Discours

L’honorable Navdeep Bains, C.P., député
Ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique

Toronto (Ontario)
Le 28 juillet 2017

La version prononcée fait foi

Merci beaucoup, Anil [Arora, statisticien en chef du Canada], pour cette aimable présentation.

Et je remercie Environics Analytics qui nous accueille aujourd’hui.

Notre gouvernement a une vision au sujet de l’économie et de la société axées sur les données.

Une vision qui fait place aux partenariats, car ensemble nous pouvons saisir les occasions qu’offre le monde axé sur les données.

Ensemble, nous pouvons protéger les valeurs importantes aux yeux des Canadiens : le respect de la vie privée, l’équité et l’égalité des chances pour tous.

Mesdames et Messieurs, les données sont au cœur de l’économie de l’innovation.

Elles prennent de plus en plus de place dans notre monde et elles proviennent de sources diversifiées.

C’est un flux continu et dans toutes les directions.

Les données n’ont pas de frontières géographiques.

Et elles sont recueillies et analysées rapidement, presque en temps réel.

Le temps dont nous disposons pour réagir aux informations reçues diminue de plus en plus.

Cette situation amène les entreprises à trouver des solutions pour innover, mieux servir leurs clients et créer des emplois et des industries qui n’existaient pas par le passé.

L’analyse des mégadonnées peut nous aider à toucher la vie des Canadiens plus rapidement et directement que jamais auparavant.

Les technologies nous permettent maintenant de recueillir, de copier, de partager et de transférer l’information en un rien de temps et de façon permanente.

La conservation des données volumineuses, impossible autrefois en raison des coûts, peut maintenant se faire sans trop de frais, sur des puces de la taille d’un grain de riz.

Presque toutes les entreprises, peu importe leur secteur d’activités, sont maintenant engagées dans la gestion de données.

Personne n’a le monopole de la collecte, du stockage et de l’analyse des données, pas même les entreprises de gestion de données et certainement pas le gouvernement.

Je vous donne un exemple.

Je porte en ce moment un moniteur d’activité physique.

C’est un cadeau de ma femme, qui veut que je sois plus en forme.

Ce gadget enregistre tous mes mouvements en temps réel, le nombre de pas que je fais, le nombre de calories que je consomme et que je brûle, et le moindre de mes déplacements.

Mon gadget portable en sait plus sur mes habitudes quotidiennes que ma femme ou mon médecin de famille!

Et s’il m’arrivait de dire que j’ai fait plus d’exercice que j’en ai vraiment fait, mon gadget me ramènerait vite à la réalité.

En pensant aux données générées à mon sujet par mon moniteur, on est en droit de se demander si des individus ou des entreprises ne pourraient pas s’approprier ces données et les analyser de façon inattendue.

Mon moniteur montre bien les possibilités et les défis associés à la vie dans un monde de mégadonnées.

Des logiciels puissants sont maintenant capables d’extraire des éléments d’information à partir de données infimes et apparemment sans rapport entre elles.

Les technologies numériques permettent de collecter beaucoup de données en tout temps, des données susceptibles d’aider les entreprises à innover et à prendre de la valeur.

Mais la collecte de données à grande échelle signifie également que les gouvernements, les entreprises et les citoyens doivent continuellement revoir leurs politiques et leurs pratiques en matière de vie privée et de sécurité. 

L’objectif de notre gouvernement est d’encourager la libre circulation des données en vue de stimuler l’innovation.

Mais, le gouvernement a aussi la responsabilité de protéger la vie privée des citoyens, de favoriser l’équité, d’assurer l’égalité des chances pour tous les Canadiens et d’être ouvert et responsable.

C’est d’autant plus important quand les marchés et les institutions ne sont pas portés à soutenir les progrès vis-à-vis de ces objectifs.

Je vous donne un exemple.

Le gouvernement a prévu près de 40 millions de dollars sur cinq ans afin de recueillir des données sur le marché de l’immobilier, qui est en pleine effervescence.

Pourquoi?

Parce que nous reconnaissons que les familles de la classe moyenne ont de la difficulté à trouver un logement abordable. Nous voulons aussi disposer de données plus précises pour faire en sorte que les Canadiens puissent continuer de bénéficier d’un marché du logement stable et bien réglementé.

Grâce à ces fonds, Statistique Canada recueillera diverses données sur la démographie et d’autres caractéristiques des propriétaires de maison.

Ces données donneront au gouvernement les éléments qu’il lui faut pour prendre des décisions éclairées.

C’est ainsi que nous pourrons veiller à ce que les Canadiens aient un logement convenable et abordable.

Mesdames et Messieurs, je suis fier d’être le ministre responsable d’une organisation de calibre mondial telle que Statistique Canada.

Notre organisme national de statistique est reconnu mondialement comme un leader dans le domaine des données ouvertes.

En fait, le Canada occupe le deuxième rang au pointage du Baromètre des données (Open Data Barometer).

Cette fiche annuelle est une mesure globale de la façon dont les gouvernements utilisent les données ouvertes relativement à la responsabilité, aux répercussions sociales et à l’innovation.

Cependant, l’évolution est si rapide dans le domaine des données que même Statistique Canada doit sans cesse innover pour pouvoir répondre efficacement aux besoins des Canadiens.

En ce sens, le gouvernement n’est pas différent du secteur privé.

Notre gouvernement entend se doter d’un organisme statistique moderne et indépendant, capable de soutenir les entreprises et les gens comme vous qui innovent et créent des emplois de qualité pour les Canadiens.

Aujourd’hui, je vous présente une vision audacieuse qui fera du Canada un chef de file dans la révolution des mégadonnées.

Dans la mise en œuvre de cette vision, nous travaillerons avec tous les secteurs de l’économie et de la société. Plusieurs d’entre vous seront mis à contribution.

Pour concrétiser cette vision, nous concentrerons nos efforts sur cinq éléments clés.

Premièrement, nous adopterons de nouvelles méthodes pour générer et recueillir des données. Nous ne nous contenterons plus de faire des enquêtes traditionnelles comme par le passé.

Deuxièmement, nous chercherons de nouvelles façons d’intégrer les données issues de diverses sources.

Troisièmement, nous ferons en sorte qu’il soit plus facile pour quiconque de trouver et d’utiliser nos données, y compris les produits spécialisés et à haute valeur comme les ensembles de microdonnées.

Quatrièmement, nous favoriserons l’adoption d’outils à haut rendement d’analyse et de visualisation de données dans tous les secteurs de l’économie.

En dernier lieu, nous veillerons à ce qu’un plus grand nombre d’utilisateurs finaux, qu’il s’agisse d’entreprises ou de particuliers, soient en mesure de prendre des décisions fondées sur des données probantes.

En quoi cette vision sera-t-elle avantageuse pour les entreprises, les innovateurs et les bâtisseurs de collectivités?

Les développeurs de logiciels pourraient avoir à leur disposition des outils plus simples pour accéder automatiquement à des ensembles de données lisibles par machine.

Ils n’auraient pas besoin de connaître à fond les organismes et les programmes gouvernementaux pour créer des applications ou élaborer des méthodes d’enseignements prédictives et adaptatives pour leurs divers projets, des voitures autonomes jusqu’aux ordinateurs cognitifs.

Envisagez par ailleurs les possibilités pour les personnes qui s’emploient à bâtir les collectivités.

Ces personnes pourraient utiliser les données du gouvernement pour mesurer avec plus de précision les progrès de notre nation et mieux répondre aux besoins de nos collectivités.

Cela pourrait entraîner de meilleurs résultats sur le plan de la santé.

Cela pourrait aussi se traduire par une meilleure prestation des programmes visant à réduire les inégalités dans tous les aspects de notre vie quotidienne.

Et cela pourrait donner lieu à une utilisation plus efficace de l’énergie.

Statistique Canada est déjà en train d’élaborer de nouvelles techniques de gestion des données.

Mesdames et Messieurs, la vision que je vous expose aujourd’hui est appelée à évoluer.

Justement parce que vous avez un rôle à jouer à cet égard.

Si nous voulons faire de Statistique Canada un organisme apte à mieux répondre à vos attentes, nous avons besoin de votre avis.

Durant le reste de l’été et tout au long de l’automne, nous solliciterons vos commentaires.

Nous aimerions également avoir des discussions franches avec vous sur les questions d’ordre social et éthique qui découlent du fait que nous vivons dans un monde axé sur les données.

Et plus particulièrement, nous aimerions avoir votre avis sur la façon dont nous pourrions adapter nos valeurs que sont la protection de la vie privée, l’équité et l’égalité des chances pour entrer résolument dans cette révolution des données.

Le gouvernement a hâte de travailler avec vous.

Merci.

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