Synthèse des données probantes – Analyse comparative systématique des sources d’information sur la littératie en matière de santé liée à la COVID-19 des étudiants universitaires au Canada

Revue PSPMC

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Sana Mahmood, B. Sc.Note de rattachement des auteurs 1; John Vincent Lobendino Flores, B.A.Note de rattachement des auteurs 2; Erica Di Ruggiero, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 3; Paola Ardiles, M.B.A.Note de rattachement des auteurs 2; Hussein Elhagehassan, B.A.Note de rattachement des auteurs 2; Simran PurewalNote de rattachement des auteurs 2

https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.5.02f
(Publié le 16 mars 2022)

Cet article a fait l’objet d’une évaluation par les pairs.

Rattachement des auteurs
Correspondance

Sana Mahmood, Faculté des arts et des sciences, Université de Toronto, 100, rue St. George, Toronto (Ontario)  M5S 3G3; tél. : 647-704-6523; courriel : sana.s.mahmood@gmail.com

Citation proposée

Mahmood S, Lobendino Flores JV, Di Ruggiero E, Ardiles P, Elhagehassan H, Purewal S. Analyse comparative systématique des sources d’information sur la littératie en matière de santé liée à la COVID 19 des étudiants universitaires au Canada. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada. 2022;42(5):214-225. https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.5.02f

Résumé

Introduction. Étant donné la diffusion rapide de l’information en ligne sur la santé liée au coronavirus, il est important de s’assurer que cette information est fiable et communiquée efficacement. Cette étude traite de la diffusion de l’information relevant de la littératie en matière de santé par les établissements postsecondaires canadiens à l’intention des étudiants universitaires par rapport aux directives provinciales et fédérales sur la COVID-19.

Méthodologie. Nous avons effectué une analyse systématique des pages Web des gouvernements fédéral et provinciaux du Canada et de diverses universités canadiennes pour déterminer comment l’information en matière de santé est présentée aux étudiants universitaires. Nous avons utilisé notre enquête sur la littératie en matière de santé menée précédemment auprès d’étudiants postsecondaires du Canada comme cadre d’échantillonnage pour sélectionner les établissements d’enseignement à inclure. Nous avons ensuite utilisé des termes de recherche spécifiques pour obtenir les pages Web pertinentes, à l’aide de Google et des fonctions de recherche intégrées aux sites Web des divers gouvernements, puis nous avons comparé l’information disponible sur les mesures de lutte contre la pandémie en fonction des procédures d’intervention, des sources d’expertise et des approches liées à l’image de marque des diverses universités.

Résultats. Notre analyse des pages Web des gouvernements et de celles des universités au Canada révèle que les universités ont créé de manière similaire une page principale pour les mises à jour et l’information sur la COVID-19 et qu’elles ont renvoyé aux organismes du secteur public comme ressource principale, mais qu’elles ont obtenu différemment leur information à partir des sources provinciales et locales consultées. Elles ont également agi différement dans leurs stratégies de communication et de présentation de cette information à leurs populations étudiantes respectives.

Conclusion. Les universités de notre échantillon ont défini des politiques similaires pour leurs étudiants, congruentes avec les recommandations du gouvernement canadien en matière de santé publique et leurs autorités sanitaires provinciales ou régionales respectives. Il est important de maintenir l’exactitude de ces sources d’information afin d’assurer la littératie en matière de santé des étudiants et de contrer la désinformation sur la COVID-19.

Mots-clés : COVID-19, littératie en matière de santé, santé publique, information en ligne, Canada, études postsecondaires, université

Points saillants

  • Cet article décrit les mesures prises par les établissements d’enseignement postsecondaire pour améliorer la littératie en matière de santé des étudiants en lien avec la COVID-19 au Canada.
  • Les conseils fournis par diverses universités canadiennes sont comparés aux directives de santé publique des gouvernements fédéral et provinciaux.

Introduction

La COVID‑19 a été déclarée pandémie mondiale le 11 mars 2020 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)Note de bas de page 1. Le premier cas connu est survenu à Wuhan (Chine) en décembre 2019 et le premier cas au Canada a été détecté le 25 janvier 2020Note de bas de page 1. La pandémie a également donné lieu à une « infodémie » liée à la COVID‑19, ou « épidémie d’information », qui est une quantité écrasante d’information diffusée rapidement par les technologies de communicationNote de bas de page 2. Cette surabondance d’information comprend à la fois de l’information crédible et de la désinformationNote de bas de page 2. En matière de COVID‑19, cela va de l’information sur la distribution du virus et les mesures préventives publiées par des autorités de santé publique fiables aux « remèdes » non fondés en passant par des affirmations de sources non officielles selon lesquelles le virus serait un canularNote de bas de page 3.

Des recherches antérieures ont révélé que les allégations de conspiration peuvent avoir une incidence directe sur les comportements préventifs, ce qui s’est produit non seulement dans le contexte de la COVID‑19, mais aussi antérieurement pour des épidémies majeures comme le VIH et le virus ZikaNote de bas de page 3. La diffusion d’information fiable, l’accès à cette information et son assimilation jouent donc un rôle important dans l’atténuation de la propagation de la pandémie et contribuent au succès des mesures de santé publique. Des ressources crédibles en matière de santé aident la population à acquérir les compétences nécessaires pour déceler la désinformation liée à la pandémie et elles sont essentielles pour assurer la littératie en matière de santé.

La littératie en matière de santé est le « degré auquel les individus sont en mesure d’accéder à l’information, de la comprendre, de l’évaluer et de la communiquer pour répondre aux exigences de différents contextes de santé afin de promouvoir et de maintenir la santé tout au long de la vie »Note de bas de page 4, p. ii. Outre l’accès à l’information, la littératie en matière de santé est nécessaire pour être capable d’utiliser l’information obtenue lors de la prise de décisions liées à la santéNote de bas de page 4. Un faible niveau de littératie en matière de santé peut donc avoir comme conséquence une difficulté à comprendre les problèmes de santé et l’information connexe, ce qui a une influence sur les processus décisionnels liés à la santé d’un individuNote de bas de page 4. Avec la pandémie en cours, il est nécessaire d’améliorer la littératie afin de favoriser une meilleure compréhension de l’information fournie par la santé publique et d’encourager ainsi le respect des protocoles de santé publique.

Nous avons mené une enquête transversale sur la littératie en matière de santé relative à la COVID‑19 entre le 1er juillet et le 30 septembre 2020 auprès de la population étudiante postsecondaire du CanadaNote de bas de page 5, ce qui a servi de cadre à cette étude. L’enquête a été menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Toronto et de l’Université Simon Fraser, en partenariat avec le Consortium international sur la littératie en matière de santé en situation de COVID‑19 (un réseau mondial de recherche sur la littératie en matière de santé et la littératie en santé numérique). Cette enquête a permis d’obtenir des données sur la littératie en matière de santé des jeunes adultes dans plus de 50 paysNote de bas de page 6. L’enquête a révélé que les jeunes adultes canadiens consultaient fréquemment des sources d’information sur la santé au sujet du coronavirus par l’entremise de sites Web d’organismes du secteur public comme l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) ainsi que d’autres portails de la santé. L’utilisation de ces sources réputées a été jugée bénéfique par les étudiants, car elle leur a permis d’améliorer leur littératie en matière de santé grâce à une diffusion d’information fiable et préciseNote de bas de page 5.

Idéalement, la réduction de la désinformation sur le coronavirus au sein de la population étudiante devrait être une priorité également pour les établissements d’enseignement. Dans le cadre des stratégies d’atténuation de la COVID‑19, les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada se sont tournés, dès le début de la pandémie, vers des méthodes d’apprentissage à distance et ont mis fin à de nombreuses activités en personne, conformément aux mesures de distanciation physique et aux restrictions nationales et provinciales en cas de pandémieNote de bas de page 7. Cette transition soudaine vers l’apprentissage à distance a créé de nouveaux défis pour les étudiants, qui ont dû s’adapter à cet environnement d’apprentissage en ligne, d’autant plus que ce type d’apprentissage était rarement offert auparavantNote de bas de page 7Note de bas de page 8. En raison de ce contexte, les étudiants postsecondaires ont eu besoin d’un accès constant à Internet et ont donc été sans doute davantage exposés à des affirmations en ligne, fiables ou non, ce qui a pu affecter leur compréhension de l’information en matière de santé. Les établissements d’enseignement peuvent contribuer collectivement à dissiper la confusion et la désinformation découlant des sources non officielles et à améliorer la littératie en matière de santé des étudiants en relayant l’information officielle des gouvernements en matière de santé publique, ce qui assure également la cohérence de l’information présentée par chaque établissement. Étant donné que les étudiants de niveau postsecondaire sont susceptibles de communiquer eux-même de l’information en santé à d’autres personnes, il est important de s’assurer qu’ils sont en mesure d’accéder aux sources d’information en ligne de manière efficace, qu’ils comprennent cette information et qu’ils sont capables d’en évaluer la crédibilitéNote de bas de page 5.

On dispose de peu de recherches sur la littératie en matière de santé au sein de la population étudiante postsecondaire, particulièrement au Canada, et peu d’études portent sur les sources à partir desquelles cette information sur la santé est transmiseNote de bas de page 5. Notre étude visait à combler cette lacune dans les connaissances dans le contexte de la pandémie de COVID‑19 au Canada. Dans cet article, nous rendons compte d’une analyse systématique des sources d’information sur la santé accessibles au public provenant des sites Web des gouvernements fédéral et provinciaux et d’établissements d’enseignement postsecondaire. Nos analyses visaient à évaluer : 1) quelle information sur les mesures de lutte contre la pandémie a été diffusée aux universités et étudiants par les gouvernements fédéral et provinciaux et par les universités canadiennes; 2) dans quelle mesure ces sources sont comparables et 3) si cet accès à l’information en santé a eu une incidence sur les niveaux de littératie en matière de santé que les étudiants postsecondaires ont déclaré posséder.

Méthodologie

Pour nous procurer l’information en santé accessible aux étudiants universitaires, nous avons procédé à des analyses systématiques de l’information accessible au public à partir des plateformes Web gouvernementales et universitaires. Ce processus d’analyse systématique a consisté à identifier les données et à les extraire à partir de pages Web pertinentes, en appliquant les critères de recherche et d’inclusion ou d’exclusion spécifiques énumérés dans les sections qui suivent. La période d’analyse des plateformes gouvernementales a été de juillet à octobre 2020 et celle des plateformes universitaires de novembre 2020 à janvier 2021.

Analyse de l’information publique tirée de plateformes gouvernementales

Pour sélectionner les organismes gouvernementaux et les types d’information à utiliser dans notre analyse, nous avons établi plusieurs critères d’inclusion et d’exclusion. Nous avons inclus les pages Web officielles du gouvernement fédéral canadien et des gouvernements provinciaux de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, de l’information en ligne publique (ne se trouvant pas dans des domaines privés et accessibles au grand public) sur la COVID‑19 et de l’information concernant les étudiants et les établissements d’enseignement postsecondaire (comme les fermetures d’établissements et les restrictions de voyage). Nous avons exclu les pages Web des administrations municipales et les bases de données privées.

Nous avons choisi de ne pas inclure les données des municipalités et des villes car, en raison de la pandémie, nous n’étions pas sûrs que les étudiants aient été physiquement basés dans la ville où se trouvait leur établissement d’enseignement. Nous nous sommes appuyés, pour des raisons d’accessibilité, uniquement sur l’information publique en général, car ces sources sont plus facilement accessibles à l’ensemble des étudiants que les pages Web privées, bloquées pour les personnes ne faisant pas partie d’un organisme en particulier, ou que les pages nécessitant un abonnement. Enfin, étant donné que l’enquête internationale à laquelle nous nous sommes référés comme cadre d’échantillonnage était axée sur les établissements postsecondaires, nous avons limité les sources d’information que nous avons observées à celles pertinentes pour le milieu postsecondaire.

Après avoir établi ces critères d’inclusion et d’exclusion, nous avons sélectionné trois organismes du secteur public pertinents pour effectuer des recherches, en fonction du lieu de l’étude : les sites officiels des gouvernements du Canada, de l’Ontario et de la Colombie-Britannique. Nous avons ensuite effectué une recherche à l’aide des fonctions de recherche intégrées des sites Web en utilisant les termes de recherche « COVID‑19 » plus un des termes suivants : « policy », « measures », « public health » ou « postsecondary ». Nous avons ainsi obtenu huit pages Web gouvernementales : les lois fédérales du gouvernement du CanadaNote de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11 et les directives à l’intention des établissements postsecondairesNote de bas de page 12, les mesures individuelles et communautaires de l’ASPC visant à atténuer la propagation de la COVID‑19 au CanadaNote de bas de page 13, les restrictions en cas de pandémie et le cadre de réouverture de la province de l’OntarioNote de bas de page 14Note de bas de page 15 et les restrictions en cas de pandémie et le plan de relance de la Colombie-BritanniqueNote de bas de page 16.

L’analyse des pages Web gouvernementales s’étant déroulée entre juillet et octobre 2020, les résultats se limitent aux données les plus récentes disponibles à ce moment-là. Nous avons parcouru les pages Web en extrayant et en synthétisant l’information relative aux mesures de santé publique (que nous avons définies comme un ensemble de règles, de politiques et de directives) en cas de pandémie mises en œuvre par les gouvernements fédéral et provinciaux et susceptibles d’affecter les établissements universitaires et les étudiants ainsi que les directives sur la façon d’adopter et de suivre ces mesures.

Analyse de l’information publique tirée des plateformes universitaires

Afin de comparer les sources d’information des établissements d’enseignement postsecondaire à celles des autorités gouvernementales de la santé publique, nous avons créé un cadre d’analyse pour déterminer quelles pages Web des établissements sélectionner. Nous avons utilisé les résultats de notre étude transversale antérieure sur la littératie en matière de santé relative à la COVID‑19 comme cadre d’échantillonnage à partir duquel nous avons choisi un sous-ensemble d’établissements universitaires à inclure. Au total, 2 679 étudiants inscrits dans 88 établissements postsecondaires canadiens ont répondu (figure 1)Note de bas de page 5. Nous avons limité notre sélection aux établissements d’enseignement pour lesquels au moins 20 étudiants inscrits avaient répondu (même si les établissements eux-mêmes n’ont pas été recrutés pour participer à l’enquête, les étudiants de n’importe quel établissement pouvaient répondre sur une base volontaire). Cette valeur seuil a circonscrit nos analyses à l’observation de l’information liée à la pandémie publiée à l’intention de leurs étudiants par 27 universités canadiennes et a entraîné l’exclusion de tous les collèges canadiens, en raison du faible taux de réponse de la part des étudiants correspondants.

Figure 1. Inclusion et exclusion des établissements postsecondaires dans l’analyse systématique de la littératie en matière de santéNote de bas de page a des étudiantes et étudiants postsecondaires pendant la pandémie de COVID‑19, Canada, 2020-2021
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 1 - Équivalent textuel

Cette figure illustre l’inclusion et l’exclusion des établissements postsecondaires dans l’analyse systématique. L’Enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID-19 a été administrée dans 88 établissements postsecondaires canadiens. Les établissements où moins de 20 réponses d’étudiants ont été obtenus ont été exclus, alors que ceux qui ont donné 20 réponses d’étudiants ou plus ont été inclus, pour un total de 27 universités canadiennes.

Note de bas de page a

L’enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID-19 a été menée auprès de la population étudiante des établissements postsecondaires canadiens entre juillet et septembre 2020Note de bas de page 5.

Retour à la référence de la note de bas de page a

Nous avons ensuite choisi un certain nombre de mots clés afin de sélectionner les pages Web pertinentes de ce sous‑ensemble d’universités. Cette recherche a été effectuée dans le moteur de recherche Google au moyen des termes suivants : [nom de l’établissement en anglais], « COVID‑19 » et « student ». La sélection de l’information fournie par les universités a eu lieu entre novembre 2020 et janvier 2021. Nous avons ensuite élaboré des directives pour le choix des types d’information de base à extraire et à analyser dans chaque université, à savoir les stratégies d’intervention de l’établissement, la foire aux questions (FAQ), les sources d’expertise et les stratégies fondées sur l’image de marque (tableau 1). Ces éléments ont également servi à comparer les réponses des universités aux directives des gouvernements fédéral et provinciaux sur la pandémie, à partir des diverses sources d’expertise provinciales et locales recensées et de tout autre organisme du secteur public ou organisme de santé publique cité sur leurs pages Web.

Tableau 1. Analyse de l’information fournie à la population étudiante par 27 universités canadiennes pendant la pandémie de COVID-19, novembre 2020 à janvier 2021
Élément Description Universités qui ont utilisé ces éléments sur leurs pages Web
Stratégies d’intervention
Fermetures de campus et restrictions Changements initiés par l’établissement et liés au campus en réponse à la pandémie, que ce soit la mise en œuvre de pratiques de distanciation physique, les fermetures ou les restrictions sur les installations et les services du campus ou encore la transition vers l’apprentissage à distance Université Simon FraserNote de bas de page 17Note de bas de page 20Note de bas de page 21, Université de la Colombie-BritanniqueNote de bas de page 18, Université de VictoriaNote de bas de page 19, Université de BrandonNote de bas de page 22, Université de CalgaryNote de bas de page 23, Université de l’AlbertaNote de bas de page 24, Université de LethbridgeNote de bas de page 25, Université Mount RoyalNote de bas de page 26, Université de WinnipegNote de bas de page 27, Université de la SaskatchewanNote de bas de page 28, Université du ManitobaNote de bas de page 29, Université de WaterlooNote de bas de page 30, Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université d’OttawaNote de bas de page 33, Université YorkNote de bas de page 34, Université LakeheadNote de bas de page 35, Université WesternNote de bas de page 36, Université McMasterNote de bas de page 37, Université Queen’sNote de bas de page 38, Université de GuelphNote de bas de page 39, Université BrockNote de bas de page 40, Université LaurentienneNote de bas de page 41, Université RyersonNote de bas de page 42, Université ConcordiaNote de bas de page 43, Université McGillNote de bas de page 44, Université AcadiaNote de bas de page 45, Université DalhousieNote de bas de page 46
Mises à jour et pages d’information sur la COVID-19 Pages Web publiées par différentes universités citant de l’information relative à la COVID-19 et fournissant aux étudiantes et étudiants des mises à jour sur le nouveau trimestre universitaire et les stratégies d’apprentissage à distance, les mesures de santé publique en place sur le campus et d’autres conseils et ressources en matière de santé
FAQ sur la COVID-19 FAQ propres à la communauté, organisées en fonction des demandes de la population étudiante, du corps professoral et du personnel
Feuilles de route sur la COVID-19 Plans et étapes détaillés pour le retour sur le campus, conformément aux directives des gouvernements et des autorités en santé publique Université Simon FraserNote de bas de page 17Note de bas de page 20Note de bas de page 21, Université de LethbridgeNote de bas de page 25, Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université d’OttawaNote de bas de page 33, Université YorkNote de bas de page 34, Université AcadiaNote de bas de page 45
Suivi des cas sur le campus Information sur les lieux et les bâtiments du campus où un cas positif était confirmé Université de CalgaryNote de bas de page 23, Université du ManitobaNote de bas de page 29, Université Queen’sNote de bas de page 38, Université de GuelphNote de bas de page 39, Université McGillNote de bas de page 44, Université AcadiaNote de bas de page 45
Outils de dépistage et formulaires d’auto-évaluation Outils mis en place pour autoévaluer les signes ou les symptômes pouvant nécessiter de s’auto-isoler Université Simon FraserNote de bas de page 17Note de bas de page 20Note de bas de page 21, Université de LethbridgeNote de bas de page 25, Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université de GuelphNote de bas de page 39, Université BrockNote de bas de page 40, Université LaurentienneNote de bas de page 41, Université RyersonNote de bas de page 42, Université McGillNote de bas de page 44
Vidéos d’instruction Vidéos comportant des instructions détaillées sur les protocoles de sécurité mis en œuvre sur le campus et sur la façon de les suivre efficacement Université de la SaskatchewanNote de bas de page 28, Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université WesternNote de bas de page 36
Cours de formation Cours en ligne sur le respect des protocoles de sécurité conformément aux directives de santé publique Université de l’AlbertaNote de bas de page 24, Université de GuelphNote de bas de page 39, Université McGillNote de bas de page 44
Fonctions de clavardage Fonctions de clavardage en direct disponibles pour répondre aux questions sur la pandémie Université LaurentienneNote de bas de page 41
Sources d’expertise : autorités fédérales de santé publique
Gouvernement du Canada, ASPC Université Simon FraserNote de bas de page 17Note de bas de page 20Note de bas de page 21, Université de la Colombie-BritanniqueNote de bas de page 18, Université de VictoriaNote de bas de page 19, Université de BrandonNote de bas de page 22, Université de CalgaryNote de bas de page 23, Université de l’AlbertaNote de bas de page 24, Université de LethbridgeNote de bas de page 25, Université Mount RoyalNote de bas de page 26, Université de WinnipegNote de bas de page 27, Université de la SaskatchewanNote de bas de page 28, Université du ManitobaNote de bas de page 29, Université de WaterlooNote de bas de page 30, Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université d’OttawaNote de bas de page 33, Université YorkNote de bas de page 34, Université LakeheadNote de bas de page 35, Université WesternNote de bas de page 36, Université McMasterNote de bas de page 37, Université Queen’sNote de bas de page 38, Université de GuelphNote de bas de page 39, Université BrockNote de bas de page 40, Université LaurentienneNote de bas de page 41, Université RyersonNote de bas de page 42, Université ConcordiaNote de bas de page 43, Université McGillNote de bas de page 44, Université AcadiaNote de bas de page 45, Université DalhousieNote de bas de page 46
Autorités provinciales de santé publique
Gouvernement de la Colombie-Britannique, British Columbia Centre for Disease Control (Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique) Université Simon FraserNote de bas de page 17Note de bas de page 20Note de bas de page 21, Université de la Colombie-BritanniqueNote de bas de page 18, Université de VictoriaNote de bas de page 19
Gouvernement de l’Alberta Université de CalgaryNote de bas de page 23, Université de l’AlbertaNote de bas de page 24, Université de LethbridgeNote de bas de page 25, Université Mount RoyalNote de bas de page 26
Gouvernement de la Saskatchewan Université de la SaskatchewanNote de bas de page 28
Gouvernement du Manitoba Université de BrandonNote de bas de page 22, Université de WinnipegNote de bas de page 27, Université du ManitobaNote de bas de page 29
Gouvernement de l’Ontario, Santé publique Ontario Université de la Colombie-BritanniqueNote de bas de page 18, Université de VictoriaNote de bas de page 19, Université de WaterlooNote de bas de page 30, Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université d’OttawaNote de bas de page 33, Université YorkNote de bas de page 34, Université WesternNote de bas de page 36, Université McMasterNote de bas de page 37, Université BrockNote de bas de page 40, Université LaurentienneNote de bas de page 41, Université RyersonNote de bas de page 42
Santé publique du Québec Université Queen’sNote de bas de page 38, Université ConcordiaNote de bas de page 43
Gouvernement de la Nouvelle-Écosse Université AcadiaNote de bas de page 45, Université DalhousieNote de bas de page 46
Autorités locales de santé publique
Santé publique de Toronto Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université YorkNote de bas de page 34, Université RyersonNote de bas de page 42
Santé publique de la région de Waterloo Université de WaterlooNote de bas de page 30
Bureau de santé du district de Thunder Bay Université LakeheadNote de bas de page 35
Service de santé du district de Simcoe Muskoka Université LakeheadNote de bas de page 35
Bureau de santé de Middlesex-London Université WesternNote de bas de page 36
Santé publique KFLA Université Queen’sNote de bas de page 38
Santé publique de Wellington-Dufferin-Guelph Université de GuelphNote de bas de page 39
Santé publique de la région de Niagara Université BrockNote de bas de page 40
Santé Prairie Mountain Université de BrandonNote de bas de page 22
Stratégies fondées sur l’image de marque
Mots-clics Les stratégies de promotion fondées sur l’image de marque comprenaient l’utilisation de mots-clics pour chaque université dans le but de favoriser la connexion tout en restant physiquement éloignés et en demeurant informés (#UTogether, #YU Better Together, #TakeCareWesternU Toolkit) Université de TorontoNote de bas de page 31Note de bas de page 32, Université YorkNote de bas de page 34, Université WesternNote de bas de page 36

Abréviations : ASPC, Agence de la santé publique du Canada, FAQ, foire aux questions; KFLA, Kingston, Frontenac, Lennox et Addington.
Remarque : Bien que les pages Web du tableau 1 soient demeurées relativement constantes pendant la période d’analyse, les liens fournis dans la liste des références peuvent mener à des pages qui ont été modifiées ou mises à jour depuis la réalisation de cette étude.

Afin de mieux comprendre dans quelle mesure le relais de l’information officielle par les établissements d’enseignement peut jouer un rôle dans l’amélioration de la littératie en matière de santé des étudiants, nous avons également présenté les estimations moyennes de la littératie en matière de santé des étudiants des quatre premières et des deux dernières universités de notre sous-échantillon de 27 universités. Ces données ont été tirées de notre précédente enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID‑19, les estimations ayant été alors générées à partir des réponses aux questions sur la littératie en matière de santé (tableau 2)Note de bas de page 5.

Tableau 2. Données sur la littératie numérique en matière de santé et sur la satisfaction à l’égard de l’information sur la COVID-19 tirées d’une enquête auprès de la population étudiante postsecondaire, par université, Canada, 2020
École ILSN-COVID
(N = 1 749) Fourchette des résultats possibles : 15 à 60
Satisfaction à l’égard de l’information sur la COVID-19
(N = 1 889)
Fourchette : 1 à 5
(1 = très insatisfait; 5 = très satisfait)
Moyenne Médiane (EI) Moyenne Médiane (EI)
Université Simon Fraser 47,1 47,0 (43,0 à 51,0) 3,6 4,0 (3 à 4)
Université de Waterloo 46,5 47,0 (43,0 à 50,0) 3,7 4,0 (3 à 4)
Université de la Colombie-Britannique 48,1 48,0 (44,0 à 52,0) 3,6 4,0 (3 à 4)
Université de Toronto 47,6 48,0 (43,0 à 52,0) 3,6 4,0 (3 à 4)
Université Ryerson 45,6 44,5 (41,0 à 49,5) 3,6 4,0 (3 à 4)
Université du Manitoba 46,4 46,0 (42,0 à 49,0) 3,8 4,0 (3 à 4)

Abréviations : EI, écart interquartile; ILSN, instrument de littératie en matière de santé numérique.
Remarque : Les données proviennent des quatre premiers et des deux derniers établissements d’un sous-échantillon de 27 universités, classés selon la littératie en matière de santé déterminée lors d’une étude antérieure sur la littératie en matière de santé de la population étudiante postsecondaireNote de bas de page 5.

Nous avons ensuite regroupé par région les 27 universités incluses dans notre analyse : trois universités de la côte Ouest (Colombie-Britannique), huit universités des provinces des Prairies (Alberta, Saskatchewan et Manitoba), 14 universités du centre du Canada (Ontario et Québec) et deux universités des provinces de l’Atlantique (Nouvelle-Écosse) (tableau 1).

Résultats

Nous présentons d’abord notre revue de quatre pages Web du gouvernement fédéral et de trois pages Web des gouvernements provinciaux de l’Ontario et de la Colombie-Britannique pour l’information offerte à la population étudiante postsecondaire. Nous présentons ensuite les résultats de notre analyse des types de pages Web utilisées par les 27 universités canadiennes pour fournir aux étudiants de l’information médicale au sujet de la COVID‑19.

Gouvernement fédéral : orientation pour les établissements postsecondaires et la population étudiante

Les pages Web présentées par le gouvernement fédéral canadien offraient de l’information sur les mesures de lutte contre la pandémie destinée à la population générale et, de ce fait, à la population étudiante, ainsi que de l’information spécifiquement destinée aux établissements postsecondaires sur la façon d’appliquer ces mesures pour les étudiants sur les campus. En réponse à la pandémie de COVID‑19, le gouvernement fédéral a adopté des mesures pour empêcher les personnes atteintes de la COVID‑19 de pénétrer au Canada, en fermant les frontières, en limitant les voyages non essentiels ainsi qu’en fixant des périodes d’isolement obligatoires de 14 jours à l’entrée au paysNote de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.

Ces mandats ont été suivis de conseils destinés aux établissements d’enseignement durant la pandémie, élaborés par l’ASPC et des experts canadiens en santé publique, à l’intention des administrateurs d’établissements postsecondaires. Ces directives ont préconisé aux administrateurs et aux fournisseurs de cours une approche axée sur les risques pour la planification et l’exploitation des campus, en tenant compte de facteurs tels que le nombre de cas de transmission de la COVID‑19 sur les campus et les exigences en matière de voyages nationaux et internationaux. Elles ont abordé également la question de la collaboration avec les autorités locales de santé publique en cas d’éclosion et ont joint des recommandations sur le calendrier de fermeture et d’ouverture des écolesNote de bas de page 12.

Les conseils du gouvernement fédéral ont également renvoyé les établissements d’enseignement postsecondaire aux directives générales déjà publiées sur les mesures de prévention personnelles et les mesures communautaires visant à atténuer la propagation de la COVID‑19 au Canada, détaillant le risque de transmission, qui est particulièrement élevé dans les environnements intérieurs à forte densité de personnes, et renforçant ainsi la nécessité de fermer les campusNote de bas de page 13. Les directives fédérales signalaient en outre que les établissements d’enseignement devaient partager l’information pertinente avec leurs étudiantsNote de bas de page 12.

Gouvernements provinciaux : mesures en vigueur en Ontario et en Colombie-Britannique

Les pages Web des gouvernements provinciaux ont proposé également des mesures de sécurité, dont celles à mettre en œuvre dans les salles de classe. Nous avons limité la portée de notre revue des mesures provinciales à l’Ontario et à la Colombie-Britannique, principalement en raison de l’emplacement géographique des établissements de l’équipe de rechercheNote de bas de page 5.

L’Ontario a déclaré l’état d’urgence pour la première fois en mars 2020, avec la fermeture des écoles et d’autres établissements publicsNote de bas de page 14. Le gouvernement provincial a fourni des directives quant au moment où ces établissements seraient autorisés à reprendre leurs activités, et à quelle capacité, avec les restrictions énumérées dans la Feuille de route pour la réouverture de l’OntarioNote de bas de page 14Note de bas de page 15.

De manière similaire, la Colombie-Britannique a mis en œuvre des mesures conformes au plan de redémarrage de la province, fondé sur les principes permettant d’aller de l’avant pendant la COVID‑19 en restant informés et préparés et en suivant les conseils de santé publiqueNote de bas de page 16. Au cours de la première phase de ce plan de redémarrage, l’état d’urgence en santé publique a été déclaré pour la province, limitant les activités aux services essentiels, ce qui a également entraîné une réduction de l’apprentissage en classeNote de bas de page 16.

D’autres messages de santé publique diffusés dans les deux provinces ont rappelé et encouragé la pratique de bonnes mesures d’hygiène et de sécurité par le port du masque et la distanciation physiqueNote de bas de page 15Note de bas de page 16.

Analyse des universités de la côte Ouest

Les trois universités de la région de la côte Ouest du Canada (l’Université Simon Fraser, l’Université de la Colombie-Britannique et l’Université de Victoria) se sont référées aux recommandations et aux politiques du centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, du gouvernement provincial de la Colombie-Britannique et de l’ASPC pour planifier leurs activités universitaires et les mesures à prendre en cas de pandémie auprès de la population étudiante, du personnel et des membres du corps professoralNote de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19. Chaque établissement a publié des pages Web similaires en termes de contenu et de ressources dédiées à l’information sur la COVID‑19 en incluant des pages pour les FAQ des étudiants. Ces établissements ont également fourni des liens vers d’autres ressources, en particulier des outils d’auto-évaluation de la COVID‑19 du gouvernement de la Colombie-Britannique et des politiques d’isolement obligatoire, ainsi que des liens pour la santé et le bien-être des étudiants, ce qui a permis à ces derniers de donner et de recevoir du soutien durant les éclosions de COVID‑19Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21.

Analyse des universités des provinces des Prairies

Les huit universités de la région des provinces des Prairies étaient l’Université de Brandon, l’Université de Calgary, l’Université de l’Alberta, l’Université de Lethbridge, l’Université Mount Royal, l’Université de Winnipeg, l’Université de la Saskatchewan et l’Université du ManitobaNote de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 25Note de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29. Ces établissements ont cité les mêmes recommandations formulées par l’ASPC ainsi que des recommandations établies par leurs autorités sanitaires régionales et leurs organismes provinciaux respectifs (comme les ministères de la Santé)Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 25Note de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29. Les pages Web sur la COVID‑19 publiées par ces établissements ont offert de l’information sur les activités et les mises à jour du campus, des FAQ et des outils d’auto-évaluation et de prévention. Comme dans les autres universités, les étudiants ont eu à remplir des formulaires de déclaration de santé avant d’avoir accès au campusNote de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 25Note de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29.

Analyse des universités du centre du Canada

Les 14 universités du centre du Canada étaient l’Université de Waterloo, l’Université de Toronto, l’Université d’Ottawa, l’Université York, l’Université Lakehead, l’Université Western, l’Université McMaster, l’Université Queen’s, l’Université de Guelph, l’Université Brock, l’Université Laurentienne, l’Université Ryerson, l’Université Concordia et l’Université McGillNote de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33Note de bas de page 34Note de bas de page 35Note de bas de page 36Note de bas de page 37Note de bas de page 38Note de bas de page 39Note de bas de page 40Note de bas de page 41Note de bas de page 42Note de bas de page 43Note de bas de page 44. Ces établissements ont également cité les directives fournies par l’ASPC et ont suivi les recommandations de leurs autorités sanitaires régionales ou de leurs services de santé publique respectifs (dans le cas des établissements d’enseignement situés en Ontario) concernant les activités sur le campus, les politiques sur les voyages internationaux et les mesures relatives à la COVID‑19Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33Note de bas de page 34Note de bas de page 35Note de bas de page 36Note de bas de page 37Note de bas de page 38Note de bas de page 39Note de bas de page 40Note de bas de page 41Note de bas de page 42Note de bas de page 43Note de bas de page 44. Ces établissements ont créé des pages Web pour les FAQ sur la COVID‑19, les protocoles de campus nouvellement mis en œuvre et les outils d’auto-évaluation. Ces établissements ont également fourni des ressources supplémentaires sous forme de portails sur la santé mentale conçus pour aider les étudiants à s’adapter aux défis posés par la pandémieNote de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33Note de bas de page 34Note de bas de page 35Note de bas de page 36Note de bas de page 37Note de bas de page 38Note de bas de page 39Note de bas de page 40Note de bas de page 41Note de bas de page 42Note de bas de page 43Note de bas de page 44.

Analyse des universités des provinces de l’Atlantique

Les deux universités des provinces de l’Atlantique étaient l’Université Acadia et l’Université DalhousieNote de bas de page 45Note de bas de page 46. Ces deux établissements ont suivi et reproduit les avis du gouvernement de la Nouvelle-Écosse et créé des pages Web pour les mises à jour concernant la pandémie sur le campus et les plans de réouverture future de l’université, ainsi que des ressources et des FAQ sur la santé et la sécurité des étudiantsNote de bas de page 45Note de bas de page 46.

Résultats de l’enquête

En utilisant les données de notre précédente enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID‑19 pour les quatre premiers établissements (l’Université Simon Fraser, l’Université de Waterloo, l’Université de la Colombie-Britannique et l’Université de Toronto) et les deux derniers établissements (l’Université Ryerson et l’Université du Manitoba) de notre échantillon de 27 universités, nous avons calculé la moyenne des réponses à six questions (tableau 2). Cinq questions (numérotées de 14 à 18 dans l’enquête) portaient sur la littératie en matière de santé numérique et une (question 23) évaluait la satisfaction à l’égard de l’information en ligne sur la COVID‑19 (tableau 3)Note de bas de page 5. Nous avons comparé la moyenne des réponses à chacune des six questions dans les différents établissements et aucune différence significative n’a été observée, que ce soit pour la littératie en matière de santé numérique ou pour la satisfaction quant à l’information sur la COVID‑19. D’après les résultats de l’analyse des pages Web des établissements, ces derniers respectaient les directives gouvernementales et ont mis à la disposition de leurs étudiants des ressources similaires sur le coronavirus.

Tableau 3. Questions 14 à 18 et 23 de l’enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID-19Note de bas de page a

Q14. Lorsque vous faites une recherche sur Internet pour obtenir de l’information sur le coronavirus ou des sujets connexes, dans quelle mesure est-il facile ou difficile pour vous… (sur une échelle allant de très facile, facile, difficile, très difficile) :

… de faire un choix à partir de toute l’information que vous trouvez?
… d’utiliser les bons mots ou la bonne requête de recherche pour trouver l’information que vous recherchez?
… de trouver l’information exacte que vous recherchez?

Q15. Lorsque vous tapez un message (p. ex. sur un forum, ou sur des médias sociaux comme Facebook ou Twitter) au sujet du coronavirus ou de sujets connexes, dans quelle mesure est-il facile ou difficile pour vous de… (sur une échelle allant de très facile, facile, difficile, très difficile) :

… formuler clairement votre question ou vos préoccupations en matière de santé?
… exprimer votre opinion, vos pensées ou vos sentiments par écrit?
… écrire votre message comme tel, pour que les gens comprennent exactement ce que vous voulez dire?

Q16. Lorsque vous faites une recherche sur Internet pour obtenir de l’information sur le coronavirus ou des sujets connexes, dans quelle mesure est-il facile ou difficile pour vous… (sur une échelle allant de très facile, facile, difficile, très difficile) :

… de décider si l’information est fiable ou non?
… de décider si l’information est écrite dans un but commercial (p. ex. par des personnes qui essaient de vendre un produit)?
… de vérifier différents sites Web pour voir s’ils fournissent la même information? 

Q17. Lorsque vous faites une recherche sur Internet pour obtenir de l’information sur le coronavirus ou des sujets connexes, dans quelle mesure est-il facile ou difficile pour vous… (sur une échelle allant de très facile, facile, difficile, très difficile) :

… de décider si l’information que vous avez trouvée s’applique à vous?
… d’appliquer l’information que vous avez trouvée dans votre vie quotidienne?
… d’utiliser l’information que vous avez trouvée pour prendre des décisions concernant votre santé (p. ex. sur les mesures de protection, les règles d’hygiène, les voies de transmission, les risques et leur prévention)?

Q18. Lorsque vous publiez un message sur le coronavirus ou des sujets connexes sur un forum public ou sur les médias sociaux, dans quelle mesure… (sur une échelle allant de jamais, une, plusieurs fois, souvent) :

… trouvez-vous difficile de juger qui peut lire le message?
… partagez-vous (intentionnellement ou non) vos renseignements personnels (p. ex. nom ou adresse)?
… partagez-vous (intentionnellement ou non) les renseignements personnels d’une autre personne?

Q23. Dans quelle mesure êtes-vous satisfait(e) de l’information que vous trouvez sur Internet au sujet du coronavirus (sur une échelle allant de très insatisfait, insatisfait, en partie satisfait, satisfait, très satisfait)?

Note de bas de page a

L’enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID-19 a été menée auprès d’étudiantes et d’étudiants d’établissements postsecondaires canadiens de juillet à septembre 2020Note de bas de page 5.

Retour à la référence de la note de bas de page a

Analyse

Si la pandémie de COVID‑19 a été au cœur de la recherche en raison de l’ampleur de ses répercussions, seule une partie relativement faible de cette recherche a porté sur la littératie en matière de santé relative à la pandémie, particulièrement chez la population étudiante postsecondaire. En raison du passage à l’apprentissage en ligne à distance dans de nombreux établissements d’enseignement canadiens, on peut s’attendre à ce que les étudiants postsecondaires soient davantage exposés à des affirmations en ligne au sujet de la COVID‑19, qu’elles soient dignes de confiance ou peu fiables.

Il est essentiel que les sources fiables, comme les organismes en santé publique et les établissements postsecondaires, continuent à publier de l’information juste en matière de santé afin de contrer la désinformation. Il existe une corrélation entre un encouragement professionnel reçu et l’adoption d’un comportement préventif chez les étudiants universitaires. Une étude canadienne a révélé que les étudiants étaient 76 fois plus susceptibles de recevoir volontairement un vaccin contre la COVID‑19 une fois ce dernier disponible s’ils avaient été encouragés par des professionnels de la santé, par opposition à ceux n’ayant pas reçu de conseils de leur médecin ou de leur pharmacien ou dont les préoccupations quant à l’innocuité et à l’efficacité des vaccins contre la COVID‑19 n’avaient pas été écoutéesNote de bas de page 47. Cette étude a aussi confirmé l’importance de communiquer régulièrement de l’information juste sur la santé concernant la COVID‑19, car les communications sur la santé sont susceptibles d’être corrélées à l’adoption des vaccins contre le coronavirus au sein de la population étudiante universitaireNote de bas de page 47.

C’est pourquoi nous avons effectué une analyse des types de ressources mises à la disposition des étudiants postsecondaires à la recherche d’information sur le coronavirus, à la fois l’information accessible au public provenant d’organismes gouvernementaux et celle des pages Web des établissements postsecondaires, étant donné qu’ils allaient certainement les consulter pour obtenir de l’information sur la maladie ainsi que sur les restrictions et les protocoles en vigueur sur les campus.

En parcourant l’information publiée par les gouvernements fédéral et provinciaux au Canada, nous avons constaté qu’ils avaient tous deux pris des mesures pour assurer la santé et la sécurité de la population générale en ce qui concerne la réduction des transmissions virales. Les changements qui ont touché directement les étudiants et les établissements postsecondaires ont été les fermetures d’établissements d’enseignement. Les provinces de l’Ontario et de la Colombie-Britannique ont toutes deux créé des plans d’action pour la réouverture après une réduction du nombre de cas, plans qui énuméraient les restrictions déjà mises en œuvre et les actions à venir et qui attiraient l’attention sur l’importance de communiquer de l’information à jourNote de bas de page 15Note de bas de page 16.

Le gouvernement fédéral a créé une page Web pour fournir des conseils et des recommandations aux établissements d’enseignement postsecondaire concernant les changements à apporter sur les campus en réponse à la pandémie et a recommandé à ces établissements de partager l’information pertinente avec les étudiants, mais il n’a fourni aucune information spécifiquement destinée aux étudiantsNote de bas de page 12. Cela peut s’expliquer par le fait que l’éducation relève de la compétence des provinces. Étant donné que la page Web a fourni des recommandations sur les changements à apporter sur les campus, le gouvernement devrait fournir des directives supplémentaires aux établissements sur la façon de surveiller et d’appliquer ces changements.

La majorité des étudiants qui ont participé à l’enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID‑19 ont fait état de niveaux élevés de littératie en matière de santé, 52,6 % d’entre eux trouvant qu’il était « facile » et 30,4 % qu’il était « très facile » d’utiliser l’information en ligne sur la santé pour prendre des décisions liées à la santé (tableau 3, figure 2)Note de bas de page 5. Ce niveau d’aisance pourrait être attribuable à l’accessibilité et à la disponibilité de l’information sur la santé provenant d’organismes publics. Ces sources ont également été relayées par les établissements postsecondaires et l’enquête a révélé qu’une forte proportion d’étudiants utilisaient les sources gouvernementales officielles pour obtenir de l’information sur la santé au sujet de la pandémie. En analysant l’information publiée par les établissements postsecondaires, nous avons constaté que les sources fréquemment utilisées par les étudiants pour accéder à l’information sur la COVID‑19 relayaient l’information et les directives disponibles sur les sites Web des organismes gouvernementaux, notamment les protocoles de sécurité et de distanciation, les fermetures recommandées de bâtiments sur le campus et les liens dirigeant les utilisateurs vers des ressources supplémentaires publiées par ces organismes officiels.

Figure 2. Littératie numérique en matière de santé de la population étudiante postsecondaire et niveau de satisfaction de l’établissement à l’égard de l’information sur la COVID‑19, enquête sur la littératie en matière de santé relative à la COVID‑19, par université, de juillet à septembre 2020

Figure 2A. ILSN des étudiantes et étudiants
Figure 2A. La version textuelle suit.
Figure 2A - Équivalent textuel
Figure 2A. ILSN des étudiantes et étudiants
École ILSN-COVID
(N = 1 749)
Fourchette des résultats possibles : 15 à 60
Moyenne Médiane (EI)
Université Ryerson 45,6 44,5 (41,0 à 49,5)
Université Simon Fraser 47,1 47,0 (43,0 à 51,0)
Université de la Colombie-Britannique 48,1 48,0 (44,0 à 52,0)
Université du Manitoba 46,4 46,0 (42,0 à 49,0)
Université de Toronto 47,6 48,0 (43,0 à 52,0)
Université de Waterloo 46,5 47,0 (43,0 à 50,0)
Figure 2B. Satisfaction de la population étudiante à l’égard de l’information sur la COVID‑19
Figure 2B. La version textuelle suit.
Figure 2B - Équivalent textuel
Figure 2B. Satisfaction de la population étudiante à l’égard de l’information sur la COVID‑19
École Satisfaction à l’égard de l’information sur la COVID-19
(N = 1 889)
Fourchette : 1 à 5
(1 = très insatisfait; 5 = très satisfait) -
Moyenne Médiane (EI)
Université Ryerson 3,6 4,0 (3 à 4)
Université Simon Fraser 3,6 4,0 (3 à 4)
Université de la Colombie-Britannique 3,6 4,0 (3 à 4)
Université du Manitoba 3,8 4,0 (3 à 4)
Université de Toronto 3,6 4,0 (3 à 4)
Université de Waterloo 3,7 4,0 (3 à 4)

Abréviations : ILSN, instrument de littératie en matière de santé numérique; SFU, Université St. Francis Xavier; UBC/UBC-O, Université de la Colombie-Britannique/Université de la Colombie-Britannique-Okanagan; UM, Université du Manitoba; UofT, Université de Toronto.

Remarque : Les données proviennent d’une enquête transversale sur la littératie en matière de santé de la population étudiante universitaire canadienne relative à la COVID‑19Note de bas de page 5. Seules les quatre premières et les deux dernières universités d’un sous-échantillon de 27 universités (classement pour la littératie en matière de santé numérique) sont mentionnées ici. Les barres d’erreur indiquent les intervalles de confiance.

Nous avons aussi constaté que tous ces établissements se sont tournés de façon similaire vers le gouvernement du Canada et les autorités de santé publique connexes, comme l’ASPC, pour obtenir de l’information sur la COVID‑19. Les principales différences que nous avons observées au sujet des sources d’expertise dans ces pages Web portaient principalement sur les références faites aux organismes provinciaux et municipaux, ce qui était prévisible étant donné que les établissements de notre échantillon sont situés dans des régions différentes du Canada.

Quant aux stratégies d’intervention des universités et leurs approches en matière d’image de marque, nous avons remarqué des différences entre établissements dans les méthodes pour fournir de l’information mais tous avaient le même objectif d’éduquer leurs étudiants sur la pandémie et d’assurer leur sécurité. Toutes les universités de notre échantillon avaient créé des pages principales d’information sur la COVID‑19 avec des liens menant à des ressources supplémentaires, notamment des mises à jour, les stratégies de réponse de l’université et des FAQ. Les stratégies d’information des universités ont commencé à se ramifier lorsque d’autres ressources ont été mises à la disposition des étudiants. Par exemple, certaines universités ont alors fourni des outils d’autodépistage pour déterminer si une personne pouvait courir un risque ou si sa santé était compromise et si elle devait s’isoler, tandis que d’autres universités ont plutôt opté pour des outils de suivi des cas en ligne sur le campus afin d’avertir leurs étudiants des endroits où il y avait des cas confirmés de COVID‑19 et de leur suggérer de s’isoler s’ils avaient été à ces endroits lors de la période de l’exposition.

Parmi les autres différences, mentionnons l’utilisation par les universités soit de vidéos pédagogiques, soit de cours de formation pour informer leurs étudiants des directives actuelles en santé publique et de la façon de suivre efficacement les protocoles sur le campus, ainsi que l’utilisation de mots-clics différents dans les médias sociaux pour adapter l’information aux étudiants et maintenir un sentiment de connexion malgré la distance durant la pandémie.

Points forts et limites

Cette étude donne un aperçu des types de sources d’information sur la santé liées à la COVID‑19 accessibles au public et mises à la disposition de la population étudiante postsecondaire par les gouvernements et les établissements d’enseignement. Les analyses ayant été effectuées entre septembre 2020 et janvier 2021, elles fournissent des données contextuelles sur le contexte des politiques de santé publique du Canada pendant la pandémie de COVID‑19. En comparant nos résultats à ceux de notre enquête antérieure sur la littératie en matière de santé, nous avons constaté une certaine concordance entre les attitudes des établissements et celles les étudiants postsecondaires, en ce sens qu’ils se sont tous deux tournés vers les politiques gouvernementales, que ce soit pour les mesures prises par les universités ou pour l’information sur la COVID‑19.

Il convient toutefois de noter certaines limites. En premier lieu, il y a eu un manque de constance dans l’information dont on a disposé pendant la pandémie, car les réponses des gouvernements fédéral et provinciaux et des autorités sanitaires régionales étaient encore instables en raison de la diffusion rapide de l’information nouvelle relative à la COVID‑19. Nos analyses des pages Web provinciales ont été encore plus limitées, dans la mesure où nous avons relevé uniquement l’information provenant de l’Ontario et de la Colombie-Britannique.

De plus, nos analyses des établissements postsecondaires et les mesures de la littératie en matière de santé ont pu inclure un biais d’échantillonnage, dans la mesure où la majorité des répondants à l’enquête sur la littératie en matière de santé étaient des étudiants dans le domaine de la santé : cela peut avoir entraîné une surestimation des niveaux de littératie en matière de santé au sein de la population étudiante postsecondaire en général. De même, un biais d’échantillonnage a pu découler de l’exclusion des collèges dans notre cadre d’analyse, car nous n’avons pas obtenu suffisamment de réponses pour atteindre notre seuil d’échantillonnage. L’utilisation de Google (une base de données commerciale) comme unique moteur de recherche pour notre étude a pu également entraîner un biais de sélection par l’indexation des pages Web. La présentation visuelle de l’information ainsi que le positionnement et l’utilisation d’infographies dans les pages Web universitaires n’ont pas été explorés dans le cadre de cette étude, bien que la façon dont l’information soit présentée et la facilité de navigation sur une page Web puissent avoir une incidence sur la littératie en matière de santé.

Malgré ces limites, notre étude fournit de l’information inédite sur les ressources en santé en ligne mises à la disposition de la population étudiante universitaire et sur son niveau de littératie en matière de santé.

Conclusion

Dans l’ensemble, l’analyse a porté sur 27 universités dans le cadre de cette étude et nous avons constaté que ces établissements suivaient les mêmes directives du gouvernement fédéral, dont celles d’agences comme l’ASPC, ainsi que celles de leurs gouvernements provinciaux respectifs et des autorités sanitaires locales, que ce soit pour les activités du campus, pour les mesures relatives à la COVID‑19 et pour l’amélioration de la littératie en matière de santé chez les étudiants. Un meilleur niveau général de littératie en matière de santé au sein de la population étudiante encouragerait l’adhésion aux mesures de santé publique en cas de pandémie, comme la distanciation physique, le port du masque et la vaccination, qui ont un lien direct avec la réduction de la propagation de la COVID‑19. Le gouvernement du Canada et les établissements postsecondaires canadiens devraient continuer à fournir à la population étudiante de l’information à jour, facilement accessible et exacte, afin de contribuer à freiner la propagation de la COVID‑19 et à réduire le fardeau sur le système de santé.

Cette étude a permis de cerner les comportements en matière de recherche d’information en ligne de la population étudiante universitaire et la façon dont l’information publiée par les gouvernements et les universités favorise l’accès à des ressources en ligne fiables en santé. Des recherches futures sont nécessaires pour remédier aux limites susmentionnées et inclure de l’information locale sur la santé publique.

Remerciements

Les auteurs tiennent à remercier les étudiantes et étudiants postsecondaires qui ont participé à cette étude.

Conflits d’intérêts

Les auteurs déclarent n’avoir aucun conflit d’intérêts.

Contributions des auteurs et avis

EDR et PA ont effectué la conceptualisation de l’étude. SM, JF, HE et SP ont effectué la collecte et l’analyse des données, et EDR et PA ont revu l’interprétation des résultats. SM, JF, EDR et PA ont rédigé la première version du manuscrit; EDR et PA l’ont revue. Tous les auteurs ont approuvé la version finale de l’article avant sa soumission.

Le contenu et les points de vue exprimés dans le présent document sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux du gouvernement du Canada.

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