Exposition de la population aux polluants atmosphériques extérieurs

Aperçu des résultats

• Lors de la plus récente période (2020 à 2022), 74 % des Canadiens vivaient dans des régions où les concentrations des polluants atmosphériques extérieurs étaient inférieures ou égales aux normes.
  • Cela représente une diminution par rapport aux 85 % établis pour la période antérieure (2019 à 2021), essentiellement en raison de dépassements des normes pour l’ozone troposphérique dans le sud de l’Ontario, ainsi que des feux de forêt de 2022 en Colombie-Britannique et aux États‑Unis qui ont provoqué des dépassements des normes pour les particules fines en Alberta et en Colombie‑Britannique.^{Note de bas de page 4} 
  • Ce résultat est meilleur que pour 12 des 16 périodes rapportées.

Pourcentage de Canadiens vivant dans des régions où les concentrations des polluants atmosphériques extérieurs étaient inférieures ou égales aux Normes canadiennes de qualité de l'air ambiant, Canada, 2005 à 2022

Comment cet indicateur est calculé

Remarque : Hormis les normes annuelles pour le dioxyde d'azote et le dioxyde de soufre, les Normes canadiennes de qualité de l'air ambiant pour 2020 sont basées sur des moyennes triennales des concentrations moyennes. C'est pour cette raison que le graphique à barres affiche des valeurs pour des périodes de 3 ans. Les normes annuelles pour le dioxyde d'azote et le dioxyde de soufre utilisent une seule concentration annuelle pour la période de référence de 3 ans. Par exemple, pour la période de référence de 2020 à 2022, les concentrations annuelles de 2022 ont été utilisées pour les normes annuelles relatives au dioxyde d'azote et au dioxyde de soufre.
Source : Environnement et Changement climatique Canada (2024) Division de la recherche sur la qualité de l'air. Santé Canada (2024) Division de la qualité de l’air et de l’évaluation des risques.

L'indicateur utilise un total de 7 normes^{Note de bas de page 5}  en lien avec 4 polluants atmosphériques (soit les particules fines [P_2,5], l'ozone troposphérique [ozone], le dioxyde d'azote [NO₂] et le dioxyde de soufre [SO₂]). Afin que la population d’une région donnée soit comptée comme inférieure ou égale aux normes, chacune des 7 normes doit être respectées.

Durant la période de 2020 à 2022, l’Ontario et la Colombie-Britannique ont enregistré le plus grand nombre communauté avec des dépassements de normes, avec respectivement 16 et 14 dépassements, alors que l’Île‑du‑Prince‑Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba, le Yukon et le Nunavut n’ont enregistré aucun dépassement. Toutefois, ces résultats pourraient également être influencés par le nombre, la densité et l’emplacement des stations de surveillance.^{Note de bas de page 6}  Pour plus d’information sur les zones géographiques où des dépassements ont été enregistrés, veuillez consulter l’annexe A.

Au cours de cette période, le dépassement de la norme de 8 heures pour l'ozone a affecté la plus grande proportion de la population canadienne, estimée à 19,0 %, en comparaison avec les autres normes. Parmi les 17 communautés qui ont enregistré un dépassement de cette norme, 16 sont situées au sud de l’Ontario où la qualité de l'air est influencée par les flux de polluants atmosphériques qui proviennent des États-Unis ainsi que les émissions locales et régionales provenant des activités de transport et industrielles.

Résultats du long terme par polluant:

• Ozone (8 heures) : Entre la période de 2005 à 2007 et celle de 2020 à 2022, il s’agit d’une des normes la plus fréquemment dépassée. La proportion de la population qui vivait dans les régions où ces dépassements ont eu lieu a beaucoup baissé, passant de 33,5 % pour la période de 2005 à 2007, à 19,0 %, pour la période de 2020 à 2022.^{Note de bas de page 7} 
• P_2,5 (annuelle) : De la période 2005 à 2007 à la période 2012 à 2014, la proportion de la population vivant dans des régions où il y a des dépassements de la norme annuelle pour les P_2,5 a augmenté progressivement, passant de 3,9 % à 15,8 %. Une réduction de cette proportion a ensuite été observée jusqu’à la plus récente période (2020 à 2022), qui a obtenu une proportion de 1,5 %. Cette amélioration peut être attribuée au fait que moins de grandes villes ont enregistrés des dépassements lors des dernières périodes. Par exemple, aucun dépassement pour cette norme n’a été enregistré à Montréal ou à Hamilton.
• P_2,5 (24 heures) : Entre les périodes 2005 à 2007 et 2015 à 2017, il y a eu une diminution globale des dépassements de la norme de 24 heures pour les P_2,5. Les fortes proportions de la population enregistrées en 2016 à 2018 (12,2 %), en 2017 à 2019 (11,4 %) et en 2018 à 2020 (19,7 %) peuvent être attribuées à l’influence de la fumée provenant des grands feux de forêt dans l’ouest des États-Unis et en Colombie-Britannique, ce qui a grandement affecté la qualité de l’air dans les grandes agglomérations en Alberta et en Colombie-Britannique. Cette proportion était de 6,9 % pour la plus récente période (2020 à 2022).
• NO₂ (1 heure et annuelle) : Entre la période 2005 à 2007 et la période 2020 à 2022, la proportion de la population vivant dans des régions enregistrant un dépassement de l’une des normes pour le NO₂ a significativement diminué, passant de 12,0 % à 0,0 %.
• SO₂ (1 heure et annuelle) : Les dépassements des normes pour le SO₂ ont eu un impact minime sur l’indicateur. Durant la période 2020 à 2022, des dépassements d’une des normes de SO₂ ont été enregistrés pour 2 communautés au Québec, 1 communauté au Nouveau-Brunswick, 1 communauté en Ontario et 1 communauté en Saskatchewan, totalisant une proportion de 0,25 % de la population canadienne. Ces dépassements ont tendance à être limités aux zones proches des principales sources de SO_2. Malgré sa faible influence sur l'indicateur, le SO₂ (en particulier la norme de 1 heure) reste préoccupant dans certaines communautés en raison de ses impacts sur l'environnement et les populations à proximité des installations émettrices de soufre.

À propos de l'indicateur

Ce que mesure l'indicateur

Cet indicateur mesure la proportion de la population canadienne qui vit dans des régions où les concentrations de polluants atmosphériques extérieurs étaient inférieures ou égales aux normes canadiennes de qualité de l'air ambiant (NCQAA,) pour 2020^{Note de bas de page 3}  présentées dans le tableau 1).

• Particules fines (P_2,5) : sur 24 heures et annuelle;
• Ozone troposphérique (O₃) : sur 8 heures;
• Dioxyde d'azote (NO₂) : sur 1 heure et annuelle;
• Dioxyde de soufre (SO₂) : sur 1 heure et annuelle.

Pourquoi cet indicateur est important

Les Canadiens sont exposés quotidiennement à différents polluants atmosphériques qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé à court terme et à long terme. Il a été établi que l'exposition à certains polluants atmosphériques, même à de faibles concentrations, est liée à l'augmentation des problèmes cardiaques et respiratoires, entraînant une augmentation des hospitalisations, des consultations au service des urgences et des décès prématurés. Le gouvernement du Canada estime que chaque année, 47 décès prématurés pour 100 000 Canadiens peuvent avoir un lien avec la pollution atmosphérique, pour un total de 17 400 décès prématurés chaque année. La valeur économique totale des effets sur la santé attribuables à la pollution atmosphérique au Canada est de 146 milliards de dollars par année (selon la devise de 2020).^{Note de bas de page 8}

L'ozone et les P_2,5 sont deux des polluants atmosphériques les plus répandus et les principaux composants du smog qui provoque une visibilité réduite. L'exposition à l'ozone et aux P_2,5 peut avoir des effets néfastes sur la santé même à de faibles concentrations. D’une part, l’exposition à l’ozone peut provoquer des irritations au niveau de la gorge, de la toux, de l’essoufflement ainsi que l’aggravation d’autres problèmes de santé préexistants comme l’asthme. Au fil du temps, cette exposition peut aussi causer l’asthme, une réduction de la fonction pulmonaire et d’autres troubles pulmonaires. D’autre part, l’exposition aux P_2,5 peut entraîner l’apparition ou le développement d’effets respiratoires et cardiovasculaires indésirables, comme les crises d'asthme, les bronchites chroniques, les crises cardiaques ainsi que le développement du cancer du poumon.

L'exposition au SO₂ et au NO₂ peut irriter les poumons, diminuer les fonctions pulmonaires et aggraver les affections respiratoires, en particulier chez les personnes asthmatiques. L'exposition à long terme au NO₂ peut contribuer au développement d'allergies et de l'asthme. Les expositions aux P_2,5, à l’ozone et au NO₂ sont toutes connues pour avoir des effets nocifs sur la santé, même à de faibles concentrations.

La plupart des polluants atmosphériques concernés par les NCQAA (P_2,5, ozone et NO₂) sont considérés comme des polluants sans seuil. Il n’existe aucun niveau connu d’exposition à ces polluants qui soit considéré comme sûr.^{Note de bas de page 8}  Une plus grande proportion de la population canadienne qui vie dans des régions qui satisfont les NCQAA est généralement associée à de plus faibles niveaux d’exposition à la pollution. Néanmoins, cette proportion de la population n’est pas considérée comme étant à l’abri des effets néfastes de la pollution atmosphérique, mais seulement à risque réduit pour la santé par rapport aux populations exposées à des concentrations plus élevées de pollution atmosphérique.

Outre leurs effets directs sur la santé humaine, ces polluants ont également des effets négatifs sur l’environnement. Le NO₂ contribue à la formation de l’ozone et des P_2,5, il a d’importantes répercussions sur les dépôts acides (« pluies acides ») et sur l'eutrophisation (excès de nutriments dans un plan d’eau, entraînant la prolifération d'algues et un manque d'oxygène qui ont un impact sur le système aquatique). De même, le SO₂ contribue grandement à la formation de dépôts acides et contribue également à la formation de P_2,5. Une fois déposées dans l’environnement, les particules fines aussi peuvent endommager la végétation et les infrastructures d’origine humaine. L'ozone troposphérique peut avoir un impact sur la végétation, diminuer la productivité de certaines cultures et contribuer au déclin des forêts. Il peut également endommager les matériaux synthétiques et les textiles, provoquer des fissures dans le caoutchouc, accélérer la décoloration des teintures et accélérer la détérioration de certaines peintures et revêtements.

L'amélioration de la qualité de l'air a été associée à la réduction des incidences de crises cardiaques, les visites à l'hôpital, les allergies et les crises d'asthme chez les enfants, tout en permettant d'éviter les absences aux établissements d'enseignement et au travail. Un air plus pur peut également réduire les dommages causés aux cultures, aux forêts, aux eaux de surface et aux infrastructures comme les bâtiments et les ponts.^{Note de bas de page 9} 

Initiatives connexes

Cet indicateur permet de suivre le progrès de la Stratégie fédérale de développement durable 2022 à 2026 par rapport à la cible : Augmenter le pourcentage de la population à travers le Canada vivant dans des zones où les concentrations de polluants atmosphériques sont inférieures ou égales aux normes canadiennes de qualité de l'air ambiant, le faisant passer de 60 %^{Note de bas de page 10}  en 2005 à 85 % en 2030. Les données les plus récentes disponibles montrent qu'entre les périodes de 2005 à 2007 et de 2020 à 2022, le pourcentage de Canadiens vivant dans des régions où les concentrations extérieures de polluants atmosphériques étaient inférieures ou égales aux NCQAA pour 2020 a augmenté de 63 % à 74 %.

De plus, l'indicateur contribue aux Objectifs de développement durable du Programme de développement durable à l'horizon 2030. Il est lié à l'objectif 11, Villes et communautés durables, et à la cible 11.6, « D'ici à 2030, réduire l'impact environnemental négatif des villes par habitant, en accordant une attention particulière à la qualité de l'air et à la gestion, notamment municipale, des déchets ».

Indicateurs connexes

L'indicateur sur les Tendances air-santé présente un aperçu de l’évolution des risques pour la santé associés à une exposition à court terme à la pollution atmosphérique au Canada.

Les indicateurs sur la Qualité de l'air permettent de suivre les concentrations ambiantes de particules fines (P_2,5), d'ozone (ozone), de dioxyde de soufre (SO₂), d’oxydes d'azote (NO₂) et de composés organiques volatils (COV) à l'échelle nationale et régionale ainsi qu'aux stations de suivi locales.

Les indicateurs sur l'Exposition humaine à des substances nocives suivent les concentrations de quatre substances (mercure, plomb, cadmium et bisphénol A) chez les Canadiens.

Les indicateurs sur les Émissions de polluants atmosphériques du Canada portent sur les émissions de 6 principaux polluants atmosphériques générées par l'activité humaine : les oxydes de soufre (SO_X), les oxydes d'azote (NO_X), les composés organiques volatils (COV), l'ammoniac (NH₃), le monoxyde de carbone (CO) et les particules fines (P_2,5). Le carbone noir, qui est une composante des P_2,5, fait également l'objet d'un suivi. Pour chaque polluant atmosphérique, les indicateurs sont fournis à l'échelle nationale, provinciale/territoriale, des installations et par sources principales.

Sources des données et méthodes

Sources des données

L'indicateur est calculé à partir des données sur les concentrations de polluants atmosphériques et des statistiques démographiques.

Les données sur les concentrations de polluants atmosphériques proviennent de la base de données pancanadienne sur la qualité de l'air d'Environnement et Changement climatique Canada. Les données démographiques ont été extraites des statistiques démographiques de Statistique Canada.

Méthodes

L'indicateur est calculé en comparant la concentration moyenne des polluants pour chaque zone géographique avec les Normes canadiennes de qualité de l'air ambiant (NCQAA, les normes) de 2020 correspondantes. Les données relatives à la population totale de toutes les zones géographiques où les concentrations moyennes de tous les polluants sont inférieures ou égales aux normes correspondantes sont comparées à celles de la population nationale.

Mises en garde et limites

De 2020 à 2022, environ 65,6 % de la population vivait dans des zones couvertes par des stations de surveillance de la qualité de l'air désignée qui répondent aux critères d'exhaustivité des données. Voir l'annexe A pour la liste des zones géographiques utilisées dans l'indicateur. L'indicateur se fonde sur l'hypothèse que le reste de la population vit dans des zones où les concentrations d'ozone, de particules fines, de dioxyde de soufre et de dioxyde d'azote dans l'air extérieur sont inférieures ou égales aux normes pour 2020 qui les régissent. ^{Note de bas de page 13} 

Les populations des régions rurales et du Nord disposent d'une couverture de surveillance de la qualité de l’air relativement moins importante, car les stations de surveillance ont tendance à être situées à proximité de zones urbaines qui ont une densité de population plus élevée.

En raison de la variabilité imprévisible des phénomènes météorologiques extrêmes, comme les feux de forêt, les résultats peuvent fluctuer considérablement d’une période à l’autre.

Ressources

Références

Conseil canadien des ministres de l'environnement (2012) Guide pour la vérification de la conformité aux Normes canadiennes de qualité de l'air ambiant relatives aux particules et à l'ozone (PDF; 264 ko). Consulté le 4 décembre 2024.

Conseil canadien des ministres de l'environnement (2014) Le Système de gestion de la qualité de l'air. Consulté le 4 décembre 2024.

Conseil canadien des ministres de l'environnement (2017) L'Air au Canada. Consulté le 4 décembre 2024.

Conseil canadien des ministres de l'environnement (2019) Guide de gestion pour les zones atmosphériques de gestions (PDF; 233 ko). Consulté le 4 décembre 2024.

Conseil canadien des ministres de l'environnement (2020) Guide pour la vérification de la conformité aux Normes canadiennes de qualité de l'air ambiant relatives au dioxyde d'azote (PDF; 602 ko). Consulté le 4 décembre 2024.

Conseil canadien des ministres de l'environnement (2020) Guide pour la vérification de la conformité aux Normes canadiennes de qualité de l'air ambiant relatives au dioxyde de soufre (PDF; 574 ko). Consulté le 4 décembre 2024.

Consulté le 22 septembre 2023 Environnement et Changement climatique Canada (2022) Programme du Réseau national de surveillance de la pollution atmosphérique. Consulté le 4 décembre 2024.

Gouvernement du Canada (2023) Pollution atmosphérique et santé : Aperçu. Consulté le 4 décembre 2024.

Santé Canada (2016) Évaluation des risques pour la santé humaine du dioxyde d'azote ambiant. Consulté le 21 janvier 2025.

Santé Canada (2016) Évaluation des risques pour la santé humaine du dioxyde de soufre : analyse de l'exposition au dioxyde de soufre dans l'air ambiant et ses effets sur la santé de la population canadienne. Consulté le 21 janvier 2025.

Santé Canada (2022) Évaluation scientifique canadienne des effets sur la santé des particules fines (PM_2.5). Consulté le 21 janvier 2025.

Renseignements connexes

Évaluation scientifique du smog au Canada : faits saillants et messages clés

Smog : causes et effets

Annexe A. Zones géographiques utilisées pour calculer l'indicateur

Annexe B. Zones géographiques présentant des dépassements des normes, 2020 à 2022

Annexe A. Zones géographiques utilisées pour calculer l'indicateur

Annexe B. Zones géographiques présentant des dépassements des normes, 2020 à 2022