Élaboration d'indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits au Canada grâce à une méthode de Delphes modifiée - MCBC : Vol 34, No 4, novembre 2014

Volume 34 · numéro 4 · novembre 2014

Élaboration d'indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits au Canada grâce à une méthode de Delphes modifiée

I. Pike, Ph. D. (1, 2, 3); R. J. McDonald, Ph. D. (3, 4); S. Piedt, B.A. (2, 3); A. K. Macpherson, Ph. D. (3, 5)

https://doi.org/10.24095/hpcdp.34.4.03f

Cet article a fait l'objet d'une évaluation par les pairs.

Rattachement des auteurs :

  1. Département de pédiatrie, Faculté de médecine, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (Colombie-Britannique), Canada
  2. B.C. Injury Research and Prevention Unit, Institut de recherche sur l'enfant et la famille, Hôpital pour enfants de la C.-B., Vancouver (Colombie-Britannique), Canada
  3. Groupe de travail sur les indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et InuitsNote du fin du texte *
  4. Services de recherche et de gestion Katenies, territoire mohawk d'Akwesasne, Cornwall (Ontario), Canada
  5. École de kinésiologie et des sciences de la santé, Faculté de la santé, Université York, Toronto (Ontario), Canada

Correspondance : Shannon Piedt, B.C. Injury Research and Prevention Unit, F508-4480 Oak Street, Vancouver (Colombie-Britannique) V6H 3V4; tél. : 604-875-2000, poste 5478; téléc. : 604-875-3569; courriel : spiedt@cw.bc.ca

Résumé

Introduction: Le but de cette recherche était de franchir la première étape de l'élaboration d'indicateurs valides et représentatifs des blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits du Canada.

Méthodologie : À l'aide d'une méthode de Delphes modifiée, des intervenants des collectivités et des experts ont évalué chaque indicateur en fonction de son utilité perçue et de sa capacité à inciter à l'action dans le but de réduire les blessures chez les enfants et les jeunes des collectivités autochtones. Le processus s'est déroulé en 5 étapes et a permis d'obtenir un ensemble de 27 indicateurs.

Résultats : Les indicateurs évalués comme étant les plus utiles et les plus susceptibles d'inciter à l'action ont été ceux liés au taux de collision de véhicules à moteur, au taux de mortalité et au taux d'hospitalisation. Ont été sélectionnés ensuite les indicateurs de la formation en prévention des blessures et programmes communautaires d'intervention, ceux des blessures intentionnelles, ceux des brûlures et des chutes et enfin ceux du suicide.

Conclusion : Les résultats indiquent qu'utiliser une méthode de Delphes modifiée avec participation élargie est efficace et pertinent pour élaborer un ensemble d'indicateurs visant à guider les activités de prévention des blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits, tout en respectant les principes PCAPMC (propriété, contrôle, accès et possession). Une fois achevés les travaux complémentaires de validation des indicateurs et la collecte des données associées, ces indicateurs vont pouvoir servir aux collectivités pour la surveillance des blessures et pour la prise de décisions et de mesures efficaces de réduction des blessures chez les enfants et les jeunes.

Mots-clés : Premières nations, Inuits, Autochtones, indicateurs de blessures, technique de Delphes modifiée, surveillance

Introduction

Les blessures sont considérées comme un grave problème de santé, qui frappe particulièrement les personnes les plus vulnérables : les enfants, les jeunes, les personnes âgées et les AutochtonesNote du fin du texte 1. Elles sont la principale cause de mortalité chez les enfants, les jeunes et les jeunes adultes canadiens - une situation particulièrement préoccupante pour les membres des Premières nations et pour les collectivités inuites, car plus de 50 % de ces populations autochtones sont âgées de moins de 25 ans.

Les blessures sont de loin la plus grande source d'années potentielles de vie perdues (APVP) pour les membres des Premières nationsNote du fin du texte **. Les blessures sont à l'origine de 26 % des décès chez les membres des Premières nations, contre 6% de l'ensemble des décès au CanadaNote du fin du texte 2, Note du fin du texte 3, soit environ 3,5 fois la moyenne nationale. Le taux de blessures chez les adolescents autochtones est presque 4 fois plus élevé que celui des Canadiens non autochtones, et les garçons et les filles des Premières nations sont respectivement 5 fois et 7 fois plus nombreux à mourir par suicide que les jeunes des autres groupesNote du fin du texte 1, Note du fin du texte 4. Les taux d'hospitalisation attribuable à une blessure sont aussi significativement plus élevés (deux fois plus) chez les enfants et les jeunes des régions où la proportion de résidents autochtones est élevée que chez ceux des régions où elle est faibleNote du fin du texte 5.

Pour réduire ces disparités en matière de blessures, on recommande des approches respectueuses qui soient concertées, durables et adaptées à la culture et qui tiennent compte des identités spécifiques des peuples des Premières nations et des InuitsNote du fin du texte 2, Note du fin du texte 6. En 2004, la Coalition canadienne de la santé des enfants et des jeunes a placé la prévention des blessures et des traumatismes dans la liste des secteurs pour lesquels il convenait de créer des indicateurs de santé des nourrissons, des enfants et des jeunes au CanadaNote du fin du texte 7. En dépit de cela, le Canada accuse un retard par rapport à d'autres pays équivalents dans l'élaboration de plusieurs indicateurs importants portant sur la santé des enfants et des jeunesNote du fin du texte 8. Un plan stratégique de prévention sur cinq ans a révélé la nécessité de définir des stratégies et des programmes de prévention des blessures dans les collectivités inuites et de mettre sur pied un réseau intégré de surveillance pour mesurer les tendances en matière de blessuresNote du fin du texte 9. Par ailleurs, bien que l'Enquête régionale longitudinale sur la santé des Premières nations permette de recueillir des données précieuses sur les individus et sur les collectivités, dont certaines portent sur les blessures, il n'existe actuellement aucune collecte systématique de données d'ensemble sur les blessures des enfants et des jeunes des Premières nations à l'échelle du Canada.

Le but de cette recherche était de procéder à la première étape de l'élaboration d'indicateurs valides représentatifs des blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits au Canada. Nous nous sommes appuyés sur les travaux préliminaires de l'Équipe de développement des indicateurs de blessure au Canada, un groupe national de chercheurs, de praticiens et de décideurs travaillant sur la prévention des blessures, qui a sélectionné des indicateurs nationaux de blessures chez les enfants et les jeunes au CanadaNote du fin du texte 10. Selon CryerNote du fin du texte 11,p.3-1, un indicateur de blessures est [traduction] « une mesure sommaire qui représente, directement ou indirectement, les variations et les tendances en matière de blessures ou de phénomènes liés aux blessures ou à la prévention de ces dernières ou en est révélatrice ». Plus spécifiquement, les objectifs de l'étude étaient de créer un groupe de travail solide constitué de personnes et d'organismes représentant les Autochtones et de définir et d'élaborer un ensemble d'indicateurs valides susceptible de servir de référence aux collectivités inuites et aux Premières nations pour documenter, analyser et communiquer des données sur les blessures chez les enfants et les jeunes. Une fois les données associées aux indicateurs recueillies, l'information va pouvoir servir à éclairer la prise de décision et la planification des mesures en matière de prévention des blessures dans les collectivités. Le suivi au fil du temps de ces indicateurs permettra de documenter la manière dont évolue le profil d'un groupe ou d'une collectivité en termes de blessures Note du fin du texte 12.

Un indicateur est valide lorsqu'il mesure réellement ce qu'il est censé mesurerNote du fin du texte 13. Le choix des indicateurs dans cette étude repose sur les travaux de l'Effort international de collaboration sur les statistiques relatives aux blessuresNote du fin du texte 11 de 2001 et sur les travaux ultérieurs de Cryer et de ses collèguesNote du fin du texte 14, qui ont déterminé quels étaient les critères de validité d'un indicateur. Il en ressort qu'un indicateur idéal portant sur les blessures devrait :

  • présenter une définition de cas s'appuyant sur un diagnostic (de lésion anatomique ou physiologique);
  • être axé sur les blessures graves;
  • être, dans la mesure du possible, associé à une vérification de cas impartiale;
  • relever de données représentatives de la population cible;
  • dépendre de systèmes de données existants (ou il devrait être facile d'élaborer de nouveaux systèmes de données pour l'alimenter);
  • posséder une définition écrite complète.

Méthodologie

Début 2007, la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits de Santé Canada a convié l'Équipe de développement des indicateurs de blessures au Canada à monter un projet de 3 ans visant l'établissement d'indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits. Au Canada, les peuples des Premières nations et les Inuits sont représentés par de nombreux organismes autochtones locaux, régionaux et nationaux, de même que par les ministères fédéraux responsables de la prestation des programmes de santé et des programmes sociaux, ce qui inclut les mesures de réduction des blessures.

Le processus et la méthodologie de ce projet visaient dès la conception à assurer un équilibre entre la rigueur scientifique et une approche axée sur la collectivité respectant les principes PCAPMC (propriété, contrôle, accès et possession) qui s'appliquent à la collecte de données sur les peuples autochtones au Canada. Cela signifie que la propriété, le contrôle, l'accès et la possession des données relèvent de la communauté autochtoneNote du fin du texte 15. Le processus devait respecter une approche pratique dans le développement des indicateurs.

C'est la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits de Santé Canada qui a sélectionné les participants à cette recherche et elle a inclus pour ce faire des représentants de l'Assemblée des Premières nations, de l'Inuit Tapiriit Kanatami, de la Gendarmerie royale du Canada, du ministère des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, de la fondation Sauve-qui-pense, du Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario, du programme Plan-It-Safe, des services de recherche et de gestion Katenies, de Statistique Canada, du ministère de la Santé et du Développement social du Nunatsiavut et de l'Association des femmes inuites du Canada (Pauktutiit). Vingt et un participants provenant de ces organismes se sont réunis pour la planification du projet et ont entamé le processus, constituant ainsi le Groupe de travail sur le projet des indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits.

Nous avons adapté la méthode de Delphes multiphasique modifiée à partir des méthodes décrites par Lindsay et ses collèguesNote du fin du texte 16 et nous l'avons appliquée à l'élaboration des indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits. Le choix des indicateurs a reposé sur des données accessibles limitées traitant du fardeau des blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits, sur des recherches et des pratiques exemplaires antérieures à propos de la prévention et enfin sur la rétroaction des experts du Groupe de travail et de leurs réseaux respectifs.

Phase I : revue de la littérature

La phase I constituait en une revue de la littérature pertinente avec l'objectif de repérer tous les indicateurs valides fondés sur des données probantes portant sur les blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits. Les analystes de la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits de Santé Canada ont réalisé cette revue de la littérature en utilisant la méthodologie de Pike et ses collèguesNote du fin du texte 10 et en utilisant les bases de données suivantes pour la période 1985-2007 : Medline, Ovid, Transport, Transportation Research Information Services, Sportdiscus, Cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature, Embase, Psychinfo, Healthstar et Hispanic American Periodicals Index. Ils ont également fait des recherches sur les sites Web d'organismes autochtones et du gouvernement et sur des listes de rapports de programmes afin d'avoir accès à la littérature grise pertinente. Ils ont relevé et résumé 10 études au sein des publications évaluées par des pairs et de la littérature grise (liste fournie sur demande par les auteurs). Cette revue de la littérature a fourni une première liste de 48 indicateurs.

Phase II : élaboration des principales catégories de blessures et classification des indicateurs

Sur les 21 membres du Groupe de travail, 19 ont pu se réunir et se sont mis d'accord sur 4 catégories permettant de classer les indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits : sécurité en milieu de travail, à la maison et dans les lieux publics; transports; sports et loisirs et blessures intentionnelles (autoinfligées ou liées à un acte de violence [« blessures violentes »]). Se fondant sur leur expertise, sur leur expérience personnelle et sur leurs connaissances du sujet, les membres du groupe ont discuté des blessures les plus fréquentes à inscrire dans chaque catégorie et de la manière d'effectuer la mesure et la surveillance de ces blessures. Ils se sont mis d'accord sur 4 types d'indicateurs : ceux portant sur les résultats, sur les facteurs de risque et les facteurs de protection, sur les programmes et sur les politiques.

Par la suite, le groupe s'est scindé en 4 sous-groupes, un par catégorie de blessures, et a travaillé sur les 48 indicateurs issus de la revue de littérature, avec la possibilité d'ajouter d'autres indicateurs au besoin. Après analyses et discussions, chaque sous-groupe a présenté sa liste d'indicateurs à l'ensemble du groupe. Au total, 170 indicateurs ont été sélectionnés.

Pour réduire le nombre d'indicateurs tout en conservant ceux considérés comme les plus importants et représentatifs des enjeux des collectivités portant sur les blessures chez les enfants et les jeunes, le Groupe de travail a entrepris de hiérarchiser les indicateurs. Pour réaliser cette tâche, on a affiché la liste des indicateurs sur des tableaux de présentation. Chaque participant disposait de 55 pastilles adhésives (correspondant à environ le tiers du nombre d'indicateurs affichés) à placer à côté des indicateurs qu'il considérait comme les plus importants. Tous les indicateurs ayant reçu au moins 10 pastilles (ce qui fournissait une première indication de l'importance de l'indicateur) ont été retenus et les autres ont été rejetés. Grâce à cette technique de priorisation du tiers (N/3)Note du fin du texte 17, on a obtenu 62 indicateurs, qui ont été regroupés par les participants en 7 (et non plus 4) grandes catégories : tous les types de blessures; morsures d'animaux et hypothermie ou engelure; blessures intentionnelles; brûlures et chutes; noyade; suicide et enfin collisions de véhicules à moteur.

L'importance de chaque indicateur a été déterminée par deux critères : l'indicateur devait représenter un lourd fardeau pour les Premières nations et les Inuits, leurs familles et le système de santé et il devait pouvoir être l'objet de mesures de prévention. Les participants avaient en outre accès aux critères de validité des indicateurs de l'Effort de collaboration internationale sur les indicateurs de blessures (ICEIInG) pour éclairer leur prise de décision.

À l'étape suivante, la liste des 62 indicateurs a été revue et retravaillée. On a demandé à chaque membre du Groupe de travail de consulter son sous-groupe et de recommander, pour chaque indicateur, soit son maintien, soit son élimination, soit d'indiquer une incertitude à son propos, en s'appuyant sur 3 questions :

  1. cet indicateur est-il important dans ma collectivité?
  2. Cet indicateur m'aiderait-il à surveiller les blessures dans ma collectivité?
  3. Cet indicateur fournit-il une information suffisante pour agir en prévention des blessures chez les enfants et les jeunes de ma collectivité?

Nous avons analysé les réponses et avons retenu les indicateurs qu'une majorité des membres de groupe de travail avait recommandé de conserver. Ceux qu'une majorité avait recommandé d'éliminer ont été éliminés. (Aucun indicateur n'a reçu un vote majoritaire d'incertitude.) Au cours de cette phase et à la suite de discussions, les membres du Groupe de travail ont proposé 2 autres indicateurs, qui ont été évalués et jugés suffisamment importants pour être conservés. Il s'agit du pourcentage d'enfants et de jeunes inscrits dans des programmes d'apprentissage de la natation et du pourcentage de délinquants violents participant à des programmes de justice réparatrice, deux indicateurs qui étaient dans la liste des indicateurs potentiels. À cette étape, la liste comportait 36 indicateurs.

Phase III : rétroaction des régions

Nous avons recueilli les avis d'utilisateurs potentiels à l'échelle des collectivités. Les chercheurs ont assisté à des réunions régionales et ont recruté des praticiens et des décideurs en matière de prévention des blessures chez les Premières nations et les Inuits. À chaque réunion, on a expliqué le projet et on a demandé aux participants de donner leur avis sur la liste des 36 indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes.

Nous avons obtenu, pour chaque indicateur, les avis d'un certain nombre d'organismes régionaux de l'Alberta, du Manitoba, de l'Ontario, du Québec et du Nunatsiavut : ceux du Groupe de travail sur le bien-être au sein des communautés du Manitoba, du Groupe de travail régional sur la prévention des blessures de l'Assemblée des Premières nations, du Cercle de la petite enfance des Premières nations (représentants de l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones de la Saskatchewan et de la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan), des Chefs de l'Ontario et du Conseil national inuit sur la santé.

À cette étape du processus, les représentants des organismes régionaux ont sélectionné 7 autres indicateurs jugés importants pour comprendre et prévenir les blessures chez les enfants et les jeunes au sein de leurs collectivités. La liste est donc passée de 36 à 43 indicateurs.

Phase IV : spécifications des indicateurs

En nous basant sur les modèles de rapports déjà publiés en AustralieNote du fin du texte 18, en Nouvelle-ZélandeNote du fin du texte 19, en EuropeNote du fin du texte 20 et au CanadaNote du fin du texte 21, nous avons créé un modèle de spécification pour les indicateurs (tableau 1) et nous avons rédigé une version préliminaire des spécifications pour chacun des 43 indicateurs.

TABLEAU 1
Modèle global de spécification des indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes
Indicateur
Définition de l'indicateur
Définition des termes pertinents associés
Justification du choix de cet indicateur
Définition de cas opérationnelle
Méthode de calcul
Numérateur
Dénominateur
Sources des données, accessibilité et qualité, pour les années sélectionnées
Unités de mesure
Guide d'utilisation
Champ d'utilisation de l'indicateur
Spécifications des données
Restrictions
Comment utiliser cet indicateur

Le Groupe de travail s'est ensuite réuni pour en discuter, pour revoir et pour retravailler les indicateurs et leurs spécifications, puis un autre cycle d'évaluation et de rétroaction a eu lieu par courriel. Neuf membres du groupe de travail ont acceptéNote du fin du texte d'évaluer encore une fois les indicateurs et ont recommandé d'éliminer plusieurs indicateurs en raison de lacunes dans les données disponibles et des difficultés et des coûts liés à la production de nouveaux systèmes de collecte de données en lien avec ces indicateurs. À la fin de la phase IV, on a donc abouti à une liste plus réduite, de 33 indicateurs (tableau 2).

TABLE 2
Évaluation de l'utilité de chaque indicateur et de sa capacité à inciter à l'action dans la prévention des blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits
Catégorie ou thème
de l'indicateur
Indicateur Utilité
Capacité à inciter à l'action
Moyenne de l'évaluation obtenue [entre 1 et 9] (ÉT) Moyenne de l'évaluation obtenue [entre 1 et 9] (ÉT)
Tous types de blessure Taux de mortalité : nombre de décès pour 10 000 enfants et jeunes attribuables à chaque type de blessures 9,00 (0,0) 8,11 (1,5)
Taux d'hospitalisation : nombre d'hospitalisations pour 10 000 enfants et jeunes attribuables à chaque type de blessures 8,56 (0,9) 7,67 (1,5)
Nombre et proportion de consommateurs d'alcool, de solvant et de substance autodéclarés chez les enfants et les jeunes des Premières nations (selon les données de l'ERS) 6,63 (1,8) 6,44 (2,1)
Nombre de collectivités disposant de programmes relatifs à la consommation d'alcool et de drogues adaptés à la culture accessibles aux membres de la collectivité 4,88 (2,2) 5,00 (2,4)
Nombre d'éléments d'autogouvernance présents dans la collectivité 6,78 (2,7) 6,11 (3,0)
Années potentielles de vie perdues (APVP) attribuables à une blessure chez les enfants et les jeunesTableau 1 - Note a sans objet sans objet
Formation sur la prévention des blessures / programmes communautaires d'intervention Proportion de membres de la collectivité ayant terminé une formation en prévention des blessures 7,11 (1,3) 6,33 (1,4)
Présence d'un plan de préparation aux situations d'urgence (inondation, incendie, tempête de neige, tremblement de terre, etc.) dans la collectivité 7,78 (1,2) 7,44 (1,1)
Arrivée des services d'incendie ou des services ambulanciers d'une collectivité à l'intérieur d'un délai d'intervention défini 7,56 (1,2) 6,56 (1,9)
Morsures d'animaux Taux de blessures attribuables à une morsure ou à une attaque d'animal pour 10 000 enfants et jeunes dans une collectivité 8,44 (0,9) 7,67 (1,9)
Nombre et proportion de collectivités disposant de services de contrôle des animaux 7,25 (1,3) 6,50 (2,2)
Hypothermie/engelures Taux d'hypothermie ou d'engelures pour 10 000 enfants et jeunes 7,25 (1,4) 5,63 (2,2)
Blessures intentionnelles Nombre et proportion d'appels à la police et d'accusations en lien avec une blessure violente pour 10 000 enfants et jeunes 8,33 (0,9) 7,56 (0,4)
Taux de blessures infligées (violence et mauvais traitements) autodéclarées pour 10 000 enfants et jeunes (exclut les blessures autoinfligées) 7,78 (1,1) 7,00 (1,3)
Nombre et proportion de délinquants violents participant à des programmes de justice réparatrice 5,00 (3,2) 5,00 (3,0)
Brûlures et chutes Nombre et proportion de logements d'une collectivité munis d'un détecteur de fumée fonctionnel, d'un extincteur testé et d'un détecteur de monoxyde de carbone 8,33 (0,5) 8,11 (0,8)
Nombre et proportion de brûlures autodéclarées chez les enfants et les jeunes avec détails circonstanciels autodéclarés pour chaque cas 7,13 (2,4) 6,38 (2,4)
Lieu de la chute de l'enfant ou du jeune (en lien avec les chutes autodéclarées d'enfants et de jeunes dans les 12 derniers mois) 8,44 (0,7) 7,33 (1,4)
Noyade Nombre et proportion de collectivités disposant d'équipes d'intervention d'urgence 7,11 (1,5) 6,78 (1,5)
Nombre et proportion de collectivités disposant de programmes de sensibilisation sur la salubrité de l'eau 7,89 (1,3) 7,22 (0,8)
Mesures d'application des lois relatives à l'eau 5,13 (2,5) 4,63 (2,2)
Nombre et proportion d'enfants et de jeunes qui se noient chaque année, avec mention du type de plan d'eau et des circonstances 8,56 (0,7) 7,33 (1,0)
Nombre et proportion d'enfants et de jeunes participant à des programmes d'apprentissage de la natation au cours d'une année en particulier 7,67 (1,0) 6,50 (1,2)
Suicide Nombre de collectivités disposant de programmes de promotion du bien-être et de programmes de santé mentale 6,50 (2,8) 6,86 (2,3)
Taux de problèmes de santé mentale autodéclarés chez les enfants et les jeunes 7,89 (0,8) 6,56 (1,9)
Taux de tentatives de suicide ou d'automutilation et de suicide pour 10 000 enfants et jeunes 8,78 (0,4) 7,44 (1,0)
Taux d'appels à un centre d'intervention téléphonique en prévention du suicide, par zone géographique 7,67 (1,0) 7,22 (0,8)
Collisions de véhicules à moteur Taux de collisions de véhicules à moteur impliquant un enfant ou un jeune, par type de véhicule et avec mention des circonstances de l'accident 8,78 (0,4) 8,00 (1,0)
Nombre et proportion d'enfants et de jeunes passagers gravement blessés non maintenus (ne portant pas de ceinture de sécurité) lors d'une collision 8,67 (0,5) 8,22 (1,4)
Nombre et proportion de jeunes ayant suivi et terminé un cours de conduite - habileté à conduire une automobile, une motoneige, un bateau ou un VTT 8,22 (0,7) 7,22 (1,0)
Proportion de véhicules à moteur équipés d'un dispositif de retenue pour enfant (siège d'auto pour enfant) ou d'un siège d'appoint adéquat, par collectivité 8,78 (0,4) 8,33 (1,0)
Âge et sexe du conducteur et des passagers impliqués dans un accident de la route par type de véhicule (voiture, fourgonnette, camion, VTT, motoneige) et par type d'usager de la route (conducteur, passager, piéton, cycliste) 8,33 (0,9) 7,67 (1,4)
Présence d'une loi sur l'âge minimum pour conduire un VTT. Nombre de provinces et de territoires disposant d'une loi sur l'âge minimum pour conduire un VTT. 7,13 (2,2) 6,00 (2,7)
Nombre et proportion d'enfants et de jeunes gravement blessés ou tués n'ayant pas porté de casque en VTT, en motoneige ou à bicyclette, par collectivité 8,67 (0,5) 8,11 (0,9)

Abréviations : APVP, Années potentielles de vie perdues; ERS, Enquête régionale longitudinale sur la santé des Premières nations; ÉT, écart-type; VTT, véhicule tout-terrain.

Remarque : Les zones ombrées représentent les indicateurs ayant été faiblement évalués et ayant été éliminés par la suite.

Note a

Les membres du groupe d'experts ont accepté à l'unanimité d'inclure les APVP comme indicateur utile, mais cet indicateur n'a pas été évalué.

Retour à la référence de la note de bas de page a

Phase V : finalisation des indicateurs

Après la phase de spécification des 33 indicateurs, le Groupe de travail s'est réuni une dernière fois en décembre 2008, 13 membres ayant assisté à la réunion. Ils ont évalué, pour chaque indicateur, son utilité et sa capacité à inciter à l'action pour réduire les blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits, à l'aide d'une échelle à 9 points (1 qualifiant une utilité ou une capacité à inciter à l'action faibles et 9 une grande utilité ou une forte capacité à inciter à l'action). Sept indicateurs ont été jugés inutiles et sans capacité d'inciter à l'action (et, par conséquent, ne satisfaisant pas les critères de validité), en raison d'un manque soit de données soit de ressources, et ils ont été de ce fait éliminés (voir les cellules ombrées dans le tableau 2). Le processus s'est terminé par l'adoption par le Groupe de travail d'une liste définitive de 27 indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits.

Après le vote, le groupe a accepté à l'unanimité de réintégrer l'indicateur des années potentielles de vie perdues (APVP) en raison d'une blessure (indicateur qui faisait partie de la liste des indicateurs potentiels à l'étape de la revue de littérature), et ce, bien que cet indicateur n'ait pas été soumis au processus d'évaluation.

Résultats

L'utilisation d'une méthode de Delphes modifiée a abouti à la création d'une liste de 27 indicateurs de blessures. Les indicateurs classés comme les plus utiles et les plus susceptibles d'inciter à l'action sont ceux liés aux collisions de véhicules à moteur, aux taux de mortalité et au nombre d'enfants et de jeunes hospitalisés pour tous les types de blessures. Viennent ensuite les indicateurs liés à la formation en prévention des blessures et aux programmes communautaires d'intervention, ceux liés aux blessures intentionnelles, aux brûlures et aux chutes et enfin au suicide, et ce, même si certains d'entre eux ont été évalués comme n'incitant guère à l'action.

Analyse

La méthode de Delphes modifiée que nous avons utilisée a permis de clore la première étape du processus d'élaboration des indicateurs avec l'obtention d'un ensemble de 27 indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits qui est utilisable pour la prise de mesures de prévention des blessures visant les Autochtones du Canada. Malgré l'existence de variations entre experts dans l'évaluation de l'utilité et de la capacité d'incitation à l'action de chacun des indicateurs, un consensus d'ensemble s'est dégagé. Les scores élevés obtenus par certains indicateurs indiquent qu'ils répondent aux besoins de ceux qui travaillent à prévenir les blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits.

Les indicateurs ciblaient les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits, mais certains sont applicables à tous les enfants et jeunes vivant en milieu rural ou en région éloignée, et d'autres sont applicables aux enfants et aux jeunes en général.

Points forts et limites

Ce travail comporte certaines limites, qu'il est important de souligner ici.

En premier lieu, la littérature sur la prévention des blessures chez les enfants et les jeunes autochtones permettant d'éclairer la prise de décision quant à la sélection des indicateurs est très pauvre.

La méthode de Delphes modifiée que nous avons utilisée est subjective et repose sur l'expertise et l'expérience des participants. Malgré les tentatives d'objectivité dans le choix et dans la hiérarchisation des indicateurs aux différentes étapes du processus, les résultats demeurent dépendants de l'opinion des experts participants. On leur a fourni des critères de validité d'un indicateur, mais on ignore dans quelle mesure ces critères ont influencé leur choix. Les résultats seraient donc probablement différents avec un groupe d'experts différent. Cependant, les experts que nous avons sélectionnés étaient selon nous les plus aptes à participer au processus, à la fois car ils connaissaient bien le domaine et car ils étaient représentatifs de leur organisme et de ses membres.

Une autre limite est le manque de données pour alimenter les indicateurs. Pour plusieurs indicateurs, aucune donnée n'était disponible, lacune qui risque de ne pas être comblée dans un avenir proche. Il demeure que les données associées à bon nombre d'indicateurs sont déjà disponibles grâce à l'Enquête longitudinale régionale sur la santé des Premières nations, et que certaines collectivités (en particulier les 10 bandes de la nation Secwepemc en Colombie-Britannique) ont recueilli des données sur la santé et les blessures susceptibles d'alimenter les indicateurs choisis. De plus, nous prévoyons que, progressivement, de plus en plus de collectivités recueilleront les données d'intérêt local qui leur sont utiles pour prévenir les blessures chez les enfants et les jeunes, ce qui est une approche conforme aux principes PCAPMCNote du fin du texte 15.

Conclusion

L'utilisation d'une méthode de Delphes modifiée interdisciplinaire, qui a requis la participation directe des experts des Premières nations et des Inuits et un bon leadership de leur part, a abouti à la création d'une liste de 27 indicateurs utiles et incitant à l'action, dont le but est de guider les mesures de prévention des blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits.

Quoique plusieurs indicateurs soient similaires à ceux utilisés pour les enfants et les jeunes non autochtones du CanadaNote du fin du texte 10, nous avons relevé plusieurs différences. Ce qui est le plus important, c'est que les indicateurs soient caractéristiques des blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits et qu'ils reflètent les circonstances et les conditions locales ayant une incidence sur la prévention des blessures et la gestion des risques liés à ces dernières dans les collectivités autochtones, dont certaines sont petites, en milieu rural ou en zone éloignée. Par exemple, les indicateurs des Premières nations et des Inuits portent sur la formation en prévention des blessures et les programmes communautaires d'intervention, sur les morsures d'animaux, sur la noyade, sur l'hypothermie et les engelures, éléments qui sont considérés comme moins importants au sein de la population non autochtone.

Les recherches et les collaborations à venir entre le Groupe de travail et les collectivités autochtones vont permettre de mesurer l'utilité des indicateurs en matière de prévention des blessures. Nous devons sélectionner l'information et les données pertinentes pour alimenter les indicateurs. Il est prévu que l'équipe de recherche collabore avec les collectivités pour cela, ce qui implique notamment de mettre au point diverses définitions portant sur les causes et sur la gravité des blessures. Les autorités sanitaires et les collectivités autochtones pourront alors utiliser les données pour planifier, réaliser et évaluer des programmes et des mesures de prévention des blessures chez les enfants et les jeunes, ce qui est conforme aux principes PCAPMC qui sous-tendent les travaux de recherche réalisés au sein des collectivités autochtones du Canada.

Remerciements

Cette étude a été financée par la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada, le Réseau de la recherche en santé chez les enfants et les jeunes de Colombie-Britannique (CYHRNet) et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) (KTB-109190).

Nous tenons à remercier tous les membres du Groupe de travail sur les indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et Inuits. Nous désirons remercier également la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada et le Réseau de la recherche en santé chez les enfants et les jeunes de Colombie-Britannique (CYHRNet) pour avoir financé cette étude et pour avoir fourni dans les temps un accès aux ressources de base. Nous souhaitons remercier en outre l'Assemblée des Premières nations (APN), l'Inuit Tapiriit Kanatami (ITK), l'Association des femmes inuites du Canada (Pauktutiit) et les IRSC. Nous sommes très reconnaissants envers ces organismes pour les importantes ressources qu'ils ont mises à notre disposition et pour le soutien permanent dont nous avons bénéficié, ce qui a facilité la finalisation de la liste définitive des indicateurs. Nous voulons enfin remercier le Groupe de travail sur le bien-être au sein des communautés du Manitoba, l'APN, le Groupe de travail régional sur la prévention des blessures chez les Premières nations, le Cercle de la petite enfance des Premières nations (représentants l'Initiative d'aide préscolaire aux Autochtones de la Saskatchewan et la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan), les Chefs de l'Ontario, le Conseil des agents de la santé de l'APN, les représentants de l'Enquête régionale longitudinale sur la santé des Premières nations et le Comité inuit national de la santé pour leur contribution à l'établissement des indicateurs et au perfectionnement de la liste au cours du processus.

Références

Note 1

Sauve-qui-pense. Mettre un terme à l'épidémie invisible du Canada : une stratégie pour la prévention des blessures. Toronto (Ont.) : Sauve-qui-pense; 2005.

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Note 2

Banerji A; Société canadienne de pédiatrie; Comité de la santé des Premières nations, des Inuits et des Métis. La prévention des blessures non intentionnelles chez les enfants et les adolescents autochtones au Canada. Paediatr Child Health. 2012;17(7):393-394.

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Note 3

Santé Canada. Profil statistique de la santé des Premières nations au Canada : utilisation des services de santé dans l'Ouest canadien, 2000 [Internet]. Ottawa (Ont.) : Santé Canada; 2009 [consulté le 15 avril 2012]. http://www.hc-sc.gc.ca/fniah-spnia/pubs/aborig-autoch/2009-stats-profil-vol2/index-fra.php

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Note 4

Harrop AR, Brant RF, Ghali WA, Macarthur C. Injury mortality rates in Native and non-Native children : a population-based study. Public Health Rep. 2007;122(3):339-46.

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Note 5

Oliver LN, Kohen DE. Hospitalisations d'enfants et de jeunes pour blessure non intentionnelle dans les régions ayant un fort pourcentage de résidents d'identité autochtone, 2001-2002 à 2005-2006. Rapports sur la santé, 2012;23(3):7-16.

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Note 6

Anderson M, Smylie J, Anderson I, Sinclair R, Crengle S. First Nations, Métis, and Inuit health indicators in Canada: a background paper for the project "Action Oriented Indicators of Health and Health Systems Development for Indigenous Peoples in Australia, Canada, and New Zealand" [rapport de recherche]. 2006 http://www.med.uottawa.ca/SIM/data/Images/Aboriginal_health_indicators.pdf

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Note 7

Canadian Child and Youth Coalition. Our work: health indicators: child & youth health indicator program [Internet]. London (Ont): CCYHC; 2008 [consulté le 12 avril 2013]. http://www.ccyhc.org/work_indicators_about.html

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Note 8

Leitch K. Vers de nouveaux sommets : rapport de la conseillère en santé des enfants et des jeunes. Ottawa (Ont.) : Gouvernement du Canada; 2007.

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Note 9

Pauktuutit. Inuit Five-Year Injury Prevention Strategic Plan 2010-1015. Ottawa (Ont): Pauktuutit Inuit Women of Canada; 2010.

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Note 10

Pike I, Piedt S, Warda L, et al. Developing injury indicators for Canadian children and youth: a modified-Delphi approach. Inj Prev. 2010;16:154-60.

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Note 11

Cryer C. ICE Injury Indicators Group (ICEIInG) – progress report, aspirations, goals and strategy development. In: International Collaborative Effort on Injury Statistics, Volume IV. Washington (DC): NCHS, CDC, US Department of Health and Human Services 2003. http://www.cdc.gov/nchs/data/ice/iceproceedings.pdf

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Note 12

Centre des Premières nations. Compréhension des indicateurs de santé. Ottawa (Ont.) : Organisation nationale de la santé autochtone; 2007.

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Note 13

Guilford JP, Fruchter D. Fundamental statistics in psychology and education, 5th edition. New York: McGraw-Hill; 1973.

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Note 14

Cryer C, Langley JD, Jarvis SN, Mackenzie SG, Stephenson SC, Heywood P. Injury outcome indicators: the development of a validation tool. Inj Prev. 2005;11:53-7.

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Note 15

Centre de gouvernance de l'information des Premières nations (CGIPN). Les principes PCAP des Premières nations [Internet]. Akwesasne (Ont.) : CGIPN, 2013 [consulté le 19 août 2013]. http://www.fnigc.ca/fr/pcap.html

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Note 16

Lindsay P, Schull M, Bronskill S, Anderson G. The development of indicators to measure the quality of clinical care in emergency departments following a modified-delphi approach. Acad Emerg Med. 2002;9: 1131-39.

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Note 17

Andersen A. A process guidebook: tools and techniques for effective facilitation. Chicago (IL): Arthur Andersen & Co; 1991.

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Note 18

Harrison JE, Steenkamp M. Technical review and documentation of current NHPA injury indicators and data sources. Adelaide (AU) : Australian Institute of Health and Welfare (AIHW); 2002. (catalogue AIHW n° INJCAT 47, Injury Research and Statistics Series Number 14).

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Note 19

Cryer C, Langley J, Stephenson S. Developing valid injury outcome indicators: a report for the New Zealand Injury Prevention Strategy. Dunedin (NZ): Injury Prevention Research Unit, Department of Preventive and Social Medicine, University of Otago; 2004.

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Note 20

Pencheon D. The good indicators guide: understanding how to choose and use indicators. Coventry (UK): NHS Institute for Innovation and Improvement; 2008.

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Note 21

Institut canadien d'information sur la santé (ICIS). Indicateurs pancanadiens de soins de santé primaires, rapport 1, volume 1. Projet d'élaboration d'indicateurs pancanadiens de soins de santé primaires. Ottawa (Ont.) : ICIS; 2006.

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Note *

Membres collaborateurs du groupe de travail sur les indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières nations et inuits : Geri Bailey (Association des femmes inuites du Canada, Pauktutiit), Shelley Cardinal (Croix-Rouge canadienne), Melissa Deleary (Assemblée des Premières nations), Deanna Jones-Keeshig (Chefs de l'Ontario), Jane Gray (Centre de gouvernance de l'information des Premières nations), Phat Ha et Jessica Demeria (Assemblée des Premières nations), Carol Milstone (Santé des Premières nations et des Inuits, Santé Canada), Looee Okalik (Inuit Tapiriit Kanatami), Heather Tait (Statistique Canada) et Parminder Thiara (Santé des Premières nations et des Inuits, Santé Canada).

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Note **

Selon Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, le terme « membres des Premières nations » renvoie aux Indiens autochtones du Canada. Les Inuits sont des Autochtones qui vivent surtout au Nunavut, dans les Territoires du Nord-Ouest, dans le nord du Québec et dans le nord du Labrador.

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Note †

Le très petit nombre de réponses était probablement attribuable à la longueur du document, au temps nécessaire à son examen ou à une insatisfaction vis-à-vis de la liste des indicateurs et de leurs spécifications.

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Annexe

Indicateurs de blessures chez les enfants et les jeunes des Premières Nations et inuits - Spécifications des indicateurs de blessures

Introduction

On observe un taux significativement plus élevé de mortalité et d'incapacité liées aux blessures chez les enfants et les jeunes des Premières Nations et inuits que chez les autres jeunes au Canada. Pour prévenir les blessures, il est souhaitable de déterminer avec exactitude les facteurs liés aux blessures et de surveiller les tendances et les profils chez les enfants et les jeunes des Premières Nations et des communautés inuites. Ces recherches, qui s'appuient sur des travaux antérieurs menés par l'Équipe canadienne sur les indicateurs de blessures pour établir des indicateurs de blessures nationaux chez les jeunes et les enfants canadiens, visent à réaliser la première étape de l'élaboration d'indicateurs valides et représentatifs des blessures que subissent les enfants et les jeunes des Premières Nations et des communautés inuites du Canada.

Les objectifs de cette étude étaient :

  1. créer un groupe de travail solide et axé sur la collaboration constitué de personnes et d'organismes représentant les Autochtones, et
  2. établir et définir un ensemble d'indicateurs valides à des fins de référence permettant aux Premières Nations et aux communautés inuites de documenter, d'analyser et de transmettre des données sur les blessures des enfants et des jeunes.

Les collaborateurs de ce projet se sont engagés à respecter les principes et les normes d'éthique s'appliquant aux travaux de recherche menés sur les Autochtones au Canada, plus particulièrement, les principes PCAPMC des Premières Nations régissant la Propriété, le Contrôle, l'Accès et la Possession des données et des connaissances recueillies sur les Autochtones.

Une fois les données recueillies sur les indicateurs, l'information qui en résultera servira à éclairer la prise de décisions et la planification de mesures en matière de prévention des blessures dans la communauté. Le suivi au fil du temps de ces indicateurs permet de savoir dans quelle mesure les profils de blessures d'une communauté ou d'un groupe varient. Ce document de spécification représente donc un document préliminaire qui sera mis à jour à mesure que l'on recueillera des données sur les indicateurs et que l'on utilisera ces derniers.

Le processus

Début 2007, la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits de Santé Canada a invité l'Équipe canadienne sur les indicateurs de blessures à amorcer un projet de trois ans visant l'établissement d'indicateurs des blessures subies par les enfants et les jeunes des Premières Nations et des communautés inuites. Au Canada, les membres des Premières Nations et les Inuits sont représentés par de nombreux organismes autochtones locaux, régionaux et nationaux ainsi que par les ministères du gouvernement fédéral dont la responsabilité est de garantir la prestation de programmes de santé et sociaux, dont les mesures réduisant les blessures. La Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits de Santé Canada a sélectionné les participants concernés par cette recherche et a inclus des représentants de l'Assemblée des Premières Nations, de l'Inuit Tapiriit Kanatami, de la Gendarmerie Royale du Canada, des Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, de la Fondation Sauve‑Qui‑Pense, du Children's Hospital of Eastern Ontario, du programme Plan-It-Safe, des Services de recherche et de gestion Katenies, de Statistique Canada, du ministère de la Santé et du Développement social du Nunatsiavut et de l'Association des femmes inuites du Canada (Pauktuutit). Vingt et un participants provenant de ces organisations ont collaboré à la planification du projet et ont entamé le processus. Ils constituaient ensemble le Groupe de travail sur le projet des indicateurs des blessures subies par les enfants et les jeunes des Premières Nations et des communautés inuites.

Cette recherche a d'abord permis, à l'aide d'une méthode de Delphes modifiée, de sélectionner des indicateurs valides, représentatifs des blessures subies par les enfants et les jeunes des Premières Nations et inuits du Canada. Des experts et des intervenants de la communauté ont évalué chaque indicateur selon son importance pour la communauté :

  1. contribue à la surveillance des blessures,
  2. est utile et
  3. incite à l'action (pour réduire les blessures).

À partir d'une première liste constituée de 48 indicateurs relevés après un examen des publications, nous avons abouti à un ensemble réduit de 27 indicateurs. Les indicateurs liés au taux de collision de véhicules motorisés, au taux de mortalité et au taux d'hospitalisation ont été évalués comme étant les plus utiles et les plus susceptibles d'inciter à l'action. À ces indicateurs ont succédé les indicateurs suivants : formation sur la prévention des blessures et systèmes d'intervention dans la communauté, blessures intentionnelles, brûlures et chutes, et suicide. Après des travaux supplémentaires axés sur la cueillette de données sur les indicateurs, on prévoit que les communautés utilisent ces indicateurs pour surveiller les blessures et prendre rapidement des décisions et des mesures pour réduire les blessures chez les enfants et les jeunes.

Afin d'assurer l'uniformisation de la cueillette des données sur les indicateurs et leur utilisation, ce document décrit la meilleure façon d'utiliser l'information comme ressource pour prévenir les blessures dans la communauté et fournit les spécifications de chacun des indicateurs.

Comment utiliser le document

Il est prévu que les indicateurs présentés dans ce document permettront de décrire le fardeau des blessures chez les enfants et les jeunes autochtones pour les familles, les communautés et les régions afin que les décisions et les mesures visant à prévenir les blessures soient prises plus rapidement. Il ressort clairement des données statistiques du document qu'il faut déployer davantage d'efforts pour promouvoir la prévention des blessures chez tous les enfants et les jeunes.

Les dirigeants communautaires et les membres de la communauté peuvent utiliser les indicateurs pour :

  • déceler les tendances et établir les profils de blessures dans la communauté afin que les ressources en prévention des blessures soient affectées là où les besoins sont les plus grands;
  • recueillir des données statistiques dans le but de formuler une demande de ressources additionnelles pour prévenir les blessures;
  • évaluer l'incidence des interventions en prévention des blessures.

Les dirigeants régionaux, les chercheurs et les décideurs peuvent utiliser les indicateurs pour :

  • cerner les tendances et les profils en matière de blessures d'une région entière afin que les ressources en prévention des blessures soient affectées là où les besoins sont les plus grands;
  • comparer les profils de blessures entre communautés afin de déterminer les pratiques exemplaires en prévention des blessures adaptées à la communauté;
  • évaluer l'incidence des interventions en prévention des blessures.

Termes fréquemment utilisés dans le document

L'Enquête longitudinale régionale sur la santé des Premières Nations (ERS) est une enquête nationale qui permet de recueillir des données sur la santé et des données sociales dans des communautés des Premières Nations situées dans des réserves partout au Canada. Cette enquête est menée dans dix régions et permet d'interroger des participants provenant de plus de 200 communautés des Premières Nations. Le Centre de gouvernance de l'information des Premières Nations fournit un résumé de l'ERS.

L'ERS représente une source de données sur les Premières Nations concernant bon nombre d'indicateurs. L'enquête comporte quatre composantes différentes :

  • L'ERS administrée aux adultes (18 ans et plus, autodéclaration)
  • L'ERS administrée aux jeunes (12 à 17 ans, autodéclaration)
  • L'ERS concernant les enfants (0 à 11 ans, questionnaire rempli par le principal pourvoyeur de soins)
  • dans la communauté.

L'Enquête auprès des peuples autochtones (EPA) est une enquête nationale réalisée auprès des Premières Nations, des Inuits et des Métis au Canada (Statistique Canada, 2007) et menée par Statistique Canada.

L'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) est réalisée par Statistique Canada et recueille des données auprès de plus de 130 000 répondants, âgés de 12 ans et plus, résidant dans un domicile privé, de toutes les provinces et de tous les territoires. L'enquête comprend une section sur les blessures (Statistique Canada, 2005). Les profils sont présentés en fonction d'un ensemble de variables géographiques, p. ex. les régions sanitaires, les régions métropolitaines de recensement et les collectivités urbaines ou rurales. L'ESCC a dressé un profil pour les Autochtones, mais ne fait pas de distinction entre les Premières Nations et les Inuits.

La classification internationale des maladies (CIM‑10) est un système codifié utilisé pour catégoriser les maladies et certains problèmes de santé consignés dans de nombreux types de documents liés à la santé et de documents sur l'état civil, par exemple les certificats de décès et les dossiers d'hôpitaux. En plus de permettre l'enregistrement et la récupération de données diagnostiques à des fins cliniques et épidémiologiques, ces documents constituent aussi une base permettant aux pays membres de l'OMS de compiler des statistiques nationales sur la mortalité et la morbidité (Organisation mondiale de la Santé, 2008). Dans le présent document, nous avons utilisé le terme CIM‑10‑CA, qui renvoie à la version 10 au Canada.

Défense des intérêts : dans ce document, on définit la défense des intérêts (des Autochtones) ainsi : promouvoir et encourager les changements de comportement, intervenir localement et solliciter l'appui de tous les paliers de gouvernement et des organisations non gouvernementales (ONG).

Tableaux de spécification des indicateurs de blessures

Les tableaux de spécification qui suivent visent à clairement définir chacun des 27 indicateurs des blessures subies par les enfants et les jeunes Autochtones. Grâce à ces tableaux, les chefs et les intervenants en prévention des blessures de la communauté, les décideurs et les organisations non gouvernementales pourront mieux connaître les indicateurs et les utiliser de manière cohérente.

Les tableaux détaillés de spécification fournissent de l'information sur les composantes les plus importantes de chaque indicateur, soit :

  • Une définition claire de l'indicateur et des termes importants
  • Les critères d'inclusion et d'exclusion
  • La justification de chacun des indicateurs, notamment pourquoi il est important, ce qu'il signifie et comment il doit être interprété.

Il convient de noter que, bien que chaque indicateur ait été défini, on ne dispose pas à l'heure actuelle au Canada de toutes les données nécessaires ou suggérées. L'utilisation des indicateurs ainsi que les futurs travaux de recherche vont permettre de démontrer l'utilité de ces indicateurs à la fois pour la recherche et pour l'élaboration de politiques et de pratiques en matière de prévention des blessures.

Nous espérons surtout que ces tableaux de spécification des indicateurs encourageront tout particulièrement les intervenants de la communauté à réfléchir à propos des données recueillies dans leur communauté, à surveiller leurs systèmes d'intervention locale en cas de blessures et à mettre sur pied de nouvelles initiatives locales en matière de prévention des blessures fondées sur ce qu'ils ont appris.

FIGURE 1
Attributs des tableaux de spécification

Sélection de la cohorte à l'étude

[Agrandir la Figure 1]

[FIGURE 1, Texte équivalent]

Les tableaux des spécification décrivent un certain nombre d’attributs pour chacun des indicateurs. Dans le diagramme ci dessous, chacun des attributs est annoté à l'aide d’un numéro et est suivi de la définition qui lui correspond.

  • Type d'indicateur : Les indicateurs sont catégorisés en trois types.
    • Formation et moyens communautaires – concerne les données sur les moyens et la formation en matière de prévention des blessures dont disposent la communauté. D'autres travaux sont nécessaires pour examiner dans quelle mesure il est tenu compte des pratiques exemplaires dans les programmes de renforcement des capacités et de formation.
    • Facteur de risque ou de protection – concerne les données sur l'utilisation ou la non‑utilisation d'un dispositif de protection. Le recours à un dispositif de retenue d'enfant, la ceinture de sécurité et le casque sont tous des exemples d'indicateurs de risque.
    • Issue – concerne les séquelles des blessures. Le nombre d'enfants et de jeunes qui meurent ou qui sont blessés et les causes de ces blessures offrent un aperçu du fardeau des blessures porté par les communautés autochtones du Canada.
  • Catégorie de l'indicateur : Les indicateurs sont regroupés en neuf catégories, selon le fardeau de la blessure et l'expertise collective de l'équipe d'experts. Les tableaux de spécification sont structurés par catégorie, dans l'ordre suivant :
    • Tous types de blessures
    • Formation en prévention des blessures et systèmes d'intervention dans la communauté
    • Morsures d'animaux
    • Hypothermie/engelures
    • Blessures intentionnelles
    • Brûlures et chutes
    • Noyade
    • Suicide ou automutilation
    • Collision de véhicules motorisés
  • Numéro et désignation de l'indicateur : Chaque indicateur porte un titre et un numéro séquentiel.
  • Définition de l'indicateur : Définition concise des spécificités de l'indicateur.
  • Définition des termes pertinents : Définition des termes techniques pertinents utilisés dans la définition ou la description de l'indicateur.
  • Justification de l'indicateur Explique l'importance et la pertinence de l'indicateur en matière de prévention des blessures chez les enfants et les jeunes des communautés autochtones.
  • Ce qui est dénombré Définition de cas opérationnelle.
  • Provenance des données : Indique les sources de données utilisées pour calculer l'indicateur.
  • Données nécessaires : Description précise des données de l'indicateur.
  • Méthode de calcul : Fournit une méthode de calcul et, dans le cas des indicateurs reposant sur un taux, fournit la description des spécifications générales de toute composante déterminant les inclusions et les exclusions au numérateur et au dénominateur nécessaires au calcul de l'indicateur.
  • Numérateur : Utilisé dans le calcul.
  • Dénominateur : Utilisé dans le calcul.
  • Limites : Précise les limites propres à chacun des indicateurs.

Attributs des tableaux de spécification

Les tableaux des spécification décrivent un certain nombre d'attributs pour chacun des indicateurs. Dans le diagramme ci‑dessous, chacun des attributs est annoté à l'aide d'un numéro et est suivi de la définition qui lui correspond.

  1. Type d'indicateur : Les indicateurs sont catégorisés en trois types.
    • Formation et moyens communautaires – concerne les données sur les moyens et la formation en matière de prévention des blessures dont disposent la communauté. D'autres travaux sont nécessaires pour examiner dans quelle mesure il est tenu compte des pratiques exemplaires dans les programmes de renforcement des capacités et de formation.
    • Facteur de risque ou de protection – concerne les données sur l'utilisation ou la non‑utilisation d'un dispositif de protection. Le recours à un dispositif de retenue d'enfant, la ceinture de sécurité et le casque sont tous des exemples d'indicateurs de risque.
    • Issue – concerne les séquelles des blessures. Le nombre d'enfants et de jeunes qui meurent ou qui sont blessés et les causes de ces blessures offrent un aperçu du fardeau des blessures porté par les communautés autochtones du Canada.
  2. Catégorie de l'indicateur : Les indicateurs sont regroupés en neuf catégories, selon le fardeau de la blessure et l'expertise collective de l'équipe d'experts. Les tableaux de spécification sont structurés par catégorie, dans l'ordre suivant :
    • Tous types de blessures
    • Formation en prévention des blessures et systèmes d'intervention dans la communauté
    • Morsures d'animaux
    • Hypothermie/engelures
    • Blessures intentionnelles
    • Brûlures et chutes
    • Noyade
    • Suicide ou automutilation
    • Collision de véhicules motorisés
  3. Numéro et désignation de l'indicateur : Chaque indicateur porte un titre et un numéro séquentiel.
  4. Définition de l'indicateur : Définition concise des spécificités de l'indicateur.
  5. Définition des termes pertinents : Définition des termes techniques pertinents utilisés dans la définition ou la description de l'indicateur.
  6. Justification de l'indicateur : Explique l'importance et la pertinence de l'indicateur en matière de prévention des blessures chez les enfants et les jeunes des communautés autochtones.
  7. Ce qui est dénombré : Définition de cas opérationnelle.
  8. Provenance des données : Indique les sources de données utilisées pour calculer l'indicateur.
  9. Données nécessaires : Description précise des données de l'indicateur.
  10. Méthode de calcul : Fournit une méthode de calcul et, dans le cas des indicateurs reposant sur un taux, fournit la description des spécifications générales de toute composante déterminant les inclusions et les exclusions au numérateur et au dénominateur nécessaires au calcul de l'indicateur.
  11. Numérateur : Utilisé dans le calcul.
  12. Dénominateur : Utilisé dans le calcul.
  13. Limites : Précise les limites propres à chacun des indicateurs.

Indicateurs

Indicateur n o 1 – Taux de mortalité par blessure
Toutes blessures confondues Issue
Définition de l'indicateur Taux de mortalité en raison d'une blessure ayant une cause précise chez les enfants et les jeunes autochtones (de 0 à 19 ans) pour 10 000 habitants pour une année donnée. Lorsque les données existent, le taux peut être stratifié en fonction de la cause de la blessure (sauf sécurité du patient/accidents et complications survenant au cours d'actes médicaux), du sexe, de l'âge, du statut socioéconomique et du lie.
Définition des termes pertinents La blessure est une lésion corporelle causée par une exposition soudaine à une énergie thermique, mécanique, électrique ou chimique ou par la privation d'éléments vitaux comme la chaleur et l'oxygène.
Les blessures non intentionnelles sont des blessures pour lesquelles il n'y avait pas d'intention de nuire. Elles sont généralement catégorisées en fonction de leur cause (p. ex. intoxication, brûlures et échaudures, noyade, chutes et blessures liées au transport).
Les blessures causées par un acte violent (blessures intentionnelles) se soldant par la mort d'un enfant ou d'un jeune font aussi partie de cette définition de la mortalité et sont classées selon qu'elles sont le résultat d'une automutilation délibérée, d'un mauvais traitement ou d'une agression.
Les données sur la mortalité concernent des enfants ou des jeunes tués immédiatement après avoir subi une blessure non intentionnelle ou causée par un acte violent, ou dont le décès a lieu dans les 30 jours suivant cette blessure.
Justification de l'indicateur Les blessures représentent un grave problème de santé publique ayant une incidence considérable dans la vie des Premières Nations et des Inuits, car il s'agit de la première cause d'hospitalisation et de décès chez les personnes âgées de 1 à 44 ans (Santé Canada, 1999). Les blessures, tant non intentionnelles que délibérées, tuent davantage d'enfants et de jeunes adultes autochtones que toutes les maladies confondues. Or les blessures que les enfants et les jeunes subissent sont le plus souvent évitables.

Le taux de mortalité est peut‑être la meilleure indication du fardeau que constituent les blessures graves d'enfant. Il est essentiel de suivre le taux de mortalité au fil du temps pour cerner les tendances en matière de blessures chez les enfants.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Les cas seront déterminés en fonction de la nature du code de blessures (S00 à T98 de la CIM‑10) et des codes des causes externes de blessure (V01 à Y98) consignés dans les fichiers de données sur la mortalité.
Provenance des données Le Registre central des données de l'état civil de chacune des provinces et des territoires contient des données provenant des actes de décès. Les bureaux régionaux de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada peuvent faire des recherches dans les statistiques de l'état civil à l'aide d'un identificateur des Premières Nations et des Inuits..
Données nécessaires Nombre total de décès attribuables à une blessure, toutes causes confondues, chez des enfants âgés de moins de 1, de 1 à 4, de 5 à 9, de 10 à 14 et de 15 à 19 ans, par sexe.
Population d'enfants ou de jeunes selon le groupe d'âge (moins de 1, 1 à 4, 5 à 9, 10 à 14, 15 à 19 ans) et le sexe.
Données de mortalité selon la cause externe du décès (codes V01 à Y98 de la CIM‑10).
Méthode de calcul (numérateur/dénominateur) x 10 000
Numérateur Nombre de décès stratifiés selon l'âge, le sexe, chacune des blessures non intentionnelles et chacune des blessures causées par un acte violent
Dénominateur Population totale de résidants stratifiés selon l'âge et le sexe. On peut obtenir ces données auprès des bureaux régionaux de la DGSPNI.
Limites Colombie-Britannique
Les données sur les Indiens inscrits en Colombie-Britannique ont été recueillies à l'aide d'un couplage avec les statistiques du bureau de l'état civil de la Colombie-Britannique. Ces données portent sur tous les Indiens inscrits vivant dans les réserves et ceux vivant à l'extérieur des réserves. Comme le bureau de l'état civil de la Colombie-Britannique utilise le Système de vérification du statut (SVS) pour le couplage des données, système qui tient compte autant des Indiens inscrits que des clients inuits, ce fichier de données comprendra certains Inuits. Le fichier SVS que le bureau utilise, toutefois, contient des données sur l'ensemble du Canada. Cela signifie que les Indiens inscrits (et les Inuits) ayant quitté la Colombie-Britannique pour déménager ailleurs au Canada sont aussi pris en compte, s'ils meurent ou donnent naissance pendant qu'ils résident dans la province.
Alberta
Les données de tous les Indiens inscrits, vivant dans les réserves et hors de ces dernières, ont été obtenues à l'aide d'une recherche manuelle réalisée par le bureau régional de Santé Canada en Alberta dans le SVS et les statistiques provinciales de l'état civil. Le fichier SVS régional a été utilisé au lieu de la liste nationale, de sorte que l'information n'a été recueillie que pour les Indiens inscrits, membres de bandes albertaines. Les données ont été catégorisées au moyen de la classification de la CIM‑10.
Saskatchewan
L'ensemble de données sur les Indiens inscrits a été extrait de la base de données provinciale sur l'état civil à l'aide d'un identificateur des Autochtones. Ces données ont été complétées par un couplage avec les données du SVS et des registres de santé provinciaux, et englobent les personnes non décelées à l'aide de l'identificateur des Autochtones. La région de la Saskatchewan utilise la version nationale du SVS, qui inclut les Indiens inscrits et les Inuits de l'ensemble du Canada. Les données sont stratifiées selon les populations vivant dans les réserves et les populations vivant hors de celles‑ci. Les données sont reçues dans le format correspondant à la classification de la CIM‑10.
Manitoba
Les données sur les Premières Nations sont extraites des statistiques provinciales de l'état civil à l'aide d'un identificateur des Autochtones. Cet identificateur est facultatif, en ce sens que la personne doit s'identifier elle‑même comme un Indien inscrit auprès du bureau de l'état civil du Manitoba. Ces personnes subissent une double vérification à l'aide d'un examen manuel des données dans le SVS et dans l'ensemble de données provinciales. Cela permet aussi de repérer les Indiens inscrits non repérés dans les données provinciales. Ces données portent sur les populations vivant dans les réserves et hors de ces dernières. Les données sont transmises dans le format de la CIM‑10.
Ontario
Aucune statistique de l'état civil
Québec
Le Bureau régional du Québec ne reçoit aucune donnée du registre provincial de l'état civil. Les statistiques de l'état civil proviennent des communautés qui jouissent d'une entente sur la gestion des soins de santé et dont les données font partie d'une base de données. Comme le bureau régional de la DGSPNI ne reçoit pas de données sanitaires complètes sur chacun des décès, il peut être impossible de déterminer la cause du décès. Ce système de transfert de l'information ne s'applique qu'aux communautés dont la gestion des soins de santé a été transférée de Santé Canada (29 communautés sur 41), et ne concerne aucune population vivant hors d'une réserve.
Provinces de l'Atlantique
Comme pour le Québec, le bureau régional de la DGSPNI des provinces atlantiques ne reçoit aucune information des registres de l'état civil d'aucune province de la région de l'Atlantique. Ce sont les communautés qui lui communiquent les avis de naissance et de décès. Les données sont recueillies auprès des infirmières de la communauté et sont envoyées au bureau de la région de l'Atlantique à l'aide de Teleform, une application de base de données par télécopieur. Ce système recueille des données auprès des réserves, et ces données ne portent pas sur les populations vivant hors des réserves. Les communautés inuites du Nord du Labrador ne font pas partie de ce système de déclaration, mais un petit nombre d'Inuits d'autres communautés pourraient être inclus dans ces données. Le système de déclaration des décès à la DGSPNI est volontaire et repose souvent sur des renseignements indirects reçus de la famille par l'infirmière. Le nombre d'avis de décès reçus par le bureau régional semble être une sous‑estimation bien en deçà du nombre réel de décès survenus dans la région.
Les Territoires
Les statistiques de l'état civil des Territoires ne font pas de distinction entre les Premières Nations et les Inuits.
Indicateur n o 2 – Taux d'hospitalisation attribuable à une blessure
Toutes blessures confondues Issue
Définition de l'indicateur Nombre d'enfants et de jeunes (de 0 à 19 ans) sortis d'un hôpital pour 10 000 habitants pour une année donnée, toutes blessures confondues, par sexe et pour l'ensemble, selon l'âge, le statut économique et la région sanitaire s'il y a lieu (sauf sécurité des patients/accidents et complications survenant au cours d'actes médicaux).
Définition des termes pertinents Le taux de sorties des hôpitaux indique le nombre d'enfants et de jeunes ayant quitté un hôpital, en fonction de chaque type de blessures, par année.
La sortie de l'hôpital est définie comme étant le nombre de patients hospitalisés ayant quitté l'hôpital parce qu'ils ont reçu leur congé, parce qu'ils ont été transférés ou parce qu'ils sont décédés. Les données sur le groupe d'âge, les codes de la CIM et le sexe sont disponibles pour le nombre de sorties chaque année. Les données sur les sorties des hôpitaux n'indiquent pas s'il s'agit d'une personne ayant reçu son congé trois fois ou de trois personnes différentes.
Justification de l'indicateur Le taux des sorties des hôpitaux représente une mesure importante de l'utilisation des services de santé en raison d'une blessure. Ce taux permet d'avoir une idée du fardeau des blessures pour le système de santé, les communautés, les enfants et leurs familles.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Les cas seront déterminés en fonction de la nature de la blessure et des codes de causes externes de blessures (V01 à Y98) consignés dans les fichiers de données sur les sorties des hôpitaux.
Provenance des données La Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba sont en mesure de trouver les membres des Premières Nations dans les données sur l'hospitalisation. Les autres provinces et les territoires ne disposent pas d'un « identificateur unique ».
Pour obtenir les données sur l'hospitalisation, il faut formuler une requête auprès des bureaux régionaux de la DGSPNI.
Dans le cas des communautés ayant un hôpital exploité par les Premières Nations, contactez l'hôpital pour accéder aux données de la communauté.
Données nécessaires
  1. Hospitalisations décelées par un identificateur unique
  2. Cause extérieure de la blessure
    • Nombre de sorties des hôpitaux attribuables à une blessure, toutes causes confondues, chez des enfants de moins de 1, de 1 à 4, de 5 à 9, de 10 à 14 et de 15 à 19 ans, par sexe
    • Population d'enfants et de jeunes répartis selon l'âge (moins de 1, 1 à 4, 5 à 9, 10 à 14, 15 à 19 ans), par sexe
    • Données sur les sorties des hôpitaux réparties selon la cause extérieure du décès (codes de blessures V01 à Y98)
  3. Nombre d'enfants/de jeunes sortis des hôpitaux pour 100 000 habitants pour une année donnée
Méthode de calcul Numérateur divisé par le dénominateur x 10 000
Numérateur Nombre total de sorties des hôpitaux par groupe d'âge d'enfants ou de jeunes autochtones au Canada associées à un code de la CIM‑10‑CA pertinent, pour une année donnée
Dénominateur Population totale d'enfants et de jeunes autochtones du semestre de la même année que le numérateur. Cette donnée peut être obtenue des bureaux régionaux de la DGSPNI.
Limites
  • Les identificateurs des Premières Nations n'existent que dans quatre régions de l'Ouest
  • Les données sur l'hospitalisation ne comprennent peut‑être pas celles de 12 hôpitaux des Premières Nations et pourraient ne pas avoir été communiquées.
  • L'accès aux hôpitaux varie selon le lieu et influence les taux (possibilité d'une sous‑représentation)
  • Possibilité d'une sur‑représentation des grands utilisateurs des services hospitaliers
  • Statistique Canada et Affaires autochtones et Développement du Nord Canada (AADNC) disposent des dénombrements de la population, mais leurs taux ne seront pas aussi précis que les dénombrements de population provenant des bureaux régionaux de la DGSPNI.
Les gouvernements provinciaux et territoriaux utilisent diverses méthodes d'extraction et d'analyse des données sur les Premières Nations et les Inuits à partir de leurs bases de données hospitalières. Deux provinces, soit la Colombie-Britannique et l'Alberta, identifient la clientèle des Premières Nations dans leurs bases de données selon des numéros uniques de carte d'assurance-maladie ou les listes de primes de santé des Premières Nations. À l'aide de cette méthode, l'Alberta estime que ses dossiers d'inscriptions hospitalières affichent de 25 à 35 % plus de Premières Nations que ne le déclarent les Affaires autochtones et Développement du Nord Canada pour la population de l'Alberta. Bien que Santé Manitoba dispose d'un identificateur unique, elle ne réussit pas à déceler environ 35 % de la population des Premières Nations, dont la majorité fait l'objet de réintégration en vertu du projet de loi C‑31. La Saskatchewan utilise des renseignements d'auto‑identification et l'adresse pour déterminer le statut.

Les autres provinces et territoires sont incapables d'identifier les membres des Premières Nations et les Inuits.
Comment utiliser l'indicateur Le taux de sorties des hôpitaux indique le nombre d'enfants ou de jeunes ayant quitté l'hôpital, selon le type de blessure, chaque année. Une augmentation du nombre de ces sorties pour une blessure en particulier indique le besoin d'une prévention plus efficace de ce type de blessure. Une diminution du nombre de ces sorties indique que les stratégies de prévention de blessures en place portent leurs fruits. Dans le cas des causes des blessures généralement associées à un risque de mortalité relativement faible (p. ex. pratique de la planche à roulettes), mais qui peuvent entraîner des blessures graves nécessitant une hospitalisation (p. ex. fractures nécessitant une réduction ou un traitement), l'indicateur met en évidence leur incidence sur l'ensemble du fardeau lié aux blessures

Cet indicateur, lié aux Premières Nations et aux communautés inuites, pourrait servir à :
  • Défendre des intérêts
  • Établir des priorités
  • Planifier et prioriser les services de santé et les besoins en matière de réadaptation
Indicateur n o 3 – Consommation d'alcool, de solvant et de drogue
Toutes blessures confondues Issue
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de consommations autodéclarées d'alcool, de solvant et de drogue chez les enfants et les jeunes des Premières Nations (selon les données de l'ERS)
Définition des termes pertinents Drogue – substance (p. ex. méthamphétamine, marijuana) jugée nocive et qui est généralement l'objet d'une restriction légale (Merriam‑Webster Dictionary, 2007).
Solvant – substance liquide utilisée pour dissoudre une autre substance. Il existe de nombreux types qui pouvent être inhalés pour ressentir certains effets. L'essence, les crayons-feutres, le dissolvant de vernis à ongles, certains types de colle et le diluant à peinture en sont des exemples.
Justification de l'indicateur La consommation excessive d'alcool chez les Autochtones représente quatre fois la moyenne nationale et est associée à un faible taux d'emploi, à de la violence familiale et au suicide. L'ensemble des troubles causés par l'alcoolisation fœtale et la consommation abusive de solvant posent aussi des problèmes particuliers chez les enfants et les jeunes autochtones. À l'instar des communautés du Nord du Canada, certaines communautés autochtones souffrent aussi d'isolement, autant social que géographique. Les obstacles, comme la langue, l'isolement géographique et l'absence de services adaptés à la culture, compliquent l'accès aux soins de santé et aux traitements (Supporting First Nations, 2006).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) TFardeau comparable à l'aide des données de l'ERS : proportion d'enfants et de jeunes ayant répondu qu'ils étaient « sous l'emprise d'une substance » lorsqu'ils ont subi la blessure – chaque personne interrogée représente un cas.
Provenance des données Dans l'ERS, voici les réponses possibles à la question suivante, située dans la section sur les blessures : « Au moment de la blessure, étiez‑vous sous l'influence de l'une des substances suivantes :
  • alcool
  • marijuana
  • autres drogues
  • n'était pas sous l'emprise de quelque chose
  • ne sais pas
  • n'a pas répondu
Données nécessaires Données de l'ERS : Proportion d'enfants et de jeunes ayant répondu qu'ils étaient « sous l'emprise d'une substance » au moment de la blessure (section sur les blessures de l'ERS)
Méthode de calcul Numérateur divisé par le dénominateur de l'ERS
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes blessés ayant consommé une substance au moment de la blessure; autodéclaration dans l'ERS
Dénominateur ERS : Nombre total d'enfants et de jeunes blessés ayant participé à l'ERS
Limites L'autodéclaration dans les sondages n'est pas toujours fiable.
Indicateur n o 4 – Années potentielles de vies perdues
Toutes blessures confondues Issue
Définition de l'indicateur Années potentielles de vies perdues (APVP) attribuables à une blessure chez les enfants et les jeunes (de 0 à 19 ans)
Définition des termes pertinents Les APVP sont un indicateur de mortalité prématurée. Cet indicateur représente le nombre total d'années NON vécues par une personne morte avant l'âge de 75 ans. Ainsi, on peut connaître les blessures se soldant par un décès et occasionnant le plus grand nombre d'années non vécues par des enfants morts prématurément.
Justification de l'indicateur Les APVP nous permettent de mesurer les pertes de vies attribuables à un décès « prématuré » occasionné par une blessure non intentionnelle ou une blessure causée par un acte violent. Les APVP tiennent davantage compte des causes des décès survenus à un âge précoce et font mieux ressortir les répercussions de ces décès dans l'enfance que le taux de mortalité seul, surtout lorsque ces causes sont comparées à d'autres causes principales de décès (p. ex. maladie cardiovasculaire, cancer).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas)  
Provenance des données Le Registre central des statistiques de l'état civil de chacune des provinces et des territoires fournit les données des enregistrements de décès à Statistique Canada. Les bureaux régionaux de la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada peuvent faire des recherches dans les statistiques de l'état civil à l'aide d'un identificateur des Premières Nations ou des Inuits.
Données nécessaires
  • Nombre total des décès attribuables à une blessure, toutes causes confondues, chez les enfants âgés de moins de 1, de 1 à 4, de 5 à 9, de 10 à 14 et de 15 à 19 ans, selon la cause de la blessure (codes V01 à Y98 de la CIM‑10), le sexe, le statut socioéconomique et le lieu (s'il y a lieu)
  • Population d'enfants et de jeunes répartis selon l'âge (moins de 1, de 1 à 4, de 5 à 9, de 10 à 14 et de 15 à 19 ans), la cause de la blessure (codes V01 à Y98 de la CIM‑10), le sexe, le statut socioéconomique et le lieu (s'il y a lieu)
Les données sur la mortalité ont été réparties selon la cause du décès (codes V01 à Y98 de la CIM‑10)
Méthode de calcul Les APVP peuvent être calculées de deux façons :

La première méthode tient compte des APVP à l'échelle individuelle. Les APVP attribuables à un décès sont calculées pour chacune des personnes décédées avant l'âge de 75 ans. Par exemple, une personne décédée à l'âge de 20 ans contribuerait à 55 années potentielles de vie perdue. Les APVP correspondent à la somme des APVP associées à chaque personne. Le taux est obtenu par la division des APVP totales par la population totale âgée de moins de 75 ans.

Numérateur : Somme des différences entre l'âge du décès et 75 ans pour tous les décès d'une année donnée. Peut être stratifiée selon la cause de la blessure (codes V01 à Y98 de la CIM‑10), le sexe, le statut socioéconomique et le lieu (s'il y a lieu)

Dénominateur : Estimation de la population totale résidente âgée de moins de 75 ans stratifiée selon la cause de la blessure (codes V01 à Y98 de la CIM‑10), le sexe, le statut socioéconomique et le lieu (s'il y a lieu)

Méthode de calcul : (numérateur/dénominateur) x 100 000
Méthode de calcul La deuxième méthode tient compte des APVP en fonction du groupe d'âge. Les APVP attribuables à un décès sont calculées pour chacun des groupes d'âge (moins de 1 an, 1 à 4, 5 à 9, … et 70 à 74 ans) en multipliant le nombre de décès par la différence entre l'âge de 75 ans et l'âge moyen du décès pour chacun des groupes d'âge. Les APVP correspondent à la somme des produits obtenus pour chacun des groupes d'âge. Le taux est obtenu par la division du total des APVP par la population totale âgée de moins de 75 ans.

Numérateur : Somme des produits obtenus pour chaque groupe d'âge après avoir multiplié le nombre des décès par la différence entre l'âge de 75 ans et l'âge moyen au décès dans chaque groupe d'âge. Peut être stratifiée selon la cause de la blessure (codes V01 à Y98 de la CIM‑10), le sexe, le statut socioéconomique et le lieu (s'il y a lieu)

Dénominateur : Estimation de la population totale résidente pour le groupe d'âge choisi, stratifiée selon la cause de la blessure (codes V01 à Y98 de la CIM‑10), le sexe, le statut socioéconomique et le lieu (s'il y a lieu)

Méthode de calcul : (numérateur/dénominateur) x 100 000
Numérateur Voir ci‑dessus
Dénominateur Voir ci‑dessus
Limites Les APVP sont l'objet de critiques, car elles faussent les résultats : les décès des jeunes enfants ont plus de « poids » que les décès des personnes plus âgées.
Indicateur n o 5 – Formation sur la prévention des blessures
Formation sur la prévention des blessures/Systèmes d'intervention dans la communauté Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Proportion des membres de la communauté ayant suivi et terminé une formation sur la prévention des blessures, selon l'âge. Voici quelques exemples :
  • Programme de gardiennage
  • RCR et premiers soins
  • Sécurité du maniement des armes à feu
  • Formation sur la prévention des blessures
Définition des termes pertinents Formation – Renseignements sur la sécurité fournis par l'entremise d'un cours, p. ex. « A Journey to the Teachings »

RCRréanimation cardiorespiratoire : Intervention d'urgence souvent réalisée après un arrêt cardiaque, au cours de laquelle le massage cardiaque, la respiration artificielle et le recours à des médicaments sont utilisés afin que la circulation du sang oxygéné vers le cerveau ne soit pas interrompue.

Premiers soins – Aide ou traitement d'urgence administré à une personne blessée, soudainement malade, etc., avant l'arrivée des services médicaux réguliers ou avant de se rendre à un centre de soins de santé.
Justification de l'indicateur Prévention primaire et secondaire des blessures
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque membre de la communauté qui termine une formation sur la prévention des blessures, p. ex. un cours sur le gardiennage, un cours sur la RCR et les premiers soins et/ou un cours sur la sécurité du maniement des armes à feu.
Provenance des données Les prestataires de cours (Croix‑Rouge, Ambulance Saint‑Jean et cours sur le maniement des armes à feu) peuvent disposer de données.

Les programmes d'aide préscolaire aux Autochtones et Grandir ensemble offrent une certaine formation à leur personnel. Pour en savoir plus sur le type de formation offert et le nombre de personnes à former, contactez le bureau régional de la DGSPNI et renseignez‑vous auprès du coordonnateur régional du programme d'aide préscolaire aux Autochtones ou du programme Grandir ensemble de la région qui vous intéresse.
Données nécessaires Données descriptives systématiques pour ce qui concerne le dénombrement et l'âge des personnes ayant terminé chacun des cours.
Méthode de calcul Proportion : numérateur divisé par le dénominateur
Numérateur
  • Nombre d'enfants et de jeunes Autochtones de chaque âge ayant terminé
  • Un programme de gardiennage
  • Un cours de RCR et de premiers soins
  • Un cours sur la sécurité du maniement des armes à feu
  • Une formation sur la prévention des blessures
Dénominateur Dénombrement de la population totale de chacun des groupes d'âge
Limites Pas de source claire de données et de comparaisons limitées
Indicateur n o 6 – Plan de préparation aux situations d'urgence dans la communauté
Formation sur la prévention des blessures/Systèmes d'intervention dans la communauté Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Présence d'un plan de préparation aux situations d'urgence (inondation, incendies, tempêtes de neige, etc.) dans la communauté, notamment la proportion de membres ayant reçu une formation en ce sens.
  • Mise à jour
  • Bonne compréhension
  • Sensibilisation
  • Exercice de simulation
Définition des termes pertinents Plans de préparation aux situations d'urgence : Dans le cadre d'une responsabilisation en gestion, les bureaux régionaux d'Affaires autochtones et Développement du Nord Canada (AADNC) offrent un financement aux Premières Nations pour se préparer dans l'éventualité d'un incendie, d'une inondation ou d'autres situations potentiellement dangereuses. (Facteurs communautaires influençant la santé des Premières Nations – Enquête, 2005).
Justification de l'indicateur La communication est cruciale pendant un sinistre. La communication régulière de renseignements exacts contribue considérablement à réduire l'anxiété et peut améliorer les résultats.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Nombre de Premières Nations/communautés inuites/établissements disposant d'un plan de préparation aux situations d'urgence comme il est défini ci‑dessus.
Provenance des données ERS, question 1 de la section 1 de l'enquête sur les facteurs communautaires influençant la santé des Premières Nations
Données nécessaires « La Première Nation dispose‑t‑elle d'un plan de préparation aux urgences? Dans l'affirmative, les membres de la communauté et les résidants ont‑ils connu l'existence du plan par des bulletins ou d'autres activités de communication? » (ERS, question 1)

« La Première Nation dispose‑t‑elle d'un coordonnateur des situations d'urgence? Dans l'affirmative, ce coordonnateur a‑t‑il reçu une formation pour accomplir ces fonctions? » (ERS, question 2)
Méthode de calcul Proportion : numérateur divisé par le dénominateur
Numérateur Nombre de communautés ayant répondu « Oui » aux deux parties de la question 1 de l'ERS
Dénominateur Nombre total de communautés ayant répondu à l'ERS réalisée dans la communauté.
Limites L'ERS ne fournit pas de données propres à la communauté (comprend un échantillon représentatif).
Indicateur n o 7 – Service d'incendie et service d'ambulance dans la communauté
Formation sur la prévention des blessures/Systèmes d'intervention dans la communauté Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Arrivée du service d'incendie ou du service d'ambulance d'une communauté à l'intérieur d'un délai d'intervention défini
Définition des termes pertinents Accessibilité : Service d'incendie ou service d'ambulance avec personnel qualifié dans la communauté ou accès à un service d'incendie ou à un service d'ambulance externe, mais local, à l'intérieur d'un périmètre de 50 km
Justification de l'indicateur
  • Grande variabilité du délai d'intervention
  • Reconnaître le lien entre service et résultat
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque communauté qui termine l'ERS réalisée dans la communauté, questions 5 et 6 de la section VI
Provenance des données ERS réalisée dans la communauté, questions 5 et 6 de la section VI
Données nécessaires Nombre de communautés ayant répondu « Oui », « Non » et « ne sais pas » aux questions sur le service d'incendie et le service d'ambulance de même que le délai d'intervention moyen pour se rendre jusqu'à la Première Nation.

Distribution du délai d'intervention déclaré par les communautés ne disposant pas d'un service d'incendie ou d'un service d'ambulance dans la communauté.
Méthode de calcul Proportion de communautés disposant d'un service d'incendie et d'un service d'ambulance dans la communauté : numérateur divisé par le dénominateur
Numérateur Nombre de communautés ayant répondre « Oui » à la question 5 de la section VI, ou ayant répondu « Oui » à la question 6 de la section VI

Ou nombre de communautés ayant répondu « Oui » à la question 5a) de la section VI) ou ayant répondu « Oui » à la question 6a) de la section VI
Dénominateur Nombre total des communautés ayant répondu au questionnaire de l'ERS administré dans la communauté.
Limites L'ERS ne fournit pas de données propres à une communauté.

Les données sur les Inuits sont actuellement inexistantes.
Indicateur n o 8 – Morsures et attaques d'animaux
Morsures d'animaux Issue
Définition de l'indicateur Taux autodéclaré de blessures attribuables à une morsure ou à une attaque d'animal pour 10 000 enfants et jeunes (de 0 à 19 ans) dans une communauté
Définition des termes pertinents Morsures d'animaux : Si un animal saisit un objet, tente de mordre ou mord un objet, et que ses dents s'enfoncent dans celui‑ci, l'agrippent ou blessent, il y a morsure, que la peau ait été lésée ou non.

Attaques : Agresser, créer des ecchymoses, assaillir violemment (Dictionnaire Merriam‑Webster, en ligne, 2007)
Justification de l'indicateur Les morsures d'animaux représentent un grave problème dans de nombreuses communautés des Premières Nations et communautés inuites. Les chiens et parfois les animaux sauvages sont fréquemment responsables des morsures.

L'ERS de 2002-2003 a révélé que les morsures de chien sont à l'origine de 0,8 % des blessures infligées aux enfants, légèrement derrière les brûlures et les échaudures (0,9 %)
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Nombre de personnes ayant répondu « Oui » à la question de l'EPA ou de l'ERS concernant les enfants ou les jeunes « Avez‑vous été blessé dans les 12 derniers mois? » et dont la cause de la blessure est « morsure/attaque de chien ».

Remarque : Les décès causés par une morsure de chien et les sorties des hôpitaux dont l'hospitalisation est attribuable à ce type de morsure (W54 de la CIM‑10‑CA) ont été pris en compte dans les indicateurs no 1 et no 2, respectivement.
Provenance des données ERS administrée aux jeunes, question 40 de la section J. Blessures physiques.

ERS concernant les enfants, question 44 de la section H. Blessures physiques.

EPA concernant les enfants de 6 à 14 ans, question E4 de la section E. Blessures physiques.
Données nécessaires Nombre de morsures et d'attaques
Méthode de calcul Numérateur divisé par dénominateur
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes ayant indiqué les morsures de chien et les attaques d'animaux comme étant la cause de la blessure dans l'ERS

OU Nombre d'enfants et de jeunes ayant indiqué les morsures de chien et les attaques d'animaux comme étant la cause de la blessure dans l'EPA
Dénominateur Nombre total d'enfants et de jeunes ayant indiqué qu'ils ont été blessés au cours des 12 derniers mois dans l'ERS

OU Nombre total d'enfants et de jeunes ayant indiqué qu'ils ont été blessés au cours des 12 derniers mois dans l'EPA.
Limites Les données de la communauté ont peut‑être été éliminées en raison du faible effectif.
L'EPA ne fournit pas de données sur les blessures des 15 à 19 ans.
Indicateur n o 9 – Service de contrôle des animaux
Morsures d'animaux Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de communautés disposant d'un service de contrôle des animaux
Définition des termes pertinents Service de contrôle des animaux
  • Met en application toutes les lois sur le contrôle des animaux, répond aux plaintes relatives aux animaux et mène des enquêtes sur les cas de cruauté envers les animaux et les situations problématiques
  • Enquête sur les cas de morsures d'animaux en collaborant avec le ministère de la Santé afin de s'assurer que les animaux mordeurs sont adéquatement vaccinés et mis en quarantaine, et prend les dispositions nécessaires pour déceler la rage s'il y a lieu
  • Offre des séances hebdomadaires de vaccination contre la rage à faible coût destinées au public
  • Fournit des pièges sans douleur destinés aux animaux ayant mordu, aux animaux agressifs et aux animaux sauvages à utiliser à domicile et offre les services reliés (25 $ de dépôt pour les pièges, VÉRIFICATION uniquement)
  • Exploite une clinique de stérilisation où les animaux adoptés sont stérilisés, vaccinés contre la rage et reçoivent les premiers vaccins et une vermifugation à un coût minimal
Justification de l'indicateur Les morsures d'animaux représentent un problème grave dans bon nombre de communautés des Premières Nations et de communautés inuites. Les morsures sont fréquemment infligées par des chiens errants. Le recensement des communautés ayant un grand nombre de chiens errants incitera la prise de mesures réduisant ce nombre. Pour régler le problème des chiens errants, il faut idéalement faire appel à un service de contrôle des animaux.
L'indicateur nous permet de comparer le nombre de blessures causées par les animaux chez les enfants et les jeunes des communautés disposant d'un service de contrôle des animaux par rapport aux communautés sans ce service.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Présence d'un service de contrôle des animaux dans la communauté (oui ou non)
Provenance des données Affaires autochtones et Développement du Nord Canada a maintenant accès à cette information.
LIENS :
Données sur les morsures d'animaux

Colombie-Britannique
Données nécessaires L'AADNC connaît le nombre de communautés disposant d'un service de contrôle des animaux. Les enquêtes communautaires pourraient aussi être menées de façon à demander à chacune des communautés participantes si elle dispose ou non d'un service de contrôle des animaux.
Méthode de calcul Présence ou absence
Numérateur Présence d'un service de contrôle des animaux
Dénominateur S.O.
Limites Ces données n'ont été recueillies que très récemment. Il se peut qu'il soit difficile d'y accéder.
Indicateur n o 10 – Taux d'hypothermie ou d'engelure
Hypothermie/
Engelure
Issue
Définition de l'indicateur Taux d'hypothermie ou d'engelure pour 10 000 enfants et jeunes (de 0 à 19 ans), selon l'âge
Définition des termes pertinents Enfants et jeunes âgés de moins de 19 ans.
Justification de l'indicateur Le recensement des communautés associées à un pourcentage élevé de cas d'hypothermie chez les enfants et les jeunes pourrait accélérer la mise en œuvre de mesures visant à prévenir l'hypothermie dans cette population.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Les cas seront dénombrés selon deux méthodes :
  1. Les cas seront établis en fonction de la nature de la blessure et des codes des causes externes de blessures (X31) consignés dans les dossiers de données sur les sorties des hôpitaux.
  2. Fardeau comparable à l'aide des données de l'ERS et de l'EPA : proportion d'enfants et de jeunes ayant répondu que l'hypothermie était la cause de leur blessure – chacune des personnes interrogées est un cas.
Provenance des données
  1. La Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba peuvent recenser les membres des Premières Nations dans les données sur l'hospitalisation. Les autres provinces et les territoires ne disposent pas d'un « identificateur unique ». Pour obtenir les données sur l'hospitalisation, il faut en faire la demande auprès d'un bureau régional de la DGSPNI.
  2. L'ERS fournit aussi des données sur le lieu où la blessure est survenue et sur l'activité de l'enfant ou du jeune au moment de l'hypothermie ou de l'engelure.
Données nécessaires
  1. Nombre de sorties des hôpitaux dont l'hospitalisation est attribuable à une exposition à un froid intense d'origine naturelle (code X31 de la CIM‑10) chez les enfants et les jeunes âgés de moins de 1, 1 à 4, 5 à 9, 10 à 14 ou 15 à 19 ans, selon le sexe et l'origine ethnique (Premières Nations ou Inuits), s'il y a lieu.
  2. Questions 39 et 40 de la section J. Blessures physiques, du questionnaire de l'ERS administré aux jeunes (couplage possible avec les dates de naissance pour déterminer l'âge du jeune).
Questions 43 et 44 de la section H. Blessures physiques, du questionnaire de l'ERS concernant les enfants (couplage possible avec les dates de naissance pour déterminer l'âge de l'enfant).

Question E4 de la section E. Blessures physiques, de l'EPA concernant les 6 à 14 ans.
Méthode de calcul
  1. Taux d'enfants et de jeunes de chaque groupe d'âge : numérateur divisé par le dénominateur x 10 000
  2. Proportion d'enfants et de jeunes présentant une hypothermie sur tous les enfants et jeunes ayant participé à l'ERS ou à l'EPA
Numérateur
  1. Nombre total de sorties des hôpitaux selon le groupe d'âge d'enfants et de jeunes des Premières Nations et des Inuits au Canada associées au code pertinent, soit le X31 de la CIM‑10‑CA (hypothermie), pour une année donnée
  2. Nombre de réponses au questionnaire de l'ERS ou de l'EPA concernant des enfants/des jeunes indiquant l'hypothermie comme la cause de la blessure, au cours des 12 derniers mois
Dénominateur
  1. Population totale de jeunes et d'enfants des Premières Nations et des communautés inuites pour le semestre de la même année que le numérateur. On peut consulter les bureaux régionaux de la DGSPNI pour obtenir cette donnée (en fonction du groupe d'âge).
  2. Nombre total de réponses au questionnaire de l'ERS ou de l'EPA concernant des enfants/jeunes
Limites Les gouvernements provinciaux et territoriaux utilisent diverses méthodes d'extraction et d'analyse des données sur les Premières Nations et les Inuits à partir de leurs bases de données hospitalières. Deux provinces, soit la Colombie-Britannique et l'Alberta, identifient la clientèle des Premières Nations dans leurs bases de données selon des numéros uniques de carte santé ou les listes de primes de santé des Premières Nations. À l'aide de cette méthode, l'Alberta estime que ses dossiers d'inscriptions hospitalières affichent de 25 à 35 % plus de Premières Nations que ne le déclarent les Affaires autochtones et Développement du Nord Canada pour la population de l'Alberta. Bien que Santé Manitoba dispose d'un identificateur unique, elle ne réussit pas à déceler environ 35 % de la population des Premières Nations, dont la majorité fait l'objet de réintégration en vertu du projet de loi C‑31. La Saskatchewan utilise des renseignements d'auto‑identification et l'adresse pour déterminer le statut.
Il n'existe aucun identificateur dans les données sur l'hospitalisation des Inuits. Les données de cet indicateur seront sous‑estimées par rapport au nombre réel de cas d'hypothermie, car tous les cas ne sont pas nécessairement traités par le système de santé ou déclarés.
Indicateur n o 11 – Intervention de la police à la suite d'un appel relatif à un traumatisme violent
Blessures causées par un acte violent/blessures infligées Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Nombre et proportion d'interventions policières réalisées à la suite d'appels et d'accusations portées contre des enfants et des jeunes (de 0 à 19 ans) relativement aux motifs suivants :
  • violence familiale
  • activités liées à la consommation excessive d'alcool ou de drogue
  • coups de feu
  • agressions (de base, avec une arme ou causant des lésions corporelles)
  • violence envers les enfants
  • agression sexuelle
  • intimidation
  • violence des gangs
Définition des termes pertinents Accusations portées par la police :
Violence familiale : Violence entre deux personnes mariées ou vivant en union de fait. La violence peut être verbale, psychologique, sexuelle ou physique. Elle peut aussi être une combinaison de plusieurs de ces formes. (Gendarmerie Royale du Canada, 2007)
Consommation excessive d'alcool ou de drogue : Utilisation nocive ou dangereuse de substances psychoactives, notamment l'alcool et les drogues illicites (OMS, 2007)
Agressions : Une personne commet une agression lorsqu'elle
  1. utilise la force intentionnellement, directement ou indirectement envers une autre personne, sans son consentement;
  2. tente ou menace, par un geste ou un acte, d'employer la force contre une autre personne ou bien si cette personne a des motifs raisonnables de croire qu'elle est en mesure d'accomplir son dessein.
Violence à l'égard des enfants : Cette forme de violence survient lorsqu'un parent ou la personne qui en est responsable ou lui prodigue des soins maltraite un enfant et le néglige au point où il peut subir
  • des blessures;
  • d'importants dommages affectifs ou psychologiques; ou
  • s'exposer à des risques élevés de préjudice.
(Agence de la santé publique du Canada, 2005)

Agression ou exploitation sexuelle : Il y a exploitation sexuelle quand une personne en situation d'autorité ou de confiance vis‑à‑vis d'un adolescent, à l'égard de laquelle l'adolescent est en situation de dépendance, et qui,
  1. à des fins d'ordre sexuel, touche, directement ou indirectement, avec une partie de son corps ou avec un objet, une partie du corps de l'adolescent,
  2. à des fins d'ordre sexuel, invite, engage ou incite un adolescent à la toucher, à se toucher ou à toucher un tiers, directement ou indirectement, avec une partie du corps ou avec un objet. (Exploitation sexuelle, 2005).
Justification de l'indicateur Les taux de violence et de criminalité sont d'importants indicateurs d'un dysfonctionnement au sein de la communauté. Ces taux serviront à la justification et à l'évaluation des programmes positifs visant la prévention des blessures causées par le crime et la violence.
En 2003, la plus grande hausse des actes criminels à Iqaluit était celle des agressions, soit une hausse de plus de 30 %. Les rapports indiquent que la GRC a été confrontée à 727 cas d'agression à Iqaluit en 2003, et jusqu'à 552 cas l'année précédente (Nunatsiaq News, 2004).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Les centres d'appel de la GRC associent un code à chaque appel reçu, même si les provinces utilisent un système de logiciel de bases de données différent. Chaque type d'appel reçu par le centre d'appel peut être comptabilisé. Une fois qu'on a répondu à l'appel, le dossier est mis à jour avec les données sur les accusations portées, s'il y a lieu, et la consommation possible d'alcool et de drogue. On ignore dans quelle mesure les Premières Nations et les Inuits sont systématiquement identifiés dans les dossiers; cependant, le lieu de l'incident pourrait servir de mesure approximative. Les cas seront définis de deux façons : premièrement, tout appel à la police qui tombe dans l'une ou l'autre des catégories mentionnées ci‑dessus; deuxièmement, toute accusation portée par la police et liée à l'une ou l'autre des catégories ci‑dessus.
Provenance des données Organisme d'application de la loi (GRC ou police autochtone)
GRC (Gendarmerie Royale du Canada) –
Tout autre organisme d'application de la loi de la communauté comme les services de police communautaire.
Données nécessaires Nombre d'appels de chaque type reçus par les centres d'appel de la GRC ou les services de police communautaires.
Nombre de dossiers indiquant qu'une accusation a été portée pour chaque type d'infraction avec violence.
Dans la mesure du possible, nombre d'appels concernant un enfant ou un jeune.
Méthode de calcul La proportion peut être calculée en fonction du nombre d'appels et du nombre d'accusations portées en raison d'un acte violent dans les communautés petites, moyennes et grandes sur le nombre total d'appels à la police dans les communautés petites, moyennes et grandes.
Numérateur Nombre d'appels ou d'accusations portées en raison d'un acte violent au cours d'une année dans les communautés petites, moyennes et grandes.
Dénominateur Nombre total d'appels ou d'accusations portées au cours d'une année dans les communautés petites, moyennes et grandes.
Limites L'accès de la communauté aux données de la GRC ou aux données des services de police communautaire peut être difficile. Dans les dossiers, les Premières Nations et les Inuits n'ont pas été nécessairement identifiés. On ne fait pas nécessairement état des cas concernant les enfants ou les jeunes dans les dossiers.
Indicateur n o 12 – Taux de blessures intentionnelles
Blessures causées par un acte violent/blessures infligées Issue
Définition de l'indicateur Taux de blessures intentionnelles (violence et mauvais traitement) autodéclarées pour 10 000 enfants et jeunes (de 0 à 19 ans) (à l'exception des blessures autoinfligées)
Définition des termes pertinents Une blessure intentionnelle est une blessure qui résulte d'un acte de violence. Elle résulte des actes suivants :
Violence familiale : Violence entre deux personnes mariées ou vivant en union de fait. La violence peut‑être verbale, psychologique, sexuelle ou physique. Elle peut aussi être une combinaison de plusieurs de ces formes. (Gendarmerie Royale du Canada, 2007)
Agressions physiques : Une personne commet une agression lorsqu'elle
  1. utilise la force intentionnellement, directement ou indirectement envers une autre personne, sans son consentement;
  2. tente ou menace, par un geste ou un acte, d'employer la force contre une autre personne, si elle est en mesure actuelle, ou si elle porte cette personne à croire, pour des motifs raisonnables, qu'elle est alors en mesure actuelle d'accomplir son dessein.
Intimidation : L'intimidation est une forme de harcèlement et une forme d'agression envers une personne, qui peut comprendre de la violence physique, verbale ou psychologique. [Consulté le 15 novembre 2007]
Violence des gangs : Selon le Code criminel, un gang est un groupe constitué d'au moins cinq personnes participant à des activités criminelles. [Consulté le 15 novembre 2007]
Justification de l'indicateur Le taux de blessures en raison d'un acte violent chez les Premières Nations et les Inuits est très élevé. Nous savons que ces actes ont des répercussions inacceptables chez les enfants et les jeunes. Cet indicateur permettra de connaître l'étendue du problème.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Nous mesurons le fardeau que constituent les blessures causées par un acte violent à l'aide des données de l'ERS : proportion d'enfants et de jeunes ayant répondu que leur blessure est causée par un acte de violence familiale ou un autre type d'agression physique – chaque personne interrogée représente un cas.
Provenance des données Dans la section sur les blessures du questionnaire de l'ERS concernant les enfants et celui administré aux jeunes, si les répondants ont répondu qu'ils ont été blessés dans les 12 derniers mois, la question suivante leur est posée : « Quelle est la cause de la blessure? » Ils répondent en sélectionnant un des choix suivants :
  • violence familiale
  • autre agression physique
Données nécessaires Résultats de l'ERS
Méthode de calcul Numérateur divisé par le dénominateur × 100 000
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes blessés indiquant que leur blessure était causée par un « acte de violence familiale » ou une « autre agression physique » par autodéclaration dans le questionnaire de l'ERS concernant les enfants et celui administré aux jeunes.
Dénominateur Nombre total d'enfants et de jeunes ayant terminé de remplir le questionnaire de l'ERS concernant les enfants et celui administré aux jeunes.
Limites Ce type de blessures peut être considérablement sous‑estimé en raison d'un diagnostic non posé ou d'une sous‑déclaration (surtout les cas de violence familiale).
Indicateur n o 13 – Programmes de justice réparatrice
Blessures causées par un acte violent/blessures infligées Formation en prévention des blessures/systèmes d'intervention dans la communauté
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de délinquants violents participant à des programmes de justice réparatrice (forums de justice communautaire, programmes de justice des Premières Nations/des Inuits ou programmes de justice alternative).
Définition des termes pertinents Forum de justice communautaire – Environnement sûr et contrôlé dans lequel le délinquant, la victime et les membres des familles ou leurs proches sont rassemblés pour être guidés par un animateur ayant reçu une formation. Ensemble, ils discutent de l'infraction et de ses répercussions, et élaborent un plan pour corriger la situation. Les délinquants doivent accepter la responsabilité de leurs propres actions (Gendarmerie Royale du Canada, 2007).
Justification de l'indicateur Les programmes qui appuient les délinquants après leur inculpation peuvent réduire le nombre de récidivistes. Le recours à ces programmes dans une communauté est un indicateur possible du mieux‑être.
La philosophie de la justice réparatrice repose sur la guérison collective. En d'autres mots, la communauté résout certaines affaires criminelles en décidant de ce qui est le mieux pour elle. En justice réparatrice, l'accent est mis sur les obligations du délinquant, la résolution de problèmes et la parité entre le délinquant et la victime. Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque la victime, le délinquant et la communauté trouvent conjointement une solution qui renverse les répercussions du comportement du délinquant. En justice réparatrice, il existe de nombreuses possibilités. La GRC favorise un processus en particulier : les forums de justice communautaire (Gendarmerie Royale du Canada, 2007).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque délinquant violent participant à un forum de justice communautaire
Provenance des données Sources : Application de la loi pour un certain nombre de délinquants
Données provenant de programmes pour un certain nombre de délinquants participant à des programmes
Stratégie de la justice applicable aux Autochtones
Programmes de justice communautaire des provinces canadiennes
Programmes de justice communautaire dans les provinces suivantes :
Alberta :
  • Programme de justice communautaire des établissements métis
  • Programme de justice réparatrice de Saddle Lake
  • Programme Aiskapimohkiiks des Siksika
  • Programme de conciliation des Tsuu T'ina
  • Programme des conseils consultatifs traditionnels des Premières Nations (Yellowhead Tribal Community Corrections Society)
Colombie-Britannique :
  • Programme de justice réparatrice des Esketemc (Alkali Lake)
  • Programme de justice autochtone Gitxsan (bureau de traité des Gitxsan)
  • Programme de justice réparatrice Haïda Gwaii (Conseil tribal Haïda)
  • Programme de justice communautaire de Lower Post (conseil des Dénés Daylu)
  • Programme de justice communautaire autochtone de Nicola Valley (services de justice familiale de Nicola Valley)
  • Programme de justice Yuuhlamk'askw de la Nation Nisga'a
  • Programme de justice réparatrice des Nuxalk
  • Programme de la Prince George Urban Aboriginal Justice Society
  • Programme de justice autochtone de Prince Rupert
  • Programme de justice Qwi'qwelstom de la Nation Sto:lo
  • Programme de justice communautaire des Secwepemc
  • Ska'ls – Beliefs in Justice Program
  • Programme de justice des Sliammon
  • Programme de justice réparatrice des St'at'imc
  • Programme de justice autochtone des Stikine
  • Programme du « Cercle de guérison » des Tl'azt'en
  • Programme de justice communautaire des Tsilhqot'in
  • Services de justice transformative des Autochtones de Vancouver
  • Programme de justice autochtone des Wet'suwet'en
Manitoba :
  • Agence Awasis du nord du Manitoba Inc.
  • Programme du Cercle de guérison hollistique communautaire de Hollow Water
  • Manitoba Keewatinowi Okimakanak Inc.
  • Onashowewin Inc. – « Rekindling the Spirit Within »
  • Programme de système de cour tribale de St. Theresa's Point
Terre-Neuve-et-Labrador :
  • Programme de justice holistique communautaire
  • Programme de justice communautaire
Nouveau-Brunswick :
  • Programme de justice réparatrice et d'aide aux victimes
Territoires du Nord-Ouest :
  • Comités de justice communautaire
Nouvelle-Écosse :
  • Programme de droit coutumier du Mi'Kmaq Legal Support Network
Nunavut :
  • Programme communautaire
  • Comités de justice communautaire
Ontario :
  • Programme de conseil communautaire pour Autochtones
  • Biidaaban – Modèle de guérison communautaire des Mnjikaning
  • Programme de conseil communautaire
  • Programme de justice communautaire
  • Programme de justice réparatrice
  • Programme de justice des United Chiefs and Councils of Manitoulin
Île-du-Prince-Édouard :
  • Programme de justice communautaire pour Autochtones
Québec :
  • Programmes d'assistance parajuridiques et de justice alternative
  • Programme de justice communautaire
  • Programme de justice pour les jeunes et tribunal de justice communautaire
  • Programme de justice communautaire
  • Programme de justice communautaire
Données nécessaires Nombre de délinquants violents (de 0 à 19 ans) et nombre de délinquants violents participant à des programmes
Méthode de calcul Pour chacune des communautés, le score suivant s'applique :
0 – aucun programme
1 – programme existant dont la participation est faible (moins de 50 %)
2 – programme existant dont la participation est élevée (plus de 50 %)
Numérateur Nombre de délinquants participant à des programmes
Dénominateur Nombre total de délinquants
Limites Il s'agit peut‑être davantage d'une question de recherche que d'un indicateur comme tel dans la mesure où cet indicateur repose sur l'hypothèse que les programmes de justice réparatrice ont une incidence sur les blessures.
Indicateur n o 14 – Détecteurs de fumée fonctionnels
Brûlures et chutes Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de logements d'une communauté munies un détecteur de fumée fonctionnel, un extincteur mis à l'essai et un détecteur de monoxyde de carbone
Définition des termes pertinents Détecteurs de fumée : Dispositif de défense de première ligne en cas d'incendie dans un logement. Signale rapidement la présence d'un danger et laisse suffisamment de temps à la famille pour se rendre dans un lieu sûr. Extincteur : L'extincteur portatif peut sauver des vies et des biens en éteignant un petit incendie ou en le contenant jusqu'à ce que le service d'incendie arrive; mais il comporte des limites. Étant donné que l'incendie croît et s'étend rapidement, la priorité des résidents est de sortir du logement en toute sécurité (National Fire Protection Association des États-Unis, 2007). Détecteur de monoxyde de carbone : Dispositif qui détecte la présence de monoxyde de carbone (CO) afin d'empêcher l'intoxication au monoxyde de carbone. Le CO, un composé incolore et inodore produit par une combustion incomplète, est mortel à concentration élevée. Si une concentration élevée de CO est détectée, l'alarme du dispositif se déclenche, et permet aux personnes situées à proximité de ventiler la pièce ou de quitter l'édifice en toute sécurité.
Justification de l'indicateur Le taux de mortalité par incendie dans les logements munis d'un détecteur de fumée fonctionnel est de 51 % inférieur à celui des logements non dotés de ce dispositif (National Fire Protection Association des États-Unis, 2007).
De nombreux programmes fructueux offrant gratuitement un détecteur de fumée ont été utilisés pour accroître l'utilisation des détecteurs de fumée au Canada et aux États-Unis. On peut consulter des exemples de ces programmes évalués en tapant « increase smoke detector use » dans Internet.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Pourcentage de logements munis d'un détecteur de fumée et d'un extincteur (chaque personne interrogée est un cas)
Provenance des données Question H11 de la section H, Logement, questionnaire de l'EPA administré aux adultes : « Votre logement est‑il muni des éléments suivants :
  • Un détecteur de fumée
  • Un extincteur »
Question 26 de la section F, Logement, du questionnaire de l'ERS administré aux adultes, « Votre logement dispose‑t‑il des éléments suivants :
  • Un détecteur de fumée
  • Un extincteur
  • Un détecteur de monoxyde de carbone »
Données nécessaires Récapitulatif des réponses au questionnaire de l'EPA administré aux adultes et au questionnaire de l'ERS administré aux adultes
Méthode de calcul (numérateur divisé par le dénominateur) × 100
Numérateur Nombre de répondants ayant indiqué que leur logement est muni d'un détecteur de fumée et/ou d'un extincteur.
Dénominateur Nombre total de répondants ayant rempli le questionnaire de l'EPA ou de l'ERS administré aux adultes
Limites Dans le cas de l'ERS et de l'EPA, les données sont autodéclarées; par conséquent, elles ne sont peut‑être pas tout à fait exactes. Certains répondants de l'EPA sont des Inuits, mais il ne s'agit pas d'un échantillon représentatif des Premières Nations ou des Inuits.
Indicateur n o 15 – Brûlures et échaudures
Brûlures et chutes Issue
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de brûlures et d'échaudures autodéclarées chez des enfants et des jeunes (de 0 à 19 ans) de même que les circonstances autodéclarées de chacun des cas, par exemple :
  • qu'est‑il arrivé?
  • quand?
  • comment?
  • l'incident était‑il délibéré ou non?
Définition des termes pertinents La section sur les blessures de l'ERS porte sur les blessures suffisamment graves pour avoir une incidence sur les activités de la vie quotidienne. À la question « De quel est le type de blessure subie? », les répondants pouvaient cocher « brûlures ou échaudures ».
Justification de l'indicateur Le nombre de blessures liées à un incendie ou à des flammes est de quatre à huit fois plus élevé chez les Premières Nations que dans l'ensemble de la population canadienne (Johnson, cité dans McDonald, 2006, p. 9). La charpente en bois des maisons, l'absence de détecteurs de fumée et les habitudes de tabagisme peuvent expliquer que les Autochtones risquent de subir un incendie ou des blessures causées par des flammes. Presque le tiers (31 %) de tous les décès causés par le feu dans la population autochtone sont des enfants (de 1 à 14 ans), comparativement à une moyenne de 16 % dans la population totale canadienne, un résultat qui pourrait s'expliquer en partie par la proportion élevée d'enfants dans la population autochtone (Assemblée des Premières nations, 2006, p. 13).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Nombre de brûlures d'enfants et de jeunes autodéclarées dans l'ERS (chaque répondant interrogé ayant coché « brûlures ou échaudures » représente un cas)
Provenance des données Dans la section sur les blessures, le questionnaire de l'ERS concernant les enfants et celui administré aux jeunes portent sur de nombreux détails :
  • type de blessure
  • partie corporelle touchée
  • endroit où la blessure a eu lieu
  • activité de la personne au moment de la blessure
  • cause de la blessure
  • endroit où la personne s'est fait traiter
  • la personne était‑elle sous l'emprise de l'alcool, de la marijuana ou d'autres substances
Données nécessaires Nombre de brûlures chez des enfants et des jeunes autodéclarées dans l'ERS.
Méthode de calcul Le numérateur divisé par le dénominateur donne la proportion de brûlures pour chacune des circonstances sur le total d'enfants et de jeunes ayant déclaré avoir été blessés au cours des 12 derniers mois.
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes ayant indiqué une brûlure ou une échaudure comme cause d'une blessure par autodéclaration dans l'ERS, selon chaque type de circonstances.
Dénominateur Nombre total d'enfants et de jeunes ayant indiqué avoir été blessés dans les 12 derniers mois dans le questionnaire de l'ERS.
Limites Les données propres à la communauté sont inexistantes.

Les blessures causées par une brûlure survenues en milieu familial sont peut‑être l'objet d'une sous‑déclaration.
Indicateur n o 16 – Chutes
Brûlures et chutes Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Lieu de la chute de l'enfant ou du jeune (de 0 à 19 ans) se soldant par une blessure (chutes autodéclarées d'enfants et de jeunes dans les 12 derniers mois) :
  • Domicile
  • École, cégep, université
  • Terrains de sport/installations sportives des écoles
  • Rue, grande route, trottoir
  • Édifices communautaires (centre communautaire, bureau de la bande)
  • Zone industrielle ou chantier de construction
  • Bureau
  • Campagne, forêt, terrain boisé
  • Lac, rivière, océan
Définition des termes pertinents À l'origine, cet indicateur a été élaboré pour recenser les chutes ayant lieu dans les terrains de jeu, à travers la glace et dans les vieilles maisons abandonnées; cependant, à l'heure actuelle, on ne recueille aucune donnée sur ce type de chutes.
Justification de l'indicateur Les chutes sont très souvent une cause de mortalité et d'hospitalisation.
Le taux de décès attribuables aux chutes chez les Indiens inscrits était presque trois fois celui de la moyenne provinciale en Colombie-Britannique entre 1991 et 1998. (Santé des Premières Nations et des Inuits, cité dans McDonald, 2006, p. 8).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas)
  1. Nombre et lieu de la chute autodéclarée dans l'ERS (chaque personne interrogée constitue un cas). Les chutes sont celles d'enfants et de jeunes des Premières Nations et des communautés vivant dans des réserves.
  2. Nombre et lieu des chutes autodéclarées dans l'ESCC (chaque personne interrogée constitue un cas). Ces chutes concernent les jeunes autochtones de 12 à 19 ans de chacune des provinces/territoires, mais pas ceux qui vivent dans des réserves. Il pourrait s'agir d'une bonne façon d'obtenir certaines données sur les Inuits.
  3. Le nombre de chutes ayant lieu à l'école et dans des garderies est peut‑être enregistré dans les rapports d'incident d'écoles et de garderies. Ils pourraient constituer une source de données sur la communauté.
Provenance des données
  1. Dans la section sur les blessures, les questionnaires de l'ERS concernant les enfants et administrés aux jeunes portent sur de nombreux détails :
    • type de blessure
    • partie corporelle blessée
    • lieu où la blessure est survenue
    • activité de la personne au moment de la blessure
    • cause de la blessure
    • lieu du traitement de la personne
    • si la personne était sous l'emprise de l'alcool, de la marijuana ou d'autres substances.
  2. Questions 10 à 15 de la section sur les blessures de l'ESCC
  3. Rapports d'incident des écoles et des garderies.
Données nécessaires
  1. Nombre et renseignements sur le lieu de la chute d'enfants/de jeunes autodéclarée dans l'ERS.
  2. Nombre et cause de la chute d'enfants/de jeunes dans les données de l'ESCC (les questionnaires du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest, du Nunavut et du Labrador contiennent de nombreuses réponses sur les Inuits).
  3. Nombre et renseignements sur les circonstances des chutes d'enfants/de jeunes survenues à l'école, sur des terrains d'école et dans des garderies.
Méthode de calcul Proportion de chutes dans chacun des lieux : numérateur divisé par le dénominateur
Numérateur
  1. Nombre d'enfants et de jeunes ayant indiqué une chute dans chacun des lieux par autodéclaration dans l'ERS
  2. Nombre de jeunes ayant indiqué une chute dans chacun des lieux par autodéclaration dans l'ESCC
  3. Nombre d'enfants/de jeunes dont la chute a été consignée dans un rapport d'incident à l'école ou à la garderie
Dénominateur
  1. Nombre total d'enfants et de jeunes ayant déclaré une blessure attribuable à une chute au cours des 12 derniers mois
  2. Nombre total d'enfants et de jeunes ayant déclaré une blessure attribuable à une chute au cours des 12 derniers mois
  3. Nombre total d'enfants à l'école ou à la garderie
Limites À l'origine, cet indicateur avait été élaboré pour recenser les chutes ayant lieu sur les terrains de jeu, à travers la glace et dans des vieilles maisons abandonnées; cependant, à l'heure actuelle, on ne recueille aucune donnée sur ces types de chutes. Les blessures résultant de chutes en milieu familial pourraient être sous‑déclarées. Il sera difficile de distinguer les réponses des Premières Nations et des Inuits des autres réponses de l'ESCC.
Indicateur n o 17 – Équipes d'intervention en cas d'urgence de la communauté
Noyade Formation sur la prévention des blessures/Systèmes d'intervention dans la communauté
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de communautés disposant d'équipes d'intervention en cas d'urgence (p. ex. recherche et sauvetage, Société de sauvetage ou Forces armées)
  • étendue d'eau libre ou glace (lacs, océans, rivières, etc.)
Définition des termes pertinents La recherche et sauvetage désigne la recherche de personnes en détresse ou dans une situation de danger imminente dans le but de leur venir en aide.
Justification de l'indicateur Les Autochtones sont associés à un risque élevé de blessures en raison des conditions météorologiques extrêmes qui sévissent dans bon nombre de communautés souvent rurales, éloignées ou situées dans le Nord. Ils présentent un risque élevé de noyade, car ils vivent à proximité de l'eau, en particulier en climat nordique où l'eau est froide et peut entraîner une mort par hypothermie. Chez les Autochtones, les risques de noyade sont aussi associés au faible port de vêtements de flottaison et à la consommation d'alcool (Santé Canada, cité dans McDonald, 2006, p. 8). Les équipes d'intervention en cas d'urgence ou de recherche et de sauvetage trouvent les personnes en détresse et leur permettent d'obtenir des soins médicaux.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Présence de services d'intervention en cas d'urgence
Provenance des données Pas de collecte actuelle
Données nécessaires  
Méthode de calcul  
Numérateur  
Dénominateur  
Limites  
Indicateur n o 18 – Programmes de sensibilisation à la sécurité aquatique
Noyade Formation sur la prévention des blessures/Systèmes d'intervention dans la communauté
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de communautés disposant de programmes de sensibilisation à la sécurité aquatique
Définition des termes pertinents La sensibilisation à la sécurité aquatique comprend les programmes suivants :
  • Formation sur l'utilisation d'un vêtement de flottaison individuel (VFI)
  • Recours aux stratégies de la Northern and Remote Water Safety Community Resource
  • Programme de prêt de VFI – Projet communautaire qui prête gratuitement des VFI (parfois appelés vestes de sauvetage) aux personnes et aux familles. En décembre 2007, 17 communautés des Premières Nations du Manitoba avaient reçu un approvisionnement en VFI dans le cadre du programme de prêt de VFI.
  • Sécurité nautique
  • Le programme « Nager pour survivre » enseigne comment survivre en cas de chute dans l'eau et comment nager 50 mètres en utilisant n'importe quel style de nage pour arriver sur la terre ferme
Justification de l'indicateur Les communautés du Nord et les communautés éloignées vivent souvent à proximité de l'eau. En général, elles ont peu ou pas accès à des installations où une sensibilisation à la sécurité aquatique est offerte, par exemple les centres récréatifs. Dans l'année, comme les conditions météorologiques ne sont favorables à la natation que deux mois par année dans les plans d'eau locaux, les cours de natation et les programmes de sécurité aquatique ne sont offerts qu'à cette époque de l'année seulement.

La Société de sauvetage du Manitoba a mis sur pied un programme « Nager pour survivre » ciblant particulièrement les enfants et les jeunes des communautés du Nord et des communautés éloignées. Les programmes ont été mis en œuvre en 2005, et on estime qu'ils ont contribué à réduire le nombre de noyades au Manitoba depuis.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque communauté des Premières Nations ou chaque communauté inuite disposant d'un programme de prévention des noyades (peu importe le type)
Provenance des données Les données sur les programmes de prêt de VFI sont fournies par la Manitoba Coalition for Safer Waters et IMPACT. Pour obtenir de plus amples renseignements, téléphonez au coordonnateur des communications au numéro suivant : 204‑787‑1907, ou envoyez un courriel à l'adresse suivante : WFRENCH@exchange.hsc.mb.ca
Les programmes de la Société de sauvetage enseignent l'autosauvetage, le sauvetage des autres et le secourisme de base. Chaque filiale provinciale/territoriale possède des statistiques sur les programmes offerts. Vous pouvez trouver les coordonnées des filiales provinciales/territoriales de la société
La Croix-Rouge a mis sur pied un programme d'apprentissage de la natation, mais il est mis en œuvre par les centres communautaires. Par conséquent, la Croix-Rouge ne dispose d'aucune statistique.
Données nécessaires Nombre de communautés des Premières Nations ou de communautés inuites disposant de programmes sur la sécurité aquatique (voir la définition des termes pertinents)
Méthode de calcul Proportion : numérateur divisé par le dénominateur
Numérateur Nombre de communautés ayant raisonnablement accès un programme de prévention des noyades
Dénominateur Nombre total de communautés
Limites Actuellement, les données ne sont pas centralisées. Chacune des communautés pourrait recueillir ses données à l'aide d'un système de surveillance communautaire à condition qu'elles puissent les obtenir des divers fournisseurs de programme. Il se peut que les données soient difficiles à recueillir.
Non pertinent pour les communautés sans piscines ou lacs (certaines sont à risque plus élevé)
Indicateur n o 19 – Nombre d'enfants et de jeunes noyés
Noyade Issue
Définition de l'indicateur Nombre et proportion d'enfants et de jeunes (de 0 à 19 ans) qui se noyent chaque année, par communauté et type de plan d'eau (piscine, bain, lac, océan, réservoir, étang, bassin, canal, ponceaux, fossés de drainage, etc.)
Définition des termes pertinents La noyade est définie comme étant un décès survenant dans les 24 heures suivant la submersion. On peut obtenir les données sur les noyades.
La presque noyade s'applique à une survie au‑delà des 24 heures suivant la submersion. Les données sur la presque noyade sont moins nombreuses.
Justification de l'indicateur La noyade est la deuxième cause de mortalité par traumatisme dans de nombreuses communautés autochtones au Canada. Dans certaines régions, le nombre de noyades dépasse le nombre de décès attribuables aux accidents de la route, surtout lorsqu'on tient compte des noyades de motoneigistes. Selon le système canadien de surveillance des décès liés à l'eau, le taux de noyade chez les Autochtones est six fois plus élevé que celui des autres Canadiens en 1996 (9,0 pour 100 000 habitants contre 1,5). (Société canadienne de la Croix-Rouge et Système canadien de surveillance des décès liés à l'eau, cités par Santé Canada, 2005.) L'écart se creuse encore plus chez les tout‑petits (moins de 5 ans) : au pays, les tout‑petits autochtones présentaient un taux de noyade 15 fois plus élevé que celui des autres tout‑petits au Canada (Santé Canada, 2005).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Les cas sont recensés en fonction des codes de blessure (S00 à T98 de la CIM‑10) et les codes de cause externe de blessures (V01 à Y98) consignés dans les fichiers de données sur les décès (Données statistiques de l'état civil)
Provenance des données
  1. Le Système canadien de surveillance des décès liés à l'eau recueille des données provenant des rapports de coroner. Ces données contiennent un identificateur pour les Autochtones, mais il n'est pas précisé s'il s'agit de Premières Nations ou d'Inuits. Elles comprennent aussi des renseignements sur le type de plan d'eau, dont les catégories sont les suivantes :
    • Océan
    • Lac ou étang
    • Rivière/ruisseau/crique/chute d'eau
    • Baignoire
    • Piscine privée
    • Piscine publique
    • Parc aquatique ou glissade d'eau publics
    • Spa ou baignoire à remous
    • Réservoir/lac artificiel/étang artificiel/bassin de rétention
    • Carrière
    • Canal
    • Digue, canal de prise ou déversoir
    • Fossé/ponceau
    • Étang d'épuration
    • Autre plan d'eau. Précisez __________
  2. Les statistiques de l'état civil sur les décès comportent un code de la cause externe de la blessure qui permet de distinguer les noyades et les submersions dans les baignoires, les piscines, les plans d'eau naturels et les endroits non précisés. Ces codes sont les suivants : W65 à W74 ou V90 à V92 de la CIM‑10. Le lieu de la noyade devrait être codé séparément comme étant 8 et on devrait préciser s'il s'agit d'une plage, d'un canal, d'un port, d'un lac, d'un marais, d'un étang ou d'une piscine, d'une rivière, de la mer, du littoral, d'un ruisseau, d'un marécage ou d'un réservoir d'eau. L'âge de l'enfant ou du jeune pourrait aussi être déterminé. Toutefois, chaque province identifie les Premières Nations différemment (voir les limites).
  3. En Colombie-Britannique, la Child Death Review Unit du Bureau du coroner enquête sur les décès d'enfants survenus dans la province. Les autres provinces enquêtent sur les décès d'enfants d'une manière qui leur est propre. Si l'accès à ces données vous est accordé, vous pourriez aussi déterminer :
    • l'âge de l'enfant/du jeune
    • si la consommation d'une substance était un facteur
    • le type de plan d'eau où la noyade a eu lieu
Données nécessaires
  1. Système canadien de surveillance des décès liés à l'eau
  2. Les données sur les décès et les hospitalisations comportent un code de la cause externe de la blessure qui permet de recenser les noyades et les submersions dans les baignoires, les piscines, les plans d'eau naturels et les endroits non précisés. Ces codes sont les suivants : W65 à W74 ou V90 à V92 de la CIM‑10. Le lieu de la noyade devrait être codé séparément comme étant 8 et on devrait préciser s'il s'agit d'une plage, d'un canal, d'un port, d'un lac, d'un marais, d'un étang ou d'une piscine, d'une rivière, de la mer, du littoral, d'un ruisseau, d'un marécage ou d'un réservoir d'eau.
Méthode de calcul Proportion : numérateur divisé par le dénominateur
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes noyés dans chaque type de plan d'eau, en fonction du groupe d'âge
Dénominateur Nombre total de noyades mortelles d'enfants et de jeunes, en fonction du groupe d'âge
Limites
  1. L'accès aux données du Système canadien de surveillance des décès liés à l'eau peut être difficile. Par ailleurs, les données comprennent un identificateur des Autochtones, mais on ne précise pas s'il s'agit de Premières Nations ou d'Inuits.
    La limite qui s'applique aux indicateurs de mortalité et d'hospitalisation s'applique aussi à cet indicateur.
  2. Les statistiques de l'état civil des provinces identifient les décès des Premières Nations différemment. En Colombie-Britannique, les Premières Nations vivant dans les réserves et hors de ces dernières sont identifiées de la même façon. En Alberta et en Saskatchewan, seules les Premières Nations vivant dans des réserves sont identifiées dans les données de l'état civil. En Ontario, les données de l'état civil sur les Premières Nations proviennent de postes de soins infirmiers. Au Québec, seule la moitié des communautés fournissent des données sur l'état civil. Dans les provinces de l'Atlantique, les identificateurs des Premières Nations proviennent du projet Teleform réalisé dans les réserves.
Dans les territoires, les Premières Nations et les Inuits ne sont pas recensés de façon distincte dans les données de l'état civil.
Indicateur n o 20 – Programmes d'apprentissage de la natation
Noyade Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Nombre et proportion d'enfants et de jeunes (de 0 à 19 ans) participant à un programme d'apprentissage de la natation au cours d'une année donnée, par communauté.
Définition des termes pertinents Leçons de natation : cours d'apprentissage de la natation (styles de nage), des notions de sécurité, des techniques de plongeon et de notions sur la navigation et l'équipement de sécurité nautique.
Justification de l'indicateur Les communautés du Nord ou les communautés éloignées vivent souvent à proximité de l'eau. En général, elles ont peu ou pas accès aux installations qui offrent de l'éducation sur la sécurité aquatique, p. ex. les centres récréatifs. Dans l'année, comme les conditions météorologiques ne sont favorables à la natation que deux mois par année dans les plans d'eau locaux, les cours de natation et les programmes de sécurité aquatique ne sont offerts qu'à cette époque de l'année seulement.
La Société de sauvetage du Manitoba a mis sur pied un programme « Nager pour survivre » ciblant particulièrement les enfants et les jeunes des communautés du Nord et des communautés éloignées. Les programmes ont été mis en œuvre en 2005, et on estime qu'ils ont contribué à réduire le nombre de noyades au Manitoba depuis. En 1946, la Croix-Rouge a lancé un programme de natation pour réduire le nombre de décès par noyade au Canada. Dans les années 1940, lorsque la Croix-Rouge a faitde la sécurité aquatique un élément central de son programme, 1 200 Canadiens, en moyenne, mouraient dans l'eau tous les ans, ce qui faisait de la noyade l'une des principales causes de décès chez les jeunes Canadiens. Aujourd'hui, en partie grâce à ce travail de la Croix-Rouge canadienne depuis 60 ans, ce nombre a chuté considérablement à 472 décès en l'an 2000 (Croix-Rouge canadienne, 2007).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque enfant ou jeune des Premières Nations ou inuit participant à un programme d'apprentissage de la natation au cours d'une année donnée
Provenance des données Les programmes de la Société de sauvetage enseignent l'autosauvetage, le sauvetage des autres et le secourisme de base. Chaque filiale provinciale/territoriale possède des statistiques sur les programmes offerts. Il se peut que ces filiales disposent d'une liste des programmes offerts dans les communautés des Premières Nations ou des communautés inuites. Les coordonnées des filiales provinciales/territoriales de la Société
La Croix-Rouge a mis sur pied un programme d'apprentissage de la natation qui est offert dans divers centres communautaires et par divers fournisseurs. Les fournisseurs disposent de statistiques sur le nombre d'enfants et de jeunes participant à leurs programmes, mais ne font probablement pas appel à un identificateur des Premières Nations ou des Inuits.
Données nécessaires Nombre de jeunes et d'enfants de 0 à 19 ans participant à des programmes d'apprentissage de la natation

Nombre total d'enfants et de jeunes de 0 à 19 ans des Premières Nations

Nombre total d'enfants et de jeunes inuits de 0 à 19 ans
Méthode de calcul (Numérateur divisé par le dénominateur) × 100
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes des Premières Nations (de 0 à 19 ans) participant à des programmes d'apprentissage de la natation

OU Nombre d'enfants et de jeunes inuits (de 0 à 19 ans) participant à des programmes d'apprentissage de la natation
Dénominateur Nombre total d'enfants et de jeunes inuits de 0 à 19 ans

OU nombre total d'enfants et de jeunes inuits de 0 à 19 ans
Limites Les communautés du Nord peuvent être à proximité de l'eau, mais cette eau peut être trop froide pour l'apprentissage de la natation.

Cet indicateur est plus pertinent pour les communautés situées à proximité de l'eau. Cependant, il ne permet pas de mesurer l'apprentissage informel de la natation, p. ex. les leçons données aux enfants par leurs parents.

Les statistiques sur la participation à des programmes d'apprentissage de la natation peuvent être difficiles à obtenir et peuvent ne pas présenter un identificateur des Premières Nations ou des Inuits.
Indicateur n o 21 – Taux de suicide et d'automutilation
Suicide/automutilation Issue
Définition de l'indicateur Taux de tentative de suicide, d'automutilation et de suicide chez les enfants et les jeunes pour 10 000 habitants, par communauté
Définition des termes pertinents La tentative de suicide est une tentative de s'automutiler délibérément qui se solde par une blessure non mortelle.
Il est souhaitable de réduire le risque de tentative de suicide et d'automutilisation volontaire. Il est peut‑être impossible d'éliminer complètement le risque de suicide, mais on peut le réduire. Le suicide ne devrait pas être considéré uniquement comme un problème médical ou de santé mentale, puisque des facteurs de protection tels que le soutien social et le sentiment d'appartenance semblent jouer un grand rôle dans la prévention du suicide.
Dans leurs recherches sur les facteurs influençant la continuité culturelle, Chandler et Lalonde (1998) ont établi que les mesures indiquant le degré de réussite des interventions prises par la communauté autochtone pour préserver son passé culturel et s'assurer une maîtrise de leur avenir se sont révélées être fortement associées à la présence ou à l'absence de suicide chez les jeunes. Les mesures utilisées dans cette étude étaient les revendications territoriales, l'autonomie gouvernementale, les services d'éducation, les services policiers et d'incendie, les services de santé et les installations culturelles.
Justification de l'indicateur On sait que le taux de suicide est élevé chez les Premières Nations et les Inuits. L'ERS administré au Labrador et au Manitoba a permis d'interroger les personnes à ce sujet. Les résultats étaient semblables dans les deux régions. Environ 25 % des personnes ont eu des pensées suicidaires à un moment ou à un autre de leur vie, et environ 15 % avaient tenté de se suicider à un moment ou à un autre (ERS, 1999).
Le Groupe d'étude sur le suicide au Canada a signalé en 1994 que les communautés autochtones présentent souvent un taux de suicide considérablement plus élevé par rapport à la population générale du Canada. Le taux de suicide élevé est généralement associé à diverses caractéristiques de la communauté, notamment un nombre plus grand de membres par ménage, un plus grand nombre de familles monoparentales, moins de personnes âgées, un revenu moyen plus faible et un niveau de scolarité moyenne plus faible (Santé Canada, 1994). Le taux de suicide dans les communautés des Premières Nations est connu pour être élevé, mais le taux chez les Inuits pourrait être encore plus élevé : les données provenant des Territoires du Nord-Ouest laissent croire que les Dénés présentent un taux de suicide de 29 pour 100 000 habitants entre 1986 et 1993, mais le taux chez les Inuits était de 79 pour 100 000 habitants. (Ministère de la Santé et des Services sociaux des Territoires du Nord-Ouest, 1998).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque enfant ou jeune ayant répondu que la cause de la blessure était « une tentative de suicide ou un autre type de blessure autoinfligée » dans la section sur les blessures de l'ERS (les parents ont rempli le questionnaire concernant les enfants).

ET/OU chaque enfant ou jeune décédé à la suite d'un suicide figurant dans les bases de données sur la mortalité (codes X60 à X84 de la CIM‑10).
Provenance des données Données autodéclarées de l'ERS (autodéclaration dans l'ERS par des jeunes de 12 à 17 ans/déclaration des parents dans le cas des enfants âgés de moins de 12 ans)

Dans la section sur les blessures, la question suivante est posée : « Si vous avez été blessé dans les 12 derniers mois, quelle était la cause de la blessure? »
  • Tentative de suicide ou autre type de blessure autoinfligée »
Question 76 de la section sur la santé mentale : « Avez‑vous déjà fait une tentative de suicide?
  • Oui, lorsque j'avais moins de 12 ans
  • Oui, lorsque j'étais un adolescent (de 12 à 17 ans)
  • Oui, au cours de la dernière année
  • Jamais
  • Ne sais pas
  • Refuse de répondre
ET/OU le registre central des données de l'état civil de chacune des provinces et des territoires contient les données des enregistrements de décès. Les bureaux régionaux de la DGSPNI ont accès aux statistiques de l'état civil ayant un identificateur des Premières Nations ou des Inuits (voir indicateur no 1 « Mortalité »).
Données nécessaires Nombre d'enfants et de jeunes recensés comme s'étant automutilés ou ayant fait une tentative de suicide

Nombre total d'enfants et de jeunes

Données sur la mortalité stratifiées selon la cause externe du décès (codes X60 à X84 de la CIM‑10)
Méthode de calcul (numérateur/dénominateur) × 100 000
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes ayant déclaré, ou dont les parents ont déclaré, une automutilation ou une tentative de suicide dans l'ERS.

ET/OU nombre d'enfants et de jeunes décédés à la suite d'un suicide et qui ont été identifiés comme étant des Premières Nations ou des Inuits
Dénominateur Nombre total d'enfants et de jeunes ayant répondu au questionnaire de l'ERS
Limites Les limites de tous les indicateurs autodéclarés s'appliquent aussi à cet indicateur. Une sous‑estimation de la véritable prévalence est possible.

Les données autodéclarées chez les Inuits sont inexistantes.

Voir l'indicateur no 1 « Mortalité » pour les limites concernant les données sur la mortalité.
Indicateur n o 22 – Taux de blessures et de décès causés par une collision de véhicule motorisé
Collisions de véhicule motorisé Issue
Définition de l'indicateur Taux de collision de véhicule motorisé impliquant des enfants et des jeunes (de 0 à 19 ans), par type de véhicule (voitures, VTT, bateaux, motos marines, trains et motoneiges), et par circonstances de l'accident (vitesse, mauvaises conditions météorologiques, facultés réduites du conducteur)
Définition des termes pertinents Cette définition comprend tout décès causé par un accident impliquant au moins un véhicule motorisé en mouvement (voiture, camion, VTT, bateau motorisé, moto marine, train ou motoneige)
Dans les rapports de police sur les accidents, les définitions suivantes sont utilisées :
Les collisions mortelles comprennent tous les accidents de véhicules motorisés déclarés, se soldant par au moins un décès survenu dans les 30 jours suivant la collision (huit jours au Québec).
Les collisions avec blessures englobent tous les accidents de la route déclarés ayant entraîné au moins une blessure, mais pas de décès, dans les délais indiqués précédemment dans « collisions mortelles ».
Les « victimes décédées » sont les personnes qui meurent à la suite d'une collision routière déclarée, dans les 30 jours suivant l'incident, sauf au Québec (huit jours).
Les « victimes grièvement blessées » sont les victimes admises à l'hôpital aux fins de traitement ou d'observation.
Le nombre total de blessés comprend ceux ayant subi des blessures minimes, mineures, modérées, graves et non spécifiées.
VTT : Véhicule tout terrain.
Justification de l'indicateur Les accidents impliquant des véhicules motorisés et des piétons sont plus fréquents chez les enfants, et certains d'entre eux sont des accidents d'autobus scolaire. Un rapport préparé par IMPACT indique que le risque est associé au déplacement sur l'eau, aux conditions glacées en hiver, aux routes inondées au printemps, aux routes poussiéreuses et aux nids de poule en été, aux zones boisées et aux animaux. Les autres facteurs de risque sont entre autres les procédures de sécurité appliquées de façon irrégulière, les autobus scolaires bondés, les mauvaises inspections et l'entretien déficient des véhicules, les lacunes dans les cours de conduite et un déneigement insuffisant dans les zones d'attente (McDonald, 2006).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque accident de véhicule motorisé (comme il a été défini ci‑dessus) et les circonstances de celui‑ci
Provenance des données Il est peut‑être possible de recenser les accidents ayant causé des décès dans la base de données des coroners
Données nécessaires Nombre d'accidents de véhicules motorisés impliquant des enfants et des jeunes des Premières Nations ou des communautés inuites (stratifié en fonction des facteurs de risque contributifs, p. ex. vitesse, mauvaises conditions météorologiques et facultés affaiblies du conducteur)
Méthode de calcul Taux d'accidents = (nombre d'accidents de véhicules motorisés divisé par la population faisant partie du groupe d'âge pertinent × 100 000)
Proportions (accident mortel / non mortel, par type d'usager de la route touché)
Par exemple, nombre d'accidents mortels divisé par le nombre total de collisions, type d'usager de la route divisé par le nombre total d'usagers de la route
Numérateur Nombre d'accidents de véhicule motorisé impliquant des enfants et des jeunes des Premières Nations ou Inuits (stratifié en fonction de l'âge, du sexe, du type d'usager de la route (conducteur, passager, piéton, cycliste)
Dénominateur Population des Premières Nations ou population inuite (pour le taux d'accident), collisions, type d'usager de la route (pour les proportions)
Limites Dans certaines provinces, l'accès aux données des coroners pourrait être difficile. Elles sont fastidieuses à examiner, et le groupe ethnique de la victime n'est pas toujours indiqué.
Indicateur n o 23 – Port de ceinture de sécurité et utilisation d'un dispositif de retenue
Collisions de véhicule motorisé Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Nombre et proportion d'enfants et de jeunes (de 0 à 19 ans), passagers d'un véhicule, grièvement blessés, non retenus par un dispositif (pas de port de ceinture de sécurité) pendant une collision de véhicule motorisé
Définition des termes pertinents Non retenu : ne portait pas de ceinture de sécurité ou n'était pas dans un siège d'auto pour enfant ou un siège d'appoint
Les victimes grièvement blessées englobent les victimes admises à l'hôpital pour traitement ou observation
Justification de l'indicateur En 1991, l'EPA indiquait que 50 % des personnes âgées de 15 ans et plus dans les communautés des Premières Nations avaient attaché leur ceinture de sécurité. Cette donnée statistique diffère radicalement des données de la population générale canadienne, selon laquelle environ 80 % des personnes attachent leur ceinture de sécurité (Santé Canada cité dans McDonald, 2006).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Le nombre et la proportion de passagers de véhicule motorisé hospitalisés n'ayant pas utilisé de dispositif de retenue, selon les rapports de police.
Provenance des données
  • Données policières sur les accidents
Données nécessaires Pour chaque victime d'accident : âge, sexe, type d'usager de la route, gravité de la blessure, utilisation d'un dispositif de retenue
Nombre total des blessures graves (de 0 à 19 ans)
Méthode de calcul Nombre de blessures graves attribuables à la non‑utilisation d'un dispositif de retenue divisé par le nombre total de blessures graves
Numérateur Conducteurs et passagers de véhicule motorisé (de 0 à 19 ans) des Premières Nations ou des communautés inuites n'ayant pas utilisé de dispositif de retenue et présentant des blessures graves
Dénominateur Nombre total des blessures graves chez les Premières Nations ou les Inuits (de 0 à 19 ans)
Limites En raison de la sous‑déclaration et de données manquantes, il est difficile d'obtenir des données précises sur les blessures attribuables à la non‑utilisation d'un dispositif de retenue.
Indicateur n o 24 – Cours de conduite destiné aux jeunes
Collisions de véhicule motorisé Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Nombre et proportion de jeunes ayant suivi et réussi un cours de conduite dans un périmètre de 50 km autour de leur communauté
Définition des termes pertinents Cours de conduite : Formation qui enseigne comment conduire en toute sécurité une voiture, une motoneige, un bateau ou un VTT et les compétences nécessaires pour conduire ces véhicules motorisés.

Accès : Les cours sont donnés dans la communauté ou dans un périmètre de 50 km. La langue peut constituer un obstacle si l'anglais n'est pas la principale langue parlée par le membre des Premières Nations ou l'Inuit

VTT : Véhicule tout terrain.
Justification de l'indicateur Cet indicateur repose sur l'hypothèse que la formation du conducteur améliore ses compétences, et par le fait même, prévient les blessures attribuables aux accidents.

Pour ce qui est des jeunes conducteurs, sept provinces et un territoire du Canada ont mis sur pied des programmes de délivrance graduelle de permis qui se sont révélés efficaces pour réduire les accidents causant des blessures aux apprentis conducteurs (Simpson, 2003).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque membre de la communauté ayant terminé un cours de conduite pour n'importe quel type de véhicule motorisé (p. ex. voiture, motoneige, bateau ou VTT).
Provenance des données Les organisations offrant un service aux conducteurs, p. ex. le ministère des Transports ou les compagnies d'assurance, disposent peut‑être de données, mais il se peut que ces dernières ne contiennent pas d'éléments permettant d'identifier les Inuits et les Premières Nations.
Données nécessaires Besoin de données descriptives systématiques pour déterminer le nombre et l'âge des personnes ayant terminé chaque cours.
Méthode de calcul Proportion : numérateur divisé par le dénominateur
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes des Premières Nations de chaque groupe d'âge ayant terminé un cours de sensibilisation à la sécurité routière et conduisant :
  • Une voiture ou un camion
  • Une motoneige
  • Un bateau
  • Un VTT
Dénominateur Population totale de chacun des groupes d'âge
Limites L'absence d'une source claire de données et de comparabilité sera limitative.

Cet indicateur ne mesure pas les cours informels donnés par la famille ou des membres de la communauté.
Indicateur n o 25 – Utilisation d'un dispositif de retenue d'enfant
Collisions de véhicule motorisé Facteur de risque/de protection
Définition de l'indicateur Proportion de véhicules motorisés dans lesquels l'utilisation d'un dispositif de retenue d'enfant (siège d'auto pour enfant) ou d'un siège d'appoint est adéquate, par communauté

L'utilisation adéquate est définie comme étant un choix et une utilisation adéquate selon Transports Canada, (Protégeons nos enfants : en voiture, phases 1 à 4, et conception d'une enquête sur les dispositifs de retenue d'enfant au Canada) et sera rapportée en fonction de l'âge en années
Définition des termes pertinents Selon l'enquête nationale canadienne sur l'utilisation des dispositifs de retenue d'enfant de Transports Canada, les types de dispositif de retenue sont les suivants : siège orienté vers l'arrière, siège orienté vers l'avant, siège d'appoint et ceinture de sécurité. L'utilisation adéquate en fonction de l'âge est définie comme suit : moins de 1 an, siège orienté vers l'arrière; 1 à 2 ans, siège orienté vers l'arrière ou l'avant; 3 à 4 ans, siège orienté vers l'avant; 5 à 9 ans, siège d'appoint ou ceinture de sécurité; 10 à 15 ans, ceinture de sécurité. Dans le cadre de l'enquête sur l'utilisation des dispositifs de retenue d'enfant de Transports Canada, l'utilisation adéquate a été déterminée selon des critères associés à chaque type de dispositif de retenue : « un siège de bébé orienté vers l'arrière est jugé bien utilisé uniquement si l'on s'est servi du harnais, la ceinture de sécurité sert à fixer le siège au véhicule (sièges orientés vers l'arrière uniquement) et le siège est installé de façon à être orienté vers l'arrière du véhicule. Un siège orienté vers l'avant est considéré bien installé uniquement si on a utilisé le harnais, le siège est maintenu en place à l'aide de la ceinture de sécurité du véhicule et la sangle d'attache est utilisée. Un siège d'appoint est jugé bien utilisé si la ceinture de sécurité du véhicule est utilisée pour maintenir le siège en place. »
Justification de l'indicateur Les accidents de la route sont la principale cause de décès et de blessures chez les enfants au Canada, en dépit de l'utilisation obligatoire de dispositifs de retenue dans les véhicules (Snowdon et collab., 2006). Le Programme canadien sur la protection des occupants (PCPO) est un élément important du plan stratégique Vision 2010. L'objectif du PCPO est d'atteindre un taux minimal de 95 % de port de la ceinture de sécurité et d'utilisation adéquate des dispositifs de retenue d'enfant par tous les occupants des véhicules motorisés d'ici 2010.
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Nombre d'enfants des Premières Nations et des communautés inuites bien retenus dans le véhicule à l'aide d'un dispositif
Provenance des données Dans l'enquête nationale sur l'utilisation des dispositifs de retenue d'enfant de Transports Canada, on a observé les enfants dans les voitures arrêtées aux feux de circulation, aux panneaux d'arrêt et dans les stationnements durant le jour dans le but de déterminer le type de dispositif de retenue utilisé par les enfants de moins de 16 ans. L'enquête ayant eu lieu dans les stationnements a nécessité le consentement du conducteur.
Données nécessaires
  • Âge de l'enfant observé
  • Type de dispositif de retenue utilisé
  • Utilisation appropriée (comme il a été défini ci‑dessus)
  • Lieu (communauté ou province en particulier, milieu rural/urbain)
Méthode de calcul Enfants, passagers d'un véhicule motorisé, bien attachés divisé par le nombre total d'enfants, passagers d'un véhicule motorisé, observés pour ce groupe d'âge
Numérateur Enfants, occupants d'un véhicule motorisé, bien attachés dans un groupe d'âge donné (L'utilisation appropriée en fonction de l'âge et l'utilisation appropriée peuvent être calculées séparément ou combinées)
Dénominateur Enfants, passagers d'un véhicule motorisé, observés, d'un groupe d'âge donné
Limites L'enquête nationale mentionnée ci‑dessus n'a pas permis d'obtenir de données propres aux populations inuites et aux Premières Nations vivant dans des réserves ou en communauté.
  • Peut être non pertinent dans le cas des communautés sans routes ou utilisant principalement des VTT/motoneiges
Indicateur n o 26 – Âge et sexe du conducteur et des passagers du véhicule motorisé accidenté
Collisions de véhicule motorisé Issue
Définition de l'indicateur Âge et sexe du conducteur et des passagers impliqués dans un accident de la route par type de véhicule (voiture, fourgonnette, camion, VTT, motoneige) et type d'usager de la route (conducteur, passager, piéton, cycliste)
Définition des termes pertinents Un accident de la route impliquant un véhicule motorisé est un accident survenu sur une route publique impliquant au moins un véhicule motorisé en mouvement. On présume que l'accident est survenu sur une route publique à moins qu'un autre lieu ait été spécifié, sauf dans le cas d'accidents impliquant uniquement des véhicules de conduite hors route (OMS, 1992). Cette définition exclut tous les cas n'impliquant pas un véhicule motorisé, p. ex. accidents de bicyclette ou collisions entre cycliste et piéton (Cryer, 2004).

VTT : Véhicule tout‑terrain
Justification de l'indicateur Les jeunes conducteurs et passagers, de 16 à 19 ans, sont systématiquement surreprésentés dans les statistiques concernant les victimes. Ils constituent environ 5 % de la population de conducteurs détenant un permis, mais 10 % des conducteurs mortellement blessés et environ 13 % de ceux qui sont grièvement blessés. Lorsqu'on effectue des comparaisons en fonction des kilomètres parcourus, ces conducteurs sont sept fois plus nombreux à être tués dans un accident que la population générale des conducteurs (Transports Canada, 2005).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Nombre et proportion de blessures graves et mortelles impliquant des enfants et/ou des jeunes des Premières Nations ou des communautés inuites (de 0 à 19 ans)
Provenance des données
  • Données sur la mortalité (voir indicateur no 1)
  • Données des coroners
  • Données sur les hospitalisations (voir indicateur no 2)
Données nécessaires Nombre, âge et sexe des enfants et des jeunes conducteurs d'un véhicule motorisé (voiture, fourgonnette, camion, VTT, motoneige) blessés ou de passagers blessés, et type d'usager de la route (conducteur, passager, piéton, cycliste).
Données sur les hospitalisations et la mortalité (codes V01 à V99 de la CIM‑10‑CA)
Méthode de calcul Nombre de conducteurs ou de passagers des Premières Nations ou des communautés inuites de chacune des tranches d'âge (0 à 4, 5 à 9, 10 à 14 et 15 à 19 ans) présentant des blessures graves ou étant décédés divisé par tous les occupants du véhicule ayant des blessures graves ou étant décédés (de 0 à 19 ans et tous les âges)
Numérateur Nombre de décès et/ou nombre de sorties des hôpitaux (V01 à V99 de la CIM‑10) de conducteurs et de passagers des Premières Nations et des communautés inuites par groupe d'âge, par sexe, par type d'usager de la route (conducteur, passager, piéton, cycliste)
Dénominateur Tous les décès et blessés graves (de 0 à 19 ans et tous les âges) des Premières Nations ou des communautés inuites
Limites On dispose de données de qualité; cependant, nous avons besoin d'un mécanisme statistique efficace en place pour tenir compte des blessures sous‑déclarées et non déclarées causées par un accident de la route.
Indicateur n o 27 – Proportion de non‑utilisation d'un casque
Collisions de véhicule motorisé Issue
Définition de l'indicateur Nombre et proportion d'enfants et de jeunes (de 0 à 19 ans) gravement blessés ou tués n'ayant pas porté de casque pendant qu'ils montaient un VTT, une motoneige et/ou une bicyclette, par communauté
Définition des termes pertinents VTT : véhicule tout-terrain
Justification de l'indicateur Les lois imposant le port du casque se sont avérées efficaces pour accroître le port du casque en bicyclette et réduire l'incidence des traumatismes crâniens liés à la bicyclette (Macpherson et collab., 2000). Les lois qui prescrivent le port du casque pour les cyclistes de tous âges, les personnes pratiquant le patin à roues alignées et celles conduisant un scooter sont maintenant considérées comme des « pratiques exemplaires ».
Chaque année, environ 50 enfants et adolescents canadiens meurent de blessures subies à bicyclette, et 75 % de tous les décès liés à la bicyclette sont attribuables à un traumatisme crânien. Le port du casque peut réduire le risque de traumatisme crânien de 85 %, mais la proportion de port volontaire du casque continue d'être faible (LeBlanc, 2002).
Selon un article paru dans le Nunatsiaq News, les jeunes du Nunavik représentaient presque 10 % des patients traités en raison de blessures graves au Montreal Children's Hospital l'année dernière, les accidents de VTT en étaient la principale cause (Nunatsiaq News, 2007).
Ce qui est dénombré (définition d'un cas) Chaque enfant ou jeune grièvement blessé ou tué en raison d'un traumatisme crânien et qui ne portait pas de casque pendant qu'il montait un VTT, une motoneige ou une bicyclette.
Provenance des données Les données des coroners fournissent des données sur le port du casque par les enfants et les jeunes qui sont décédés.

Besoin de trouver une source de données indiquant le nombre d'enfants et de jeunes des Premières Nations ou des communautés inuites blessés parce qu'ils ne portaient pas de casque pendant qu'ils montaient à bicyclette, en VTT ou en motoneige. Le SCHIRPT fournit des données sur la langue parlée à la maison et demande aux parents de cocher une case pour indiquer leur langue autochtone, cependant, on ne fait aucune distinction entre les Premières Nations et les Inuits.
Données nécessaires À partir des données des coroners : Nombre des enfants et des jeunes des Premières Nations et des communautés inuites tués au cours d'un accident de VTT, de motoneige ou de bicyclette et qui ne portaient pas de casque.
À partir des données du SCHIRPT :
  • Nombre d'enfants et de jeunes des Premières Nations et des communautés inuites présentant un traumatisme crânien parce qu'ils ne portaient pas de casque au cours d'un accident de VTT, de motoneige ou de bicyclette.
  • Partie corporelle blessée et type de blessure
Méthode de calcul Nombre d'enfants et de jeunes tués en raison d'un traumatisme crânien parce qu'ils ne portaient pas de casque divisé par le nombre d'enfants et de jeunes tués dans un accident de bicyclette, de VTT ou de motoneige (tous types confondus)
Numérateur Nombre d'enfants et de jeunes des Premières Nations et des communautés inuites (de 0 à 19 ans) tués en raison d'un traumatisme crânien parce qu'ils ne portaient pas de casque
Dénominateur Nombre d'enfants et de jeunes des Premières Nations tués en raison d'un accident de bicyclette, de VTT ou de motoneige (tous types confondus)
Limites Dans la base de données des coroners, les Premières Nations et les Inuits ne sont peut‑être pas identifiés ou il n'est pas précisé quels décès sont causés par l'absence du port d'un casque ou un mauvais port.

On reproche aux données du SCHIRPT de ne pas être des données représentatives de la population, car seules les blessures traitées au service d'urgence de dix des hôpitaux pour enfants au Canada sont dénombrées.

Recommandations

Après avoir terminé les travaux dont il est fait état dans ce document, trois recommandations ressortent :

  1. Une enquête semblable à l'Enquête régionale longitudinale sur la santé des Premières Nations doit être mise sur pied pour les communautés inuites et avec leur collaboration. En raison de lacunes, il est très difficile d'obtenir des données pertinentes pour les communautés inuites sur ces indicateurs. Il est nécessaire de recueillir des données spécifiques aux Inuits afin de cerner adéquatement le problème des blessures chez les enfants et les jeunes inuits.
  2. La surveillance communautaire permettant de recueillir des données ponctuelles spécifiques serait une bonne solution pour combler les lacunes relevées dans ce document. Il est recommandé que les communautés facilitent la surveillance communautaire dans la mesure du possible.
  3. Il faut obtenir des données sur les indicateurs. Pour réduire le fardeau des blessures, il est nécessaire d'obtenir des données sur les indicateurs et planifier l'utilisation de ces derniers. L'information obtenue grâce à l'utilisation de ces indicateurs facilitera la prise de décision et permettra d'améliorer les mesures visant à réduire les blessures chez les enfants et les jeunes autochtones au Canada.

Références

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