Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) : Au sujet du PICRA

Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) est un programme national de surveillance intégrée qui est coordonné par le Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique et le Laboratoire national de microbiologie de l'Agence de la santé publique du Canada en collaboration avec des partenaires fédéraux, provinciaux et des partenaires de l'industrie provenant du secteur privé. Le PICRA recueille, analyse et communique les tendances de l'utilisation des antimicrobiens et de la résistance aux antimicrobiens pour certaines bactéries provenant des humains, des animaux et de la viande vendue au détail à travers le Canada. Les bactéries qui font l'objet de la surveillance sont connues sous le nom de bactéries entériques (elles peuvent être trouvées dans les intestins des humains et des animaux) et peuvent être transmises entre les animaux et les humains. Les informations obtenues par le PICRA appuient les mesures visant à contenir l'émergence et la propagation de bactéries résistantes parmi les animaux, les aliments et les humains, dans le but de prolonger l'efficacité des antimicrobiens.

Ce programme repose sur plusieurs composantes de surveillance représentatives et méthodologiquement unifiées qui peuvent être reliées pour examiner la relation entre les antimicrobiens utilisés chez les animaux destinés à l'alimentation et les humains, ainsi que les impacts relatifs sur la santé. Ces informations soutiennent : (i) la création de politiques fondées sur des données probantes pour contrôler l'utilisation des antimicrobiens dans les hôpitaux, dans la communauté et les milieux agricoles, et ainsi prolonger l'efficacité de ces médicaments, et (ii) l'identification de mesures appropriées pour contenir l'émergence et la propagation de bactéries résistantes entre les animaux, les aliments et les humains au Canada.

Sur cette page

Le 20e anniversaire du PICRA

Le PICRA a 20 ans! Cet événement sera célébré pendant la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens du 18 au 24 novembre de 2022.

En 2002, après des années de recherche, le PICRA a commencé avec 3 composantes de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM), la surveillance de l'utilisation des antimicrobiens (UAM) chez les humains et plusieurs projets de recherche ciblés. Vingt ans plus tard, le PICRA est devenu une grande équipe multidisciplinaire avec de multiples composantes de surveillance de la RAM et de l'UAM et a élargi son engagement avec les intervenants, les contributeurs et les collaborateurs. Les intervenants du PICRA signalent que les données du PICRA éclairent les initiatives dirigées par l’industrie et sont utilisées pour suivre les activités de bonne gestion des antimicrobiens. Les activités du PICRA font une différence dans la lutte contre la RAM!

Pour célébrer son 20e anniversaire, le PICRA lancera de nouveaux produits de communication (infographies et visualisation de données) en plus de la publication et de la distribution prévues des rapports de surveillance annuels.

L'équipe du PICRA

Coordonnateurs de programme en 2019
Rebecca IrwinNote de bas de page 1, Richard Reid-SmithNote de bas de page 1 et Michael MulveyNote de bas de page 2

Responsables des composantes de la surveillance

Responsables de la gestion des données de résistance aux antimicrobiens
Brent Avery

Responsables de la gestion des données d'utilisation des antimicrobiens
Agnes Agunos, Carolee Carson, Anne Deckert, Sheryl Gow et David Léger

Auteur/analystes

Résistance aux antimicrobiens
Agnes Agunos, Brent Avery, Anne Deckert, Sheryl Gow et Colleen Murphy

Utilisation des antimicrobiens
Agnes Agunos, Angelina Bosman, Carolee Carson, Anne Deckert, Sheryl Gow et David Léger

Communication et production des rapports
Brent Avery, Carolee Carson, Dolly Kambo, Colleen Murphy, Courtney Primeau, Mark Reist, Michelle Tessier et Virginia Young

Activités du PICRA

Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) suit de près les tendances de l'utilisation des antimicrobiens (UAM) et de la résistance aux antimicrobiens (RAM) chez certaines espèces bactériennes d'origine humaines, animales et alimentaires à travers le Canada (figure 1).

Résistance aux antimicrobiens : surveillance humaine, animale et alimentaire

La surveillance du PICRA de la population humaine comprend des activités de surveillance passive des cas humains de Salmonella et de Campylobacter. Les cas humains de Salmonella et de Campylobacter font l'objet d'une déclaration obligatoire à l'échelle nationale. Les échantillons sont prélevés lors d'une visite médicale et les isolats sont soumis par les laboratoires publics provinciaux au Laboratoire national de microbiologie (LNM) de l'Agence de la santé publique du Canada à Winnipeg, au Manitoba, pour les tests de résistance aux antimicrobiens. Le PICRA utilise des échantillons prélevés par FoodNet Canada pour la surveillance des cas humains de Campylobacter avec des tests de résistance aux antimicrobiens effectués au LNM de Winnipeg.

La surveillance du PICRA dans les populations animales et les aliments comprend des activités de surveillance active et passive. La surveillance active comprend des échantillons qui proviennent de bovins, de porcs, de poulets et de dindons en santé et ce, tout au long de la chaîne agroalimentaire (ferme, abattoir et vente au détail) pour Salmonella, E. coli et Campylobacter. La surveillance passive comprend des informations sur les isolats de Salmonella soumis aux laboratoires provinciaux ou privés de santé animale provenant d'animaux malades ou morts (principalement des bovins, des porcs, des poulets, des dindons et des chevaux). L'isolement bactérien (composantes de surveillance active) et les tests de RAM sont effectués au LNM à Guelph, en Ontario, et à Saint-Hyacinthe, au Québec.

Données sur l'utilisation et les ventes d'antimicrobiens : animaux et cultures

Depuis 2017, les règlements de Santé Canada exigent que les fabricants, les importateurs et les préparateurs déclarent les ventes annuelles d'antimicrobiens importants sur le plan médical et destinés à être utilisés chez les animaux. Pour répondre à cette exigence, l'Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada ont conçu et développé l'outil de déclaration en ligne, le système de Rapports sur les ventes de médicaments vétérinaires antimicrobiens (RVMVA). Le système RVMVA recueille des données sur les volumes d'antimicrobiens et les quantités vendues ou préparées par espèce animale et par province ou territoire. Avant 2019, l'Institut canadien de la santé animale (ICSA) fournissait volontairement au PICRA des données sur les antimicrobiens distribués pour la vente et destinés à être utilisés chez les animaux.

Les données concernant les antimicrobiens destinés à être utilisés comme pesticides sur les cultures sont recueillies par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada et sont fournies au PICRA.

Dans le cadre du règlement sur les activités d'aquaculture, en vertu de la Loi sur les pêches, Pêches et Océans Canada oblige les propriétaires et les exploitants de l'industrie soumettent des rapports sur l'utilisation de médicaments et de pesticides, y compris les antimicrobiens. Les quantités d'antimicrobiens sont disponibles sous forme de données ouvertes dans Données nationales sur l'information publique en aquaculture.

Le PICRA recueille des données sur l'utilisation des antimicrobiens à la ferme au moyen de questionnaires administrés sur une base volontaire pour les fermes sentinelles de poulets de chair, de porcs en croissance-finition et de dindons. Les questionnaires sont remplis par le vétérinaire ou le personnel désigné et sont soumis au PICRA pour analyse.

Intégration

L'intégration des données par le PICRA comprend l'évaluation et l'interprétation 1) des tendances de l'UAM et de la RAM ; 2) des tendances de la RAM parmi les espèces bactériennes, parmi les populations animales et au sein de chaque population, en les comparant avec la RAM d'origine humaine ; 3) des liens potentiels entre l'UAM et la RAM ; et 4) la détection de nouvelles résistances, en mettant l'accent sur les antimicrobiens d'importance critique.

Figure 1. Composantes de surveillance intégrée du PICRA

Composantes de surveillance intégrée du PICRA
Figure 1– Équivalent textuel

Le PICRA réunit des données sur la résistance aux antimicrobiens et l'utilisation des antimicrobiens provenant de diverses activités chez les humains, les animaux et les cultures.

Le PICRA exerce des activités de surveillance passive et active chez les humains et les animaux (y compris les bovins, les porcs, les poulets, les dindons et les chevaux). Les données de surveillance de la résistance humaine aux antimicrobiens sont obtenues à partir de cas humains d'infection à Salmonella et Campylobacter. Les données de surveillance de la résistance aux antimicrobiens chez les animaux comprennent des données provenant d'échantillons d'animaux d'élevage en santé échantillonnés à la ferme età l'abattoir, ainsi que des données provenant de viandes vendues au détail. Le PICRA exerce également des activités de surveillance pour l'utilisation d'antimicrobiens à la ferme par les fermes sentinelles, et rapporte des données sur les ventes et la distribution d'antimicrobiens à partir de plusieurs sources de données. Les analystes du PICRA et les épidémiologistes analysent et rapportent les résultats de la résistance aux antimicrobiens et de l'utilisation des antimicrobiens pour chaque année de surveillance, y compris l'intégration des résultats des diverses activités de surveillance et sources de données.

Les sources de données comprennent :

  • Le Laboratoire national de microbiologie (LNM), Agence de la santé publique du Canada (ASPC) à Winnipeg, Manitoba (1), à Guelph, Ontario (2) et à Saint-Hyacinthe, Québec (2)
  • Canadian Integrated Program for Antimicrobial Resistance Surveillance, ASPC (3), Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens, ASPC (4)
  • Le Système canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (SCSRA), ASPC. Source des données : IQVIA (5)
  • Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada (SC) (6)
  • Institut canadien de la santé animale (ICSA) (7)
  • Rapports sur les ventes de médicaments vétérinaires antimicrobiens, Direction des médicaments vétérinaires de SC et ASPC (7)
  • Pêches et Océans Canada (8)
  • FoodNet Canada, ASPC (9)

Résistance aux antimicrobiens

La résistance aux antimicrobiens (également connue sous le nom de résistance aux antibiotiques) est un problème urgent de santé publique mondiale et menace la santé humaine et animale. Les antimicrobiens sont des médicaments utilisés pour traiter les infections bactériennes. La résistance aux antimicrobiens se produit lorsque les bactéries deviennent résistantes à ces médicaments et que ces derniers ne sont plus efficaces pour traiter ces infections, ce qui peut entraîner des infections résistantes aux antimicrobiens potentiellement mortelles ou mortelles. La résistance aux antimicrobiens menace également les soins de santé modernes. Les antimicrobiens sont des outils importants pour la prévention et le traitement des infections à la suite d'interventions chirurgicales telles que les arthroplasties et les interventions cardiaques, ou pendant les traitements tels que les thérapies anticancéreuses. La résistance aux antimicrobiens peut conduire à des situations où ces procédures ou traitements et d'autres ne peuvent pas être effectués.

Bien que les antimicrobiens soient des médicaments qui sauvent des vies, toute utilisation d'antimicrobiens peut entraîner une résistance aux antimicrobiens. L'utilisation d'antimicrobiens est largement considérée comme un contributeur majeur au développement de la résistance aux antimicrobiens. Cependant, l'épidémiologie ou les causes de la résistance aux antimicrobiens sont complexes impliquant de nombreux hôtes (animaux, humains), l'environnement et de nombreuses voies de transmission directes et indirectes (voir figure 2).

Le PICRA travaille à la préservation d'antimicrobiens efficaces pour les humains et les animaux en surveillant les tendances de l'utilisation des antimicrobiens et de la résistance aux antimicrobiens.

Figure 2. Épidémiologie de la résistance aux antimicrobiensa

Épidémiologie de la résistance aux antimicrobiens
Figure 2 – Équivalent textuel

L'épidémiologie de la résistance aux antimicrobiens est complexe et implique de nombreux hôtes et milieux où la résistance aux antimicrobiens peut émerger, persister ou être transmise (directement et indirectement). Étant donné que l'utilisation d'antimicrobiens est un facteur qui contribue principalement à l'apparition de la résistance aux antimicrobiens, il est important de comprendre son impact sur l'émergence, la persistance et la transmission de la résistance aux antimicrobiens.

Les hôtes ou les milieux où il y a une utilisation ou une exposition aux antimicrobiens :

  • Humains (hospitalisés, communauté urbaine et rurale, centres de soins de longue durée, voyageurs)
  • Animaux de production (bovins, volailles, moutons, porcs, veaux de boucherie et autres animaux d'élevage)
  • Animaux de compagnie (par exemple : chiens, chats, chevaux, poissons et autres)
  • Aquaculture (par exemple : saumon et autres poissons, crustacés)
  • Production végétale, grandes cultures, fruits
  • Produits antibactériens à usage industriel et domestique
  • Producteurs d'éthanol

Les hôtes ou les milieux où la résistance aux antimicrobiens peut émerger, persister ou se transmettre :

  • Humains (hospitalisés, communauté urbaine et rurale, centres de soins de longue durée, voyageurs)
  • Animaux de production (bovins, volailles, moutons, porcs, veaux de boucherie et autres animaux d'élevage)
  • Animaux de compagnie
  • Aquaculture
  • Production végétale, grandes cultures, fruits
  • Effluents de ferme et épandage de fumier
  • Aliments pour animaux, équarrissage, animaux morts, les rejets, abattoirs commerciaux/usines de transformation, viande au détail, ainsi que la manipulation, la préparation et la consommation d'aliments (y compris les aliments pour animaux et les produits carnés importés)
  • Eau potable, rivières et ruisseaux, océans et lacs, baignade
  • Enfouissement, sol, faune et eaux usées

aCette figure comporte des éléments représentant 1) des hôtes ou des milieux où la résistance aux antimicrobiens peut émerger, persister et/ou être transmise (tous les cercles, rectangles, carrés ou ovales de couleur solide) ; 2) voies de transmission de la résistance aux antimicrobiens, y compris le sens de transmission (flèches) ; 3) modes de transmission (carrés sans couleur) ; et 4) les paramètres d'utilisation ou d'exposition aux antimicrobiens (cercles ou ovales de couleurs solides).

D'après Linton AH (1977), modifiée par Irwin RJ

Pour nous rejoindre

Pour obtenir des informations complémentaires, veuillez nous contacter :

Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens
Division de la surveillance des maladies d'origine alimentaire et de la résistance aux antimicrobiens
Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique
Agence de la santé publique du Canada
370, avenue Speedvale Est, bureau 201, Guelph, Ontario N1H 7M7

Courriel : cipars-picra@phac-aspc.gc.ca

1

Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique, Agence de la santé publique du Canada

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2

Laboratoire national de microbiologie, Winnipeg, Agence de la santé publique du Canada

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