Examen par des experts des nouvelles pratiques de dépistage fondées sur le comportement sexuel
Le 15 décembre 2021, Santé Canada a reçu une demande de la Société canadienne du sang (SCS). La SCS souhaitait :
- retirer la période d'exclusion de don de 3 mois pour les hommes actifs sexuellement qui ont des relations sexuelles avec d'autres hommes
- la remplacer par des questions de dépistage fondées sur le comportement sexuel
Santé Canada a cherché à obtenir de l'expertise et des conseils externes sur des questions scientifiques et techniques précises qui ont été soulevées au cours du processus d'examen. Nous avons réuni un groupe d'experts ayant des connaissances et des antécédents très variés dans les domaines de la santé. Ces experts ont donné leur temps et nous avons examiné tout conflit d'intérêts possible avant de les consulter.
Les 6 experts ont examiné les nouveaux critères de dépistage fondés sur le comportement sexuel soumis par la SCS. Les critères s'appliqueront à tous les donneurs potentiels de sang et de plasma au Canada.
L'objectif des nouveaux critères est de rendre les règles plus inclusives pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes sans compromettre la sécurité du système d'approvisionnement en sang.
Les experts comprenaient les suivants :
- Me Michel T. Giroux, président (avocat et éthicien, Institut de consultation et de recherche en éthique et en droit)
- Dr Gilles Lambert (médecin et médecin-conseil, Institut national de santé publique du Québec)
- Dr Alan Tinmouth (médecin, épidémiologiste clinique, directeur, Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa et chef de division, Hôpital d'Ottawa)
- Dr Jacob Pendergrast (hématologue et directeur médical, Service des transfusions sanguines, Réseau universitaire de santé, Toronto)
- Dr James Neuberger (médecin-conseil, Queen Elizabeth Hospital, Birmingham, Royaume-Uni)
- Dr David Moore (médecin et chercheur scientifique, Centre d'excellence sur le VIH-sida de la Colombie-Britannique)
Ensemble, ils ont fourni des conseils scientifiques, médicaux et techniques sur :
- l'analyse statistique et la modélisation des risques
- les dernières données épidémiologiques sur les infections transmissibles sexuellement et par le sang au Canada
- les considérations pertinentes en matière de santé publique qui s'appliquent aux receveurs de sang et de produits sanguins
Santé Canada a posé des questions précises aux experts concernant :
- la fiabilité du modèle statistique, les hypothèses connexes et le risque estimé
- la quantité suffisante de preuves pour mettre en œuvre les nouveaux critères en matière de don à l'heure actuelle
- les questions qui devraient être ajoutées au questionnaire sur le dépistage pour réduire davantage le risque
- comprenant des questions sur la pratique du « chemsex » (consommer des substances psychoactives à usage récréatif, comme la meth en cristaux, pendant les relations sexuelles)
- la façon de répondre aux préoccupations exprimées par certains groupes de patients
- les mesures de surveillance qui suffiront pour évaluer l'incidence des changements proposés sur la sécurité de l'approvisionnement en sang
Les experts ont jugé acceptable la modélisation proposée et ont indiqué que le risque estimé était extrêmement faible et négligeable. Ils ont également conclu que les nouveaux critères de dépistage n'influencent pas la sécurité de l'approvisionnement en sang par rapport à la période d'exclusion actuelle de 3 mois.
Les experts ont déterminé que les données ultérieures à la mise en œuvre fournies par d'autres pays, comme le Royaume-Uni, qui ont mis en place des critères de dépistage semblables ne fourniraient pas d'autres données utiles. Cela s'expliquait par le très faible risque résiduel de transmission du VIH détecté par le modèle.
Les experts ont convenu que la participation à des relations non monogames est un facteur de risque d'infection par le VIH. Cependant, la majorité des experts ont indiqué que les questions liées au comportement sexuel d'un partenaire du donneur :
- seraient problématiques
- ne seraient ni pratiques ni utiles
- ne compromettraient pas la sûreté de l'approvisionnement sanguin si elles n'avaient pas été posées
- selon les données tirées de l'étude « For Assessment of Individual Risk » (FAIR) menée au Royaume-Uni
Les experts ont appuyé le plan de surveillance après la mise en œuvre proposé par la SCS sans aucun changement.
Même si le groupe d'experts l'a conseillé, la décision concernant la demande de la SCS revenait à Santé Canada.
Liens connexes
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