Évaluation de substance dangereuse - Acétone
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Cette évaluation de substance dangereuse a été réalisée conformément à la version antérieure du Règlement sur les produits dangereux (RPD) et à ses modifications. En savoir plus sur les modifications du RPD et la période de transition
Identification
Nom chimique :
Acétone
N° CAS :
67-64-1
Composition chimique :
(CH3)2CO
Synonymes :
Diméthylcétone, béta-cétopropane.
N° ONU :
1090 [liquide inflammable]
Pictogrammes :
Figure 1.

Figure 1 - Équivalent textuel
Le symbole dans le pictogramme est un point d'exclamation. Ce symbole indique que les produits dangereux avec ce pictogramme peuvent causer certains effets sur la santé, par exemple :
- irritation cutanée
- irritation des yeux
- sensibilisation cutanée
Figure 2.

Figure 2 - Équivalent textuel
Le symbole à l'intérieur du pictogramme représente une flamme au-dessus d'un trait. Ce symbole indique que les produits dangereux affichant ce pictogramme peuvent s'enflammer facilement et brûler rapidement s'ils ne sont pas entreposés et manipulés correctement.
Classification du SIMDUT
Dangers pour la santé :
Irritation oculaire : Catégorie 2A
Toxicité pour certains organes cibles — exposition unique — catégorie 3 (effets narcotiques)
Dangers physiques :
Liquides inflammables : Catégorie 2
Dangers pour la santé
Toxicité aiguë (voie orale) :
Ne satisfait pas aux critères.
DL50 : 5 800 mg/kg (rat, femelle) note de bas de page 1.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie de Toxicité aiguë (voie orale).
Toxicité aiguë (par contact cutané) :
Ne satisfait pas aux critères.
DL50 : > 15 800 mg/kg (lapin) note de bas de page 2.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie de Toxicité aiguë (par contact cutané).
Toxicité aiguë (par inhalation – gaz) :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un gaz. Les critères de classification de Toxicité aiguë (par inhalation – gaz) ne s'appliquent pas à cette substance.
Toxicité aiguë (par inhalation – vapeurs) :
Ne satisfait pas aux critères.
CL50 : 76 mg/L (4 heures) (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3).
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie de Toxicité aiguë (par inhalation – vapeurs).
Toxicité aiguë (par inhalation – poussières et brouillards) :
Aucune donnée disponible.
Il n'existe aucune donnée permettant de déterminer si l'acétone satisfait aux critères de classification d'une catégorie de Toxicité aiguë (par inhalation – poussières et brouillards).
Corrosion cutanée / irritation cutanée :
Ne satisfait pas aux critères.
Dans une étude de Smyth et Carpenter, 10 µl d'acétone ont été appliqués sur la peau coupée de 5 lapins note de bas de page 2. L'exposition a duré 24 heures et les observations ont été notées à l'aide du système de Smyth et Carpenter. Une cote de 1 sur 10 a été obtenue, ce qui indique l'absence d'irritation cutanée. Dans une autre étude sur l'irritation cutanée chez le lapin, l'acétone a eu une cote de 0,67 pour l'érythème et de 0 pour l'œdème, ce qui permet de conclure une fois de plus que la substance n'est pas irritante note de bas de page 4.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie ou sous-catégorie de Corrosion cutanée / irritation cutanée.
Lésions oculaires graves / irritation oculaire :
Catégorie 2A.
Dans une étude réalisée selon la Ligne directrice 405 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de l'acétone non diluée (0,1 mL) a été instillée dans les yeux de 4 lapins note de bas de page 5. Les observations ont été consignées à 24, 48 et 72 heures pour tous les paramètres oculaires et les cotes moyennes ont été calculées pour chacun des 4 lapins. Les cotes étaient les suivantes pour chaque paramètre : 2, 1,67, 2 et 2 pour l'opacité cornéenne (résorbée au jour 10); 1,33, 1,0, 1,33 et 1,33 pour l'iritis (résorbée au jour 14); 3, 2,67, 2,67 et 3 pour la rougeur conjonctivale (résorbée au jour 21); et 3, 2,0, 2,67 et 2,33 pour le chémosis (résorbé au jour 10). Selon le paragraphe 8.3.2(3) du RPD, ces résultats satisfont aux critères de classification de la catégorie 2A.
D'autres études étaient disponibles pour étayer cette classification. Dans un test de Draize, une dose de 0,1 mL d'acétone non diluée a été instillée dans un œil de 4 à 6 lapins, ce qui a donné une cote moyenne maximale (CMM) de 66/110 24 heures après l'instillation note de bas de page 6. La CMM modifiée pour l'acétone non diluée a été établie à 65,75. Ces 2 valeurs indiquent que l'acétone est un irritant. Dans une étude réalisée par Smyth, un degré d'irritation pour l'acétone non diluée a été établi selon l'échelle de Carpenter note de bas de page 7. D'après les résultats, l'acétone est une substance de catégorie 5, ce qui indique que 0,02 mL d'acétone donne une cote d'irritation supérieure à 5,0 (indiquant des lésions oculaires graves), alors que ce n'est pas le cas avec 0,005 mL. Dans une autre étude, l'acétone (pure) s'est révélée un irritant grave dans le cadre du test in vitro d'opacité/perméabilité cornéennes bovines (OPCB), réalisé selon la Ligne directrice 437 de l'OCDE note de bas de page 8. Dans une étude sur l'irritation oculaire chez le lapin, une dose 0,1 mL d'acétone a provoqué 6/6 réactions positives pour l'opacité de la cornée, l'iritis et la rougeur conjonctivale note de bas de page 9. Ces effets étaient complètement réversibles.
Dans une autre étude, les dilutions d'acétone dans le polyéthylène glycol (1 %, 3 %, 10 % et 30 %) ont entraîné une légère irritation oculaire avec des cotes de 1/110, 4/110, 3/110 et 6/110, respectivement note de bas de page 10. Le polyéthylène glycol est un solvant qui ne satisfait pas aux critères d'irritation oculaire et l'étude elle-même a été bien menée. Ainsi, on peut conclure de cette étude que les solutions d'acétone inférieures à 30 % ne satisfont pas aux critères de classification de la catégorie 2A.
Les données existantes satisfont aux critères de classification de la sous-catégorie Irritation oculaire – catégorie 2A pour les solutions d'acétone à plus de 30 % [paragraphe 8.3.2(3) du RPD].
Sensibilisation respiratoire :
Aucune donnée disponible.
Il n'existe aucune donnée permettant de déterminer si l'acétone satisfait aux critères de classification d'une catégorie ou sous-catégorie de Sensibilisation respiratoire.
Sensibilisation cutanée :
Ne satisfait pas aux critères.
Des résultats négatifs ont été obtenus avec l'acétone dans un test de maximisation chez le cobaye note de bas de page 3,note de bas de page 11. En fait, l'acétone est souvent utilisée comme excipient pour ce test note de bas de page 12. L'acétone a aussi fait l'objet d'un test de sensibilisation cutanée chez la souris, à savoir un test de sensibilisation de l'oreille. Cette étude a également donné des résultats négatifs note de bas de page 13.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification de la catégorie Sensibilisation cutanée.
Mutagénicité sur les cellules germinales :
Ne satisfait pas aux critères.
In vivo : Des résultats négatifs ont été obtenus lors d'un test du micronoyau sur des érythrocytes périphériques normochromatiques chez la souris B6C3F1 (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). Ces souris ont été exposées par voie orale subchronique à l'acétone dans l'eau potable à des doses atteignant 2 mg/kg. Aucun signe d'activité clastogène n'a été observé. L'acétone n'a pas non plus montré d'activité génotoxique lors d'un test du micronoyau in vivo sur des cellules de moelle osseuse de hamsters chinois (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3).
In vitro : Dans un test de mutation inverse avec Salmonella typhimurium, les résultats étaient négatifs, avec et sans activation métabolique note de bas de page 3,note de bas de page 14,note de bas de page 15. Un test d'aberration chromosomique sur les cellules CHO et un test de lymphome chez la souris L5178Y sans activation métabolique ont également donné des résultats négatifs (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3).
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie ou sous-catégorie de Mutagénicité sur les cellules germinales.
Cancérogénicité :
Ne satisfait pas aux critères.
L'American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH) a classé l'acétone dans la catégorie A4 – Substance non classable comme cancérogène pour les humains note de bas de page 16. L'acétone est souvent utilisée comme témoin négatif ou excipient dans les études de cancérogénicité cutanée (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). Il n'y a aucune indication d'une fréquence élevée de tumeur dans le groupe témoin ayant reçu l'acétone comme excipient. L'acétone n'a pas été examinée par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ni par le National Toxicology Program (NTP).
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie ou sous-catègorie de Cancérogénicité.
Toxicité pour la reproduction :
Ne satisfait pas aux critères.
Dans la plupart des cas, les études sur la reproduction portant sur l'acétone ont donné des résultats négatifs. L'exposition à l'acétone (5 000 mg/L d'eau potable pendant 8 semaines ou 10 000 mg/L d'eau potable pendant 4 semaines) n'a eu aucun effet nocif sur la fertilité de rats mâles (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). Dans une autre étude chez le rat, aucun effet nocif n'a été observé sur la fertilité des mâles après 6 semaines d'exposition à 0,5 % d'acétone dans l'eau potable (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). L'acétone n'a pas non plus montré de toxicité pour la reproduction chez les souris mâles ou femelles à des doses atteignant 5 000 et 11 000 mg/kg p.c./j (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). L'exposition de rates gravides à 0, 440, 2 200 ou 11 000 ppm d'acétone en aérosol n'a pas entraîné de toxicité pour le développement ni de tératogénicité. La toxicité chez les mères (diminution du poids corporel et du poids de l'utérus) était manifeste à la dose élevée, avec une diminution significative du poids des fœtus. Dans une autre étude, l'administration de 6 600 ppm par aérosol a entraîné une toxicité maternelle (augmentation du poids du foie) et une toxicité pour le développement (réduction du poids des fœtus et légère augmentation des résorptions tardives) (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). Une autre étude n'a révélé aucun effet sur la reproduction chez des rates gravides qui avaient inhalé jusqu'à 26,2 mg d'acétone 16 heures par jour, aux jours 6 à 19 de la gestion note de bas de page 13. Les paramètres d'intérêt comprenaient le nombre d'implantations, le pourcentage moyen de petits vivants/portée, le pourcentage moyen de résorptions/portée, le rapport mâles/femelles et la fréquence des malformations ou des variations chez les fœtus.
Des résultats positifs ont été observés dans 2 études. La toxicité pour le développement a été observée à la dose de 15,7 mg/L chez des souris ayant inhalé 0, 1, 5,2 ou 15,7 mg/L d'acétone pendant 6 heures par jour pendant les jours 6 à 17 de la gestation note de bas de page 13. On a observé une réduction du poids des fœtus et une légère augmentation de la fréquence des résorptions tardives. Toutefois, aucun effet tératogène n'a été observé. Dans une autre étude chez des souris ayant reçu 3 500 mg/kg/j d'acétone par gavage aux jours 6 à 16 de la gestation, le nombre de femelles ayant produit des portées viables a diminué (44,4 % par rapport à 94,4 % chez les témoins). La survie des petits et le poids à la naissance ont diminué. Les concentrations auxquelles des effets nocifs ont été observés sont supérieures au seuil de classification.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie ou sous-catégorie de Toxicité pour la reproduction.
Toxicité pour certains organes cibles – exposition unique :
Catégorie 3 (effets narcotiques)
Exposition par voie orale : Chez les humains, on a signalé qu'il y avait eu jusqu'à 1 500 incidents d'intoxication à l'acétone aux États-Unis entre 1988 et 1997, principalement en raison de l'ingestion d'acétone pur. Environ 30 % des incidents ont nécessité un traitement et aucun décès n'est survenu. L'exposition à des quantités extrêmement importantes d'acétone par ingestion d'un liquide est nécessaire, c'est-à-dire une ingestion entraînant des concentrations sanguines d'acétone qui peuvent atteindre plusieurs milliers de mg/L, pour que des signes de toxicité soient observés. La toxicité de l'acétone chez les humains est caractérisée par des effets locaux et systémiques non spécifiques. L'effet systémique le plus perceptible est une dépression généralisée du système nerveux central, qui peut aller de l'étourdissement à la narcose, selon l'ampleur et la durée de l'exposition. Une insuffisance rénale fonctionnelle légère a parfois été signalée dans les cas de narcose induite par l'acétone note de bas de page 3.
En cas d'ingestion accidentelle d'acétone liquide, de la fatigue, de l'irritabilité, des étourdissements et des irrégularités respiratoires peuvent survenir. Lorsque l'empoisonnement est grave, ces symptômes peuvent précéder le développement de troubles gastro-intestinaux et une perte de conscience temporaire. Bien que de nombreux cas d'intoxication grave à l'acétone aient été signalés dans la littérature, aucun décès n'a été enregistré note de bas de page 17.
Exposition par voie cutanée : Aucune donnée disponible
Exposition par inhalation : En ce qui concerne les effets neurologiques qui suivent des expositions par inhalation ou par voie orale à l'acétone, l'Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR) a conclu que : « D'après les données probantes tirées d'études sur les humains et les animaux, l'acétone est associée à des effets neurologiques allant des effets neurocomportementaux légers à la narcose grave. » (traduit de l'anglais) note de bas de page 18
Dans 1 étude, un groupe de participants masculins a été exposé à une concentration d'acétone comprise entre 21 049 et 84 194 ppm pendant 1 à 8 heures. Des signes de narcose ont été observés à une concentration de 21 049 ppm et plus en 3 à 6 heures note de bas de page 18,note de bas de page 19.
Dans une étude professionnelle, 8 travailleurs de sexe masculin exposés pendant 2 minutes ou 4 heures en une seule journée à une concentration de 12 000 ppm d'acétone ont signalé une irritation de la gorge et des poumons, mais aussi des effets narcotiques comme l'inconscience, les étourdissements, l'instabilité, la confusion et des maux de tête note de bas de page 18,note de bas de page 20.
Une autre étude professionnelle portant sur 9 travailleurs exposés à une concentration de 1 006 ppm d'acétone a signalé des signes de maux de tête et d'étourdissement chez certains des participants note de bas de page 21.
Des volontaires hommes et femmes (n=22) ont été exposés pendant 4 heures à de l'acétone à une concentration de 250 ppm et ont été décrits comme présentant de légers changements neurocomportementaux déterminés par discrimination auditive et un test d'humeur note de bas de page 22. Les effets observés dans cette étude sont légers et ne répondent pas aux critères de classification.
Des employés exposés à l'acétone (n=71) et des témoins (n=86) ont participé à une étude sur la neurotoxicité. Les employés travaillaient dans une imprimerie de pièces de monnaie. Les niveaux d'exposition à l'acétone au cours d'un quart de 8 heures variaient de 988 à 2 114 mg/m3. Les employés exposés à l'acétone ont signalé un pourcentage élevé de certains symptômes, notamment des troubles de mémoire (15 %), des troubles du sommeil (32 %), des maux de tête (42 %) et des engourdissements des mains et des pieds (26 %). Le pourcentage de témoins signalant ces symptômes était plus faible (8 %, 5,8 %, 18 % et 5,8 %, respectivement) note de bas de page 23.
Les employés exposés à l'acétone (n=110) et les témoins (n=67) ont participé à une étude sur les effets sur la santé liés à l'acétone. Les employés travaillaient dans une usine de fibre d'acétate. Les niveaux d'exposition à l'acétone mesurés à la fin d'un quart de travail étaient de 19,6 à 1 018 ppm dans l'air de la zone respiratoire. Les symptômes signalés par les employés exposés à l'acétone et survenus au cours des 6 derniers mois, pour lesquels il existe une relation raisonnable entre l'exposition et la réponse, comprenaient une sensation de lourdeur, de vague ou de faiblesse dans la tête et des nausées note de bas de page 24.
Les élèves (n=25), séparés en 5 groupes, ont été exposés à une concentration de 0, 100, 250, 500 ou 1 000 ppm d'acétone. Les groupes à une concentration d'exposition de 250 ppm et plus ont signalé une faiblesse générale, des yeux lourds et un manque d'énergie, entre autres effets note de bas de page 25.
L'exposition à l'acétone dans des conditions contrôlées de laboratoire a produit une légère irritation chez les volontaires à une concentration de 300 ppm, tandis qu'une exposition à 500 ppm a irrité les yeux et le système respiratoire, mais était tout de même tolérable note de bas de page 26.
Les effets narcotiques signalés chez les humains par inhalation sont suffisants pour satisfaire aux critères de classification de la catégorie Toxicité pour certains organes cibles – exposition unique – catégorie 3 [paragraphe 8.8.1(1) du RPD].
Toxicité pour certains organes cibles – expositions répétées :
Ne satisfait pas aux critères.
Voie orale : L'acétone était légèrement toxique pour les rats et les souris lorsqu'elle était administrée dans de l'eau potable pendant 13 semaines note de bas de page 27,note de bas de page 28. Les doses toxiques minimales ont été estimées à 20 000 ppm d'acétone (1 700 mg/kg) chez les rats et les souris mâles et à 50 000 ppm d'acétone (3 400 mg/kg) chez les souris femelles. Aucun effet toxique n'a été constaté chez les rates. On a constaté que les testicules, les reins et le système hématopoïétique sont les organes cibles chez les rats mâles, et le foie est l'organe cible chez les souris mâles et femelles. Des effets sur les reins et une dégénérescence des tubules rénaux ont été constatés dans une étude de 90 jours à des doses orales très élevées chez le rat (500 et 2 500 mg/kg) note de bas de page 29. Les doses auxquelles des effets sont observés sont supérieures au seuil de classification.
Voie cutanée : L'exposition cutanée pendant la durée de vie à de faibles doses d'acétone (20 à 160 mg d'acétone/souris) à raison de 2 ou 3 traitements par semaine (jusqu'à 573 jours) n'a eu aucun effet notable sur la survie ou la fréquence des néoplasmes de la peau (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). Aucun autre paramètre n'a été examiné. De plus, en raison de la volatilité de l'acétone, les conditions normales d'application cutanée entraîneront une évaporation considérable de la surface de la peau, ce qui réduira la dose efficace pour l'absorption cutanée.
Par inhalation : Après 8 semaines d'exposition de rats à 19 000 ppm (3 heures/jour) d'acétone, aucun effet toxique systémique indésirable n'a été observé pour les paramètres étudiés (d'après un résumé d'étude note de bas de page 3). L'examen neurocomportemental de 71 travailleurs ayant été exposés en moyenne à l'acétone pendant 14 ans (les expositions variaient de 416 à 890 ppm) a révélé des déficits statistiquement significatifs dans les résultats des tests de conduction nerveuse (ce qui indique une neuropathie). Cependant, l'auteur a noté que ces anomalies ne reflètent pas toujours un trouble neurologique fonctionnel note de bas de page 23. Les travailleurs exposés ont également signalé des symptômes oculaires, cutanés et des voies respiratoires supérieures (aucune analyse statistique n'a été fournie).
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie de Toxicité pour certains organes cibles – expositions répétées.
Danger par aspiration :
Ne satisfait pas aux critères.
De l'acétone a été administrée par voie orale à une dose de 1 mL/kg à 8 rats anesthésiés (4 de chaque sexe) note de bas de page 30. L'administration d'acétone par voie orale a permis d'étudier la toxicité pulmonaire de l'acétone par aspiration. Les 8 rats sont morts. Cependant, 2 rats seulement sur 8 ont présenté une hémorragie pulmonaire grave et on a estimé qu'ils étaient morts en raison de l'aspiration d'acétone. On a constaté que l'acétone s'évapore trop rapidement pour être aspirée; cependant, si elle est ingérée très rapidement, elle peut être aspirée dans les poumons et causer une hémorragie pulmonaire grave. Comme aucune donnée chez les humains n'est disponible et que l'acétone n'est pas un hydrocarbure liquide, ces résultats ne permettent pas de classer l'acétone comme substance toxique par aspiration.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie de Danger par aspiration.
Matières infectieuses présentant un danger biologique :
Sans objet.
L'acétone n'est ni un micro-organisme, ni une protéine, ni un acide nucléique.
Dangers physiques
Matières et objets explosibles :
Non évaluée*
* Les explosifs ne figurent pas dans la LPD et son règlement d'application. Les matières explosives sont réglementées aux termes de la Loi sur les explosifs. Pour de plus amples informations, consultez le site Web de Ressources naturelles Canada.
Gaz inflammables :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz inflammables ne s'appliquent pas à cette substance.
Aérosols (inflammables) :
Non évaluée
La classification d'un produit dangereux dans la classe de danger Aérosols inflammables ou Aérosols dépend du produit.
Gaz comburants :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz comburants ne s'appliquent pas à cette substance.
Gaz sous pression :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz sous pression ne s'appliquent pas à cette substance.
Liquides inflammables :
Catégorie 2.
L'acétone est un liquide inflammable dont le point d'ébullition initial est de 56,2 °C et dont le point d'éclair (coupelle fermée) est de -18 °C note de bas de page 31.
Les données existantes satisfont aux critères de classification des Liquides inflammables – catégorie 2 [paragraphe 7.6.1(2) du RPD].
Solides inflammables :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un solide. Les critères de classification des solides inflammables ne s'appliquent pas à cette substance.
Matières autoréactives :
Aucune donnée disponible.
Il n'existe aucune donnée permettant de déterminer si l'acétone satisfait aux critères de classification d'une catégorie des matières autoréactives.
Liquides pyrophoriques :
Ne satisfait pas aux critères.
L'acétone a une température d'auto-inflammation de 465 °C et ne s'enflamme pas à la température ambiante note de bas de page 32.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie des Liquides pyrophoriques.
Matières solides pyrophoriques :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un solide. Les critères de classification des Matières solides pyrophoriques ne s'appliquent pas à cette substance.
Matières auto-échauffantes :
Ne satisfait pas aux critères.
L'acétone a une température d'auto-inflammation de 465 °C, laquelle est très supérieure à la température d'inflammation spontanée selon les critères de classification note de bas de page 32.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie des Matières auto-échauffantes.
Matières qui, au contact de l'eau, dégagent des gaz inflammables :
Exclue de classification
L'acétone présente une structure chimique qui ne contient pas de métaux ni de métalloïdes et, par conséquent, n'a pas besoin d'être classée [paragraphe 7.12.1(1) du RPD].
Liquides comburants :
Exclue de classification
D'après l'alinéa 7.13.1(1)b) du RPD, il n'est pas nécessaire de classer tous les liquides organiques qui contiennent de l'oxygène, du fluor ou du chlore, si ces éléments ne sont chimiquement liés qu'au carbone ou à l'hydrogène. L'acétone est composée uniquement d'oxygène chimiquement lié au carbone.
Matières solides comburantes :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un solide. Les critères de classification des Matières solides comburantes ne s'appliquent pas à cette substance.
Peroxydes organiques :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un peroxyde organique. Les critères de classification des Peroxydes organiques ne s'appliquent pas à cette substance.
Matières corrosives pour les métaux :
Ne satisfait pas aux critères.
L'acétone n'est pas corrosive pour les métaux communs à la température ambiante note de bas de page 31.
Les données existantes ne satisfont pas aux critères de classification d'une catégorie des Matières corrosives pour les métaux.
Poussières combustibles :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un solide. Les critères de classification des Poussières combustibles ne s'appliquent pas à cette substance.
Asphyxiants simples :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un gaz. Les critères de classification des Asphyxiants simples ne s'appliquent pas à cette substance.
Gaz pyrophoriques :
Sans objet.
L'acétone n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz pyrophoriques ne s'appliquent pas à cette substance.
Produits chimiques sous pression :
Non évalué
La classification d'un produit dangereux dans la classe de danger Produits chimiques sous pression dépend du produit.
Renseignements sur la réglementation et autres renseignements
Renseignements sur la réglementation :
Les évaluations des substances dangereuses sont préparées par Santé Canada en tant que ressources éducatives et informatives. En vertu de la LPD, les fournisseurs de produits dangereux doivent, lors de la vente ou de l'importation d'un produit dangereux, fournir une étiquette et une fiche de données de sécurité qui répondent aux exigences énoncées dans le RPD.
Autres renseignements :
Les données et les classifications contenues dans ces évaluations des substances dangereuses sont basées sur des sources accessibles au public, telles que la littérature évaluée par des pairs ou les rapports d'organismes internationaux. De nouvelles données, y compris des informations exclusives, pourraient avoir un impact sur la classification des substances ou des produits dangereux qui les contiennent. Il est de la responsabilité du fournisseur de s'assurer de l'exactitude, de la suffisance et de la fiabilité de ses classifications de produits dangereux.
Dernière mise à jour :
2024
Préparé par :
Bureau des matières dangereuses utilisées au travail, Santé Canada
Références
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