9. Contrôles des matières recyclables

Un des principaux objectifs identifiés par Environnement Canada est d'élaborer un système qui lui permettra de suivre les envois et d'assurer la gestion écologiquement rationnelle des matières recyclables dangereuses de façon à promouvoir le recyclage plutôt que l'élimination. L'élaboration de ce nouveau système a soulevé un certain nombre de questions épineuses.

La première question consistait à définir quels envois de matières recyclables seraient couverts par le règlement. Il faut donc définir ce qu'est une « matière recyclable » par opposition à un produit, ainsi que le mot « dangereux ».

Comme on l'a vu plus haut, le ministère prévoit clarifier dans un document d'orientation la question déchet/recyclable comparativement aux produits. L'approche globale pour déterminer ce qui est « dangereux » devrait être plus simple qu'avec le règlement actuel, en raison du nouveau système de listes décrit précédemment. De plus, Environnement Canada considère la possibilité d'établir une liste supplémentaire pour clarifier l'application du nouveau règlement à divers flux particuliers, comme certains types de déchets électroniques et de bois traité.

Environnement Canada propose un régime distinct pour les envois de matières recyclables entre pays de l'OCDE conformément à la Décision du Conseil de l'OCDE. Ce système offrira une souplesse accrue tout en conservant les principaux éléments du régime de base requis pour gérer les risques efficacement et se conformer aux obligations internationales. Le nouveau régime intégrera les dispositions relatives aux matières recyclables dangereuses prévues dans la Décision du Conseil de l'OECD C(2001)107 et l'Accord entre le Canada et les États-Unis.

Le régime proposé pour les matières recyclables dangereuses présentera ces changements importants par rapport au régime de réglementation complète décrit plus haut :

En plus des simplifications proposées ci-dessus, des intervenants du secteur du recyclage ont demandé à Environnement Canada de réexaminer les contrôles pour certaines matières recyclables dangereuses à faible risque, comme les déchets électroniques importés en vue d'opérations de recyclage écologiquement rationnelles.

Bien que les obligations internationales du Canada de contrôler les matières recyclables dangereuses soient très strictes, Environnement Canada les examine attentivement afin d'y trouver des possibilités de souplesse. Dépendant de cette souplesse, le Ministère pourra proposer d'autres modifications aux contrôles, surtout pour les mouvements des matières recyclables dangereuses à l'intérieur de l'OCDE.

Environnement Canada appuie fortement la promotion du recyclage écologiquement rationnelle de préférence à l'élimination. Cependant, en plus de continuer à respecter les obligations internationales du Canada, le principal souci d'Environnement Canada, en apportant des changements importants à la portée et aux contrôles des matières recyclables dangereuses, est le risque de recyclage simulé et d'opérations non écologiquement rationnelles, surtout dans les pays en voie de développement.

Il y a deux mécanismes possibles de mise en oeuvre des contrôles modifiés :

  1. Des exemptions particulières dans le règlement. Cette approche fournirait une certaine clarté et obtiendrait l'appui des intervenants qui ne veulent pas que leurs matières fassent l'objet de contrôle. Cependant, ce mécanisme n'est pas très souple, car il exigerait des dispositions réglementaires particulières adaptées à chaque matière recyclable exemptée. En même temps, il existe un risque qu'une exemption d'une portée plus large soit utilisée de façon inappropriée par des personnes qui n'exercent pas leurs activités de façon écologiquement rationnelle. Il serait difficile de contrôler une telle absence de conformité si la compagnie exerce ses activités en dehors de la communauté réglementée connue.
  2. Dérogation au cas par cas. Cela impliquerait d'utiliser le pouvoir accordé par l'article 190 de la LCPE 1999 de délivrer un permis de sécurité environnementale équivalente (PSEE - (voir le numéro 10) pour accorder une dérogation pour des matières recyclables dangereuses à faible risque sur une base individuelle, en utilisant des critères stricts de gestion écologiquement rationnelle. Cette mesure offrirait une grande souplesse, puisqu'un tel permis pourrait être délivré en tout temps après l'entrée en vigueur du règlement et pourrait fixer les conditions pour des situations particulières. Étant donné que de tels permis ne seraient délivrés qu'à certains exportateurs ou importateurs particuliers et sur la base de critères environnementaux, il serait beaucoup plus facile de contrôler la conformité au moyen des contrôles modifiés qu'à l'aide d'exemptions réglementaires. Cette approche exigerait un processus très transparent pour utiliser les apports des intervenants au lieu de consultations réglementaires. Elle exigerait toutefois de donner aux intervenants confiance qu'elle assurera la souplesse nécessaire en même temps que la protection de l'environnement.

Au cours des consultations, Environnement Canada a exprimé son appui à la deuxième approche, par laquelle le règlement ne distinguera pas entre les catégories de matières recyclables dangereuses, mais autorisera l'utilisation du pouvoir conféré par les PSEE afin d'accorder des dérogations pour les matières recyclables dangereuses qui présentent un faible risque pour l'environnement et à la santé humaine, dans la mesure où elles font l'objet d'une gestion écologiquement rationnelle.

Ces demandes de PSEE seront évaluées au mérite. Les demandeurs pourront vouloir faire la preuve que la dérogation proposée permet de satisfaire les objectifs environnementaux au-delà des exigences de base du règlement suggéré pour tous les envois. Environnement Canada étudie cette option comme moyen de promouvoir la responsabilité élargie des producteurs. Les obligations environnementales et commerciales internationales doivent être prises en considération en accordant de telles dérogations.

Les représentants du Ministère admettent qu'il faudra poursuivre les discussions sur cette approche et de proposer des exemples particuliers de son utilisation avant l'entrée en vigueur du nouveau règlement.

Les points suivants résument la réaction des participants aux propositions d'Environnement Canada :

Étant donné que les risques associés aux matières recyclables à faible risque dépendent des circonstances uniques qui en entourent la production, le transport et le traitement, Environnement Canada propose d'examiner au cas par cas les matières recyclables à faible risque. Les commentaires ci-dessous ont été émis à l'égard des « matières recyclables à faible risque » :

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2022-09-27