Bilan de 2021-2022

La Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe

Introduction

Lancée en juin 2017, Il est temps : la Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe (la Stratégie fédérale sur la VFS) repose sur une approche pangouvernementale pour lutter contre la VFS et améliorer les résultats en matière de santé, de société et de justice pour les victimes et les survivants.

 

Qu’est-ce que la violence fondée sur le sexe

La violence fondée sur le sexe (VFS) est une violence qui s’exerce en raison des normes de genre et d’une dynamique de pouvoir inégale, perpétrée contre une personne en raison de son sexe, de son orientation sexuelle, de son genre, de son identité de genre, de son expression de genre ou de sa perception du genre. La VFS peut prendre de nombreuses formes, notamment des mauvais traitements physiques, sexuels, psychologiques, émotionnels et financiers, ainsi que des violences facilitées par la technologie. Elle s’exerce à la maison, dans les espaces publics, en milieu de travail et en ligne.

La violence fondée sur le sexe touche de manière disproportionnée les femmes et les filles. Certaines populations sont plus exposées que d’autres au risque de VFS ou mal desservies lorsqu’elles subissent ces formes de violence, notamment les femmes et les filles autochtones, les femmes noires et racialisées, les femmes immigrées et réfugiées, les personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, intersexes et autres personnes présentant une diversité sexuelle et de genre (2SLGBTQI+Note de bas de page 1 ), les femmes handicapées et les femmes vivant dans des collectivités nordiques, rurales et éloignées.

La VFS est une question complexe qu’il faut approcher selon différents angles. Pour cette raison, elle concerne plusieurs ministères et organismes fédéraux (ci-après dénommés « partenaires »), ainsi que des provinces et territoires, des partenaires autochtones, des organisations de la société civile, des experts, des victimes et des personnes survivantes et leurs familles.

La stratégie fédérale de lutte contre la VFS repose sur trois piliers : Prévention de la VFS, soutien aux personnes victimes et survivantes ainsi qu’à leur famille et promotion d’un système judiciaire réactif. Certaines des initiatives financées dans le cadre de la Stratégie fédérale sur la VFS ou qui contribuent à atteindre ses objectifs passent par la modification des normes sociales, des attitudes et des comportements qui contribuent à la VFS, ce qui peut prendre des dizaines d’années. D’autres initiatives permettent d’améliorer les services offerts aux personnes victimes de VFS dans le secteur de la santé, des services sociaux et judiciaires. D’autres actions encore touchent le domaine des politiques et des programmes, ainsi que les initiatives fondées sur des données probantes qui tiennent compte du vécu et des besoins uniques de divers groupes.

Le présent rapport donne un aperçu des efforts déployés par le gouvernement fédéral en 2021-2020 et en 2020-2021 afin de prévenir et de contrer la VFS au Canada. Il traite aussi des effets sans précédent que la pandémie de COVID-19 a eus sur les personnes victimes de VFS et sur les organisations qui leur offrent un soutien et des services vitaux.

Le gouvernement du Canada a investi un total de 806 millions de dollars (de 2017-2018 à 2025-2026) et 44 millions de dollars par an dans la Stratégie fédérale sur la VFS. Ces sommes comprennent l’aide financière d’urgence offerte pendant la COVID-19 aux refuges et centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle, ainsi qu’aux organismes offrant un soutien vital aux personnes victimes de VFS.

Vis-à-vis de la population canadienne, le gouvernement du Canada se doit de continuer à explorer quelles sont les actions novatrices et fondées sur des preuves qui pourraient nous aider à prévenir et à traiter la VFS. Le gouvernement doit s’inspirer des leçons tirées de la pandémie pour combler les lacunes et fournir des services qui répondent aux besoins et aux expériences de toutes les personnes et toutes les collectivités. Et le gouvernement doit continuer à écouter et à répondre aux besoins des victimes, des survivants, de leurs familles et des organismes qui les servent.

Par-dessus tout, il faut créer un Canada où chacun est à l’abri de la VFS.

2021-2022 : Bilan et principales réalisations

Pendant la pandémie, une série de conditions - les pertes d’emploi, les tensions financières et l’isolement - ont été à l’origine de situations propices à l’augmentation de la VFS. Pour faire face à l’augmentation de la VFS et soutenir en même temps la mise en place d’un Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, le budget 2021 prévoyait un investissement de 601,3 millions de dollars sur cinq ans dans la mise en œuvre de la Stratégie fédérale sur la VFS.  

Au cours de l’exercice, les partenaires de la stratégie fédérale sur la VFS ont progressé dans divers domaines importants, notamment dans le cadre d’activités nouvelles ou en cours ayant les objectifs suivants :

Mobilisation des connaissances

Le Centre du savoir sur la VFS s’adresse aux victimes et aux personnes ayant survécu à la VFS, ainsi qu’aux chercheuses et chercheurs, aux défenseures et défenseurs, aux organismes fédéraux, provinciaux et territoriaux. Il offre aux prestataires de services des informations fondées sur des données probantes afin d’éclairer la prise de décision et les activités visant à prévenir et à traiter la VFS.

Au cours de la période de référence, le Centre du savoir sur la VFS a collaboré avec divers partenaires de la Stratégie fédérale sur la VFS et des organisations externes dans le cadre de diverses initiatives. En 2021-2022, le Centre a organisé de nombreuses activités de partage des connaissances et de sensibilisation à la VFS visant divers auditoires. Ceci comprenait également des recherches, des études statistiques et la création de ressources contribuant à élaborer ou améliorer des politiques et programmes visant à prévenir et à traiter la VFS. Le Centre du savoir sur la VFS a présenté deux types d’événements:

Dans l’ensemble, les événements organisés par le Centre du savoir sur la VFS ont touché des personnes issues de divers secteurs, notamment des gouvernements fédéral et provinciaux et territoriaux, des universités, des organisations autochtones, des organisations de la société civile et d’autres spécialistes en VFS.

Le Centre a collaboré avec les partenaires de la Stratégie fédérale sur la VFS pour élaborer et mettre à jour des produits Web sur la VFS. En conséquence, en 2021-2022, le site Web s’est enrichi de nouveaux produits, et d’autres ont été mis à jour. Entre avril 2021 et mars 2022, le Centre du savoir sur la VFS a enregistré une augmentation de 30 % du nombre de visites de pages uniques par rapport à l’année précédente.  Cette augmentation s’inscrit dans une tendance amorcée en 2019-2020.

Recherche et collecte de données sur la violence liée au sexe

Le budget de 2021 prévoyait 11 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2021-2022, à Femmes et égalité des genres Canada pour la recherche sur la VFS et la mobilisation des connaissances. Ce financement vise à soutenir les modèles de recherche communautaire et à collaborer avec Statistique Canada pour dresser un tableau national complet de l’état des homicides liés au genre (féminicides) au Canada grâce à un examen et à une analyse approfondis de multiples sources de données. Il contribuera également à augmenter la taille de l’échantillon des enquêtes nationales sur la VFS.

En 2021-2022, sur la somme de 11 millions de dollars, Femmes et égalité des genres Canada a consacré 3,01 millions de dollars au financement de la recherche liée à la VFS et à l’accès à la justice au Canada. Cela a donné lieu à des rapports sur des domaines de recherche prioritaires, notamment le harcèlement et la discrimination dans les établissements d’enseignement postsecondaire, le harcèlement et la discrimination en milieu de travail, la violence entre partenaires intimes et les pratiques exemplaires des prestataires de services dans le secteur de la VFS. Certaines de ces recherches ont été menées et publiées par Statistique Canada :  

Au cours de la période visée par le rapport, Statistique Canada a également publié des articles sur la victimisation criminelle, la violence conjugale, ainsi qu’un article et une infographie sur les homicides au Canada; un profil des cas de droit de la famille qui ont été portés devant les tribunaux en 2019-2020; une infographie sur la violence subie par les personnes ayant une incapacité liée à la santé mentale; et une infographie sur les mauvais traitements subis dans l’enfance et le lien avec la victimisation à l’âge adulte.

Les données recueillies et analysées par Statistique Canada fournissent - aux différents ordres de gouvernement, aux organisations de la société civile travaillant dans le secteur de la VFS et à d’autres acteurs - des informations cruciales et actualisées pour étayer les politiques, les programmes et les services visant à prévenir la VFS et à soutenir les victimes, les personnes survivantes et leurs familles.

Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a financé des approches novatrices dirigées par des Autochtones pour améliorer la méthodologie des données portant sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, ainsi que sur les personnes 2ELGBTQI+, par le biais du Programme d’initiatives liées aux données et à la recherche dirigées par des Autochtones. En tout, 19 projets de recherche de données dirigés par des Autochtones ont été approuvés dans le cadre de l’appel à propositions de 2021-2022. Les projets retenus permettront d’établir des distinctions qualitatives ou de mettre au point des indicateurs fondés sur l’identité, de combler les lacunes méthodologiques existantes pour les groupes mal desservis ou qui sont sous-représentés dans les données, ou de définir la notion de sécurité sous des angles autochtones.

En 2021-2022, Anciens Combattants Canada a collaboré avec l’Université du Manitoba pour étudier la prévalence des traumatismes sexuels militaires chez les hommes et les femmes membres des forces armées et les anciens combattants.

Pilier 1 : Prévenir la VFS

Il faut une action soutenue et persistante pour transformer les attitudes, les comportements et les systèmes qui alimentent la VFS. Une part importante du travail de prévention de la VFS vise à s’attaquer aux causes profondes et aux facteurs de risque de ce problème social complexe. Le soutien à la recherche, à la sensibilisation, à l’éducation et à d’autres activités pertinentes est essentiel pour jeter les bases de la prévention de la VFS dans toute une série de contextes - domestique, professionnel, scolaire.

En raison des répercussions persistantes de la pandémie de COVID-19, les activités menées au cours de la période couverte par le présent rapport ont encore mis l’accent sur des approches et des outils novateurs et efficaces pour prévenir la VFS, car les services sont encore difficilement accessibles en personne dans de nombreuses régions du pays.

Prévenir la VFS à l’endroit des jeunes et parmi les jeunes

L’Agence de la santé publique du Canada a soutenu 22 projets en vertu du volet « Promouvoir des relations saines et prévenir la violence dans les fréquentations chez les adolescents et les jeunes » de l’initiative Prévenir la violence fondée sur le sexe : perspective du milieu de la santé. Ces projets de recherche et d’intervention communautaires visaient à mettre en œuvre et à évaluer des programmes tenant compte des traumatismes qui aide les jeunes à acquérir des compétences pour tisser des relations saines, des connaissances sur la violence au sein des relations, et à informer les jeunes sur les facteurs sous-jacents qui contribuent à la VFS. Ces projets ont été mis en œuvre à plus de 69 endroits et s’adressent à des populations diverses, notamment à des personnes 2ELGBTQI+, des immigrantes et immigrants et des jeunes autochtones.

Les résultats provisoires de ces projets montrent que les personnes qui y ont participé ont amélioré leur capacité à distinguer les relations saines des relations malsaines et ont renforcé leurs compétences en matière de communication. En raison de la pandémie de COVID-19, ces projets ont été repensés pour prendre de nouvelles formes, surtout numériques, ce qui a contribué à l’émergence d’un corpus sur l’efficacité des programmes virtuels.

L’Agence a continué à soutenir la communauté de pratique PREVNet, qui est basée à l’Université Queen’s. En 2021-2022, PREVNet a organisé 14 réunions visant à renforcer les liens, 3 appels de partage des connaissances et 8 webinaires. PREVNet a également apporté un soutien individuel aux chefs de projet, créé des ressources et mené une enquête annuelle sur les besoins des membres. Les répondantes et répondants ont déclaré que la communauté de pratique les aidait à partager leurs connaissances et à résoudre des problèmes avec d’autres personnes dans leur domaine de prévention de la violence. Il leur était ainsi possible d’offrir de meilleurs services, d’accroître leurs capacités et de se sentir reliés à un réseau plus large.

L’Agence de la santé publique du Canada a également versé une aide au Centre pour l’éducation mondiale afin de créer le Guide de la fierté 2022 Stratégies des jeunes pour lutter contre la violence liée au genre dans nos écoles. Ce guide présente des stratégies pour lutter contre la VFS dans les écoles et traite des difficultés auxquelles se heurtent les jeunes 2ELGBTQI+ au Canada, notamment dans le contexte de la COVID-19.  Il explore également le rôle important que joue le personnel scolaire, y compris le corps enseignant, pour soutenir les élèves 2SLGBTQI+. De plus, il offre des conseils au personnel enseignant sur l’utilisation d’un langage inclusif et sur la façon de soutenir les élèves 2ELGBTQI+. En 2021-2022, et jusqu’en 2022-2023, dans le cadre des activités du projet, pour éclairer l’élaboration du Guide, le Centre pour l’éducation mondiale a invité des jeunes 2ELGBTQI+ des différentes régions du pays à participer à un conseil consultatif des jeunes et à des communautés nationales participatives.

Sécurité publique Canada et Femmes et égalité des genres Canada ont continué à soutenir le Ruban blanc, le plus grand mouvement mondial d’hommes et de garçons œuvrant pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles, en faisant la promotion de l’égalité entre les sexes, des relations saines et d’une nouvelle vision de la masculinité. Le projet, intitulé Prévenir l’exploitation sexuelle: Répondre au besoin critique, comprend l’élaboration de ressources et la tenue d’ateliers dans les écoles afin de sensibiliser les jeunes aux dangers de l’exploitation sexuelle en ligne.  Le projet prévoit également l’élaboration de ressources et de matériel d’atelier adaptés à la culture des communautés autochtones et noires.

Prévenir la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire

Ces dernières années, un important débat sur la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire a vu le jour. Bien qu’elle soit largement sous-déclarée, la VFS est courante dans les établissements d’enseignement postsecondaire au Canada et touche de manière disproportionnée les jeunes femmes :

Grâce à des fonds qui lui étaient consacrés dans le budget de 2018, Femmes et Égalité des Genres Canada, par l’intermédiaire de son Programme de promotion de la femme, a soutenu l’élaboration d’approches globales et durables pour prévenir et traiter la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire au Canada. Le Ministère a également offert un soutien sectoriel à l’échelle nationale, et a renforcé et mis à profit les initiatives existantes pour lutter contre la VFS dans ces contextes. Cela comprend le financement de Possibility Seeds (en anglais seulement), un cabinet de conseil en changement social dont les services ont été retenus pour travailler avec des organisations clés de la société civile et formuler des recommandations dans le cadre de deux projets. Le premier projet a débuté en 2019-2020 et s’est terminé en 2021-2022, tandis que le second projet a commencé en 2021-2022 et repose sur les activités du premier. 

En 2021-2022, le Centre de connaissances de Courage d’agir a vu le jour, ce qui fait partie des grandes réalisations de cet exercice. Ce centre propose des boîtes à outils gratuites, produites en collaboration par plus de 150 spécialistes des quatre coins du pays, notamment des leaders étudiants, des victimes et des personnes ayant survécu à la VFS, des travailleuses et travailleurs de première ligne, des expertes et experts juridiques, des dirigeantes et dirigeants de syndicats, ainsi que des membres du corps enseignant et d’autres membres du personnel d’établissements d’enseignement postsecondaire, y compris le personnel administratif. De plus, des séances nationales de partage des compétences ont été tenues virtuellement de janvier à août 2021 et a permis à 10 communautés de pratique de partager leurs outils et boîtes à outils respectifs sur la VFS, notamment des questions comme le soutien et les interventions, l’éducation et le traitement des plaintes.

Prévenir et contrer la maltraitance dans le sport

Au sujet de la maltraitance dans le sport

Le gouvernement du Canada s’est engagé à faire en sorte que, au Canada, toutes les personnes participant à un sport bénéficient d’un environnement sportif sûr et inclusif, exempt de toute forme de maltraitance, y compris le harcèlement, les abus et la discrimination. Comme le définit le Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport, les mauvais traitements dans le sport comprennent plusieurs éléments de la VFS, entre autres, les mauvais traitements sexuels, tels que les attouchements non consensuels de nature sexuelle, l’agression sexuelle, le fait de forcer ou de contraindre une personne à des actes sexuels, l’attentat à la pudeur, la distribution non consensuelle d’images intimes, et le harcèlement sexuel.

L’exercice 2021-2022 marquait la troisième année d’un investissement prévu sur cinq ans dans le budget de 2019 et visant à aider les organismes de sport financés par le gouvernement fédéral à rendre le sport accessible, éthique, équitable, sûr et inclusif. Sport Canada a financé plus de 90 organismes sportifs nationaux pour qu’ils répondent à plusieurs exigences visant à rendre le sport plus sûr et plus inclusif, notamment : offrir un accès à un mécanisme de plainte par un tiers indépendant; offrir une formation obligatoire sur le harcèlement, les mauvais traitements et la discrimination à leurs membres à l’échelle nationale, y compris les  entraîneuses et entraîneurs, les athlètes, les membres du conseil d’administration, le personnel de l’entreprise et les dirigeantes et dirigeants; et renforcer les politiques et les processus internes pour s’aligner sur le Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport. Ce Code offre à la communauté sportive canadienne un outil fondamental et important pour prévenir et répondre efficacement aux mauvais traitements dans le sport, y compris la VFS.

Sport Canada a également aidé l’Association canadienne des entraîneurs à mettre sur pied et à diriger le groupe de travail sur la formation obligatoire en matière de sécurité dans le sport. Ce groupe est composé d’athlètes, de dirigeantes et dirigeants de la communauté sportive nationale, de  représentantes et représentants des entraîneuses et entraîneurs, provinciaux et territoriaux, de victimes et de survivantes et survivants de mauvais traitements et d’experts en matière de protection de l’enfance. Le groupe de travail a fourni des conseils d’experts au sujet de l’élaboration et de l’application de normes minimales en matière de formation à la sécurité dans le sport. On veut ainsi faire en sorte que la formation contribue efficacement à la prévention et à la prise en charge des mauvais traitements au sein du système sportif national.

En mars 2022, la ministre des Sports a organisé une table ronde d’urgence sur la sécurité dans le sport avec les dirigeantes et dirigeants du milieu du sport canadien et les représentantes et représentants des athlètes pour aborder la crise de la sécurité dans le sport au Canada.

Offrir des services de prévention aux personnes risquant de commettre des infractions

En 2021-2022, Sécurité publique Canada a continué de soutenir le Centre de toxicomanie et de santé mentale pour la deuxième phase du programme Parler pour changer, qui offre une aide anonyme (accessible par téléphone, clavardage ou courriel) aux personnes préoccupées par leur attirance sexuelle pour les enfants ou qui craignent de commettre des infractions en ligne ou hors ligne à l’égard d’un enfant. Au moyen de services anonymes et non anonymes s’adressant aux jeunes et aux adultes susceptibles de commettre des infractions sexuelles en ligne ou hors ligne impliquant des enfants, ce programme permet de créer des environnements plus sûrs pour les enfants au Canada.

Prévenir la violence à l’égard des femmes, des filles et des personnes LGBTQI+ autochtones

Le Rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et le rapport Metis Perspectives of Missing and Murdered Indigenous Women, Girls and LGBTQ2S+ People [Perspectives métisses sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées] ont mis en évidence une crise nationale de la VFS subie par les femmes, les filles et les personnes LGBTQI+ autochtones, qui a été exacerbée par la pandémie de COVID-19. En réponse au Rapport final de l’Enquête nationale, le Plan d’action national pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQIA+ autochtones disparues et assassinées et la Voie fédérale concernant les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées ont été lancés en juin 2021. Le Plan d’action national est un document en évolution. Il répond à la nécessité d’agir dans l’immédiat et à long terme, pour susciter au fil du temps des changements transformateurs.

Le budget de 2021 prévoyait verser à Femmes et Égalité des genres Canada la somme de 55 millions de dollars sur cinq ans (à compter de 2021-2022), pour que le Ministère puisse aider les femmes autochtones et les organismes 2ELGBTQI+ à offrir des programmes de prévention de la VFS. Le ministère a lancé un appel à propositions, qui a pris fin en mars 2022. Certains projets approuvés ont débuté en 2021-2022. D’autres commenceront en 2022-2023.

Toujours dans le contexte du budget de 2021, dès l’exercice 2021-2022, Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a reçu la somme de 36,3 millions de dollars sur cinq ans, et 8,6 millions de dollars en continu, pour soutenir les organismes de femmes autochtones et de personnes 2ELGBTQI+. Ce ministère a lancé un appel de propositions visant à renforcer la capacité des organismes à effectuer des consultations à l’échelle communautaire et à collaborer avec tous les ordres de gouvernement au Canada, ainsi qu’à faire entendre leurs voix et leurs points de vue dans le cadre de l’élaboration des politiques, des programmes et des lois. Les projets approuvés débuteront en 2022-2023.

Au cours de l’exercice 2021-2022, Ressources naturelles Canada a offert une formation à environ 5 000 fonctionnaires dans le cadre de son programme de formation et d’apprentissage du Cercle des nations. Le Cercle des nations vise à aider le personnel de Ressources naturelles Canada à acquérir les connaissances, les aptitudes et les compétences culturelles nécessaires pour faire progresser à grands pas la réconciliation, notamment en témoignant du vécu des femmes autochtones et des personnes 2SLGBTQI+.  La programmation réalisée en 2021-2022 comprenait des événements axés sur les expériences des femmes autochtones, notamment deux tables rondes à l’occasion de la Journée internationale des femmes et l’exposé d’une autrice autochtone parlant de son expérience du secteur minier pendant la Semaine minière. En outre, lors de la Journée internationale des femmes dans le secteur minier, un groupe de femmes autochtones ayant travaillé dans le secteur minier au Canada et dans le monde entier ont également parlé de leur vécu.

Agrandissement du réseau d’oléoducs de Trans Mountain

En 2017, Ressources naturelles Canada a collaboré avec des partenaires autochtones et fédéraux pour créer le Comité consultatif et de surveillance autochtone pour le projet d’agrandissement du réseau de Trans Mountain et le pipeline existant, qui vise à servir les 129 communautés autochtones qui pourraient être touchées par le projet d’agrandissement de Trans Mountain et l’oléoduc existant.

En 2021-2022, le Comité, ainsi que des représentantes et représentants des communautés autochtones, des régulateurs fédéraux et Trans Mountain ont élaboré ensemble trois projets pilotes visant à effectuer un suivi socio-économique sur le terrain. On voulait ainsi que les Autochtones puissent resserrer le suivi et la gestion des risques et des effets du projet associés aux cinq camps de travail du projet de Trans Mountain, en Colombie-Britannique, et à l’afflux important de travailleuses et travailleurs hébergés dans des logis temporaires dans la région de Yellowhead, en Alberta.  Parmi les exemples de priorités qui s’alignent sur le Rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, citons l’accès sécurisé aux sites traditionnels de récolte et de chasse, le coût et la disponibilité des loyers et la sécurité des travailleuses et travailleurs autochtones lorsqu’ils sont éloignés de leur communauté d’origine.

Prévenir la violence familiale

Au Canada, la violence familiale est fortement genrée. En 2019, 79 % des personnes qui ont signalé à la police des cas de violence entre partenaires intimes étaient des femmes. On comptait 20 682 affaires familiales actives devant les tribunaux civils, avec au moins une demande d’ordonnance de protection civile familiale. Dans 2 % de ces cas, des questions relatives à la sécurité d’un enfant étaient également en jeu. En 2018, selon la police, dans les cas de violence familiale contre des enfants âgés de 17 ans et moins, les taux étaient considérablement plus élevés pour les filles (383 par 100 000 habitants) que pour les garçons (242 pour 100 000 habitants). Les taux d’agressions sexuelles perpétrées par un membre de la famille contre des filles étaient presque cinq fois plus élevés que ceux contre des garçons (170 contre 37 pour 100 000 habitants, respectivement), tandis que les taux d’agressions physiques perpétrées par un membre de la famille étaient similaires pour les filles et les garçons (167 contre 171)Note de bas de page 5 .

Les expériences négatives vécues pendant l’enfance, notamment les mauvais traitements physiques et sexuels, une éducation parentale sévère et le fait d’être témoin de violence à la maison, peuvent considérablement augmenter la probabilité de subir des violences à l’âge adulte. Les femmes qui ont subi des abus pendant leur enfance sont quatre fois plus susceptibles d’être victimes de violence à l’âge adulte que celles qui n’en ont pas subi (contre deux fois plus pour les hommes)Note de bas de page 6 .

Initiative de lutte contre la violence familiale

Dirigée par l’Agence de la santé publique du Canada, l’Initiative de lutte contre la violence familiale est, depuis 1988, le principal forum de collaboration du gouvernement fédéral en matière de lutte contre la violence familiale. L’Initiative, qui réunit 12 ministères et organismes du gouvernement fédéral, soutient les programmes de prévention et vise à améliorer la réponse du système judiciaire à la violence familiale et à la violence entre partenaires intimes. Elle appuie également des projets dont l’objectif est de sensibiliser le public à cette question et de l’inviter à participer à l’élaboration de solutions. L’Initiative de lutte contre la violence familiale et la Stratégie fédérale sur la VFS sont complémentaires et donnent lieu à une collaboration sur de nombreuses questions qui se chevauchent. C’est pour cette raison que les rapports sur l’Initiative sont intégrés aux rapports annuels de la Stratégie fédérale sur la VFS.

Pendant la pandémie de COVID-19, l’Agence de la santé publique du Canada s’est efforcée de financer de nouveaux projets dans le cadre du programme Prévenir et contrer la violence familiale : La perspective du milieu de la santé, qui visait à mettre en œuvre et à tester des programmes de santé destinés à prévenir la violence familiale et à améliorer l’état de santé des personnes ayant survécu à la violence familiale, notamment la maltraitance des enfants, la violence entre partenaires intimes et la maltraitance des personnes âgées. Dans la foulée d’un appel à propositions ouvert, l’Agence a recommandé de soutenir 21 nouveaux projets. L’Agence s’est également engagée auprès des organisations de la société civile concernées à concevoir des sollicitations ciblées relatives aux populations 2ELGBTQI+, à la maltraitance des personnes âgées et au renforcement des capacités liées à la maltraitance et la protection des enfants.

En outre, l’Agence de la santé publique du Canada a soutenu trois programmes de prévention de la maltraitance des enfants en vertu de l’initiative Prévenir la violence fondée sur le sexe : perspective du milieu de la santé. Les trois programmes en question offrent et testent des programmes novateurs de soutien aux parents. Ces programmes favorisent des relations familiales saines et visent à prévenir la maltraitance des enfants. Ensemble, ils ont touché 847 participants, dont des parents, des enfants et des prestataires de services de garde d’enfants, et ont permis de produire 89 nouveaux outils de connaissance et 70 événements axés sur l’acquisition de connaissance, tels que des webinaires, des présentations de conférences et des ateliers. Par exemple, avec le soutien de l’Agence, le Centre d’expertise Marie-Vincent a été en mesure d’offrir le Programme Lanterne, un programme virtuel de prévention de la violence sexuelle pour les enfants âgés de 0 à 5 ans, ce qui est essentiel pour atteindre un plus grand nombre de professionnelles et professionnels.

Prévention de la VFS dans l’armée

Chaque année, les services aux familles des militaires du ministère de la Défense nationale organisent la campagne Relations saines, une initiative d’éducation et de prévention destinée aux militaires et à leurs familles. En 2021-2022, la campagne dans les médias sociaux a touché plus de 87 000 personnes et obtenu plus de 110 000 impressions. Elle a permis d’offrir des ressources et des conseils à celles et ceux qui peuvent être confrontés à des difficultés et partagé des histoires inspirantes de familles militaires qui ont réussi à surmonter des difficultés similaires.

D’autres actions du ministère de la Défense nationale visant à soutenir la communauté de la Défense, y compris les victimes d’inconduite sexuelle et personnes qui y ont survécu, sont décrites ci-dessous dans les sections des piliers 2 et 3. 

Prévenir le harcèlement et la discrimination sur le lieu de travail

Comme le souligne une étude de Statistique Canada publiée en août 2021, 34 % des femmes ont déclaré avoir subi au moins un type de harcèlement dans leur établissement d’enseignement postsecondaire (contre 22 % des hommes). L’étude a également révélé que les personnes handicapées, les autochtones et les personnes appartenant à des minorités sexuelles courent un risque plus élevé de harcèlementNote de bas de page 7 .

Depuis 2019, le gouvernement du Canada a investi 3,5 millions de dollars par an dans des projets qui contribuent à créer des lieux de travail plus sûrs pour les employées et employés sous réglementation fédérale. Par l’entremise du Fonds pour la prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail, Emploi et Développement social Canada a financé des organismes partenaires afin qu’ils élaborent conjointement des outils et des ressources propres au secteur qui traitent de ces questions liées au milieu de travail. Ces projets aideront les lieux de travail à se conformer au Règlement sur la prévention du harcèlement et de la violence dans le lieu de travail et à la législation, en vigueur depuis janvier 2021, et visant à protéger les employées et employés contre le harcèlement et la violence dans les lieux de travail sous réglementation fédérale.

Prévenir l’intimidation et la cyberintimidation

Au cours de la période de référence, Sécurité publique Canada a poursuivi ses activités dans le cadre de la campagne de sensibilisation à la cyberintimidation à l’aide d’un contenu mensuel dans les médias sociaux et a organisé une table ronde sur les dangers en ligne à l’intention du personnel soignant. Il a été question de cyberintimidation et d’exploitation sexuelle des enfants en ligne.

Le Ministère a également continué à soutenir des projets visant à prévenir l’intimidation et la cyberintimidation :

Les projets menés à Saskatoon et à Halifax sont en cours d’évaluation afin de déterminer ce qui fonctionne bien en matière de prévention et de lutte contre l’intimidation et la cyberintimidation.

Dans le cadre du projet Soutenir la préparation des communautés, le Ministère a soutenu trois initiatives — dont une de prévention par les pairs, à Montréal; une autre à l’Île-du-Prince-Édouard, visant à sensibiliser le public à la cyberviolence sexualisée et à la cyberintimidation, et enfin une dernière dans l’ouest de l’Ontario, afin de prévenir l’intimidation.

En 2021-2022, en vertu du Programme de contributions en matière de citoyenneté numérique, Patrimoine canadien a financé plusieurs projets visant à mieux comprendre les mécanismes de création et de diffusion de la désinformation, ainsi que des activités visant à renforcer la capacité du public à consommer le contenu en ligne avec un recul critique. L’un des projets financés dans le cadre de cette initiative — qui est destinée à la population canadienne, et surtout aux femmes et aux personnes présentant une diversité sexuelle et de genre — est mené par l’organisme Les 3 sex*. Il vise à mieux définir la sextorsion, à atténuer ses conséquences négatives et à promouvoir une culture du consentement en ligne.

Prévenir et combattre la traite des personnes

La traite des personnes consiste à recruter, transporter ou héberger des personnes à des fins d’exploitation, souvent à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé. Il s’agit d’un type de criminalité répandue, qui prend plusieurs formes, mais qui touche surtout les femmes et les jeunes filles. Les responsables de la traite des personnes profitent de la vulnérabilité d’une personne, causées par des facteurs tels que la pauvreté, le sexisme, le racisme, l’inégalité salariale et le manque d’éducation, de soutien social et de possibilités d’emploi.

La Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes 2019-2024 est le principal cadre du gouvernement du Canada pour lutter contre la traite des personnes et complète les efforts fédéraux déployés en vertu de la Stratégie fédérale sur la VFS. Dirigée par Sécurité publique Canada, cette stratégie prévoit le financement d’initiatives de lutte contre la traite à l’Agence des services frontaliers du Canada, au Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada, à Services publics et Approvisionnement Canada, à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, et à Femmes et égalité des genres Canada.

Consultez la Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes 2019-2024 pour plus de renseignements. Pour avoir accès au Rapport annuel de 2020-2021 visitez la Stratégie nationale de lutte contre la traite de personnes du Canada - Rapport Annuel de 2020-2021 sur les progrès. Le Rapport annuel de 2022-2023 sur les progrès de la Stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes est en cours d’élaboration.

Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes

Un service confidentiel et multilingue offert en tout temps.

Pour obtenir de l’aide, il suffit de composer le 1-833-900-1010.

Pilier 2 : Soutenir les personnes victimes et survivantes et leurs familles

Les partenaires de la Stratégie fédérale sur la VFS travaillent avec une série de groupes, y compris des organisations de la société civile du secteur de la VFS, pour soutenir les personnes victimes et survivantes de la VFS, ainsi que leurs familles. Ils utilisent des approches fondées sur les traumatismes et la violence qui se concentrent sur les personnes victimes et survivantes. 

Alors que les effets de la pandémie de COVID-19 se faisaient encore sentir en 2021-2022, on a maintenu le cap sur l’élaboration de politiques plus réactives et sur la nécessité de rendre les programmes accessibles aux personnes victimes et survivantes et aux personnes exposées à la VFS.

Apporter un soutien lors d’une crise sanitaire sans précédent  

Les lignes d’assistance téléphonique en cas de crise sont un service de soutien crucial pour les personnes victimes et survivantes de la VFS. Elles constituent une bouée de sauvetage pour les personnes dans le besoin. Le budget de 2021 a prévu 30 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2021-2022, pour Femmes et égalité des genres Canada afin de soutenir les lignes d’assistance téléphonique en cas de crise qui ont enregistré une augmentation du nombre d’appels pendant la pandémie de COVID-19. Versés par l’intermédiaire du Programme de promotion de la femme du Ministère, ces fonds aideront les lignes d’écoute à répondre aux besoins urgents d’un plus grand nombre de personnes et leur permettront d’offrir des services, des ressources et un soutien plus solides pour prévenir l’escalade de la VFS.

Le Programme de promotion de la femme a administré la somme supplémentaire de 300 millions de dollars pour offrir un soutien d’urgence aux refuges et aux centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle, ainsi qu’aux organismes offrant un soutien vital aux personnes victimes de VFS. Entre avril 2020 et mars 2022, sur ce montant, le ministère a distribué plus de 140 millions de dollars à 1 320 organismes, notamment des refuges pour femmes, des centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles et d’autres organismes offrant des services et un soutien essentiels, voire vitaux. Grâce à ce financement, plus de 1,3 million de personnes ont eu un endroit vers lequel se tourner, plus de 450 organismes ont pu embaucher du personnel et près de 550 organismes ont pu prolonger les quarts de travail de leurs effectifs pour répondre à la demande accrue de services.

Financement des organisations de la société civile œuvrant dans le secteur de la VFS

En 2021-2022, le Programme de financement de la lutte contre la VFS de Femmes et égalité des genres Canada a investi 85 millions de dollars dans plus de 135 projets. Cela comprend plus de 60 projets qui visent à mettre au point et à tester des pratiques prometteuses visant à soutenir les personnes victimes et survivantes de la VFS et leurs familles. Près de 45 % de ces projets s’adressent aux populations autochtones, et près de la moitié concernent des formes multiples de VFS, telles que la violence entre partenaires intimes et la violence sexuelle. En outre, 72 autres projets ont été approuvés en 2021-2022, la plupart d’entre eux étant axés sur la prévention de la VFS. Plus d’un tiers de ces projets avaient pour objectif de mobiliser des hommes et des garçons pour lutter contre les normes de genre néfastes et faire progresser l’égalité entre les genres.

Formation des prestataires de services

Dans le secteur de l’établissement, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada appuie toujours la mise en œuvre d’une approche coordonnée en matière de VFS grâce à son Projet de stratégie pour le secteur de l’établissement contre la violence fondée sur le genre. Ce projet vise à accroître la capacité des travailleuses et travailleurs de première ligne du secteur de l’établissement, ainsi qu’à améliorer les services axés sur le lieu pour les personnes nouvellement arrivées et les réfugiées et réfugiés. Établi en 2019, le Projet de stratégie pour le secteur de l’établissement est un partenariat entre les secteurs de l’établissement et de la lutte contre la violence. Il a permis d’élaborer des ressources relatives aux politiques et protocoles de VFS, et de mettre en place une formation adaptée à la culture et tenant compte des traumatismes.

Dans le cadre du Projet de stratégie pour le secteur de l’établissement, 51 personnes ont participé à une séance d’information. Un réseau de champions du secteur de l’établissement a été mis sur pied et compte environ 30 membres. De plus, de nombreux guides ont vu le jour. Les premiers résultats du projet indiquent que l’initiative a permis d’établir une base commune de connaissances pour les prestataires de services et d’accroître la collaboration entre les secteurs de l’établissement et de la lutte contre la violence, ainsi qu’entre les organismes. En outre, à la fin de l’année 2021-2022, environ 200 personnes travaillant dans le secteur de l’établissement avaient amélioré leurs connaissances en matière de VFS grâce à une formation bilingue offerte en ligne, Ponts vers la sécurité. Les  participantes et participants ont indiqué partager ces ressources au sein de leurs réseaux élargis.

De plus, L’Agence de la santé publique du Canada finance des projets qui visent à prévenir la VFS et ses répercussions sous l’angle de la santé publique. Il s’agit notamment d’initiatives offrant la formation, les ressources et le soutien nécessaires aux professionnelles et professionnels de la santé et aux autres prestataires de services pour les aider à reconnaître et prévenir la VFS, et à intervenir en toute sécurité à l’aide d’approches tenant compte des traumatismes et de la violence vécus. En 2021-2022, l’Agence a soutenu neuf projets qui ont aidé les prestataires de services à agir avec plus de confiance au moment d’offrir des services tenant compte des traumatismes et de la violence et de répondre aux expériences de leur clientèle en matière de VFS. Projets financés :

  • Phase 2 du programme Being Trauma Aware (en anglais seulement), du Luna Child and Youth Advocacy Centre, un cours gratuit en ligne destiné aux prestataires de services travaillant avec les enfants et les jeunes, tels que les travailleuses et travailleurs sociaux, les enseignantes et enseignants, les médecins, etc. Au cours de la période couverte par le rapport, le programme a attiré 4 263 nouvelles personnes, dont la grande majorité (85 %) n’avait jamais reçu de formation formelle sur les traumatismes et la violence.
  • Le programme de prévention de la VFS dans le sport de l’Association canadienne des entraîneuses et entraîneurs . L’Association a collaboré avec l’Université de Toronto pour créer un module d’apprentissage en ligne et une boîte à outils qui aident les entraîneuses et entraîneurs et d’autres acteurs du milieu du sport à reconnaître la VFS dans les sports d’équipe et à y réagir rapidement. À la fin de l’exercice 2021-2022, le programme avait touché 2 486 entraîneuses et entraîneurs et autres adultes travaillant dans les sports pour enfants.

Aide aux femmes, aux filles et aux membres 2ELGBTQI+ autochtones

Création du Secrétariat des femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQIA+ autochtones disparues et assassinées

Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a alloué des fonds pour établir un secrétariat permanent des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées et des personnes 2SLGBTQI+. Ce secrétariat sera chargé de coordonner les efforts pour répondre à la tragédie actuelle des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées et des personnes 2SLGBTQI+ dans l’ensemble du gouvernement fédéral. En outre, le secrétariat continuera à rassembler des partenaires pour faire progresser Voie fédérale concernant les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées et Plan d’action national 2021 pour les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées, en plus de soutenir le travail de mise en œuvre connexe sur ces questions.

En 2021-2022, le ministère des Relations avec les Autochtones et des Affaires du Nord a lancé le programme Espaces culturels dans les communautés autochtones, qui finance des communautés autochtones pour les aider à rétablir et à revitaliser les espaces culturels. Le gouvernement du Canada a ainsi soutenu des projets de construction et de revitalisation, notamment des maisons longues, des pavillons pour femmes, des terrains de pow-wow, des parcs patrimoniaux, des centres culturels et des installations destinées à accueillir les cérémonies et les enseignements culturels.

Dans le cadre Voie fédérale concernant les femmes, les filles et les personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones disparues et assassinées, ce programme de contribution investit dans des espaces destinés à des activités culturelles qui donnent la priorité aux voix des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQI+ autochtones. Il vise à promouvoir les cultures et les identités autochtones et à favoriser la création de communautés sûres et sécurisées pour les femmes, les filles et les personnes 2SLGBTQI+ autochtones; et à soutenir les communautés autochtones dans la promotion de l’autodétermination, notamment en s’attaquant aux causes profondes de la violence à l’égard des femmes, des filles et des personnes 2SLGBTQI+ autochtones.

L’appel de propositions de 2021 a été accueilli avec enthousiasme puisqu’il a donné lieu à 340 propositions. Des investissements précoces ont été réalisés dans 13 projets dirigés par des Autochtones et 8 350 588 $ ont été déboursés en 2021-2022.

Services autochtones Canada a continué de financer la prestation de services de bien-être mental tenant compte des traumatismes aux personnes survivantes, aux membres des familles et aux autres personnes touchées par la crise actuelle des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées. Ces services comprennent un soutien culturel (personnes aînées, détentrices et détenteurs du savoir et guérisseuses et guérisseurs traditionnels), un soutien émotionnel (agentes et agents de santé communautaires et pairs formés), services de counseling (psychologues et travailleuses et travailleurs sociaux) et à une aide pour couvrir les frais de transport afin d’accéder à certains services. Toute personne admissible a accès à ces services, indépendamment de son statut autochtone ou de son lieu de résidence.

Au cours de la période visée par le rapport, le ministère des Relations avec les Autochtones et des Affaires du Nord a également lancé le Programme de soutien au bien-être des familles et des survivantes et des survivants des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ disparues et assassinées. Dans le cadre de ce programme, en 2021-2022, 19 organismes autochtones ont reçu un financement afin de réaliser des projets qui offrent des activités, des programmes et des services de guérison et de bien-être dans l’optique d’aider les familles et les personnes survivantes à cheminer sur la voie de la guérison.

Soutenir les personnes victimes et survivantes de l’exploitation et des abus sexuels des enfants

Sécurité publique Canada soutient le Projet Arachnid du Centre canadien de protection de l’enfance (C3P), un moteur de recherche qui détecte le matériel pédopornographique et envoie des demandes de suppression aux fournisseurs de services. Grâce à son service de notification, le C3P s’efforce d’inciter les fournisseurs d’hébergement à retirer les contenus signalés dans un délai de 24 heures. Entre avril 2021 et mars 2022, le Projet Arachnid a envoyé 4 479 666 demandes de suppression aux fournisseurs de services et 680 sociétés ont reçu des avis. En 2021-2022, 18 166 signalements ont été traités par le public et 4 338 206 signalements sont liés au projet Arachnid. En 2021-2022, le projet Arachnid a détecté en moyenne 666 000 images suspectes uniques par mois.

Soutenir les victimes et survivantes et survivants de mauvais traitements dans le sport

Sport Canada a annoncé que le Centre de règlement des différends sportifs du Canada avait été choisi pour superviser la mise en œuvre du de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport au sein des organismes de sport financés par le gouvernement fédéral. Ce centre a été choisi à la suite des recommandations d’un comité composé d’athlètes, de représentantes et représentants du sport canadien et d’expertes et d’experts en protection de l’enfance et en prévention des abus.

Soutenir les militaires, les employées et employés de la défense, les familles et les anciens combattants

Grâce à un engagement de 236,2 millions de dollars sur cinq ans, et 33,5 millions de dollars par la suite, le budget de 2021 a réitéré l’engagement du gouvernement à lutter contre l’inconduite sexuelle et la VFS dans les Forces armées canadiennes. Cela comprend un investissement de 59,7 millions de dollars sur cinq ans pour étendre les services de soutien offerts par le Centre de soutien et de ressources sur l’inconduite sexuelle. L’élargissement des services met l’accent sur cinq domaines clés, à savoir :

Des informations sur les actions menées dans chacun de ces domaines sont disponibles dans le Rapport annuel 2021-2022 du Centre d’intervention en cas d’inconduite sexuelle de 2021-2022.

En outre, les services aux familles des militaires du ministère de la Défense ont financé les centres de ressources pour les familles des militaires et les équipes consultatives sur la violence familiale dans les collectivités locales afin d’organiser des activités, des événements et de la formation liés à la VFS à l’intention des militaires et de leurs familles, et de fournir une formation aux professionnelles et professionnels les qui offrent un soutien. En 2021-2022, un montant total de 372 000 $ a été alloué à ces initiatives communautaires.

Les services aux familles des militaires ont continué à soutenir la communauté de pratique sur la VFS, un collectif de 285 professionnelles et professionnels les qui soutiennent les militaires et leurs familles. La communauté de pratique sur la VFS a diffusé des mises à jour mensuelles par courriel qui comprenaient les recherches, les ressources et les formations les plus récentes sur la VFS et la violence familiale. En outre, la communauté de pratique a organisé sept webinaires de formation en ligne à ses membres.

Les services aux familles des militaires ont lancé le programme Violence exercée par un et une partenaire intime : Soutien des amies et amis qui vivent des relations malsaines. Ce cours propose des ressources utiles et des exemples sur la manière d’avoir une conversation de soutien avec une personne susceptible de vivre une relation malsaine ou violente. En 2021-2022, le cours a été consulté 780 fois en anglais et en français.

Soutenir les populations au moyen du logement et des refuges

L’itinérance est un facteur de risque clé de la VFS. Pour que les personnes victimes et survivantes de la VFS puissent quitter des situations de violence, elles doivent avoir accès à des refuges, à des logements de transition et à des mesures de soutien, ainsi qu’à des logements abordables à long terme.

Lancée en 2017 par le gouvernement du Canada, la Stratégie nationale sur le logement vise à consacrer 33 % de son budget, et un minimum de 25 %, à la satisfaction des besoins particuliers des femmes et des enfants.

Pour favoriser la construction, la réparation et les coûts d’exploitation d’environ 560 logements de transition et de refuges pour les femmes et les enfants qui fuient des situations de violence, le budget de 2021 a alloué 250 millions de dollars au Fonds national de co-investissement pour le logement, qui est administré par la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Le budget de 2021 a également octroyé un montant supplémentaire de 1,5 milliard de dollars à l’Initiative pour la création rapide de logements, ce qui s’ajoute à la somme d’un milliard de dollars prévue dans l’Énoncé économique de l’automne 2020. Ces investissements s’adressent aux personnes et aux populations en situation de vulnérabilité qui ont besoin d’un logement adéquat de toute urgence, à un prix abordable. Il s’agit d’une question prioritaire dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement. Le budget 2021 a également prévu 315,4 millions de dollars sur sept ans, à compter de 2021-2022, par l’intermédiaire de l’Allocation canadienne pour le logement, pour augmenter l’aide financière directe aux femmes et aux enfants à faible revenu qui fuient des situations de violence, afin de les aider à payer un loyer.

Infrastructure Canada a poursuivi ses activités dans le cadre de Vers un chez-soi: la stratégie canadienne de lutte contre l’itinérance, ce qui représente un investissement de près de 4 milliards de dollars sur neuf ans depuis son lancement, en avril 2019. Le programme Vers un chez-soi donne aux organismes la souplesse nécessaire pour répondre aux priorités locales en investissant dans une gamme d’interventions, y compris la prévention de l’itinérance et les programmes conçus pour répondre aux besoins des populations à risque.

Vers un chez-soi comprend les quatre volets régionaux ci-dessous, qui apportent un soutien aux personnes et aux familles présentant un risque imminent d’itinérance et placent les personnes et les familles itinérantes dans des logements plus stables : Communautés désignées (centres urbains); Itinérance dans les communautés rurales et éloignées; Itinérance chez les Autochtones, et Itinérance dans les territoires. En outre, en vertu du volet Approches fondées sur les distinctions, mis en œuvre à l’échelle nationale, des fonds sont accordés à des partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, y compris les détenteurs de traités modernes, afin de respecter les droits, les intérêts et les circonstances uniques des personnes et des familles des Premières Nations, des Inuits et des Métis qui sont sans abri ou qui risquent de le devenir. Enfin, le volet Capacité communautaire et innovation finance des projets adoptant des approches novatrices pour lutter contre l’itinérance, ce qui comprend le renforcement des capacités, l’innovation et la recherche. Les bénéficiaires de fonds régionaux peuvent également recevoir des fonds pour soutenir la mise en œuvre d’un système d’accès coordonné.

En 2021-2022, la Société canadienne d’hypothèques et de logement et Services autochtones Canada ont collaboré avec des partenaires autochtones pour élaborer une stratégie globale de prévention de la violence visant à élargir les mesures de soutien adaptées à la culture à l’intention des femmes autochtones, de leurs enfants et des personnes 2ELGBTQI+ confrontées à la VFS. Grâce à un financement de plus de 724 millions de dollars prévu dans l’Énoncé économique de l’automne 2020, la stratégie comprend la construction de 38 nouveaux refuges et de 50 projets de logements de transition dans l’ensemble du Canada, y compris dans les zones urbaines et dans le Nord.

En juin 2021, dans le cadre de l’Initiative des refuges pour les femmes et les enfants autochtones, le gouvernement du Canada a annoncé qu’il consacrerait 85 millions de dollars (en plus du financement mentionné ci-dessus) à la construction de 12 refuges d’urgence. Ces refuges seront dirigés par des Autochtones. Ils offriront un accueil vital ainsi qu’un soutien et des services adaptés à la culture aux survivantes de la violence familiale pour les aider à se remettre des traumatismes subis, à accéder à des programmes et à vivre dans un environnement stable dans lequel elles pourront commencer à retrouver l’autonomie.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement et Services autochtones Canada ont collaboré avec des partenaires autochtones, notamment les personnes dirigeant des refuges et des spécialistes de la prévention de la violence, et ont demandé l’avis du comité de sélection dirigé par des autochtones pour choisir les 12 refuges.

En partenariat avec Services aux Autochtones Canada, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a commencé à octroyer de l’aide en vertu du Fonds d’infrastructure des communautés autochtones, qui consacrera 4,3 milliards de dollars sur quatre ans à des projets d’infrastructure prêts à être mis en œuvre et qui répondent à des besoins immédiats et aux priorités établies par les partenaires autochtones. Ce financement est mis à la disposition des communautés des Premières Nations, y compris celles qui ont conclu des traités modernes et des accords d’autonomie, ainsi que des communautés inuites et métisses. Il peut s’agir de financer des projets d’infrastructure tels que des installations d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, des installations sanitaires, des installations culturelles, des installations liées à l’énergie, des écoles, des logements, et d’autres initiatives.

Financer l’éducation préscolaire et la garde d’enfants

Les populations victimes d’inégalités socio-économiques (par exemple, la pauvreté, l’itinérance ou l’accès inéquitable aux soins de santé et aux services sociaux, tels que l’éducation préscolaire et la garde d’enfants) courent un plus grand risque d’être victimes de VFS. Un soutien accru pour réduire les inégalités socio-économiques peut contribuer à prévenir ou à briser le cycle de la VFS.

Dans son budget 2021, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement de 30 milliards de dollars sur cinq ans pour mettre en place, avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones, un système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Ce système vise à garantir à toutes les familles du Canada, quel que soit leur lieu de résidence, l’accès à un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants de grande qualité, abordable, flexible et inclusif, quel que soit leur lieu de résidence. Si l’on tient compte des investissements annoncés depuis 2015 dans le système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, cela signifie qu’à compter de 2025-2026, la somme d’au moins 9,2 milliards de dollars sera consacrée chaque année - et de façon permanente - au système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants et au système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants autochtones du Canada.

Des accords quinquennaux ont été conclus avec les 13 provinces et territoires, de 2021-2022 à 2025-2026, pour mettre en œuvre un système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. En vertu d’un tel système, d’ici 2025-2026, les parents paieront en moyenne 10 $ par jour pour toutes les places réglementées de garde d’enfants au Canada, en commençant par une réduction de 50 % des frais moyens pour les places réglementées du système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants d’ici à la fin de 2022. 

Pilier 3 : Un système judiciaire réactif

Le système judiciaire canadien est conçu pour être juste et équitable, mais il est souvent très difficile, voire traumatisant, de signaler la VFS à la police et de témoigner devant un tribunal. Cela est particulièrement vrai pour les personnes survivantes et victimes de la VFS qui sont Autochtones, racisés, membres d’une communauté 2ELGBTQI+, qui viennent d’arriver au Canada ou qui ont un handicap.

Les spécialistes, y compris les organismes du secteur de la VFS, plaident depuis longtemps pour que les personnes victimes et survivantes de la VFS puissent recevoir un meilleur soutien et soient mieux informées, et pour qu’elles puissent participer davantage au processus de justice pénale. Bien que des progrès aient été réalisés ces dernières années, il reste encore du travail à faire pour créer un système judiciaire plus réactif.

Offrir des ressources juridiques aux personnes victimes et survivantes

En 2021-2022, Justice Canada a lancé plusieurs initiatives visant à soutenir les personnes victimes et survivantes de la VFS.

Le budget 2021 prévoyait 48,75 millions de dollars sur cinq ans pour financer des projets de conseils juridiques indépendants et de représentation juridique à l’intention des victimes d’agression sexuelle et de violence entre partenaires intimes. Ces initiatives sont réalisées par les gouvernements provinciaux et territoriaux, les cliniques et associations juridiques et les organismes publics d’éducation et d’information juridiques :

Offrir des ressources juridiques aux familles

Le droit de la famille au Canada

Le droit de la famille est un domaine de compétence partagée entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires. Le gouvernement fédéral est responsable des lois concernant le mariage, le divorce et l’application des lois fédérales, tandis que les gouvernements provinciaux et territoriaux sont responsables de l’administration de la justice en plus du droit de la famille pour les couples séparés qui n’étaient pas mariés et les couples mariés qui se séparent et ne divorcent pas. 

Le gouvernement fédéral soutient la prestation de services de justice familiale aux familles vivant une séparation ou un divorce par l’intermédiaire du Fonds canadien de justice familiale. Il fournit une aide financière aux provinces et aux territoires et finance des organisations non gouvernementales et des particuliers pour des activités de justice familiale, telles que l’élaboration de ressources en matière de justice familiale et la sensibilisation aux questions de droit de la famille. L’objectif principal du Fonds canadien de justice familiale est d’améliorer l’accès à la justice, de promouvoir le bien-être des enfants et des familles et d’encourager l’adoption d’approches collaboratives pour résoudre les différends familiaux.

Le budget de 2021 a prévu investir la somme de 28,35 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir les efforts déployés par les provinces et les territoires en vue d’élargir la disponibilité des services de supervision financés par le gouvernement. Ces services de supervision sont liés à l’exercice du temps parental — c’est-à-dire le temps qu’un parent passe avec un enfant en cas de séparation et de divorce, en particulier lorsqu’il y a des inquiétudes au sujet de la sécurité d’un enfant ou d’un autre membre de la famille en raison de la violence familiale. En 2021-2022, Justice Canada a fourni des fonds à cinq provinces pour élargir la disponibilité des services de supervision financés par le gouvernement.

Grâce au financement de l’Initiative de lutte contre la violence familiale, Justice Canada soutient l’élaboration et la mise en œuvre d’outils et de stratégies visant à améliorer la réponse du système judiciaire à la violence familiale. Il finance également des projets qui sensibilisent le public et l’encouragent à participer à la lutte contre la violence familiale. En 2021-2022, trois nouveaux projets ont été financés pour renforcer la réponse du système judiciaire à la violence familiale et améliorer le soutien aux personnes victimes et survivantes. Les projets comprennent les activités suivantes :

Dans les cas où des problèmes de sécurité se posent pendant l’exercice du temps parental, offrir un environnement sûr, neutre et centré sur l’enfant.

En vertu du budget de 2021, 35 millions de dollars sur cinq ans sont également consacrés à Justice Canada pour financer des projets qui aident les victimes de violence entre partenaires intimes à accéder au système de justice familiale et à s’y retrouver, et qui améliorent les réponses du système judiciaire à cette forme de violence. Le Programme juridique de partenariats et d’innovation a annoncé un appel à propositions intitulé « Ressources supplémentaires pour les victimes de violence entre partenaires intimes impliquées dans le système de justice familiale ». Des projets, sélectionnés en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan, en Ontario et à l’Île-du-Prince-Édouard, favoriseront la mise en place de modèles nouveaux et élargis de travailleuses et travailleurs de soutien du tribunal de la famille, amélioreront la coordination entre les différentes parties du système judiciaire dans les cas de violence entre partenaires intimes et feront la promotion d’outils permettant de repérer la violence entre partenaires intimes dans les cas liés au droit de la famille.

En partenariat avec l’Agence de la santé publique du Canada et Femmes et égalité des sexes Canada, en janvier 2022, Justice Canada a lancé la Trousse d’outils AIDE à l’intention des conseillères et conseillers juridiques en droit de la famille. Cette trousse offre des conseils pratiques aux conseillères et conseillers juridiques pour les aider à repérer la violence familiale et à traiter ces dossiers. L’approche AIDE repose sur des recherches, aussi bien nouvelles qu’existantes, sur la violence familiale dans le contexte du droit de la famille, sur les pratiques et les besoins actuels des conseillères et conseillers juridiques, et sur les besoins des clients du droit de la famille qui ont été victimes de violence familiale. Des organisations de la société civile de partout au Canada ont contribué à l’élaboration de cette trousse à outils, notamment des spécialistes du droit de la famille et de la violence familiale, des conseillères et conseillers juridiques et des prestataires de services de première ligne.

Offrir une assistance juridique indépendante aux membres de la communauté de la Défense

Comme mentionné brièvement le pilier 2, le Centre de ressources et de soutien sur l’’inconduite sexuelle du ministère de la Défense a commencé à élaborer un programme d’assistance juridique indépendant qui offrira de l’information, des conseils et une représentation juridiques gratuits et indépendants aux membres actifs et ex-membres de la communauté de la Défense qui ont été victimes d’inconduite sexuelle.

Le programme facilitera l’accès à l’aide juridique, ce qui contribuera à atténuer certaines des difficultés rencontrées lors du signalement de tels incidents et permettra aux personnes victimes et survivantes d’inconduite sexuelle dans le cadre du service militaire à prendre des décisions en toute connaissance de cause.

Améliorer le cadre d’application des lois sur l’immigration pour les personnes victimes et survivantes de la VFS

En septembre 2021, le plan de travail de l’Agence des services frontaliers du Canada en matière de VFS, qui comprend plusieurs initiatives législatives et réglementaires, ainsi que des changements d’orientation opérationnelle, a été approuvé par le Comité de direction de la politique de l’Agence. Cela s’inscrit dans le cadre d’un effort visant à améliorer le cadre d’application des lois sur l’immigration pour les personnes victimes de la VFS et y ayant survécu.  Ces initiatives permettront de rationaliser la prise de décision en matière d’immigration et de s’assurer que les préoccupations relatives aux personnes victimes de la VFS (y compris de la traite des personnes) et qui y ont survécu sont prises en compte dans le contexte de l’application de la législation sur l’immigration. On veut ainsi éviter de traumatiser ou de victimiser à nouveau ces personnes par inadvertance. Cette série d’initiatives a été élaborée pour affiner et promouvoir la viabilité à long terme des cadres stratégiques d’exécution de la loi en matière d’immigration et d’interdiction de territoire, ainsi que les processus connexes.

L’Agence continuera à réviser la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et le Règlement sur l’immigration et la protection des réfugiés, qui sont exclusivement sous sa responsabilité, afin de cerner les possibilités de protection des victimes de la VFS et des personnes y ayant survécu en vertu des cadres stratégiques d’exécution de la loi en matière d’immigration et d’interdiction de territoire.

Mettre fin à l’exploitation sexuelle des enfants en ligne

Le second pilier de la Stratégie nationale pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne consiste à identifier, appréhender et poursuivre les personnes délinquantes. Dans le cadre du Programme de contribution pour combattre les crimes graves et le crime organisé, les provinces et les territoires peuvent demander des fonds pour soutenir leurs unités provinciales, territoriales et municipales de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet.

Géré par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le Centre national contre l’exploitation d’enfants est l’organe national d’application de la loi rattaché à la Stratégie nationale. Il sert de point de contact central pour les enquêtes liées à l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet au pays et à l’étranger, lorsque les cas ont un lien avec le Canada. Le Centre soutient l’avancement des enquêtes nationales et internationales au moyen de services spécialisés et distribue des trousses d’enquête aux services de police. 

Entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2022, le Centre a reçu 81 799 demandes d’assistance, de plaintes ou de signalements, soit une augmentation de 56 % par rapport à l’année précédente. Environ 11 % de ces rapports provenaient du Canada et 89 % des États-Unis et d’autres pays.

Au cours de la période considérée, le nombre de victimes canadiennes de l’exploitation sexuelle d’enfants en ligne qui ont été identifiées et ajoutées à la base de données internationale d’INTERPOL (International Child Sexual Exploitation) a augmenté d’environ 21 %, ce qui est bien supérieur à la limite de 10 % que s’est fixé le Centre national contre l’exploitation des enfants, le principal contributeur canadien à la base de données d’INTERPOL. Cette augmentation s’explique de deux manières. En premier lieu, par le fait que le Centre a augmenté ses capacités. En second lieu, par l’augmentation de la prévalence de ce crime depuis le début de la pandémie de COVID-19.

La GRC a également fait des heures supplémentaires et a consacré des ressources supplémentaires à la réduction de l’arriéré de délinquants sexuels enregistrés nécessitant une évaluation des risques. En conséquence, l’arriéré a été réduit d’environ 29 % au cours de l’année.

En octobre 2021, la GRC a terminé son mandat à la présidence du Virtual Global Taskforce, une alliance internationale d’organismes d’application de la loi, de partenaires de l’industrie et de partenaires non gouvernementaux qui se consacrent à la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle en ligne et les délinquants pédosexuels transnationaux. La GRC a transféré la présidence à la National Crime Agency, du Royaume-Uni, mais reste très présente au sein du groupe de travail. La GRC continue de diriger les initiatives internationales de recherche sur la santé et le bien-être du Virtual Global Taskforce qui sont liées à l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. L’objectif de ces initiatives est d’atténuer l’incidence de ce travail difficile sur les personnes œuvrant dans ce domaine.

Les travaux menés en 2021-2022 pour prévenir l’exploitation des enfants en ligne sont présentés dans le cadre du pilier 1 - Prévention de l’intimidation et la cyberintimidation.

Prendre soin des soignantes et soignants - Une journée dans la vie d’une personne œuvrant dans le domaine de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne

La GRC a mis au point une séance de formation de trois heures sur la santé et le bien-être intitulée « Taking Care of the Caregivers – A Day in the Life of an Online Child Sexual Exploitation Employee » [Prendre soin des prestataires de soins – Une journée dans la vie d’une ou d’un membre de l’équipe de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne.] Cette formation est axée sur les divers facteurs de stress et les répercussions potentielles de ce type de travail, qui consiste à traiter des documents graphiques de nature délicate.  Divers outils et stratégies sont mis en commun pour atténuer ces répercussions et pour miser sur la résilience et la croissance personnelle.

En 2021-2022, les Services d’enquêtes spécialisées et de nature délicate (SESND) de la GRC ont donné 14 séances devant différents publics - dont des membres de son personnel, des unités à risque élevé à l’échelle de la GRC, des partenaires externes (p. ex. d’autres organismes gouvernementaux et services de police, partenaires de l’industrie) - ainsi que des séances de formation spécialisées. La GRC a également consacré d’autres ressources à la création d’initiatives de santé et de bien-être bien précises dans le cadre du programme. Ces initiatives sont destinées aux personnes travaillant dans le domaine de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Elle vise également à contribuer à la recherche empirique axée sur l’élaboration de stratégies d’atténuation.

Améliorer la réponse de la police aux victimes d’agressions sexuelles

L’agression sexuelle est l’un des crimes les moins signalés au Canada, avec seulement 6 % des incidents signalés à la police en 2019Note de bas de page 8 . En 2017, la GRC a présenté une série d’engagements visant à mieux prévenir et traiter la VFS La voie à suivre : Plan d’action de la GRC sur l’examen des plaintes d’agression sexuelle et le soutien aux victimes. En 2021-2022, au nombre de ses activités, la GRC continue d’examiner les dossiers d’agression sexuelle afin de respecter la qualité de leur traitement et de déterminer quels sont les besoins en matière de formation des effectifs. La GRC dirige également le Comité consultatif sur les enquêtes sur les agressions sexuelles et, dans les médias sociaux, encourage les victimes à faire des signalements. Afin d’améliorer les enquêtes sur les agressions sexuelles, la GRC a élaboré et mis à jour des cours et des guides de référence, qui ont également été mis à la disposition d’autres organismes d’application de la loi. En outre, la GRC a mis en place des comités divisionnaires d’examen des enquêtes sur les agressions sexuelles et a collaboré avec des partenaires internes et externes pour respecter les engagements énoncés dans La voie à suivre. Enfin, la GRC a aidé les détachements à explorer d’autres options de signalement.

Transfert des dossiers des Forces armées canadiennes à la GRC

Le 31 janvier 2022, les Forces armées canadiennes ont commencé à transférer les dossiers ouverts après le 27 décembre 2021 et les nouvelles plaintes d’agression sexuelle et d’autres infractions sexuelles à la GRC, lorsqu’elle est la police compétente. Le Bureau national des normes d’enquête sur les infractions sexuelles, anciennement l’Équipe d’examen des cas d’agression sexuelle, a collaboré avec les Forces armées canadiennes pour examiner ces dossiers et les classer par ordre de priorité. À l’issue de l’examen, l’Équipe contribuera au transfert des enquêtes au détachement approprié de la GRC.

Le bureau national des normes d’enquête sur les infractions sexuelles a également mis à jour la politique nationale de la GRC en matière d’infractions sexuelles afin d’y inclure des protocoles de partage d’informations et de transfert de preuves pour les futures enquêtes de la police militaire des Forces armées canadiennes.

L’unité des personnes vulnérables de la GRC a créé et mis en œuvre un cours en ligne sur la sensibilisation culturelle et l’humilité. En novembre 2020, le cours a été rendu obligatoire pour tous les effectifs de la GRC. Des membres des policiers, des employées et employés civils et des employées et employés de la fonction publique. Au 1er septembre 2021, plus de 27 000 membres de la GRC - soit 90,5 % de tous les effectifs – avaient suivi le cours.

En 2021-2022, Patrimoine canadien a poursuivi ses efforts pour élaborer un nouveau cadre législatif et réglementaire visant à promouvoir la sécurité en ligne. En vertu du cadre proposé, certains services en ligne devront évaluer et atténuer les risques associés à leurs plateformes. Bien qu’elle soit encore en cours d’élaboration, la législation pourrait cibler les préjudices en ligne tels que les discours haineux, les contenus terroristes, les contenus liés à l’exploitation sexuelle des enfants, l’incitation à la violence, la cyberintimidation des enfants, les contenus susceptibles de pousser les enfants à l’automutilation et le partage non consensuel d’images intimes.

Perspectives d’avenir

En 2021-2022, de nombreux progrès ont été réalisés dans le cadre de la Stratégie fédérale contre la VFS, mais alors que la pandémie de COVID-19 s’efface des mémoires, ses effets dévastateurs persistent, ce qui montre qu’il reste beaucoup à faire. 

Il n’y a pas de réponses faciles ni de solutions rapides pour mettre fin à la VFS. Il a fallu des efforts constants pour parvenir à ce qui a été fait jusqu’à présent.  Il faudra continuer à travailler sans relâche pour faire évoluer les valeurs, les attitudes et les comportements, soutenir les personnes victimes et survivantes, ainsi que leurs familles, et mettre en place un système judiciaire plus réactif. Il faudra que les ministères et les organismes fédéraux, les provinces et les territoires, les partenaires autochtones, les organisations de la société civile, les spécialistes, les personnes victimes et survivantes et leurs familles travaillent tous ensemble pour prendre des mesures importantes, pratiques et durables afin de mettre fin à la VFS au Canada.

C’est pourquoi le gouvernement du Canada, par l’entremise de Femmes et Égalité des genres Canada, a travaillé à l’élaboration d’un Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe — le premier cadre d’action fédéral-provincial-territorial pour mettre fin à la VFS.

Le gouvernement du Canada remercie les personnes victimes et survivantes et leurs familles, ainsi que les organismes qui leur offrent des services, d’avoir accepté de parler de leur expérience vécue, d’avoir transmis des preuves et formulé des recommandations. Le gouvernement continuera de collaborer avec vous afin d’enrichir sa base de connaissances, de sorte qu’il puisse prendre des mesures novatrices et fondées sur des données probantes et ainsi ouvrir la voie à un avenir sans VFS.

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