Le gouvernement du Canada présente les mesures de 2025 pour protéger les épaulards résidents du Sud

Le gouvernement du Canada reconnaît que l’épaulard résident du Sud est encore confronté à des dangers imminents qui menacent sa survie et que la protection de ce mammifère marin emblématique nécessite la prise de mesures complètes et immédiates. Nos mesures de 2025 visent à contrer les trois principales menaces qui pèsent sur les épaulards résidents du Sud : les perturbations acoustiques et physiques, la disponibilité et l’accessibilité des proies et les contaminants.

1. Perturbations acoustiques et physiques produites par les navires

Distance d’approche

Les navires doivent rester à une distance d’au moins 400 mètres et ne doivent pas entraver la route des épaulards dans les eaux côtières du sud de la Colombie-Britannique entre la rivière Campbell et le nord d’Ucluelet, et ce, pendant toute l’année. Étant donné leur expertise à identifier les différents types d’épaulards, les entreprises d’observation des baleines et d’écotourisme qui obtiennent une autorisation de la ministre des Transports et du Commerce intérieur pourront observer les épaulards autres que l’épaulard résident du Sud (comme les épaulards migrateurs [de Bigg]) à une distance de 200 mètres.

Les navires sont invités à éteindre les échosondeurs et les détecteurs de poissons, ainsi qu’à mettre les moteurs au point mort lorsqu’il est sécuritaire de le faire, afin de permettre aux animaux de circuler si un épaulard se situe dans un rayon de 400 mètres du navire.

Les navires sont invités à réduire leur vitesse à moins de 7 nœuds s’il est sécuritaire de le faire lorsqu’ils se trouvent dans un rayon de 1 000 mètres d’un épaulard, de manière à réduire le bruit des moteurs et le sillage du navire.

Pour lutter contre les menaces imminentes qui pèsent sur la survie de l’épaulard résident du Sud, et afin de respecter l’engagement pris par le gouvernement du Canada de prendre des mesures à plus long terme pour assurer le rétablissement de ces baleines, Pêches et Océans Canada propose d’augmenter la distance d’approche à 1 000 mètres pour les épaulards résidents du Sud en modifiant le Règlement sur les mammifères marins pris en vertu de la Loi sur les pêches. Le processus de modification du Règlement sur les mammifères marins est en cours. La portée exacte et la mise en œuvre des mesures réglementaires seront guidées par les futures consultations qui seront menées avec les Premières Nations directement touchées, les conseils de gestion de la faune, les parties prenantes et les autres parties concernées après la publication du projet de règlement dans la Partie 1 de la Gazette du Canada. Ces consultations visent à solliciter des commentaires sur la portée des mesures et à déterminer et atténuer, autant que possible, les effets potentiels.

Zones de limitation de vitesse

Les mesures de 2025 maintiennent les zones de limitation de vitesse obligatoire près du banc Swiftsure mises en place conjointement avec la Première Nation Pacheedaht.

• Du 1^er juin au 30 novembre 2025, tous les navires doivent ralentir jusqu’à un maximum de 10 nœuds dans deux zones de limitation de vitesse près du banc Swiftsure. La première se trouve dans la zone de gestion protégée des pêches 121-1, et la deuxième près de l’embouchure de la rivière Nitinat, de la pointe Carmanah jusqu’à la longitude 125 degrés Ouest.
• Des exemptions sont en place pour les cas suivants :
  • les navires en détresse ou portant assistance à un navire ou à une personne en détresse;
  • les navires qui évitent un danger immédiat ou imprévu;
  • les fonctionnaires ou agents d’application de la loi dans le cadre de leurs activités officielles;
  • les recherches autorisées, si elles exigent une vitesse plus élevée;
  • les voiliers qui naviguent à voile et qui ne sont pas propulsés par un moteur.
• Même si les zones de limitation de vitesse obligatoire et de ralentissement volontaire coordonnées par le programme d’amélioration de l’habitat et de l’observation des cétacés (ECHO) de l’Administration portuaire Vancouver-Fraser couvrent des aires d’alimentation connues sur le banc Swiftsure ou à proximité, ce sont des mesures distinctes mises en place à des emplacements différents. Le ralentissement mis en œuvre par le programme ECHO sur le banc Swiftsure est une mesure volontaire appliquée par les navires sur 23 milles marins dans les voies de navigation d'arrivée et de départ sur le banc.

Zones d’accès restreint des navires (anciennes zones de refuge provisoire)

Autrefois appelées « zones de refuge provisoire », les zones d’accès restreint des navires créent des refuges pour les baleines. L’emplacement de ces zones s’appuie sur les connaissances scientifiques et autochtones au sujet des aires d’alimentation importantes par le passé pour l’épaulard résident du Sud.

• Du 1^er juin au 30 novembre 2025, aucune circulation de navires ou activité de pêche ne sera permise dans les zones d’accès restreint des navires au large de la côte sud-ouest de l’île South Pender et de l’extrémité sud-est de l’île Saturna. Des exceptions seront autorisées pour les situations d’urgence et les navires de pêche autochtones lorsque la pêche est pratiquée à des fins alimentaires, sociales et rituelles.
• Pour assurer la sécurité des personnes qui utilisent des embarcations à propulsion humaine, un couloir de 20 mètres près de la rive permettra aux kayakistes et autres pagayeurs de passer par ces zones. Si un épaulard se trouve dans le refuge à ce moment-là, les pagayeurs doivent rester à 400 mètres de l’animal.

Zone de ralentissement volontaire

Transports Canada maintient en 2025 une zone de ralentissement volontaire dans le chenal Tumbo, qui sera à nouveau en vigueur du 1^er juin au 30 novembre 2025. Il est recommandé aux navires qui traversent cette zone de limiter leur vitesse à 10 nœuds, lorsqu’il est sécuritaire de le faire.

2. Disponibilité des proies

Le saumon chinook, le saumon kéta et le saumon coho sont une partie essentielle du régime alimentaire des épaulards résidents du Sud. Le processus de l’année dernière a permis d’élaborer des mesures de gestion des pêches du saumon pour 2024 et 2025, ainsi que d’organiser des consultations à leur sujet; ces mesures ont été annoncées le 3 juin 2024.

Pour remédier à la disponibilité limitée des proies, Pêches et Océans Canada maintient une combinaison de restrictions de pêche dans les principales aires d’alimentation situées dans l’habitat essentiel, de même que des mesures volontaires à l’échelle de la côte. Ces mesures réduiront les perturbations et la concurrence entre les pêcheurs et les épaulards pour le saumon. Elles offriront des possibilités de pêche récréative et commerciale d’autres espèces que le saumon et assureront l’accès aux activités de pêche à des fins alimentaires, sociales et rituelles, et l’accès à la pêche prévu dans les traités.

En 2025, les mesures suivantes aideront à protéger l’accès des épaulards au saumon et à réduire les perturbations dans les principales aires d’alimentation :

• Fermetures par secteur des pêches récréatives et commerciales du saumon dans les principales aires d’alimentation de l’épaulard résident du sud :
  • dans le détroit de Juan de Fuca (parties des sous-secteurs 20-4 et 20-5), en vigueur du 1^er août au 31 octobre;
  • sur le banc Swiftsure (parties des sous-secteurs 20-1, 21-0, 121-1 et 121-2), en vigueur du 15 juillet au 31 octobre;
  • dans l’embouchure du fleuve Fraser (une partie du sous-secteur 29-3), en vigueur du 1^er août au 30 septembre.
• Fermetures par secteur dans le sud des îles Gulf (sous-secteur 18-9 et parties des sous-secteurs 18-2, 18-4 et 18-5), en vigueur dès le 1^er mai en fonction de la présence confirmée d’épaulards résidents du Sud. Ces fermetures resteront en place jusqu’au 30 novembre 2025.
• Tous les pêcheurs sont invités à cesser temporairement leurs activités de pêche (p. ex. à ne pas remonter d’engins de pêche, le cas échéant) lorsque des épaulards se trouvent à moins de 1 000 mètres. Cette mesure volontaire est en vigueur toute l’année dans les eaux canadiennes du Pacifique.

Pour remédier aux menaces imminentes qui pèsent sur la survie et le rétablissement de l’épaulard résident du Sud, les ajustements proposés pour 2025 ou 2026 aux fermetures des pêches commerciales et récréatives du saumon sont en cours d’examen et feront l’objet de consultations en vertu de la Loi sur les pêches en vue de lutter contre la menace de la disponibilité réduite des proies. La portée exacte et la mise en œuvre des mesures réglementaires seront guidées par les consultations menées avec les Premières Nations directement touchées, les conseils de gestion de la faune, les parties prenantes et les autres parties concernées. Ces consultations visent à solliciter des commentaires sur la portée des mesures et à déterminer et atténuer, autant que possible, les effets potentiels.

Programme d’amélioration de l’habitat et de l’observation des cétacés (ECHO)

Pour la neuvième année consécutive, le programme d’amélioration de l’habitat et de l’observation des cétacés (ECHO) de l’Administration portuaire Vancouver-Fraser coordonnera des mesures à grande échelle de réduction des menaces afin d’appuyer le rétablissement des épaulards résidents du Sud en voie de disparition. Ces mesures comprendront un ralentissement des navires dans le détroit de Haro, le passage Boundary et sur le banc Swiftsure, ainsi qu’une modification des routes dans le détroit de Juan de Fuca. Tous les détails sur les mesures volontaires dans le cadre du programme ECHO, notamment les dates, les vitesses de ralentissement ciblées et les coordonnées des emplacements, sont donnés sur le site Web du programme (www.portvancouver.com/fr/environnement/la-sante-des-ecosystemes/programme-echo).

3. Contaminants

Compte tenu de la persistance de nombreux contaminants dans l’environnement, le gouvernement du Canada et ses partenaires poursuivent leurs efforts en vue de mettre en œuvre des mesures à long terme visant à soutenir le rétablissement de l’épaulard résident du Sud dans les domaines suivants :

• préparer et mettre en place des mesures de contrôle, telles que des règlements ou des lignes directrices, afin de réduire la menace que posent les contaminants. Par exemple, en publiant le projet de Règlement sur certaines substances toxiques interdites (2022) et le Framework to derive Environmental Quality Guidelines protective of apex marine mammals from persistent organic pollutants;
• effectuer des travaux de recherche et mener des activités de surveillance pour mieux comprendre les contaminants dans l’environnement et leurs répercussions;
• échanger des données, de l’information et des connaissances entre les partenaires afin de guider la prise de décisions;
• mener des activités de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation pour informer la population et la faire participer aux solutions.

Le gouvernement du Canada a également élaboré et mis à jour l’Outil d’inventaire des polluants affectant les baleines et leurs proies, qui cartographie les estimations de rejets de polluants dans les habitats de l’épaulard résident du Sud et de sa proie principale, le saumon chinook. Cet outil aide à modéliser les répercussions des mesures d’atténuation et des contrôles supplémentaires.

Afin de mieux comprendre la menace posée par les contaminants et de transposer les commentaires en mesures gouvernementales, le gouvernement du Canada dirige un groupe de travail technique consacré aux contaminants dans l’environnement. Composé de partenaires clés de tous les ordres de gouvernement, du milieu universitaire et d’organisations non gouvernementales, ce groupe :

• a identifié les principaux contaminants préoccupants;
• a recommandé des mesures à long terme pour soutenir le rétablissement de l’épaulard résident du Sud;
• mène d’importantes activités de surveillance et de recherche en vue de déterminer les expositions des épaulards résidents du Sud, de leurs habitats et de leurs proies à des contaminants.

Le groupe continue aussi à recommander et à élaborer des lignes directrices sur la qualité de l’environnement pour la protection des épaulards résidents du Sud et de leurs proies, ainsi qu’à les comparer aux données de surveillance afin de déterminer des risques potentiels et de prendre d’autres mesures.

Le respect des mesures de gestion dépend des connaissances du public. Le gouvernement du Canada continue de collaborer avec des organisations éducatives, des groupes environnementaux, des partenaires autochtones et des organismes gouvernementaux pour mieux faire connaître les mesures de protection de l’épaulard résident du Sud au moyen d’activités d’éducation et de sensibilisation du public. Pour en savoir plus, veuillez consulter les sites Web Les baleines et les contaminants – Canada.ca et Réduire la menace des contaminants pour l’épaulard résident du sud – Canada.ca.