Introduction

Contexte

Le lancement de l’analytique des programmes de la défense (APD) en 2017 a permis d’entreprendre un effort coordonné visant à accroitre l’adoption de l’analytique, mais ce dernier était axé en grande partie sur les renseignement d’affairs (BI) tirant parti des données d’entreprise Le recours à l’analytique des données pour soutenir la prise de décisions au MDN et dans les FAC n’était pas nouveau. En effet, cela faisait des décennies que des organisations de défense offraient un tel soutien. L’APD visait à institutionnaliser l’utilisation de l’analytique et à faire en sorte que tous les membres de l’Équipe de la Défense s’appuient sur les données dans le cadre de leurs processus opérationnels et de prise de décisions. Toute l’entreprise de la Défense pourrait ainsi tirer des avantages en trouvant des gains d’efficacité, en exploitant des occasions et en prenant de meilleures décisions.

L’APD a donné lieu à un certain nombre de réussites, comme des investissements importants en formation à l’intention des auteurs et des consommateurs de tableaux de bord reposant sur des renseignements d’affaires, le développement de plusieurs produits analytiques au sein de la Défense, l’établissement de centres de soutien de l’analytique (CSA) dans la plupart des organisations de niveau un (N1) et l’accroissement de la sensibilisation et du soutien des cadres de la Défense.

Malgré ces réussites, l’adoption de l’analytique à la Défense demeure relativement faible en raison d’un certain nombre de lacunes, notamment :

  • Portée étroite de l’analytique axée presque entièrement sur les applications BI et ministérielles, avec évaluation limitée des exigences du MDN et des FAC concernant l’appui des décisions en matière de développement, de mise sur pied et d’emploi des forces;
  • Boîte à outils BI d’entreprise qui n’est pas facilement accessible et, souvent, n’est pas connectée aux données au sujet desquelles les membres souhaitent faire rapport, y compris une capacité limitée d’intégrer des sources de données variées, d’environnements de pré-production de données, et de s’appuyer sur des données non structurées. De plus, la boîte à outils BI d’entreprise ne se prête pas à l’analytique poussée, laquelle tend à nécessiter des logiciels plus spécialisés (y compris des outils d’accès libre) et une infrastructure informatique plus puissante (infonuagique en général);
  • Absence d’une infrastructure pour transférer, intégrer et analyser les données classifiées. De plus, il y a peu de capacité pour accéder à l’analytique dans des situations de faible largeur de bande ou dans des modes déconnectés;
  • Manque de capacité et d’expertise au sein des N1 pour encourager et soutenir les efforts d’analyse;
  • Absence de mesures de réalisation de la valeur afin de démontrer l’ampleur des avantages que l’analytique a procurés à la Défense en matière de prise de décisions, par la détermination des efficacités ou par l’exploitation des occasions, et de suivre les progrès accomplis dans les N1;
  • Absence de changements apportés aux politiques et de concept d’opération, adoptés par l’ensemble du Ministère, afin d’autoriser la connexion de diverses sources de données et de permettre à divers utilisateurs de mener des activités analytiques conformément aux politiques et directives relatives à la protection des données.

Avec le lancement de la Stratégie relative aux données du MDN et des FAC en septembre 2019, accompagnée de la Directive conjointe sur la gestion des données du CEMD et du SM, certains des enjeux sous-jacents à l’adoption de l’analytique, comme la qualité des données, seront réglés. La mise en œuvre de cette stratégie donne l’occasion de revoir la vision ministérielle de l’analytique et de présenter une vision à jour de celle-ci afin de corriger les lacunes susmentionnées.

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Objet du présent document

Le présent document décrit la vision proposée et les principes directeurs de l’analytique au MDN et dans les FAC, de même qu’une feuille de route de haut niveau.

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Portée de l’analytique

Dans la publication DOAD 6500-0, l’analytique est définie comme suit :

Transformation informatique systématique des données en connaissances, afin de prendre de meilleures décisions.

Cette transformation des données en connaissances peut s’obtenir grâce à un certain nombre d’approches et de techniques. Le schéma ci-dessous représente une courbe de maturité de l’analytique. Alors que les capacités analytiques arrivent à maturité, de nouvelles techniques et approches sont disponibles afin d’offrir une valeur plus grande pour l’organisation. La courbe de maturité comprend les quatre types d’analytique décrits ci-dessous :

Long description follows
Figure 2 : Courbe de maturité de l’analytique, adaptée de Gartner
Figure 2 : Courbe de maturité de l’analytique, adaptée de Gartner

VALEUR / DIFFICULTÉ

RO classique, Analytiques avancées

INFORMATION, OPTIMISATION

ONNAISSANCES RÉTROSPECTIVES, CONNAISSANCES INTROSPECTIVES, CONNAISSANCES PROSPECTIVES

Qu’est-il arrivé? Analytique descriptive (p. ex., tableaux de bord, rapports et analyse des tendances historiques)
Pourquoi cela est-il arrivé? Analytique diagnostique (p. ex., visualisation poussée des données et vérification d’hypothèses)
Que va-t-il arriver? Analytique prédictive (p. ex., modèles de régression, apprentissage machine/IA et prévisions chronologiques)
Que devrions-nous faire? Analytique prescriptive (p. ex., optimisation, simulation et prise de décisions automatisée)

Tableau 1 : Définition des types d’analytique et exemples

Type d’analytique Définition Exemples de cas d’utilisation au MDN et dans les FAC
Descriptive Forme d’analytique s’appuyant sur des données dans le but de répondre à la question « Qu’est-il arrivé? », principalement à l’aide de rapports et de visualisations simples (p. ex., diagrammes à barres et graphiques linéaires).
  • Tableaux de bord PowerBI suivant les progrès de projets d’immobilisations dans le Portail du Programme des services de la Défense.
  • Tableaux de bord élaborés par de nombreuses organisations N1 à l’aide de SAP Web Intelligence (WebI) pour suivre les dépenses de celles-ci pendant l’année.
Diagnostique Forme d’analytique s’appuyant sur des données dans le but de répondre à la question « Pourquoi cela est-il arrivé? »; elle se caractérise par l’emploi de techniques de visualisation plus poussées (p. ex., exploration, visualisation interactive et découverte de données) et, souvent, de techniques statistiques (p. ex., analyse des corrélations et vérification d’hypothèses).
  • Analyses statistiques du Sondage annuel auprès des fonctionnaires fédéraux afin d’identifier les thèmes, les questions et les organisations donnant des résultats exceptionnellement positifs ou négatifs et de cerner les causes possibles de certains résultats.
Prédictive Forme d’analytique poussée s’appuyant sur des données dans le but de répondre à la question « Que risque-t-il d’arriver? »; elle se caractérise par l’emploi de techniques comme l’analyse des régressions, l’établissement de prévisions, les statistiques à variables multiples, l’appariement de formes, la modélisation prédictive et l’apprentissage machine.
  • Utilisation de modèles chronologiques par la MRC afin d’alimenter les tableaux de bord mensuels relatifs au recrutement et de prévoir l’enrôlement dans divers groupes professionnels.
  • Recours à la modélisation par régression pour prévoir les points chauds de la COVID-19 à l’appui de l’opération LASER.
Prescriptive Forme d’analytique poussée s’appuyant sur des données dans le but de répondre à la question « Qu’est-ce qui devrait être fait? »; elle se caractérise par l’emploi de techniques comme la simulation, l’optimisation, les moteurs de recommandation, l’heuristique et l’apprentissage machine.
  • Outil VIPOR (Visual Investment Planning Optimization & Revision) utilisé par le CDF, afin d’optimiser le portefeuille dans le but d’éclairer les décisions relatives aux investissements en immobilisations et au développement de capacités.

Aux fins du présent document, la portée de l’analytique comprend ceci :

  • la création et la consommation de produits analytiques, y compris les rapports, les tableaux de bord et les modèles analytiques poussés;
  • les outils de création et de consommation de l’analytique, les environnements de développement et de mise à l’essai des produits analytiques, les lacs et entrepôts de données où des copies des données sont stockées aux fins d’analytique, et le soutien TI des lacs et entrepôts de données, des environnements et des outils analytiques;
  • le soutien des intervenants, y compris les clients et les facilitateurs, en matière d’utilisation des outils et processus analytiques.

Aux fins du présent document, l’analytique ne comprend pas ceci :

  • la saisie de données de transactions ou de l’Internet des objets ou de capteurs qui survient à la suite de l’utilisation de capacités de la défense, ou encore le stockage de telles données dans des dépôts qui ne servent pas uniquement à des fins d’analytique;
  • autres domaines de la gestion des données, comme la qualité ou la sécurité des données ou encore les métadonnées. Lorsqu’il existe des liens avec de tels autres domaines, ces liens seront considérés comme des dépendances dans le présent document.

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