Bilan de 2019-2020 et 2020-2021
La Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe

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Introduction

Annoncée en juin 2017, Il est temps : la Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe (Stratégie fédérale sur la VFS) est la réponse du gouvernement du Canada à la violence fondée sur le sexe (VFS). La Stratégie fédérale rassemble les efforts du gouvernement fédéral en matière de VFS pour former une approche pangouvernementale visant à mettre fin à la VFS au Canada.

Le gouvernement du Canada demeure profondément engagé à continuer de travailler avec d’autres ministères et organismes du gouvernement fédéral, avec les partenaires autochtones, avec les intervenants de la société civile, avec les experts, ainsi qu’avec les personnes victimes et survivantes et leur famille afin de prévenir et de contrer la VFS. La Stratégie fédérale sur la VFS continue d’aider à combler les lacunes en matière de mesures de soutien à certaines populations, notamment les femmes et les filles autochtones, les femmes noires et racisées, les immigrantes et les réfugiées; les personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer, intersexuées et de genres divers (2SLGBTQI+Footnote 1) les femmes en situation de handicap et les femmes vivant dans les communautés nordiques, rurales et éloignées.

Ce rapport donne un aperçu des initiatives du gouvernement fédéral en 2019-2020 et en 2020-2021 pour prévenir et contrer la VFS au Canada.

En date du 31 mars 2021, la Stratégie fédérale sur la VFS prévoyait un engagement d’environ 219,1 millions de dollars sur cinq ans, et plus de 42,7 millions de dollars annuellement par la suite, pour faire progresser les efforts de prévention de la VFS, soutenir les personnes victimes et survivantes ainsi que leur famille et promouvoir un système judicaire réactif.

Au cours de ces deux années, la pandémie de COVID-19 a sans aucun doute présenté des défis sans précédent pour toute personne vivant au Canada, en amplifiant les lacunes et les inégalités dans les systèmes conçus pour assurer leur sécurité. Au cours de la période visée par le rapport, Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC) a fourni plus de 91 millions de dollars en financement fédéral d’urgence lié à la COVID-19 à plus de 1 300 organisations à travers le Canada, y compris des refuges pour femmes, des centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle et d’autres organisations fournissant du soutien et des services indispensables aux personnes victimes de VFS. Ce financement a permis d’assurer la continuité des services et de renforcer la capacité des organisations qui fournissent des services et du soutien de première importance et souvent vitaux aux femmes, aux filles et aux personnes 2ELGBTQI+ victimes de violence. Grâce à ce financement, plus de 1,3 million de personnes victimes de VFS ont eu accès à un endroit sûr où elles pouvaient se rendre pour obtenir du soutien. Les principaux efforts déployés par le gouvernement du Canada pour répondre aux besoins accrus en matière de soutien et de services liés à la VFS au cours de ces années difficiles sont décrits dans le présent rapport.

Sans l’orientation et le soutien des groupes de femmes et d’autres groupes en quête d’équité, aucun des travaux réalisés depuis le lancement de la Stratégie fédérale sur la VFS et surtout depuis le début de la pandémie, n’aurait pu être entrepris. Ces travaux ont continué à mettre d’importantes questions de VFS à l’avant-plan. Il faut également remercier les personnes victimes et survivantes de la VFS, ainsi que les défenseuses et défenseurs des droits, pour le courage dont elles ont fait preuve en faisant part de leur histoire et de leur détermination à mettre fin à la VFS.

2019-2020 et 2020-2021 : Bilan et principales réalisations

L’émergence de la pandémie de COVID-19 et les mesures de santé publique qui l’ont accompagnée ont perturbé les systèmes sociaux et économiques dans tous les pays, y compris au Canada, et ont créé de l’incertitude et de la peur.

Alors que l’attention s’est d’abord portée sur le ralentissement de la propagation de la COVID-19, des données probantes sont rapidement apparus, indiquant des défis sans précédent pour les personnes victimes de VFS et les organisations qui les soutiennent. La fréquence et la gravité de certaines formes de VFS ont augmenté, ce qui a conduit certains à parler de « pandémie de l’ombre ». On a constaté une augmentation notable des cas de violence conjugale, des appels aux lignes de crise et des demandes d’hébergement d’urgence.Footnote 2  Cette augmentation est attribuée à des périodes d’isolement plus longues avec les agresseurs et à un accès restreint à des renseignements essentiels, à des services de soutien ou à d’autres réseaux de soutien informels, une situation qui a donné lieu à des incidents plus violents et à un accès réduit à du soutien.

Au Canada, de nombreuses organisations ont constaté une demande accrue de services pour contrer la violence entre partenaires intimes et la maltraitance des enfants. En mai 2020, par exemple, les Battered Women’s Support Services de Vancouver ont signalé une augmentation de 400 % des appels depuis la mi-mars de la même année.Footnote 3  D’autres organisations ont noté que les appels avaient diminué et ont exprimé la crainte que les femmes et les enfants ne soient pas en mesure de demander de l’aide, n’aient pas accès à du soutien ou ne sachent pas que des services sont offerts pendant la pandémie. Au cours de cette période, 10 % des femmes ont déclaré être très préoccupées ou extrêmement préoccupées par la possibilité de violence familiale, contre 6 % des hommes.

Footnote 4 Les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans étaient plus susceptibles que les jeunes hommes d’être très inquiètes ou extrêmement inquiètes de la violence familiale (12 % contre 8 %, respectivement).Footnote 5 Les résultats de la même enquête ont montré que les personnes immigrantes vivant au Canada étaient presque deux fois plus susceptibles que les personnes nées au Canada d’être très préoccupées ou extrêmement préoccupées par la possibilité de violence à la maison (12 % contre 7 %, respectivement).

Cette situation a mis le secteur de la lutte contre la VFS au défi d’agir rapidement pour offrir des solutions sûres, accessibles et appropriées afin de répondre à la demande accrue de soutien et de services. Au Canada, tout au long de la pandémie, les différents ordres de gouvernement ont collaboré avec les prestataires de services de première ligne pour répondre aux besoins des personnes victimes de VFS et de celles qui sont le plus à risque d’en subir.

Les données générées au début de la pandémie ont montré que le réseau de services de soutien en cas de crise, qui comprend les refuges et les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles, était indispensable pour les personnes qui en avaient le plus besoin. Plus précisément, en mai 2020, 14 % des participantes âgées de 15 à 24 ans ont déclaré avoir utilisé ou avoir communiqué avec une organisation offrant des services aux victimes Footnote 6 depuis le début de la pandémie, soit plus que tout autre groupe d’âge de femmes ou d’hommes Footnote 7 En juillet 2020, Statistique Canada a publié les résultats d’une enquête sur les expériences des organismes de services d’aide aux victimes au Canada. Les résultats montrent qu’entre la mi-mars et le début du mois de juillet, la moitié (50 %) des organisations ayant répondu à l’enquête n’ont perçu aucun changement dans le nombre de personnes desservies, tandis que 31 % d’entre elles ont déclaré que le nombre de personnes desservies avait augmenté et pour 19 % d’entre elles, qu’il avait diminué. Interrogées sur les victimes de violence familiale en particulier, un peu plus de la moitié (54 %) des organisations qui ont répondu ont signalé une augmentation du nombre de personnes desservies pendant cette période. Par ailleurs, 29 % ont déclaré que le nombre de victimes de violence familiale desservies est resté le même et 17 % ont signalé une  diminution. Footnote 8    .Ces chiffres, bien qu’alarmants, témoignent de la nécessité et de l’urgence dans tous les ordres de gouvernement et chez tous les prestataires de services de continuer d’accorder une attention soutenue aux efforts de prévention de la VFS, de continuer à fournir du soutien aux personnes victimes et survivantes et à leur famille et de veiller à ce que le système judiciaire réponde aux besoins des personnes victimes et survivantes.

Centre du savoir sur la VFS

Pour aborder la VFS de manière efficace et significative, il faut appliquer une approche fondée sur des éléments probants et s’appuyer sur des connaissances, des recherches et des données solides.

Établi au sein de Femmes et Égalité des genres Canada, le Centre du savoir sur la VFS est responsable de la gouvernance et de la coordination de la Stratégie fédérale sur la VFS, rend compte des résultats annuellement et collabore avec les partenaires du gouvernement fédéral pour recueillir des données et mener des recherches sur des domaines prioritaires en matière de VFS et élaborer des politiques. Le Centre du savoir sur la VFS travaille à la mobilisation des connaissances pour les personnes victimes et survivantes de VFS, les chercheuses et les chercheurs, les défenseuses et les défenseurs des droits, les organisations gouvernementales fédérales, provinciales et territoriales et les prestataires de services directs qui ont besoin d’outils et de renseignements pour promouvoir un changement efficace et durable.

Le Centre du savoir sur la VFS a joué un rôle déterminant en permettant aux partenaires du gouvernement fédéral et aux organisations de lutte contre la VFS d’accéder à un nombre croissant de données relatives à la pandémie et à ses répercussions sur les différentes populations. Au printemps 2020, par exemple, une nouvelle section a été créée sur la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS, pour fournir des renseignements sur les lignes de crise provinciales et territoriales partout au Canada aux personnes touchées par la VFS. Au début de la pandémie, le nombre de visites sur la plateforme en ligne a connu une augmentation de 116 %. À l’automne 2020, une nouvelle section sur la COVID-19 et la VFS a été créée; elle contient une infographie illustrant l’incidence de la pandémie sur la VFS. Une infographie sur le financement d’urgence pour les organisations fournissant un soutien et des services aux personnes victimes de VFS a également été publiée.

En outre, de nouveaux documents ont été élaborés pour la plateforme en ligne : des rapports de recherche externe sur la VFS financés par les ministères du gouvernement fédéral (ils se trouvent dans la base de données des ressources fédérales et de la recherche), deux fiches d’information sur la violence entre partenaires intimes et la violence familiale, un glossaire de la VFS, une infographie sur la Stratégie fédérale sur la VFS et une Chronologie sur la VFS – Stratégies, politiques et jalons à l’échelle fédérale et internationale.

En mars 2021, un nouveau record de 10 284 vues de page uniques a été établi pour la plateforme en ligne. Dans l’ensemble, entre avril 2019 et mars 2021, la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS a été visitée plus de 86 000 fois : 28 117 fois entre avril 2019 et mars 2020, suivi d’une augmentation à 58 009 fois entre avril 2020 et mars 2021.

Plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS : Sections les plus visitées – Top 4 d'avril 2019 à mars 2021

À propos de la violence fondée sur le sexe – 24 673 visites

Possibilités de financement – 8 764 visites

Fiche d’information sur la violence entre partenaires intimes (sur une période de 5 mois) – 7 322 visites

Lignes de crise (sur une période de 11 mois) – 7 145 visites

Afin de mieux comprendre les expériences vécues par les personnes victimes et survivantes et de savoir comment faire participer les personnes et les communautés aux efforts visant à mettre fin à la VFS, le Centre du savoir sur la VFS a attribué plusieurs contrats pour un montant total de 5,5 millions de dollars pour des recherches sur des thèmes tels que la participation des hommes à la promotion de l’égalité des genres; la compréhension de la mutilation génitale féminine et excision dans le contexte canadien; le Collaborative Development and Assessment of Canadian Core Competencies for Gender-Based Violence Specialists and Addressing Gender-Based Violence and Access to Responsive Justice (l’élaboration et l’évaluation concertées des compétences de base au Canada pour les spécialistes de la VFS, la lutte contre la VFS et l’accès à une justice adaptée).

Le Centre du savoir sur la VFS s’engage à continuer de travailler avec les partenaires des Premières Nations, inuits et métis, ce qui constitue une étape importante vers la réconciliation et permet de mieux respecter le savoir autochtone et de répondre aux besoins spécifiques de chaque communauté. En 2019-2020, le Centre du savoir sur la VFS a lancé un appel à propositions de recherche liées à l’égalité des genres et à la VFS, avec un intérêt particulier pour la recherche dirigée par les Autochtones et cocréée avec eux. Les résultats seront obtenus d’ici la fin de 2022-2023.

Webinaires du Centre du savoir sur la VFS

Entre avril 2019 et mars 2021, le Centre du savoir sur la VFS a organisé 30 webinaires destinés aux expertes et aux experts, auxquels ont participé des chercheuses et des chercheurs, des expertes et des experts en VFS et en mobilisation des connaissances, des fonctionnaires, et des bénéficiaires de financement. Au total, 1 918 intervenants des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, des universitaires, des organisations autochtones nationales et des organisations non gouvernementales y ont assisté. Parmi les sujets abordés figurent la mobilisation des connaissances pour prévenir et contrer la VFS, l’amélioration des réponses stratégiques aux agressions sexuelles, les intersections entre la VFS, les personnes en situation de handicap et les obstacles à l’accès à la justice, les mutilation génitale féminine et l’excision, les attitudes à l’égard de l’égalité des genres et de la VFS, le paysage politique des personnes 2ELGBTQI+ et de genres divers qui sont réfugiées au Canada, les refuges et les logements de transition (une présentation du rapport de Women’s Shelters Canada, « More Than a Bed : A National Profile of VAW Shelters and Transition Houses » [Plus qu’un lit : Un profil national des refuges et des maisons de transition pour les victimes de la violence envers les femmes]) et la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire.

Dialogue délibératif – Dissipation des mythes sur la violence entre partenaires intimes

Au début du mois de mars 2020, le Centre du savoir sur la VFS a invité les partenaires du gouvernement fédéral à participer à une séance de dialogue délibératif avec des chercheuses et des chercheurs de l’Université Western afin de trouver des solutions aux trames narratives néfastes sur la violence entre partenaires intimes au Canada. Le résultat de ce forum d’échange de connaissances a permis de classer par ordre de priorité les trames narratives les plus problématiques que l’on trouve dans les médias et dans les perceptions personnelles, et surtout de proposer des moyens stratégiques d’utiliser les données de l’ESEPP pour redéfinir la compréhension de la violence entre partenaires intimes au Canada.

Titre de l’infographie : Dialogue délibératif – Changer les discours : Quels sont les messages sur la violence fondée sur le sexe au Canada qui doivent changer?

Le défi

La violence fondée sur le sexe (VFS) désigne tout acte de violence perpétré contre une personne en raison de son genre, de son identité de genre, de son expression de genre, ou de son genre perçu. La VFS est fréquente, dommageable et coûteuse pour les individus, les familles, les employeurs, les communautés et la société.

Les causes principales de la VFS se situent notamment dans les croyances, les normes en matière de rôles de genre et sur une dynamique du pouvoir inégale.

Les interventions pour prévenir la VFS doivent cibler les attitudes et les croyances qui permettent, voire encouragent, la VFS. Nous devons changer les discours qui permettent et facilitent ce genre de violence.

Le dialogue délibératif est un processus de groupe qui permet aux connaissances fondées sur la recherche d’être prises en considération parallèlement avec les points de vue, les expériences et les connaissances tacites des personnes touchées par un problème.

Qui?

Ce projet de dialogue délibératif est un partenariat entre des chercheuses et chercheurs de l’Université Western et Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC). Les personnes participantes sont notamment des représentantes et représentants ainsi que des spécialistes de différents ministères et organismes fédéraux.

Objectifs

En 2019, le projet a été lancé pour atteindre les objectifs suivants, particulièrement en matière de violence entre partenaires intimes, l’une des formes les plus courantes de VFS :

  1. Identifier et prioriser, avec des responsables de politiques et des parties prenantes sélectionnées dans le domaine de la VFS, les discours problématiques communs au Canada
  2. Utiliser les données à venir de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés pour élaborer des contre-discours fondés sur des données probantes
  3. Collaborer avec des partenaires pour formuler et communiquer ces nouveaux discours d’une manière qui permettra de commencer à changer la compréhension du public en rapport avec la violence entre partenaires intimes et la VFS

Financement

Ce travail est appuyé dans le cadre de la chaire de recherche du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada en mobilisation des connaissances sur la VFS de Nadine Wathen, avec le soutien supplémentaire de FEGC.

Recherche sur la VFS

Grâce aux investissements du budget de 2017 pour la Stratégie fédérale sur la VFS, Femmes et Égalité des genres Canada a reçu 30,1 millions de dollars sur cinq ans pour entreprendre la collecte de données et de la recherche dans les domaines prioritaires. En collaboration avec Statistique Canada, Femmes et Égalité des genres Canada a facilité l’élaboration de trois importantes enquêtes auprès de la population : l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP), l’Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire (ESIPEP) et l’Enquête sur les inconduites sexuelles en milieu de travail.

Ces enquêtes, qui représentent un investissement initial de 17,1 millions de dollars pour l’élaboration et la mise en œuvre, ont été les premières enquêtes nationales à porter sur les expériences de VFS au Canada et ont reflété les différentes expériences vécues de VFS dans diverses populations. En outre, elles ont fourni des renseignements précieux sur de nombreuses formes de VFS, notamment sa prévalence, les lieux où elle se produit, les personnes les plus susceptibles d’y être confrontées, les obstacles à la recherche d’aide et les conséquences sociales, économiques et sanitaires de la VFS. Particulièrement innovante, l’approche adoptée dans le cadre de l’ESEPP pour évaluer la violence entre partenaires intimes était importante pour produire des données sur la nature sexospécifique de la violence entre partenaires intimes et sur les expériences de divers groupes de population. Elle évalue 27 comportements abusifs relevant de divers types de violence entre partenaires intimes (physique, sexuelle, psychologique, émotionnelle et financière) subis par des personnes de genres divers et aux divers autres facteurs d’identité, le moment où ils se sont produits au cours de la vie et des 12 mois précédents et la gravité des incidents. Cette méthode permet de mettre en évidence le fait que les tendances sexospécifiques de la violence entre partenaires intimes, notamment l’intensité et les répercussions, sont variables, tout comme les risques de VFS au sein de différentes populations. Les données publiées des trois enquêtes ont permis de combler d’importantes lacunes en matière de données, notamment en produisant les toutes premières données représentatives à l’échelle nationale sur les personnes transgenres et sur les personnes de diverses identités de genre au Canada. Ces enquêtes ont permis au gouvernement du Canada et à ses partenaires d’obtenir des données précieuses sur les expériences de VFS dans différentes populations, notamment les femmes en situation de handicap, les femmes autochtones, les personnes 2ELGBTQI et les immigrantes. Elles améliorent donc la capacité de cerner les populations mal desservies, améliorent la disponibilité des données pour éclairer l’analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus) dans les politiques publiques et permettent de mieux comprendre la VFS au Canada.

Du financement restant, 9 millions de dollars ont été investis dans la recherche qualitative et stratégique, y compris un appel à propositions de recherche en matière d’égalité des genres et de VFS lancé en 2018. À la suite de l’appel à propositions et du recours à d’autres mécanismes de financement, 18 projets de recherche ont été soutenus en 2019-2020 et 2020-2021, ce qui a permis au secteur de la recherche de combler les principales lacunes en matière de données et d’éléments probants pour éclairer la réponse à la VFS au Canada. Cette recherche a couvert un éventail de sujets liés à la VFS et à l’accès à la justice, notamment les mouvements sociaux liés à la VFS, dont le mouvement #MoiAussi, les expériences de violence sexuelle et l’accès à la justice des étudiantes et des étudiants 2ELGBTQI+, la mobilisation efficace des hommes et des garçons dans la prévention de la VFS, les compétences de base et les pratiques exemplaires des spécialistes de la violence entre partenaires intimes afin de mieux soutenir les femmes et les enfants qui en sont victimes et l’accès à la justice pour les personnes survivantes d’agressions sexuelles ayant des identités diverses au Canada. Femmes et Égalité des genres Canada a également investi dans une importante recherche sur l’opinion publique quant aux attitudes à l’égard de la VFS, aux personnes qui commettent des actes de VFS et aux personnes qui les subissent. Publié en mars 2020, le rapport de recherche Attitudes à l’égard de la violence fondée sur le sexe et la campagne #MoiAussi au Canada – rapport final (résumé du rapport disponible ici) qui fournit des indications importantes qui orienteront les efforts à déployer pour changer les attitudes sur ces questions partout au Canada.

Femmes et Égalité des genres Canada a aussi mis l’accent sur la recherche concernant les expériences de VFS dans les communautés autochtones, en octroyant près de 1,5 million de dollars à des organismes sans but lucratif et des organismes de recherche communautaires et dirigés par des Autochtones pour des projets de recherche. Menés en 2019-2020 et 2020-2021, ces projets de recherche se sont concentrés sur l’application des pratiques fondées sur la culture autochtone et sur les modes de connaissances en matière de prévention de la VFS, sur la VFS chez les femmes et les filles autochtones en situation de handicap, sur les expériences des femmes inuites dans le système de justice pénale dans l’Inuit Nunangat (terre natale des Inuits) et sur les questions et considérations importantes pour la recherche sur la VFS dans des communautés des Premières Nations au Canada.

Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP)

1. Le 5 décembre 2019, Statistique Canada a publié la première de trois enquêtes, intitulées La violence fondée sur le sexe et les comportements sexuels non désirés au Canada, 2018 : Premiers résultats découlant de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés. Ce rapport porte principalement sur les constatations à l’échelle provinciale. Il fournit une analyse approfondie des expériences liées à des comportements inappropriés en public, en ligne et au travail, ainsi que des renseignements sur les expériences et sur les caractéristiques de la victimisation violente ou des agressions physiques et sexuelles. En utilisant les données de l’ESEPP 2018, cette analyse de l’ACS Plus comble une lacune essentielle en mesurant des comportements qui n’ont pas été couverts par d’autres enquêtes auparavant.

2. Le 9 décembre 2019, Statistique Canada a publié un autre rapport à partir des données de l’ESEPP, intitulé Perceptions à l’égard de la violence fondée sur le sexe, de l’égalité des genres et de l’expression de genre. Le rapport examine les expériences de comportements sexuels non désirés dans les lieux publics et au travail, ainsi que les expériences non désirées en ligne au sein des personnes vivant dans les territoires. Le 2 décembre 2020, un rapport ultérieur utilisant les données territoriales de l’ESEPP et intitulé La violence fondée sur le sexe : les agressions sexuelles et les agressions physiques dans les territoires du Canada, 2018 a été publié. Il porte principalement sur les expériences d’agressions sexuelles et physiques, et sur une analyse des perceptions et des attitudes concernant l’égalité des genres et la VFS dans les territoires.

3.  Un jalon a été atteint le 9 septembre 2020, lorsque Statistique Canada a publié un rapport intitulé Les expériences de victimisation avec violence et de comportements sexuels non désirés vécues par les personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles et d’une autre minorité sexuelle, et les personnes transgenres au Canada, 2018. Le rapport a comblé une importante lacune en fournissant les toutes premières données représentatives, à l’échelle nationale, sur la population transgenre au Canada qui, selon les résultats de l’ESEPP, représente environ 75 000 personnes de 15 ans et plus vivant dans les provinces et les territoires. Les résultats publiés dans ce rapport révèlent que, comme les intervenants et les prestataires de services travaillant avec cette population s’en doutaient déjà, les personnes transgenres au Canada sont beaucoup plus susceptibles d’avoir été agressées sexuellement ou physiquement au cours de leur vie (depuis l’âge de 15 ans) que les personnes cisgenres.

L’ESEPP contribue à un ensemble nécessaire et croissant de recherches qui aideront à établir des bases de référence montrant la prévalence de différentes formes de VFS dans différentes populations du Canada, notamment les femmes, les Premières Nations, les Métis et les Inuits, les personnes 2ELGBTQI+, les personnes qui viennent d’immigrer au Canada, les groupes racisés, les femmes en situation de handicap et les femmes vivant dans des communautés rurales, nordiques et isolées. Les résultats de l’ESEPP fournissent des données puissantes et fiables pour la surveillance des tendances des niveaux et des différentes formes de VFS au Canada, pour garantir la capacité de mesurer les progrès tangibles en matière de prévention et de traitement de la VFS au fil du temps et pour évaluer l’efficacité des politiques, des mesures et des initiatives visant à réduire la VFS et pour améliorer l’expérience des personnes victimes et survivantes avec les systèmes judiciaire, social et de santé.

Faits saillants des données de l’ESEPP : la VFS vécue par les personnes gaies, lesbiennes, bisexuelles et d’une autre minorité sexuelle, et les personnes transgenres

  • Les Canadiennes et les Canadiens appartenant à une « minorité sexuelle » étaient environ 1,5 fois plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles d’avoir été agressés physiquement ou sexuellement depuis l’âge de 15 ans (59 % contre 37 %, respectivement).
  • Parmi ces personnes appartenant à une « minorité sexuelle », les femmes, les Autochtones et les personnes en situation de handicap étaient plus susceptibles d’avoir été agressées sexuellement ou physiquement depuis l’âge de 15 ans.
  • Au cours des 12 mois précédant l’enquête, les Canadiennes et les Canadiens appartenant à une « minorité sexuelle » étaient également plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles d’avoir subi des comportements sexuels non désirés dans des lieux publics (57 % contre 22 %) ou au travail (44 % contre 22 %), ainsi que des comportements non désirés en ligne (37 % contre 15 %).
  • Les Canadiennes et les Canadiens appartenant à une « minorité sexuelle » étaient plus de deux fois plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles du Canada d’avoir été agressés physiquement ou sexuellement depuis l’âge de 15 ans ou d’avoir subi des comportements sexuels non désirés dans des lieux publics et au travail, ou des comportements non désirés en ligne au cours des 12 mois précédant l’enquête.
  • Parmi les « minorités sexuelles », les femmes (49 %) étaient plus susceptibles que les hommes (35 %) d’avoir subi des comportements sexuels non désirés sur le lieu de travail.
  • Les membres des « minorités sexuelles » étaient nettement plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles (44 % contre 22 %) d’avoir été confrontées à des comportements sexuels non désirés au travail au cours de l’année précédant l’enquête.
  • Les Canadiennes et les Canadiens transgenres étaient plus susceptibles d’avoir subi de la violence depuis l’âge de 15 ans et plus susceptibles d’avoir vécu des comportements inappropriés en public, en ligne et au travail que les Canadiennes et les Canadiens cisgenres.

Source : Statistique Canada, https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2020001/article/00009-fra.htm.

Enquête sur la sécurité individuelle au sein de la population étudiante postsecondaire (ESIPEP)

1.  Les résultats de l’ESIPEP comblent une autre lacune en matière de données. Menée en 2019, l’ESIPEP a permis de recueillir des renseignements sur les expériences de VFS vécues par la population étudiante de niveau postsecondaire âgée de 18 à 24 ans (17 à 24 ans au Québec) dans les 10 provinces du Canada. En tant que première enquête de ce type, l’ESIPEP fournit aux gouvernements et aux établissements d’enseignement postsecondaire canadiens une image précise de la nature, de l’étendue et des répercussions de la VFS dans ces établissements. Le 14 septembre 2020, un rapport intitulé Les expériences de comportements sexualisés non désirés et d’agressions sexuelles vécues par les étudiants des établissements d’enseignement postsecondaire dans les provinces canadiennes, 2019 a été publié afin de présenter les premiers résultats de l’ESIPEP.

2.  Le 15 septembre 2020, un deuxième rapport, intitulé Les expériences de discrimination fondée sur le genre, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle vécues par les étudiants des établissements d’enseignement postsecondaire dans les provinces canadiennes, 2019 a été publié. Les résultats de l’ESIPEP fournissent des données que les différents ordres de gouvernement, les universitaires et les organisations sans but lucratif peuvent utiliser pour mieux comprendre la nature, l’étendue et les répercussions de la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire, mais aussi pour contribuer à l’élaboration de politiques, de lois et de programmes destinés à améliorer la sécurité et le bien-être de la population étudiante de niveau postsecondaire.

Faits saillants des données de l’ESEPP

  • Une étudiante sur sept (15 %) a été victime d’une agression sexuelle dans un établissement postsecondaire à un moment ou à un autre de sa scolarité. Cela représentait environ 197 000 étudiantes, un chiffre proportionnellement trois fois plus élevé que chez les étudiants (5 %).
  • Au cours des 12 mois précédant l’enquête, 45 % des étudiantes et 32 % des étudiants ont été personnellement victimes d’au moins un comportement sexuel non désiré dans un établissement d’enseignement supérieur.
  • Les étudiantes, les membres de la population étudiante en situation de handicap, les personnes étudiantes bisexuelles et les étudiantes et étudiants qui portaient parfois un symbole religieux visible étaient plus susceptibles d’avoir subi une agression sexuelle ou des comportements sexualisés non désirés dans le cadre de leurs études postsecondaires au cours des 12 mois précédant l’enquête.
  • Une étudiante sur cinq (20 %) et environ un étudiant sur huit (13 %) a été victime de discrimination fondée sur le sexe, sur l’identité de genre ou sur l’orientation sexuelle au cours de l’année précédant l’enquête, ce qui représente plus de 200 000 étudiantes et 118 000 étudiants.

Source : Statistique Canada, https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2020001/article/00005-fra.htm

Pilier 1 : Prévenir la violence fondée sur le sexe

Une grande partie du travail pour contrer la VFS consiste à transformer les attitudes, les comportements et les systèmes qui perpétuent cette forme de violence. Cela exige des efforts soutenus et coordonnés pour prendre des mesures précoces afin de remettre en question les normes sociétales néfastes et les inégalités qui perpétuent la VFS. La prévention s’attaque aux causes profondes et aux facteurs de risque de la VFS et représente le moyen le plus efficace de mettre fin à la VFS et à ses effets dévastateurs. Les conversations sur l’égalité des genres, sur les relations saines et sur les limites appropriées, par exemple, établissent les bases de la prévention de la VFS.

La Stratégie fédérale sur la VFS vise donc à tirer parti des mesures et des pratiques prometteuses afin de prévenir la VFS dans toute une série de contextes, tels que les espaces privés et publics, les lieux de travail, les établissements d’enseignement de tous types et en ligne. La pandémie de COVID-19 a conduit à mettre davantage l’accent sur des outils et des approches innovants et efficaces pour prévenir la VFS lorsque les services en personne sont limités ou hors de portée.

Prévention de la VFS contre les enfants et les jeunes

La prévention précoce, sous la forme d’un soutien aux parents au moyen d’outils, de renseignements et d’autres mécanismes qui favorisent des approches et des comportements parentaux sains, peut apporter des changements durables et positifs qui permettent de bâtir des familles saines et de prévenir la violence vécue tôt dans la vie.Footnote 10 Grâce au volet de financement de la Prévention de la violence envers les enfants du programme « Prévenir la violence fondée sur le sexe : perspective du milieu de la santé », l’Agence de santé publique du Canada a investi 2 millions de dollars entre 2019 et 2021 pour soutenir la mise en œuvre et l’essai de programmes prometteurs de soutien aux parents et pour déterminer leur efficacité à prévenir la maltraitance des enfants. Par exemple, l’Agence soutient le projet Promoting Healthy Families: A Canadian Evaluation of Triple P (Promouvoir des familles en santé : Une évaluation canadienne de Triple P) pour tester l’efficacité des pratiques parentales positives (Triple P), un système de soutien parental et familial conçu pour prévenir les problèmes comportementaux et émotionnels des enfants et des adolescentes et adolescents. En 2019-2020, une évaluation formative a été menée et a ultimement élargi la portée du projet afin de produire des éléments probants plus solides qui soutiennent la prestation de programmes efficaces de prévention de la maltraitance des enfants. L’Agence soutient également un projet visant à améliorer, à mettre en œuvre et à évaluer le programme Discipline positive au quotidien pour les parents, une approche qui tient compte des traumatismes et de la violence pour promouvoir des relations solides entre parents et enfants. Le programme vise à atteindre 1 260 parents et membres du personnel soignant dans six provinces et à former 180 animateurs afin de mettre en œuvre le programme et de tester son efficacité. L’Agence de la santé publique du Canada a également soutenu l’Organisation mondiale de la Santé dans l’élaboration de lignes directrices fondées sur des données probantes concernant des programmes efficaces de formation des parents et des prestataires de soins afin de prévenir la maltraitance des enfants, la violence envers les enfants et les problèmes de comportements chez les enfants. Les lignes directrices renforceront la capacité des prestataires de services sociaux et de santé à créer et à mettre en œuvre des programmes et des services efficaces de prévention de la maltraitance pour les familles et les enfants vulnérables.

L’adolescence est une période pendant laquelle il est important d’aider les jeunes à acquérir des connaissances et à développer des aptitudes qui leur permettront d’établir de saines relations dépourvues de violence. Dans le cadre du volet de financement de la Prévention de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents et les jeunes du programme « Prévenir la violence fondée sur le sexe : perspective du milieu de la santé », l’Agence a investi 12 millions de dollars entre 2019 et 2021 pour soutenir 25 projets destinés à élaborer, à mettre en œuvre et à tester des programmes scolaires et communautaires innovants afin de promouvoir des relations saines et de prévenir la violence dans les relations amoureuses chez les jeunes, y compris les adolescentes et adolescents. Ces projets contribuent à prévenir la VFS en enseignant aux jeunes le respect, le consentement et les relations saines.

Les projets financés par le volet Prévention de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents et les jeunes de l’Agence de la santé publique du Canada sont liés entre eux par une communauté de pratique animée par Le réseau pour la promotion de relations saines et l’élimination de la violence (PREVNet), ce qui leur permet de collaborer, d’échanger des occasions d’apprentissage et de discuter de questions d’intérêt commun. En 2019-2020, PREVNet a lancé un site Web pour diffuser des ressources et des renseignements auprès de projets financés et de la communauté au sens large. Le site a touché plus de 189 000 professionnelles et professionnels, chercheuses et chercheurs et prestataires de services. Parmi les autres étapes clés franchies en date du 31 mars 2021 grâce au volet de financement Prévention de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents et les jeunes de l’Agence figure la collaboration de plus de 230 partenaires. Ces collaborations ont permis d’élargir la portée des activités des projets et de recueillir plus de 1,58 million de dollars sous forme de contributions financières et en nature.

En 2020-2021, les projets de prévention de la maltraitance des enfants et de la violence dans les relations amoureuses chez les jeunes (y compris adolescentes et adolescents) financés par l’Agence de la santé publique du Canada ont directement touché 4 684 participantes et participants et 7 991 professionnelles et professionnels dans 85 sites au Canada. 335 000 parties prenantes supplémentaires ont participé aux événements ou utilisé les produits de mobilisation des connaissances. Les résultats provisoires indiquent que les projets ont amélioré les compétences et les connaissances des participantes et des participants et ont influencé un changement de comportement visant à prévenir et à contrer la VFS. Par exemple, les résultats provisoires des projets de recherche interventionnelle montrent que les participantes et les participants ont amélioré leur capacité à distinguer les relations saines des relations malsaines et ont renforcé leurs compétences en matière de communication. Les résultats provisoires des projets de renforcement des capacités montrent que les prestataires de services se sentent plus compétents pour fournir des services tenant compte des traumatismes, et pour soutenir et répondre aux expériences de la clientèle en matière de VFS.

L’adoption généralisée des technologies de communication, notamment les téléphones intelligents et leurs applications, les plateformes de médias sociaux et les jeux en ligne multijoueur, a permis au phénomène de l’intimidation de migrer vers les espaces numériques. Chez les enfants et les jeunes, l’intimidation, la cyberintimidation et le harcèlement compromettent l’apprentissage et le développement d’une saine estime de soi.Footnote 11 Le personnel enseignant, les parents et les tutrices et tuteurs, les travailleuses et les travailleurs sociaux et les défenseurs et défenseurs des jeunes s’efforcent d’aborder cette forme de violence comme un sujet de préoccupation important. Malgré les similitudes entre le harcèlement traditionnel et la cyberintimidation, cette dernière permet l’anonymat, une diffusion sociale supérieure et un accès plus large aux victimes. Associée à une surveillance limitée des parents ou des tutrices et tuteurs dans les espaces en ligne, la cyberintimidation chez les jeunes peut passer inaperçue et ne pas être dissuadée, ce qui peut avoir des effets dévastateurs.

Contrer la VFS facilitée par la technologie

En novembre 2019, Sécurité publique Canada s’est associé à Femmes et Égalité des genres Canada pour organiser un groupe d’experts sur la VFS et sur la VFS facilitée par la technologie. Environ 140 participantes et participants de différents ordres de gouvernement, d’organisations non gouvernementales et de centres de recherche ont assisté à la séance du groupe d’experts


Les résultats de l’ESEPP 2018 montrent que, par rapport aux femmes et aux hommes de tous les autres groupes d’âge, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans qui vivent dans les provincesFootnote 12 ont connu la plus forte prévalence de comportements indésirables en ligne (32,8 %) au cours des 12 mois précédant l’enquête. Ces comportements indésirables en ligne comprennent le fait d’avoir reçu des courriels ou des messages menaçants ou agressifs (personnellement, en groupe ou sur les médias sociaux); le fait d’avoir  vu des images ou des messages intimes, sexuellement suggestifs ou explicites d’eux diffusés (ou menacés d’être diffusés) sans leur consentement; le fait d’avoir été poussé à envoyer, partager ou poster des images ou des messages sexuellement suggestifs ou explicites; le fait d’avoir reçu des images ou des messages sexuellement suggestifs ou explicites non désirés.

Dans le cadre de son initiative Prévention et lutte contre l’intimidation et la cyberintimidation au Canada, Sécurité publique Canada met en œuvre des interventions, mène des recherches et élabore une campagne de sensibilisation avec un budget de 4 millions de dollars sur cinq ans. En outre, dans le cadre de la Stratégie nationale pour la prévention du crime, Sécurité publique Canada a financé cinq nouveaux projets communautaires en 2019-2020 axés sur la résolution des problèmes liés à l’intimidation et à la cyberintimidation chez les jeunes.

En 2019, Sécurité publique Canada a mené une recherche sur l’opinion publique (PDF) afin d’obtenir une mesure de référence des connaissances, de l’expérience, de la sensibilisation, des attitudes et des comportements des jeunes et des parents canadiens en ce qui concerne la cyberintimidation. Les résultats de la recherche ont servi de base à la campagne de sensibilisation de Sécurité publique Canada en matière de prévention et traitement de la cyberintimidation à l’intention des parents, tutrices et tuteurs, éducatrices et éducateurs et jeunes. Un processus d’appel à propositions a été lancé en 2019 et la campagne a été lancée en mars 2021. L’objectif de la campagne est de mieux faire connaître les endroits où les jeunes, le personnel soignant et les parents peuvent obtenir l’aide dont ils ont besoin et de donner aux jeunes les moyens d’agir pour se protéger et pour protéger les autres personnes de la cyberintimidation. Dans le cadre de la campagne, un site Web sur la cyberintimidation a été lancé afin d’offrir des renseignements et des ressources, y compris des fiches d’information et des brochures, pour les jeunes et le personnel soignant ou les parents. 

Sécurité publique Canada a également réalisé deux rapports de recherche sur la cyberintimidation : le premier rapport a présenté une revue systématique de la recherche canadienne existante sur la cyberintimidation et le deuxième rapport s’est concentré sur les interventions existantes au Canada et à l’étranger pour lutter contre la cyberintimidation. Les deux rapports, publiés à l’automne 2020, fournissent des renseignements clés sur les pratiques exemplaires et les approches prometteuses pour les futures actions visant à prévenir la cyberintimidation au Canada.

Lancée en 2004, la Stratégie nationale pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle sur Internet est dirigée par Sécurité publique Canada, avec le soutien de la GRC, du ministère de la Justice et du Centre canadien de protection de l’enfance, un organisme sans but lucratif. Il s’agit d’une approche globale et coordonnée visant à renforcer la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle en ligne. Dans le cadre de cette stratégie nationale, le Centre national contre l’exploitation d’enfants est le point focal de l’application de la loi au Canada en matière d’exploitation sexuelle d’enfants en ligne. La Stratégie nationale pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle sur Internet et la Stratégie fédérale sur la VFS sont complémentaires. En 2020-2021, le Centre national contre l’exploitation d’enfants a reçu environ 52 306 signalements d’exploitation sexuelle d’enfants en ligne. Ces signalements ont été évalués et ont donné lieu à l’envoi d’environ 16 026 trousses d’enquête aux organismes d’application de la loi compétents au Canada et à l’étranger, soit une augmentation d’environ 37 % par rapport à l’année précédente. En 2020-2021, 329 enfants victimes ont été identifiés au Canada, et les renseignements les concernant ont été téléversés dans la base de données internationale sur l’exploitation sexuelle d’enfants d’Interpol, ce qui a augmenté le nombre de victimes identifiées d’environ 21 % par rapport à l’année précédente. Les Services d’enquêtes en sciences du comportement de la GRC ont effectué 2 753 évaluations de risque de personnes enregistrées pour avoir commis des agressions sexuelles d’enfants en 2020-2021, soit environ 1 000 de plus que l’année précédente. Les renseignements relatifs aux personnes ayant commis des agressions sexuelles et qui sont jugées à haut risque sont communiqués à l’Agence des services frontaliers du Canada à des fins de conformité et sont ajoutés à la base de données du Centre d’information de la police canadienne à des fins de prévention. La GRC était l’ancienne présidente du Virtual Global Taskforce, une alliance internationale d’organismes d’application de la loi, de partenaires de l’industrie et de partenaires non gouvernementaux qui se consacrent à la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle en ligne et à la lutte contre les agressions sexuelles transnationales d’enfants. La GRC continue de diriger les initiatives de santé et de bien-être du Virtual Global Taskforce, qui visent à atténuer les effets de ce type de crime difficile sur le personnel. Ces efforts sont essentiels pour garantir une capacité opérationnelle permanente.

La COVID-19 et l’exploitation sexuelle des enfants en ligne

La pandémie de COVID-19 a accru le risque d’exploitation sexuelle des enfants en ligne, car les personnes qui commentent ce type d’infractions ont profité du fait que les enfants passent plus de temps en ligne et qu’ils sont souvent sans surveillance. Depuis le début de la pandémie, la GRC a constaté une augmentation des activités en ligne liées à l’exploitation sexuelle des enfants. De mars à mai 2020, lorsque les mesures de confinement ont été mises en œuvre, le Centre national contre l’exploitation d’enfants de la GRC a enregistré une augmentation d’environ 36 % des signalements d’exploitation sexuelle présumée d’enfants en ligne, en partie attribuable à une augmentation des médias viraux et à une augmentation tangible des cas d’auto-exploitation. Depuis lors, le Centre national contre l’exploitation d’enfants a également constaté une augmentation dans divers domaines liés à ce type de criminalité, tels que les perturbations inattendues sur Zoom (ou « Zoom-bombing »), l’utilisation de la diffusion en direct, des médias sociaux et des plateformes de jeux en ligne par les enfants et par les personnes qui commettent des infractions, et l’extorsion en ligne.

En moyenne, depuis avril 2020, le Centre canadien de protection de l’enfance a mentionné qu’il avait reçu 300 signalements par mois de familles ou de victimes liés à l’exploitation sexuelle en ligne, ou du public concernant des personnes qui exploitent sexuellement des enfants en ligne. C’est presque le double de la moyenne des signalements avant la pandémie.

En juillet 2020, le Centre canadien de protection de l’enfance a signalé une hausse de 81 %, par rapport aux mois d’avril, mai et juin du nombre d’appels à sa ligne d’assistance nationale où des jeunes ont déclaré avoir été victimes d’exploitation sexuelle, et de signalement de personnes ayant tenté d’abuser sexuellement d’enfants.

Prévention de la VFS contre la population étudiante de niveau postsecondaire

La VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire peut notamment inclure les agressions sexuelles et physiques, le harcèlement sexuel, la traque et la violence facilitée par la technologie. Comme d’autres formes de VFS, la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire est un crime sous-évalué, sous-estimé et sous-déclaré, qui peut avoir de nombreuses conséquences néfastes, comme le risque de baisse des résultats scolaires, l’isolement, la maladie mentale et la toxicomanie.

Les résultats de l’ESIPEP montrent que, dans toutes les provinces canadiennes, une étudiante sur 7 (15 %) a été agressée sexuellement dans un établissement postsecondaire à un moment donné depuis le début de ses études, soit environ 197 000 étudiantes. La prévalence des agressions sexuelles dans ce contexte était trois fois plus élevée que chez les étudiants (5 %). Parmi les agressions sexuelles commises au cours des 12 mois précédant l’enquête, les étudiantes, les étudiantes et étudiants en situation de handicap, les personnes étudiantes bisexuelles et les étudiantes et étudiants qui portaient parfois un symbole religieux visible étaient plus susceptibles d’avoir été agressés sexuellement dans le cadre de leurs études postsecondaires. Les femmes étaient également beaucoup plus susceptibles que les hommes de subir des comportements sexuels non désirés personnellement, en tant qu’étudiantes, dans le cadre de leurs études postsecondaires (45 % contre 32 %, respectivement).

Grâce au financement de Femmes et Égalité des genres Canada, Possibility Seeds Consulting a publié en août 2019 Le courage d’agir : élaborer un cadre national pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe dans les établissements d’enseignement postsecondaire (un résumé de recherche est aussi disponible). Ce rapport s’est appuyé sur les conseils du Comité consultatif sur le Cadre pour prévenir et contrer la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire, de plus de 300 intervenants divers et d’une variété de communautés de partout au Canada. Le rapport présente des recommandations et des pratiques prometteuses et cerne des lacunes dans trois domaines : donner suite aux révélations de violence et appuyer les personnes touchées par la VFS; prévenir la VFS par l’éducation; le signalement, les enquêtes et les décisions. Grâce au financement de Femmes et Égalité des genres Canada, Possibility Seeds Consulting poursuit ses travaux visant à combler les lacunes relevées dans le rapport, notamment l’élaboration de boîtes à outils et de communautés de pratique pour le réseautage et pour l’échange d’information.

Mobilisation des hommes et des garçons

Il est primordial de promouvoir une masculinité saine et de mettre fin aux traumatismes intergénérationnels chez les hommes et les garçons pour prévenir la VFS et pour apporter des changements durables. À la suite de consultations menées auprès des communautés autochtones, des communautés 2ELGBTQI+, des communautés racisées, des jeunes et des personnes qui représentent des entreprises, Femmes et Égalité des genres Canada a publié, à l’été 2019, le document Appel à la mobilisation des hommes et des garçons : Rapport des tables rondes sur la mobilisation des hommes et des garçons pour faire avancer l’égalité des genres. Quatre thèmes à approfondir y sont présentés : 

  1. Cerner les comportements persistants qui contribuent à l’inégalité pour commencer à s’en défaire
  2. Remettre en question et changer les normes, attitudes et comportements négatifs par la responsabilisation et la guérison
  3. Soutenir les efforts par la création de réseaux, le partage de connaissances et la prise de mesures
  4. S’attaquer à la rareté des ressources et tenir les hommes responsables

Les consultations ont mis en lumière une grande partie du travail déjà accompli dans tout le pays par des organisations de femmes, par des universitaires, par des hommes autochtones et par bien d’autres personnes. Elles ont également permis d’améliorer la compréhension des barrières et des obstacles à l’appel aux hommes et aux garçons comme partenaires et alliés dans la promotion de l’égalité des genres et, par extension, la prévention de la VFS. Les efforts visant à faire participer les hommes et les garçons doivent compléter les efforts des mouvements des femmes et des personnes 2ELGBTQI+ et tenir compte du leadership de ces mouvements dans l’atteinte des objectifs en matière d’égalité et d’autonomisation pour tous. Femmes et Égalité des genres Canada a financé quatre projets totalisant 562 000 $ pour promouvoir les pratiques prometteuses et aider à combler les principales lacunes relevées lors des tables rondes. Next Gen Men, en partenariat avec l’Université de Calgary, a reçu 125 000 $ pour la création de réseaux et d’espaces permettant aux hommes qui sont des chefs de file et féministes d’échanger entre eux et avec des organismes représentant des femmes sur des questions touchant l’égalité des genres. L’Alberta Council of Women’s Shelters a reçu 212 000 $ pour faire la promotion de vedettes du sport en tant que modèles afin de sensibiliser le public à la VFS et aux formes saines de masculinité. Catalyst Canada a reçu 100 000 $ pour travailler à soutenir les hommes en tant que dénonciateurs du sexisme dans le milieu de travail. FOXY a reçu 125 000 $ pour inciter les jeunes hommes et les garçons autochtones à participer à ses travaux visant à favoriser l’égalité des genres dans le Nord.

Le document de l’Agence de la santé publique du Canada intitulé Prévenir la violence fondée sur le sexe : perspective du milieu de la santé soutient des projets qui permettent d’acquérir des compétences en vue d’entretenir des relations saines et qui font participer activement les hommes et les garçons. L’Agence finance l’Université de Calgary afin qu’elle offre et évalue WiseGuyz, un programme livré en milieu scolaire, par des animateurs locaux, à l’intention des garçons de 9e année de l’Alberta. WiseGuyz vise à réduire les actes de violence des adolescents dans leurs relations amoureuses en aidant les participants à cerner et à déconstruire les normes sexospécifiques néfastes pour la santé et à explorer des façons plus saines et plus inclusives d’« être un homme ». WiseGuyz est actuellement le seul programme fondé sur des données probantes conçu au Canada qui se concentre expressément sur les garçons et la nécessité de développer une masculinité plus saine comme stratégie de prévention de la violence dans les relations amoureuses. Ce projet permettra d’établir une base de données probantes plus rigoureuse et, si les résultats sont positifs, de positionner le programme pour qu’il soit offert à plus grande échelle et adapté à divers milieux. L’Agence de la santé publique du Canada verse un financement de 1 254 484 $ sur cinq ans pour soutenir ce projet.

Le fait d’inciter les hommes et les garçons à jouer un rôle positif dans la lutte contre les causes profondes de la misogynie et dans l’élaboration de normes de genre saines en remettant en question les stéréotypes néfastes de la masculinité est une étape importante pour garantir une égalité durable entre les genres et créer des alliés dans l’effort visant à mettre fin à toutes les formes de VFS.

Prévention de la VFS contre les femmes en situation de handicap 

Prévention du harcèlement, de l’abus et de la discrimination dans le sport

Les athlètes, les entraîneuses et les entraîneurs et les parents appellent de plus en plus au renforcement de la sécurité dans le sport afin d’assurer des espace sûrs et inclusifs. Des rapports récents faisant état d’abus et de harcèlement graves ont mis en évidence qu’il faut s’attaquer aux différentes formes de maltraitance et de violence dont sont trop souvent victimes les athlètes, quel que soit ans leur âge, leur sexe ou leur niveau et notamment les jeunes, les filles et les femmes et, de manière peut-être plus disproportionnée, les athlètes autochtones, noires, racisées ou 2ELGBTQI+. Dans le cadre du budget de 2019, un investissement de 30 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2019-2020, a été annoncé pour permettre aux organisations sportives canadiennes de créer un environnement sportif plus sûr, plus accueillant et plus accessible, exempt de harcèlement, d’abus, de discrimination et d’autres formes de maltraitance. Ces initiatives sont les suivantes :

  • Soutien de l’élaboration du Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport en consultation avec la communauté sportive nationale et des expertes et experts en la matière (protection de l’enfance, juristes, chercheuses et chercheurs, etc.).
  • Soutien de l’élaboration du Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport en consultation avec la communauté sportive nationale et des expertes et experts en la matière (protection de l’enfance, juristes, chercheuses et chercheurs, etc.).
  • Mise en œuvre d’exigences et d’un soutien renforcés pour les organisations sportives financées afin de lutter contre le harcèlement, les abus et la discrimination.
  • Soutien de deux projets pilotes visant à fournir des enquêtes et des rapports indépendants sur les mauvais traitements, d’abord grâce à la Ligne d’assistance du sport canadien, puis au moyen d’une unité d’enquête.
  • Lancement d’un appel à propositions pour déterminer une organisation qui s’appuiera sur ces projets pilotes et fournira d’autres services indépendants à la communauté sportive
  • Soutien de l’élaboration de normes minimales pour la formation sur la prévention de la maltraitance dans le sport canadien.

Pilier 2 : Soutenir les personnes victimes et survivantes et leurs familles

Dans le cadre de la Stratégie fédérale sur la VFS, les partenaires du gouvernement fédéral collaborent avec les principaux intervenants afin de mieux répondre aux besoins particuliers des personnes victimes et survivantes et de leurs familles et de les soutenir en utilisant des approches axées sur ces personnes et qui tiennent compte des traumatismes et de la violence vécus. Les principaux thèmes qui ressortent de chacune des initiatives qui relèvent du Pilier 2 sont les suivants :

La pandémie de COVID-19 a mis à nu les lacunes en matière de services accessibles et appropriés et confirmé que le gouvernement fédéral et les autres ordres de gouvernement doivent continuer à élaborer des politiques et des programmes adaptés qui offrent aux personnes victimes et survivantes de VFS et aux personnes qui y sont à risque les ressources dont elles ont besoin pour faire des choix pour leur guérison et leur sécurité. Sur ce plan, les initiatives qui relèvent du Pilier 2 de la Stratégie fédérale sur la VFS sont prometteuses pour ce qui est de minimiser les préjudices subis par personnes victimes et survivantes, de garantir un accès amélioré aux services et de donner aux prestataires de services les moyens de répondre de manière sûre, efficace et appropriée aux divers besoins des personnes touchées par la VFS.

Soutien des enfants et des familles

Pour lutter contre l’exploitation sexuelle d’enfants en ligne et soutenir les familles victimes de ce crime, il faut des approches cohérentes et des outils qui gardent une longueur d’avance sur les personnes qui commettent des infractions en ligne. Le Projet Arachnid est un outil élaboré par le Centre canadien de protection de l’enfance pour lutter contre ce crime. Le Projet Arachnid traite les images et envoie des avis de suppression aux prestataires de contenu. Entre avril 2019 et mars 2020, le Projet Arachnid a émis 1 763 104 avis aux prestataires de services et 353 sociétés ont reçu des avis. Sécurité publique Canada continuera d’aider le Centre canadien de protection de l’enfance à gérer le Projet Arachnid pour entraver la capacité des délinquants à propager du matériel d’exploitation sexuelle des enfants et offrir un soutien psychologique aux victimes et survivantes. Un appui continu du Centre permet d’accroître les efforts des secteurs public et privé en augmentant le nombre de prestataires de services électroniques mobilisés dans la perturbation du matériel pédopornographique en ligne.

Le ministère de la Défense nationale appuie les membres des Forces armées canadiennes et leur famille au moyen d’initiatives telles que le Comité consultatif sur la violence familiale. Le Comité soutient les militaires et leur famille touchés par la violence en fournissant aux prestataires de services une formation et des connaissances sur la VFS, sur la violence familiale et sur la meilleure façon de soutenir les personnes victimes et survivantes. En outre, le Comité améliore la vie des militaires 2ELGBTQI+ et des membres de leur famille grâce à une formation ciblée destinée aux prestataires de services sur la diversité, sur l’inclusion et sur les obstacles particuliers auxquels les personnes 2ELGBTQI+ sont confrontées lorsqu’elles sont victimes de violence, qu’elles vivent des inégalités ou qu’elles cherchent de l’aide. Le Comité consultatif sur la violence familiale participe également à des efforts de prévention dans la cadre de la Campagne sur les relations saines, qui fournit une série de ressources aux militaires et à leur famille sur la façon de créer et d’entretenir des relations saines et sur la façon de soutenir des proches qui pourraient vivre une relation abusive.

Le Programme de contributions aux centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle accroît l’accès aux services des membres de la communauté des Forces armées canadiennes et favorise la collaboration entre les prestataires de services civils communautaires et les prestataires de services liés à la communauté des Forces armées canadiennes. Le résultat attendu est d’aider les personnes victimes et survivantes de la communauté au sens large à mieux faire face aux effets des agressions sexuelles et à accéder aux services de soutien dont elles ont besoin. Cela comprend toute personne associée à la communauté des Forces armées canadiennes, comme les membres de la famille, le personnel civil, les entrepreneures et les entrepreneurs et les autres personnes touchées par la présence des Forces armées canadiennes dans leur communauté.

En 2018, environ 900 membres de la Force régulière des Forces armées canadiennes avaient été agressés sexuellement au cours des 12 mois précédant l’enquête, ce qui représente 4 % des femmes et 1 % des hommes de la Force régulière. Parmi les membres de la Force régulière, les membres LGBT+ étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir été agressés sexuellement au cours des 12 mois précédant l’enquête que les personnes cisgenres et hétérosexuelles (5 % contre 1 %, respectivement).

Source : Statistique Canada, https://www150

.statcan.gc.ca/n1/pub/85-603-x/85-603-x2019002-fra.htm

En 2020-2021, dans le cadre du programme de subventions et de contributions intitulé Contribuer à la santé des survivants de violence familiale et financé par l’Initiative de lutte contre la violence familiale, l’Agence de la santé publique du Canada a soutenu des projets qui traitent des répercussions de la COVID-19 sur la famille et sur la VFS, notamment le projet « La force de la famille et des liens : sécurité et bien être des enfants pendant les mesures d’intervention et de rétablissement en réponse à la COVID-19 » de la Ligue pour le bien-être de l’enfance du Canada. Ce projet renforcera la capacité des personnes qui travaillent dans la protection de l’enfance, des prestataires de services et des autres prestataires de soins de tout le Canada à prévenir efficacement la maltraitance des enfants et à y répondre en toute sécurité dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Le projet donnera accès à de nouvelles formations et ressources fondées sur des données probantes liées à la violence envers les enfants.

Dans le cadre de l’Initiative de lutte contre la violence familiale, l’Agence de la santé publique du Canada a également financé le projet Contribuer à la santé des survivants de violence familiale dans les procédures de droit de la famille, dirigé par l’Université Western Ontario. Ce projet renforcera la capacité d’un maximum de 15 000 spécialistes et professionnels des secteurs de la santé, de la prévention de la violence et du droit de la famille. Grâce à la création de programmes de formation et de possibilités de collaboration intersectorielle, ce projet contribuera à l’atteinte de l’objectif de protection de la santé et de la sécurité des personnes qui ont subi de la violence familiale et des personnes à risque.

L’Agence de la santé publique du Canada continue d’héberger et de gérer les pages Web « Arrêtons la violence familiale », une source unique d’information sur la violence familiale.

En tant que partenaire de l’Initiative de lutte contre la violence familiale, Statistique Canada reçoit un financement annuel pour la compilation et la publication de données de haute qualité permettant de suivre la nature et l’étendue de la violence familiale au fil du temps et met en relation plusieurs ensembles de données pour répondre aux problèmes émergents. Les principaux ensembles de données utilisés pour publier ces documents comprennent l’enquête sur la victimisation dans le cadre du programme de l’Enquête sociale générale, le Programme de déclaration uniforme de la criminalité, l’Enquête sur les homicides, l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence et l’Enquête intégrée sur les tribunaux de juridiction criminelle.

Statistique Canada produit des études de recherche, des études d’évaluation, des analyses et des rapports de collecte de données et des dépôts centraux de données. Il contribue à la détermination des questions émergentes et des lacunes en matière de données (p. ex. la violence dans les relations amoureuses, le stress post-traumatique chez les victimes de violence entre partenaires intimes ou la maltraitance des enfants). Statistique Canada veille également à ce que les données soient aussi accessibles que possible aux autres organismes et aux chercheuses et chercheurs. De nombreux ensembles de données relatifs à la violence familiale sont disponibles par l’intermédiaire du Réseau canadien des centres de données de recherche afin que les universitaires, les chercheuses et les chercheurs et les membres de la population étudiante diplômés puissent les explorer pour répondre à leurs questions de recherche et ainsi augmenter la capacité de recherche sur la violence familiale dans tout le pays.

Initiative de lutte contre la violence familiale

Dirigée par l’Agence de la santé publique du Canada, l’Initiative de lutte contre la violence familiale est, depuis 1988, le principal forum de collaboration du gouvernement fédéral en matière de lutte contre la violence familiale. Réunissant 12 ministères et organismes du gouvernement fédéral, l’Initiative soutient les programmes de prévention et vise à améliorer la réponse du système judiciaire à la violence familiale et à la violence entre partenaires intimes. Elle appuie également des projets dont l’objectif est de sensibiliser le public à cette question et de l’inviter à participer à l’élaboration de solutions. L’Initiative de lutte contre la violence familiale et la Stratégie fédérale sur la VFS sont complémentaires et donnent lieu à une collaboration sur de nombreuses questions qui se chevauchent. C’est pour cette raison que les rapports sur l’Initiative sont intégrés aux rapports annuels de la Stratégie fédérale sur la VFS.

Au Canada, la violence familiale est fortement sexospécifique. En 2018, selon la police, pour la violence familiale contre des enfants âgés de 17 ans et moins, les taux étaient considérablement plus élevés pour les filles (327 par 100 000 habitants) que pour les garçons (207 pour 100 000 habitants). Les taux d’abus sexuels perpétrés par un membre de la famille contre des filles étaient presque cinq fois plus élevés que ceux contre des garçons (149 contre 32 pour 100 000 habitants, respectivement), tandis que les taux d’agressions physiques perpétrées par un membre de la famille étaient similaires pour les filles et les garçons (143 contre 148)1.

1 Statistique Canada, https://www150

.statcan.gc.ca/n1/pub/85-002-x/2019001/article/00018/01-fra.htm.

Le ministère de la Justice, en tant qu’autre partenaire de l’Initiative de lutte contre la violence familiale, a financé des initiatives entre 2019 et 2021, qui comprenaient une étude de recherche et une campagne de sensibilisation sur la violence familiale dans les communautés éloignées du Nunavut, une étude de recherche visant à éclairer l’élaboration du premier modèle de tribunal coordonné pour la violence familiale au Canada et des ateliers de sensibilisation sur la violence familiale à l’intention des immigrantes francophones de la région de Niagara. En mai 2020, le ministère de la Justice a lancé une page Web destinée aux enfants et aux jeunes contenant des renseignements sur la violence contre les enfants et des ressources pour les jeunes qui subissent de la violence à la maison.

Soutien des pratiques prometteuses pour les communautés mal desservies

Le Programme de financement de la lutte contre la violence fondée sur le sexe de Femmes et Égalité des genres Canada soutient les organismes qui travaillent dans le secteur de la VFS afin d’élaborer et de mettre en œuvre des pratiques prometteuses qui comblent les lacunes dans le soutien aux personnes victimes et survivantes et à leur famille. Plus de 50 millions de dollars ont été investis dans une soixantaine de projets. En voici quelques exemples :

En 2020-2021, grâce à ce financement, plus de 350 nouveaux partenariats ont été créés pour élaborer des formations sur la sécurité culturelle et la prestation de services qui tiennent compte des traumatismes, transformer les soins pour les personnes 2ELGBTQI+ et de genres divers qui ont subi de la VFS et mettre à l’essai de nouveaux types de soutien afin d’aider les personnes survivantes de la VFS à s’orienter dans le système judiciaire.

Personnes immigrantes, personnes réfugiées et personnes qui viennent d’arriver au Canada

Les organisations prestataires de services d’établissement sont souvent le premier point de contact pour les personnes immigrantes et réfugiées qui cherchent du soutien lorsqu’elles sont victimes de VFS. Dans le cadre du budget de 2017, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a reçu 1,5 million de dollars sur cinq ans pour améliorer davantage son Programme d’établissement. Le financement est utilisé pour élaborer une stratégie pour le secteur de l’établissement en matière de VFS afin de soutenir la prestation de services adaptés à la culture dans tout le Canada pour les personnes qui viennent d’arriver au Canada et les personnes réfugiées qui sont susceptibles d’être victimes de VFS. Pour de nombreuses personnes isolées et qui ont besoin d’aide, l’accès à ces prestataires de services peut être une bouée de sauvetage. C’est pour cela que les prestataires de services qui travaillent avec les personnes immigrantes et les personnes réfugiées doivent avoir des connaissances et des compétences culturellement adaptées pour aider efficacement la clientèle à répondre à ses différents besoins, qu’ils soient liés à l’établissement, à l’intégration ou à la VFS, et pour s’assurer que toute personne qui cherche à obtenir des renseignements et du soutien puisse le faire sans rencontrer d’obstacles. 

En 2019-2020, un partenariat coordonné d’organisations cadres du secteur de l’établissement et de la lutte contre la violence a été établi pour mettre en œuvre la Stratégie du secteur de l’établissement des victimes de violence fondée sur le sexe. Cette stratégie porte principalement sur le renforcement des capacités en matière de VFS dans le secteur de l’établissement, le renforcement de la collaboration entre le secteur de l’établissement et celui de la lutte contre la violence et l’amélioration de la prestation de services pour les personnes qui viennent d’arriver au Canada et les personnes réfugiées qui risquent d’être victimes de VFS. Ce partenariat est le premier de ce type dans le secteur de l’établissement et constitue une occasion importante d’engendrer des répercussions stratégiques dans les deux secteurs en renforçant les relations et les capacités.

En s’appuyant sur l’expertise, les connaissances et les ressources actuelles dans les secteurs de la lutte contre la violence et de l’établissement, cet effort concerté permettra de s’attaquer aux obstacles structurels que les personnes qui viennent d’arriver au Canada et les personnes réfugiées continuent de rencontrer lorsqu’elles souhaitent accéder à du soutien en matière de VFS. Cette initiative sur la VFS a permis d’éclairer les programmes, de cerner les besoins en matière de renforcement des capacités dans le secteur de l’établissement et d’accroître la capacité du secteur à servir les personnes et les familles victimes de violence.

Projet de prévention de la VFS du YMCA de Halifax/Dartmouth

Avec le soutien d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, le YMCA de Halifax a lancé son Programme de prévention de la violence fondée sur le sexe par l’intermédiaire des Programmes du centre YMCA pour les immigrants. Le projet est axé sur la sensibilisation à la VFS et sur l’éducation des enfants, des jeunes et des familles qui viennent d’arriver au Canada sur la manière d’accéder aux ressources disponibles dans leur communauté. Le projet vise également à renforcer la capacité des prestataires de services à s’engager, à soutenir et à mieux comprendre les répercussions de la VFS sur les communautés des personnes nouvellement arrivées au pays.

Personnes 2ELGBTQI+

Le gouvernement du Canada prend des mesures importantes pour que les personnes 2ELGBTQI+ ne soient plus victimes de discrimination, que leurs droits soient protégés et qu’elles aient accès à des possibilités égales. Chacun de ces facteurs réduit la VFS contre les personnes 2ELGBTQI+. Voici les réalisations notables au cours des deux derniers exercices :

Lutte contre la traite de personnes

La traite des personnes est une grave violation des droits de la personne et un crime hautement sexospécifique. En effet, les femmes et les filles représentent 96 % des cas de personnes victimes et survivantes de la traite des personnes identifiées par la police en 2019. La grande majorité (90 %) de ces personnes avaient moins de 35 ans, et plus d’une victime/survivante sur cinq (25 %) était une fille de moins de 18 ans.Footnote 15

Grâce à un financement de Sécurité publique Canada, le Canadian Centre to End Human Trafficking (Centre canadien pour mettre fin à la traite des personnes) a lancé la Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes en mai 2019. La ligne d’assistance téléphonique est un service d’orientation et un centre de ressources qui reçoit des appels, des courriels et des textos concernant des cas éventuels de traite des personnes au Canada, et peut orienter les personnes vers des services et vers les organismes d’application de la loi.

La pandémie a nécessité de nouvelles solutions et de nouveaux processus techniques pour assurer le fonctionnement à distance en tout temps de ce service de première importance et pour continuer à fournir du soutien et des services qui tiennent compte des traumatismes aux personnes qui en ont besoin. Sécurité publique Canada a également continué de financer le Canadian Centre to End Human Trafficking afin que soit maintenue la Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes.

Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes

Un service confidentiel et multilingue offert en tout temps. Pour obtenir de l’aide, il suffit de composer le 1-833-900-1010.

En septembre 2019, le gouvernement du Canada a lancé la vaste Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes 2019-2024, une approche pangouvernementale dirigée par Sécurité publique Canada qui rassemble les travaux du gouvernement fédéral en matière de lutte contre ce crime et qui sert de complément aux travaux effectués dans le cadre de la Stratégie fédérale sur la VFS. La Stratégie nationale, qui s’appuie sur les travaux actuels en matière de lutte contre la traite des personnes, a reçu des investissements de plus de 57 millions de dollars sur cinq ans et de plus de 10 millions de dollars par an par la suite. Ce financement lui permet de renforcer la réponse du gouvernement du Canada à la traite des personnes et met en place un cadre complet et coordonné qui permettra d’accroître l’autonomie des personnes victimes et survivantes, de prévenir ces crimes, de mieux protéger les personnes les plus vulnérables, de poursuivre les personnes qui font de la traite des personnes et de favoriser les partenariats pour maximiser l’impact. La série de mesures visant à prévenir et à contrer la traite des personnes comprend les suivantes : un soutien accru aux personnes victimes et survivantes de la traite des personnes afin de les aider à reprendre le contrôle de leur vie et à retrouver leur indépendance, une sensibilisation accrue et des travaux de renforcement des capacités pour prévenir la victimisation des populations marginalisées, une amélioration de l’expérience des personnes victimes et survivantes dans le système de justice pénale. La Stratégie nationale est un cadre flexible qui oriente les efforts du gouvernement fédéral et lui permet de s’adapter aux tendances nouvelles et émergentes. Le rapport annuel sur la progression de la Stratégie nationale pour 2020-2021 est disponible en ligne.

En juillet 2020, Sécurité publique Canada et Femmes et Égalité des genres Canada ont collaboré pour lancer deux appels à propositions pour des projets dans le cadre de la Stratégie nationale. En décembre 2020, le gouvernement du Canada a annoncé l’octroi de 22,4 millions de dollars à 63 organisations pour des projets visant à prévenir et à lutter contre la traite des personnes, ainsi qu’à soutenir les populations à risque et les personnes victimes et survivantes. Le financement de Sécurité publique Canada aide les organisations à cerner et à conseiller les personnes victimes et survivantes de la traite des personnes, ainsi qu’à leur fournir des logements de transition et de seconde étape, des services de santé mentale, des services et du soutien à l’emploi, et de la formation et des outils pour acquérir une indépendance financière. D’autres projets visent à sensibiliser les jeunes à risque à la traite des personnes et à prévenir la victimisation.

Dans le cadre de la Stratégie nationale, l’initiative sur la traite des personnes de Femmes et Égalité des genres Canada aide les organisations à élaborer et à mettre en œuvre des pratiques prometteuses pour améliorer les mesures de soutien à l’autonomisation des populations à risque et des personnes victimes et survivantes de la traite des personnes, notamment les femmes et les filles, ainsi que les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones.

Conformément à la Stratégie nationale, le ministère de la Justice a accordé 1 million de dollars par an pour des projets axés sur les besoins des victimes de la traite des personnes. Entre 2019 et 2021, 2 millions de dollars ont été investis dans des projets liés à la traite des personnes par des organisations communautaires et des organismes d’application de la loi. Ces projets comprennent l’amélioration des services destinés aux victimes de la traite des personnes, la formation des agentes et des agents chargés de l’application de la loi et des prestataires de services de première ligne qui travaillent directement auprès des victimes de la traite des personnes, et le soutien aux victimes du travail forcé au moyen d’une gestion intensive des cas, de services directs, de la sensibilisation, du renforcement des capacités communautaires et de la collaboration entre les organismes.

Formation pour les professionnelles et les professionnels qui tient compte des traumatismes

Les prestataires de services ont exprimé un besoin de conseils et de formation pour les aider à reconnaître les signes de violence, à s’engager de manière sûre et efficace et à fournir du soutien sans stigmatiser ni traumatiser à nouveau les personnes victimes et survivantes. Entre 2019 et 2021, grâce à un financement de 2,1 millions de dollars, le volet Outiller les professionnels de la santé et les professionnels associés du programme « Prévenir la violence fondée sur le sexe : perspective du milieu de la santé » de l’Agence de la santé publique du Canada a soutenu  l’élaboration de formations et de ressources pour les professionnelles et les professionnels de la santé et des domaines connexes sur la VFS, les soins qui tiennent compte des traumatismes et la planification de la sécurité. Cette initiative finance actuellement sept projets axés sur l’équipement des professionnelles et des professionnels afin de leur offrir la formation et les ressources dont elles ont besoin pour reconnaître la VFS, la prévenir et y répondre en toute sécurité. Cinq de ces projets ont été nouvellement financés en 2019-2020. Les deux projets nouvellement financés en 2020-2021 qui soutiennent ces objectifs sont les suivants :

  • Prévention des comportements violents : Mise en place d’une communauté de pratique nationale SNAP : dirigé par l’Earlscourt-Creche Child Development Institute, ce projet renforcera la capacité des prestataires de services communautaires à offrir le programme Stop Now and Plan (SNAP), une intervention visant la promotion de la santé mentale sexospécifique et fondée sur des éléments probants qui permet aux enfants à haut risque d’acquérir des compétences pour réduire la colère, l’agressivité et les comportements violents et perturbateurs.
  • Reconnaissance et intervention : Renforcer la capacité des sages-femmes à prévenir la violence conjugale et familiale : dirigé par l’Association canadienne des sages-femmes, ce projet adaptera et complétera les ressources d’apprentissage fondées sur des données probantes afin d’aider les sages-femmes, en particulier les sages-femmes autochtones, à reconnaître la violence familiale et à y répondre en toute sécurité.

OUT Saskatoon

Financé par l’Agence de la santé publique du Canada dans le cadre du volet Renforcement des capacités du programme « Prévenir la violence fondée sur le sexe : perspective du milieu de la santé », OUT Saskatoon dirige un projet visant à améliorer la qualité des soins prodigués aux personnes 2ELGBTQ en Saskatchewan et dans les Prairies en formant et en encadrant les éducatrices et les éducateurs ainsi que les prestataires de services sociaux et de santé afin qu’elles puissent reconnaître la VFS au sein des personnes 2ELGBTQ, la prévenir et y répondre en toute sécurité. En 2019-2020, l’organisation a créé un site Web pour mettre en lumière son projet et pour lancer une conversation sur la VFS.

La GRC a également mis le cours en ligne « L’adoption d’une approche tenant compte des effets des traumatismes » à la disposition de tout son personnel. En outre, l’équipe d’examen des cas d’agression sexuelle a continué à élaborer et à mettre en œuvre des formations et du matériel éducatif sur divers autres sujets pertinents, notamment les lacunes des enquêtes sur les agressions sexuelles et des conseils sur les pratiques exemplaires, du matériel didactique sur le consentement et les mythes entourant le viol et des conseils pour communiquer avec les victimes d’agressions sexuelles. L’équipe d’examen des cas d’agression sexuelle a également collaboré avec la Division Dépôt de l’École de la GRC pour mettre à jour le scénario des enquêtes sur les agressions sexuelles, qui a ensuite été intégré à la formation de la Division Dépôt en février 2020. Ces cours de formation et ce matériel didactique contribuent à renforcer les droits des victimes et les services d’aide qui leur sont destinés et à améliorer la formation des personnes qui mènent des enquêtes sur les agressions sexuelles.

Prestation de logements et de refuges sûrs


[Traduction] « Chaque nuit au Canada, plus de 6 000 femmes et enfants séjournent dans des refuges parce que leur maison n’est pas sûre pour eux, selon la Fondation canadienne des femmesFootnote 16 ». Un reportage de CBC News a révélé qu’[traduction]« en novembre 2019, on a refusé chaque jour à 620 femmes et enfants, en moyenne, l’accès à un refuge pour victimes de violence familiale au Canada. Cela représente près de 19 000 fois par mois, si le mois de novembre était un mois typiqueFootnote 17 ». Ces chiffres, compliqués par la pandémie, ont renforcé le besoin de plus de ressources et de services de soutien pour les personnes victimes et survivantes et leur famille. L’accès à un logement sûr est de première importance pour les personnes qui quittent une situation de VFS. Il joue un rôle crucial en garantissant que les personnes qui vivent la violence disposent d’options sûres qui leur permettent de prendre des décisions sur leurs conditions de vie.

En 2017, le gouvernement du Canada a lancé la Stratégie nationale sur le logement, dirigée par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Aujourd’hui, la Stratégie nationale sur le logement est plus qu’un plan décennal de 72 milliards de dollars qui permettra à un plus grand nombre de Canadiennes et de Canadiens d’avoir un chez-soi. Elle couvre l’ensemble du continuum du logement, des refuges et des logements de transition aux logements communautaires et abordables, en passant par les logements locatifs et l’accession à la propriété. Au moins 25 % des investissements réalisés dans le cadre de la Stratégie visent à répondre aux besoins des femmes et de leurs enfants, ce qui inclut les femmes qui quittent des situations de violence. Le Fonds national de co-investissement pour le logement, une initiative de la Stratégie qui appuie la construction de nouveaux logements abordables et la revitalisation de logements actuels, s’est engagé à soutenir la construction de plus de 1 400 nouvelles unités d’hébergement et la réparation ou le renouvellement de plus de 400 unités d’hébergement pour les femmes et leurs enfants. Ces unités d’hébergement accueillent diverses populations, notamment des femmes et des enfants qui quittent des situations de violence familiale; elles ne visent pas toutes à contrer la VFS expressément.

Besoin en matière de logement et itinérance des femmes

En juin 2020, le Women’s National Housing and Homelessness Network (Réseau national des femmes pour le logement et la fin de l’itinérance) a publié The State of Women’s Housing Need & Homelessness in Canada (L’état des besoins en matière de logement et de l’itinérance chez les femmes). Ce rapport a permis de cerner huit défis clés qui soutiennent l’idée que l’accès au logement et à un refuge sûr est crucial pour mettre fin aux cycles de la violence. En outre, il présente des possibilités de changement en soulignant les façons dont les défaillances du système public et les lacunes des services et des politiques dans les secteurs de l’itinérance et de la VFS aggravent l’exposition à la violence et l’itinérance intergénérationnelle chez les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre.

Vers un chez-soi : la stratégie canadienne de lutte contre l’itinérance est un programme lancé en 2019, et dirigé par Infrastructure Canada depuis octobre 2021. Le programme contribue à l’atteinte des objectifs de la Stratégie nationale sur le logement, plus particulièrement ceux qui visent à aider les membres de la population canadienne les plus vulnérables à avoir un logement sûr, stable et abordable, et à réduire l’itinérance chronique de 50 % à l’échelle nationale d’ici 2027-2028. Dans le contexte de la COVID-19, le secteur des services en itinérance a pu utiliser les fonds du programme Vers un chez-soi pour répondre à divers besoins, tels que l’achat de lits et de barrières physiques pour la distanciation sociale et l’obtention de logements pour réduire la surpopulation dans les refuges. Les bénéficiaires de financement sont fortement invités à coordonner leurs efforts avec les refuges et les autres prestataires de services pour les femmes et les enfants qui quittent des situations de violence, qui peuvent recevoir un financement dans le cadre du programme Vers un chez-soi, y compris les investissements supplémentaires réalisés pour soutenir la réponse du secteur de la lutte contre l’itinérance à la COVID-19.

En octobre 2020, dans le cadre de ses efforts continus pour s’assurer que chaque personne au Canada dispose d’un logement qui répond à ses besoins et qu’elle peut se permettre, le gouvernement du Canada, par l’entremise de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, a lancé l’Initiative pour la création rapide de logements, dont le financement s’élève à 1 milliard de dollars. L’Initiative a été lancée pour aider à répondre aux besoins urgents en matière de logement de la population canadienne vulnérable, notamment dans le contexte de la COVID-19, grâce à la construction rapide de logements abordables. Par ailleurs, l’Initiative adopte une approche du logement fondée sur les droits de la personne, au service des personnes itinérantes ou qui risquent de le devenir et au service d’autres personnes parmi les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants qui quittent des situations de violence familiale. En date du 31 mars 2021, la création de plus de 4 700 logements permanents à prix abordable a été annoncée. Parmi ces logements, 870 unités ont été réservées pour les femmes et leurs enfants, dont 200 unités pour les femmes et les enfants qui quittent des situations de violence familiale. 

En outre, la Stratégie nationale sur le logement soutient des refuges pour les populations à risque partout au Canada, y compris les peuples autochtones, au moyen d’initiatives telles que le Cadre de partenariat en matière de logement fédéral-provincial-territorial. Grâce à des ententes bilatérales, le gouvernement fédéral fournit un financement dont le coût est égal à celui des provinces et des territoires afin d’aider à répondre aux priorités en matière de logement, qui peuvent inclure les besoins en matière d’hébergement et de logement de transition.

Refuges et logements sûrs pour les peuples autochtones

Il existe une forte demande de financement de refuges et de création de nouveaux refuges pour les populations autochtones partout au pays. En 2019, la construction de cinq refuges supplémentaires dans les réserves pour les personnes qui quittent des situations de violence dans des communautés des Premières Nations du Canada a été achevée. Les cinq refuges sont devenus opérationnels en 2020. Ils ont été construits grâce à un financement de 10,4 millions de dollars sur trois ans accordé à la Société canadienne d’hypothèques et de logement et annoncé dans le budget de 2016. Les refuges reçoivent un financement opérationnel du Programme pour la prévention de la violence familiale de Services aux Autochtones Canada et ont été intégrés au réseau actuel de 46 refuges de Services aux Autochtones Canada qui dessert les femmes et les enfants qui vivent dans les réserves des provinces et du Yukon.

Le 29 mai 2020, l’Initiative des refuges pour femmes et enfants autochtones a été annoncée dans le cadre d’une série d’initiatives visant à fournir un soutien crucial aux familles et aux communautés autochtones. Grâce à cette initiative, un montant de 44,8 millions de dollars est alloué à la Société canadienne d’hypothèques et de logement sur une période de cinq ans pour construire 10 nouveaux refuges dans les réserves et deux dans les territoires, afin de venir en aide aux femmes et aux enfants autochtones qui fuient la violence. Pour ces nouveaux refuges, Services aux Autochtones Canada investira 40,8 millions de dollars en financement opérationnel sur cinq ans, puis 10,2 millions de dollars par année par la suite. Ce financement permettra de porter à 58 le nombre de refuges financés par Services aux Autochtones Canada.

Dans l’Énoncé économique de l’automne 2020, le gouvernement a également annoncé un montant de 724,1 millions de dollars sur cinq ans pour lancer une Stratégie globale de prévention de la violence afin d’élargir l’accès à un continuum de mesures de soutien culturellement adaptées aux femmes, enfants et personnes 2ELGBTQI+ autochtones touchées par la VFS. Cette initiative appuiera également la création de nouveaux refuges et de logements de transition (deuxième étape) pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis partout au pays, y compris dans les réserves, dans le Nord et en milieu urbain. La Société canadienne d’hypothèques et de logement fournira des fonds pour appuyer la construction, et Services aux Autochtones Canada financera les activités en cours par l’entremise des programmes de prévention. En janvier 2021, le gouvernement du Canada a annoncé son engagement à financer des refuges pour les femmes et les enfants inuits. Ce financement s’inscrit dans le cadre de la Stratégie globale de prévention de la violence.

Le Programme pour la prévention de la violence familiale vise à améliorer la sûreté et la sécurité des femmes, des enfants et des familles autochtones. Pour ce faire, il finance les activités quotidiennes d’un réseau de refuges qui fournit des services aux femmes, aux enfants, aux familles et aux personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones partout au Canada, notamment dans le Nord, dans les centres urbains, dans les réserves des provinces et au Yukon. Il y a un budget annuel, qui a varié entre 39 millions (2019-2020) et 87,6 millions de dollars (2021-2022). Les refuges sont un endroit vital où les femmes et leurs enfants victimes de violence peuvent se réfugier et recevoir de l’information et du soutien qui les aideront à prévenir la violence. Dans le cadre de la Stratégie globale de prévention de la violence, le programme soutiendra près de 100 refuges et 50 maisons de transition (deuxième étape) dans tout le pays.

En outre, le Programme pour la prévention de la violence familiale :

Contrer la VFS envers les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ inuites, métisses et des Premières Nations

Réclamer notre pouvoir et notre place, le rapport final en deux volumes de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, a été publié le 3 juin 2019. Il décrit en détail les fondements coloniaux du racisme, de l’oppression et de la discrimination systémiques auxquels de nombreuses femmes, filles et personnes 2ELGBTQQIA+ inuites, métisses et des Premières Nations ont été confrontées et sont toujours confrontées.

Les résultats de l’ESEPP de 2018 montrent que, parmi les personnes vivant dans les provinces canadiennes, les femmes (55 %) et les hommes (55 %) autochtones étaient beaucoup plus susceptibles d’avoir subi une agression sexuelle ou physique depuis l’âge de 15 ans que les femmes (38 %) et les hommes (35 %) non autochtones.

Footnote 18 Au sein des « minorités sexuelles », les personnes autochtones étaient également plus susceptibles d’avoir subi une agression sexuelle (65 %) et une agression physique (73 %) depuis l’âge de 15 ans que les « minorités sexuelles » non autochtones (37 % et 45 %, respectivement).Footnote 19

En réponse au rapport provisoire de l’Enquête nationale, Femmes et Égalité des genres Canada a lancé le Fonds de commémoration en février 2019. Étant donné que la commémoration est un moyen puissant d’honorer les vérités, de favoriser la guérison, de faire de la sensibilisation et de faire progresser la réconciliation, le gouvernement a investi plus de 13 millions de dollars dans plus de 100 initiatives de commémoration d’un bout à l’autre du pays pour aider à honorer la vie et l’héritage des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées. Parmi les projets notables figurent les suivants :

  • Femmes et Égalité des genres Canada a investi 459 403 $ pour soutenir un projet d’Eagle Vision visant à faire de la sensibilisation sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées, et à honorer leur vie et leur héritage. Ce projet comprend la préparation d’une série de balados inspirés des épisodes de l’émission de télévision Taken, qui racontent les histoires personnelles de femmes, de filles et de personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées au moyen d’entrevues avec des proches, des dirigeantes et des dirigeants communautaires, des aînés, des expertes et des experts, et des personnes responsables de l’application de la loi. Le balado présente les histoires et dévoile la vérité derrière certains des cas non résolus au Canada et a aidé les communautés à aller de l’avant pour se concentrer sur la guérison et sur la réconciliation. À la fin du projet, les balados inspirés de Taken, qui sont disponibles en cri et en anglais, ont touché 609 128 Canadiennes et Canadiens, et ont été écoutés 1 419 302 fois. De nombreux témoignages de Canadiennes et de Canadiens sur les médias sociaux ont témoigné de l’effet profond du balado.
  • Femmes et Égalité des genres Canada a également investi 495 081 $ dans un projet de 20 mois de la Fondation Legacy of Hope visant à faire de la sensibilisation sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées, et à honorer leur vie et leur héritage. Ce projet comprenait un événement virtuel de lancement de l’exposition nationale; un rassemblement national des familles de femmes, de filles et de personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées; une exposition nationale itinérante et un guide d’activités sur les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ disparues et assassinées.

En juillet 2020, en réponse à l’un des appels à la justice, l’Association canadienne des chefs de police et Statistique Canada ont annoncé leur engagement à collaborer avec la communauté policière et avec les organisations clés pour permettre à la police de déclarer des statistiques sur les Autochtones et les groupes ethnoculturels dans les statistiques sur les crimes déclarés par la police liées aux victimes et aux personnes accusées.

Statistique Canada et l’Association canadienne des chefs de police savent que la demande pour cette information n’a jamais été aussi forte.

Source : Statistique Canada : https:

//www.statcan.gc.ca

/fr/apercu/smr09/smr09_106.

Plan d’action national pour mettre fin à la violence faite aux femmes, aux filles et aux personnes 2ELGBTQQIA+

En réponse aux appels à la justice présentés dans le rapport final de l’Enquête nationale, le gouvernement du Canada s’est engagé à travailler en collaboration avec les familles et les personnes survivantes, les dirigeantes et les dirigeants autochtones et les provinces et les territoires pour élaborer un Plan d’action national visant à éliminer la violence à l’égard des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones. Femmes et Égalité des genres Canada, qui a pour mandat d’élaborer un Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, collabore avec Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada pour assurer la complémentarité et l’harmonisation des deux plans d’action nationaux.

Depuis décembre 2019, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a financé plusieurs organisations autochtones régionales et nationales pour contribuer à faciliter la mobilisation communautaire afin de cerner, à court, à moyen et à long terme, les Appels à la justice prioritaires, ainsi que les pratiques sages et prometteuses qui s’attaquent directement à la violence que subissent de manière disproportionnée les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones. Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a travaillé avec des partenaires autochtones, les provinces, les territoires et les autres ministères du gouvernement fédéral tout au long de la période 2020-2021 pour faciliter l’élaboration du Plan d’action national pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées. Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a également collaboré avec les provinces et les territoires dans le cadre d’un groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur les femmes et les filles disparues et assassinées afin d’assurer la coopération et la complémentarité des réponses des différentes compétences au rapport final de l’Enquête nationale.

Depuis 2016, dans le cadre de la Stratégie fédérale d’aide aux victimes, le ministère de la Justice a mis du financement et du soutien stratégique à la disposition des gouvernements provinciaux et territoriaux et des organisations autochtones pour appuyer la conception et la prestation des Unités de liaison pour l’information à l’intention des familles et des programmes communautaires de deuil et de traumatologie dirigés par des Autochtones pour offrir des services et du soutien culturellement adaptés aux membres de la famille des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées partout au Canada. Les unités représentent un modèle nouveau et unique de prestation de services pour les membres des familles. Elles contribuent à l’accès à la justice en offrant les services d’une équipe formée sur la culture et tenant compte des traumatismes, composée « d’intervenants pivots », qui travaillent activement pour les membres des familles et les représentent afin d’obtenir les renseignements que cherchent les familles auprès des institutions et des organismes gouvernementaux sur ce qui est arrivé à leur proche disparue ou assassinée. Les Unités de liaison pour l’information à l’intention des familles ont été créées en réponse aux préoccupations soulevées par les membres des familles au sujet des difficultés structurelles et systémiques continues qu’ils éprouvent à obtenir de l’information auprès des organismes gouvernementaux au sujet de leur proche disparue ou assassinée. Ces renseignements étaient généralement inaccessibles aux membres des familles, notamment en raison du temps écoulé depuis l’événement, de la distance géographique entre les membres de la famille et le lieu où leur proche a été assassinée ou a disparu, ou de barrières systémiques.

Outre les Unités de liaison pour l’information à l’intention des familles, le ministère de la Justice finance également des initiatives et des activités communautaires harmonisées et complémentaires conçues et mises en œuvre par des organisations communautaires autochtones pour fournir un soutien et une assistance directs aux membres des familles. Ce financement, qui repose sur les connaissances et sur l’expérience des communautés et des organismes autochtones qui effectuent le travail essentiel de soutenir les familles depuis des décennies, permet d’appuyer des activités axées sur la famille, telles que des cercles de guérison, des cercles de partage, des cérémonies culturelles et des sueries, des événements de guérison axés sur la terre, des ateliers sur les traumatismes et sur le deuil, des rassemblements familiaux, des événements communautaires sur des sites sacrés et des consultations individuelles et collectives avec des aînés et des conseillers utilisant des approches occidentales.

Le financement de ces initiatives du ministère de la Justice se poursuit jusqu’au 31 mars 2023.

Pilier 3 : Un système judiciaire réactif

Le système judiciaire canadien est guidé par le principe de droit, la protection des victimes et le respect des droits de l’accusé. Pour beaucoup de personnes victimes et survivantes, le signalement de la violence dont elles sont victimes à la police et les témoignages devant les tribunaux sont des expériences traumatisantes, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une personne autochtone, racisée ou en situation de handicap, d’une personne appartenant à la communauté 2ELGBTQI+ ou d’une personne qui vient d’arriver au Canada.

Selon l’Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation) de 2014, seule une agression sexuelle sur 20 (5 %) au cours de l’année précédant l’enquête a été signalée à la police.

Footnote 20 Parmi les raisons invoquées par les personnes victimes et survivantes pour ne pas avoir informé la police qu’elles avaient été agressées sexuellement, 45 % ont dit qu’elles ne voulaient pas avoir à faire face à la police, 43 % pensaient que la police n’aurait pas considéré l’incident comme suffisamment important, 40 % pensaient que la personne ayant commis l’agression ne serait pas condamnée ou punie de manière adéquate, 34 % craignaient le processus judiciaire ou ne voulaient pas avoir à composer avec, et 26 % pensaient que la police n’aurait pas été efficace.Footnote 21 Des résultats plus récents de l’ESEPP montrent des chiffres similaires, puisque seulement 5 % des femmes vivant dans les provinces ont indiqué que la police avait pris connaissance de l’incident d’agression sexuelle le plus grave qu’elles avaient subi au cours des 12 mois précédant l’enquête.Footnote 22 Les personnes victimes et survivantes de violence conjugale font souvent face à des préoccupations semblables par rapport au signalement à la police des violences qu’elles ont subies. Selon l’Enquête sociale générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation) de 2014, seulement 18,8 % des personnes qui ont subi de la violence conjugale au cours des cinq années précédentes l’ont signalé à la police. En outre, 10,2 % de ces personnes ont indiqué que la police a pris connaissance de cette violence d’une autre façon (p. ex. lorsqu’un voisin appelle la police pour signaler la perturbation).

Les intervenants ont constamment préconisé que de plus amples renseignements soient fournis aux personnes victimes et survivantes, et que ces dernières aient la possibilité de participer de façon significative au processus de justice pénale. Un système judiciaire qui inspire confiance peut encourager les personnes victimes et survivantes à porter plainte plus facilement et à se sentir plus à l’aise tout au long du processus.

Renforcement des approches législatives

Un système judiciaire réactif passe également par la modification et l’adoption de nouvelles lois lorsque cela est nécessaire. Plusieurs projets de loi ont été introduits ou adoptés en 2019-2020 et en 2020-2021 pour continuer à renforcer les réponses du système judiciaire à la VFS.

Amélioration des interventions du système en matière de violence familiale

La violence familiale peut causer la fin d’une relation, contribuer à la fin d’une relation ou être une conséquence de la fin d’une relation. Une séparation ou un divorce peut exacerber une relation déjà violente. En outre, la période qui suit une séparation présente un risque accru d’escalade de la violence, et parfois, de violence mortelle. En outre, les enfants sont plus susceptibles d’être exposés à la violence familiale pendant et après la séparation et le divorce.

Bien que tous les membres d’une famille puissent être victimes de violence familiale, les femmes sont nettement plus susceptibles que les hommes :

Le gouvernement du Canada prend plusieurs mesures pour améliorer les réponses du système de justice familiale à la violence familiale. Ces mesures prévoient plusieurs modifications à la Loi sur le divorce afin de contrer la violence familiale. Les modifications en question ont été édictées à la faveur de l’adoption de l’ancien projet de loi C-78 et sont entrées en vigueur le 1er mars 2021.

Loi sur le divorce

La Loi sur le divorce définit désormais la violence familiale comme une conduite violente ou menaçante qui dénote par son aspect cumulatif un comportement coercitif et dominant, ou qui porte un membre de la famille à craindre pour sa sécurité ou pour celle d’une autre personne. Dans cette définition, la violence familiale inclut : les mauvais traitements corporels et psychologiques, les abus sexuels et l’exploitation financière; le harcèlement, y compris la traque; les menaces de tuer ou de blesser un animal ou d’endommager un bien. La violence familiale désigne aussi, dans le cas d’un enfant, le fait d’exposer celui-ci, directement ou indirectement, à de la violence familiale. Il n’est pas nécessaire que la personne ait commis une infraction criminelle pour que le comportement soit assimilé à de la violence familiale en vertu de la Loi sur le divorce. En outre, la Loi sur le divorce modifiée exige des juges qu’ils ou elles tiennent compte des répercussions de la violence familiale sur les intérêts de l’enfant quand ils ou elles élaborent des ententes parentales, et établit des facteurs précis de violence dont les juges doivent tenir compte.

Le gouvernement élabore également de nouvelles ressources sur le droit de la famille et la violence familiale, y compris une formation en ligne gratuite pour les conseillères et les conseillers juridiques, une boîte à outils pour les aider à reconnaître la violence familiale dans les affaires de droit de la famille et à y répondre, et des documents de vulgarisation et d’information juridiques. Par ailleurs, par l’entremise du Fonds canadien de justice familiale, le gouvernement a fourni des fonds à 12 organismes de vulgarisation et d’information juridiques de partout au pays pour qu’ils mettent à jour les documents afin de tenir compte des modifications apportées à la Loi sur le divorce.

En tant que partenaire de l’Initiative de lutte contre la violence familiale dirigée par l’Agence de la santé publique du Canada, la GRC reçoit un financement annuel qui est distribué aux organismes sans but lucratif, ainsi qu’aux partenaires municipaux, provinciaux et territoriaux, pour soutenir les communautés dans leurs interventions contre la violence familiale. Le Fonds de l’Initiative de lutte contre la violence familiale de la GRC vise à favoriser les efforts de prévention dans les communautés, à appuyer les conférences, les séminaires, les exposés ou les ateliers qui contribuent à sensibiliser le public à l’égard de la violence familiale et à la violence dans les relations et à mener des activités qui aident les victimes d’actes criminels de violence familiale et de violence dans les relations ou des initiatives qui font la promotion de la formation des enquêteuses et des enquêteurs sur les agressions sexuelles.

Depuis 2004, la GRC a contribué au financement de près de 450 initiatives d’aide dans les communautés du Canada, dans les domaines suivants :

Parmi les exemples d’initiatives récentes soutenues par l’Initiative de lutte contre la violence familiale figurent les plans de sécurité communautaire, les expériences culturelles en matière de santé et de bien-être pour les communautés, les campagnes de sensibilisation à la violence ou aux relations saines qui mettent en évidence les ressources disponibles dans la communauté, la formation culturelle en matière de justice réparatrice pour les travailleuses et les travailleurs de première ligne, ainsi que les trousses de sécurité pour les personnes survivantes de violence entre partenaires intimes/de violence conjugale.

Formation sur la sensibilisation culturelle et l’humilité

La conception du cours « Sensibilisation culturelle et humilité » de la GRC a été achevée, et le cours a été mis à l’essai au début de 2020. Le commissaire de la GRC a jugé que la formation en ligne serait obligatoire pour tout le personnel de la GRC en octobre 2020. En date du 31 mars 2021, plus de 17 000 membres du personnel de la GRC avaient suivi cette formation. Ce cours est conçu pour accroître les connaissances, améliorer la conscience de soi, et renforcer les compétences des employés de la GRC et d’autres services de police qui travaillent directement ou indirectement avec des personnes de différentes cultures. Le cours en ligne de deux heures aborde la terminologie, la diversité, des aspects de l’histoire et des contextes pour comprendre les disparités et les inégalités sociales du point de vue autochtone et multiculturel canadien.

Par ailleurs, la GRC a transmis le cours à d’autres organismes d’application de la loi et de sécurité par l’entremise du portail en ligne du Réseau canadien du savoir policier. Il s’agit d’une évolution importante, car les autres grands services de police métropolitains fournissent des services de police locaux à la majorité de la population canadienne.

Chaque année, la GRC lance un appel à propositions officiel qui offre des possibilités de financement en collaboration avec les détachements locaux de la GRC.

Prévention et lutte contre le harcèlement et la discrimination fondés sur le sexe au sein de la GRC

La Vision 150 et au-delà, le plan stratégique actuel de la GRC, est une feuille de route qui prépare la GRC pour l’avenir et fait progresser son programme de modernisation.

Assurer un milieu de travail sûr et équitable, exempt de harcèlement, de violence et de discrimination est une priorité importante de la modernisation et de la réforme de la GRC. Un certain nombre de rapports critiques sur la culture de la GRC ont renforcé le fait que pour prévenir et contrer le harcèlement et la discrimination en milieu de travail, la GRC doit adopter une approche à long terme qui aborde non seulement les comportements fautifs, mais aussi leurs causes profondes.

La GRC fait des progrès dans l’adoption d’une approche holistique à long terme pour une transition vers une culture organisationnelle plus large, notamment en s’attaquant aux facteurs sous-jacents qui contribuent au harcèlement et à la discrimination, en particulier pour les femmes et pour divers groupes du personnel. Voici des exemples d’investissements récents à souligner :

  • Améliorer la prévention et la résolution du harcèlement, en augmentant la capacité de l’ACS Plus dans tous les secteurs de l’organisation, afin de cerner et d’éliminer les obstacles pour divers groupes de personnes dans les politiques, les programmes et les activités de la GRC. Des travaux sont également en cours pour renouveler les valeurs fondamentales, définir les attentes en matière de comportement du personnel et mettre en œuvre une nouvelle stratégie en matière d’équité, de diversité et d’inclusion.
  • Moderniser le recrutement et la formation, y compris la promotion de la diversité et de l’inclusion, en améliorant le programme de recrutement proactif, en mettant à l’essai le test sur les préjugés implicites, en modernisant l’examen d’entrée et en examinant les changements apportés à la Division Dépôt et à son programme.
  • Renforcer le développement du leadership, y compris l’intégration du leadership fondé sur le caractère, qui souligne l’importance du caractère et du jugement, et qui s’ajoute aux compétences, dans les processus de recrutement, de formation et de promotion.

La GRC fait des progrès dans la lutte contre la violence, le harcèlement et la discrimination fondés sur le sexe, et poursuivra son ambitieux programme de modernisation. À l’avenir, la GRC examinera les questions systémiques d’égalité entre les sexes qui sont essentielles à la prévention du harcèlement et de la discrimination fondés sur le sexe au sein de la GRC, notamment le remplacement des employés en congé parental et l’amélioration de l’accès aux mesures de soutien pour la garde d’enfants, les services sociaux et le logement. Veuillez consulter le site Web de la GRC pour obtenir plus de détails et connaître l’état d’avancement de la Vision 150, y compris les initiatives visant à prévenir et à combattre le harcèlement et la discrimination.

Stratégie fédérale d’aide aux victimes

Dirigée par le ministère de la Justice, la Stratégie fédérale d’aide aux victimes combine les efforts du gouvernement fédéral visant à donner aux personnes victimes et survivantes d’actes criminels une voix plus efficace dans le système de justice pénale. La Stratégie vise à améliorer la vie de toutes les personnes victimes et survivantes d’actes criminels au Canada, et à renforcer les capacités des parties prenantes et des prestataires de services au sein du système de justice pénale. Dans le cadre de la Stratégie, le ministère de la Justice préside le Groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur les victimes d’actes criminels, sensibilise le public aux questions relatives aux personnes victimes et survivantes, entreprend la réforme du droit pénal et l’élaboration de politiques, et gère le Fonds d’aide aux victimes.

Le ministère de la Justice organise des événements de renforcement des connaissances, notamment des échanges de connaissances d’une journée entière, sur des questions telles que la réponse à la violence contre les personnes en situation de handicap, les personnes victimes et survivantes dans le cadre de la justice réparatrice, ainsi que des webinaires en ligne pour faire de la sensibilisation sur les questions relatives aux personnes victimes et survivantes, et pour renforcer la capacité des professionnels de la justice pénale à les soutenir. Le ministère de la Justice dirige également la Semaine des victimes et des survivants d’actes criminels, une initiative annuelle de sensibilisation qui comprend des événements du gouvernement fédéral, le financement d’organisations non gouvernementales pour l’organisation d’événements locaux, ainsi que des prix nationaux pour honorer les services exceptionnels rendus aux personnes victimes et survivantes d’actes criminels. La Semaine des victimes et survivants d’actes criminels 2019 s’est déroulée du 26 mai au 1er juin 2019. L’initiative comprenait un symposium fédéral en personne, qui s’est déroulé à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, le 27 mai 2019. L’événement de 2019 a rassemblé 174 personnes sur place, auxquelles se sont ajoutées 65 personnes qui y ont assisté virtuellement, pour un total de 239 participantes et participants. La Semaine des victimes et survivants d’actes criminels 2020, la 15e édition de l’événement, s’est déroulée du 22 au 28 novembre 2020, et a marqué le 20e anniversaire de la Stratégie fédérale d’aide aux victimes, ainsi que le 5e anniversaire de l’entrée en vigueur de la Charte canadienne des droits des victimes. L’initiative de 2020 comprenait un événement de lancement virtuel organisé par le gouvernement fédéral, auquel se sont inscrits 740 participantes et participants, ce qui a représenté des téléspectatrices et des téléspectateurs de cinq pays et 118 villes du monde entier.

Administré par le ministère de la Justice, le Fonds d’aide aux victimes fournit un financement au moyen de subventions et de contributions pour appuyer des projets et des activités qui visent à élaborer de nouvelles approches, facilitent l’accès à la justice, améliorent la capacité des prestataires de services, favorisent l’établissement de réseaux d’aiguillage et font de la sensibilisation sur les services offerts aux victimes d’actes criminels et aux membres de leur famille. Grâce au Fonds d’aide aux victimes, le ministère de la Justice continue de financer des projets qui profitent aux victimes d’actes criminels.

En 2019-2020 et 2020-2021, le ministère de la Justice a continué de financer les gouvernements de l’Ontario, de la Saskatchewan, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve-et-Labrador pour la réalisation de projets pilotes sur la prestation d’un avis juridique indépendant aux victimes d’agression sexuelle. En 2019-2020, le ministère de la Justice a soutenu le gouvernement du Yukon pour qu’il élabore et mette en œuvre un programme pilote d’avis juridique indépendant dans sa compétence, ce qui porte le total de sites pilotes au pays à cinq. Dans deux de ces projets pilotes, le ministère de la Justice a également soutenu l’expansion des services pour inclure la représentation juridique indépendante des victimes d’agression sexuelle dans les procédures liées à la protection des victimes de viol et aux dossiers de tiers. Les rapports préliminaires indiquent que les personnes victimes et survivantes qui utilisent les programmes d’avis juridique indépendant les considèrent comme un service précieux et indispensable.

Grâce au Fonds d’aide aux victimes, le ministère de la Justice a mis plus de 13 millions de dollars à la disposition des organisations non gouvernementales et des gouvernements provinciaux et territoriaux entre 2016 et 2021 pour améliorer la réponse du système de justice pénale aux agressions sexuelles. Ces ressources continuent de soutenir l’élaboration et la prestation de formations spécialisées sur les cadres juridiques et les dynamiques uniques qui sont propres à la violence sexuelle et à la violence entre partenaires intimes. Ils soutiennent également des projets visant à améliorer les services et à accroître l’accès à la justice des personnes victimes et survivantes d’agressions sexuelles. Le ministère de la Justice continue de mettre, sur une base permanente, des fonds à la disposition des personnes victimes et survivantes d’agressions sexuelles.

Le Programme juridique de partenariats et d’innovation

Le Programme juridique de partenariats et d’innovation est un programme discrétionnaire de subventions et de contributions qui finance des initiatives qui répondent aux conditions changeantes qui affectent la politique canadienne en matière de justice dans un certain nombre de domaines liés à la violence familiale, aux droits de la personne, au droit public, au droit privé, au droit international privé et à la justice autochtone. Le Programme améliore les connaissances, la compréhension et les compétences, ce qui conduit à un meilleur accès à la justice, en particulier pour les populations vulnérables.

Par l’entremise du Programme juridique de partenariats et d’innovation et du Programme d’aide juridique, le ministère de la Justice a mis à la disposition d’organisations non gouvernementales 10 millions de dollars en fonds de contribution en 2020-2021 pour l’élaboration et la diffusion de campagnes de vulgarisation et d’information juridiques et pour la prestation de conseils juridiques gratuits. L’objectif est de mieux informer les travailleuses et les travailleurs, en particulier celles qui sont les plus vulnérables, de leurs droits, de leurs options juridiques, et de la façon dont elles peuvent obtenir de l’aide en cas de harcèlement en milieu de travail.

Prochaines étapes

Au cours des quatre dernières années, la Stratégie fédérale sur la VFS a considérablement élargi les connaissances, les données, la recherche et l’action collective en matière de VFS. Bien que la pandémie de COVID-19 ait créé de nouveaux défis, les gouvernements et les communautés de tout le pays ont apporté des réponses fortes et innovantes.

Le 22 janvier 2021, lors de leur 38e conférence annuelle, les ministres fédérale, provinciales et territoriales responsables de la condition féminine ont endossé la Déclaration ministérielle FPT conjointe pour un Canada sans violence fondée sur le sexe. Dans cette déclaration, les gouvernements ont confirmé leur vision, leurs principes et leurs objectifs communs pour l’élaboration d’un Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.

Cette crise sanitaire mondiale donne à réfléchir, mais nous pousse à nous préparer aux nombreux défis qui nous attendent, à agir rapidement et stratégiquement, à écouter les personnes victimes et survivantes et à leur répondre avec compassion, ainsi qu’à faire de la vision consistant à mettre fin à la VFS et à promouvoir l’égalité des genres (à l’échelle locale, nationale, mondiale, et dans nos espaces d’influence personnels) une réalité. Femmes et Égalité des genres Canada continue de travailler avec ses partenaires du gouvernement fédéral, les provinces et les territoires, les partenaires autochtones, les prestataires de services, les personnes victimes et survivante, et les expertes et les experts afin de s’assurer que toute personne confrontée à la VFS dispose d’un accès fiable et rapide à la protection et aux services, peu importe où elle vit.

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