Réinstallation depuis l'extérieur du Canada : Mener une entrevue

(REF-OVS-4-9)

Cette section contient des politiques, des procédures et des instructions destinées au personnel d’IRCC. Elle est publiée sur le site Web du ministère par courtoisie pour les intervenants.

Une entrevue nécessite une rencontre en personne avec le demandeur et est une méthode importante pour évaluer la recevabilité et l’admissibilité. Elle sert à conseiller le demandeur, à obtenir et à vérifier des renseignements et à régler les préoccupations, et constitue un élément clé de l’équité procédurale.

Lorsqu’il questionne un demandeur d’asile, l’agent doit :

  • poser des questions courtes et simples;
  • interroger les époux séparément, lorsque la situation l’exige;
  • alterner entre des questions ouvertes et des questions fermées;
  • donner de l’encouragement pour montrer qu’il écoute;
  • clarifier toute divergence (veiller à documenter dans les notes du cas toutes les divergences que le demandeur ne peut expliquer);
  • porter attention à chaque détail;
  • adopter une attitude positive; faire attention de ne pas suggérer les réponses au demandeur ou de circonscrire autrement
  • ne pas oublier que les demandeurs peuvent avoir une notion du temps différente de la sienne ou utiliser un système de calendrier différent, ce qui aura une incidence sur les détails de l’histoire d’un demandeur.

Éléments importants

Minimiser le stress

Les circonstances particulières des demandeurs doivent être prises en compte au moment de l’examen des demandes et de la préparation des entrevues. Les signes du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) peuvent ne pas être évidents à première vue. De plus, le SSPT peut constituer seulement un des autres besoins spéciaux auxquels il faut porter attention, les autres étant l’état de santé, l’âge, et l’incapacité mentale ou psychologique.

L’entrevue peut être stressante pour les demandeurs pour nombre de raisons. Par exemple, le demandeur peut :

  • considérer l’agent comme un symbole d’autorité représentant un gouvernement;
  • être mal à l’aise d’aborder des questions relatives au sexe;
  • ne pas faire confiance à un interprète qui peut venir d’un groupe ethnique ou tribal rival;
  • éprouver de la difficulté à relater une histoire de persécution;
  • souffrir du syndrome de stress post-traumatique.

Pendant l’entrevue, l’agent devrait tenter de réduire ou de minimiser le stress.

Crainte de persécution

Même si peu de demandeurs connaissent la définition du terme « réfugié » ou comprennent le terme « persécution », ils peuvent néanmoins décrire des problèmes précis qu’eux ou d’autres membres de leur famille ont eus avec :

  • les autorités militaires ou civiles;
  • des groupes au sein de la communauté;
  • des voisins;
  • ce qui est advenu de la maison ou de l’entreprise depuis qu’ils ont quitté le pays.

L’agent doit se rappeler que les demandeurs peuvent éprouver de la difficulté à relater l’histoire de la persécution, plus particulièrement dans les cas de torture, de viol, d’intimidation ou d’humiliation. En raison d’un traumatisme ou de la peur de l’autorité, les demandeurs peuvent facilement oublier ou confondre des détails, comme les dates, les heures ou l’identité d’étrangers qui les ont attaqués ou persécutés.

Besoin d’intimité

Les demandeurs peuvent être réticents à discuter de persécution devant un conjoint ou les autres membres de leur famille et préférer être interviewés séparément.

Demandeurs d’asile

S’il conclut que le demandeur principal ne correspond pas à la définition du terme « réfugié au sens de la Convention » ou « personne de pays d’accueil », l’agent doit examiner si un autre membre de la famille qui accompagne le demandeur répond aux critères de l’une des deux catégories. Dans ce cas, les agents doivent tenter de mener une entrevue auprès de l’époux ou du conjoint de fait ou partenaire conjugal du demandeur principal.

Si le demandeur principal ou l’époux, conjoint de fait ou partenaire conjugal est une femme, une agente devrait mener l’entrevue, dans la mesure du possible. Il est particulièrement important de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la présence d’une agente et d’une interprète de sexe féminin à l’entrevue d’une demandeure lorsque cette dernière :

  • a été victime de violence sexuelle;
  • lorsqu’il y a lieu de penser qu’elle l’a été.

Il se peut que les demandeurs soient mal à l’aise de communiquer des renseignements concernant la violence sexuelle ou d’autres formes de persécution fondée sur le sexe, et la présence de membres de la famille ou d’un interprète de sexe masculin peut ébranler une communication par ailleurs franche.

Persécution fondée sur le sexe

Il importe de signaler que les survivantes de la violence et d’autres formes de persécution représentent seulement un aspect de la persécution fondée sur le sexe. Les agents devraient également garder à l’esprit toutes les considérations indiquées, y compris le besoin d’intimité, pour tous les « cas de demande d’asile fondée sur le sexe » susceptibles d’impliquer des femmes, des hommes ou des personnes avec une orientation sexuelle, identité de genre ou expression de genre (diverses OSIGEG).

Pour en savoir plus, consulter : Demandeurs persécutés en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou de leur expression de genre (diverses OSIGEG)

Recours aux interprètes

Lorsqu’il est impossible de faire appel aux services d’un employé au bureau des visas, le HCR ou l’OIM peut, à l’occasion, prêter au bureau un de ses interprètes qui ont l’expérience des entrevues auprès des réfugiés et qui ont été sélectionnés à la suite de concours basés sur les compétences linguistiques. Bien qu’il s’agisse des options les moins recommandées, l’agent peut, en cas de nécessité, recourir à un parent ou un ami du demandeur ou à d’autres réfugiés qui vivent dans le même camp ou embaucher un interprète. Les pratiques des bureaux des visas varient selon les circonstances.

Habituellement, on ne demande pas aux réfugiés de fournir leur propre interprète. S’il n’est pas possible pour un employé recruté sur place d’assurer le service d’interprétation, et que l’OIM ou le HCR ne peut fournir un interprète, il est donc possible d’utiliser le budget de la mission pour acquitter les coûts liés aux services d’un interprète qui sera présent pendant une entrevue en particulier ou plusieurs. Dans le cas où un employé recruté sur place assure le service d’interprétation, il est suggéré d’obtenir le consentement du demander et de l’inscrire dans les notes du cas.

On encourage les gestionnaires à élaborer des listes d’interprètes en sélectionnant des organismes locaux qui satisfont aux exigences liées à l’honnêteté et à la compétence. Il est suggéré d’assurer un roulement au sein des interprètes de la façon jugée appropriée et commode pour le bureau des visas, pour des raisons d’intégrité du programme. Il arrive souvent que la population de réfugiés sache qui a été embauché pour assurer le service d’interprétation dans les bureaux des visas (dans bien des cas, les interprètes sont également des réfugiés, et certains ont présenté une demande de réinstallation au Canada), ce qui peut compromettre la position de l’interprète en créant un conflit d’intérêts.

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