Les immigrants récents des régions métropolitaines : Toronto — un profil comparatif d’après le rencensement de 2001
Partie A : Immigrants et immigrants récents
Deux millions d’immigrants dans la région métropolitaine de Toronto
Selon le recensement, 2 033 000 immigrants vivaient en 2001 dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto (c’est-à-dire la région métropolitaine de Toronto ou, en abrégé, Toronto). À Toronto, la population immigrante s’est accrue considérablement pendant les 15 années ayant précédé 2001, et ce, à un rythme sensiblement plus rapide que la population née au Canada. De 1986 à 2001, Toronto a vu augmenter de 65 % sa population d’immigrants (près de 800 000 personnes). En comparaison, sa population d’origine canadienne a augmenté de 18 % (près de 400 000 personnes). De 1986 à 2001, les deux tiers de la croissance totale de la population de Toronto sont attribuables aux immigrants.
Recensement de la population | |||
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1986 | 1996 | 2001 | |
Toronto | |||
Immigrants | 1 234 360 | 1 772 900 | 2 032 960 |
Nés au Canada | 2 165 330 | 2 407 470 | 2 556 860 |
Population | 3 399 680 | 4 232 910 | 4 647 960 |
Ontario | |||
Immigrants | 2 081 200 | 2 724 490 | 3 030 080 |
Nés au Canada | 6 919 980 | 7 844 370 | 8 164 860 |
Population | 9 001 170 | 10 642 800 | 11 285 550 |
Canada | |||
Immigrants | 3 908 150 | 4 971 060 | 5 448 490 |
Nés au Canada | 21 113 860 | 23 390 330 | 23 991 910 |
Population | 25 022 010 | 28 528 130 | 29 639 040 |
Changement | ||||||
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1986-1996 | 1996-2001 | 1986-2001 | ||||
Toronto | ||||||
Immigrants | 538 540 | 44 % | 260 060 | 15 % | 798 600 | 65 % |
Nés au Canada | 242 140 | 11 % | 149 390 | 6 % | 391 530 | 18 % |
Population | 833 230 | 25 % | 415 050 | 10 % | 1 248 280 | 37 % |
Ontario | ||||||
Immigrants | 643 290 | 31 % | 305 590 | 11 % | 948 880 | 46 % |
Nés au Canada | 924 390 | 13 % | 320 490 | 4 % | 1 244 880 | 18 % |
Population | 1 641 630 | 18 % | 642 750 | 6 % | 2 284 380 | 25 % |
Canada | ||||||
Immigrants | 1 062 910 | 27 % | 477 430 | 10 % | 1 540 340 | 39 % |
Nés au Canada | 2 276 470 | 11 % | 601 580 | 3 % | 2 878 050 | 14 % |
Population | 3 506 120 | 14 % | 1 110 910 | 4 % | 4 617 030 | 18 % |
Remarque : Dans le tableau A-1, les totaux pour les populations en 1996 et en 2001 comprennent les résidents non permanents, les immigrants et les personnes nées au Canada. Les résidents non permanents ne sont pas inclus pour l’année 1986 dans le tableau A-1 non plus que dans les chiffres sur la population qui sont présentés ailleurs dans le rapport.
La population d’immigrants a augmenté plus rapidement à Toronto qu’en Ontario et au Canada. Par exemple, pendant la période de cinq ans la plus récente (1996-2001), elle s’est accrue de 15 % (260 000 personnes), comparativement à 10 % (477 400 personnes) dans l’ensemble du Canada.
En 2001, Toronto abritait entre 15 et 16 % de la population canadienne, soit plus qu’en 1986, alors que ce pourcentage atteignait entre 12 et 13 %. En outre, Toronto accueillait plus de 37 % des 5 millions d’immigrants du Canada, comparativement à moins de 32 % 15 ans auparavant. En 2001, une proportion de 10,7 % de l’ensemble de la population d’origine canadienne (24 millions de personnes) vivaient à Toronto, par rapport à 10,3 % en 1986.
En 2001, 41 % des Ontariens habitaient Toronto, comparativement à 38 % 15 ans auparavant. La proportion d’immigrants de la province vivant à Toronto s’établissait à 67 % contre 59 % en 1986, tandis que la part de Torontois nés au Canada au sein de la population de l’Ontario atteignait 31 %, soit la même proportion qu’en 1986.
La proportion d’immigrants approche la moitié de la population
Suivant la tendance observée pour la période 1986-1995, la proportion d’immigrants parmi la population de Toronto a continué d’augmenter au cours des cinq années antérieures à 2001, pour atteindre 44 %. Le pourcentage d’immigrants au sein des populations ontarienne et canadienne a également continué de croître. Les immigrants forment une proportion beaucoup plus importante de la population de Toronto que de celle de l’ensemble du pays.
Figure A-1 : Nombre d’immigrants exprimé en pourcentage de la population — région métropolitaine de recensement de Toronto, Ontario et Canada, 1986, 1996 et 2001
Bien que les immigrants ne représentent pas encore la majorité de la population torontoise, sur bon nombre d’autres aspects, ils ont déjà atteint ce jalon important. Ainsi, comme nous le verrons dans le présent rapport, les immigrants constituent la majorité de la population adulte de la ville, et ils sont présents dans la majorité des familles et des ménages. Ce n’est que lorsque l’on regroupe les enfants d’immigrants avec le reste de la population née au Canada, comme nous le faisons dans ce profil, que les immigrants constituent moins de la moitié de la population de Toronto. Selon tous les autres indicateurs significatifs, ils forment déjà la majorité dans la plus grande agglomération canadienne.
Plus de la moitié des immigrants admis après 1985
Plus de la moitié des immigrants de Toronto (plus d’un million de personnes) ont été admis au Canada pendant les quinze années précédant la date du recensement de 2001, alors que cette proportion est inférieure à la moitié parmi les effectifs immigrants de la province et de l’ensemble du Canada. Une proportion croissante des immigrants s’établissent à Toronto après leur admission au pays.
Une concentration croissante
En 2001, nettement plus du tiers des 5,4 millions d’immigrants du Canada vivaient à Toronto. Parmi les immigrants récents du Canada, une plus forte proportion résidait à Toronto que chez les immigrants antérieurs. Des 2,5 millions d’immigrants admis au Canada après 1985, 43 % demeuraient à Toronto en 2001, comparativement à seulement 25 % des immigrants arrivés avant 1961.
Figure A-2 : Immigrants selon la période d’immigration — pourcentage des immigrants du Canada et de la province de l’Ontario résidant dans la région métropolitaine de recensement de Toronto, 2001
Le portrait est semblable à l’échelle provinciale. En 2001, les deux tiers de la population totale d’immigrants de l’Ontario vivaient à Toronto. De ceux qui ont été admis après 1985, les trois quarts environ résidaient à Toronto. Parmi les immigrants établis en Ontario avant 1961, seulement 44 % habitaient Toronto.
La part de Toronto parmi les diverses cohortes d’immigrants du Canada et de l’Ontario est demeurée très semblable par rapport à 1996.
1 078 500 immigrants récents — une forte proportion de la RMR de Toronto
En 2001, le nombre d’immigrants récents (c’est-à-dire les immigrants établis au Canada après 1985) vivant à Toronto se chiffrait à 1 078 500, soit 23 % de la population totale de l’agglomération. La proportion d’immigrants récents à l’intérieur de la population torontoise est plus importante qu’elle ne l’est au sein des populations provinciale et nationale — soit respectivement 13 % et 8 %.
Quant aux immigrants très récents — c’est-à-dire qui sont devenus résidents permanents entre 1996 et 2001 —, ils totalisaient à Toronto 415 500 personnes, soit 9 % de la population totale. Dans l’ensemble du Canada, on en comptait près de un million, ce qui équivaut à 3 % de la population.
Plus de quatre immigrants récents admissibles sur cinq ont acquis la citoyenneté canadienne
En 2001, la grande majorité (82 %) des immigrants de Toronto arrivés au Canada pendant les années 1986 à 1995 avaient acquis la citoyenneté canadienne. Les immigrants originaires de la plupart des pays et admis entre 1986 et 1995 acquièrent la citoyenneté canadienne dans des proportions élevées, allant de 70 % à près de 100 %. Plus de 90 % des immigrants ayant été admis pendant les années 1986 à 1995 et originaires de Hong Kong, du Viet Nam des Philippines et du Sri Lanka (parmi les principaux pays d’origine pour Toronto) avaient acquis la citoyenneté canadienne en 2001. Cette proportion variait de 70 à 90 % chez les natifs de l’Inde, de la Chine, de la Pologne et du Guyana (pour les dix principaux pays de naissance, voir le tableau B-1).
Une part importante des immigrants de l’Europe de l’Ouest et des États-Unis reportent leur demande de citoyenneté à plus tard ou renoncent à l’acquérir. Les personnes originaires de ces pays qui ont immigré au cours de la période 1986 à 1995 affichent un taux d’acquisition de la citoyenneté inférieur à 70 %, 31 % étant le niveau le plus bas à cet égard (Suède). Dans le cas des immigrants venant des pays de l’Europe de l’Ouest, le taux de naturalisation a connu une chute importante, puisqu’il était de plus de 80 % chez les immigrants antérieurs.
Il se peut que les immigrants originaires de ces pays veuillent conserver la possibilité de retourner dans leur pays de naissance ou le droit de s’établir dans n’importe quel État membre de l’Union européenne. Suivant les politiques appliquées dans ces pays, les personnes qui en sont originaires peuvent s’exposer à perdre leur nationalité d’origine si elles acquièrent la citoyenneté canadienne. De plus, les enfants nés au Canada alors que leurs parents immigrants sont toujours citoyens de leur pays de naissance peuvent devenir citoyens de ce pays, ce qui est impossible si leurs parents ont acquis la citoyenneté canadienne.
Aujourd’hui, les gens sont de plus en plus nombreux à résider dans plus d’un pays pendant leur vie professionnelle. Pour travailler au Canada, ils peuvent acquérir le statut d’immigrants admis, mais ils ne souhaitent pas nécessairement obtenir la citoyenneté canadienne. Ils peuvent en fait ne jamais en faire la demande.
Toutefois, de façon générale, il y a toujours autant d’immigrants récents qui deviennent citoyens du Canada. La grande majorité des immigrants qui restent au Canada continuent manifestement d’opter pour la citoyenneté canadienne. Au total, 82 % des immigrants de Toronto admis dans les six à quinze années qui ont précédé mai 2001 l’avaient déjà acquise à ce moment-là, comparativement à 81 % cinq ans plus tôt, au moment où a eu lieu le recensement de 1996.
Un immigrant sur huit admis entre 1986 et 1995 avait acquis la citoyenneté canadienne tout en conservant la citoyenneté d’un autre pays. La double citoyenneté est plus répandue chez les immigrants récents que chez ceux qui les ont précédés. Chez les immigrants de Toronto établis au Canada avant 1986, un sur dix a déclaré une double citoyenneté en 2001. L’incidence de la double citoyenneté chez les immigrants admis dans les six à quinze années précédant le recensement était inférieure en 2001 (13 %) à ce qu’elle était en 1996 (18 %).
Pourcentage des immigrants ayant acquis la citoyenneté canadienne (y compris ceuxpossédant une double citoyenneté) | Pourcentage des immigrants possédant une double citoyenneté | ||
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Admis avant 1986 | 89 % | Admis avant 1986 | 10 % |
Admis 1986-1995 | 82 % | Admis 1986-1995 | 13 % |
Remarque : Les pays de naissance sont classés par ordre décroissant du taux d’acquisition de la citoyenneté canadienne dans la colonne 1. Ils sont classés par ordre croissant du taux d’acquisition de la citoyenneté dans la colonne 2, et par ordre décroissant du taux de double citoyenneté dans la colonne 3. Par citoyenneté, on entend le statut juridique déclaré dans le recensement de 2001. Pour acquérir la citoyenneté canadienne, il faut au préalable avoir résidé trois ans au pays. Aussi, nombre d’immigrants arrivés au Canada entre 1996 et 2001 n’étaient pas encore admissibles à la citoyenneté canadienne au moment du recensement de 2001. On ne s’attarde donc pas à ce groupe ici, mais on examine plutôt le cas des personnes ayant immigré entre 1986 et 1995.
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