Chapitre 9 : L’approche proposée par la Commission pour le sport sécuritaire : prévention, intervention et soutien

Partie II — Le sport sécuritaire au Canada

Tel que mentionné précédemment dans ce rapport, le mandat de la Commission est double dans la mesure où elle doit examiner le système sportif et formuler des recommandations sur des mesures concrètes et efficaces visant à :

• Améliorer la sécurité dans le sport au Canada, y compris des approches tenant compte des traumatismes pour soutenir les participants au sport dans la divulgation et la guérison des mauvais traitements.
• Améliorer le système sportif au Canada, y compris des mesures concernant les politiques, les structures de financement, la gouvernance, la reddition de comptes, la responsabilité, les conflits d’intérêts, l’harmonisation des systèmes, la culture et les considérations d’ordre juridique^{Note de bas de page 1}.

Dans la première partie de ce rapport préliminaire, nous avons examiné le système sportif actuel et formulé des recommandations préliminaires qui, si elles sont mises en œuvre, amélioreront le système sportif au Canada afin que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens puissent s’y sentir en confiance. Mettre en place un système sportif solide et bien gouverné est nécessaire à la création et au maintien d’environnements sportifs sécuritaires. Sans une bonne gouvernance au sein des organisations qui forment le système sportif, aucune initiative en faveur d’un sport sécuritaire ne peut réussir, même avec les meilleures intentions.

Dans cette deuxième partie, nous nous concentrons sur le sport sécuritaire. La Commission reconnaît qu’il est impossible d’éliminer complètement les mauvais traitements dans le sport. Le monde du sport est un microcosme de la société et constitue un reflet de ses valeurs, de ses rapports de pouvoir et de ses failles. Le harcèlement et la discrimination, tout comme les abus, sont des phénomènes qui existent dans la société en général et qui se manifestent souvent dans le sport également.

Toutefois, il est important de mettre en place des mesures de prévention efficaces pour réduire la fréquence des mauvais traitements. Il faut aussi se munir de mécanismes permettant de réagir de manière appropriée lorsqu’ils se produisent. Le monde du sport peut servir d’exemple à la société et montrer à quoi ressemble un changement positif.

L’approche que la Commission propose pour améliorer la sécurité dans le sport au Canada s’articule autour de trois grandes priorités : la prévention, l’intervention et le soutien :

• La prévention est axée sur des mesures proactives visant à créer des environnements sportifs plus sécuritaires et à réduire le risque de mauvais traitements.
• L’intervention répond à la nécessité de mettre en place des mécanismes harmonisés et efficaces pour réagir aux mauvais traitements et tenir les individus pour responsables.
• Le soutien porte sur l’importance d’apporter un soutien approprié aux personnes concernées, notamment dans le cadre du traitement des plaintes et des procédures d’enquête^{Note de bas de page 2}.

La Commission estime, qu’ensemble, ces piliers constituent le fondement d’une stratégie globale et durable pour la sécurité dans le sport. Ils sont à la base des recommandations préliminaires que nous proposons pour réflexion.

Étant donné l’interconnectivité du paysage sportif canadien d’une part, et le partage des compétences entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux (abordé au chapitre 3) d’autre part, nous estimons qu’améliorer la sécurité dans le sport au Canada requiert une collaboration significative entre les deux paliers de gouvernement. Bien que le gouvernement du Canada doive jouer un rôle de premier plan pour conduire le changement, la collaboration active de ses homologues provinciaux et territoriaux est également essentielle.