Les immigrants récents des régions métropolitaines : Winnipeg—un profil comparatif d’après le rencensement de 2001

Partie B : Qui sont les immigrants récents?

Origine, catégorie d’immigrants et religion

Les origines asiatiques sont courantes chez les immigrants récents

Les immigrants de Winnipeg viennent de toutes les régions du globe et sont issus de divers milieux culturels et linguistiques. Au cours des dernières décennies, le palmarès des pays sources d’immigrants a beaucoup changé. En 2001, par exemple, 13 400 résidants de Winnipeg avaient été admis au Canada entre 1996 et 2001. Le pays de naissance le plus fréquent de ces immigrants était les Philippines car 24 % de ces nouveaux résidants en étaient originaires, suivis par l’Inde, avec 8 %. Les dix principaux pays de naissance – les Philippines, l’Inde, la Chine, la Bosnie-Herzégovine, l’Ukraine, le Royaume-Uni, les États-unis, la Yougoslavie, le Viet Nam et l’Éthiopie – comptaient pour 60 % des immigrants très récents de Winnipeg.

Les immigrants antérieurs (qui sont arrivés au Canada avant 1986) établis à Winnipeg étaient originaires principalement du Royaume-Uni et des Philippines, pays dont sont issues, conjointement, 27 % de ces personnes.

En général, les origines de la population immigrante de Winnipeg varient selon la période d’immigration. Les origines européennes sont prédominantes chez les personnes qui ont immigré au cours des années 1950, des années 1960 et, dans une moindre mesure, des années 1970, et les personnes qui ont immigré pendant les années 1980 et 1990 sont quant à elles en grande partie d’origine asiatique. Quatre des dix principaux pays de naissance des immigrants très récents et cinq des dix principaux pays de naissance des immigrants qui ont été admis entre 1986 et 1995 sont des pays asiatiques.

Une destination de prédilection pour les immigrants des Philippines

Winnipeg est la destination principale de certains groupes d’immigrants. Par exemple, sur les 161 100 personnes d’origine philippine ayant immigré au Canada après 1985, 11 100, soit 7 %, résidaient à Winnipeg en 2001. Cette ville abrite également une forte proportion d’immigrants récents de l’Éthiopie, d’El Salvador et de la Bosnie-Herzégovine. En moyenne, 1,6 % des immigrants récents ont choisi Winnipeg comme lieu de résidence.

Remarque : Le tableau B-2 n’énumère les pays de naissance des immigrants récents que s’ils sont le lieu de naissance d’au moins 10 000 immigrants récents qui vivaient au Canada en 2001 et que si le nombre des immigrants récents nés dans ce pays et vivant à Winnipeg équivaut à au moins 1 %.

La proportion d’immigrants dans la catégorie économique augmente

D’après les statistiques publiées par Citoyenneté et Immigration Canada, le nombre d’immigrants qui ont déclaré se diriger vers Winnipeg lorsqu’ils ont été admis au Canada a diminué de 3 000 entre la deuxième moitié des années 1980 et la première moitié des années 1990, et il a encore diminué de 5 200 au cours de la deuxième moitié des années 1990. La diminution touchait surtout les catégories du regroupement familial et des réfugiés, tandis que le nombre d’immigrants dans la catégorie économique a augmenté. La moitié des immigrants très récents à destination de Winnipeg ont été admis dans la catégorie économique.

Source : Citoyenneté et Immigration Canada, Faits et chiffres 2002 (base de données).

Remarque : Dans le recensement de 2001, on n’interrogeait pas les immigrants au sujet des catégories d’immigration dans lesquelles ils avaient été admis au pays. Cette information, qui figure dans le tableau B-3, concerne le moment de l’admission et a été tirée des dossiers de Citoyenneté et Immigration Canada. Les catégories d’immigration sont décrites dans le glossaire.

Dans la catégorie de la famille, le nombre de conjoints est demeuré assez stable au cours des trois périodes de cinq ans, et vers la fin de la période 1996-2000, il constituait plus de la moitié des membres de cette catégorie. Entre 1991-1995 et 1996-2000, le nombre d’autres membres de la parenté – parents et grands-parents, fils et filles, fiancés – a fortement chuté, passant de 6 000 à 2 000.

En ce qui a trait aux réfugiés, beaucoup moins de réfugiés pris en charge par le gouvernement et parrainés par le secteur privé ont été accueillis. De 1986 à 1990, 5 000 réfugiés pris en charge par le gouvernement avaient Winnipeg pour destination, et la moitié de ce nombre avaient Winnipeg comme lieu de destination dans chacune des deux moitiés de la décennie de 1990. Moins de 1 000 réfugiés parrainés par le secteur privé ont été admis au cours de la deuxième moitié des années 1990, soit le quart seulement des personnes admises au cours de la deuxième moitié des années 1980.

Les travailleurs spécialisés et leurs personnes à charge ont constitué le groupe le plus important des immigrants de la catégorie économique. Le flux de ces arrivants récents à destination de Winnipeg a été constant tout au long de la période entre 1986 et 2000. Au cours des cinq années les plus récentes, 1 000 candidats de la province sont venus grossir les rangs des immigrants de la catégorie économique.

Les religions changent selon le pays d’origine

Avec les immigrants récents, sont apparues à Winnipeg plusieurs religions qui étaient pratiquement absentes avant 1986. Bien que la majorité des immigrants très récents soient des chrétiens, les pourcentages de musulmans et de sikhs sont plus élevés que chez les immigrants antérieurs. Les bouddhistes et les hindous constituent une proportion faible, mais stable, des immigrants. Chez les natifs du Canada, chacune de ces quatre religions non chrétiennes n’a pour fidèles que moins de 1 % de la population.

Remarque : Les religions sont présentées selon leur part de la population du Canada, en ordre décroissant, et les religions chrétiennes sont regroupées.

Les catholiques romains sont relativement plus nombreux au sein de la population des immigrants que de la population native du Canada de Winnipeg, bien que dans le cas des immigrants très récents, l’écart soit faible. Quatre natifs du Canada sur dix sont des protestants et c’est l’église Unie qui compte le plus d’adeptes parmi les principaux groupes confessionnels protestants, avec 15 % de l’ensemble de cette population. Seulement 1 % des immigrants récents sont rattachés á l’église Unie. La proportion d’immigrants qui déclarent appartenir au groupe des chrétiens orthodoxes a quelque peu augmenté avec la hausse du nombre d’immigrants en provenance de l’Europe de l’Est, ces dernières années.

Âge et sexe

Près de la moitié des immigrants récents sont des adultes de 25 à 44 ans

La répartition par âge des immigrants récents (ceux arrivés entre 1996 et 2001) diffère nettement de ce qu’elle est chez les natifs du Canada en ce sens qu’elle présente une proportion plus importante de 25 à 44 ans et que le nombre de personnes âgées et d’enfants de moins de 15 ans est proportionnellement plus faible. En 1996, près de la moitié des immigrants récents résidant à Winnipeg avaient entre 25 et 44 ans, par rapport à trois dixièmes des natifs du Canada. Les enfants de moins de 15 ans représentaient le même pourcentage des immigrants récents que des natifs du Canada, soit 22 %.

Ces différences dans la structure par âge sont dans une certaine mesure attribuables à la définition que nous donnons aux immigrants et aux natifs du Canada. La population d’immigrants vieillit, tout comme la population d’origine canadienne, mais elle ne se renouvelle pas de la même façon, étant donné que les enfants nés au Canada de parents immigrants ne sont pas considérés comme des immigrants. Ainsi, on ne compte pas parmi les immigrants admis avant 1986 de personnes âgées de moins de 15 ans. De plus, les groupes d’âge les plus vieux sont surreprésentés chez ces immigrants antérieurs. Dans le même ordre d’idées, la proportion d’enfants faisant partie de la population d’origine canadienne est importante parce qu’elle comprend les enfants nés au Canada de parents immigrants.

La structure par âge des immigrants très récents ressemble beaucoup à l’âge à l’arrivée. Les immigrants ont tendance à venir au pays pendant leurs années d’activité maximale. C’était le cas des immigrants admis il y a plus de 30 ans, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Il n’est donc pas étonnant qu’une forte proportion d’immigrants très récents ait fait partie du groupe d’âge des 25 à 44 ans.

Bon nombre des caractéristiques des situations décrites dans le présent profil varient selon l’âge. Les différences entre les immigrants ou les groupes d’immigrants et les natifs du Canada sont, du moins en partie, un reflet des différences observées dans la structure par âge.

Figure B-1 : Immigrants selon la période d’immigration et natifs du Canada – selon l’âge, région métropolitaine de recensement de Winnipeg, 2001 (répartition en pourcentage)

Plus de femmes que d’hommes

À Winnipeg, la proportion de femmes dans la population des immigrants récents est la même que celle de la population d’origine canadienne. Plus de 60 % des immigrants récents de la Croatie et de Guyana sont des femmes, bien que le nombre d’immigrants en provenance de ces pays soit relativement faible.

On trouve 800 femmes de plus que d’hommes parmi les 39 700 immigrants récents à Winnipeg. L’effectif des femmes est particulièrement élevé chez les immigrants récents venus des Philippines (700 femmes de plus que d’hommes, sur 11 110 immigrants récents) et de l’Inde (220 femmes de plus que d’hommes, sur 2 600 immigrants récents).

Comme la longévité moyenne des femmes est supérieure à celle des hommes, celles-ci forment une part importante des 65 ans et plus. Mais la proportion plus élevée de femmes chez les immigrants récents ne tient pas à l’âge. Par exemple, en ce qui concerne les immigrants récents en provenance des Philippines, le nombre de femmes dépasse de 400 celui des hommes, dans le groupe des 25 à 64 ans. Certaines d’entre elles ont obtenu le statut de résident permanent après avoir travaillé comme aides familiales résidantes.

À l’autre extrémité figurent le Royaume-Uni, la Roumanie et la Bosnie-Herzégovine. Au moins cinquante-cinq pour cent des immigrants récents de ces pays sont des hommes. Parmi les immigrants récents du Royaume-Uni, le nombre d’hommes dépasse de 180 celui des femmes, et de 80, dans le cas de la Roumanie et de la Bosnie-Herzégovine.

La proportion d’hommes et de femmes, selon le pays d’origine, n’a pas beaucoup changé depuis 1996.

Langue et scolarité

Plus de neuf immigrants très récents sur dix parlent anglais ou français

La vaste majorité des immigrants de Winnipeg de 15 ans et plus ont déclaré pouvoir soutenir une conversation dans au moins une des deux langues officielles du Canada. Même chez les immigrants très récents admis entre 1996 et 2001, neuf sur dix (94 % des hommes et 89 % des femmes) ont déclaré, en mai 2001, pouvoir s’exprimer en anglais ou en français. Seulement une personne sur dix ne pouvait parler aucune des langues officielles. La connaissance des langues officielles est un peu plus répandue chez les personnes ayant immigré au cours des périodes antérieures : 94 % des personnes arrivées entre 1986 et 1995 et 97 % des personnes arrivées avant 1986 ont indiqué pouvoir s’exprimer dans une langue officielle.

La proportion des immigrants de Winnipeg qui ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en anglais ou en français décroît avec l’âge. Parmi les immigrants âgés de moins de 45 ans admis au Canada entre 1996 et 2001, la presque totalité parlent une langue officielle et il y a peu d’écart entre les hommes et les femmes à cet égard. Chez les personnes âgées de 45 à 64 ans, toutefois, on note un pourcentage plus faible de personnes qui peuvent parler anglais ou français et ce pourcentage est plus faible chez les femmes que chez les hommes. Les personnes âgées de 65 ans et plus, hommes et femmes, sont les moins nombreuses à pouvoir soutenir une conversation en anglais ou en français.

La capacité de tenir une conversation dans l’une ou l’autre des langues officielles s’est améliorée, en ce qui concerne la cohorte des immigrants très récents : 2 % plus d’hommes et 2 % plus de femmes avaient cette capacité en 2001, comparativement à une cohorte comparable (les immigrants admis dans les cinq années ayant précédé le recensement) en 1996. La situation peut s’expliquer par les changements de pays d’origine, la hausse du nombre d’immigrants dans la catégorie économique et peut-être aussi par la sensibilisation accrue, chez les immigrants, au besoin de s’exprimer dans les langues du Canada, avant et après leur arrivée.

Près de deux immigrants très récents sur trois parlent une langue étrangère à la maison

La majorité des immigrants récents de Winnipeg parlent le plus souvent à la maison une langue autre que l’anglais ou le français. Six immigrants sur dix admis entre 1996 et 2001 parlent le plus souvent une langue étrangère à la maison.

Figure B-2 : Immigrants selon la période d’immigration et natifs du Canada – âgés de 15 ans et plus – utilisation d’une langue étrangère à la maison, région métropolitaine de recensement de Winnipeg, 2001 (pourcentage)

L’utilisation d’une langue étrangère est également très répandue chez les autres cohortes d’immigrants. Plus de la moitié des personnes ayant immigré entre 1986 et 1995 et trois personnes sur dix ayant immigré avant 1986 parlent le plus souvent une langue étrangère à la maison.

Pour une même durée de séjour au Canada, l’utilisation de langues étrangères à la maison était sensiblement la même en 2001 qu’en 1996.

Niveau de scolarisation très élevé parmi les immigrants très récents

La proportion d’immigrants récents possédant un niveau de scolarité minimal est supérieure à celle des Canadiens d’origine. Ces derniers sont plus susceptibles que les immigrants d’avoir fait des études secondaires ou collégiales ou d’être diplômés d’une école de métiers. Toutefois, les immigrants très récents sont remarquablement nombreux à détenir un diplôme d’études universitaires; leur proportion, chez les 15 ans et plus, est deux fois plus élevée que dans le cas des Canadiens d’origine.

Une comparaison des niveaux de scolarité selon l’âge montre que la jeune génération est beaucoup plus scolarisée, qu’elle soit née au Canada ou à l’étranger. Un natif du Canada sur cinq âgé de moins de 45 ans n’a pas terminé son secondaire, comparativement à trois sur cinq chez les plus âgés. Près de six natifs du Canada sur dix âgés de moins de 45 ans détiennent un diplôme d’études postsecondaires, comparativement à un homme sur trois et une femme sur quatre du groupe des plus de 65 ans. On observe une différence semblable des niveaux d’études entre les générations d’immigrants.

Les deux tiers des hommes âgés de 25 à 44 ans ayant immigré entre 1996 et 2001 sont titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires, comparativement à un peu plus de la moitié des natifs du Canada. À l’intérieur de ce même groupe d’âge, les trois cinquièmes des immigrantes très récentes comme des natives du Canada, respectivement, détiennent un diplôme d’études postsecondaires. Pareillement, la proportion de femmes n’ayant pas fait d’études secondaires est la même dans le cas des immigrantes très récentes et des natives du Canada âgées de 25 à 44 ans, tandis qu’elle est moindre dans le cas des immigrants très récents de sexe masculin. Ce niveau de scolarisation très élevé chez les immigrants très récents est un phénomène nouveau. En 1996, les immigrants qui avaient été admis au cours des cinq années ayant précédé le recensement n’étaient pas aussi scolarisés que les immigrants très récents du recensement de 2001.

Dans l’ensemble, les niveaux de scolarisation des immigrants et des natifs du Canada sont semblables, les immigrantes étant un peu moins scolarisées et les immigrants un peu plus scolarisés que leurs homologues du Canada.

Les immigrants récents viennent grossir les rangs des scientifiques et des spécialistes du génie de Winnipeg

Environ deux hommes sur trois ayant immigré après 1995 et détenant un diplôme d’études postsecondaires se sont spécialisés dans le domaine des sciences physiques, génie et métiers. Cette proportion est de un sur deux chez les hommes nés au Canada. Chez les femmes titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires, une immigrante récente sur quatre environ a fait des études en sciences physiques ou en technologie, comparativement aux natives du Canada ayant un niveau de scolarité semblable, soit une sur neuf.

Par contre, les immigrants très récents sont considérablement moins nombreux que les natifs du Canada à avoir étudié les sciences sociales, l’enseignement et les arts (pris dans leur ensemble), le commerce, la gestion et l’administration des affaires (pris dans leur ensemble). On note plus de ressemblance entre les diverses cohortes d’immigrants et les natifs du Canada, pour ce qui est du nombre de personnes qui se spécialisent dans une profession de la santé et dans les technologies. Les domaines d’études des immigrants, des immigrants très récents et des natifs du Canada sont à peu près les mêmes qu’en 1996.

Les immigrants récents plus souvent aux études

Les immigrants très récents sont plutôt susceptibles de fréquenter un établissement scolaire. La fréquentation d’un établissement scolaire est environ deux fois plus élevée chez ce groupe que chez les natifs du Canada, pour les 25 à 44 ans et pour les 45 à 64 ans.

Bien sûr, la fréquentation scolaire est beaucoup plus répandue dans le groupe d’âge des plus jeunes, celui des 15 à 24 ans, que dans celui des plus âgés. Nous constatons ici une proportion beaucoup plus élevée chez les hommes ayant immigré très récemment que chez les des natifs du Canada et une proportion un peu plus élevée dans le cas des femmes. Cette proportion élevée est particulièrement remarquable dans un cas comme dans l’autre, étant donné que la participation des jeunes femmes natives du Canada au système d’éducation est très élevée en comparaison avec l’étranger.

La fréquentation scolaire est également élevée chez les jeunes immigrants antérieurs. En ce qui concerne les membres de ce groupe, il est peu probable que la langue pose problème étant donné qu’ils ont été admis alors qu’ils étaient tout jeunes.

Les taux de fréquentation scolaire des immigrants de sexe masculin étaient semblables à ceux de 1996, mais les femmes immigrées très récemment étaient plus susceptibles de fréquenter l’école en 2001 qu’en 1996.

• Précédent
• 1
• 2
• 3
• 4
• 5 (présent)
• 6
• 7
• 8
• 9
• 10
• 11
• 12
• Suivant