Le délinquant qui commet une infraction criminelle cause du tort à sa victime et ses proches, mais son comportement affecte aussi sa propre famille et les membres de sa collectivité. Afin d’assurer une réhabilitation saine et sécuritaire, il est donc primordial de soutenir le délinquant, sa famille et les membres de sa collectivité de façon à rétablir un climat de confiance et des relations équilibrées.
Familles des délinquants
Le SCC a mis en ligne, sur son site Internet, le Portail de soutien aux familles des délinquants qui est une ressource importante d’information sur les services qui leur sont offerts. Cet outil permet de briser l’isolement et de renseigner les familles sur diverses initiatives qui peuvent les aider à cheminer et sur les groupes de soutien existants.
Afin de maintenir les liens familiaux, les visites familiales privées sont un outil essentiel. Ce programme permet de recevoir des visites familiales tous les deux mois, pour une période pouvant aller jusqu’à 72 heures. La fréquence et la durée des visites sont toutefois en fonction du nombre de détenus participants et des installations disponibles dans l’établissement.
Les visites se déroulent dans des unités réservées aux visites familiales, qui sont situées dans la réserve de l’établissement, à un endroit qui respecte, autant que possible, le droit à la vie privée. Les unités meublées comportent au moins deux chambres à coucher, un salon, une cuisine et une salle de bains.
Tous les délinquants y sont admissibles, sauf ceux qui risquent de se livrer à des actes de violence familiale; qui bénéficient déjà de permissions de sortir sans surveillance pour maintenir des liens ou des rapports avec la famille; ou ceux qui sont incarcérés dans une unité spéciale de détention, sont en attente de transfèrement ou d’une décision à cet égard.
Les membres de la famille admissible sont les conjoints, les conjoints de faits, les enfants, le père et la mère, les parents nourriciers, les frères et sœurs, les grands-parents et les personnes avec lesquelles, de l’avis du directeur de l’établissement, le détenu a un lien familial soutenu.
Transfèrements internationaux
L’incarcération d’un membre de la famille est déjà une épreuve; on peut imaginer les difficultés supplémentaires que cela implique si le délinquant a commis un crime dans un pays étranger. Le délinquant doit alors faire face, en plus de sa peine d’emprisonnement, au choc culturel, à l’isolement, à la barrière des langues, à l’incapacité de communiquer avec les amis et la famille; l’alimentation et les soins médicaux inadéquats sont aussi un problème courant.
Afin de permettre aux délinquants de purger leur peine près de leur famille et de leur groupe de soutien, le Canada a conclu des traités bilatéraux sur le transfèrement des délinquants avec de nombreux pays. Ces traités signifient que les délinquants canadiens condamnés à une peine d’emprisonnement dans un pays étranger peuvent, s’ils le veulent et obtiennent l’approbation du pays de condamnation et du Canada, purger leur peine ici. Ces traités vont bien sûr dans les deux sens, permettant à un délinquant étranger d’aller purger sa peine dans son pays d’origine.
Redonner à la collectivité
Enfin, de nombreux délinquants ont besoin de donner un sens à ce qu’ils vivent. Et ce sens, il le trouve souvent en redonnant à la collectivité qui les soutient. Dans l’ensemble du pays, des associations communautaires, des organismes de bienfaisance et des organismes à but non lucratif bénéficient du travail des détenus. Ceux-ci font pousser des légumes pour des soupes populaires ou remettent en état des bicyclettes pour des enfants défavorisés.
D’autres délinquants s’impliquent dans la communauté en allant rencontrer les jeunes, afin de leur parler de leur expérience et de les aider à faire les bons choix. Enfin, les délinquants qui se sont réinsérés avec succès dans la collectivité depuis plusieurs années aident d’autres délinquants qui viennent d’obtenir leur mise en liberté. Ils deviennent des mentors et servent de modèles à ceux qui recommencent à zéro et veulent s’intégrer à la collectivité.
C’est souvent là une façon de réparer les torts causés à la communauté et de prouver que la réinsertion sécuritaire et saine est possible.