L’omble chevalier dans un Nord en mutation rapide

Résumé

Le poisson est au cœur de la culture, de la sécurité alimentaire et de la santé des Inuits, et ce, depuis des millénaires. L’omble chevalier est un aliment de base dans tout l’Inuit Nunangat. Les petites pêcheries commerciales d’ombles chevaliers fournissent des emplois dans certaines communautés.

Les recherches ont montré que les conditions de la glace de mer, la température, la salinité, les proies et éventuellement les prédateurs, peuvent tous influer sur l’endroit où va l’omble chevalier dans l’océan ainsi que sa santé. La température compte parmi les plus importantes conditions. L’omble chevalier peut réagir au réchauffement des eaux océaniques. Une saison de glace de mer écourtée peut mener l’omble chevalier anadrome à migrer plus tôt vers l’océan et y passer plus de temps à se nourrir. Il peut rester plus longtemps en eaux plus profondes, dans les températures plus fraîches qu’il préfère. Il peut passer plus de temps loin du rivage car les eaux peu profondes près de la terre se réchauffent.

En eaux plus chaudes, l’omble chevalier doit manger davantage. En eaux plus froides, l’omble chevalier a besoin de moins de nourriture. C’est peut- être la raison pour laquelle il s’éloigne du rivage ou se déplace en eaux plus profondes et plus fraîches plus tard en été.

Les changements dans son régime alimentaire peuvent signifier que la nourriture disponible pour lui change. Le réchauffement récent et le recul de la glace de mer ont amené des espèces de poissons du sud, comme le capelan et le saumon, dans les eaux arctiques. Les experts des communautés surveillent ces nouveaux arrivants – certains ont observé que la chair des ombles chevaliers qui mangent du capelan a tendance à être plus pâle – mais on ne sait toujours pas comment ils touchent à l’omble chevalier et aux autres espèces arctiques. Le saumon qui se déplace vers le nord peut avoir une incidence sur les ombles chevaliers vivant dans les parties plus au sud de l’Arctique. Toutefois, l’aire de répartition méridionale du saumon atlantique chevauche celle de l’omble chevalier, et les deux espèces ne se font pas concurrence pour les zones de frai, car elles fraient dans des types d’habitats différents. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour savoir comment les poissons du sud se déplaçant vers le nord nuisent à l’omble chevalier.

Une débâcle plus précoce a amélioré l’état de l’omble chevalier dans certaines zones, peut-être parce qu’il a plus de temps pour se nourrir dans l’océan.

Les quantités de polluants organiques persistants, tels que les BPC, sont en baisse dans l’omble chevalier. Le mercure, qui existe à l’état naturel, peut augmenter dans l’environnement à cause des barrages et de l’exploitation minière. C’est une préoccupation au Nunatsiavut. La recherche montre que les taux de mercure dans l’omble chevalier anadrome sont très faibles, bien en dessous des quantités autorisées par les recommandations fixées pour la vente commerciale. Les ombles chevaliers qui ne migrent jamais vers l’océan, notamment ceux qui vivent dans les petits lacs, sont plus susceptibles de présenter des taux plus élevés.

Nous devons mieux comprendre les facteurs qui influent sur l’abondance, l’accessibilité, la qualité et la stabilité des stocks d’omble chevalier, aujourd’hui et à l’avenir. Grâce à des partenariats solides et équitables entre des chercheurs, des communautés et des détenteurs du savoir autochtone, nous parviendrons à cette compréhension.

La longue description de cette infographie suit

Description : Sommaire de la dynamique des populations d'ombles chevaliers et d'autres poisson

Cette infographie montre de manière simplifiée les répercussions environnementales et humaines sur la population d'ombles chevaliers. Dans le coin supérieur gauche de l'infographie, on voit un cercle avec des images de parties d'omble chevalier et d'un ulu. Une flèche pointe vers l'image d'un séchoir à poisson dans un village inuit. À côté du cercle, on peut lire « BPC, DDT, Hg ». En dessous, des images symbolisent une tranche de poisson et de l'huile de poisson. À côté du cercle et des images, on peut lire « Facteurs liés à la qualité » et les paragraphes suivants : « Dans l'ensemble, les concentrations de contaminants dans l'omble chevalier sont faibles et tendent à être beaucoup plus faibles chez ceux qui migrent vers la mer. », « La couleur rouge de la chair de l'omble chevalier provient de certaines des proies marines qu'il consomme » et « L'omble chevalier a une teneur élevée en acides gras oméga 3 nutritifs ». Dans le coin supérieur droit de l'infographie, on peut lire « De nombreux facteurs déterminent la disponibilité, la qualité et la stabilité de l'omble chevalier, ainsi que l'accès à ce dernier ». On peut lire en dessous, « Changements climatiques ». On peut voir à côté du texte l'image d'un soleil brillant. En dessous, on voit des images de nuages, de pluie et de vent accompagnés des mots « Vent » et « Précipitations » et de la phrase « Le réchauffement des températures peut affecter les habitats d'eau douce, notamment en réduisant le débit des cours d'eau ».

En dessous, on voit des images symbolisant la toundra, la banquise et l'océan. Dans la toundra, on voit les images d'un village inuit avec des maisons, des gens, des chiens et des séchoirs à poissons. Ces images symbolisent l'importance de l'omble chevalier dans le mode de vie traditionnel des Autochtones. Dans la toundra, les images symbolisent des lacs, des rivières et des ombles qui nagent. On y voit également des images de figures humaines symbolisant les Inuits qui pêchent l'omble à l'aide d'une canne à pêche dans l'océan et à l'aide d'un harpon dans la rivière. Un groupe de trois figures humaines s'est réuni autour d'un feu de camp. Le groupe comprend un aîné, un enfant et un homme agenouillé qui découpe le poisson pêché. L'image symbolise la transmission intergénérationnelle des connaissances sur les poissons, leur comportement et leur utilisation.

Sous les images de la toundra, on voit un fond bleu symbolisant un l'océan. À côté des images de la glace brisée flottant à la surface de l'océan, on peut lire « Moment de la débâcle ». Au dessus de ce texte, on peut lire « Les changements dans les conditions météorologiques peuvent affecter l'accès à la pêche ». Les images de vagues de la mer sont accompagnées des termes « État de la mer ». Juste en dessous de l'image symbolisant la toundra, on voit une image de poissons nageant en amont d'une rivière accompagnée du texte suivant : « Le saumon peut interagir avec l'omble chevalier dans les habitats d'eau douce et marins ». En dessous, on voit l'image d'un bateau tirant un filet dans lequel des poissons sont empêtrés accompagnée du texte suivant : « Les saumons sont pris dans les mêmes filets que les espèces arctiques ». À droite, au centre de l'infographie, on voit une image symbolisant l'omble chevalier. On peut lire au dessus « Les déplacements vers des eaux plus profondes peuvent réduire l'accès des pêcheurs à l'omble chevalier ». À côté, de ce texte, on peut lire « Changements dans l'utilisation de l'habitat » et en dessous « Certains ombles chevaliers peuvent se déplacer plus profondément et plus loin au large en été à mesure que les changements climatiques s'intensifient ».

À gauche de l'infographie, on peut lire « Interactions avec des espèces inhabituelles ». En dessous, on voit des images de poissons symbolisant le saumon et le capelan. Une flèche partant de l'image du saumon pointe vers la rivière dans la toundra et une autre flèche vers des images de poissons plus petits. On peut lire les textes suivants : « Le régime alimentaire de l'omble chevalier pourrait changer à mesure que des espèces comme le capelan deviennent plus abondantes » et « Le saumon peut lui faire concurrence pour la nourriture ». En dessous, on peut lire « La présence du saumon augmente dans l'Arctique canadien et de nouvelles espèces de saumon apparaissent ». Plus près du centre de l'infographie, on voit des images symbolisant des krills et on peut lire les textes suivants : « Les amphipodes (petits animaux ressemblant à des crevettes) constituent un élément important du régime alimentaire de l'omble chevalier partout dans le monde » et « L'omble chevalier mange une grande variété de proies ». Dans le coin inférieur droit de l'image symbolisant l'océan, on voit des images de poissons avec une flèche en arrière plan pointant vers le haut accompagnées du texte suivant : « Sa préférence pour les eaux plus fraîches peut aider l'omble chevalier à maintenir son taux de croissance ».

La dernière partie de l'infographie située sous l'image de l'océan montre le cycle de vie simplifié de l'omble chevalier. Dans le coin gauche de cette section, on peut lire « Cycle de vie de l'omble chevalier ». En dessous, on voit une image symbolisant la toundra avec des lacs ainsi que l'image d'un océan. L'image symbolisant un lac enclavé montre également une image du cycle de vie d'un omble chevalier, soit des œufs de poisson au petit poisson, au plus gros poisson et au poisson adulte prêt à frayer. Le texte à côté de l'image se lit comme suit : « Certains ombles chevaliers résidents et confinés aux eaux intérieures passent toute leur vie en eau douce ». À côté, on voit l'image d'un lac qui se jette dans l'océan. Le cycle de vie du poisson, des œufs au petit poisson, au poisson plus gros et à l'adulte prêt à frayer, est représenté dans le lac. On peut lire au dessus « Hiver / Eau douce ». Un autre cycle de vie est représenté dans l'autre partie du lac et dans la rivière qui s'écoule du lac vers l'océan. Les flèches partant de l'image des œufs de poisson pointent vers l'image d'un plus petit poisson qui nage vers l'océan où il arrive à maturité et retourne dans le lac pour frayer et compléter son cycle de vie. On peut lire au dessus « Automne / Migration ». L'image d'une silhouette humaine qui pêche l'omble au bord d'une rivière symbolise la dépendance des Inuits à l'égard de l'omble. On peut lire en dessous « Printemps / Migration ». Sur la partie océanique de l'image, on voit des images de poissons et un bateau dans lequel se trouve un humain. Les textes se lisent comme suit : « L'omble chevalier anadrome fraie et passe l'hiver dans un habitat d'eau douce » et « Été / Alimentation en mer ».

Auteurs et contributeurs

  • Les N. Harris * Pêches et Océans Canada, 501 University Crescent, Winnipeg, MB, R3T 2N6 Les.N.Harris@dfo-mpo.gc.ca
  • Jean-Sébastien Moore * Université Laval, 1030, av. de la Médecine, Québec QC G1V 0A6 jean-sebastien.moore@bio.ulaval.ca
  • Karen Dunmall Pêches et Océans Canada
  • Marlene Evans Environnement et Changement climatique Canada
  • Marianne Falardeau Université Laval
  • Colin P. Gallagher Pêches et Océans Canada
  • Matthew Gilbert Université du Nouveau-Brunswick
  • Tiff-Annie Kenny Université Laval
  • Darcy McNicholl Pêches et Océans Canada
  • Norman Mike** Pangnirtung, Nunavut
  • George Lyall** Nain, Nunatsiavut
  • Laurent Kringayark** Naujaat, Nunavut

* Auteurs correspondants/ co-premier auteurs

** Détenteurs du savoir autochtone

Information sur la citation

Harris, L., Moore, J.-S., Dunmall, K., Evans, M., Falardeau, M., Gallagher, C., Gilbert, M., Kenny, T., McNicholl, D., Norman, M., Lyall, G. et Kringayark, L., 2022, L’omble chevalier dans en Nord en mutation rapide. Savoir polaire : Rapport Aqhaliat, volume 4, Savoir Polaire Canada, p. 34–57. DOI: 10.35298/pkc.2021.02.fra

Introduction

Le poisson est au cœur de la culture, de la sécurité alimentaire et de la santé des Inuits depuis des millénaires. Abondant, nutritif et apprécié pour sa saveur, le poisson – en particulier l’omble chevalier – est un aliment de base dans les communautés de tout l’Inuit Nunangat.

À la grandeur de l’Inuit Nunangat, les Inuits pêchent et consomment différents types de poissons, dont le Dolly Varden, le touladi et le corégone. Toutefois, au Nunavut, c’est l’omble chevalier qui est le plus récolté dans toutes les communautés. 1 Il s’agit d’une source alimentaire locale très importante, dont la valeur culturelle est élevée. Remplacer l’omble chevalier par des aliments du marché coûterait environ 7,2 millions de dollars par an. 2 De plus, l’omble chevalier fait l’objet d’une pêche commerciale qui emploie des dizaines de Nunavummiut et dont le quota est d’environ 677 220 kg. Il existe 200 autres quotas commerciaux disponibles, mais beaucoup ne sont pas utilisés. Certaines communautés aimeraient développer la pêche pour fournir plus d’emplois.

L’omble chevalier est le poisson d’eau douce le plus septentrional au monde. Les ombles qui vivent dans des lacs sans accès à l’océan sont appelés « ombles chevaliers confinés aux eaux intérieures ». Certains, connus sous le nom d’omble chevalier anadrome, vivent dans des lacs ayant accès à l’océan et migrent vers l’océan en été. D’autres, appelés « résidents d’eau douce », vivent dans des lacs reliés à l’océan, mais sans jamais y migrer. Dans les communautés inuites, le poisson anadrome est le plus important pour les récoltes de subsistance et commerciales. Dans l’Arctique, les eaux marines contiennent généralement de plus grosses proies invertébrées que les eaux douces, de sorte que le poisson anadrome devient plus gros. 3 Les changements climatiques peuvent augmenter la quantité de nourriture pour l’omble vivant en eau douce, et certaines études suggèrent que le nombre de résidents d’eau douce pourrait augmenter tandis que le nombre de poissons anadromes diminue. 4 Cela pourrait avoir une incidence sur les pêcheries, car le poisson anadrome est plus gros et a plus de valeur.

Le présent document donne des informations sur certaines des recherches récentes sur l’omble arctique, en se concentrant principalement sur l’omble anadrome. Il aborde les questions thématiques élaborées lors d’un atelier régional sur la planification et l’échange de connaissances (voir Méthodes de l’évaluation collaborative). Un tableau à la fin montre comment les informations écologiques sont liées à la sécurité alimentaire.

Utilisation de l’habitat de l’omble chevalier et comment il pourrait changer à l’avenir

L’omble chevalier anadrome du Nord éclot en eau douce et reste dans les lacs et les cours d’eau pendant quatre à sept ans. 5, 6 Il migre ensuite vers l’océan pour se nourrir. 5, 7 Avant l’hiver, lorsque l’eau de mer devient trop froide pour sa survie, il retourne en eau douce. 5, 7, 8

L’omble chevalier effectue ainsi cette migration tout au long de sa vie, et il peut vivre plus de 30 ans. Il se reproduit plusieurs fois, contrairement à son proche, le saumon du Pacifique, qui meurt après le frai. L’omble chevalier ne tolère pas bien l’eau très salée, il ne peut donc pas vivre longtemps dans l’eau de mer non diluée.

Déplacement et utilisation de l’habitat dans l’océan

L’omble chevalier migre généralement vers l’océan au moment de la débâcle en rivière au printemps, alors que la glace de mer est encore présente. Il retourne en rivière vers la fin août. 9, 10 Nous avons amélioré notre compréhension des déplacements de l’omble chevalier en suivant un petit nombre d’entre eux à l’aide de balises, implantées sous leur peau, qui envoient un signal acoustique. 9 D’autres études ont permis de marquer des centaines ou des milliers de poissons avec des étiquettes d’identification en plastique, ce qui a fourni des informations précieuses sur les schémas de migration. Quelques ombles ont été recapturés à des centaines de kilomètres de l’endroit où ils avaient été marqués. 11

Cette recherche a montré que les conditions de la glace de mer, la température, la salinité, les proies, et éventuellement les prédateurs, peuvent tous avoir une influence sur les endroits où l’omble chevalier se rend dans l’océan. 12, 13 Elle a aussi clairement démontré ces schémas :

  • Lorsqu’il est dans l’océan, l’omble chevalier passe la plupart de son temps dans les estuaires (là où les rivières se jettent dans l’océan), préférant souvent ces habitats jusqu’à ce que la glace de mer disparaisse. 12, 13 Dans certaines zones, cela coïncide avec les grandes marées.
  • L’omble reste près de la côte (généralement à moins d’un kilomètre) et demeure dans un estuaire pendant quelques jours avant de se déplacer rapidement vers l’estuaire suivant. Les scientifiques ne sont pas certains de la raison pour laquelle l’omble préfère les estuaires : il pourrait préférer l’eau plus chaude et moins salée près des rivières. Il peut aussi y avoir plus de nourriture dans les estuaires.
  • L’omble chevalier se tient généralement à un ou trois mètres de la surface. 14 La couche supérieure de l’océan est la plus chaude et la moins salée, et la plupart de ses proies y vivent. Les poissons plongent occasionnellement sous les 30 mètres de profondeur, probablement pour se nourrir de proies dans des eaux plus profondes. Comme l’eau est plus froide et plus salée à ces profondeurs, les poissons retournent rapidement à la surface. Plus tard en été, l’omble chevalier se déplace plus profondément dans l’océan 12 et peut-être plus loin de la côte. 
  • L’omble chevalier passe la journée plus en profondeur et remonte la nuit, probablement pour se nourrir de proies qui font de même. 12, 13

À partir de ces informations, nous pouvons prédire comment l’omble chevalier pourrait réagir au réchauffement des eaux de l’océan Arctique :

  • Si la glace des rivières se rompt plus tôt et se forme plus tard, les poissons peuvent migrer vers l’océan plus tôt et y passer plus de temps à se nourrir.
  • Ils peuvent rester plus longtemps dans les eaux plus profondes en raison des températures plus fraîches qu’ils préfèrent.
  • Ils peuvent passer plus de temps loin du rivage, car les eaux peu profondes près de la terre se réchauffent.

Des études à plus long terme permettront de mieux comprendre comment les changements d’année en année de l’environnement influent sur le comportement de l’omble dans l’océan à mesure que les eaux marines continuent de se réchauffer.

Les effets de la température sur l’omble chevalier

La température a une incidence sur les endroits où l’omble chevalier se rend et la façon dont il utilise ses habitats. La température a aussi une influence sur leur santé et leur métabolisme (la façon dont leur corps produit de l’énergie).

L’omble chevalier est un poisson d’eau froide – il peut se développer à des températures aussi basses que 0 °C – mais comme tous les êtres vivants, il se développe mieux dans une certaine plage de températures. Dans la partie la plus chaude de cette plage, leurs corps sont plus forts. Ils se développent plus vite, leur cœur bat plus vite et ils peuvent nager plus vite. Ils peuvent récupérer plus rapidement lorsqu’ils sont épuisés, par exemple après une migration.

Cependant, lorsque l’eau se réchauffe à environ 16 °C, c’est l’inverse qui se produit, et ils commencent à s’affaiblir. 15 Lorsque la température atteint 18 °C, ils ne peuvent plus manger, et à 21 °C, leur cœur commence à défaillir. À 23 °C, ils ne peuvent pas garder leur position droite. 15, 16 La température des rivières arctiques est parfois supérieure à 21 °C, ce qui limite les endroits et les moments où l’omble chevalier peut migrer avec succès.

La température des océans du centre de l’Arctique canadien reste bien en deçà de ces températures, demeurant habituellement sous les 12 °C. Des recherches récentes ont montré que les températures estivales plus élevées des océans et les périodes plus longues sans glace ne nuisent pas à l’omble chevalier adulte. 17 Certaines données suggèrent qu’il se développe davantage lorsque la période sans glace est plus longue. 18

Dans les eaux plus chaudes, le métabolisme de l’omble chevalier augmente et il consomme plus d’énergie, ce qui signifie qu’il doit manger davantage. La nourriture est cependant souvent limitée, et en se déplaçant vers des eaux plus fraîches où ils ont besoin de moins d’énergie, ils peuvent probablement se développer plus rapidement. Des études en laboratoire ont montré que dans les eaux plus froides, l’omble chevalier a besoin de moins de nourriture pour se développer. 19 C’est peut-être la raison pour laquelle l’omble chevalier anadrome se déplace plus loin des côtes ou dans des eaux plus profondes et plus fraîches plus tard dans l’été.

Le régime alimentaire de l’omble chevalier

En hiver, lorsqu’il se trouve dans des lacs recouverts de glace, l’omble chevalier anadrome mange très peu. Il prend la plupart de sa nourriture en été, lorsqu’il se trouve dans l’océan. 20 Pendant sa courte saison d’alimentation en mer, il doit manger suffisamment pour migrer à nouveau vers l’eau douce, éventuellement frayer, survivre à l’hiver et migrer à nouveau vers l’océan. 5

L’omble chevalier se nourrit de plusieurs types de proies marines. Il se nourrit de petits et de gros poissons, de zooplancton (petits animaux aquatiques), de crustacés plus gros (comme des mysis, des amphipodes et des décapodes) et de petits insectes. 12, 21, 22

Les recherches suggèrent que l’omble chevalier se nourrit principalement d’amphipodes et de mysis. Il mange également des copépodes, qui sont de petits crustacés. Ces minuscules animaux vivent près des côtes, sous la glace de mer. Au fur et à mesure que la glace disparaît, ils s’éloignent de plus en plus du rivage, et l’omble les suit.

Les poissons constituent également une grande partie du régime alimentaire de l’omble chevalier. Il mange de la morue arctique, des chabots (et occasionnellement un autre omble chevalier) et, récemment, il mange du capelan et du lançon. 23 À l’avenir, ils pourraient manger moins de morue arctique, car cette espèce doit vivre sous la glace de mer pendant une partie de son cycle de vie. La morue arctique pourrait devenir moins abondante en raison du réchauffement climatique qui réduit la quantité de glace de mer. 24

L’omble chevalier est un aliment sain en raison des nutriments, des vitamines et du gras que sa chair contient. 25 Tous ces éléments proviennent de ce que le poisson mange. Les bons acides gras oméga-3 contenus dans la chair de l’omble chevalier 26 proviennent de petits crustacés de l’Arctique. Les pigments qui donnent à la chair de l’omble sa couleur rougeâtre sont bénéfiques pour la santé humaine. 27, 28 Ces pigments proviennent d’animaux tels que les copépodes qui se nourrissent d’algues microscopiques.

Le réchauffement récent et le retrait de la glace de mer ont amené des espèces de poissons du Sud, comme le capelan, le lançon et le saumon, dans les eaux arctiques. 29, 30, 31 En outre, la débâcle précoce de la glace de mer a modifié le moment du pic de production, où les plantes et les animaux marins sont les plus abondants. Ces deux facteurs ont eu une incidence sur les réseaux alimentaires marins de l’Arctique et le régime alimentaire de l’omble. L’omble chevalier peut agir comme une « espèce sentinelle », ce qui signifie que ce qu’il mange montre les proies qui se trouvent dans l’environnement. Les changements dans son régime alimentaire peuvent indiquer des changements dans le réseau alimentaire marin. Ainsi, dans la région de Qikiqtaaluk (Baffin), l’omble mange du capelan – ce qui montre que le capelan y devient plus abondant. 22, 32 Dans la région de Kitikmeot, l’omble se nourrit plus qu’avant de proies près de la surface. 33

Certains indicateurs de la qualité du poisson, comme sa condition (son poids par rapport à sa longueur) et la quantité de nutriments qu’il contient, ont changé au cours des dernières décennies. Cela peut refléter la façon dont l’omble réagit aux changements climatiques et à ceux du réseau alimentaire. Par exemple, une débâcle plus précoce a amélioré la condition de l’omble chevalier dans certaines régions. 18, 33, 34 Cela peut être dû au fait qu’ils ont plus de temps pour se nourrir dans l’océan. Certains chercheurs pensent que les changements dans les types de proies marines, causés par les changements climatiques, peuvent avoir une influence sur la couleur de l’omble chevalier et sa teneur en nutriments et en gras. Il n’y a pas encore assez d’éléments probants pour confirmer que cela est avéré, mais il sera important de comprendre comment les changements dans les proies de l’omble chevalier peuvent influer sur la sécurité alimentaire et la santé des communautés du Nord.

la description suit

La coloration rouge très variable de la peau de l'omble chevalier se produit lorsqu'il est en état de frai. Ci-dessous, un omble chevalier très rouge en état de frai de Naujaat, au Nunavut. Crédit photo : Laurent Kringayark

Les contaminants dans l’omble chevalier

Les habitants du Nord s’inquiètent de la présence de polluants dans les aliments traditionnels, notamment l’omble chevalier. Au début des années 1990, le Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN) du gouvernement fédéral a commencé à étudier les Polluants organiques persistants (POP) chez les animaux de l’Arctique. Il s’agit notamment des BPC, utilisés notamment dans des encres et des transformateurs, et du DDT, utilisé pour tuer des insectes. Beaucoup de ces produits chimiques sont remontés du Sud par les courants océaniques et aériens. D’autres ont été utilisés par exemple dans le Nord – à d’anciennes stations du Réseau d’alerte avancée (RAA).

Dans les années 1950, après que des chercheurs eurent découvert ces produits chimiques dans des environnements éloignés et prouvé qu’ils pouvaient être nocifs (p. ex., le DDT rendait la coquille des œufs de certains oiseaux trop fine), les gouvernements ont élaboré des réglementations pour contrôler leur utilisation. Des interdictions et des restrictions d’utilisation ont suivi dans les années 1970. En 2001, 152 pays ont signé la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, un traité international visant à éliminer ou à limiter la production de polluants tels que les BPC. Cela s’est avéré efficace. Aujourd’hui, le secteur industriel utilise beaucoup moins ces produits chimiques et leur présence dans l’environnement est en déclin. Des programmes tels que le PLCN surveillent le déclin des POP chez les animaux de l’Arctique et des zones subarctiques.

La quantité de polluants dans les aliments traditionnels dépend de nombreux facteurs. Certaines substances chimiques s’accumulent dans un animal au fil du temps, de sorte qu’un animal âgé peut en avoir plus dans son corps qu’un animal plus jeune. La taille de l’animal est également un facteur. Un petit poisson comme un chabot aura moins de contaminants accumulés pour sa taille qu’un gros touladi. En effet, les polluants provenant de tous les petits poissons que le gros poisson mange s’accumulent dans son corps. Les poissons ont moins de polluants dans leur corps que les animaux à sang chaud. En effet, ils mangent moins que les animaux à sang chaud de la même taille, car ils n’ont pas besoin d’autant de nourriture pour se réchauffer. Comme ils mangent moins, ils absorbent moins de POP. En outre, ces substances chimiques s’accumulent dans la graisse des animaux. L’omble chevalier ayant très peu de gras par rapport aux mammifères marins, sa chair contient beaucoup moins de contaminants.

Des années 1990 aux années 2010, les chercheurs du PLCN ont travaillé avec des communautés de tout le Nord pour mesurer les POP dans l’omble chevalier anadrome31. Ils ont constaté que les concentrations étaient très faibles, même à Cambridge Bay et Saglek, au Nunatsiavut, et où il y avait des stations du réseau RAA. Ces stations avaient été contaminées par des BPC, avant d’être nettoyées. Les POP sont également en déclin chez l’omble chevalier confiné aux eaux intérieures des lacs se trouvant sur les îles Cornwallis et d’Ellesmere. 36

Les habitants du Nord sont également préoccupés par un autre polluant, le mercure. Le mercure est présent à l’état naturel dans les roches, le sol, l’eau, et l’air, ainsi que dans les plantes et les animaux. Les activités humaines, telles que l’exploitation minière et les barrages hydroélectriques, peuvent entraîner une augmentation. Comme les POP, les taux de mercure augmentent à chaque étape de la chaîne alimentaire. Cela signifie que les poissons qui se nourrissent au sommet des chaînes alimentaires (souvent d’autres poissons) affichent des taux de mercure plus élevés que les poissons qui se nourrissent en bas de la chaîne alimentaire (souvent d’insectes ou de crevettes).

Étant donné que l’omble chevalier anadrome se développe relativement vite et se nourrit principalement dans l’océan, il a tendance à avoir de faibles concentrations de mercure. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a mesuré la teneur en mercure de l’omble à 35 sites dans tout le Nord entre 1975 et 1994. 37 Les quantités étaient très faibles, en moyenne 0,05 partie par million, soit dix fois moins que les quantités autorisées par les recommandations fixées pour la vente commerciale. Des études plus récentes, de 2004 à 2013, ont confirmé ces faibles taux. 38

Les scientifiques ont mesuré le mercure dans l’omble chevalier résident d’eau douce et l’omble chevalier confiné aux eaux intérieures. 39, 40 L’omble chevalier confiné aux eaux intérieures et l’omble chevalier résident d’eau douce sont plus susceptibles de contenir plus de mercure que l’omble anadrome. Cela s’explique par le fait que les poissons qui restent dans l’eau douce se développent plus lentement que les poissons anadromes et par le fait que les réseaux alimentaires d’eau douce contiennent plus de mercure que les aliments marins. 20, 41

La quantité de mercure dans l’omble chevalier peut changer au fil du temps. De nombreux facteurs influent sur cette quantité, notamment la taille du poisson, sa condition (son poids par rapport à sa longueur), la rapidité de son développement et la température de l’air. Le réchauffement dans l’Ouest de l’Arctique canadien a entraîné un développement plus rapide de l’omble chevalier anadrome et sa condition s’est améliorée dans certaines régions. 18 Cela tend à réduire les taux de mercure. Le Labrador s’est également réchauffé, mais les chercheurs n’y ont pas observé de baisse du mercure dans l’omble chevalier confiné aux eaux intérieures et l’omble chevalier anadrome. 42 Les changements au fil du temps peuvent également varier d’un lac à l’autre, les petits lacs pouvant contenir plus de mercure que les grands. Les scientifiques ont vu cela sur l’île Cornwallis, près de Resolute.

Par conséquent, le réchauffement climatique peut avoir une incidence sur les taux de mercure dans l’omble chevalier. L’augmentation ou la diminution des taux dépend de nombreux facteurs. Le poisson confiné aux eaux intérieures et le poisson résident des petits lacs sont plus susceptibles que l’omble anadrome de présenter des taux de mercure supérieurs aux recommandations pour la consommation humaine. L’omble chevalier anadrome continue d’afficher de très faibles concentrations de mercure.

Les parasites sont un autre indicateur important de la qualité du poisson et de son régime alimentaire. L’omble chevalier peut attraper des parasites des oiseaux, des invertébrés et d’autres poissons. L’endroit où vit l’omble (océan ou eau douce) peut également avoir une influence. Plusieurs types de parasites différents peuvent infecter l’omble. Certains sont suffisamment gros pour être visibles à l’œil nu – comme le ténia dans les intestins, les kystes fixés aux organes ou à la chair, les vers dans la vessie natatoire et les copépodes parasites sur les branchies ou la bouche.

Le ténia est le seul parasite que les humains peuvent attraper de l’omble chevalier. 43 Cela ne se produit qu’en consommant de la viande crue et des kystes qui contiennent des larves. Des médicaments peuvent traiter ce problème de manière sûre et efficace.

Les changements climatiques auront probablement un impact sur le nombre et les types de parasites dans les habitats de l’omble chevalier, ainsi que sur leur capacité à infecter l’omble. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les parasites qui infectent actuellement l’omble chevalier et comment les changements climatiques pourraient les toucher.

Interactions entre les espèces

Certaines espèces de poissons subarctiques réagissent aux changements climatiques en se déplaçant vers le nord à mesure que les eaux se réchauffent. 44, 45 Ces poissons apparaissent dans les filets de pêche de subsistance dans tout l’Arctique. 46 Nous ne savons pas dans quelle mesure les poissons subarctiques interagissent avec l’omble chevalier et d’autres poissons de l’Arctique. Ils peuvent interagir s’ils se trouvent dans les mêmes zones au même moment et s’ils ont besoin d’habitats et de nourriture similaires.

Certaines espèces, comme le saumon, passent du temps dans l’océan pendant l’été et fraient dans les rivières et les lacs à l’automne, comme l’omble chevalier et le Dolly Varden. Pour le frai, les saumons ont besoin d’endroits, généralement des rivières, qui ne gèlent pas jusqu’au fond et qui soient suffisamment chauds pour que les œufs et les juvéniles puissent survivre à l’hiver. Dans l’Arctique, ces endroits sont généralement situés près des sources d’eau souterraine. Les poissons arctiques utilisent également ces habitats, il est donc possible que le saumon et l’omble interagissent à la fois en eau douce et en milieu marin. Les chercheurs s’efforcent de mieux comprendre comment le saumon touche aux écosystèmes et aux poissons de l’Arctique.

Ces dernières années, un plus grand nombre de saumons sont capturés dans tout l’Arctique canadien dans des filets de pêche de subsistance posés pour l’omble chevalier et d’autres poissons. 30, 47, 48 « Arctic Salmon », un programme communautaire qui est dans les Territoires du Nord-Ouest, qui surveille ce phénomène dans le fleuve Mackenzie et ses affluents (www.facebook.com/articsalmon et www.arcticssalmon.ca.) Bien que le saumon kéta soit récolté depuis longtemps dans le fleuve Mackenzie, il est capturé dans davantage d’endroits et en plus grand nombre, surtout depuis les dix dernières années. 47, 48

Des saumons roses et rouges ont également été retrouvés dans les filets ces dernières années, notamment dans les communautés de la mer de Beaufort. Les pêcheurs capturent des saumons rouges et roses aussi loin à l’est que Cambridge Bay. 46, 47 Des saumons roses ont été capturés à l’occasion ailleurs au Nunavut, au Nunavik et aussi au Groenland. 30, 46, 49

Des saumons quinnats et cohos sont apparus aussi dans des filets dans les Territoires du Nord-Ouest, mais rarement. Les pêches de subsistance au Nunavut ont permis de capturer occasionnellement des saumons atlantiques. 50 Les scientifiques s’attendent à ce que ces poissons se déplacent vers le nord, ce qui pourrait avoir un impact sur les populations méridionales d’ombles chevaliers. 51, 52

Il y a une zone où l’aire de répartition nord du saumon atlantique et l’aire de répartition sud de l’omble chevalier se chevauchent. 50 Cependant, les adultes reproducteurs et les jeunes poissons de chaque espèce préfèrent des zones d’eau douce différentes. Le saumon atlantique fraie généralement dans les rivières, tandis que l’omble chevalier fraie dans les lacs. Les saumons atlantiques juvéniles préfèrent les débits d’eau plus rapides, tandis que les ombles chevaliers juvéniles préfèrent les courants d’eau plus lents et les fosses. 50 Il est possible que l’omble chevalier se nourrisse d’œufs de saumon atlantique.

Comme l’omble chevalier et le saumon atlantique ont des préférences similaires en matière de température et d’habitat, ils peuvent interagir. Pour mieux comprendre cela, nous avons besoin de plus d’informations sur les habitats qui sont à leur disposition, notamment en hiver. 50

En évaluant les endroits où les espèces sont normalement ensemble, nous pouvons apprendre comment les poissons du Nord et les poissons du Sud se déplaçant vers le nord peuvent interagir, et quels peuvent être les effets. Ainsi, le Dolly Varden et le saumon du Pacifique occupent actuellement des cours d’eau en Alaska occidental. À cet endroit, le saumon kéta fraie plus en aval tandis que le Dolly Varden fraie plus en amont dans des eaux plus froides près des sources d’eau souterraine. 51 Le saumon est bénéfique au Dolly Varden à ces endroits en ajoutant des éléments nutritifs au système et de la nourriture sous forme d’œufs et de carcasses de saumons ayant frayé, ainsi que de saumons juvéniles, tant dans l’eau douce 52 que dans les estuaires. On observe davantage de saumons le long du versant nord de l’Alaska. 53 La hausse des températures pourrait également améliorer la production de saumon rose dans les rivières qui se jettent dans le nord de la mer de Béring. 54 Cela pourrait signifier que davantage de saumons du Pacifique pourraient se déplacer dans l’Arctique canadien.

Savoir autochtone

Les paragraphes qui suivent présentent le point de vue du savoir autochtone sur les questions abordées ci-dessus, transmis dans le cadre d’entrevues et de discussions tenues avec George Lyall, de Nain, au Nunatsiavut, à Terre-Neuve-et-Labrador, Norman Mike, de Pangnirtung, au Nunavut, et Laurent Kringayark, de Naujaat, au Nunavut.

L’importance de l’omble

L’omble est une source importante de nourriture pour les communautés autochtones de l’Arctique canadien. Les Inuits pêchent l’omble à des fins personnelles et commerciales lorsque le temps et l’épaisseur de la glace le permettent. Autrefois, les Inuits ne pêchaient pas beaucoup en hiver, mais grâce à de meilleures technologies, comme les filets, le poisson peut être pêché à tout moment de l’année.

Les gens pêchent à la canne ou au filet, depuis le rivage, en bateau ou à travers la glace. Les prises sont partagées généreusement, car le partage de la nourriture fait partie de la culture inuite. La queue va aux enfants, car elle a moins d’arêtes; le milieu du poisson va aux adultes, car c’est là où se trouve toute la force; et la tête va aux Aînés, car c’est là où se trouvent les histoires.

À Pangnirtung, au Nunavut, l’omble est devenu la principale source d’aliments traditionnels. De nombreuses personnes qui ont grandi en mangeant du caribou ou du phoque mangent désormais beaucoup plus de poisson. Naujaat, également au Nunavut, a un quota de pêche commerciale de l’omble, mais il n’est jamais atteint. La pêche commerciale de l’omble est considérée comme un moyen de subsistance viable dans les endroits où l’omble est en augmentation, et comme un moyen de fournir du poisson à des personnes qui ne pourraient pas en obtenir autrement.

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Des guides de bateaux inuits transportent du matériel et des chercheurs de Palik (Byron Bay, NU) à Ikaluktutiak (Cambridge Bay, NU) après l'achèvement de la recherche scientifique sur la migration de l'omble chevalier en amont à la fin août 2021. Crédit photo : Matthew Gilbert

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Pêcheurs utilisant un long filet à mailles fines pour tirer une charge d'ombles chevaliers de leur déversoir jusqu'au rivage de la rivière Halokvik, près de Cambridge Bay, au Nunavut. Le poisson demeure une importante source de nourriture et une ressource commerciale pour les Canadiens du Nord (août 2017). Crédit photo : Matthew Gilbert

La vie de l’omble

L’endroit où vit et migre un omble a plusieurs effets sur lui, notamment sa couleur et son état. La couleur de sa peau et de sa chair peut varier du rouge profond à l’orange, au jaune et au blanc. La plupart des gens préfèrent manger de l’omble à la chair rouge ou orange foncée, bien que la plupart des gens s’accordent à dire que la couleur seule ne détermine pas le goût. L’omble confiné aux eaux intérieures ou l’omble résident d’eau douce peut également avoir une couleur différente, mais son goût est généralement le même, bien que certaines personnes puissent préférer l’omble anadrome pêché en mer.

La plupart des ombles migrent d’un lac vers l’océan et inversement en empruntant la même rivière. Cependant, autour de la baie Voisey’s, au Nunatsiavut, l’omble nage jusqu’à l’océan depuis une rivière et revient par une autre. L’omble peut vivre jusqu’à 27 ans. L’omble plus âgé cesse d’aller à l’océan.

On a observé autour de Pangnirtung que les poissons mâles, ivashaluk, semblent protéger les œufs dans les lits de rivière où les femelles ont frayé. Il reste des ombles mâles dans les lacs une fois que les femelles sont parties vers l’océan.

Les cicatrices sont courantes sur les ombles et elles sont généralement causées par des poux, des oiseaux, des phoques, des ours polaires (et des ours noirs au Nunatsiavut) ou même des dauphins qui ont essayé de les attraper. Les parasites ont toujours été courants chez les poissons. En général, les gens ne mangent pas le poisson qui contient beaucoup de parasites et ne le donnent même pas aux chiens. Les ombles confinés aux eaux intérieures ont plus de parasites que ceux qui vont vers l’océan.

Les tests de dépistage de mercure à Naujaat et Pangnirtung n’ont pas suscité d’inquiétude, mais au Nunatsiavut, on s’inquiète du mercure causé par les barrages.

Changements climatiques et modification de l’habitat

Les changements climatiques ont des impacts sur le milieu marin. Le gel est plus tardif, et la glace est plus fine et se rompt plus tôt. Cela a une incidence sur le moment et la sécurité des déplacements sur la glace pour surveiller et attraper le poisson.

Ces dernières années, les habitants du Nunatsiavut ont observé que la taille des poissons allait en diminuant. Certains accusent les changements climatiques, mais personne n’en est certain. Ils ont également remarqué que les poissons ne s’aventurent pas aussi loin dans l’océan et restent près des côtes.

S’il est désormais plus difficile d’attraper du poisson en hiver, on en attrape davantage pendant la longue saison sans glace à de nombreux endroits. Le capelan est plus abondant autour de Pangnirtung. Les ombles s’en nourrissent désormais et leur couleur est passée de l’orange à une teinte plus blanche. Le capelan est une nouvelle espèce dans la région; la morue, le poulamon, les chabots et les lompes sont plus typiques. On voit parfois des saumons, peut-être des quinnats, au-delà de la baie Cumberland.

Pangnirtung a également connu d’autres changements. L’eau des océans se réchauffe de bas en haut, et la fonte du pergélisol a une incidence sur le niveau des rivières ou modifie les lacs. Les vents ont également changé. Les vents d’est, qui apportent la neige, sont moins fréquents. Maintenant, le vent souffle davantage du Nord, et ce sont des vents secs avec moins de neige. De nouveaux lacs se sont formés à la suite de la fonte des glaciers; peut-être que ces nouveaux lacs pourront bientôt contenir de l’omble.

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La couleur de la chair migratrice de l'omble chevalier (deux à gauche) et du touladi (à droite) peut varier du rouge vif à l'orange en passant par le blanc et est influencée par leur régime alimentaire. Crédit photo : Matthew Gilbert

Questions émergentes et lacunes dans les connaissances

Malgré les progrès importants réalisés dans la compréhension de l'utilisation de l'habitat, du comportement et du régime alimentaire de l'omble chevalier, il reste de nombreuses questions qui pourraient être abordées conjointement par des recherches menées en collaboration par la science occidentale et le savoir autochtone. Premièrement, en ce qui concerne l'utilisation de l'habitat de l'omble chevalier, il sera important de réaliser d'autres études à long terme sur l'utilisation de l'habitat océanique pour aider à comprendre comment les changements annuels des conditions environnementales influencent le comportement de l'omble chevalier dans l'océan alors que les eaux marines continuent de se réchauffer. Ces études pourraient nous éclairer sur la raison pour laquelle l'omble habite souvent les estuaires, une question à laquelle il reste à répondre complètement. Deuxièmement, en ce qui concerne le régime alimentaire de l'omble chevalier, il est nécessaire de continuer à surveiller ce que l'omble mange dans l'océan et si cela change en raison des conditions environnementales changeantes. Plus important encore pour les communautés, nous devons évaluer si les changements dans le régime alimentaire de l'omble, par exemple vers des proies subarctiques, peuvent influencer la qualité du poisson comme la couleur de la chair, les nutriments et la teneur en graisse. Des données concluantes sur cette question ne sont pas encore disponibles, mais elles seront importantes pour comprendre comment les changements dans le régime alimentaire de l'omble peuvent influencer la sécurité alimentaire et la santé des communautés nordiques. Troisièmement, en ce qui concerne les contaminants dans l'omble chevalier et d'autres questions liées à la qualité, une question de recherche essentielle à résoudre sera d'étudier les effets du réchauffement climatique sur la bioaccumulation et les niveaux de mercure dans l'omble. Par ailleurs, les tendances concernant la présence de parasites et l'émergence de nouveaux parasites restent une lacune à combler. Le changement climatique aura probablement un impact sur la dynamique des parasites et la susceptibilité de l'omble chevalier aux infections, ainsi que l'introduction de nouveaux parasites par l'expansion de l'aire de répartition ou l'introduction d'espèces. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les parasites actuels dans les populations d'omble chevalier, leur prévalence dans l'Inuit Nunangat, l'influence potentielle du changement climatique sur les parasites actuels et nouveaux dans les poissons, et les risques potentiels pour la santé humaine. Ces connaissances seront essentielles pour orienter la sensibilisation et les interventions en matière de santé publique. En outre, les contaminants qui suscitent de nouvelles préoccupations, tels que les microplastiques, devraient également être suivis de plus près afin de comprendre leurs niveaux potentiels dans l'omble chevalier. Quatrièmement, en ce qui concerne les interactions entre les espèces, la surveillance continue des espèces subarctiques qui étendent leur aire de répartition devrait se poursuivre, ainsi que la recherche sur leurs interactions avec les espèces arctiques, y compris l'omble chevalier. En particulier, les interactions potentielles entre les espèces de saumon et l'omble chevalier demeurent une importante lacune à combler, notamment en étudiant la disponibilité de l'habitat, y compris en hiver, pour les deux espèces et en déterminant si l'utilisation de l'habitat peut se chevaucher. Dans l'ensemble, la poursuite de la recherche sur un éventail de besoins de surveillance et de lacunes dans les connaissances – y compris, mais sans s'y limiter, la réponse de l'omble aux changements climatiques, la dynamique des parasites, les tendances du mercure au fil du temps et entre différents lacs, et l'arrivée de nouvelles espèces – aidera à soutenir les communautés et les organisations de l'Inuit Nunangat à adapter la gestion et les politiques relatives à l'omble chevalier.

Remarques finales sur le rapprochement des différentes manières de savoir

Nous avons beaucoup appris sur l’utilisation de l’habitat, le comportement et le régime alimentaire de l’omble chevalier, mais de nombreuses questions demeurent. Comment l’omble réagirat-il aux changements climatiques? Pourquoi ces poissons préfèrent-ils les estuaires? Comment les changements dans les populations de parasites les touchent-ils? Quelles sont les tendances du mercure au fil du temps, et comment les différences entre les lacs influent-elles sur les poissons? Il est essentiel de continuer à surveiller les contaminants et autres problèmes de sécurité alimentaire pour s’assurer que l’omble chevalier reste propre à la consommation.

L’évolution rapide de l’Arctique pose de nouvelles questions, complexités et incertitudes à nos connaissances sur l’omble chevalier. Nous savons que la température est l’un des facteurs les plus importants qui déterminent la répartition de l’omble chevalier et son utilisation de l’habitat, et qu’elle a également une incidence sur la santé et le métabolisme des poissons. Les conditions changeantes de l’Arctique toucheront probablement l’omble chevalier et d’autres poissons de plusieurs façons, avec des implications potentielles pour les pêcheries communautaires et la sécurité alimentaire (voir Tableau 1). Les détenteurs du savoir dans les communautés du Nord constatent déjà des changements (voir le résumé du Savoir autochtone). À titre d’exemple, des périodes sans glace plus longues pourraient signifier des occasions d’alimentation plus longues et meilleures pour l’omble chevalier dans l’océan — mais ces conditions pourraient également rendre leurs migrations en amont plus difficiles. Parallèlement, l’allongement des périodes sans glace et l’amincissement de la glace ont une incidence sur le moment et la sécurité des déplacements vers les zones de pêche. Au Nunatsiavut, les gens remarquent que le poisson est de plus petite taille depuis quelques années. Les eaux plus chaudes apportent également de nouveaux (ou plus nombreux) compétiteurs comme le saumon du Pacifique, le saumon atlantique et le touladi, ainsi que de nouvelles (ou plus nombreuses) proies. Les communautés surveillent ces nouveaux arrivants, mais on ne sait toujours pas quelle est leur incidence sur l’omble chevalier et les autres espèces arctiques. Les gens ont déjà remarqué que la chair de l’omble chevalier devient plus pâle lorsque l’omble mange plus de capelan.

Nous devons comprendre comment ces facteurs et d’autres auront une influence sur l’abondance, l’accessibilité, la qualité et la stabilité des stocks d’ombles chevaliers, maintenant et à l’avenir. Grâce à des partenariats solides et équitables entre des chercheurs, des communautés et des détenteurs du savoir autochtone, nous parviendrons à cette compréhension.

Tableau 1 Résumé des informations écologiques et biologiques sur l'omble chevalier discutées dans ce document et leur lien avec les quatre piliers (disponibilité, accès, qualité, sécurité et stabilité) de la sécurité alimentaire. Sont également mis en évidence le savoir autochtone sur chacun des piliers et sur la manière dont l'écologie de l'omble chevalier et la sécurité alimentaire peuvent être altérées dans des conditions climatiques changeantes.

Pilier de la sécurité alimentaire Example de paramètres liés à l’omble chevalier ou à l’omble Section sur le savoir autochtone Exemple de changements possible en raison des changements climatiques
Disponibilité
La quantité de poissons disponibles localement et leur taille
Taux de croissance des poissons, taille/condition et abondance (nombre) de poissons Certains au Nunatsiavut pensent que la taille du poisson a diminué Augmentation du développement de l’omble à mesure que la période sans glace s’allonge
De nouveaux lacs se sont formés à partir de la fonte des glaciers et pourraient bientôt contenir de l’omble Augmentation du nombre de poissons résidents d’eau douce à mesure que les réseaux d’eau douce deviennent plus productifs
Accès
Facteurs qui influent sur la facilité d’accès des pêcheurs au poisson
Répartition et utilisation de l’habitat et conditions environnementales ayant un impact sur la sécurité des récolteurs et l’accès aux sites de récolte S’il est désormais plus difficile d’attraper du poisson en hiver, le nombre de poissons capturés a augmenté pendant la longue saison sans glace Une migration précoce vers l’océan et des occasions d’alimentation estivale plus longues, car la glace des rivières se rompt plus tôt et se forme plus tard
Les poissons ne s’aventurent pas aussi loin dans l’océan et restent près de la côte Les poissons ne s’aventurent pas aussi loin dans l’océan et restent près de la côte
Un gel plus tardif, des conditions de glace plus mince et une débâcle plus précoce ont une incidence sur le moment, la capacité et la sécurité des déplacements sur la glace pour pêcher S/O
Qualité et sécurité
La composition des nutriments, les contaminants et la présence d’autres problèmes de sécurité alimentaire, ainsi que l’apparence (p. ex., la couleur) du poisson
Concentrations de nutriments, de vitamines et de gras Non discuté Les changements dans les concentrations de nutriments et de pigments dans l’omble chevalier, car le poisson modifie son régime alimentaire en faveur d’espèces ayant une concentration différente de nutriments/pigments à mesure que les réseaux alimentaires et les milieux marins de l’Arctique changent– par exemple, l’expansion vers le nord d’espèces boréales dont l’omble se nourrit, et le changement du moment du pic de production (avec le réchauffement et les changements dans la glace de mer)
Couleur (pigments/ antioxydants) Bien que l’on s’accorde à dire que le goût n’est pas différent en fonction de la couleur uniquement, la plupart des gens préfèrent manger de l’omble à la chair rouge ou orange foncé La couleur de la peau et de la chair de l'omble chevalier peut varier du rouge foncé, orange et jaune au blanc en fonction de l'utilisation de l'habitat et du régime alimentaire (par exemple, l'omble chevalier autour de Pangnirtung mange du capelan, qui s'est déplacé dans la région); la couleur de l'omble est devenue plus pâler
Concentrations de mercure Les analyses de mercure à Naujaat et à Pangnirtung n'ont pas suscité d'inquiétude, mais au Nunatsiavut, on s'inquiète du mercure causé par les barrages Réduction des concentrations de mercure dans certaines régions, car les poissons connaissent une croissance plus rapide et de meilleures conditions à mesure que les eaux se réchauffent
Infections parasitaires (en particulier celles qui peuvent être transmises à l’homme, comme par le ténia Dibothriocephalus dendriticus, lorsque de la viande non cuite contenant des larves est consommée) Les parasites ont toujours été courants chez les poissons. Les poissons présentant de nombreux parasites ne sont généralement pas consommés ni même donnés aux chiens. Les ombles confinés aux eaux intérieures ont plus de parasites que les ombles anadromes Changements dans la transmission des parasites et l’infection, à mesure que de nouveaux parasites apparaissent, que la dynamique des parasites change et que les ombles deviennent plus sensibles à des infections en raison de l’expansion de leur aire de répartition, de l’introduction d’espèces et de la modification de leurs habitats
Stabilité Disponibilité et accès constants et continus à l’omble chevalier salubre et préféré au fil du temps N'a pas été noté dans le résumé de l'évaluation des connaissances autochtones, mais au cours des discussions, il a été noté que la consommation de poisson n'a pas diminué. En fait, dans de nombreux cas, la pêche a augmenté. Augmentation de la variabilité interannuelle dans des conditions environnementales pourrait impact à la fois sur les populations de poissons (par effets sur la survie, la croissance, le calendrier des migrations, ou l'utilisation de l'habitat et mouvements) et accès par ressource utilisateurs vers les sites de pêche préférés et techniques de pêche

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