Fonctionnement
Conserver 30 % du territoire canadien d’ici 2030 : Vision pour l’avenir
Fonctionnement
Création des aires protégées et de conservation
Il existe de nombreux outils de conservation permettant de protéger et de conserver des aires au Canada.
Il existe des outils fédéraux, prévus par les lois et les règlements, tels que :
- Les réserves nationales de faune
- Les réserves nationales de faune marine
- Les refuges d'oiseaux migrateurs
- Les aires marines nationales de conservation
- Les parcs nationaux
- Les zones de protection marine établies en vertu de la Loi sur les océans
Il existe également des outils non législatifs, comme les aires protégées privées et les autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ).
Les provinces et les territoires disposent également d'une variété d'outils de conservation. En utilisant toutes les options à leur disposition, les partenaires arrivent à trouver les meilleurs moyens d'étendre le réseau national de conservation du Canada. Ensemble, nous protégeons la biodiversité, tout en respectant et en soutenant les cultures et les économies locales.
Création d'une aire protégée
Les aires protégées sont créées à l'issue de consultations et de négociations approfondies avec les titulaires de droits, les partenaires et les parties prenantes. Chaque projet proposé est unique et reflète les réalités locales, et suit généralement une série de phases distinctes :
- la détermination des sites candidats à la protection;
- l'identification et la consultation des titulaires de droits, des partenaires et des parties prenantes;
- l'évaluation de la faisabilité, ce qui comprend les répercussions socio-économiques;
- la sélection de l'outil de protection le plus approprié;
- la désignation de l'aire protégée à l'aide des outils adéquats.
L'histoire d'Edéhzhíe : Travailler avec les populations autochtones pour créer de nouvelles aires protégées
La création et l'élargissement des réserves nationales de faune, en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada, sont l'un des moyens utilisés par le Canada pour promouvoir la conservation. Ce processus est complexe et peut prendre beaucoup de temps. Par exemple, le processus de création de la réserve nationale de faune Edéhzhíe, qui est également désignée comme aire protégée Dehcho, a pris environ 20 ans.
Transcription
NARRATRICE : La forêt boréale d’Edéhzhíe, les eaux propres et les espèces sauvages diverses qui s’y trouvent font partie intégrante de la culture, de la langue et du mode de vie des Dénés du Dehcho.
JONAS ANTOINE : Il y a beaucoup de gibier dans le secteur. Il abrite une zone pour le caribou des bois. Et pendant les mois d’été, les orignaux y sont nombreux, car beaucoup d’entre eux arrivent des plateaux… au printemps… ils y passent l’hiver, la plupart des orignaux redescendent le plateau, mais quelques-uns y demeurent tout le temps, au-delà des mois d’hiver. On y trouve également d’excellents endroits pour pratiquer le trappage d’animaux à fourrure comme la martre ou le lynx. Et dans chaque lac que vous y voyez, pratiquement chaque étang ou lac, il y a des poissons. Il y a toutes sortes de poissons différents. Chaque lac a du poisson blanc. Chaque grand lac a des truites. Belle région. Pour vivre et pouvoir se nourrir. C’est ce que nous essayons de préserver pour l’avenir.
PRISCILLA CANADIEN : Edéhzhíe est, pour moi, le cœur et l’âme de la région du Dehcho. Elle est particulièrement importante pour moi, car le peuple de la Première Nation Deh Gáh Got’ie utilisait cette terre dans le passé pendant de très nombreuses années.
NARRATRICE : Edéhzhíe s’étend sur plus de 14 000 kilomètres carrés dans la partie sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest. Ces terres ont été désignées comme une aire autochtone protégée et conservée par les Premières Nations du Dehcho en 2018. Il s’agit de terres, d’eaux et de glaces où le leadership autochtone guide les décisions et les mesures qui les protègent et les conservent. En 2022, elle a été désignée réserve nationale de faune par le gouvernement du Canada, conformément aux objectifs de conservation et d’intendance des Premières Nations du Dehcho et à la protection des espèces sauvages et des habitats.
Edéhzhíe est géré en partenariat. Les Premières Nations du Dehcho et Environnement et Changement climatique Canada travaillent en collaboration et prennent des décisions par consensus. Les décisions sont fondées sur les connaissances autochtones traditionnelles et la science, et guidées par le conseil de gestion d’Edéhzhíe.
Les Premières Nations du Dehcho dirigent les activités d’intendance, par l’intermédiaire des gardiens d’Edéhzhíe, qui sont responsables d’une grande partie de la surveillance et de la gestion de la zone, notamment la surveillance écologique, la protection culturelle, les projets de recherche et le mentorat des jeunes.
KODY HARDISTY-SANGRIS : L’aspect le plus gratifiant de ce travail est d’être sur le terrain et de recueillir les connaissances traditionnelles afin de pouvoir les transmettre aux générations à venir.
NARRATRICE : Les gardiens travaillent aussi en étroite collaboration avec les coordonnateurs communautaires, qui les aident à promouvoir la protection et l’intendance d’Edéhzhíe, et à mener à bien les programmes offerts à la collectivité et sur le terrain.
ARIAL SANGUEZ : Je soutiens les gardiens en veillant à ce qu’ils aient la formation et l’équipement nécessaires pour être les yeux et les oreilles de la terre.
DAHTI TSETSO : Il ne s’agit pas seulement de prendre soin de la terre et de la protéger contre le développement industriel. Du point de vue des Dénés du Dehcho, ils veulent avoir Edéhzhíe pour les aider à renforcer les liens qui les unissent à la terre, et c’est ce qu’elle a toujours été pour eux.
NARRATRICE : Les Dénés du Dehcho considèrent Edéhzhíe comme leur refuge. C’est un sanctuaire culturel où les gens se recueillent afin de chercher une nourriture spirituelle, de guérir, de rétablir, de renouer et de se réconcilier avec la terre, leur histoire, leur famille et leur personne. Les Dénés du Dehcho font partie intégrante d’Edéhzhíe. Ils en prennent soin, et elle prend soin d’eux.
KODY HARDISTY-SANGRIS : Edéhzhíe représente un prolongement de ce que je suis faisant partie de la terre... Je ressens quelque chose que je ne peux simplement pas expliquer, c’est un appel.
NARRATRICE : Un jour, l’ancien grand chef Gladys Norwegian a déclaré : « En Dene Zhatié, nous avons un dicton, "yundáa gogha", qui signifie "pour l’avenir", et Edéhzhíe nous apporte un nouvel espoir pour l’avenir. »
Reconnaître d'autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ)
Les AMCEZ reconnaissent la conservation en action. Cela signifie que la zone est utilisée à des fins particulières et qu'elle est en même temps gérée de manière à favoriser la conservation de la biodiversité.
Chaque AMCEZ étant unique, les étapes de sa reconnaissance sont déterminées au cas par cas. En général, les partenaires suivent les étapes suivantes :
- la détermination du site candidat;
- la consultation des titulaires de droits et des parties prenantes, y compris le gouvernement provincial ou territorial concerné (si nécessaire);
- la sélection du site à l'aide de l'Outil d'aide à la décision pancanadien;
- l'inscription de l'AMCEZ ou de l'aire protégée dans la Base de données canadienne sur les aires protégées et de conservation.
L'histoire du cimetière naturel de Salt Spring Island : La reconnaissance d'AMCEZ par des propriétaires fonciers privés
Sur une période de deux ans, Gavin Johnson et Cathy Valentine ont pu développer leur cimetière naturel et le présenter comme une autre mesure de conservation efficace par zone, compte tenu de ses avantages en matière de conservation de la biodiversité.