Page 5 : Parce que la vie continue…aider les enfants et les adolescents à vivre la séparation et le divorce

Section 3 - Communiquer et tisser des liens avec vos enfants

Dites-vous bien que ce vous comprendrez ou vivrez dans une situation en tant qu’adulte, vos enfants le comprendront et le vivront différemment. (Voir l’encadré Ce que je veux de mes parents : une liste de souhaits inexprimés.)

Voir la séparation à travers le regard de vos enfants

Pour mieux voir la séparation à travers le regard de vos enfants, pensez d’abord à vos propres souvenirs d’enfance. Par exemple :

  • Vous souvenez-vous de moments quand vous étiez jeune où vous n’avez pas compris ce qui se passait, comme quand vous avez vu vos parents se quereller, vous êtes allé vivre ailleurs ou vous avez changé d’école? Vous rappelez-vous comment vous vous sentiez ou comment vous cherchiez à comprendre ce qui se passait?
  • Vous rappelez-vous où vous étiez et comment vous vous êtes senti le jour où vos parents vous ont annoncé une triste ou mauvaise nouvelle, comme le décès d’un proche ou leur divorce?
  • Vous souvenez-vous de ce qui vous effrayait le plus quand vous étiez tout jeune, à l’école ou adolescent? Vous sentiez-vous à l’aise de parler de vos craintes avec vos parents ou d’autres adultes?

Les bébés et les tout-petits

Les enfants de moins de deux ans ne comprennent pas ce qu’est une séparation. Cela ne les empêche pas d’être très sensibles à tout changement dans leurs soins ou aux émotions qui les entourent. Même les bébés sentiront qu’un parent est distrait, stressé ou en colère.

Parce que les bébés ne parlent pas du tout et que les tout-petits ne savent que quelques mots, ils ne peuvent exprimer leurs sentiments qu’en pleurant ou en s’y prenant autrement. Étant incapables de gérer leurs propres émotions, les bébés et les tout-petits dépendent des efforts constants et quotidiens d’un adulte aimant pour les y aider.

La meilleure façon pour les parents qui se séparent d’aider leur bébé ou leur tout-petit à s’adapter aux changements est de s’assurer de la continuité et de la fiabilité des soins qui lui sont prodigués pour répondre à ses besoins physiques et affectifs. En plus d’aimer leurs enfants et d’être fidèlement présents à leurs côtés, les parents peuvent également les protéger en évitant d’être à couteaux tirés devant eux.

Les jeunes enfants

Il va sans dire que les enfants ne sont adultes ni de corps ni d’esprit. Notre aptitude à comprendre des concepts tels que la cause et l’effet, la nature changeante des sentiments ou le passé, le présent et l’avenir n’existe pas ou en est à ses premiers balbutiements chez l’enfant.

Voici l’histoire que raconte une psychologue et médiatrice familialeNote de bas de page 2 bien connue pour illustrer la différence entre ce qu’un adulte et un enfant comprennent de la séparation.

Deux parents dévoués s’assoient avec leur fils, qui ne fréquente pas encore l’école, pour lui annoncer de la manière la plus douce et adulte possible qu’ils divorceront prochainement. Ils lui disent que maman et papa ne vivront plus ensemble, mais de ne pas s’en faire parce qu’il continuera à les voir régulièrement même s’ils ont chacun leur maison. Mais le plus important, lui disent-ils en terminant, c’est que « papa et maman continueront toujours à t’aimer ». Quand les parents lui demandent s’il a des questions, il leur répond ceci : « Qui va s’occuper de moi? ».

Cette histoire émouvante montre que les jeunes enfants ont peine à comprendre ce qui se passe durant un divorce et ce qu’ils ressentent et pourquoi. Ils ont de la difficulté à concevoir une autre réalité que la leur. Les jeunes enfants n’ont tout simplement pas la faculté cognitive ou les habiletés fondamentales pour imaginer ce que sera la vie quand leurs parents ne vivront plus sous le même toit. Cela ne les empêche toutefois pas d’essayer de se faire une idée générale de la situation. Les jeunes enfants ne sont pas encore capables de concevoir autre chose qu’eux-mêmes, ce qui peut les amener à croire que leurs pensées ont un effet direct sur le reste du monde. Par exemple, un jeune enfant qui vit une expérience douloureuse qu’il ne comprend pas – comme un décès dans la famille ou un divorce – peut s’inventer une raison de se sentir responsable ou espérer faire rentrer les choses dans l’ordre en souhaitant qu’il en soit ainsi.

Cette tendance à l’égocentrisme est la raison pour laquelle les jeunes enfants se reprochent souvent la séparation ou le divorce de leurs parents ou imaginent des raisons pour l’expliquer. « Si seulement j’avais été plus sage ou si j’avais aidé papa et maman à mieux s’entendre, ils seraient encore ensemble », se disent certains. Ou, encore, ils sont convaincus, ou à tout le moins espèrent, que leurs parents se réconcilieront. Faute de pouvoir bien imaginer l’avenir, les jeunes enfants se cramponnent à la seule réalité qu’ils connaissent. Il arrivera même aux enfants victimes ou témoins de violence de souhaiter que leurs parents restent ensemble. Quelles que soient les circonstances, les enfants développent en général des liens très étroits avec leurs deux parents et une profonde loyauté envers eux. Pourquoi? Parce que les parents sont tout pour eux.

Étant donné que les enfants acquièrent le sens du soi en observant leurs parents et en interagissant avec eux, ceux qui sont témoins de leurs querelles ont souvent l’impression d’y être mêlés personnellement. Il est impossible aux jeunes enfants de se dissocier de leurs parents. Pis encore, ils ont beaucoup de mal à comprendre pourquoi les deux personnes les plus importantes dans leur vie, et dont dépendent jusqu’à leur sécurité et leur survie, n’arrivent pas à s’entendre.

Les préadolescents et les adolescents

Les enfants de cet âge comprennent de mieux en mieux les problèmes humains à un moment où ils se définissent eux-mêmes. Les préadolescents et les adolescents sont en pleine métamorphose. Ils ont parfois des émotions contradictoires, étant déchirés par le désir d’être à la fois indépendants et protégés, libres et conseillés, aimés et sans attaches. Si les jeunes enfants voient généralement le divorce comme l’ennemi, les préadolescents et les adolescents ont tendance à le reprocher à leurs parents. Les plus jeunes réagiront quasi assurément par la colère en apprenant que leurs parents se séparent. Les plus vieux, quant à eux, pourraient se demander s’ils sont eux-mêmes capables d’établir de bonnes relations.

Il est important de se rappeler que tous, enfants comme adultes, vivent un jour peur ou colère. Mais les enfants, les préadolescents et les adolescents expriment ces émotions différemment. La douleur, émotion humaine fondamentale, est au cœur de la colère.

Ce que je veux de mes parents : une liste de souhaits inexprimés

  • J’ai besoin que vous soyez tous les deux dans ma vie. Quand vous me négligez, j’ai l’impression de ne pas être important et vous me manquez beaucoup.
  • Quand vous vous disputez devant moi, je veux aller me cacher en courant.
  • S’il vous plaît, essayez fort de m’élever ensemble. Je veux que vous soyez tous les deux mes parents.
  • Cela me fait mal quand tu dis du mal de mon autre parent parce que je l’aime.
  • S’il vous plaît, ne me demandez pas de choisir. Je veux vous aimer tous les deux. Quand vous êtes jaloux ou fâchés, j’ai l’impression que je dois choisir entre vous deux.
  • J’ai peur de vous dire comment je me sens parce que cela pourrait vous blesser et je ne veux pas vous blesser.
  • S’il vous plaît, parlez-vous directement parce que je ne veux pas servir de messager. Je veux juste être un enfant.
  • S’il vous plaît, demandez-moi mon opinion quand vous devez prendre une décision à mon sujet. Quand vous le faites, je me sens aimé, respecté et plus sûr de moi.
  • S’il vous plaît, prenez soin de vous-mêmes et demandez à d’autres adultes de vous aider. Quand je vois que vous prenez soin de vous-mêmes, je me demande moins si vous serez là pour vous occuper de moi, et cela me rassure.

Parler à ses enfants de la séparation et les préparer au changement

C’est vrai, parler à ses enfants de la séparation et du divorce est sans doute l’un des moments les plus difficiles et les plus bouleversants du processus. Mais la manière d’aborder cette étape cruciale peut aussi donner le ton aux discussions à venir et déterminer à quel point les enfants auront confiance en l’avenir. Prenez le temps d’aborder sagement et soigneusement la question avec les enfants. Créez surtout un havre de sécurité pour en discuter avec eux.

Parler à ses enfants de la séparation est un processus au même titre que celle-ci. C’est le début d’une conversation avec vos enfants au sujet de leur relation avec vous et l’autre parent, de la façon précise dont leur vie changera et des sentiments qui s’ensuivent.

Dire à vos enfants que vous vous séparez ou que vous divorcez déclenchera en eux toutes sortes de réactions allant de la confusion au soulagement en passant par la peur, la tristesse, la colère, la culpabilité et le choc. (Voir l’encadré Pleurs, protestations et mille et une questions en perspective.) Vos enfants voudront savoir que vous ne les abandonnerez pas, ni physiquement ni émotionnellement.

Pleurs, protestations et mille et une questions en perspective

  • Pourquoi divorcez-vous?
  • Pourquoi ne restez-vous pas tout simplement ensemble?
  • Vous ne vous aimez plus?
  • Ce n’est pas juste!
  • Ai-je fait quelque chose de mal?
  • Est-ce de ma faute? Est-ce que je peux améliorer les choses?
  • Où vais-je vivre?
  • Devons-nous déménager?
  • Que vais-je dire à mes amis?
  • Y a-t-il une chance que vous vous réconciliez?
  • Serons-nous pauvres?

Personne ne connaît vos enfants mieux que vous. Voici quelques suggestions de parents et d’experts dans le domaine. À vous de juger s’il y a lieu de les suivre.

  • Décidez à l’avance d’un moment et d’un lieu propices pour parler à vos enfants. Choisissez un endroit où vos enfants se sentiront à l’aise. Il est bon d’ensuite de parler seul à seul avec vos enfants, surtout si leur âge varie beaucoup, car leur capacité de comprendre la situation et leur façon d’y réagir seront fort différentes.
  • Gardez à l’esprit qu’il est préférable pour la plupart des enfants d’en discuter plusieurs fois mais plus brièvement que de tout apprendre d’un seul coup.
  • Si la situation s’y prête (par exemple, si le conflit n’a pas dégénéré), il est préférable que vous l’annonciez ensemble à vos enfants. Cela les rassurera, sachant que vous ne les abandonnerez pas et que vous coopérerez afin d’assurer leur avenir. Mais si la discorde est trop intense, il est préférable qu’un seul de vous deux explique aux enfants ce qui se passe.
  • N’attendez pas à la dernière minute. Contrairement à la croyance populaire, les enfants n’en seront pas moins anxieux. En fait, quand les enfants sont conscients des difficultés entre leurs parents, attendre ne fait qu’augmenter leur anxiété. Cela dit, si vous prévoyez vivre sous le même toit encore quelque temps, il vaut mieux leur annoncer la nouvelle quand la séparation physique est imminente.
  • Expliquez dans les grandes lignes aux enfants pourquoi vous vous séparez. N’oubliez pas de tenir compte de leur âge et de leur stade de développement. Les enfants doivent savoir que votre séparation et votre divorce ne sont pas de leur faute, qu’il s’agit de votre décision.
  • Sachez ce que vous leur direz. (Voir l’encadré Bien communiquer avec les enfants, les préadolescents et les adolescents). Par-dessus tout, soyez sincères. Voici quelques messages qui pourraient vous être utiles, selon les circonstances :
    • « Nous n’avons pas trouvé de solution pour régler nos problèmes ou pour améliorer les choses. Nous avons fait des erreurs et nous sommes désolés de vous faire de la peine. »
    • « La séparation, c’est un problème de grands et vous n’avez rien à vous reprocher. C’est notre problème à nous et nous allons le régler. »
    • « Nous savons qu’il semble injuste que nos problèmes vous attristent et vous rendent malheureux. Nous aussi, nous aimerions que les choses soient différentes, mais notre famille changera, et tout le monde doit s’y faire. »
    • « Nous ne vivrons plus ensemble, mais nous vous aimons tous les deux, qu’importe où nous habitons. »
    • « Vous ferez toujours partie d’une famille. »
    • « Nous voulons savoir ce que vous ressentez et pensez. C’est normal de ressentir beaucoup de choses. Nous le comprenons, car les adultes ont les mêmes sentiments. »

Donnez la parole à vos enfants

Donnez à vos enfants plein d’occasions de poser des questions et de dire ce qu’ils pensent et ressentent et laissez-les participer aux décisions si possible. (Voir l’encadré Voir à travers le regard d’une jeune personne.) Dites-leur que vous accordez beaucoup d’importance à leurs besoins et à leurs idées même si, en bout de piste, c’est vous les adultes qui déciderez. Parce que les jeunes enfants ont parfois peur de poser des questions ou n’ont pas encore assez d’expérience pour exprimer leurs idées, il serait peut-être bon que vous souleviez des questions qu’ils pourraient se poser. S’ils ne disent rien, souvenez-vous que les enfants ont besoin de temps pour digérer l’information. Faites-leur comprendre que vous êtes prêt à leur parler de quoi que soit aussi souvent qu’ils le requièrent ou le veulent.

Voir à travers le regard d’une jeune personne

Lorsqu’interrogés dans le cadre d’études, la très grande majorité des collégiens qui, lorsqu’ils étaient jeunes, ont vu leurs parents se séparer ont répondu qu’ils auraient préféré que ceux-ci leur parlent davantage de leur séparation et qu’ils les encouragent à poser des questions et à donner leur avis.

Certains enfants auront pressenti ou compris que les choses ne tournaient pas rond entre leurs parents. D’autres seront stupéfaits. Les enfants ont besoin de temps pour s’ajuster. S’il est vrai que certains seront soulagés de voir enfin les choses éclater au grand jour, leur sentiment de vulnérabilité et leur anxiété ne se dissiperont pas pour autant. Au début, il semblera inconcevable à tous les enfants de tous les âges de vivre avec deux parents séparément, aussi difficile la vie familiale puisse-t-elle avoir été. Les parents doivent se montrer patients et doux avec un enfant malheureux.

Les enfants d’âge préscolaire ou plus jeunes doivent se faire expliquer clairement et précisément avec qui ils vivront et quand. Quand les changements se produiront-ils? Où vivront-ils? Quand et dans quelles circonstances seront-ils avec leurs deux parents? Qui s’occupera des animaux de compagnie? Songez à ce que vous faisiez et pensiez à cet âge et à ce qui vous tracasserait après avoir appris pareille nouvelle.

Les adolescents ont l’avantage d’une plus grande maturité et d’une meilleure compréhension des relations humaines. Mais ils sont aussi conscients de ce qui changera dans leur vie : lieu de résidence, vie scolaire, vie sociale, etc. Les préadolescents et les adolescents s’inquiéteront par conséquent de ce qu’il adviendra d’eux, dans l’immédiat et à plus long terme, après la séparation et le divorce. Vous pouvez les aider en les encourageant à parler de leurs sentiments, de leurs déceptions et de leurs craintes et en leur permettant d’avoir leur mot à dire sur la suite des choses. Aidez-les à trouver des solutions avec vous. (Voir l’encadré Bien communiquer avec les enfants, les préadolescents et les adolescents.)

Vous seriez peut-être surpris de savoir à quel point vos enfants souffrent d’apprendre que vous vous séparez, surtout si vous croyez qu’il s’agissait de la bonne décision pour vous. Certains en auront le cœur brisé. Oui, le parent qui aime peut aussi se sentir coupable. Mais il est important d’éviter de se dire « J’aurais dû en faire plus ». Il est tout à fait naturel pour un parent de toujours vouloir ce qu’il y a de mieux pour ses enfants, mais vous sentir coupable n’est pas dans votre intérêt ni dans le leur. Cela peut alourdir en soi un sentiment déjà profond de perte et de tristesse et susciter des idées autodestructrices. En outre, le sentiment de culpabilité ou de colère peut amener la personne qui l’éprouve à réagir défensivement, à se replier sur elle-même ou à blâmer les autres.

Bien communiquer avec les enfants, les préadolescents et les adolescents

C’est en communiquant avec vos enfants que vous leur donnez confiance, leur apportez le sentiment d’être en sécurité et leur faites comprendre qu’ils n’ont rien à craindre puisqu’on veillera à leurs besoins. Voici quelques suggestions pour vous aider à mieux communiquer avec vos enfants.

Soyez à l’affût de signes et d’indices. Les enfants et les adultes communiquent différemment. Les enfants n’ont encore ni la maturité ni l’intellect pour communiquer seulement avec des mots. Souvent, les jeunes enfants expriment leurs pensées les plus intimes en jouant, en dessinant ou en écrivant. Ils peuvent aussi le faire de manière plus bruyante et dérangeante par des crises, de la colère ou un retrait. En étant attentif, vous apprendrez à reconnaître et à comprendre le sens des activités, des mimiques et du langage corporel de vos enfants.

Apprenez à bien écouter. L’écoute « active » est une technique que vous pouvez apprendre afin de bien communiquer tant avec les adultes qu’avec les adolescents et les jeunes enfants. En reformulant, par exemple (c’est-à-dire répéter doucement les paroles de votre enfant en changeant un peu les mots), vous rassurerez vos enfants, car ils sauront que vous les écoutez et les comprenez. L’écoute active peut aussi aider l’enfant à nommer ses sentiments. Ainsi, en reformulant ses paroles, vous pouvez « verbaliser » ce qu’il ressent, par exemple : « Tu as l’air frustré/en colère/d’avoir peur ».

Cultivez leur faculté de comprendre au fur et à mesure. Avec l’âge et l’intellect, les enfants comprennent de mieux en mieux les tenants et les aboutissants d’une situation. Donnez-leur l’occasion de revenir sur des sujets et d’en reparler.

Donnez à vos enfants et à vos adolescents un mot à dire dans leur vie. C’est vous qui devez mener, pas vos enfants. Mais un bon parent écoute ses enfants et leur permet d’intervenir dans la prise de décisions, lorsque la situation s’y prête. Encouragez-les autant que possible à exprimer leurs besoins et leurs opinions de même qu’à participer aux décisions familiales concernant, par exemple, les activités récréatives, les vacances, les occasions spéciales et les vêtements. Il y a évidemment toute une marge entre laisser les enfants choisir des activités quotidiennes et leur confier des décisions d’adultes. Mais les enfants ont besoin de savoir qu’ils auront leur mot à dire quand les adultes prendront des décisions à leur sujet.

Pratiquez la communication indirecte avec les jeunes enfants. La communication indirecte est un moyen créatif d’aider les parents à communiquer avec leurs enfants. Beaucoup de parents utilisent instinctivement la communication indirecte pour expliquer des idées complexes ou embêtantes à leurs enfants. Vous pouvez utiliser des livres, des contes, des marionnettes à main, des poupées, des figurines articulées ou des dessins pour aider vos enfants à dire ou à mimer ce qu’ils ressentent. Cela variera selon que vous êtes à l’aise ou non avec la technique ainsi que l’âge de votre enfant et ses intérêts.

Il pourrait s’agir de raconter une histoire à propos d’enfants imaginaires vivant la même chose. Plus cette histoire parlera des inquiétudes et des craintes mêmes de votre enfant, mieux ce sera. Vous pourriez, par exemple, lui raconter l’histoire d’un enfant qui se sent triste parce qu’il ne peut plus embrasser à la fois son papa et sa maman avant d’aller au lit. Lui demander « Comment penses-tu que le petit garçon dans l’histoire se sent? » lui permet ensuite de parler de ses propres sentiments. Cette technique est particulièrement utile pour les parents et les enfants qui ont du mal à exprimer leurs sentiments.

La communication indirecte peut vous aider à  :

  • donner à vos enfants l’occasion d’exprimer leurs sentiments sans crainte de vous voir vous fâcher ou de vous décevoir;
  • faire prendre conscience à vos enfants qu’ils ne sont pas les seuls dans cette situation;
  • comprendre ce que pensent vos enfants;
  • vous rapprocher et à mieux comprendre vos enfants; et
  • leur donner  de bons exemples de stratégies d’adaptation.

Pratiquez la communication directe avec les préadolescents et les adolescents. Les préadolescents et les adolescents veulent qu’on les respecte pour leur maturité croissante et leurs opinions. Leur parler comme à de jeunes enfants risque fort de les insulter. Il est habituellement préférable d’être direct avec les préadolescents et les adolescents et d’éviter de leur faire la morale ou d’éluder la question. Mais n’oubliez pas que vous connaissez vos enfants mieux que quiconque. Faites-vous confiance.

Les préadolescents et les adolescents veulent avoir leur mot à dire sur ce qui compte à leurs yeux. Tout en sachant qu’il n’est pas toujours facile de communiquer avec les adolescents, vous pouvez leur montrer que vous attachez de l’importance à leurs opinions et que vous voulez savoir ce qu’ils ont à dire. N’oubliez pas que les adolescents ont encore besoin de limites fermes et doivent continuer à répondre de leurs actes.

L’urgent besoin d’indépendance et la nécessité de se définir qu’ont les adolescents ouvrent la porte à bien des querelles. Certains parents trouvent utile d’éviter soigneusement les mésententes, par exemple en étant ouverts à ce que porte leur ado pour aller à l’école, mais intransigeant quant au respect des règles de sécurité au volant.

Il ne faut pas mêler les enfants aux problèmes des adultes. Évitez que vos préadolescents ou vos adolescents deviennent vos amis ou conseillers. Parlez à d’autres adultes de vos craintes par rapport à la séparation et de vos besoins.

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