Qu’est-ce que l’écart fiscal?

En gros, l'écart fiscal est la différence entre les impôts qui seraient payés si toutes les obligations étaient entièrement respectées dans tous les cas et les impôts qui sont réellement reçus et recouvrés. En tant que concept, il englobe les recettes perdues en raison de l'évasion fiscale, des erreurs des contribuables et des dettes impayées. Il comprend à la fois les dimensions nationales et internationales.

Le niveau élevé de difficulté et de ressources nécessaires pour mesurer l'écart fiscal et l'incertitude des estimations sont largement reconnus.

Mesurer l'écart fiscal

La plupart des pays n'estiment pas l'écart fiscal. En fait, selon la série « Tax Administration 2013 » de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), bien plus de la moitié des organismes du revenu membres ayant été sondés, soit 33 organismes sur 52, ne le mesurent pas. Un nombre encore moindre, soit 13 organismes sur 52, déclarent publier des estimations.

L'élaboration d'une méthode pour estimer l'écart fiscal et la réalisation d'une analyse sont des activités coûteuses. De plus, il n'existe pas de méthodologie convenue sur le plan international, ce qui rend la comparaison impossible. Les administrations citent couramment des limitations et des défis quant à l'exactitude des calculs, y compris la difficulté d'estimer les répercussions de l'économie informelle et des opérations internationales ou à l'étranger. Seule la Suède inclut effectivement une estimation de son écart fiscal international dans le cadre de son écart fiscal total, tout en indiquant que l'estimation comporte un niveau d'incertitude élevé.

Les pays qui tentent d'estimer l'écart fiscal s'y prennent de deux façons :

De plus, les estimations sur l'écart fiscal à l'aide de l'une ou l'autre de ces approches sont habituellement effectuées périodiquement seulement, et ce, pour des années d'imposition qui ont eu lieu plusieurs années avant l'année de l'estimation. Cela les rend inutiles pour comprendre les répercussions à court et à moyen termes des changements à la politique fiscale ou à l'administration fiscale.

L'approche du Canada pour traiter l'inobservation

L'économie clandestine nationale, l'évasion fiscale internationale et l'évitement fiscal abusif sont difficiles à quantifier en raison du fait que, par définition, ils comportent des revenus non déclarés ou sous-estimés et des biens qui sont délibérément cachés au gouvernement. Même si certains pays produisent une estimation, il n'y a pas de méthodologie généralement reconnue et, en fait, on débat partout dans le monde au sujet de l'exactitude, de la fiabilité et de l'utilité de toute méthode utilisée pour estimer un écart fiscal. Le gouvernement du Canada a investi ses ressources là où elles peuvent donner des résultats : aider les contribuables à comprendre et à respecter leurs obligations fiscales avant que des erreurs coûteuses ou des cas d'inobservation ne surviennent, et cerner et poursuivre les cas d'évasion fiscale et d'évitement fiscal abusif lorsqu'ils se produisent.

L'ARC a pris d'importantes mesures pour comprendre le comportement des contribuables, particulièrement là où le risque d'inobservation est le plus élevé, afin de s'assurer que ses programmes répondent aux attentes des Canadiens, soit un régime fiscal équitable où chacun verse l'impôt qu'il doit.

L'ARC continue également de perfectionner ses outils d'évaluation des risques sophistiqués, permettant ainsi de centrer ses ressources en vérification vers les dossiers à risque élevé. Elle effectue aussi des vérifications aléatoires afin de mieux comprendre les taux d'inobservation et les risques qui y sont associés.

Ces mesures aident concrètement l'ARC à comprendre, à documenter et à réduire l'inobservation fiscale.

Autres mesures visant à réduire l'inobservation

Grâce aux connaissances acquises au moyen de ses recherches, le gouvernement du Canada prend des mesures rigoureuses pour assurer l'intégrité du régime fiscal et protéger l'assiette fiscale du Canada :

Ces mesures, ainsi que d'autres mesures visant à lutter contre l'évasion fiscale nationale et internationale, donnent des résultats :

L'Initiative relative aux agents de liaison (IAL) aide les petites et moyennes entreprises à respecter leurs obligations fiscales en offrant un soutien en personne à des moments clés de leur cycle d'entreprise et des renseignements qui les aideront à comprendre leurs droits, à naviguer dans le régime fiscal, à réduire la paperasse et à respecter plus facilement leurs obligations fiscales. En repérant les nouveaux enjeux et en réglant les problèmes le plus tôt possible, l'ARC peut les empêcher de devenir de graves problèmes qui sont coûteux à régler pour les contribuables.

Comment l’ARC travaille-t-elle avec le directeur parlementaire du budget (DPB)?

En 2013, le DPB a demandé à l’ARC de lui fournir des données qui, à son avis, lui permettraient de calculer l’écart fiscal.

L’ARC a l’obligation de protéger les renseignements personnels des contribuables et peut donc seulement fournir des données statistiques d’ensemble au DPB, plutôt que des dossiers propres à des contribuables. La Loi de l’impôt sur le revenu et la Loi sur la taxe d’accise interdisent à l’ARC de fournir des renseignements confidentiels au DPB, et aucune disposition de la Loi sur le Parlement du Canada (qui fixe les pouvoirs et le mandat du DPB) n’annule cette obligation légale.

Le DPB a demandé des renseignements sur trois principaux types de taxes et d‘impôts : impôt sur le revenu des particuliers (T1), impôt sur le revenu des sociétés (T2) et taxe sur les produits et services/taxe de vente harmonisée (TPS/TVH). Plus particulièrement, il a demandé que des renseignements de champs précis des déclarations pour chacun de ces types soient analysés en fonction de différentes catégories, entre autres par groupe de revenus et par province.

Cette demande est la plus importante que l’ARC n’ait jamais reçue. Les données sur l’impôt sur le revenu des particuliers à elles seules contiendraient plus de 100 millions de statistiques. En comparaison, la plus importante demande que l’Agence a reçue par le passé comptait 2,6 millions de statistiques. L’ARC estime qu’il lui faudra au moins six mois pour produire les données. De plus, une majorité des renseignements sera à zéro ou devra être effacée, notamment lorsque la ventilation des chiffres sera si faible que des particuliers pourraient être identifiés, et les renseignements seront alors incomplets.

Néanmoins, l’ARC demeure disposée à fournir les renseignements demandés au DPB dans un format qui protège les renseignements confidentiels des contribuables, conformément à la loi.

Toutes les communications écrites entre l’ARC et le DPB se trouvent sur le site Web du DPB.

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