Maladies chroniques et blessures au Canada
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Surveillance aux services d'urgence des blessures associées aux lits superposés : Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT), 1990-2009
S. R. McFaull, M. Sc.; M. Fréchette, M. Sc.; R. Skinner, M. Ps.
https://doi.org/10.24095/hpcdp.33.1.05f
Cet article a fait l'objet d'une évaluation par les pairs.
Rattachement des auteurs :
Section des blessures et de la violence envers les enfants, Division de la surveillance de la santé et de l'épidémiologie, Centre de prévention des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), Canada
Correspondance : Steven McFaull, Agence de la santé publique du Canada, 220, promenade Églantine, Pré Tunney, I.A. 1910D, Ottawa (Ontario) K1A 0K9; tél. : 613-946-0487; téléc. : 613-941-9927; courriel : steven.mcfaull@phac-aspc.gc.ca
Résumé
Introduction : Pour des raisons d'espace, bien des ménages utilisent des lits superposés. La hauteur et l'aménagement de ces lits peuvent présenter un risque de chute et d'étranglement, en particulier pour les jeunes enfants. La présente étude visait principalement à décrire les blessures associées aux lits superposés signalées au Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT) pour la période 1990-2009.
Méthodologie : Le SCHIRPT est un système de surveillance des blessures et des intoxications en place dans les services d'urgence de plusieurs hôpitaux d'un bout à l'autre du Canada, soit 11 hôpitaux pédiatriques et 4 hôpitaux généraux. Les codes de produits du SCHIRPT et les descriptions fournies ont été utilisés pour extraire les données nécessaires.
Résultats : Au cours de cette période de surveillance de 20 ans, 6 002 personnes se sont présentées aux services d'urgence d'hôpitaux canadiens pour des blessures associées à des lits superposés. Dans l'ensemble, la fréquence des blessures liées aux lits superposés signalées dans le SCHIRPT est demeurée relativement stable, la variation du taux annuel moyen se situant à -1,2 % (-1,8 % à -0,5 %). Plus de 90 % des blessures associées au lit du haut étaient attribuables à des chutes; les enfants de 3 à 5 ans constituaient le groupe le plus fréquemment en cause (471,2 cas enregistrés dans le SCHIRPT pour 100 000).
Conclusion : Les services des urgences au Canada continuent de recevoir des enfants présentant des blessures associées aux lits superposés, dont bon nombre sont des lésions importantes. Les mesures de prévention des blessures devraient être axées sur les enfants de moins de 6 ans.
Mots-clés : prévention des blessures, surveillance des blessures, blessures associées aux lits superposés, SCHIRPT, blessures liées aux meubles, sécurité des produits
Introduction
Les blessures non intentionnelles constituent la principale cause de décès chez les enfants et les jeunes au CanadaNote de fin due texte 1, et bon nombre sont liées à des produits de consommation. Les lits superposés sont, depuis plus de 30 ans, reconnus comme un risque de blessureNote de fin due texte 2,Note de fin due texte 3, en particulier chez les jeunes enfants. Ils sont associés à des traumatismes plus graves que ceux observés dans le cas des lits ordinairesNote de fin due texte 4, en raison de leur hauteur. Parmi les autres dangers « cachés », il faut mentionner les ouvertures des barrières de sécurité de certaines dimensions qui pourraient faire en sorte que les jeunes enfants se retrouvent coincés ou étranglés en raison de leur petite taille. Ces lits peuvent présenter des éléments décoratifs (p. ex. des colonnes de lit) auxquels certains types de vêtements peuvent s'accrocher et qui peuvent, en raison de leur hauteur, présenter un autre risque de strangulation. Un mauvais assemblage, dû à des instructions imprécises, ou encore l'absence de certaines pièces ou des défectuosités, peuvent aussi être une source de dangerNote de fin due texte 5,Note de fin due texte 6.
Depuis 1987, aux États-Unis, on a assisté à 34 rappels de produits touchant 84 fabricants et plus de 1,5 million de lits superposésNote de fin due texte 7. Selon de récentes estimations américaines, chez les jeunes de la naissance à 21 ans, on compte annuellement, en moyenne, 35 790 cas de blessures non fatales liées aux lits superposés dans les services d'urgence (42 pour 100 000 habitants) et, pour la période 1990-1999, on a recensé 10 décès par annéeNote de fin due texte 8.
Au Canada, depuis 2007, on a enregistré 4 rappels de produits concernant 4 fabricants et plus de 23 000 lits superposésNote de fin due texte 9, dont les plus récents étaient deux rappels lancés conjointement avec la Consumer Product Safety Commission des États-Unis (mai et septembre 2011) et touchant 21 707 ensembles de lits superposésNote de fin due texte 10. Entre 1983 et 2011, 7 décès liés à l'utilisation de lits superposés ont été signalés à la Direction de la sécurité des produits de consommation de Santé Canada. Parmi ces décès, trois ont touché des enfants de moins de 3 ans, le plus récent ayant été rapporté en 2008Note de fin due texte 11,Note de fin due texte 12. À l'heure actuelle, aucun règlement spécifique ne vise les lits superposés. Santé Canada recommande que les lits superposés vendus, annoncés, importés ou fabriqués au Canada répondent aux exigences de sécuritéde la version la plus récente de la norme F1427 de l'ASTM intitulée Standard Consumer Safety Specification for Bunk BedsNote de fin due texte 6,Note de fin due texte 13. Bien qu'un certain nombre de pays aient publié des rapports sur les blessures non fatales liées aux lits superposés, dont des estimations des taux d'hospitalisationNote de fin due texte 8,Note de fin due texte 14-18, on ne trouve aucune étude exhaustive des blessures associées aux lits superposés au Canada. En outre, le système de codage de la CIM-10Note de bas du tableau * au Canada ne permet pas de repérer les décès ou les hospitalisations par type de lit, de sorte qu'on ne peut avoir accès facilement aux taux spécifiques.
Bien que les décès liés aux lits superposés soient principalement dus au fait que l'enfant reste coincé ou est étranglé et que tous les rappels soient reliés au risque de rester coincé ou au danger d'effondrementNote de fin due texte 5,Note de fin due texte 6, la plupart des blessures non fatales associées aux lits superposés sont attribuables à des chutesNote de fin due texte 8.
Notre étude a pour objectif principal de décrire les mécanismes de blessure et l'évolution des tendances touchant les cas de blessures associées aux lits superposés accueillis aux services des urgences au Canada. L'objectif secondaire est de fournir des estimations basées sur la population canadienne du taux d'hospitalisation pour des chutes à partir de lits superposés, au moyen du Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes (SCHIRPT), de manière à établir un facteur d'échelle (fondé sur le rapport entre les blessures associées aux lits superposés et l'ensemble des blessures associées à des lits) pouvant être appliqué aux données nationales sur les hospitalisations codées selon la CIM.
Méthodologie
Source de données
Le SCHIRPT est un système de surveillance des blessures et des intoxications en place depuis 1990 présent aujourd'hui dans 11 hôpitaux pédiatriques et 4 hôpitaux généraux au CanadaNote de fin due texte 19,Note de fin due texte 20. Ce système fonctionne à partir d'une plateforme Oracle et contient actuellement plus de 2,2 millions d'enregistrements. Les renseignements recueillis sont les suivants : activité au moment de la blessure; activité ayant mené à la blessure; cause directe de la blessure; facteurs ayant contribué à la blessure; moment et endroit de l'événement; âge et sexe du patient; jusqu'à 3 blessures (partie du corps et nature de la blessure); traitement administré au service des urgences. Des champs permettent de rédiger une description de manière à préciser le codage et à repérer tout événement rare. De nombreux programmes de validation ont été mis au point pour surveiller la qualité des données. Bien que la participation au SCHIRPT soit limitée à un nombre restreint d'hôpitaux, des recherches antérieures ont révélé que les données recueillies par le programme sont représentatives des tendances générales observées dans les blessures chez les jeunes au CanadaNote de fin due texte 21. Par ailleurs, des enquêtes antérieures ont permis d'analyser d'autres aspects méthodologiques du SCHIRPTNote de fin due texte 22-26.
Extraction, nettoyage et analyse des données
Nous avons repéré les cas pertinents après avoir lancé une recherche dans l'ensemble de la base de données du SCHIRPT (1990-2009, tous les âges; date d'extraction : 5 mai 2011) pour trouver les blessures associées aux lits superposés (code de produit du SCHIRPT 213). Pour nous assurer d'une saisie complète, nous avons également fait une recherche dans les descriptions à l'aide de variantes des chaînes de caractères bilingues suivantes : « BUNK BED », « LIT SUPER », « LIT À 2 ÉTAGES » et « LOFT BED ». Les descriptions du SCHIRPT ont servi à attribuer un code au mécanisme qui a fourni de l'information plus détaillée sur l'événement au-delà des variables numériques de base. Ce processus exige beaucoup de temps lorsqu'on a affaire à de vastes ensembles de données, car les cas doivent être examinés un par un. Par conséquent, nous avons employé un sous-ensemble de cas qui avaient été codés au préalable dans le cadre d'un projet étudiant. En comparant ce sous-ensemble (2002-2006) à l'ensemble de données au complet, nous avons mis en évidence une distribution similaire pour un certain nombre de variables clés (âge, sexe, nature de la blessure et variables temporelles). En conséquence, l'ensemble de données au complet (1990-2009) n'a servi qu'à l'analyse de l'évolution des tendances.
Comme le SCHIRPT n'est pas basé sur la population, les données sont présentées habituellement sous forme de proportions plutôt que sous forme d'effectifs. Les données concernant l'âge, le sexe et l'année ont été normalisées en fonction des totaux figurant dans la base de données au moyen de la formule suivante (correspondant au nombre de cas pour 100 000 cas enregistrés dans le SCHIRPT, au cours d'une année donnée ou pour un groupe d'âge ou un sexe donné) :
Texte équivalent: Proportion normalisée = (NLS ÷ NSCHIRPT) * 100 000
où NLS est le nombre de cas liés à des lits superposés pour le groupe d'âge, le sexe ou l'année en question et NSCHIRPT est le nombre total de cas de tous types signalés au SCHIRPT pour le même groupe d'âge, le même sexe ou la même année.
Les variations d'une année à l'autre, vraisemblablement dues à la petitesse des échantillons, ont été lissées par l'application aux proportions normalisées d'une moyenne mobile centrée à trois pointsNote de fin due texte 27. Pour examiner les tendances dans les proportions annuelles normalisées, nous avons procédé de deux façons. Nous avons estimé la variation du taux annuel moyen (VTAM) de la proportion normalisée (avec des intervalles de confiance [IC] à 95 %) en effectuant une régression du logarithme naturel de la proportion normalisée en fonction de l'année. La pente de cette ligne de régression, b, a été utilisée dans la formule suivanteNote de fin due texte 28,Note de fin due texte 29 :
VTAM = [eβ — 1] * 100
Les données ont également été séparées en blocs de 5 années et analysées en vue d'établir les tendances d'une période à l'autre (test du chi carré, p < 0,05). D'autres résultats sont présentés sous une forme descriptive classique.
Estimation des taux d'hospitalisation associés aux lits superposés
Afin de répondre à l'objectif secondaire de l'étude, on a entrepris de mettre au point un facteur d'échelle à appliquer aux données nationales sur la morbidité, en se fondant sur les données contenues dans le SCHIRPT. Le facteur d'échelle est un rapport qui quantifie la proportion de cas associés à des lits superposés par rapport à l'ensemble des cas de blessures liées à tous les types de lits enregistrées dans le SCHIRPT. Pour obtenir les données d'hospitalisationNote de fin due texte 30 concernant les années financières 2003-2004 à 2008-2009 pour lesquelles la cause externe de la blessure était une « chute à partir d'un lit » (CIM-10, code W06), on a interrogé la Base de données sur la morbidité hospitalière (BDMH) pour la période allant de 2003-2004 à 2005-2006 ainsi que la Base de données sur les congés des patients (BDCP) pour la période allant de 2006-2007 à 2008-2009 (à l'exclusion du Québec). Les deux bases de données sur les congés d'hôpitaux (BDMH et BDCP) sont gérées par l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS). On a décidé de faire débuter l'analyse en 2003-2004 en raison de la transition complexe, effectuée par étapes, de la CIM-9Note de bas du tableau † à la CIM-10 qui avait eu lieu auparavant. Les données du SCHIRPT ont été organisées selon les mêmes intervalles d'années financières, puis stratifiées par groupe d'âge (0-4, 5-9, 10-14, 0-14 ans) et type de lit. Pour le groupe des 0 à 4 ans, on a dénombré les cas mettant en cause des berceaux, des lits ordinaires et des lits superposés; pour le groupe des 5 ans et plus, on a visé les lits ordinaires et les lits superposés. On a mis au point un facteur d'échelle (FSCHIRPT) pour le SCHIRPT pour chaque groupe d'âge en fonction du rapport entre les cas liés aux lits superposés et l'ensemble des cas liés à des lits (incluant les berceaux pour les 0 à 4 ans). On a également effectué une estimation du taux d'hospitalisation due à des chutes à partir de lits superposés (RLS), pour chaque groupe d'âge, à l'aide de l'équation suivante :
Texte équivalent: RLS = [(FSCHRIPT * nw06) ÷ Nâge] * 100 000,
où
Texte équivalent: FSCHIRPT = (nLS ÷ NL),
nw06 est le nombre de cas d'hospitalisation en raison d'une chute impliquant un lit (BDMH/BDCP), nLS est le nombre de cas admis dans les hôpitaux pour des chutes de lits superposés (SCHIRPT), NL est le nombre de cas admis dans les hôpitaux pour des chutes de tous les types de lits (SCHIRPT), et Nâge est l'estimation de la population pour le groupe d'âge donnéNote de fin due texte 31.
Les taux ont été calculés sur la période de 6 ans allant de 2003-2004 à 2008-2009. On a caractérisé la variabilité en calculant un IC à 95 % sur FSCHIRPT. Toutes les analyses ont été effectuées à l'aide du SAS version 9.2 (SAS Institute Inc., Cary, Caroline du Nord, États-Unis) et d'Excel 2007 de Microsoft (Redmond, Washington, États-Unis).
Résultats
Tendance annuelle
Au cours de la période de surveillance de 20 ans, 6 002 individus se sont présentés dans les services d'urgence du Canada pour des blessures associées à des lits superposés. Bien que l'on ait observé certaines fluctuations d'une période à l'autre dans la proportion de cas, la fréquence des blessures liées aux lits superposés dans le SCHIRPT est demeurée relativement stable dans l'ensemble, la VTAM se situant à -1,2 % (-1,8 à -0,5; figure 1).
Figure 1 Tendance annuelle de la surveillance par les services d'urgence des blessures associées aux lits superposés, SCHIRPT, tous âges, 1990-2009 (Canada) (N = 6 002)
[Figure 1, texte équivalent]
Maladies chroniques et blessures au Canada - Volume 33, no. 1, decembre 2012
Figure 1 Tendance annuelle de la surveillance par les services d'urgence des blessures associées aux lits superposés, SCHIRPT, tous âges, 1990-2009 (Canada) (N = 6 002)
Au cours de la période de surveillance de 20 ans, 6 002 individus se sont présentés dans les services d'urgence du Canada pour des blessures associées à des lits superposés. Bien que l'on ait observé certaines fluctuations d'une période à l'autre dans la proportion de cas, la fréquence des blessures liées aux lits superposés dans le SCHIRPT est demeurée relativement stable dans l'ensemble, la VTAM se situant à 21,2 % (21,8 à 20,5).
Abréviations : IC, intervalle de confiance; MMC, moyenne mobile centrale; RC, rapport de cotes; SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes; VTAM, variation du taux annuel moyen.
Remarque : Les dénombrements sont exprimés en proportion de l'ensemble des cas au cours d'une année donnée (dénombrements normalisés). Une MMC à 3 points est appliquée aux dénombrements normalisés pour lisser les fluctuations annuelles. Les barres verticales représentent les dénombrements normalisés globaux au terme de chaque période de 5 ans (1990-1994, 1995-1999, 2000-2104 et 2005-2009).
Aperçu
Le tableau 1 résume le sous-ensemble de 5 années de cas analysés. La figure 2 indique la distribution selon l'âge et le sexe normalisés, pour chaque année. Globalement, 60,5 % (n = 934) des cas étaient reliés au lit du haut et, parmi ces cas, 93 % étaient des chutes. Après normalisation en fonction du nombre total dans la base de données, le nombre de filles était légèrement supérieur dans certains groupes d'âge.
Le reste de l'analyse concerne principalement les 934 cas associés au lit du haut. Les autres cas seront décrits brièvement.
Lit du haut
Le tableau 2 résume certaines caractéristiques des événements liés au lit du haut. Les taux ont culminé dans le groupe des 3 à 5 ans (38,3 %; 471,2/100 000), et 10,8 % des cas ont été admis à l'hôpital. Lorsque cette variable était signalée, on a constaté que 42,7 % (186/436) des incidents se sont produits pendant que l'enfant dormait. Le tableau 3 résume les mécanismes précis à l'origine de l'incident. Parmi les chutes pour lesquelles le mécanisme était connu (n = 664), au moins 45,9 % (305/664) étaient associées à une activité pouvant être considérée comme appropriée (sommeil/repos, descente/montée, position assise). Le tableau 4 indique la distribution de toutes les blessures subies par les patients. La formule du SCHIRPT peut contenir jusqu'à 3 blessures par individu; le tableau 4 illustre toutes les blessures subies, soit 1 044 pour 934 enfants. Une proportion de 39,2 % (409/1 044) de toutes les blessures concernait la tête, le visage ou le cou, et 20 % de l'ensemble des blessures étaient des lésions cérébrales. Par ailleurs, les fractures représentaient environ 40 % du total des blessures, et environ 1 % étaient des fractures crâniennes.
Élément de la couchette | Nombre de cas | ChutesNote de bas de page a % |
|
---|---|---|---|
n | (%) | ||
Lit du haut | 934 | (60,5) | 93,0 |
Échelle | 263 | (17,0) | 96,6 |
Lit du bas | 53 | (3,4) | 67,9 |
AutreNote de bas de page b | 28 | (1,8) | 35,7 |
Inconnu | 267 | (17,3) | 88,3 |
Total | 1 545 | (100,0) | 90,9 |
Abréviation : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
|
Figure 2 Surveillance par les services d'urgence des blessures associées aux lits superposés selon l'âge et le sexe, SCHIRPT, tous âges, 2002-2006 (Canada) (N = 1545)
[Figure 2, texte équivalent]
Maladies chroniques et blessures au Canada - Volume 33, no. 1, decembre 2012
Figure 2 Surveillance par les services d'urgence des blessures associées aux lits superposés selon l'âge et le sexe, SCHIRPT, tous âges, 2002-2006 (Canada) (N = 1545)
La figure 2 indique la distribution selon l'âge et le sexe normalisés, pour chaque année. Globalement, 60,5 % (n = 934) des cas étaient reliés au lit du haut et, parmi ces cas, 93 % étaient des chutes. Après normalisation en fonction du nombre total dans la base de données, le nombre de filles était légèrement supérieur dans certains groupes d'âge.
Abréviation : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes.
Remarque : Les dénombrements sont normalisés en fonction du nombre total de cas enregistrés dans le SCHIRPT pour la même combinaison âge-sexe.
Échelle et lit du bas
Près d'un cinquième de tous les incidents étaient associés à l'échelle du lit superposé. Par rapport à l'ensemble des cas touchant le même groupe d'âge, les enfants de 3 à 5 ans représentaient les cas les plus fréquents, soit 147,4 pour 100 000 cas enregistrés dans le SCHIRPT. Environ un tiers des blessures étaient des fractures et 5,3 % des cas ont été admis à l'hôpital. Un pourcentage plus faible de cas étaient associés au lit du bas. Les enfants de 10 à 13 ans représentaient les cas les plus fréquents, soit 15,9 pour 100 000, et 3,8 % des cas ont été admis à l'hôpital.
Estimations du taux des hospitalisations liées aux lits superposés qui sont dues à des chutes
Le tableau 5 illustre les résultats de la méthodologie employée pour estimer le taux des hospitalisations liées aux lits superposés qui sont attribuables à des chutes. À partir de l'exemple du groupe des 5 à 9 ans figurant dans le tableau 5, le facteur d'échelle (FSCHIRPT) est interprété comme suit : dans le SCHIRPT, parmi les cas admis à l'hôpital pour une blessure attribuable à une chute à partir de n'importe quel type de lit, 41,2 % concernaient des lits superposés. Dans l'ensemble, les taux estimatifs étaient relativement faibles, culminant chez les enfants de 5 à 9 ans.
Caractéristiques | Nombre de cas (n = 934) | |
---|---|---|
n | % | |
Groupe d'âge, en années | ||
< 3 | 131 | 14,0 |
3-5 | 358 | 38,3 |
6-9 | 297 | 31,8 |
10-13 | 103 | 11,1 |
14-17 | 30 | 3,2 |
18 et plus | 15 | 1,6 |
Sexe | ||
Sujets de sexe masculin | 527 | 56,4 |
Moment de la journée | ||
0 h à 7 h 59 | 127 | 13,6 |
8 h à 11 h 59 | 48 | 5,1 |
12 h à 15 h 59 | 69 | 7,4 |
16 h à 19 h 59 | 108 | 11,6 |
20 h à 23 h 59 | 127 | 13,6 |
Inconnu | 455 | 48,7 |
Issue du cas | ||
Parti sans être vu, conseils seulement | 202 | 21,6 |
Traité, suivi médical au besoin | 226 | 24,2 |
Traité, suivi médical requis | 368 | 39,4 |
Observation prolongée aux SU | 37 | 4,0 |
Admis à l'hôpital | 101 | 10,8 |
Cause directe | ||
Plancher | 660 | 70,7 |
Lit (y compris l'échelle) | 73 | 7,8 |
Autre meuble | 40 | 4,3 |
Jouet | 7 | 0,7 |
Ventilateur de plafond Note de bas de page a | 5 | 0,5 |
Autre | 24 | 2,6 |
Inconnu | 125 | 13,4 |
Type de surface frappée (lors de la chute) Note de bas de page b | ||
Plancher nu Note de bas de page c | 343 | 39,5 |
Tapis | 109 | 12,5 |
Inconnu | 417 | 48,0 |
Usage du lit | ||
Jeu | 250 | 26,8 |
Sommeil | 186 | 19,9 |
Autre/inconnu | 498 | 53,3 |
Abréviation : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes; SU, services d'urgence.
|
Mécanisme | Nombre de cas (n = 934) | |
---|---|---|
n | % | |
Chutes | 869 | 93,0 |
Chutes non intentionnelles | 803 | 85,9 |
Pendant le jeu | 247 | 26,4 |
Pendant le sommeil ou le repos | 186 | 19,9 |
Au moment de monter dans le lit ou d'en descendre | 99 | 10,6 |
En essayant d'atteindre un objet ou de se pencher en bas | 21 | 2,2 |
En sautant ou en se tenant debout sur le lit | 21 | 2,2 |
En restant assis sur le lit | 20 | 2,1 |
À cause de l'effondrement de la barrière de sécurité | 3 | 0,3 |
Impact avec le ventilateur de plafond | 1 | < 0,3 |
Non précisé | 205 | 21,9 |
Saut à partir du lit | 66 | 7,1 |
Incidents autres que des chutes | 65 | 7,0 |
Jeu (sans précision) | 18 | 1,9 |
Sujet poussé par un autre ou entré en collision | 17 | 1,8 |
Sujet a frappé le plafond ou le lit supérieur en sautant sur une des couchettes | 6 | 0,6 |
Sujet a frappé le ventilateur de plafond | 5 | 0,5 |
Pendaison/strangulationTableau 3 - Note de bas de tableau a | 3 | 0,3 |
Partie du corps restée coincée | 2 | < 0,3 |
AutreTableau 3 - Note de bas de tableau b | 14 | 1,5 |
Total | 934 | 100,0 |
Abréviation : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
|
Blessure Note de bas de page a | Nombre de cas | |
---|---|---|
n | % | |
Extrémités supérieures | 411 | 39,4 |
Fracture | 340 | |
Lésion des tissus mous | 36 | |
Entorse/foulure | 16 | |
Autres blessures mineures aux extrémités supérieures | 19 | |
Tête, face, cou | 409 | 39,2 |
Traumatismes crâniens fermés (cerveau) | 206 | 19,7 |
Traumatisme crânien fermé mineur | 163 | |
Commotion | 41 | |
Lésion intracrânienne | 2 | |
Lacérations du cuir chevelu et de la face | 86 | 8,2 |
Fractures | 19 | 1,8 |
Crâniennes | 10 | |
Faciales | 7 | |
Cervicales | 2 | |
Entorse/foulure du cou | 8 | 0,8 |
Autres blessures mineures au cuir chevelu, à la face et au cou | 90 | 8,6 |
Extrémités inférieures | 148 | 14,2 |
Fracture | 58 | |
Lésion des tissus mous | 43 | |
Lésion superficielle | 19 | |
Entorse/foulure | 19 | |
Autres blessures mineures aux extrémités inférieures | 9 | |
Tronc | 54 | 5,4 |
Contusion, éraflure | 25 | |
Lésion des tissus mous | 19 | |
Fracture de la colonne vertébrale (thoracique) | 2 | |
Lésion aux organes internes (abdomen) | 1 | |
Autres blessures mineures au tronc | 7 | |
Asphyxie | 2 | 0,2 |
Autre/inconnue | 20 | 1,9 |
Total | 1 044 | 100 |
Abréviation : SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes
|
Groupe d'âge, en années | FSCHIRPT Note de bas de page a, moyenne (ÉT) | Hospitalisations (tous lestypes de lits) Note de bas de page b | Chutes de lits superposés | ||
---|---|---|---|---|---|
DénombrementCIM-10,W06 | Taux brut | Taux estimatif (RLS) | IC à 95% Note de bas de page c | ||
0-4 | 0,117 (0,038) | 1 286 | 16,72 | 1,95 | 1,44 à 2,45 |
5-9 | 0,412 (0,088) | 461 | 5,41 | 2,23 | 1,85 à 2,61 |
10-14 | 0,656 (0,216) | 114 | 1,18 | 0,78 | 0,57 à 0,98 |
0-14 | 0,242 (0,048) | 1 861 | 7,20 | 1,74 | 1,47 à 2,02 |
Abréviation : CIM-10,W06, Classification internationale des maladies, 10e révision, code W06; ÉT, écart-type; IC, intervalle de confiance; SCHIRPT, Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes.
|
Analyse
Notre étude fournit la première analyse exhaustive des cas d'enfants se présentant dans les services d'urgence au Canada pour des blessures liées à des lits superposés. Les descriptions figurant dans la base de données du SCHIRPT ont servi à établir un profil des blessures associées à ces lits. Le SCHIRPT a également été utilisé pour mettre au point un facteur d'échelle ou multiplicateur pouvant servir à faire une approximation des taux bruts d'hospitalisation pour des blessures dues à des chutes à partir de lits superposés ainsi qu'à enrichir les données nationales sur les hospitalisations liées à ces incidents.
Tendance annuelle
Bien que les données du SCHIRPT affichent une baisse marquée pour la période allant de 2000 à 2004, la tendance s'est stabilisée de 2004 à 2009. De façon générale, il faut user de prudence lorsqu'on interprète ces tendances temporelles : les politiques d'admission, l'amélioration de la saisie des renseignements, les changements dans l'exposition et d'autres facteurs peuvent masquer des variations subtiles. Toutefois, il est possible de détecter des augmentations radicales, des diminutions ou la persistance (inclinaison , 0) d'un phénomène. Malgré une VTAM de -1,2 %, ce changement est faible et a peu de pertinence pratique pour les programmes de prévention des blessures; il équivaut à une réduction d'environ 4 cas par année.
Lignes directrices fondées sur l'âge
La Direction de la sécurité des produits de consommation de Santé Canada et la Consumer Product Safety Commission des É.-U. ont recommandé que l'on ne permette pas aux enfants de moins de 6 ans de dormir dans le lit du hautNote de fin due texte 5,Note de fin due texte 13. D'après nos résultats, 52,3 % de tous les patients blessés avaient moins de 6 ans, et le pourcentage de cas de chutes et de blessures culminait entre 3 et 5 ans.
Études portant sur d'autres pays
D'autres pays ont signalé des cas de blessures liées aux lits superposésNote de fin due texte 4,Note de fin due texte 8,Note de fin due texte 14-18,Note de fin due texte 32-33. Belechri et collab.Note de fin due texte 4 ont comparé le risque de blessures dues à une chute à partir d'un lit superposé par rapport à un lit ordinaire chez les enfants de moins de 15 ans qui se sont présentés aux urgences de quatre hôpitaux en Grèce pendant une période de trois ans (1996-1998). Dans l'ensemble, 10,5 % des chutes concernaient des lits superposés, le pourcentage culminant dans le groupe des 0-4 ans (47,7 %). Comparativement aux lits ordinaires, les blessures liées aux lits superposés étaient plus graves, et étaient associées à une plus forte proportion de fractures, de lésions cérébrales et d'admissions à l'hôpital. Près d'un cinquième (18,5 %) des chutes étaient survenues pendant que l'enfant dormait. D'Souza et collab.Note de fin due texte 8 ont mis à jour une étude antérieure effectuée par Mack et collab.Note de fin due texte 15 qui, à partir du National Electronic Injury Surveillance System (NEISS), ont examiné les blessures liées aux lits superposés chez les sujets de moins de 21 ans traités dans les services d'urgence aux États-Unis pendant une période de 16 ans (1990-2005). Au cours de cette période de 16 ans, on a traité chaque année environ 35 790 cas (42/100 000) de blessures liées à des lits superposés; le pourcentage culminait entre 3 et 5 ans (33,2 %), et aucune tendance marquée n'a été observée. Selbst et collab.Note de fin due texte 14 ont mené une étude prospective des cas de blessures associées à des lits superposés accueillis dans les services d'urgence pendant un an (1987-1988). Sur les 68 enfants qui se sont présentés, 69 % avaient moins de 6 ans, et près d'un tiers (29 %) des blessures étaient survenues pendant que l'enfant dormait. Mayr et collab.Note de fin due texte 16 ont décrit, dans une étude rétrospective, 218 cas de blessures associées à des lits superposés enregistrés dans une unité de traumatologie pédiatrique à Graz, en Autriche, pour la période 1990-1999. Les blessures observées étaient plutôt graves et comprenaient des commotions (20,2 %), des fractures (27,5 %) et 2 lacérations de rate (0,9 %). Près du quart (23,8 %) des enfants avaient moins de 3 ans. MacgregorNote de fin due texte 17 a fait état de 28 enfants qui étaient tombés du lit supérieur; la plupart (78 %) avaient moins de 6 ans, et 85 % des chutes étaient survenues pendant le sommeil de l'enfant. Watson et collab.Note de fin due texte 18 ont examiné les blessures liées à des lits superposés en Australie, où environ 2 100 blessures de ce type ont été traitées annuellement dans les services d'urgence des hôpitaux (50/100 000). La majorité (86 %) de ces blessures concernaient des enfants de moins de 10 ans, et leur fréquence culminait dans le groupe des 5 à 9 ans. Les chutes à partir du lit du haut entraînant une fracture représentaient 33 % des blessures et les commotions 10 %. JohnsonNote de fin due texte 33 a décrit une lésion tarso-métatarsienne, communément appelée « fracture de lits superposés ». Ce type de lésion est considéré comme grave car elle touche les ligaments et entraîne une déformation. Quoique seulement 14,2 % de toutes les blessures dans notre étude aient concerné les membres inférieurs, parmi ces dernières 53 % touchaient le pied. Cependant, on ne disposait pas de précisions anatomiques suffisantes pour déterminer si les fractures du pied étaient des lésions tarso-métatarsiennes.
Les résultats de notre enquête cadrent avec les caractéristiques relevées dans bon nombre d'études internationalesNote de fin due texte 4,Note de fin due texte 8,Note de fin due texte 14-18,Note de fin due texte 32-33 : une forte proportion de fractures et de lésions crâniennes, un nombre supérieur d'admissions comparativement aux chutes à partir de lits classiques et une fréquence maximale observée dans le groupe des moins de 6 ans. En outre, les incidents se sont produits en grande majorité pendant le sommeil de l'enfant (19,9 %; 186/934), une donnée utile pour la réglementation et l'adoption de normes. Même si les descriptions ne contenaient pas suffisamment de renseignements, on a établi que, dans le cas d'une chute à partir du lit du haut pendant le sommeil de l'enfant, le scénario était l'un des suivants : soit la barrière de sécurité n'était pas en place ou elle s'était brisée pendant la chute, soit l'enfant était tombé à travers une ouverture de la barrière, ou soit encore il était tombé par la partie de la structure non protégée par une barrière (l'entrée).
Les admissions à l'hôpital constituent souvent une mesure substitutive pour la gravité de la lésion. Les taux d'admission enregistrés dans les études internationales susmentionnéesNote de fin due texte 4,Note de fin due texte 8,Note de fin due texte 14-18 se situaient entre 2,9 % et plus de 30 % pour toutes les blessures liées aux lits superposés. Il est difficile de comparer les taux d'admission d'un pays à l'autre - ou même à l'intérieur d'un pays - étant donné les différentes politiques administratives et d'autres facteurs. La comparaison la plus fiable serait entre différents mécanismes de blessures à l'intérieur du même système de surveillance. Dans notre étude, les cas mettant en cause le lit du haut étaient associés à un taux d'admission de 10,8 %, tandis que ceux mettant en jeu l'échelle et le lit du bas étaient associés à des taux d'admission de respectivement 5,3 % et 3,8 %. Les blessures liées aux lits classiques, dont le taux est d'environ 8 fois celui des blessures liées aux lits superposés dans le SCHIRPT, étaient assorties d'un taux d'admission de 3 %. Il serait intéressant de comparer les blessures des occupants des lits inférieurs et celles des occupants de lits classiques : même si la hauteur ne constitue pas un facteur, il se pourrait qu'on observe des blessures plus graves dans le cas des occupants des lits du bas en raison de la présence de la structure supérieure.
Chutes libres de faible hauteur
Il existe nombre de publications traitant des chutes libres d'une certaine hauteurNote de fin due texte 34-47. À la lumière de celles-ci, et pour juger de la gravité de la blessure et la classifier, on considère que les chutes sont de faible hauteur lorsque cette dernière varie de moins de 1,2 m à 1,5 m (4-5 pi) et qu'elles sont d'une hauteur importante lorsque cette dernière varie de 3,0 m à 4,6 m (10-15 pi). La hauteur du lit du haut variant entre 1,7 m et 2,0 m (5,5-6,5 pi), elle est généralement légèrement supérieure au seuil établi pour les chutes de faible hauteur. Toutefois, il existe un écart de 50 % dans l'énergie cinétique entre une chute de 1,2 m (4 pi) et 2,0 m (6 pi). Selon les résultats de la présente étude, et d'autres études, des blessures graves sont possibles lors de chutes de lits superposés.
Autres événements
Bien que la majorité des blessures non fatales soient causées par des chutes, on observe, en lien avec les lits superposés, un certain nombre de mécanismes de blessures autres que des chutes qui sont rares ou graves et qui sont principalement dues à une strangulation intentionnelle ou non intentionnelle. Notre enquête a révélé 3 (0,3 %) cas de pendaison/strangulation. Cependant, on n'a pas pu établir clairement s'il s'agissait de tentatives de suicide, d'un vêtement qui s'était accroché accidentellement ou encore des conséquences du « jeu de l'étranglement », lequel a été la cause du décès chez une jeune fille de 12 ans qu'on a trouvée pendue au lit supérieurNote de fin due texte 48.
Les lésions crâniennes provenant des pales de ventilateur représentent un autre mécanisme de blessure. Nous avons relevé 6 cas, dont un qui a entraîné une chute. Mack et collab.Note de fin due texte 15 ont constaté que 8 % des cas mettaient en cause des ventilateurs de plafond. Par ailleurs, selon Alias et collab.Note de fin due texte 49, les sauts sur un lit superposé constituent aussi un mécanisme de blessure.
Estimation des taux et exposition
Dans la présente étude, nous avons utilisé différemment la base de données du SCHIRPT, de manière à surmonter les limites inhérentes au codage de la CIM et à établir des estimations des taux d'hospitalisation en raison de chutes de lits superposés. Nous sommes parvenus à des taux relativement bas : 1,74/100 000 (pour les 0-14 ans), avec un pic dans le groupe des 5 à 9 ans (2,23/100 000). Rappelons que D'Souza et collab.Note de fin due texte 8 ont relevé un taux de 42/100 000 pour toutes les consultations aux services des urgences (0-21 ans) et Watson et collab.Note de fin due texte 18 sont parvenus à un taux pour ces mêmes consultations de 50/100 000 en Australie et 22/100 000 aux Pays-Bas (0-14 ans). Étant donné que les taux d'admission à l'hôpital varient d'un pays à l'autre, il est impossible de comparer ces estimations. À titre de comparaison, les données sur les hospitalisations au Canada pour les chutes à partir de matériel de terrain de jeuxNote de fin due texte 30 pendant la même période révèlent des taux allant d'environ 16/100 000 pour les enfants de moins de 4 ans à 55/100 000 pour les 5 à 9 ans.
Quoique les chiffres signalés pour les chutes liées à des lits superposés soient des taux basés sur une population, ce ne sont pas de véritables taux de population car nous ne connaissons pas le nombre d'enfants dormant dans des lits superposés et ne subissant pas de blessures. La première étape dans le calcul d'un véritable taux basé sur une population serait donc d'obtenir une mesure fiable du nombre de ménages canadiens qui ont des lits superposés. Nous n'avons pu obtenir de données canadiennes dans ce sens, mais il existe un petit nombre d'enquêtes d'autres pays pouvant fournir ce type de données. À la lumière de deux enquêtes australiennes, Watson et collab.Note de fin due texte 18 ont constaté que le taux de lits superposés dans la population était de 11 % à 15 %, tandis que Senturia et collab.Note de fin due texte 50 ont noté un taux de 24 % en se fondant sur une enquête transversale menée auprès de 679 familles de Chicago.
Limites
Les données du SCHIRPT ne représentent pas toutes les blessures subies au Canada. Plusieurs groupes sont sous-représentés : les adolescents plus âgés et les adultes, les Autochtones, la population vivant en région rurale et les blessés dont les blessures ont été fatales.
Conclusions
Les jeunes enfants continuent de se présenter aux services d'urgence des hôpitaux canadiens pour des blessures liées aux lits superposés, et bon nombre d'entre elles sont graves. Une démarche à deux volets serait la meilleure option pour les programmes de prévention des blessures. Tout d'abord, la forte proportion d'enfants tombant du lit supérieur pendant leur sommeil indique qu'il faut accorder plus d'attention à ce problème dans le secteur de la fabrication et celui de la réglementation et de l'imposition de normes. Le deuxième volet de l'atténuation des risques concerne l'éducation quant aux usages appropriés des lits superposés (âge et jeux). La surveillance exercée par le SCHIRPT continuera à éclairer les programmes de prévention et d'atténuation des risques dans ce sens.
Remerciements
Nous remercions la Direction de la sécurité des produits de consommation de Santé Canada pour les suggestions à l'égard de la réglementation et des normes, ainsi que pour les données fournies au sujet des décès associés aux lits superposés au Canada.
Nous aimerions également remercier Sabrina Ramji, M. Sc. S., de l'Université de Toronto, pour l'extraction et l'analyse préliminaires des données du SCHIRPT qu'elle a effectuées (projet d'étudiant).
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