Introduction: Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada 2012

Introduction

Le présent rapport est le cinquième que produit l’administrateur en chef de la santé publique du Canada. Il traite principalement de la façon dont le sexe et le genre influencent la santé publique et l’état de santé des Canadiens.

Pourquoi un rapport sur l’état de la santé publique au Canada?

En vertu de la loi, l’administrateur en chef de la santé publique du Canada est tenu de présenter, chaque année, au ministre de la Santé et au Parlement un rapport sur l’état de la santé publique (voir l’encadré intitulé « Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada »)Note de bas de page 1. L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et le poste d’administrateur en chef de la santé publique du Canada ont été créés en 2004 afin de maintenir et d’améliorer la santé et la sécurité de la population canadienneNote de bas de page 1-Note de bas de page 3. En 2006, la Loi sur l’Agence de la santé publique du Canada a conféré à l’Agence le statut d’entité juridique et a défini son rôle et celui de l’administrateur en chef de la santé publique du Canada (voir l’encadré intitulé « Rôle de l’administrateur en chef de la santé publique du Canada »)Note de bas de page 1.

La santé publique se rapporte aux efforts organisés déployés par une société dans le but de prévenir les blessures, les maladies et les décès prématurés et d’aider la population à se maintenir en bonne santé. La santé publique regroupe des politiques, des programmes et des services conçus pour promouvoir et assurer la santé des CanadiensNote de bas de page 4.

La santé publique consiste à promouvoir et à favoriser un état de santé optimal pour l’ensemble des Canadiens grâce à des politiques, des programmes et des servicesNote de bas de page 5, Note de bas de page 6. Elle compte, pour ce faire, sur la collaboration de nombreux secteurs de la société afin de repérer les facteurs de stress, les comportements à risque et les autres menaces pour la santé. En aidant la population à vivre plus longtemps et en meilleure santé, le système de santé publique contribue à réduire les pressions exercées sur le système de soins hospitaliers et de soins actifsNote de bas de page 5, Note de bas de page 7-Note de bas de page 9.

Le modèle basé sur la trajectoire de vie permet d’étudier les conséquences sur la santé d’une personne et d’une population de diverses expériences physiques et sociales vécues à différents moments de la vie, de la période prénatale à l’âge adulteNote de bas de page 10, Note de bas de page 11.

La santé publique intervient également sur les facteurs qui influencent l’état de santé de la population, qu’ils relèvent ou non du système de santé. Communément appelés déterminants de la santé, ces facteurs comprennent le niveau de revenu et le statut social, les réseaux de soutien social, le niveau de scolarité et l’alphabétisme, l’emploi et les conditions de travail, l’environnement social, l’environnement physique, les habitudes de santé et la capacité d’adaptation, le développement de la petite enfance, le patrimoine biologique et génétique, les services de santé, le genre et la culture, tous des facteurs qui ont des répercussions sur la santé des Canadiens au cours de leur vieNote de bas de page 12, Note de bas de page 13.

La trajectoire de vie représente le parcours d’une personne, de sa naissance à sa mortNote de bas de page 14. Ce parcours peut changer ou évoluer à n’importe quelle étape de la vie (enfance, adolescence, début de l’âge adulte, milieu de l’âge adulte et troisième âge) et varie d’une personne à une autre en fonction de facteurs biologiques, comportementaux, psychologiques et sociaux qui, en interagissant, influent sur la santé des hommes, des femmes, des garçons et des fillesNote de bas de page 14, Note de bas de page 15. Les événements de la vie, les normes culturelles ainsi que les expériences et les rôles sociaux ont également une incidence sur la population à différentes étapes de la vie, entraînant des effets et des résultats variésNote de bas de page 16, Note de bas de page 17. Le modèle basé sur la trajectoire de vie aide à cerner les tendances en santé et les liens qui existent entre les expériences vécues et les résultats obtenus. Une perspective fondée sur le sexe et le genre peut aussi aider à repérer les tendances et les lacunes dans la façon dont ces deux facteurs influent sur la santé d’une personneNote de bas de page 18. Certaines interventions, y compris les politiques gouvernementales, peuvent tenir compte de ces tendances et de ces liens afin d’assurer à la population un état de santé et de bien-être optimalNote de bas de page 14, Note de bas de page 19-Note de bas de page 21.

But du rapport

Le rapport annuel de l’administrateur en chef de la santé publique vise à mettre en lumière des questions de santé publique qui, selon l’avis de l’administrateur en chef de la santé publique, méritent d’être examinées en profondeur et de faire l’objet d’interventions plus poussées. Il a également pour but de renseigner les Canadiens sur les facteurs qui contribuent à une bonne santé. Cela dit, le rapport ne représente pas la politique du gouvernement du Canada et ne se limite pas aux activités fédérales, provinciales ou territoriales. Il ne constitue pas non plus un cadre stratégique, mais sert plutôt à présenter le point de vue, étayé par des données probantes, de l’administrateur en chef sur l’état de la santé publique au Canada. Le présent rapport montre comment les interactions entre le sexe et le genre ainsi qu’avec les autres déterminants de la santé viennent influencer la santé des Canadiens de même que leurs comportements et leurs résultats en matière de santé. On y présente des interventions, des politiques et des programmes qui ont permis, jusqu’ici, de maintenir et d’améliorer la santé et le bien‑être des Canadiens ou qui permettront de le faire à l’avenir. Enfin, le rapport met en lumière les domaines d’intervention prioritaires où le Canada, en tant que société, aurait intérêt à mieux intégrer les notions de sexe et de genre en santé publique de manière à promouvoir le maintien d’une bonne santé et à favoriser la prévention des maladies.

Objet du rapport

Ce rapport examine la façon dont le sexe et le genre influent sur la santé de tous les Canadiens, peu importe leur âge, leur revenu et leurs antécédents culturels. Il considère également l’intérêt de tenir compte du sexe et du genre dans les travaux de recherche, les politiques, les programmes et les mesures destinés à améliorer la santé de la population.

En préparant ce rapport, nous nous sommes interrogés sur la nécessité d’aborder la santé des femmes et la santé des hommes dans des rapports distincts. Il a toutefois été estimé qu’une telle façon de faire créerait une impression de division et d’exclusion. Le rapport attire plutôt l’attention sur les questions de santé qui résultent du sexe et du genre et les inégalités en matière de santé. Loin d’être un recueil de toutes les questions liées au sexe et au genre, il vise essentiellement à mettre en lumière les progrès accomplis et les défis qu’il reste à relever pour mieux intégrer ces concepts dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des travaux de recherche, des politiques et des programmes de santé publique.

Aux fins du présent rapport, le mot sexe renvoie aux caractéristiques biologiques (anatomie et physiologie) qui distinguent les hommes et les femmes, alors que le mot genre fait référence aux rôles, relations, normes, croyances, attitudes, traits de personnalité, comportements et valeurs socialement et culturellement construits, que la société attribue aux hommes, aux femmes et aux minorités de genre en vue de les différencierNote de bas de page 22, Note de bas de page 216. Cela dit, il convient de noter qu’il n’existe ni définition universelle ni distinction nette entre les deux termes. L’Institut de la santé des femmes et des hommes, qui relève des Instituts de recherche en santé du Canada, propose une distinction d’ordre social et biologique, mais précise que la définition de ces termes étroitement liés et potentiellement indissociables est en constante évolutionNote de bas de page 23. Soulignons que, dans le présent rapport, les termes hommes et personnes de sexe masculin ainsi que les termes femmes et personnes de sexe féminin sont utilisés de manière interchangeable, selon ce qui convient à chaque section.

De quoi le rapport traite-t-il?

Le présent rapport se divise en trois sections : l’état de la santé publique au Canada; le sexe, le genre et la santé des Canadiens; la voie à suivre.

La première section décrit l’état de santé et de bien-être des Canadiens. Intitulé État de la santé publique au Canada, le chapitre 1 dresse le profil démographique de la population et examine l’état de santé physique, mentale et sexuelle des Canadiens. Il s’intéresse aux déterminants socioéconomiques de la santé et précise en quoi ceux-ci sont liés à la santé et au bien-être de la population. On y aborde les comportements à risque, notamment les comportements sexuels à risque ainsi que la consommation et l’abus de substances nocives. Lorsque la situation le permet, le rapport présente les similitudes et les différences qui existent entre les Canadiens sur le plan de la santé. Cependant, cette section n’a pas pour but d’analyser les répercussions du sexe et du genre sur les résultats en matière de santé, mais vise plutôt à brosser un portrait général de la santé et du bien-être de la population canadienne.

La deuxième section du rapport traite de l’incidence du sexe et du genre sur la santé et le bien‑être des Canadiens. Le chapitre 2, intitulé Sexe, genre et santé publique, présente les concepts de sexe et de genre et examine en quoi ceux-ci influencent, directement ou par l’entremise des déterminants de la santé, les comportements et les résultats en matière de santé. On y aborde brièvement l’analyse comparative fondée sur le sexe et le genre afin de mesurer l’influence que ces facteurs ont sur la santé. Intitulé Sexe, genre et résultats de santé, le chapitre 3 montre, grâce à des exemples concrets tirés du domaine de la santé physique, mentale et sexuelle, la façon dont le sexe et le genre influent sur les résultats en matière de santé, y compris sur les symptômes, les effets des traitements et l’accès aux soins. Il examine également les raisons pour lesquelles ces différences existent. Le chapitre 4, Intégration du sexe et du genre dans les interventions en santé, étudie la possibilité d’incorporer les concepts de sexe et de genre dans l’élaboration des travaux de recherche, des politiques, des programmes et des mesures destinés à améliorer l’état de santé et de bien-être de la population. On y présente des exemples d’intervention et on y examine leur efficacité à tenir compte du sexe et du genre dans le domaine de la santé.

Enfin, la troisième section met l’accent sur la façon dont le Canada peut, en tant que société, améliorer la santé et le bien-être de sa population. Le chapitre 5, qui s’intitule Sexe, genre et santé publique — La voie à suivre, résume les conclusions des chapitres précédents, met en lumière les domaines d’intervention prioritaires et propose des recommandations et des stratégies afin de mieux intégrer les questions de sexe et de genre dans le domaine de la santé publique.

Rôle de l’administrateur en chef de la santé publique du Canada

L’administrateur en chef de la santé publique :

  • est l’administrateur général de l’ASPC, il rend compte au ministre de la Santé;
  • est le premier professionnel de la santé publique du gouvernement fédéral; il offre au ministre de la Santé et au gouvernement du Canada des conseils en la matière;
  • gère les activités quotidiennes de l’ASPC;
  • collabore avec d’autres gouvernements, compétences, organismes, organisations et pays sur des dossiers liés à la santé;
  • s’adresse à la population canadienne, aux professionnels de la santé et aux intervenants sur des sujets liés à la santé de la population;
  • est tenu par la loi de soumettre au gouvernement du Canada des rapports annuels sur l’état de la santé publique au Canada;
  • rend compte de tout enjeu de santé, au besoinNote de bas de page 3.

En cas d’urgence de santé publique, telle qu’une éclosion de maladie infectieuse ou une catastrophe naturelle, l’administrateur en chef de la santé publique :

  • informe et conseille le ministre de la Santé du Canada et d’autres intervenants, s’il y a lieu;
  • collabore avec des homologues d’autres ministères, autorités ou pays, ainsi qu’avec des experts et des représentants élus, pour informer les Canadiens des mesures à prendre pour se protéger et protéger leurs familles;
  • transmet de l’information sur la santé publique à la population canadienne en employant différents moyens, tels que des apparitions dans les médias, des avis publics, des mises à jour sur le site Web de l’ASPC ainsi que des articles et des annonces publiques dans des quotidiens et des journaux;
  • donne des directives au personnel de l’ASPC, y compris aux professionnels de la santé, aux scientifiques et aux épidémiologistes, qui élabore des plans connexes et intervient dans de tels cas;
  • dirige les téléconférences nationales tenues quotidiennement, au besoin, avec des experts et des scientifiques fédéraux pour mettre en commun l’information et élaborer des plans d’intervention contre les épidémies;
  • assure la coordination auprès des administrations en tenant régulièrement des téléconférences avec les médecins hygiénistes en chef des provinces et des territoires du Canada ainsi qu’avec d’autres intervenantsNote de bas de page 3.

Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada

Comme il est mentionné dans la Loi sur l’Agence de la santé publique du Canada, l’administrateur en chef de la santé publique est tenu de présenter au ministre de la Santé un rapport sur l’état de la santé publique au Canada dans les six mois suivant la fin de chaque exercice financier. Le ministre doit déposer le rapport devant le Parlement dans les quinze jours de séance suivant sa réceptionNote de bas de page 1.

Aux termes de la Loi, l’administrateur en chef de la santé publique accomplit les fonctions suivantes :

  • préparer et publier un rapport sur des questions de santé publique;
  • mettre en lumière, dans ce rapport, les problèmes de santé publique, leurs causes et les solutions qui, à son avis, contribueraient à prévenir ou à résoudre ces problèmes;
  • préciser la source des données et des renseignements ayant servi à la préparation du rapport ainsi que la méthode utilisée pour élaborer les conclusions ou les recommandations qui y figurentNote de bas de page 1.

Le premier rapport, intitulé Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada, 2008 : S’attaquer aux inégalités en santé, a permis à l’administrateur en chef de dresser le portrait de la santé publique au Canada en présentant notamment l’état de santé des Canadiens, les mesures adoptées pour réduire les inégalités en matière de santé et les défis qu’il reste à relever dans ce domaineNote de bas de page 24.

Le rapport de 2009, intitulé Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada, 2009 : Grandir sainement — Priorités pour un avenir en santé, portait sur la santé des enfants, de la naissance jusqu’à l’âge de 11 ans, et mettait l’accent sur l’importance des premières années de vie pour assurer la santé à long terme de la populationNote de bas de page 15.

Le rapport de 2010, intitulé Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada, 2010 : Vieillir — Ajouter de la vie aux années, était axé sur l’état de santé des Canadiens âgés de 65 ans et plus. Il attirait l’attention sur le fait que les aînés au Canada vivent longtemps et, généralement, en bonne santé. On y abordait, entre autres, la santé physique et mentale des aînés, leur bien-être économique et social, leur accès aux soins et aux services ainsi que les mauvais traitements et la négligence dont ils font parfois l’objetNote de bas de page 25.

Enfin, le Rapport de l’administrateur en chef de la santé publique sur l’état de la santé publique au Canada, 2011 : Jeunes et jeunes adultes — En période de transition mettait l’accent sur l’état de santé des jeunes (de 12 à 19 ans) et des jeunes adultes (de 20 à 29 ans) au Canada. On y présentait les facteurs qui influent sur la santé et les mesures à prendre pour favoriser le passage de l’enfance à l’âge adulte. Le rapport insistait sur le fait que c’est bien souvent au cours de cette importante période de transition que les jeunes adoptent des comportements et des attitudes qu’ils garderont toute leur vie et qui détermineront leur état de santé et de bien-être futurNote de bas de page 20.

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