Section 1 : Stratégie pancanadienne intégrée en matière de modes de vie sains 2005 – Contexte et aperçu
1.0 Contexte et aperçu
1.1 Contexte et mandat actuels de la Stratégie en matière de modes de vie sains
En 2002, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux (F-P-T) de la santé ont reconnu le besoin d’établir un ensemble cohérent d’actions dans la promotion de modes de vie sains regroupant les efforts des différents acteurs dans la lutte contre le surpoids, l’obésité et les maladies chroniques et dans la promotion de modes de vie sains. Ils ont convenu d’élaborer une stratégie globale à long terme pour augmenter le nombre de Canadiens ayant des modes de vie sains et décidé que dans la première phase de la Stratégie, ils collaboreraient à l’élaboration de stratégies pancanadiennes à court, à moyen et à long terme centrées sur la nutrition, l’activité physique et le poids santé. Bien que la Stratégie en matière de modes de vie sains soit axée tout d’abord sur l’alimentation saine et l’activité physique, et leurs liens avec un poids santé, on prévoit qu’à l’avenir elle s’attaquera aussi à la santé mentale et à la prévention de blessures.
Les maladies chroniques présentent une menace important pour la santé des Canadiens et pour la pérennité de nos systèmes de santé. Chaque année au Canada, plus des deux tiers des décès sont attribuables à quatre groupes de maladies chroniques : les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète de type 2 et les maladies respiratoires. Selon des estimations, les pathologies, les incapacités et les décès liés aux maladies chroniques coûtent au Canada plus de 80 milliards $ par année. Ces maladies chroniques sont dues à des facteurs communs de risques évitables, comme le manque d’activité physique, une mauvaise alimentation et le tabagisme, ainsi qu’à des déterminants environnementaux qui sous-tendent ces pratiques personnelles d’hygiène de vie, notamment le niveau de revenu, l’emploi, le niveau d’instruction, l’isolement géographique, la culture et l’exclusion sociale. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, l’apparition de plus de 90 % des diabètes de type 2 et de 80 % des coronaropathies pourrait être évitée ou retardée par une bonne alimentation, la pratique régulière de l’activité physique, l’élimination du tabagisme et la gestion efficace du stress.Note de bas de page 35
Les buts de la Stratégie en matière de modes de vie sains sont d’améliorer les résultats de santé et de réduire les inégalités en matière de santé. La persistance des disparités sanitaires est un problème grave, car certains groupes de la population courent des risques importants de souffrir d’une mauvaise santé et de maladies chroniques, d’être en butte à des iniquités qui influent sur l’hygiène de vie et de souffrir de morts prématurées. Ces groupes incluent les personnes et familles à faible revenu, les personnes handicapées, les peuples autochtones, les personnes qui vivent dans le Nord ou dans certaines régions rurales et les personnes qui sont socialement ou économiquement désavantagées, exclues ou marginalisées.
En septembre 2003, les ministres F-P-T de la santé ont convenu de collaborer à la Stratégie en matière de modes de vie sains et souligné l’importance d’y prendre en compte les besoins particuliers des peuples autochtones. La Stratégie cadre parfaitement avec le mandat de prévention de maladies chroniques et de promotion de la santé. Au cours de l’automne 2004, les ministres F-P-T de la santé, le gouvernement du Canada et les premiers ministres ont confirmé de nouveau leur engagement à l’égard de la Stratégie.
On devrait souligner que bien qu'il partage les objectifs généraux de cette stratégie, le Québec n'a pas participé à son élaboration et ne souscrit pas à une stratégie pancanadienne dans ce secteur. En effet, le Québec entend demeurer seul responsable de l'élaboration et de la mise en oeuvre des programmes de promotion des modes de vie sains sur son territoire. Toutefois, le Québec entend poursuivre l'échange d'information et d'expertise avec les autres gouvernements au Canada.
1.2 Élaboration de la Stratégie
Le Comité consultatif sur la santé de la population et la sécurité de la santé et son Groupe de travail sur les modes de vie sains ont entrepris un travail considérable en vue de l’élaboration de la Stratégie pancanadienne intégrée en matière de modes de vie sains.
Un processus de consultation a été mené tout au long de 2003, notamment au moyen de tables rondes stratégiques, d'un carnet de travail de consultation à remplir en ligne, des réunions avec des groupes clés de représentants des intervenants et d'un Symposium national sur les modes de vie sains. Lors de ce symposium de deux jours, près de 300 participants ont discuté d’un cadre de Stratégie en matière de modes de vie sains avec objectifs à court, à moyen et à long terme, des priorités et orientations générales, des interventions à court terme et des partenariats pour une action intégrée. De ces discussions émanent le cadre de la Stratégie ci-dessous et plusieurs champs d’intervention. Les ministres FPT les ont avalisés en septembre 2003.

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Texte équivalent - Cadre stratégique pancanadien intégré pour les modes de vie sains
En raison de la nécessité d’un organe de coordination pour activer l’élaboration de la Stratégie, le comité de coordination du Réseau intersectoriel de promotion des modes de vie sains (RIPMVS) a vu le jour en septembre 2004. Composé de représentants des gouvernements, du secteur privé et d’organisations non gouvernementales et s’appuyant sur le secteur de la santé et d’autres secteurs, le Comité de coordination constitue le moteur de promotion des modes de vie sains en harmonisation avec les principes directeurs du Réseau et de la Stratégie. Le Comité de coordination s’est réuni deux fois en vue d’apport à l’élaboration de ce document de la Stratégie. En outre, la consultation sur des éléments de la Stratégie par le biais de membres du Comité de coordination a concrétisé l’objet du RIPMVS, soit d’être un « réseau de réseaux ».
Des groupes de travail formés de membres du Comité de coordination et leurs réseaux et de réseaux provenant des administrations FPT, du secteur privé et d’organisations non gouvernementales, ont été d’un apport et d’un soutien précieux à la mise en œuvre des interventions dans les domaines déterminés par les ministres en septembre 2003, notamment l’élaboration
- de priorités et objectifs en matière de modes de vie sains pour la Stratégie;
- d’un programme intégré de recherche et de surveillance qui comprend les meilleures pratiques; et
- d’une campagne d’information publique et d’un programme de marketing social.
Par ailleurs, un dialogue a été entamé avec les organismes autochtones nationaux pour s’assurer que les besoins propres aux Autochtones soient pris en compte dans la Stratégie en matière de modes de vie sains. (Un résumé de ce dialogue se trouve à l’Annexe B).
Pour éclairer le travail sur la Stratégie, le Réseau intersectoriel de promotion des modes de vie sains a commandé une synthèse et analyse des enquêtes contextuelles sur les politiques, programmes et initiatives reliés aux modes de vie sains dans tout le Canada. Cette étude constitue une base stratégique pour l’élargissement et l’amélioration des politiques et programmes existants, l’établissement de nouveaux liens et l’avancement stratégique afin de faire progresser les buts et objectifs en matière de modes de vie sains. (Veuillez consulter l’Annexe C pour le sommaire exécutif de ce travail.)
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