Résumé administratif
Stratégie conjointe de prévention du suicide
des Forces armées canadiennes et d'Anciens Combattants Canada
La prévention du suicide est une priorité majeure de santé publique pour le gouvernement du Canada, et le Cadre fédéral de prévention du suicide énonce une approche globale s’appliquant au gouvernement et à ses partenaires tout en ciblant certaines clientèles sur lesquelles seront concentrés les efforts.
L’une de ces clientèles est la communauté militaire canadienne ‒ tant les membres en service des Forces armées canadiennes que nos nombreux anciens combattants et leurs familles. En raison des conditions et des facteurs de stress propres au service militaire et aussi de la transition parfois difficile au terme de ce dernier, le premier ministre a chargé les ministres des Forces armées canadiennes (FAC) et d’Anciens Combattants Canada (ACC) d’élaborer une Stratégie conjointe de prévention du suicide. La politique de défense du Canada Protection, Sécurité, Engagement (PSE), a réaffirmé cette orientation.
La « suicidalité » est le terme englobant le suicide (le fait de mettre fin à ses jours intentionnellement), le comportement suicidaire (notamment les tentatives de suicide) et l’idéation suicidaire (le fait d’avoir des idées suicidaires). Depuis de nombreuses années, tant les FAC qu’ACC sont à pied d’œuvre en suicidalité et en santé mentale, veillant au bien-être de leurs membres/des anciens combattants et procurant une assistance en temps de crise, ayant pris des mesures pour réduire le risque de suicide. La création de cette stratégie conjointe vise également l’amélioration continue dans la collecte des données, l’identification des lacunes systémiques et la prestation améliorée des services.
Il n’existe pas une cause simple ni unique au suicide. Par conséquent, aucun programme à lui seul ne peut régler ce problème ni éliminer tout risque de suicide. Nous devons donc agir sur une vaste gamme de fronts pour instaurer de la résilience, traiter les traumatismes mentaux et physiques, ouvrir des canaux de communication et favoriser le bien-être économique et social. En reconnaissant les lacunes là où elle peuvent exister, nous nous engageons à bien les combler, de sorte que nos membres et nos anciens combattants et leurs familles puissent bénéficier des soutiens dont ils ont besoin. C’est uniquement par une action concertée et globale que des progrès réels seront réalisés. De concert, les FAC et ACC ont retenu sept lignes d’effort qui correspondent aux secteurs clés visés et qui, de façon combinée, peuvent contribuer à ce que nous atteignions l’objectif complexe d’une prévention globale du suicide.
Le suicide dans le contexte militaire
Le taux de suicide dans les Forces armées canadiennes correspond, dans l’ensemble, à celui de la population générale. Nous possédons moins d’informations détaillées sur les anciens combattants, mais nous travaillons à accroître notre connaissance de cette communauté. D’après les données disponibles, il semblerait que le suicide soit plus fréquent chez les anciens combattants que dans la population canadienne. Pourquoi est-ce le cas? Il n’existe pas de réponse simple. Nous devons examiner les divers facteurs ayant une incidence sur le comportement suicidaire (comme le traitement de la douleur chronique, la gestion des facteurs de stress et autres). Bien que ce ne soit pas tous les suicides qui puissent être prévenus, une seule perte de vie en est une de trop. Nous mettons tout en œuvre en faveur des militaires et des anciens combattants de notre pays.
Nous pouvons jouer un rôle déterminant
Certes chaque cas est particulier. Mais nous avons été amenés à comprendre avec le temps au sujet du comportement suicidaire que la maladie mentale, le stress aigu ou le stress chronique cumulatif peuvent mener certains individus sur la voie du suicide. Le comportement suicidaire est souvent le résultat combiné de facteurs multidimensionnels, tels que l’isolation, la rupture d’une relation, un traumatisme, la toxicomanie ou le sentiment d’être un fardeau qui, ensemble, peuvent conduire à un acte suicidaire. Le point crucial à retenir est que le suicide n’est pas un résultat prédéterminé et qu’il existe de nombreuses occasions d’intervenir pour éloigner une personne de la voie suicidaire. Bien qu’il soit impossible de prévenir tous les suicides, nous pouvons prendre des mesures déterminantes pour en réduire les risques et pour instaurer des facteurs de protection, du soutien et de la résilience chez nos camarades et nos proches. Ces occasions d’intervenir inspirent notre stratégie conjointe et orientent les nombreuses mesures décrites dans le présent document.
Intervenir
Si l’on dresse un portrait global, on peut relever certains grands programmes et certaines grandes mesures :
- Le programme Soutien social : blessures de stress opérationnel (SSBSO) offre des services confidentiels de soutien par les pairs aux membres des FAC et aux vétérans aux prises avec un traumatisme lié au stress opérationnel, ainsi qu’à leurs familles. Ces services sont fournis par des coordonnateurs formés à cet effet, qui ont une expérience personnelle avec les blessures de stress opérationnel.
- Récemment, les FAC ont mis en place le programme En route vers la préparation mentale (RVPM), axé sur la sensibilisation à la santé mentale et la formation à la résilience, en vue d’éveiller à la détection hâtive de la détresse, d’encourager le recours aux soins, de normaliser les défis de santé mentale et de susciter des compétences fondées sur des données probantes pour gérer les demandes de cette nature tant dans le service que dans la vie courante. Le RVPM a contribué à une augmentation notable du nombre de membres des FAC ayant recherché des soins ainsi qu’à l’érosion constante de la stigmatisation et d’autres entraves aux soins.
- Anciens Combattants Canada a considérablement accru sa prestation de services en personne; il a rouvert neuf bureaux précédemment fermés, ouvert un bureau à Surrey en C.-B. et a entrepris d’entrer en contact régulier sur le terrain avec d’anciens combattants dans des communautés éloignées ou nordiques et avec leurs familles.
- La majorité des cliniques des Services de santé des Forces canadiennes (SSFC) ont bénéficié de la télémédecine et ont donc eu accès à des spécialistes, dans la langue de leur choix, sans égard à leur situation géographique. Cette ressource permet également d’assurer des soins sous-spécialisés (par exemple en santé mentale à du personnel employé en régions éloignées) et de gérer plus efficacement les listes d’attente. Le Réseau de cliniques de traitement des traumatismes liés au stress opérationnel, financé par ACC, s’est étendu à onze cliniques partout au Canada, chacune offrant des téléservices en santé mentale et comportant de nombreux satellites pour les anciens combattants en régions éloignées.
- Les FAC et ACC ont créé un Groupe de travail sur la transition harmonieuse, géré conjointement avec quatre équipes de mise en œuvre vouées à assurer une approche coordonnée et la supervision de tous les éléments clés du continuum de la transition FAC-ACC. Ils veillent aussi à ce que tous les membres actifs obtiennent les services dont ils ont besoin lorsqu’ils quittent le service militaire actif.
- Tirant avantage de l’expertise, des leçons retenues et des meilleures pratiques développées par les Unités interarmées de soutien du personnel (UISP) et ses partenaires, le Groupe de transition des Forces armées canadiennes (GTFAC) sera mis sur pied afin de promouvoir et réaliser une transition harmonieuse vers la vie civile (d’après-service) des membres des FAC. Cette initiative aura pour but de réduire le niveau de stress subi par nos membres lors de leur transition, y compris les considérations à la prévention du suicide. Le personnel d’ACC sera entièrement intégré au GTFAC.
- ACC a embauché l’équivalent de plus de 400 nouveaux employés à temps plein pour assurer un niveau élevé de service de qualité et s’efforce de s’engager à porter son ratio d’anciens combattants par gestionnaire de cas à 25 pour 1, afin de garantir que tous les anciens combattants reçoivent les services et l’attention nécessaires, avec des temps d’attente réduits et moins d’obstacles.
- Les FAC ont conclu un partenariat quinquennal avec Bell Canada dans le but de renforcer l’initiative à succès « Cause pour la cause », accroître la sensibilisation et éliminer la stigmatisation reliée à la santé mentale.
- ACC investit quatre M$ sur quatre ans dans un Fonds d’urgence pour les anciens combattants afin de leur venir en aide dans des situations particulières et urgentes, ainsi que 13,9 M$ dans un nouveau Fonds pour le bien-être des anciens combattants et de leur famille, qui favorisera la recherche et les services innovants.
- Nous recherchons de nouvelles capacités d’imagerie cérébrale (TEP IRM, étude PEER, etc.), en vue de mieux comprendre l’origine biologique de la maladie mentale et pour tirer profit de la nouvelle technologie pour intervenir plus efficacement. Par ailleurs, nous explorons des traitements émergents ciblant spécifiquement l’idéation suicidaire.
La Stratégie conjointe de prévention du suicide expose notre vision, notre mission, nos lignes d’effort (comme l’indique la page 15) ainsi que les nombreuses mesures que nous avons prises pour réaliser cette vision. Elle s’harmonise avec le Cadre fédéral de prévention du suicide, s’appuie sur le plus récent rapport du Comité d’experts et se fonde sur les dernières recherches sur le suicide pour élaborer une approche globale et de classe mondiale sur la prévention du suicide pour les militaires et les anciens combattants. Les Forces armées canadiennes et Anciens Combattants Canada maintiennent leur ferme engagement à prévenir le suicide et continueront à travailler ensemble, dans le cadre de cette stratégie conjointe, pour soutenir et servir tous les membres actifs, les anciens combattants et leurs familles.
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