Déclaration commune des coprésidentes du Comité consultatif spécial sur l’épidémie de surdoses d’opioïdes – Données nationales actualisées sur les méfaits liés aux substances

Déclaration

23 juin 2022 | Ottawa (Ontario) | Agence de la santé publique du Canada

Les coprésidentes du Comité consultatif spécial fédéral-provincial-territorial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, et la Dre Jennifer Russell, médecin-hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, publient aujourd'hui la déclaration qui suit à propos de la publication des plus récentes données de surveillance concernant les méfaits liés aux opioïdes et aux stimulants au Canada, de janvier 2016 à décembre 2021, et des projections de modélisation concernant le nombre de décès liés aux opioïdes jusqu'en décembre 2022.

Nous observons depuis de nombreuses années au Canada une hausse importante des décès et des méfaits causés par les opioïdes et d'autres substances. Cette crise a continué de s'aggraver tout au long de 2021, lors de la pandémie de COVID-19. Selon les plus récentes données, le nombre de décès associés aux opioïdes est demeuré élevé et a continué de grimper au cours de 2021, avec au total 7 560 décès associés aux opioïdes pour cette année. Tandis que le nombre moyen de décès liés aux opioïdes par jour était de huit en 2016, ce nombre a plus que doublé; il a atteint en 2021 un sommet historique de 21 par jour. Le nombre d'hospitalisations liées aux opioïdes est aussi passé de 13 par jour en 2016 à 17 par jour en 2021. De plus, la grande majorité des décès liés aux opioïdes continuent d'être accidentels, et plus de la moitié d'entre eux impliquaient l'utilisation d'un stimulant (p. ex., cocaïne, méthamphétamine), soulignant la nature polysubstance de la crise de surdose.

Les plus récentes projections de modélisation mises à jour de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) suggèrent que ces tendances pourraient se poursuivre et que le nombre de décès liés aux opioïdes au Canada pourrait demeurer élevé, ou même augmenter, au cours des six prochains mois. Ces projections montrent que, jusqu'en décembre 2022, de 1 400 à 2 400 personnes pourraient perdre la vie chaque trimestre en raison de méfaits liés aux opioïdes. Dans tous les scénarios de modélisation, les projections soulignent l'importance capitale de lutter contre cette crise en vue de prévenir d'autres décès et méfaits.

Les méfaits liés aux substances touchent des personnes de tous les horizons au Canada, mais certaines populations sont plus touchées que d'autres. Selon un nouveau rapport sommaire publié par l'ASPC, les personnes en situation d'itinérance étaient surreprésentées parmi les décès liés aux substances en 2016 et en 2017. Ce rapport présente de l'information importante pour nous aider à mieux comprendre les relations complexes entre la consommation de substances et l'itinérance, puis souligne des occasions d'améliorer les mesures de soutien et de réduire les risques de méfaits liés à la consommation de substances. Même si les personnes en situation d'itinérance représentent un petit pourcentage des personnes décédées par surdose, ceux qui consomment des substances font face à de nombreux préjugés liés à leur situation, qui supposent le statut de logement, la consommation de substances et souvent d'autres facteurs comme l'ethnicité et l'état de santé mentale, qui créent des obstacles à l'accès aux services et aux soutiens sociaux et de santé; par conséquent, ils courent un risque plus élevé de méfaits liés à la consommation de substances.

Le rapport sur l'itinérance et les décès liés aux substances est le premier d'une série de publications produites à partir d'un examen national des données tirées de dossiers de coroners et de médecins légistes visant à mieux comprendre les caractéristiques des personnes décédées, les substances mises en cause ainsi que les circonstances entourant les décès. Comme bien d'autres avant lui, cet examen national souligne qu'un vaste éventail de facteurs peut influencer la consommation de substances d'une personne et son risque de méfaits liés à cette consommation. C'est pourquoi, en plus de donner accès à des mesures de traitement et de réduction des méfaits d'urgence, nous devons aussi nous pencher sur les causes profondes et les conditions générales afin de prévenir les méfaits liés à la consommation de substances en amont. Assurer à toute personne un logement adéquat et abordable, faciliter les liens sociaux au sein des collectivités et soutenir un développement positif des enfants et des jeunes sont d'importants fondements du travail essentiel pour renforcer la résilience communautaire et personnelle, et des mesures qui exigent un leadership solide de divers secteurs et de diverses disciplines.

Les données publiées aujourd'hui soulignent la gravité des méfaits liés à la consommation de substances au Canada et le besoin urgent de prendre d'autres mesures pour contribuer à les prévenir, notamment d'étendre l'accès à des soins novateurs de grande qualité fondés sur des données probantes à l'appui des personnes qui consomment des drogues.

Nous continuons aussi d'encourager les membres de la famille et les amis de personnes qui consomment des drogues, de même que tous les Canadiens et les Canadiennes, à se renseigner sur les signes d'une surdose, à avoir de la naloxone avec eux, puis à reconnaître et à remettre en question les paroles et les attitudes stigmatisantes concernant la consommation de substances.

Dre Theresa Tam
Administratrice en chef de la santé publique du Canada
Coprésidente, Comité consultatif spécial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes

Dre Jennifer Russell
Médecin-hygiéniste en chef, Nouveau-Brunswick
Coprésidente, Comité consultatif spécial sur l'épidémie de surdoses d'opioïdes

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