pas compte de tous les déversements d’hydrocarbures en milieu marin. De plus, à partir de l’année 2021, seuls les déversements dépassant un volume de 10 litres ont été signalés par le PNSA. Le volume de déversements détectés n’a pas été pondéré en fonction de l’effort de surveillance, car il est impossible de mesurer la probabilité de détecter un déversement plus ou moins important pendant une heure de surveillance. En outre, les accidents majeurs peuvent entraîner de grandes variations du volume de déversements d’une année à l’autre, et il peut donc être difficile de dégager des tendances annuelles.

L’indicateur comprend aussi les déversements d’hydrocarbures en milieu marin signalés au Centre national des urgences environnementales. Comme il est possible qu’un incident, c’est‑à‑dire un déversement d’hydrocarbures en milieu marin dans les eaux canadiennes, soit détecté par le PNSA et fasse aussi l’objet d’un signalement, aucun lien n’est fait entre les données présentées dans l’indicateur et les méthodes utilisées ou les incidents signalés. 

Complément d’information

Programme national de surveillance aérienne

Le volume de déversement déclaré correspond au volume estimé au moment où le déversement est détecté par le PNSA, ce qui ne correspond pas nécessairement au volume total d’hydrocarbures rejetés dans le milieu marin lors d’un incident. De plus, compte tenu du fait qu’il est difficile d’estimer avec précision l’épaisseur des nappes, les estimations de volume sont prudentes et représentent des quantités minimales.

D’autres facteurs peuvent influer sur l’estimation du volume, notamment :

  • le type d’hydrocarbure, y compris s’il est persistant ou non, et la vitesse à laquelle il se disperse naturellement;
  • les conditions environnementales comme la vitesse du vent, la hauteur des vagues et la visibilité;
  • le temps écoulé entre le déversement et l’observation de celui‑ci;
  • l’expérience de l’observateur.

Le volume de déversements détectés n’a pas été pondéré en fonction de l’effort de surveillance, car il est impossible de mesurer la probabilité de détecter un déversement plus ou moins important pendant une heure de surveillance. En outre, les accidents majeurs peuvent entraîner de grandes variations du volume de déversements d’une année à l’autre, et il peut donc être difficile de dégager des tendances annuelles.

Prendre note que le PNSA utilise le code d’apparence des hydrocarbures de l’Accord de Bonn (Bonn Agreement Oil Appearance Code) depuis avril 2024 pour estimer le volume de déversements d’hydrocarbures, mais que cela ne touche pas les données présentées dans l’indicateur.

Volume minimal (code d'hydrocarbures) = Superficie totale couverte d’hydrocarbures × Pourcentage de la superficie totale couverte par chaque code × Épaisseur minimale du code

Volume maximal (code d'hydrocarbures) =  Superficie totale couverte d’hydrocarbures × Pourcentage de la superficie totale couverte par chaque code × Épaisseur maximale du code

et

Volume minimal total=Somme des volumes pour chaque code d’hydrocarbures observé

Volume maximal total=Somme des volumes pour chaque code d’hydrocarbures observé

Le code d’apparence des hydrocarbures de l’Accord de Bonn est un outil essentiel qui permet d’estimer les volumes d’hydrocarbures déversés lors d’incidents de pollution marine. La méthode consiste à mettre en correspondance l’aspect visuel de la nappe d’hydrocarbures à la surface de l’eau et l’épaisseur approximative de la nappe pour en déterminer le volume par kilomètre carré. Les codes de teintes d’hydrocarbures vont du reflet à la vraie couleur continue des hydrocarbures, et des volumes minimaux et maximaux estimés sont fournis pour chaque code.

Par exemple, le reflet, la catégorie de couche d’hydrocarbures la plus fine, correspond aux couches d’hydrocarbures d’une épaisseur inférieure à 0,3 µm, dont le volume estimatif est de 0,04 à 0,3 mètre cube par kilomètre carré. À l’autre extrême, la vraie couleur continue des hydrocarbures désigne des couches d’une épaisseur supérieure à 200 µm, dont le volume estimatif est de plus de 200 mètres cubes par kilomètre carré.

Il est recommandé d’utiliser le volume estimatif le plus bas aux fins d’application de la loi et de diffusion publique. Le volume estimatif maximal est une information supplémentaire qui permet de déterminer l’ampleur de l’intervention requise. Le code d’apparence des hydrocarbures normalise l’évaluation des volumes, ce qui appuie des stratégies d’intervention efficaces et la collaboration internationale au titre de l’Accord de Bonn.

Centre national des urgences environnementales

L’exactitude des renseignements sur les déversements d’hydrocarbures en milieu marin dépend de l’auteur du signalement. Les ententes et les répercussions peuvent être modifiées par les partenaires, et il est possible qu’elles ne soient pas toutes prises en compte.

Le type d’avis influe sur l’analyse des données, et le CNUE reçoit 3 types d’avis qui doivent faire l’objet d’une analyse adaptée. 

  1. Organismes à guichet unique
    Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)  a conclu des ententes avec plusieurs provinces et territoires au titre de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement et de la Loi sur les pêches. En vertu de ces ententes, les organismes désignés peuvent recevoir des avis au nom d’ECCC, ce qui réduit le dédoublement lorsque la loi exige que des signalements soient faits à plusieurs administrations. Toutefois, les organismes ont différentes approches de signalement et de catégorisation des incidents, ce qui peut créer des incohérences dans les données.
  2. Autres autorités
    Certains avis proviennent directement d’organismes comme la Garde côtière canadienne et Transports Canada, qui signalent au CNUE les incidents relevant de leur compétence. Étant donné que ces organismes utilisent différents processus de signalement, il est possible que les signalements varient d’un organisme à l’autre et au sein d’un même organisme.
  3. Avis directs
    Au Canada atlantique et au Québec, ECCC reçoit directement les signalements de déversements terrestres. La communauté réglementée et le public signalent les incidents au bureau de notification, qui coordonne les interventions avec les partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux. Les signalements directs sont plus clairs, mais la variation des normes de signalement d’une région à l’autre peut tout de même avoir une incidence sur la comparabilité des données.

Substances et volumes

Dans une grande partie des avis, les hydrocarbures sont désignés comme « non spécifiés ailleurs ». Non seulement il y a un manque de clarté concernant les substances en cause dans les incidents, mais les quantités sont parfois inconnues, ce qui accroît considérablement l’incertitude des statistiques et complique l’analyse des risques environnementaux. De plus, les volumes consignés dans la base de données du CNUE peuvent correspondre à des déversements estimés, mesurés ou potentiels. Cette catégorisation générale réduit la spécificité des données.

L’identification de la substance et le volume du déversement ne sont pas toujours la priorité pour les ressources et les observateurs. Les données sont principalement consignées à l’appui des interventions, et il est possible qu’elles ne reflètent pas toujours avec exactitude les déversements réels dans l’environnement.

Activation et participation du CNUE

La variabilité des critères d’activation influe sur la participation du CNUE au fil du temps et entraîne un manque d’uniformité dans la collecte de données. Les appels d’activation, qui dictent la participation du CNUE, sont lancés en fonction de critères changeants. Une fois l’appel lancé, les agents du CNUE  recueillent des renseignements supplémentaires sur l’incident, y compris le volume et le type de substance. Toutefois, les avis d’incidents qui ne font pas l’objet d’un appel d’activation ne reçoivent pas la même attention continue, et les données recueillies sur ces incidents sont en grande partie des renseignements fournis lors du signalement initial.

 

Ressources

Ressources

Références

CBC News (2024) Cenovus slapped with $2.5M fine for 2018 offshore oil spill (en anglais seulement). Consulté le 25 septembre 2024.

Environnement et Changement climatique Canada (2023) Un guide pratique d’interventions sur les rives en eau douce : chapitre 4. Consulté le 19 novembre 2024.

Indemnisation Navire et Rail Canada (2024) Rapports annuels. Consulté le 19 novembre 2024.

Régie de l’énergie du Canada (2024) Résumé des exportations de pétrole brut. Consulté le 21 août 2024.

Statistique Canada (2016) Perspective internationale. Consulté le 10 septembre 2024.

Transports Canada (2019) Régime de préparation et d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures par des navires Rapport au Parlement, 2011-2016 — TP 15418F. Consulté le 15 octobre 2024.

Transports Canada (2024). Responsabilité et indemnisation en cas de pollution par les hydrocarbures causée par les navires. Consulté le 25 septembre 2024.

WSP Canada Inc. (2014) Évaluation des risques liés aux déversements dans les eaux canadiennes — Phase I : Déversements d’hydrocarbures au sud du 60e parallèle (en anglais seulement) (PDF; 21,2 Mo). Consulté le 20 janvier 2025.

Renseignements connexes

Centre national des urgences environnementales

Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL)

Convention internationale de 1990 sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures

Mesures d’intervention du gouvernement du Canada en cas de déversements d’hydrocarbures par des navires

Programme national de surveillance aérienne

Régime canadien de préparation et d’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures

Systèmes d’intervention environnementale

Urgences en cas de pollution

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