Questions du Nord

Neuf parties ont présenté des commentaires concernant des problèmes spécifiques associés aux régions du nord du Canada. Ces problèmes ont été résumés dans un document de travail et ont fait l'objet de discussions avec les parties lors de la téléconférence du 31 juillet 2001 (voir l'annexe B). Les commentaires et une discussion de chaque problème suivent.

Réponse : Le Règlement sur le carburant diesel serait rédigé aux termes des articles sur les carburants de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, 1999 (LCPE). Le Règlement rédigé aux termes de ces dispositions établit les exigences relatives à un carburant. L'interdiction de vendre, de produire et d'importer, est définie au paragraphe 139(1) de la LCPE. La Loi établit elle-même l'interdiction suivante : « Il est interdit de produire, d'importer ou de vendre un combustible non conforme aux normes réglementaires ».

Par conséquent, il n'y a pas de souplesse dans le Règlement sur le carburant diesel en ce qui concerne l'établissement de teneurs en soufre pour les points de vente dans l'Arctique.

Industrie Canada, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et la Northern Transportation Company Limited ont dit craindre que la qualité du carburant diesel d'une teneur en soufre de 15 ppm ne soit pas satisfaisante dans les conditions de l'Arctique. Industrie Canada a également soulevé la question des implications d'une utilisation possible de distillat d'une teneur en soufre de 15 ppm à d'autres fins, particulièrement le carburant aviation.

Réponse : Des carburants diesel à faible teneur en soufre ont été utilisés dans les régions de l'Arctique et continueront de l'être. Depuis le début des années 1990, on utilise avec succès du diesel à faible teneur en soufre (10 ppm) en Finlande et en Suède qui connaissent, comme l'Arctique canadien, des conditions climatiques extrêmes.

En 1998, l'Union européenne a adopté une directive qui fixait la limite maximum du soufre dans le carburant diesel routier à 50 ppm en 2005. En mai 2001, elle a proposé d'aller encore plus loin et d'introduire l'essence et le carburant diesel routier à teneur en soufre « zéro » (moins de 10 ppm) pour tous les États membres, à compter du 1er janvier 2005.

La lubrifiance est une propriété du diesel à faible teneur en soufre qui a été examinée par l'EPA des É.-U., qui a décidé de ne pas inclure d'exigences concernant la lubrifiance dans son règlement sur le diesel à faible teneur en soufre, mais de s'en remettre plutôt à une approche volontaire. L'EPA des É.-U. a trouvé que :

Comme l'indique le document de travail de mai sur la conception du Règlement, une entreprise pétrolière (BP-Arco) a dit que « nous tenons compte de la lubrifiance dans tous nos produits. Nous nous efforçons toujours d'optimiser la lubrifiance à la fois pour la performance et le coût ». On s'attend à ce que d'autres entreprises fassent les mêmes efforts pour garantir la lubrifiance de leurs produits, et pour répondre aux autres besoins des carburants qu'elles vendent.

Il est possible que l'Alaska finisse par proposer un programme d'État. Ce type de programme pourrait inclure d'autres questions liées à la qualité des carburants, en plus du soufre, pour tenir compte des conditions de l'Arctique. Si cela se produit, certaines régions du nord du Canada pourraient songer à imposer des exigences semblables pour s'assurer que le carburant réponde à leurs besoins. À l'heure actuelle, Environnement Canada ne songe pas à réglementer des exigences additionnelles pour le diesel routier.

Lorsqu'elles planifient leur approvisionnement en carburant, les collectivités du Nord devraient examiner si le carburant diesel d'une teneur en soufre de 15 ppm requis par le nouveau règlement continuera de se prêter aux autres utilisations. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a engagé un consultant pour déterminer si la réduction de la teneur en soufre aura des impacts sur l'utilité du carburant d'une teneur en soufre de 15 ppm pour le chauffage et d'autres fins.

On peut remarquer que les spécifications commerciales du diesel au Canada (que respectent volontairement les entreprises au Canada) ont des exigences spécifiques pour le diesel utilisé à basses températures. La Charte mondiale des carburants des fabricants de véhicules prévoit un assouplissement des limites minimums de certaines propriétés des carburants diesel à faible teneur en soufre, notamment l'indice de cétane, la densité et la viscosité pour les basses températures ambiantes (sous - 30 °C).

Les gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut achètent actuellement seulement du carburant diesel à faible teneur en soufre (500 ppm), car leur infrastructure limitée ne peut pas recevoir plusieurs qualités de carburant. C'est également le cas dans la plupart des autres collectivités du Nord qui achètent un type de distillat multifonctionnel (teneur en soufre inférieure à 500 ppm) pour répondre à leurs besoins en chauffage, en transport et en production d'électricité. Moins de 5 % du diesel fourni est destiné aux utilisations routières. Dans certaines collectivités, la consommation routière peut être inférieure à 1 % de tout le diesel utilisé.

Réponse : Lorsque le Règlement sur le carburant diesel est entré en vigueur en 1998, les entreprises et les collectivités canadiennes ont dû décider comment gérer la logistique du transport, de la manipulation et du stockage d'un carburant diesel à faible teneur en soufre. À cette époque, les collectivités de l'Arctique ont choisi d'acheter un seul type de distillat au lieu de l'option beaucoup plus coûteuse de construire des réservoirs de stockage additionnels.

Avec l'arrivée de ces nouvelles exigences pour le carburant diesel routier à faible teneur en soufre, les collectivités de l'Arctique peuvent vouloir évaluer encore une fois la même question d'acheter du carburant diesel à faible teneur en soufre plus écologique pour toutes les utilisations du distillat ou de construire des réservoirs de stockage additionnels. Il y a également d'autres points que les collectivités doivent prendre en considération lorsqu'elles évaluent leurs options en matière d'approvisionnement :

Les envois de carburant dans les collectivités nordiques se font de la mi-mai à septembre, sur le Mackenzie et le long de la côte de l'Arctique. Au milieu de l'hiver, le carburant est expédié à des sites qui ne sont accessibles que par routes de glace. Étant donné que les envois ne sont pas fréquents, le renouvellement du contenu des réservoirs est souvent lent.

Réponse : C'est l'une des principales questions qui ont été débattues durant la téléconférence du 30 juillet 2001 avec les parties. Comme on l'a alors proposé, le Règlement prévoit une période additionnelle de 12 mois dans les régions du nord du Canada pour la mise en œuvre de la limite de 15 ppm pour les ventes de carburant diesel routier.

Aux termes du règlement de l'EPA des É.-U., l'Alaska peut demander à l'EPA des É.-U. d'avoir son propre programme de transition au diesel d'une teneur en soufre de 15 ppm. L'Alaska pourrait avoir un programme différent durant une période intérimaire.

Réponse : L'Alaska sera assujetti à la nouvelle limite de 15 ppm. On s'attend que, même si l'État adopte un programme spécial, une portion considérable de la production de carburant diesel routier de l'Alaska soit conforme à la norme de 15 ppm en même temps que le reste des É.-U. (mais probablement moins que la proportion de 80 % établie pour le reste des É.-U.). Aux termes du règlement américain, l'État de l'Alaska a jusqu'à avril 2002 pour présenter une demande à l'EPA en vue d'avoir son propre programme de transition au diesel d'une teneur en soufre de 15 ppm. L'EPA prendra vraisemblablement plusieurs mois ou plus pour évaluer le programme proposé par l'Alaska. Il convient de remarquer que les raffineurs canadiens ont informé Environnement Canada que la date de publication du règlement final (prévue pour l'été ou l'automne 2002) leur accorde un délai à peine suffisant pour concevoir, installer et tester l'équipement nécessaire.

La LCPE accorde très peu de pouvoirs aux régions du Canada sensibles sur le plan de l'environnement ou de la santé pour adopter un programme indépendant, sauf lorsque ces programmes sont plus stricts que dans le reste du Canada.

Le projet de règlement n'offre aucun traitement spécial aux importations de l'Alaska.

Réponse : Le projet de règlement n'établit aucune exigence pour la coloration du carburant diesel. (La coloration est une exigence provinciale pour le carburant diesel non routier et est liée à la taxation provinciale du carburant diesel routier.)

Réponse : Le projet de règlement sur le diesel a modifié la définition de Zone d'approvisionnement du Nord pour inclure les zones côtières qui se trouvent autour de la baie James et de la baie d'Hudson.

Réponse : Environnement Canada a consulté les présidents du Groupe de travail sur les combustibles de distillat moyen de l'Office des normes générales du Canadaet son Comité sur les méthodes de mise à l'essai des produits pétroliers au sujet des méthodes d'essai appropriées. D'après les conseils reçus et une analyse plus approfondie faite par Environnement Canada, le projet de règlement spécifie la méthode d'essai ASTM D5453-00 comme méthode de référence pour la teneur en soufre de 15 ppm, avec les méthodes ASTM 6428-99 et ASTM 2622-98 également permises mais seulement aux fins de compte rendu. Pour la limite existante de 500 ppm, les méthodes permises aux termes du Règlement sur le carburant diesel continueront de l'être jusqu'à l'entrée en vigueur de la limite de 15 ppm en juin 2006.

Un certain nombre de parties ont commenté sur l'utilisation possible d'instruments économiques afin de promouvoir l'introduction hâtive du carburant diesel routier à faible teneur en soufre.

Réponse : Environnement Canada a collaboré avec la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie (TRNEE), qui a examiné les possibilités d'appliquer des instruments fiscaux pour compléter le programme des véhicules et des carburants, y compris l'introduction hâtive du diesel à faible teneur en soufre avant 2006. Le Groupe de travail sur l'assainissement du transport de la TRNEE n'a pu établir d'entente sur une recommandation concernant l'utilisation d'une taxe à taux différentiel pour accélérer l'introduction du diesel à faible teneur en soufre. Un grand nombre d'intervenants, dont les gouvernements, des industries et des organisations non gouvernementales, ont participé à ce processus. Le REIR qui accompagne le règlement indique ce qui suit :

Détails de la page

Date de modification :