Évaluation scientifique aux fins de la désignation de l’habitat essentiel de la population boréale du Caribou des bois au Canada - Mise à jour 2011 : Résumé

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Le caribou boréal et la Loi sur les espèces en péril

Dans sa dernière évaluation du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) de la zone boréale (ci-après appelé caribou boréal), le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada a déclaré cette espèce menacée (COSEPAC, 2002), et, en 2003, le caribou des bois a été inscrit sur la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En vertu de cette loi, le ministre de l’Environnement est responsable de l’élaboration d’un programme national de rétablissement qui comprend notamment la désignation de l’habitat essentiel.

Examen scientifique de 2008

En 2007, Environnement Canada (EC) a entrepris un examen scientifique pour désigner l’habitat essentiel du caribou boréal aussi précisément que possible, au moyen des meilleurs renseignements accessibles, et/ou préparer un calendrier d’études devant permettre de mener à bien cette démarche. Les résultats sont présentés dans un rapport intitulé « Examen scientifique aux fins de la désignation de l’habitat essentiel de la population boréale du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) au Canada » (ci-après appelé Examen scientifique de 2008).

La désignation de l’habitat essentiel du caribou boréal a été conçue comme un exercice d’analyse de décisions et de gestion adaptative. L’établissement d’un processus systématique, transparent et reproductible était la clé de voûte de cette approche. Le Cadre de l’habitat essentiel qui en est résulté a été arrimé sur la synthèse et l’analyse des données quantitatives recueillies et de l’information scientifique publiée sur la population du caribou boréal et sur l’écologie de son habitat.

Dans l’Examen scientifique de 2008, il a été établi que c’est à l’échelle des aires de répartition locales du caribou qu’il convient de désigner l’habitat essentiel, et une approche probabiliste a servi à déterminer dans quelle mesure les conditions actuelles de ces aires sont adéquates pour le maintien d’une population autosuffisante d’après trois sources de données : le pourcentage de perturbation totale ainsi que la croissance et la taille de la population. Les résultats ont permis d’établir un classement de l’habitat essentiel de chacune des populations locales en trois catégories : maintien des conditions actuelles, amélioration des conditions actuelles ou évaluation de la résilience à des perturbations additionnelles.

Enfin, on signale que l’état de nos connaissances ainsi que la nature dynamique des paysages introduisent une certaine incertitude, et que la désignation de l’habitat essentiel devra être surveillée et évaluée de façon à ce qu’on puisse la perfectionner et l’ajuster à la lumière des nouvelles données qui seront recueillies (c.-à-d. dans une démarche de gestion adaptative).

Autres activités scientifiques

L’Examen scientifique de 2008 a établi le fondement de l’évaluation de l’habitat essentiel (c.-à-d. les conditions qui doivent être réunies pour le rétablissement du caribou boréal tel qu’on le définit dans la LEP). Pour le perfectionnement de la description de l’habitat essentiel qui résulte de cet examen, EC a indiqué les grands champs à explorer :

  1. effets que produit sur la désignation de l’habitat essentiel la variation des approches utilisées par les compétences pour délimiter les aires de répartition;
  2. effets relatifs de différentes perturbations et de différents types d’habitat, ainsi que leur configuration, sur la capacité des aires de répartition à permettre le maintien de populations autosuffisantes, et désignation de l’habitat essentiel qui s’ensuit;
  3. détermination de seuils de gestion en fonction des perturbations (ci-après appelés seuils de perturbation) applicables aux populations autosuffisantes locales;
  4. influence de la condition future des aires de répartition sur les seuils de perturbation, étant donnée la nature dynamique des perturbations dans une aire donnée.

Il s’agissait de combler ces lacunes dans nos connaissances pour mieux fonder la désignation de l’habitat essentiel du caribou boréal en utilisant les meilleurs renseignements accessibles. À cette fin, EC a entrepris le travail décrit dans le présent rapport et, de nouveau a retenu les services d’experts qui ont été chargés de prodiguer des conseils scientifiques et d’examiner l’information durant la réalisation du projet et la rédaction du rapport. Par ailleurs, suivant un processus indépendant, les connaissances traditionnelles autochtones (CTA) ont été prises en compte dans l’élaboration du programme national de rétablissement. L’information venant de ces deux corpus de connaissances façonnera les programmes élaborés pour favoriser la survie et le rétablissement du caribou boréal au Canada.

L’évaluation scientifique de 2011 : notions et méthodes

Comme pour l’Examen scientifique de 2008, la démarche décrite dans le présent rapport visait à produire une évaluation probabiliste de l’habitat essentiel en fonction de l’ensemble des conditions (démographiques et environnementales) observées dans chaque aire de répartition. Le cadre de travail et les composantes élaborés dans l’Examen scientifique de 2008 ont été étendus et améliorés par l’ensemble d’activités scientifiques décrites ci-après.

Description de l’habitat essentiel

La description de l’habitat essentiel du caribou boréal fournie dans le présent rapport pour chacune des aires de répartition se compose des quatre entités suivants :

  1. La délimitation et l’emplacement de l’aire de répartition, avec le degré de certitude de la délimitation.
  2. Une évaluation intégrée du risque au moyen de sources de données multiples sur trois indicateurs, avec l’application de règles de décision hiérarchisées pour évaluer la probabilité que les conditions actuelles de l’aire de répartition permettent à une population autosuffisante de s’y maintenir. Le résultat est exprimé sous la forme d’un énoncé de la probabilité que l’objectif de rétablissement soit atteint.
  3. L’information nécessaire à la détermination des seuils de gestion en fonction des perturbations. Plus précisément, une méthode uniforme pour déterminer les seuils, avec des exemples d’applications possibles, ainsi qu’une discussion de l’interprétation à donner par rapport aux critères et aux indicateurs évalués.
  4. La description des attributs biophysiques, définis comme étant les caractéristiques de l’habitat qui sont nécessaires aux fonctions vitales assurant la survie et la reproduction du caribou. Les résultats des analyses de sélection de l’habitat (dans le présent rapport) et les rapports publiés ont été utilisés pour produire la synthèse des principaux attributs biophysiques par écozone.

En ce qui touche les objectifs connexes de l’évaluation de la capacité des aires de répartition de permettre le maintien de populations autosuffisantes et de la détermination de seuils de gestion en fonction des perturbations, il faut tenir compte de l’incertitude résultant de la disponibilité et de la fiabilité de l’information relative à la condition des populations actuelles et de la façon dont les populations pourraient réagir à des facteurs de stress additionnels, lesquels sont aussi souvent interreliés. L’approche probabiliste utilisée dans cette évaluation intègre explicitement les effets de l’incertitude et de la qualité des données au processus d’évaluation. Cette approche concorde avec la notion de gestion adaptative, suivant laquelle les résultats probables sont exprimés en tant qu’hypothèses. La surveillance et l’évaluation des résultats effectifs viennent guider les adaptations apportées au fil du temps aux programmes de gestion.

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