L’heure de la concurrence a sonné au Canada : répondons à l’appel!

Déclaration


Le 4 mai 2023, GATINEAU (Québec), Bureau de la concurrence

Une version de cette déclaration a été publiée en anglais dans le Globe and Mail le 2 mai 2023

Par Matthew Boswell, Commissaire de la concurrence
 

Le Canada a une longue histoire avec les monopoles.

Cela remonte à l’époque où nous n’étions pas encore un pays, lorsque la charte de la Baie d’Hudson a été accordée en 1670. Elle a donné à une compagnie un monopole commercial sur une vaste étendue de ce qui est aujourd’hui le Canada.

De nos jours, un grand nombre des plus grandes entreprises du Canada sont les descendants directs des premiers monopoles dans les domaines des transports, des télécommunications et des services bancaires.

Les Canadiens et les Canadiennes constatent les répercussions d’une concentration grandissante dans des secteurs contrôlés par des entreprises géantes. Ils s’inquiètent des factures de plus en plus élevées et sont frustrés par les choix limités et la qualité insuffisante du service à la clientèle.

Le gouvernement du Canada a pris bonne note de ces problèmes et prend des mesures pour les résoudre. L’année dernière, il a apporté des modifications initiales à la Loi sur la concurrence, puis a rapidement lancé une vaste consultation sur le cadre de la concurrence au Canada.

Les recommandations visant à moderniser notre législation, formulées en mars par le Bureau de la concurrence dans le cadre de cette consultation, sont loin d’être radicales. Elles visent simplement à nous mettre sur la ligne de départ aux côtés de nos partenaires commerciaux mondiaux qui font de la concurrence un pilier de leur politique économique.

Mais tout le monde n’est pas intéressé par l’amélioration et le renforcement des lois sur la concurrence.

Nous avons entendu des arguments selon lesquels la réforme du droit de la concurrence est un épouvantail effrayant qui nuira à notre économie en freinant les investissements. Nous entendons dire que nous ne devrions pas mettre à jour nos lois pour les harmoniser avec celles de nos principaux partenaires commerciaux parce que le Canada est unique et que nous devons adopter une approche différente en matière de concurrence.

Compte tenu de l’histoire du Canada, nous ne devrions pas être trop surpris lorsque certaines personnes soulèvent des arguments contre une réforme significative du droit de la concurrence.

Lorsque le droit de la concurrence est apparu dans notre pays à la fin du XIXe siècle, c’était pour des raisons qui restent tout aussi pertinentes aujourd’hui : faire baisser les prix pour les consommateurs et renforcer l’économie. La loi avec laquelle nous travaillons n’a pas été entièrement mise à jour depuis 37 ans.

Ne vous méprenez pas, c’est une bonne chose que nous assistions ces jours-ci à un débat public vigoureux sur l’état actuel des lois canadiennes sur la concurrence. Nous devons bien réfléchir à nos lois et apporter des changements éclairés par l’expérience, la recherche et les pratiques exemplaires internationales.

Toutefois, nous devrions être très sceptiques devant les arguments s’opposant à une réforme du droit de la concurrence.

S’il y a une chose que j’ai apprise en tant que commissaire de la concurrence, c’est que le Canada a besoin de plus de concurrence, et vite.

J’ai clairement indiqué que notre droit de la concurrence n’est plus adapté aux besoins de notre économie moderne et affiche un retard par rapport aux pratiques exemplaires utilisées par d’autres pays.

Par exemple, notre droit de la concurrence peut autoriser des fusions anticoncurrentielles d’entreprises qui créent des marchés plus concentrés et, par conséquent, des prix plus élevés pour la population canadienne.

Je sais que le désir d’une plus grande concurrence est partagé par de nombreuses personnes.

La simple vérité est que notre droit de la concurrence a besoin d’une mise à jour complète pour bénéficier à la fois aux consommateurs et aux entreprises du Canada.

Pour les consommateurs, cela signifie un plus grand choix et des prix plus abordables.

Pour les petites et moyennes entreprises, cela signifie une chance honnête de faire concurrence. Cela signifie également une plus grande compétitivité internationale pour les entreprises canadiennes.

La preuve a déjà été faite qu’une forte concurrence nationale rend les entreprises plus concurrentielles à l’étranger.

Pour tous, cela signifie une économie plus forte et plus productive qui conduit à un niveau de vie plus élevé.

Le statu quo en matière de concurrence n’est tout simplement plus suffisant.

L’heure de la concurrence a sonné au Canada : répondons à l’appel!

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