Déclaration de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada : une mise à jour sur sa vision et ses domaines d'intérêt

Déclaration

26 juin 2018
Ottawa (ON)
Agence de la santé publique du Canada

Ottawa (Ontario)

Au moment où je célèbre le premier anniversaire de mon entrée en fonction comme administratrice en chef de la santé publique du Canada, j'ai une pensée pour les gens extraordinaires, en l'occurrence mes concitoyens, mes collègues de la santé publique, les dirigeants communautaires et les particuliers qui possèdent l'expérience du vécu et de la vie, et avec qui j'ai eu le privilège de faire connaissance et de travailler au cours cette année. Ils ont tout un chacun apporté une contribution significative à l'édification de ma vision, qui est d'œuvrer pour que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens jouissent d'une meilleure santé. Leur volonté de s'engager et de collaborer est un ingrédient essentiel de notre succès mutuel. J'ai écouté les aînés inuits relater les traumatismes que les pratiques que nous suivions par le passé pour traiter la tuberculose dans le Nord ont causés; j'ai sillonné tout le pays pour être témoin des efforts qui sont déployés au plan local pour s'attaquer aux effets mortels de la crise des opioïdes; et j'ai rencontré des activistes communautaires, des ingénieurs et des planificateurs qui ont fait cause commune pour faire concorder le développement urbain avec des collectivités écologiquement viables et saines.

Je l'ai dit et je le répète : il s'impose d'adopter une approche globale axée sur la collaboration, car le milieu de la santé publique ne possède pas tous les moyen d'action dont il a besoin pour s'attaquer aux difficultés complexes auxquelles nous sommes confrontés dans le secteur de la santé publique. Le travail effectué en collaboration entre tous les secteurs et à tous les paliers du gouvernement est la clé de notre succès.

Je l'ai vu de mes propres yeux à Qikiqtarjuaq, au Nunavut, où des dirigeants communautaires ont travaillé de concert avec des experts en santé du ministère de la Santé du Nunavut , des épidémiologistes de l'Agence de la santé publique, des experts de notre Laboratoire national de microbiologie, le ministère des Services aux Autochtones Canada et des médecins des hôpitaux d'Ottawa pour dépister la tuberculose active et latente chez les membres de la collectivité. Cette mesure préventive a concouru directement à mettre un terme à une éclosion locale. Une semaine plus tard, j'ai publié un rapport sur l'Élimination de la tuberculose au Canada qui reconnaît le traumatisme intergénérationnel que les pratiques que nous suivions par le passé pour traiter la tuberculose dans le Nord ont causé et qui martèle qu'il s'impose d'intervenir collectivement pour lutter contre cette maladie sociale. Il n'y a jamais eu de moment plus propice pour militer en faveur de l'élimination de la tuberculose que celui-ci, auquel nous bénéficions de l'engagement qu'ont pris le gouvernement du Canada, l'Inuit Tapiriit Kanatami et de nombreux autres partenaires.

Qu'en est il de la crise des opioïdes au Canada? À Montréal, j'ai constaté à quel point il peut être efficace d'investir dans des stratégies de réduction des méfaits lorsque les clients d'un centre de consommation supervisée mobile sont invités à donner leur avis sur la façon d'axer le service davantage sur la clientèle. J'ai rencontré plus de 300 jeunes par l'entremise du Forum pour jeunes Canadiens, du Conseil jeunesse du premier ministre et du Repaires jeunesse du Canada ainsi que de nombreux autres groupes, dont des personnes qui consomment des drogues, dans le cadre des efforts qui sont déployés pour l'éducation du public afin de réduire le plus possible les risques et les méfaits connexes à la consommation d'opioïdes et de cannabis.

Au cours de l'année qui vient de s'écouler, je me suis également attachée à collaborer dans le cadre du travail que je fais en tant que coprésidente du Comité consultatif spécial fédéral, provincial et territorial sur l'épidémie de surdoses. En collaboration avec de multiples secteurs, notamment des partenaires en santé publique, des coroners et des médecins légistes, ainsi que des fournisseurs de services médicaux d'urgence dans les provinces et les territoires, nous avons mis au point un système de collecte de données et de déclaration pour consigner les méfaits et les décès imputables aux opioïdes. Des agents de santé publique de l'Agence de la santé publique du Canada ont été affectés à des postes dans tout le pays afin de concourir à ces initiatives en étayant directement l'infrastructure de données.

Il est évident que l'endroit où nous vivons peut influer autant sur notre santé que notre mode de vie. Je suis frappée de constater combien l'engagement et l'expertise axés sur la conception et l'édification de collectivités viables, dans lesquelles il fait bon vivre et marcher, et dont j'ai été témoin dans tout le pays, sont profonds. Quand j'ai accueilli le premier Dialogue fédéral sur l'environnement bâti, j'ai été réconfortée de constater que les collègues de 13 ministères fédéraux, dont les Instituts de recherche en santé, Infrastructure Canada, Statistique Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement ont une vision commune; en l'occurrence, des Canadiennes et des Canadiens bien portants qui habitent dans des collectivités sûres et inclusives dans lesquelles il fait bon vivre et dans lesquelles ils peuvent prospérer. C'est une vision que je fais mienne et qui est énoncée dans mon rapport annuel de 2017 sur l'Environnement bâti sain.

Plus tôt au cours de cette année, j'ai lancé le Forum des professionnels de la santé, un réseau de 18 associations nationales de la santé représentant des fournisseurs de soins de santé primaires et des organismes institutionnels de première ligne. Ce partenariat est essentiel, car bon nombre des changements fondamentaux et systémiques que nous devons apporter pour garantir la santé de la population dépendent du rôle de confiance que les professionnels de la santé de première ligne et les autres professionnels jouent auprès de chaque patient. Au départ, ce forum se penchera sur les problèmes systémiques de stigmatisation et de discrimination qui émaillent le système de santé et exercent des effets préjudiciables sur les peuples autochtones. Il étudiera également des approches communes de la gestion et des pratiques de prescription des antibiotiques afin de lutter contre la résistance aux antimicrobiens, fournira des renseignements factuels aux fournisseurs de soins de santé de première ligne sur les risques et les méfaits du cannabis, et prendra en ligne de compte les enjeux afférents à la démence et au vieillissement de notre population.

Comme je suis l'ACSP, c'est la population canadienne qui est mon patient, et pour en prendre soin, il faut que de nombreuses personnes travaillent comme un seul homme à l'atteinte d'objectifs communs. Il faut certes que les meilleures données probantes et scientifiques guident nos conseils et nos interventions, mais nous devons aussi avoir l'esprit ouvert et prêter l'oreille au savoir autochtone, aux expériences vécues et à de multiples points de vue. Nous devons à tout le moins reconnaître ces points de vue et ces différences. L'efficacité de la politique de santé publique en dépend.

Tournons le regard vers l'année prochaine : à l'automne, je déposerai au Parlement mon rapport annuel sur l'état de la santé publique au Canada. Je me pencherai sur l'état de santé de la population canadienne en faisant ressortit les tendances émergentes et les inégalités en matière de santé. J'y décrirai également les facteurs qui poussent les jeunes à la toxicomanie et j'examinerai les mesures prometteuses en matière de prévention et d'amélioration du bien-être. Enfin, je poursuivrai le travail avec les principaux partenaires afin de donner suite à mes priorités dans le secteur de la santé publique. Forts de la bonne collaboration et des bons efforts, nous pouvons nous attaquer aux causes profondes dans ces domaines prioritaires et nous attacher aux interventions qui commenceront à uniformiser les règles du jeu afin que toutes les Canadiennes et tous les Canadiens puissent vivre en jouissant d'une santé optimale.

Dre Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique du Canada

Personnes-ressources

Relations avec les médias
Agence de la santé publique du Canada
613-957-2983

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