Rapport annuel de 2011 sur les espèces en péril : chapitre 6
6 Surveillance et évaluation
- 6.1 Surveillance
- 6.2 Examen parlementaire quinquennal de la LEP
- 6.3 Rapport sur la situation générale des espèces sauvages visées par la LEP
Le processus de surveillance et d'évaluation consiste à examiner les méthodes employées pour déterminer si les mesures de conservation sont sur la bonne voie et permettent d'atteindre les buts et les objectifs de rétablissement qui ont été fixés. Les trois objectifs de la surveillance et de l'évaluation sont les suivants :
- détecter les changements dans la situation d'une espèce sur le plan de la conservation;
- déterminer l'efficacité des mesures de protection et de rétablissement;
- mesurer les progrès réalisés dans l'atteinte des objectifs de rétablissement.
Voici les principes clés qui orientent le processus de surveillance et d'évaluation :
- Le processus doit être fondé sur des données fiables. Plus précisément, les résultats des mesures visant la protection et le rétablissement feront l'objet d'un suivi et seront évalués. Les activités nécessaires à ce suivi et à cette évaluation seront intégrées aux programmes de rétablissement.
- Le processus doit reposer sur des principes de gestion adaptative. Les buts, les objectifs et les mesures en matière de rétablissement seront examinés en fonction des résultats de la surveillance et de l'évaluation et en tenant compte de facteurs externes importants (les changements climatiques, par exemple). Les mesures de protection et de rétablissement seront modifiées ou adaptées pour tenir compte des circonstances nouvelles ou changeantes dans l'environnement et l'écosystème où vivent les espèces.
- Le processus doit mener à une réévaluation. Lorsque le changement observé dans la situation d'une espèce est suffisamment important pour justifier une réévaluation de sa situation, les renseignements à cet égard seront transmis à l'organisme chargé de l'évaluation des espèces.
6.1 Surveillance
Les examens des évaluations détaillées de Parcs Canada permettent à l'Agence de déceler tout changement dans le risque de disparition d'une espèce d'un lieu patrimonial (le statut de conservation). En 2011, 14 parcs ont déterminé le statut de conservation de base de 89 espèces tel que signalé dans le Rapport de 2011 sur l'état des lieux naturels et historiques du Canada.
En 2011, l'Agence Parcs Canada a continué de surveiller ses activités de rétablissement dans le cadre de son programme global de surveillance afin de déterminer si l'Agence atteint ses objectifs en matière de rétablissement.
De nombreuses autres initiatives de surveillance portant sur des espèces en péril sont en cours dans les aires patrimoniales de l'Agence Parcs Canada dans le cadre du programme de surveillance courant, que ce soit dans le but d'évaluer la situation d'une espèce à long terme ou dans le but d'évaluer les résultats des mesures de rétablissement et d'autres initiatives de gestion.
Retour du faucon pèlerin dans le parc national Pukaskwa
C'est en 1998 que le personnel du parc national du Canada Pukaskwa a remarqué pour la première fois que le faucon pèlerin anatum (Falco peregrinus anatum) y était de retour, alors que deux adultes affichaient un comportement reproducteur. Retrouvé partout en Amérique du Nord, le faucon pèlerin a connu un grave déclin dans ses populations résultant de l'utilisation répandue du DDT durant la seconde moitié du XXe siècle. Il s'empoissonnait en mangeant des proies contenant du DDT, ce qui perturbait non seulement son comportement reproducteur mais résultait aussi en des œufs à coquille moins épaisse. Le faucon pèlerin anatum, une de trois sous-espèces, a connu l'affaissement le plus marqué de ses populations. Il n'en restait plus que 35 couples nicheurs au Canada en 1975.
Le programme de rétablissement du faucon pèlerin en Ontario s'inscrit dans le cadre d'une vaste initiative à l'échelle du Canada et de l'Amérique du Nord, qui vise à rétablir cette espèce dans son ancienne aire de répartition. Le parc national Pukaskwa contribue à cette initiative non seulement par le biais de la protection de son habitat mais aussi de la surveillance et du rapport du nombre d'individus présents dans le parc, améliorant ainsi notre connaissance du progrès du rétablissement de l'espèce. La bonne nouvelle, c'est que les trois territoires utilisés par le faucon pèlerin depuis l'an 2000, abritant chacun un nid, ont connu une production constante d'oisillons prêts à l'envol. En 2011, six jeunes capables de voler ont été observés dans les trois nids, chacun abritant un oisillon ou plus.
Faucon pèlerin nourrissant ses oisillons, © Tom Lusk
Parc national Pukaskwa, © Agence Parcs Canada
6.2 Examen parlementaire quinquennal de la LEP
L'article 129 de la LEP stipule que cinq ans après l'entrée en vigueur dudit article (il est entré en vigueur le 5 juin 2003), un comité de la Chambre des communes, du Sénat ou des deux chambres doit être désigné ou constitué dans le but d'examiner la Loi. Le Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes a été chargé d'entreprendre l'examen parlementaire quinquennal de la LEP le 24 février 2009. En mars 2011, des représentants d'Environnement Canada, de l'Agence Parcs Canada et de Pêches et Océans Canada ont comparu devant le Comité permanent de l'environnement et du développement durable. Des élections ont été déclenchées avant que le Comité fasse rapport de son examen.
Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet de l'examen parlementaire quinquennal, y compris le témoignage des témoins, veuillez consulter le site Web du Registre public de la LEP et le site du Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes.
6.3 Rapport sur la situation générale des espèces sauvages visées par la LEP
L'article 128 de la LEP stipule que cinq ans après l'entrée en vigueur dudit article (2003), et tous les cinq ans par la suite, un rapport général sur la situation des espèces sauvages doit être produit. Ce rapport a pour but de fournir aux Canadiens un aperçu des espèces sauvages qui se portent bien, de celles qu'il faut surveiller et de celles qui doivent être officiellement évaluées ou réévaluées par le COSEPAC. Les rapports intitulés Les espèces sauvages : Situation générale des espèces au Canada (voir la section 2.1) que prépare un groupe d'experts fédéral-provincial-territorial remplissent cette obligation. Pour répondre à l'exigence d'un prochain rapport, le ministre de l'Environnement présentera le rapport complet intitulé Les espèces sauvages 2010 au Parlement en 2012. Ces documents remplissent l'obligation du ministre de l'Environnement en vertu de la LEP de produire un rapport général sur les espèces sauvages du Canada. Le premier rapport est affiché dans le Registre public des espèces en péril.
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