Chapitre 2 : Constatations de l'évaluation
Titre officiel : Évaluation des ententes sur le développement du marché du travail
Sur cette page
- Chapitre 2. Constatations de l'évaluation
- 2.1 Justification et situation du marché du travail
- 2.2 Développement des compétences
- 2.2.1 Description du programme
- 2.2.2 Exécution du programme
- 2.2.3 Profil des participants au programme de développement des compétences
- 2.2.4 Impacts différentiels
- 2.2.5 Résultats de l'analyse coûts-avantages
- 2.2.6 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de développement des compétences
- 2.3 Développement des compétences – Apprentis
- 2.3.1 Description du programme
- 2.3.2 Exécution du programme
- 2.3.3 Profil des participants au programme de développement des compétences – Apprentis
- 2.3.4 Résultats sur le marché du travail
- 2.3.5 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de développement des compétences – Apprentis
- 2.4 Subventions salariales ciblées
- 2.4.1 Description du programme
- 2.4.2 Exécution du programme
- 2.4.3 Profil des participants au programme de subventions salariales ciblées
- 2.4.4 Impacts différentiels
- 2.4.5 Résultats de l’analyse coûts-avantages
- 2.4.6 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de subventions salariales ciblées
- 2.5 Aide au travail indépendant
- 2.6 Partenariats pour la création d'emplois
- 2.7 Services d'aide à l'emploi
- 2.7.1 Description du programme
- 2.7.2 Exécution du programme
- 2.7.3 Profil des participants au programme de services d’aide à l’emploi
- 2.7.4 Impacts différentiels
- 2.7.5 Résultats de l’analyse coûts-avantages
- 2.7.6 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de services d’aide à l’emploi
Chapitre 2. Constatations de l'évaluation
2.1 Justification et situation du marché du travail
Les investissements des EDMT sont cohérents avec les priorités du gouvernement du Canada.
Les programmes actifs du marché du travail sont relativement semblables pour l’ensemble des pays de l’Organisation de coopération et de développement économique et comprennent des formations structurées offertes en classe et visant l’acquisition de compétences, l’expérience de travail auprès d’employeurs (souvent subventionnée) ou au sein du secteur public/non lucratif, l’aide pour le retour à l’emploi et l’aide au travail indépendant. Au Canada, les EDMT constituent le plus important investissement dans le domaine du marché du travail actif; elles visent principalement les personnes sans emploi admissibles aux prestations d’assurance-emploi. Un investissement additionnel de 500 M$ est réalisé dans le cadre des ententes sur le Fonds canadien pour l’emploi, celles-ci ciblant principalement les travailleurs peu qualifiés et les Canadiens sans emploi qui ne sont pas admissibles aux prestations de l’assurance-emploi. De plus, certains programmes distincts visent spécifiquement les jeunes (Stratégie emploi jeunesse), les travailleurs âgés (Initiative ciblée pour les travailleurs âgés), les Autochtones (Stratégie de formation pour les compétences et l’emploi destinée aux Autochtones) et les personnes handicapées (ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées).
Le Rapport sur les plans et les priorités ministériels 2016-2017 établit un lien entre les investissements au chapitre des EDMT et le résultat stratégique consistant à disposer d’une main-d’œuvre qualifiée, inclusive et capable de s’adapter, et un marché du travail efficace. Ce rapport associe ce résultat stratégique au domaine de résultats du cadre pangouvernemental consistant à assurer la sécurité du revenu et l’emploi pour les Canadiens.
Les investissements réalisés dans le cadre des EDMT répondent aux besoins des Canadiens sans emploi
Comme le montre le graphique 2, de 2004-2005 à 2014-2015, le nombre de Canadiens sans emploi oscillait entre 1 077 000 et 1 523 000 par année. Le graphique 2 présente également le nombre de participants aux PEMS qui étaient admissibles à l’assurance-emploi ainsi que le nombre total de participants aux PEMS, y compris ceux qui n’étaient pas admissibles à l’assurance-emploi.
Dans l’ensemble, ces données mettent en lumière l’importante contribution des EDMT au cours de la dernière décennie pour aider les Canadiens sans emploi à trouver un emploi et à le conserver. Les Canadiens sans emploi comprenaient les personnes admissibles et non admissibles à l’assurance-emploi :
- le nombre de participants admissibles à l’assurance-emploi variait entre 405 000 et 550 000 par année;
- le nombre total de participants admissibles et non admissibles à l’assurance-emploi par année variait entre 602 000 et 760 000.
Les Canadiens sans emploi qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi et qui ont besoin d’assistance peuvent en obtenir par le truchement d’autres programmes et services financés par les provinces et territoires ou le gouvernement fédéral, comme le Fonds canadien pour l’emploi, qui a suivi la mise en place des Ententes sur le marché du travail en 2008.
Les sous-sections 2.2 à 2.7 du présent rapport fourniront des preuves démontrant que, dans l’ensemble, les PEMS permettent d’augmenter l’incidence d’emploi et les revenus des participants, et de réduire la dépendance au soutien du revenu de source gouvernementale. Ainsi, les PEMS répondent aux besoins réels des participants aux EDMT et renforcent leurs liens avec le marché du travail.
Graphique 2 compare le nombre de Canadiens sans emploi, le nombre de participants aux PEMS admissibles aux prestations d'assurance-emploi et le nombre total des participants aux PEMS (participants éligibles à l'assurance-emploi et participants non éligibles) de 2004-2005 à 2014-2015.
Graphique 2 - Description textuelle
2004-2005 | 2005-2006 | 2006-2007 | 2007-2008 | 2008-2009 | 2009-2010 | 2010-2011 | 2011-2012 | 2012-2013 | 2013-2014 | 2014-2015 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Sans emploi | 1 169 000 | 1 106 000 | 1 077 000 | 1 112 000 | 1 523 000 | 1 486 000 | 1 399 000 | 1 372 000 | 1 347 000 | 1 322 000 | 1 331 000 |
Participants aux PEMS admissibles à l'assurance-emploi | 466 800 | 440 706 | 425 278 | 409 751 | 466 971 | 549 741 | 473 557 | 416 935 | 405 293 | 431 029 | 416 416 |
Total des participants aux PEMS (admissibles et non admissibles à l'assurance-emploi) | 620 787 | 611 420 | 602 157 | 595 910 | 676 842 | 758 761 | 742 907 | 631 522 | 647 127 | 695 745 | 674 081 |
Sources : Statistique Canada, CANSIM, Tableau 282-0002 et Rapports de contrôle et d’évaluation de l’assurance-emploi (2004-2015)
Remarque : Pour la période 2008-2010, il n’est pas surprenant de constater le délai entre la participation aux PEMS et l’augmentation du nombre de chômeurs. Cela est dû au fait que la participation aux PEMS est consignée sur une base annuelle et que pour la plupart des interventions, un délai normal existe entre le début de la période de chômage et le début des interventions (programmes de développement des compétences, de subventions salariales ciblées, d’aide au travail indépendant et de partenariats pour la création d’emplois). De plus, l’augmentation du financement dans le cadre du budget de 2009 a eu une incidence sur le nombre de participants aux PEMS.
2.2 Développement des compétences
2.2.1 Description du programme
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans neuf provinces et territoires au cours de l’été de 2015
L’objectif du programme de développement des compétences est d’aider les prestataires actifs et les anciens prestataires de l’assurance-emploi à acquérir les compétences dont ils ont besoin en vue d’un emploi, celles-ci pouvant être des compétences de base ou spécialisée. La proportion des dépenses totales engagées au titre des PEMS et consacrées à ce programme a varié de 51 % à 54 % entre 2002-2003 et 2014-2015. Le programme offre une aide financière afin de couvrir les dépenses suivantes :
- Droits de scolarité (neuf provinces/territoires))
- Allocation de subsistance destinée à couvrir les dépenses telles que le loyer ou l’hypothèque, la nourriture et les services publics (neuf provinces/territoires)
- Garde d’enfants et garde des personnes à charge (neuf provinces/territoires)
- Transports (neuf provinces/territoires)
- Livres et autres matériels (neuf provinces/territoires).
- Mesures de soutien visant les personnes handicapées (six provinces/territoires)
- Allocation pour séjour à l’extérieur du lieu de résidence (logement temporaire) pendant la formation (six provinces/territoires)
- Cotisations étudiantes (cinq provinces/territoires)
- Équipement spécial, vêtements et outils (quatre provinces/territoires)
- Tutorat (trois provinces/territoires)
- Frais de réinstallation (trois provinces/territoires)
- Soins de santé et soins dentaires (trois provinces/territoires)
- Indemnité pour l’obtention de certification ou de licences (deux provinces/territoires)
- Évaluations spécialisées (par exemple évaluations psychopédagogiques et ergonomiques) (deux provinces/territoires)
Le niveau de soutien financier accordé en vertu du programme est déterminé par une évaluation des besoins du participant. Une aide financière est habituellement accordée aux personnes qui suivent une formation en vue d’acquérir des compétences essentielles ou une formation de base destinée aux adultes, un cours d’anglais ou de français langue seconde, ou une formation professionnelle spécialisée. Dans certains cas, les compétences professionnelles peuvent inclure une formation collégiale ou universitaire (quatre provinces et territoires). Cinq provinces et territoires ont communiqué des renseignements sur la proportion d’interventions de développement des compétences dont le but était d’appuyer des participants à chaque type de formation en 2014 2015. L’utilisation de l’aide financière attribuée au développement des compétences a varié selon la province ou le territoire :
Dans trois provinces/territoires sur cinq :
- La formation professionnelle spécialisée représentait entre 51 % et 88 % des interventions.
- La formation de base destinée aux adultes ou la formation en vue d’acquérir des compétences essentielles représentait de 12 % à 26 % des interventions.
- Dans une province ou un territoire, 32 % des interventions portaient sur les formations telles que le préapprentissage.
Dans deux provinces/territoires sur cinq :
- L’accent était principalement mis sur la formation de base destinée aux adultes ou la formation en vue d’acquérir des compétences essentielles (51 % et 56 % des interventions).
- La formation professionnelle spécialisée représentait entre 13 % et 44 % des interventions.
- Dans une province ou un territoire, 36 % des interventions portaient sur les cours d’anglais ou de français langue seconde.
2.2.2 Exécution du programme
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans neuf provinces et territoires au cours de l’été de 2015.
L’exécution du programme était différente au sein des neuf provinces et territoires examinés dans le cadre de l’étude sur le programme de développement des compétences. Les participants ont fait l’objet d’une gestion de cas et ont été entièrement pris en charge par le personnel du gouvernement dans trois provinces et territoires, et pris en charge exclusivement par des tiers fournisseurs de services dans trois autres provinces et territoires. Dans les trois provinces et territoires restants, les participants ont fait l’objet d’une gestion de cas assurée par des fournisseurs de services, tandis que le personnel du gouvernement était chargé de négocier le niveau de soutien financier auprès des participants. Le processus de demande de participation au programme commence habituellement par une évaluation des besoins permettant de cibler le niveau de qualification, les titres de compétence, la scolarité, l’expérience de travail et les objectifs de la personne (neuf provinces et territoires). D’autres facteurs tels que l’aptitude au travail (cinq provinces et territoires) et la durée des prestations d’assurance-emploi ou le temps consacré à la recherche d’emploi (deux provinces et territoires) peuvent également être examinés dans le cadre de l’évaluation.
Lorsque la personne est jugée admissible au programme, elle travaille avec un agent chargé de cas en vue d’établir un plan de retour au travail et de présenter une demande. Dans le cadre de ce processus, la personne doit justifier le programme de formation choisi en démontrant qu’une demande pour des emplois liés à ce type de formation existe sur le marché du travail (neuf provinces et territoires). Elle pourrait devoir mener des entrevues auprès d’éventuels employeurs (neuf provinces et territoires), trouver des offres d’emploi pertinentes ou avoir recours à d’autres sources d’information sur le marché du travail (huit provinces et territoires) Dans cinq provinces et territoires, les demandes de formations menant à des emplois dans des secteurs caractérisés par une faible demande peuvent être refusées. Dans deux autres provinces et territoires, les formations menant à des emplois dans des secteurs caractérisés par une faible demande peuvent être financées si le plan d’action du participant démontre de quelle façon la formation améliorera son employabilité.
Le processus de demande peut également comporter une évaluation des besoins financiers, celle-ci servant à déterminer les types de soutien et le financement requis. Deux provinces et territoires offrent également des conseils en planification budgétaire afin d’aider les participants à gérer leurs dépenses tout au long de la formation (deux provinces et territoires). Dans l’ensemble, les processus de demande et d’approbation peuvent prendre entre deux semaines et six mois, selon le temps que prend le participant pour élaborer un plan de retour au travail et terminer les étapes du processus de demande.
2.2.3 Profil des participants au programme de développement des compétences
Comme le montre le tableau B1 de l’annexe B, plus de la moitié des prestataires actifs qui ont commencé leurs interventions de développement des compétences au cours des périodes de 2002-2005 et 2007-2008 étaient des hommes (54 % et 52 % respectivement) et la majorité était âgée entre 25 et 44 ans (60 % et 56 % respectivement). La plupart occupaient un emploi exigeant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation (40 % des participants de chaque cohorte). Les participants de 2002-2005 avaient des revenus légèrement moins élevés avant leur participation au programme (19 206 $) comparativement aux participants de 2007-2008 (20 024 $).
Les anciens prestataires qui ont commencé leurs interventions de développement des compétences au cours des périodes 2002-2005 et 2007-2008 étaient principalement des femmes (53 % et 56 % respectivement) et la majorité était âgée entre 25 et 44 ans (61 % et 58 % respectivement). La plupart occupaient un emploi exigeant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation (41 % des participants de chaque cohorte), et les membres des deux cohortes avaient des revenus d’emploi très similaires pendant l’année précédant leur participation au programme (8 280 $ et 8 669 $).
2.2.4 Impacts différentiels
Prestataires actifs
Comme le montre le tableau B2 de l’annexe B, les prestataires actifs qui ont commencé leurs interventions de développement des compétences entre 2002 et 2005 ont connu des gains différentiels au chapitre de leurs revenus et de leur incidence d’emploi au cours de chacune des cinq années qui ont suivi la participation. Comme l’illustre le graphique 3, leurs revenus ont augmenté de façon continue, allant de 204 $ au cours de la première année qui a suivi leur participation à 4 059 $ au cours de la cinquième année. De même, les augmentations constatées en ce qui concerne leur incidence d’emploi se situaient entre 2,4 points de pourcentage au cours de la première année à 4,4 points de pourcentage au cours de la cinquième année.
Graphique 3 illustre l’augmentation différentielle des revenus d'emploi au cours des 5 années post-programme pour les prestataires actifs et les anciens prestataires de l’assurance-emploi qui ont participé au programme du développement des compétences.
Graphique 3 - Description textuelle
Gains en revenus | 1re année après le programme | 2e année après le programme | 3e année après le programme | 4e année après le programme | 5e année après le programme |
---|---|---|---|---|---|
Augmentation des revenus des prestataires actifs participant au développement des compétences par rapport aux non-participants | 204 $ | 2 052 $ | 3 077 $ | 3 761 $ | 4 059 $ |
Augmentation des revenus des anciens prestataires participant au développement des compétences par rapport aux non-participants | 496 $ | 1 550 $ | 2 029 $ | 2 326 $ | 2 521 $ |
Les gains portant sur les revenus d’emploi et l’incidence d’emploi ont été accompagnés d’une réduction du recours à l’assurance-emploi allant de 69 $ à 470 $ au cours de toutes les années qui ont suivi la participation. Le recours aux prestations d’aide sociale chez les prestataires actifs a diminué pendant trois des cinq années postérieures au programme, tandis que leur dépendance aux mesures de soutien du revenu du gouvernement a diminué de 1 à 2,2 points de pourcentage au cours de toutes les années qui ont suivi la participation.
Les résultats concernant les participants les plus récents (2007-2008) allaient dans le même sens, soit des gains relatifs aux revenus et à l’incidence d’emploi et une diminution du recours aux mesures de soutien du revenu du gouvernement. Toutefois, l’importance de ces impacts était légèrement plus marquée chez les participants les plus récents (augmentation de l’incidence d’emploi et diminution du recours à l’assurance-emploi plus importantes).
Dans l’ensemble, les participants actifs ont accru leur participation au marché du travail par l’augmentation de leur revenu et de leur incidence d’emploi ainsi que par une dépendance moindre aux mesures de soutien du revenu du gouvernement (recours à l’assurance-emploi et à l’aide sociale).
Les résultats pour les sous-groupes de prestataires actifs étaient les suivants :
- Les jeunes (âgés de moins de 30 ans) qui ont commencé leur participation au programme de développement des compétences entre 2002 et 2005 ont connu une amélioration de leurs revenus et de leur incidence d’emploi au cours de la plupart des années qui ont suivi leur participation. De plus, ils ont affiché une diminution à court terme de leur utilisation de l’assurance-emploi ainsi qu’une diminution de leur recours à l’aide sociale au cours de la plupart des années qui ont suivi leur participation au programme.
- Les travailleurs âgés (55 ans et plus) qui ont commencé leur participation au programme de développement des compétences entre 2002 et 2005 sont ceux qui ont connu les augmentations les plus importantes quant aux revenus et l’incidence d’emploi, en comparaison aux jeunes et à l’ensemble des prestataires actifs. Leur recours à l’assurance emploi et à l’aide sociale a augmenté dans la majeure partie de la période postérieure au programme, ce qui fait état de l’incapacité pour certains travailleurs plus âgés de maintenir à court terme l’emploi qu’ils avaient obtenu.
- Les travailleurs de longue date qui ont commencé leur participation au programme de développement des compétences entre 2007 et 2009 ont connu des augmentations de revenus au cours de la deuxième et de la troisième année qui a suivi leur participation au programme, mais ces augmentations n’ont pas compensé les pertes de revenus subies pendant les années de participation au programme et au cours de la première année qui a suivi leur participation. Ces participants ont accru leur incidence d’emploi et diminué leur recours à l’assurance-emploi après avoir participé à ce programme.
Anciens prestataires
Comme l’illustre le tableau B3 présenté à l’Annexe B, les anciens prestataires qui ont commencé leur participation au programme de développement des compétences entre 2002 et 2005 ont connu des gains en matière de revenus pendant les cinq années qui ont suivi leur participation au programme. Le graphique 3 montre que leurs revenus ont continuellement augmenté au fil des ans, de 496 $ au cours de la première année suivant la participation au programme à 2 521 $ pendant la cinquième année. Les participants ont également vu leur incidence d’emploi augmenter de 3 à 5 points de pourcentage pendant la période de cinq ans postérieure au programme.
Leur recours à l’aide sociale a diminué pendant toutes les années qui ont suivi leur participation au programme, les montants annuels moyens variant entre 195 $ et 247 $, et leur dépendance globale à l’égard des mesures de soutien du revenu a diminué en moyenne de 2,3 à 3,3 points de pourcentage. Bien que le montant des prestations d’assurance-emploi reçues par les anciens prestataires ait diminué de 54 $ au cours de la première année qui a suivi leur participation au programme, leur recours à l’assurance-emploi a augmenté pendant toutes les autres années. Ces augmentations se situaient entre 171 $ et 217 $.
L’incidence d’emploi des anciens prestataires qui ont commencé leur participation au programme de développement des compétences entre 2007 et 2008 a marqué une hausse semblable, tandis que leur recours à l’aide sociale et leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu ont connu une baisse semblable. Les résultats concernant leurs revenus et leur recours à l’assurance emploi étaient partiellement différents de ceux des participants de 2002-2005. Ceux qui ont commencé leur participation en 2007 ou en 2008 ont vu leurs revenus diminuer au cours de la première année après leur participation, et ensuite augmenter au cours de la deuxième et de la troisième année. Ils ont également diminué leur recours à l’assurance-emploi pendant la première année qui a suivi leur participation, pour ensuite l’augmenter au cours de la deuxième et de la troisième année qui ont suivi le programme.
Dans l’ensemble, les anciens prestataires ont accru leur recours à l’assurance-emploi à la suite de leur participation au programme, ce qui démontre l’incapacité pour certains anciens prestataires de maintenir à court terme l’emploi qu’ils avaient obtenu. On pourrait également avancer que l’utilisation de l’assurance-emploi est un indicateur d’une participation accrue au marché du travail pour ce groupe de clients puisque ces derniers ont vu leurs revenus d’emploi et leur incidence d’emploi augmenter, et ont diminué leur recours à l’aide sociale. À titre de rappel, les anciens prestataires sont les participants dont la période de prestations d’assurance-emploi s’est terminée dans les trois années qui ont précédé leur participation au programme.
Les résultats par sous-groupes ont démontré ce qui suit :
- le programme de développement des compétences s’est avéré efficace pour améliorer les revenus et l’incidence d’emploi des jeunes qui ont commencé leur participation au programme entre 2002 et 2005. Le programme a aussi fait preuve d’efficacité en permettant de diminuer leur recours à l’aide sociale à la suite de leur participation;
- le programme de développement des compétences s’est également révélé efficace dans la mesure où il a permis d’augmenter les revenus et l’incidence d’emploi des travailleurs âgés qui ont commencé leur participation au programme pendant la période de 2002-2005. La plupart des résultats obtenus à l’aide des autres indicateurs n’étaient pas significatifs sur le plan statistique;
- les travailleurs de longue date qui ont commencé à participer au programme entre 2007 et 2009 ont vu leurs revenus augmenter au cours de la deuxième et de la troisième année qui ont suivi leur participation, toutefois cette augmentation n’a pas compensé les pertes de revenus subies pendant et immédiatement après leur participation au programme. Pendant toutes les années qui ont suivi leur participation au programme, leur incidence d’emploi a connu une amélioration et leur recours à l’aide sociale a diminué. Ils ont également diminué à court terme leur utilisation de l’assurance-emploi, mais celle-ci a augmenté au cours de la deuxième et de la troisième année qui ont suivi le programme.
2.2.5 Résultats de l'analyse coûts-avantages
Comme le montre le tableau B4 présenté à l’annexe B, afin de recouvrer les coûts engendrés, les avantages issus du programme de développement des compétences pour la société devraient être maintenus pendant 7,4 années à la suite de la participation dans le cas des prestataires actifs et 8,6 années dans le cas des anciens prestataires.
2.2.6 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de développement des compétences
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans neuf provinces et territoires au cours de l’été 2015
- Les gestionnaires et les agents chargés de cas qui ont participé à l’exécution du programme et ont été interrogés au cours de l’été 2015 ont mentionné certains défis liés à la participation au programme et à son exécution ;
- l’emplacement géographique et le caractère éloigné constituent des obstacles qui entravent l’accès à la formation, notamment en raison de certains facteurs tels que le manque d’options de formation offertes dans certaines régions ou l’absence de moyens de transport (neuf provinces et territoires);
- les agents chargés de cas ont besoin de plus de temps et de ressources pour assurer la gestion de cas des participants qui font face à de multiples obstacles (huit provinces et territoires). Il est également possible qu’ils ne soient pas pleinement en mesure d’aider les personnes aux prises avec des obstacles importants ou des problèmes de santé mentale (trois provinces et territoires);
- l’admissibilité à l’assurance-emploi peut constituer une entrave pour les personnes peu qualifiées (y compris celles qui sont confrontées à de multiples obstacles à l’emploi) et qui doivent suivre une formation axée sur les compétences, mais ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi (cinq provinces et territoires);
- le manque de compétences essentielles (cinq provinces et territoires), les troubles d’apprentissage (trois provinces et territoires) et les difficultés d’alphabétisation (trois provinces et territoires) sont des obstacles courants qui empêchant les participants d’accéder à la formation et de terminer celle-ci. Les personnes qui ne possèdent pas les compétences requises pour réussir une formation professionnelle risquent d’abandonner une formation connexe plus poussée;
- certains participants font face à des difficultés financières pendant la période d’attente qui précède le début de la formation, ce qui peut pousser certains d’entre eux à abandonner leur formation (quatre provinces et territoires). Par exemple, les participants peuvent épuiser la totalité de leurs prestations d’assurance-emploi lors du processus de demande de participation au programme de développement des compétences et en attendant le début de la formation (trois provinces et territoires);
- les participants potentiels ne sont pas informés adéquatement sur le programme (quatre provinces et territoires);
- la participation précoce des prestataires de l’assurance-emploi est difficile puisque Service Canada ne dirige pas les prestataires récents de l’assurance-emploi vers les bureaux des provinces ou des territoires (trois provinces et territoires).
Les informateurs clés ont également fait part des pratiques exemplaires issues de ce programme ainsi que des leçons tirées. En voici quelques-unes :
- le fait de demander aux participants potentiels d’entreprendre des recherches sur le marché du travail et de réaliser des entrevues auprès d’employeurs et d’institutions qui offrent des formations les aide à assumer la responsabilité du processus entourant leur retour au travail et à prendre des décisions informées en ce qui a trait à leur formation (huit provinces et territoires);
- il est important d’assurer une coordination et une communication régulières entre les agents chargés de cas, les prestataires de formation et les autres parties prenantes (sept provinces et territoires);
- l’aide financière visant à couvrir les frais de garde d’enfants (sept provinces et territoires), les allocations de subsistance (quatre provinces et territoires), le transport (trois provinces et territoires) et les droits de scolarité (trois provinces et territoires) pourrait être revue à la hausse afin d’améliorer l’accès à la formation et l’achèvement de celle-ci;
- les plans de formation flexibles ou déployés en phases qui tiennent compte des compétences professionnelles, des compétences de vie et des compétences essentielles en plus de la formation professionnelle sont bénéfiques pour les personnes confrontées à de multiples obstacles à l’emploi (six provinces et territoires);
- il est également bénéfique d’assurer un suivi régulier des participants pendant et après la formation, particulièrement dans le cas de personnes confrontées à de multiples obstacles. Cette mesure permet de cibler des mesures de soutien additionnelles susceptibles d’être proposées lorsque les participants font face à des difficultés pendant leur formation (six provinces et territoires);
- le fait de procéder à l’évaluation des difficultés d’apprentissage et des compétences au début de la participation permet de cibler le type de soutien dont ont besoin les participants pour réussir leur formation (quatre provinces et territoires);
- un prolongement de l’aide financière après la période de formation aiderait les participants pendant leur recherche d’emploi (quatre provinces et territoires);
- il a été proposé d’accroître le montant de l’indemnité de subsistance (quatre provinces et territoires) ainsi que l’aide financière pour le transport (trois provinces et territoires) et le financement des frais de scolarité (trois provinces et territoires). Il a également été suggéré d’offrir une aide à l’emploi et une aide financière aux personnes handicapées (deux provinces et territoires).
2.3 Développement des compétences – Apprentis
2.3.1 Description du programme
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans dix provinces et territoires au cours de l’été de 2015
L’objectif de ce programme est d’aider les apprentis à devenir des travailleurs spécialisés et à accroître leurs liens avec le marché du travail. Les participants au programme ont habituellement fait un choix de carrière et ont déjà des liens avec le marché du travail. Le processus d’apprentissage comprend un apprentissage en milieu de travail et une formation technique en classe pouvant durer de quatre à douze semaines par année (quatre provinces et territoires). Les apprentis qui comptent un nombre suffisant d’heures de travail pour être admissibles à l’assurance-emploi peuvent présenter une demande afin de recevoir des prestations au titre de la partie I de la Loi sur l’assurance-emploi pendant leur formation.
Le programme fournit une aide financière aux apprentis admissibles à l’assurance-emploi afin de les aider à compenser les coûts engendrés lorsqu’ils suivent une formation technique. Cette aide couvre les dépenses suivantes :
- Transports (neuf provinces/territoires)
- Garde d’enfants et de personnes à charge (huit provinces/territoires)
- Allocation pour séjour à l’extérieur du lieu de résidence (huit provinces/territoires)
- Allocation de subsistance (sept provinces/territoires)
- Droits de scolarité (sept provinces/territoires)
- Livres (quatre provinces/territoires)
- Mise à niveau des compétences essentielles, rattrapage scolaire, tutorat, salaire des spécialistes en stratégies d’apprentissage (trois provinces/territoires)
- Fournitures, outils et équipements (deux provinces/territoires)
Le niveau de financement est établi en fonction des besoins de l’apprenti, de l’emplacement où se déroule la formation et des frais payés par les apprentis. Le financement est habituellement attribué selon un taux fixe.
2.3.2 Exécution du programme
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans dix provinces et territoires au cours de l’été de 2015
Puisque ces participants ont déjà un emploi, ils ne font pas nécessairement l’objet d’un processus de gestion de cas. En fait, au moins cinq provinces et territoires n’offrent pas de service de gestion des cas dans le cadre de ce programme. Les apprentis peuvent recevoir des services de gestion des cas dans trois administrations, toutefois il ne s’agit pas d’une exigence. Dans l’ensemble, parmi les trois provinces et territoires qui offrent des services de gestion des cas, deux ont confirmé que seule une faible proportion des participants avait reçu de tels services.
Bien que les demandes de financement varient d’une province ou d’un territoire à l’autre, les participants remplissent habituellement eux-mêmes leur demande.
- Dans trois provinces et territoires, la demande est gérée de façon autonome et le participant n’a aucun contact avec l’agent chargé du cas.
- Dans quatre autres provinces et territoires, les agents chargés de cas rencontrent les apprentis avant le début de la formation ou durant les premiers jours de celle-ci afin de discuter de différents types d’aide financière dont ils disposent et afin de cibler les besoins financiers des apprentis.
- Dans deux autres provinces et territoires, la demande est gérée de façon autonome pour certains apprentis, tandis que d’autres sont appelés à rencontrer un agent chargé du cas (par exemple l’agent chargé du cas rencontre l’apprenti qui en est à sa première année afin de l’aider à remplir la demande, tandis que les apprentis qui participent au programme pour la deuxième année remplissent eux-mêmes leur demande).
Dans au moins trois provinces et territoires, une demande ou une trousse comprenant des renseignements sur le processus de demande de financement est envoyée aux apprentis avant le début de leur formation ou au début de leur formation.
2.3.3 Profil des participants au programme de développement des compétences – Apprentis
Le tableau C1 de l’annexe C présente les caractéristiques sociodémographiques des prestataires actifs et des anciens prestataires qui ont commencé à recevoir une aide financière en 2003-2005 et en 2013-2014.
Les deux cohortes de prestataires actifs étaient principalement constituées d’hommes (93 % et 95 % respectivement). Ces participants étaient relativement jeunes, toutefois les participants les moins récents étaient les plus jeunes, 84 % d’entre eux étant âgés de moins de 34 ans, comparativement à 72 % pour la cohorte de 2013-2014. Les participants des cohortes de 2003-2005 et de 2013-2014 avaient pour la plupart un emploi nécessitant une formation collégiale ou une formation d’apprenti avant leur participation au programme (84 % et 90 % respectivement). Les participants les plus récents affichaient une rémunération plus élevée au cours de l’année précédant leur participation au programme (33 250 $), par rapport aux participants de 2003-2005.
Les anciens prestataires qui ont commencé à recevoir une aide financière entre 2003 et 2005 ainsi qu’entre 2013 et 2014 étaient principalement des hommes (83 % et 89 % respectivement) et étaient âgés de moins de 34 ans (68 % et 72 %). La plupart d’entre eux avaient un emploi nécessitant une formation collégiale ou une formation d’apprenti avant leur participation au programme, et l’incidence d’emploi des participants les plus récents était plus élevée (70 %) que celle des participants de 2003-2005 (48 %). En outre, au cours de l’année précédant leur participation, les participants les plus récents affichaient des revenus d’emploi plus élevés (23 345 $ par rapport à 18 388 $). On constate également chez eux un plus faible recours à l’assurance-emploi (49 % par rapport à 55 %) et à l’aide sociale (4 % par rapport à 6 %).
2.3.4 Résultats sur le marché du travail
Les résultats concernant la situation sur le marché du travail ont porté sur les personnes qui ont commencé leur participation au programme entre 2003 et 2005. Les statistiques présentées aux tableaux C2 et C3 de l’annexe C portent spécifiquement sur les cinq années qui ont précédé la participation au programme et les sept années qui ont suivi la première année de participation au programme.
Prestataires actifs
Comme le montre le graphique 4, les participants au programme ont vu leurs revenus moyens augmenter de 14 965 $ au cours de la cinquième année précédant le programme à 58 245 $ au cours de la septième année qui a suivi l’année du début de la participation au programme. La proportion de participants ayant un emploi a diminué de 1 à 2 points de pourcentage par année après la première année de participation au programme, mais s’est maintenue au tour de 95 %. La proportion de participants qui recevaient des prestations en vertu de la partie I de la Loi sur l’assurance-emploi est passée de 99 % au cours de la première année de participation au programme à 23 % au cours de la septième année qui a suivi la première année de participation. La dépendance des participants à l’égard des mesures de soutien du revenu a également connu une baisse, passant de 15 % au cours de la première année de participation au programme à 5 % au cours de la septième année qui a suivi la participation.
Graphique 4 présente les revenus moyens d'emploi des prestataires actifs de l’assurance-emploi participant au programme de développement des compétences - Apprentis entre la 5e année qui précède le début de la participation au programme et la septième année suivant le début de la participation au programme.
Graphique 4 - Description textuelle
Revenus d'emploi | |
---|---|
5 ans avant le programme | 14 965 $ |
4 ans avant le programme | 17 821 $ |
3 ans avant le programme | 20 243 $ |
2 ans avant le programme | 23 379 $ |
1 an avant le programme | 28 199 $ |
1e année de participation | 27 097 $ |
1 an après le programme | 33 817 $ |
2 ans après le programme | 40 107 $ |
3 ans après le programme | 46 861 $ |
4 ans après le programme | 51 817 $ |
5 ans après le programme | 52 845 $ |
6 ans après le programme | 55 112 $ |
7 ans après le programme | 58 245 $ |
moyen | 36 193 $ |
Anciens prestataires
Comme le montre le graphique 5, les revenus d’emploi des anciens prestataires ont connu une augmentation constante, passant de 14 885 $ au cours de la cinquième année précédant le programme à 43 400 $ au cours de la septième année qui a suivi la première année de participation. En moyenne, entre 93 % et 97 % des anciens prestataires avaient un emploi avant leur participation au programme, tandis que 88 % à 95 % d’entre eux détenaient un emploi après le début de leur participation au programme. La proportion d’anciens prestataires qui recevaient des prestations d’assurance-emploi a connu une baisse, passant de 54 % à 37 % entre la première et la septième année qui ont suivi le début de la participation au programme. Le niveau de dépendance des anciens prestataires à l’égard des mesures de soutien du revenu a affiché une hausse entre la cinquième et la première année précédant la participation au programme, passant de 15 % à 22 %, et a par la suite diminué de 17 % à 14 % entre la première année de participation au programme et la septième année suivant celle-ci.
Graphique 5 présente les revenus moyens d'emploi des anciens prestataires de l’assurance-emploi participant au programme de développement des compétences - Apprentis entre la 5e année qui précède le début de la participation au programme et la septième année suivant le début de la participation au programme.
Graphique 5 - Description textuelle
Revenus d'emploi | |
---|---|
5 ans avant le programme | 14 885 $ |
4 ans avant le programme | 17 425 $ |
3 ans avant le programme | 18 662 $ |
2 ans avant le programme | 20 003 $ |
1 an avant le programme | 18 997 $ |
1e année de participation | 20 377 $ |
1 an après le programme | 25 333 $ |
2 ans après le programme | 30 651 $ |
3 ans après le programme | 35 146 $ |
4 ans après le programme | 38 994 $ |
5 ans après le programme | 39 253 $ |
6 ans après le programme | 42 369 $ |
7 ans après le programme | 43 400 $ |
moyen | 28 115 $ |
2.3.5 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de développement des compétences – Apprentis
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans dix provinces et territoires au cours de l’été de 2015
Les études canadiennes pertinentes font état d’un taux de non-achèvement relativement élevé parmi les apprentis (40 % à 50 %)Note de bas de page 8. De plus, la documentation sur ce thème révèle que malgré la hausse du taux d’inscription des apprentis au Canada, on ne constate pas d’augmentation correspondante du taux d’achèvementNote de bas de page 9. Bien que les données disponibles à l’heure actuelle ne permettent pas de fournir une estimation fiable du taux d’achèvement parmi les participants, les informateurs clés de six provinces et territoires ont confirmé cette tendance et ont fourni des explications quant aux facteurs susceptibles d’entraîner le décrochage des apprentis, notamment :
- difficultés financières, comme le fait de ne pas être en mesure de vivre uniquement des prestations d’assurance-emploi pendant la période de formation (dix provinces et territoires);
- apprentis qui abandonnent le métier (sept provinces et territoires);
- employeurs non disposés à se départir de leurs apprentis pour leur permettre de suivre la formation, ou étant dans l’incapacité de le faire (sept provinces et territoires);
- absence de possibilités de formation au sein des communautés locales (sept provinces et territoires);
- fluctuations du marché du travail ou faible demande pour certains métiers (six provinces et territoires);
- absence ou faible niveau de compétences essentielles (six provinces et territoires);
- retards pour l’obtention des prestations d’assurance-emploi (par exemple l’admissibilité à l’assurance-emploi n’est pas confirmée jusqu’à ce que la formation soit presque terminée) (cinq provinces et territoires).
Les informateurs clés ont également souligné certaines leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme ou de l’apprentissage en général. En voici quelques-unes :
- offrir une aide financière plus importante aux apprentis (six provinces et territoires);
- offrir une formation permettant aux personnes confrontées à de nombreux obstacles d’acquérir des compétences essentielles avant d’entreprendre une formation technique (six provinces et territoires);
- évaluer les besoins dans le but de cibler tous les obstacles potentiels à la formation au début du processus d’apprentissage (quatre provinces et territoires);
- offrir une formation aux apprentis sur la façon d’établir et de respecter un budget (trois provinces et territoires).
2.4 Subventions salariales ciblées
2.4.1 Description du programme
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans huit provinces et territoires au cours de l’été de 2015.
Ce programme accorde aux employeurs une subvention destinée à couvrir une partie du salaire des participants. L’objectif du programme est d’encourager les employeurs à embaucher des chômeurs admissibles à l’assurance-emploi qu’ils n’embaucheraient pas normalement, afin de les aider à acquérir une expérience de travail. À cet égard, les informateurs clés de cinq provinces et territoires ont confirmé que les employeurs embauchent habituellement des personnes qu’ils n’auraient pas prises à leur service sans l’aide offerte dans le cadre du programme.
Le montant maximal de la subvention se situe entre 50 % et 100 % du salaire de l’employé, et la durée varie entre 16 et 52 semaines. Dans la plupart des provinces et territoires (six), le taux et le niveau des subventions accordées sont négociés de façon individuelle auprès des employeurs. Le programme de subventions salariales ciblées finance également certains coûts relatifs à l’emploi, notamment les mesures de soutien pour les personnes handicapées (par exemple équipement spécialisé ou adapté) (quatre provinces et territoires), les fournitures de travail et l’équipement de sécurité (deux provinces et territoires) ainsi que les compléments de formation et autres cours (par exemple sécurité en milieu de travail, formation en informatique) (deux provinces et territoires).
Les subventions salariales sont habituellement utilisées pour financer des postes à temps plein; toutefois, dans deux provinces et territoires, le soutien de postes saisonniers, temporaires ou à temps partiel peut être envisagé dans des circonstances exceptionnelles. Les subventions salariales ne se limitent habituellement pas à certains types d’emplois ou d’industries (six provinces et territoires) et sont offertes pour un large éventail d’occupations incluant des emplois de premier échelon et des emplois mieux qualifiés. Les subventions salariales devraient mener à des postes permanents. À cet égard, trois provinces et territoires ont effectué des suivis systématiques auprès des participants afin de déterminer s’ils avaient maintenu leur emploi auprès du même employeur à la fin de la subvention. Ces trois provinces et territoires ont affiché des niveaux de rétention variables allant de 36,5 % à la suite de la subvention à 50 % après un an et 31 % après cinq ans.
2.4.2 Exécution du programme
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans huit provinces et territoires au cours de l’été de 2015.
Le programme de subventions salariales ciblées est exécuté par des agents gouvernementaux chargés de cas (trois provinces et territoires), des agents chargés de cas relevant de tiers fournisseurs de services (deux provinces et territoires), ou une combinaison des deux (trois provinces et territoires). Les demandes de participation peuvent émaner principalement de l’employeur (deux provinces et territoires), principalement de l’employé (deux provinces et territoires), ou d’une combinaison des deux (huit provinces et territoires).
Le graphique 6 décrit le processus de demande selon qu’il émane de l’employeur ou du participant. Elle présente les principales étapes du processus, depuis l’évaluation initiale jusqu’au début de la participation au programme. Que la demande de subvention salariale émane du participant ou de l’employeur, dans sept des huit provinces et territoires, les participants rencontrent les agents chargés du cas; les antécédents professionnels, les niveaux de compétence, les objectifs et les obstacles à l’emploi sont également identifiés et évalués dans le cadre d’une évaluation des besoins.
Les agents chargés du cas peuvent recommander aux participants de prendre part au programme s’ils ne possèdent pas l’expérience de travail requise ou s’ils doivent acquérir des compétences liées au travail (cinq provinces et territoires). Deux provinces et territoires accordent une priorité aux personnes confrontées à des obstacles à l’emploi ou appartenant à l’un des groupes suivants : Autochtones, personnes handicapées, minorités visibles, immigrants, travailleurs âgés et récents titulaires d’un diplôme d’études postsecondaires. De plus, une subvention salariale peut être accordée pour permettre à un apprenti sans emploi d’être jumelé à un employeur afin de poursuivre son apprentissage (trois provinces et territoires).
La durée du processus de demande et d’approbation varie entre trois jours et huit semaines. Dans cinq provinces et territoires sur huit, le processus de demande et d’approbation se conclut en moins de deux semaines.
2.4.3 Profil des participants au programme de subventions salariales ciblées
Les statistiques sociodémographiques présentées au tableau D1 de l’annexe D montrent que les prestataires actifs qui ont commencé à participer au programme de 2002 à 2005 et de 2007 à 2008 étaient principalement des hommes (55 % et 53 % respectivement). Un tiers de ceux qui ont commencé à participer au programme de 2002 à 2005 étaient âgés de plus de 45 ans, et cette proportion était encore plus élevée chez les participants les plus récents (42 %). Les participants des deux cohortes occupaient souvent des emplois nécessitant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation au programme (36 % et 38 % respectivement). Les revenus d’emploi des participants les plus récents étaient plus élevés au cours de l’année précédant leur participation au programme (20 866 $ par rapport à 18 511 $).
Plus de la moitié des anciens prestataires qui ont commencé à participer au programme entre 2002 et 2005 ou entre 2007 et 2008 étaient des hommes (53 % et 51 % respectivement). Un peu moins du tiers des participants de ces deux cohortes étaient âgés de 25 à 34 ans (31 % et 30 % respectivement), et la proportion de participants âgés de plus de 45 ans était similaire au sein des deux cohortes (29 % et 34 % respectivement). Ces participants occupaient pour la plupart un emploi nécessitant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation au programme (35 % et 36 % respectivement). Les revenus d’emploi des participants des cohortes de 2002-2005 et de 2007-2008 étaient semblables au cours de l’année précédant leur participation au programme (10 917 $ et 11 302 $ respectivement).
2.4.4 Impacts différentiels
Prestataires actifs
Comme le montre le tableau D2 de l’annexe D, les revenus des prestataires actifs qui ont commencé leur participation au programme de subventions salariales ciblées entre 2002 et 2005 ont augmenté au cours de toutes les années qui ont suivi leur participation au programme, et ces augmentations se sont accrues au fil des ans. Les revenus d’emploi sont passés de 661 $ au cours de la première année suivant leur participation au programme à 1 930 $ au cours de la cinquième année (voir graphique 7). Leur incidence d’emploi a également affiché une hausse de 4,9 à 5,1 points de pourcentage pendant toutes les années qui ont suivi leur participation au programme. On constate en outre une diminution de leur recours à l’aide sociale pendant toutes les années qui ont suivi leur participation au programme et les diminutions se situant entre 58 $ et 79 $. Le nombre de semaines de prestations d’assurance-emploi a connu des augmentations graduelles chez les prestataires actifs pendant les cinq années qui ont suivi leur participation au programme, celui-ci allant de 0,3 à 0,5 semaine. Le lecteur devrait interpréter ces résultats en gardant à l’esprit que les participants accumulent des heures assurables en vertu de l’assurance-emploi tout en occupant un poste faisant l’objet d’une subvention. Cette mesure leur permet d’entamer un processus de demande de prestations d’assurance-emploi s’ils ne sont pas en mesure de conserver leur emploi subventionné.
Graphique 7 illustre l’augmentation différentielle des revenus d'emploi au cours des 5 années post-programme pour les prestataires actifs et les anciens prestataires de l’assurance-emploi qui ont participé au programme des subventions salariales ciblées.
Graphique 7 - Description textuelle
Gains en revenus | 1re année après le programme | 2e année après le programme | 3e année après le programme | 4e année après le programme | 5e année après le programme |
---|---|---|---|---|---|
Augmentation des revenus des prestataires actifs ayant participé au programme de subventions salariales ciblées par rapport aux non-participants | 661 $ | 971 $ | 1 747 $ | 1 815 $ | 1 930 $ |
Augmentation des revenus des anciens prestataires ayant participé au programme de subventions salariales ciblées par rapport aux non-participants | 2 134 $ | 1 850 $ | 2 017 $ | 2 173 $ | 2 180 $ |
Les prestataires actifs qui ont commencé leur participation au programme en 2007-2008 ont eux aussi affiché des augmentations au chapitre des revenus et de l’incidence d’emploi ainsi qu’une diminution du recours à l’aide sociale pendant toutes les années qui ont suivi leur participation au programme. Les impacts différentiels pour chacun de ces trois indicateurs étaient habituellement plus importants que ceux observés chez les personnes dont la participation au programme remonte à 2002-2005. Notons que la plupart des résultats portant sur le recours à l’assurance-emploi pour la cohorte de 2007-2008 n’étaient pas significatifs sur le plan statistique.
Dans l’ensemble, malgré une hausse du recours à l’assurance-emploi, les prestataires actifs ont amélioré leur situation sur le marché du travail par la hausse de leurs revenus et de leur incidence d’emploi ainsi que par la diminution de leur recours à l’aide sociale.
Les résultats des différents sous-groupes étaient les suivants :
- les jeunes (âgés de moins de 30 ans) qui ont commencé leur participation au programme entre 2002 et 2005 ont vu leurs revenus et leur incidence d’emploi augmenter au cours de la plupart des années qui ont suivi leur participation au programme. Leur recours à l’aide sociale a diminué à la suite de leur participation au programme, mais leur recours à l’assurance-emploi a augmenté dans l’ensemble;
- les travailleurs âgés (55 ans et plus) qui ont commencé leur participation au programme entre 2002 et 2005 ont affiché une augmentation de leurs revenus et de leur incidence d’emploi. Ce sont eux qui ont connu les augmentations les plus importantes parmi tous les prestataires actifs à l’examen. Comme c’était le cas pour les jeunes et l’ensemble des prestataires actifs, leur recours à l’assurance-emploi a généralement augmenté à la suite de leur participation au programme;
- contrairement aux autres groupes, les travailleurs de longue date qui ont commencé leur participation au programme entre 2007 et 2009 ont vu leurs revenus diminuer au cours des deux premières années qui ont suivi leur participation au programme. Leur incidence d’emploi a affiché une hausse, mais la durée des prestations d’assurance-emploi a également augmenté de façon générale.
Anciens prestataires
Comme l’illustre le tableau D3 présenté à l’Annexe D, le programme de subventions salariales ciblées s’est révélé efficace pour améliorer les revenus et l’incidence d’emploi des anciens prestataires qui ont commencé leur participation au programme entre 2002 et 2005. Le graphique 7 montre que les revenus des anciens prestataires ont connu une hausse allant de 1 850 $ à 2 180 $. De plus, leur incidence d’emploi a augmenté de façon graduelle, soit de 5,5 à 6,9 points de pourcentage.
Leur recours à l’aide sociale a également diminué pendant toutes les années qui ont suivi leur participation au programme, la moyenne annuelle se situant entre 266 $ et 387 $. De même, leur niveau de dépendance à cet égard a diminué de 0,5 à 2,2 points de pourcentage par année. Les anciens prestataires ont enregistré une augmentation de leur utilisation de l’assurance emploi au cours de toutes les années qui ont suivi leur participation au programme. Cette augmentation se situait entre 296 $ et 679 $ et est passée de 0,7 à 2,4 semaines. Le lecteur devrait interpréter ces résultats en gardant à l’esprit que les participants accumulent des heures assurables en vertu de l’assurance-emploi tout en occupant un poste faisant l’objet d’une subvention. Cette mesure leur permet d’entamer un processus de demande de prestations d’assurance-emploi s’ils ne sont pas en mesure de conserver leur emploi subventionné.
Les résultats des anciens prestataires qui ont commencé leur participation au programme en 2007 ou en 2008 étaient semblables en ce qui a trait à la direction de l’impact et sa dimension. Cette cohorte a vu ses revenus et son incidence d’emploi augmenter et a diminué son utilisation de l’aide sociale ainsi que sa dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu, tandis que son utilisation de l’assurance-emploi a connu une hausse.
Dans l’ensemble, les anciens prestataires ont augmenté le recours à l’assurance-emploi à la suite de leur participation, ce qui indique que certains anciens prestataires ont été incapables de maintenir à court terme l’emploi qu’ils avaient obtenu. On peut aussi avancer qu’une hausse du recours à l’assurance-emploi est une indication que ce groupe de clients entretient des liens plus importants avec le marché du travail puisque leurs revenus d’emploi et leur incidence d’emploi ont connu une hausse et que leur recours à l’aide sociale a diminué. À titre de rappel, les anciens prestataires sont les participants dont la période de prestations d’assurance-emploi s’est terminée dans les trois années qui ont précédé leur participation au programme.
Les résultats allaient généralement dans le même sens pour les autres groupes d’anciens prestataires :
- les revenus et l’incidence d’emploi des jeunes et des travailleurs âgés qui ont commencé leur participation au programme entre 2002 et 2005 ainsi que des travailleurs de longue date qui ont commencé leur participation au programme entre 2007 et 2009 ont affiché une augmentation pendant toutes les années qui ont suivi la participation au programme. Ces groupes ont également diminué leur recours à l’aide sociale, tandis que leur utilisation de l’assurance-emploi a augmenté de façon générale à la suite de leur participation au programme.
2.4.5 Résultats de l’analyse coûts-avantages
En ce qui concerne les prestataires actifs, comme l’illustre le tableau D4 présenté à l’Annexe D, les avantages du programme de subventions salariales ciblées ont recouvré les coûts du point de vue de la société dans une période de 5,9 années après la participation. En outre, les avantages du programme pour les anciens prestataires ont excédé les coûts engendrés pendant la deuxième année de participation au programme.
2.4.6 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de subventions salariales ciblées
Sur la base d’un examen de la documentation et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans huit provinces et territoires au cours de l’été de 2015.
Bien que ce programme ait permis d’accentuer les liens des participants avec le marché du travail, son utilisation a diminué au cours des dernières années. Selon les rapports de contrôle et d’évaluation de l’assurance-emploi, la proportion de nouvelles interventions a chuté, passant de 3 % à 1 % de l’ensemble des interventions de PEMS entre 2002-2003 et 2014-2015, tandis que les investissements réalisés au titre du programme sont demeurés stables, représentant 6 % des dépenses totales au titre des PEMS.
Les informateurs clés de sept provinces et territoires ont confirmé ce déclin et ont cerné certaines causes potentielles, notamment :
- les exigences en matière de production de rapports rendent les subventions moins attrayantes pour les employeurs (sept provinces et territoires);
- les employeurs ne connaissent pas le programme en raison de lacunes sur le plan du marketing ou de la sensibilisation (cinq provinces et territoires);
- la subvention et la lettre de promotion personnelle remise aux participants pour faire la promotion du programme créent une perception négative chez les employeurs quant à la qualité des candidats (cinq provinces et territoires);
- il existe un décalage entre les besoins des employeurs et les compétences des candidats disponibles (quatre provinces et territoires);
- certains employeurs hésitent à travailler avec le gouvernement en raison d’expériences précédentes négatives (trois provinces et territoires);
- la conjoncture économique locale a une incidence directe sur l’utilisation du programme par les employeurs (trois provinces et territoires). Par exemple, en présence d’une économie forte caractérisée par un faible taux de chômage, les employeurs sont plus disposés à embaucher des employés sans se prévaloir d’une subvention (deux provinces et territoires);
- les délais d’approbation de participation au programme constituent un obstacle pour les employeurs (deux provinces et territoires) qui souhaitent que les participants commencent à travailler immédiatement.
Les informateurs clés ont souligné un certain nombre de leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme. Les principaux enseignements à retenir sont les suivants :
- apparier les compétences des participants et les besoins des employeurs afin d’améliorer la rétention (cinq provinces et territoires);
- il est nécessaire de mieux faire connaître le programme. Par exemple, les organismes de prestation de services devraient avoir des prospecteurs d’emplois dont la tâche serait de mener des campagnes d’information auprès des employeurs et de jumeler les employeurs avec les participants plus difficiles à embaucher (trois provinces et territoires);
- mettre en place un processus de demande simple et facile à utiliser pour les employeurs, et s’assurer que les approbations sont fournies en temps opportun. L’utilisation de systèmes électroniques peut aider à diminuer le temps de traitement pour les employeurs qui doivent présenter des mises à jour mensuelles et trimestrielles (trois provinces et territoires);
- disposer d’une flexibilité suffisante pour apporter des ajustements au programme afin de répondre aux besoins des personnes handicapées (par exemple niveau de subvention et exigences relatives au nombre d’heures) (trois provinces et territoires);
- il est important d’assurer un suivi permanent. Par exemple, le fait d’effectuer des suivis et des visites de sites sur une base régulière permet de garantir que les employeurs respectent les dispositions en matière de formation stipulées dans le contrat qu’ils ont signé (trois provinces et territoires). En outre, des contacts réguliers avec les employeurs et les participants contribuent à la résolution de problèmes pendant la période de subventions (deux provinces et territoires)
2.5 Aide au travail indépendant
2.5.1 Description du programme
Le programme d’aide au travail indépendant aide les personnes sans emploi à créer leur propre emploi en démarrant leur entreprise ou en devenant travailleurs autonomes. Il offre une aide financière et des conseils sur la planification d’affaires aux participants admissibles à l’assurance-emploi, afin de les aider à lancer leur propre entreprise. Cette aide financière vise à couvrir les dépenses personnelles et d’autres types de dépenses au stade du démarrage de l’entreprise. Entre 2002-2003 et 2014-2015, les investissements réalisés en vertu de ce programme ont diminué, passant de 8 % à 6 % des dépenses totales effectuées au titre des PEMS.
2.5.2 Profil des participants au programme d’aide au travail indépendant
Comme le montre le tableau E1 présenté à l’annexe E, les prestataires actifs qui ont commencé à participer au programme entre 2002 et 2005 étaient principalement des hommes (58 %), tandis que le groupe dont la participation au programme a commencé en 2007 ou en 2008 comptait presque autant de femmes que d’hommes. Au sein des deux cohortes, quatre pour cent des participants étaient âgés de moins de 25 ans, tandis que les autres participants étaient répartis de façon à peu près uniforme entre les autres catégories d’âge (par exemple 25 à 34, 35 à 44 et 45 ans et plus).
Les participants qui se sont joints au programme en 2002-2005 et en 2007-2008 avaient pour la plupart un emploi exigeant des études collégiales ou une formation en apprentissage avant leur participation au programme (37 % et 39 % respectivement). Il convient de souligner que 26 % des participants de 2002-2005 et 23 % des participants de 2007-2008 exerçaient un emploi exigeant des études universitaires ou des compétences en gestion. Cette proportion est plus élevée que celle constatée chez les autres participants aux PEMS. Au cours de l’année qui a précédé leur participation au programme, les participants de 2002-2005 ont touché des revenus d’emploi plus élevés (27 719 $) que les participants plus récents (25 801 $).
Parmi les anciens prestataires qui ont commencé leur participation au programme en 2002-2005, on comptait presque le même nombre d’hommes que de femmes. La distribution était différente pour le groupe de participants plus récents, qui comptait plus de femmes (58 %) que d’hommes (42 %). Au sein des deux cohortes, la répartition des participants selon l’âge était semblable, soit 3 % et 4 % qui étaient âgés de moins de 25 ans, tandis que les autres participants étaient répartis de façon à peu près uniforme entre les autres catégories d’âge (par exemple 25-34, 35-44 et 45 ans et plus).
Les participants qui se sont joints au programme en 2002-2005 et en 2007-2008 avaient pour la plupart un emploi exigeant des études collégiales ou une formation en apprentissage (32 % et 33 % respectivement), ou encore des études secondaires ou une formation en apprentissage avant leur participation au programme (31 % chacun). De plus, une proportion respective de 24 % et 23 % de ces participants occupaient un emploi exigeant une formation universitaire ou des compétences de gestion, ce qui est également supérieur aux pourcentages habituellement constatés chez les autres participants aux PEMS. Les participants des deux cohortes touchaient des revenus semblables au cours de l’année précédant leur participation au programme (11 387 $ et 11 642 $).
2.5.3 Difficultés liées à la mesure des impacts différentiels du programme de travail autonome
Comme dans le cas des autres PEMS, les impacts différentiels ont été estimés pour les participants au programme d’aide au travail indépendant au cours des périodes de 2002-2005 et de 2007-2008. Les résultats ont révélé d’importantes diminutions au chapitre des revenus d’emploi et de travail indépendant ainsi qu’une diminution de l’incidence d’emploi. De plus, comparativement aux non-participants récents, les participants ont été moins nombreux à recourir à l’assurance-emploi et ont réduit leur dépendance à l’égard de l’aide au revenu de source gouvernementale.
Les estimations détaillées sont présentées aux tableaux E2 et E3 de l’annexe E. Elles ne sont toutefois pas traitées dans le rapport puisqu’elles pourraient ne pas permettre de dresser un portrait précis du bien-être financier des participants pendant la période qui a suivi leur participation au programme. Les impacts ont été analysés à l’aide des revenus déclarés aux fichiers d’impôt T1 et T4 de l’Agence du revenu du Canada; ils ont été mesurés par rapport aux prestataires actifs qui n’ont pas participé au programme d’aide au travail indépendant et qui auraient pu se trouver dans tout type de situation d’emploi ou encore au chômage à la suite de leur participation au programme (par exemple sans emploi, employé rémunéré, travailleur autonome).
Selon une étude réalisée par Statistique Canada, les travailleurs autonomes canadiens affichent un revenu annuel moyen inférieur à celui des employés rémunérés (46 200 $ par rapport à 52 400 $ en 2009). Toutefois, la valeur nette moyenne de leur foyer est de 2,7 fois supérieure à celle des employés rémunérés, ce qui indique que certains travailleurs autonomes laissent des fonds dans leur entreprise à des fins de réinvestissement.Note de bas de page 10 Dans l’ensemble, il semble que le fait d’examiner uniquement les revenus individuels, sans tenir compte de la valeur nette des foyers, n’est pas propice à une évaluation équitable du bien-être financier des participants à la suite de leur participation au programme.
Par ailleurs, on en sait peu sur la conception et l’exécution de ce programme à l’heure actuelle. Plus particulièrement, on constate une compréhension inadéquate du rôle que joue ce programme afin d’aider les futurs entrepreneurs à mettre en œuvre des plans d’affaires viables et à perfectionner leurs compétences entrepreneuriales. De manière générale, il est difficile de déterminer si l’amélioration des liens des participants avec le marché du travail au moyen du programme d’aide au travail indépendant est associée plus étroitement à leur concept d’affaires et à leur esprit d’entreprise qu’à l’aide offerte en vertu du programme de travail autonome.
2.6 Partenariats pour la création d'emplois
2.6.1 Description du programme
Le programme de partenariats pour la création d’emploi offre aux participants des occasions d’acquérir une expérience de travail. Ces derniers continuent de recevoir leurs prestations au titre de la partie I de la Loi sur l’assurance-emploi ou reçoivent une allocation pendant leur emploi dans le cadre d’un projet financé en vertu du programme. Les activités du projet favorisent le développement de la collectivité et de l’économie locale. Les dépenses du programme ont connu une baisse, passant de 4 % à 2 % engagées au titre des PEMS entre 2003 2003 et 2014-2015.
2.6.2 Profil des participants au programme de partenariats pour la création d’emplois
Prestataires actifs
Comme le montre le tableau F1 présenté à l’annexe F, la proportion des femmes prestataires actives qui ont participé au programme de partenariats pour la création d’emplois a augmenté au fil du temps. Plus précisément, les femmes composaient 49 % des participants au programme pendant la période 2002-2005 et cette proportion a atteint 55 % pour la cohorte de 2007-2008. Les participants plus récents étaient en outre plus âgés, la proportion des personnes âgées de plus de 45 ans s’établissant à 28 % pour la cohorte de 2002-2005 et à 40 % pour la cohorte de 2007 2008. Les participants des deux cohortes exerçaient fréquemment des emplois exigeant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation au programme (34 % des participants de chaque cohorte). Ils ont également enregistré des revenus d’emploi similaires au cours de l’année qui a précédé leur participation au programme (15 733 $ pour les participants de la cohorte 2002/2005 et 14 833 $ pour les participants de la cohorte 2007-2008).
Anciens prestataires
Les anciens prestataires qui ont participé au programme de partenariats pour la création d’emplois en 2002 2005 étaient plus susceptibles d’être des hommes (55 %), tandis que la proportion de femmes était plus élevée au sein de la cohorte 2007-2008 (52%). Tout comme les prestataires actifs, les participants les moins récents étaient plus susceptibles d’être plus jeunes comparativement aux participants plus récents, puisque 29 % des personnes qui ont participé au programme en 2002 2005 étaient âgées de plus de 45 ans, cette proportion passant à 38 % pour les participants de 2007-2008. Les participants des deux cohortes occupaient fréquemment des emplois exigeant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation au programme, soit 34 % des participants de 2002-2005 et 35 % des participants de 2007-2008. Au cours de l’année qui a précédé leur participation au programme, les participants de 2002-2005 et de 2007 2008 ont affiché des revenus similaires (8 776 $ et 7 811 $, respectivement).
2.6.3 Impacts différentiels
Prestataires actifs
Les prestataires actifs qui ont participé au programme de partenariats pour la création d’emplois entre 2002 et 2005 ont vu croître leurs revenus et leur incidence d’emploi au cours de toutes les années qui ont suivi leur participation au programme. Comme le montre le tableau F2 présenté à l’Annexe F, ces gains se sont situés entre 1 899 $ et 4 409 $ en ce qui concerne le revenu (voir le graphique 8) et entre 5,5 et 6,3 points de pourcentage pour ce qui est de l’incidence d’emploi. Ces participants ont réduit leur recours aux prestations d’assurance-emploi au cours de la première (549 $) et de la deuxième (220 $) année qui a suivi leur participation; les résultats relatifs au recours à l’aide sociale n’étaient pas significatifs sur le plan statistique. Dans l’ensemble, ces participants ont réduit leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu pendant les quatre premières années qui ont suivi leur participation au programme (entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage).
Graphique 8 illustre l’augmentation différentielle des revenus d'emploi au cours des 5 années post-programme pour les prestataires actifs et les anciens prestataires de l’assurance-emploi qui ont participé au programme des partenariats pour la création d’emplois.
Graphique 8 - Description textuelle
Gains en revenus | 1re année après le programme | 2e année après le programme | 3e année après le programme | 4e année après le programme | 5e année après le programme |
---|---|---|---|---|---|
Augmentation des revenus des prestataires actifs ayant participé au programme de partenariats pour la création d’emplois par rapport aux non-participants | 1 899 $ | 2 825 $ | 3 450 $ | 3 969 $ | 4 409 $ |
Augmentation des revenus des anciens prestataires ayant participé au programme de partenariats pour la création d’emplois par rapport aux non-participants | 869 $ | 821 $ | 1 151 $ | 942 $ | 1 008 $ |
Les prestataires actifs qui ont participé au programme de partenariats pour la création d’emplois en 2007 ou en 2008 ont vu leurs revenus croître au cours des deux premières années qui ont suivi leur participation au programme; toutefois, ces gains étaient moins importants que ceux constatés au sein de la cohorte de 2002-2005. De plus, tout comme les participants de 2002-2005, les prestataires actifs qui ont participé au programme en 2007-2008 ont accru leur incidence d’emploi pour toutes les années qui ont suivi leur participation, ces gains étant cependant moins importants. Moins nombreux à recourir aux prestations d’assurance-emploi, ils ont également diminué leur dépendance à l’égard des mesures du soutien du revenu au cours des deux premières années qui ont suivi leur participation au programme et ont réduit leur recours à l’aide sociale tout au long des trois années.
Les impacts sur les différents sous-groupes étaient les suivants :
- Les jeunes (âgés de moins de 30 ans) qui ont participé au programme entre 2002 et 2005 ont affiché des gains de revenus et une amélioration de l’incidence d’emploi pendant toutes les années qui ont suivi leur participation, mais ont uniquement diminué leur utilisation des prestations d’assurance-emploi et leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu pendant la première année qui a suivi la fin du programme. Les résultats portant sur les autres années et le recours à l’aide sociale n’étaient pas significatifs sur le plan statistique.
- Les travailleurs âgés (55 ans et plus) qui ont participé au programme entre 2002 et 2005 ont également vu leurs revenus et leur incidence d’emploi croître pendant la majeure partie des cinq années qui ont suivi leur participation au programme. Leur recours à l’assurance-emploi a augmenté à moyen terme après leur participation au programme. Les résultats portant sur l’aide sociale et la dépendance à l’égard des mesures de soutien n’étaient pas significatifs sur le plan statistique.
- Les travailleurs de longue date qui ont commencé à participer au programme entre 2007 et 2009 ont vu croître leur incidence d’emploi pendant chacune des trois années qui ont suivi leur participation et ont diminué leur recours à l’assurance-emploi pendant la première année suivant leur participation au programme. Les résultats portant sur les autres indicateurs n’étaient pas significatifs sur le plan statistique.
Anciens prestataires
Comme l’illustre le tableau F3 présenté à l’Annexe F, le programme de partenariats pour la création d’emplois s’est révélé efficace pour améliorer les revenus des anciens prestataires qui ont participé au programme entre 2002 et 2005, ces derniers ayant connu des gains se situant entre 821 $ et 1 151 $ pour toutes les années qui ont suivi la participation (voir graphique 8). De plus, leur incidence d’emploi a également affiché une hausse comprise entre 3,8 et 4,9 points de pourcentage au cours de ces mêmes années. Ces hausses de revenus et de l’incidence d’emploi étaient accompagnées par une augmentation du recours à l’assurance-emploi variant entre 144 $ et 284 $ de la deuxième à la cinquième année suivant leur participation. Leur recours à l’aide sociale et leur dépendance globale à l’égard des mesures de soutien du revenu pour l’ensemble de la période postérieure au programme ont connu une baisse annuelle moyenne se situant entre 158 $ et 277 $ en ce qui concerne les prestations d’aide sociale et entre 1,1 et 3,9 points de pourcentage au chapitre de la dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu.
Dans l’ensemble, les anciens prestataires qui ont participé au programme entre 2002 et 2005 ont augmenté le recours à l’assurance-emploi à la suite de leur participation, ce qui démontre l’incapacité pour certains anciens prestataires de maintenir à court terme l’emploi qu’ils avaient obtenu. On pourrait également avancer que l’augmentation de l’utilisation de l’assurance-emploi est un indicateur d’une participation accrue au marché du travail pour ce groupe de clients puisque ces derniers ont vu leurs revenus d’emploi et leur incidence d’emploi augmenter, et ont réduit leur recours à l’aide sociale. À titre de rappel, les anciens prestataires sont les participants dont la période de prestations d’assurance-emploi s’est terminée dans les trois années qui ont précédé leur participation au programme.
Contrairement aux plus récents participants, les anciens prestataires qui ont commencé leur participation au programme en 2007 et en 2008 ont subi des pertes de revenus à la suite de leur participation. Les résultats portant sur l’incidence d’emploi n’étaient pas significatifs sur le plan statistique à un seuil de 95 % et plus. Les résultats portant sur les autres indicateurs suivaient généralement les mêmes tendances que celles constatées pour les participants de 2002-2005, soit une augmentation du recours à l’assurance-emploi et une diminution du recours à l’aide sociale et de la dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu pendant la majeure partie de la période postérieure au programme.
Certaines variations ont été observées quant aux résultats des trois sous-groupes d’anciens prestataires à l’examen :
- Les résultats des anciens prestataires jeunes qui ont participé au programme entre 2002 et 2005 ont affiché des tendances semblables à celles observées pour l’ensemble des anciens prestataires. Les jeunes ont vu leurs revenus et leur incidence d’emploi croître, et ont été moins nombreux à recourir à l’aide sociale pendant la plupart des années qui ont suivi leur participation au programme, tandis que leur recours à l’assurance-emploi pendant cette période a connu une hausse. En ce qui concerne l’ampleur des impacts constatés, leurs gains de revenus étaient plus importants que ceux constatés pour l’ensemble des anciens prestataires.
- Les impacts sur les revenus et le recours à l’assurance-emploi des travailleurs âgés qui ont participé au programme entre 2002 et 2005 n’étaient généralement pas significatifs sur le plan statistique à un seuil de 95 % et plus. Toutefois, les résultats montrent une hausse de leur incidence d’emploi ainsi qu’une diminution de leur recours à l’aide sociale et de leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu pour la plupart des années qui ont suivi leur participation au programme.
- Les résultats pour les travailleurs de longue date qui ont participé au programme entre 2007 et 2009 affichaient des tendances semblables à celles de l’ensemble des anciens prestataires qui ont participé au programme pendant cette même période. Les travailleurs de longue date ont enregistré des baisses de revenus à la suite de leur participation, toutefois l’impact du programme sur l’incidence d’emploi n’était pas significatif sur le plan statistique. Leur recours à l’assurance-emploi a généralement augmenté, tandis que leur recours à l’aide sociale a chuté à court terme après leur participation. Les impacts du programme au chapitre de la dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu n’étaient pas significatifs sur le plan statistique.
2.6.4 Résultats de l’analyse coûts-avantages
Comme l’illustre le tableau F4 présenté à l’Annexe F, les avantages du programme de partenariats pour la création d’emplois ont dépassé les coûts du programme dans les 5,9 années en ce qui concerne les prestataires actifs. Les résultats concernant les anciens prestataires étaient cependant différents, car les avantages pourraient ne jamais égaler les coûts. Dans l’ensemble, au moment d’interpréter les résultats de l’analyse coûts-avantages du programme de partenariats pour la création d’emplois, il devrait également être noté que le financement du programme appuie le développement des communautés et de l’économie locale. Ces avantages n’ont cependant pas été pris en considération dans l’analyse coûts avantages puisqu’ils sont difficilement quantifiables.
2.7 Services d'aide à l'emploi
2.7.1 Description du programme
Sur la base d’un examen de la documentation provenant de huit provinces et territoires et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans dix provinces et territoires au cours de l’été de 2013.
L’objectif du programme de services d’aide à l’emploi est d’aider les chômeurs à se préparer au marché du travail, ainsi qu’à obtenir et à conserver un emploi. Cette mesure de soutien comprend un vaste éventail de services et de ressources liés à l’emploi, assistés et non assistés, mis à la disposition des chômeurs afin de répondre à leurs besoins professionnels, d’emploi et de formation. Certains services sont également ciblés de façon directe afin de combler les besoins des employeurs en ressources humaines. Le programme de services d’aide à l’emploi est fréquemment combiné à des prestations d’emploi (programme de développement des compétences), mais certaines personnes peuvent avoir recours uniquement aux services d’aide à l’emploi. La part de ce programme au titre des dépenses totales des PEMS est passée de 28 % à 35 % entre 2002-2003 et 2014-2015.
Services offerts dans le cadre du programme de services d’aide à l’emploi :
- centres de ressources en emploi, où les participants ont accès à diverses ressources (par exemple ordinateurs, téléphones), à de l’information sur le marché du travail local et à des ressources susceptibles de les aider dans leur recherche d’emploi, ainsi qu’à des services de planification de carrière; ils peuvent également se renseigner dans ces centres au sujet des exigences professionnelles et des programmes de formation qui leur sont offerts;
- évaluation des besoins en matière d’emploi ou d’employabilité, conseils de gestion et de planification de carrière, counselling d’emploi et élaboration de plans de retour au travail, entre autres, afin de déterminer les besoins des participants en matière d’emploi et de formation. Lorsque leurs besoins ont été déterminés, les participants travaillent avec un gestionnaire de cas à l’élaboration d’un plan d’action qui permet de remédier aux obstacles à l’emploi préalablement cernés et met l’accent sur des activités qui leur permettront d’obtenir un emploi;
- services et soutien personnalisés de gestion des cas offerts par des gestionnaires de cas sur une base continue afin de suivre la progression des participants dans la mise en œuvre de leur plan de retour au travail;
- évaluations et diagnostics spécialisés afin d’évaluer l’incidence des caractéristiques physiques, sociales, intellectuelles et psychologiques sur la capacité des participants d’occuper certains emplois. Ces services peuvent comprendre des évaluations psychologiques et ergonomiques ainsi que des évaluations de la capacité fonctionnelle et des difficultés d’apprentissage;
- préparation à l’emploi et activités de recherche d’emploi, offerts dans le cadre de services individualisés visant à soutenir les participants dans leur recherche d’emploi. Ces services comprennent la clarification du choix de carrière, l’établissement d’objectifs, la rédaction de curriculum vitæ, la préparation en vue d’une entrevue ou d’un travail (par exemple orientations relatives aux règles en milieu de travail et aux attentes des employeurs ainsi que les droits et les responsabilités des employés) de même que des ateliers d’aptitudes à la vie quotidienne;
- clubs de recherche d’emploi sous la forme de services collectifs d’emploi offerts dans le but d’aider les participants à améliorer leurs aptitudes à la recherche d’emploi;
- services de placement et de jumelage offerts aux participants qui ont peu de chances de réussir leurs propres démarches de recherche d’emploi. Ces services comprennent l’analyse des compétences, les techniques de recherche d’emploi, les techniques d’entrevue, la rédaction de curriculum vitæ, l’autopromotion, l’accès au marché caché de l’emploi, les compétences en maintien d’emploi ainsi que le jumelage des compétences et intérêts aux possibilités d’emploi et aux besoins des employeurs. Dans quelques provinces et territoires, des incitatifs financiers sont offerts aux employeurs ou aux participants afin d’éliminer les obstacles financiers susceptibles d’entraver leur participation au programme de placement;
- services d’exploration du travail sous la forme d’un soutien plus personnalisé et structuré aux participants qui ont démontré des difficultés à maintenir leur emploi ou aux participants qui souffrent d’un handicap et qui ont besoin d’un soutien afin d’effectuer la transition vers une occasion d’emploi ciblée. Ces services peuvent comprendre l’observation au poste de travail, l’expérience de travail virtuel, les services de placement et l’exploration du travail;
- services de maintien en poste sous la forme d’un soutien à long terme aux participants afin de les aider à obtenir de l’avancement ou de s’intégrer à plus long terme au marché du travail. Ces services sont principalement offerts aux personnes confrontées à de nombreux obstacles à l’emploi;
- formation particulière au poste de travail ― mesure d’aide à l’emploi pour aider les participants à acquérir les connaissances et les compétences essentielles requises dans le cadre de leur nouvel emploi. Un encadrement professionnel en cours d’emploi est également offert aux personnes qui se heurtent à plusieurs obstacles à l’emploi et qui ont besoin de soutien additionnel en vue d’acquérir un certain niveau d’autonomie dans leur travail;
- formation à court terme offerte aux participants prêts à occuper un emploi, ce qui les aide à achever une formation ou un cours de courte durée (par exemple certificat de secourisme ou de sécurité des aliments);
- ateliers répondent à divers besoins en matière de carrière et d’emploi, notamment les techniques de recherche d’emploi, la rédaction de curriculum vitæ et les aptitudes en marketing;
- produits d’information sur le marché du travail mis à la disposition des chercheurs d’emploi afin de les appuyer dans leur recherche d’emploi et dans la prise de décision quant au choix de leur formation et de leur carrière. Ces produits sont aussi offerts aux employeurs dans le but de les aider à embaucher, à former et à conserver les travailleurs, et à élaborer des stratégies axées sur les ressources humaines;
- services offerts aux employeurs lorsque les entreprises et les employés font face à des ralentissements de la production et à des mises à pied; ces services permettent également de remédier à des pénuries de main-d’œuvre grâce à des mécanismes de formation, de placement, de jumelage et de rétention. Dans certaines provinces et certains territoires, les employeurs ont la possibilité de faire la publicité des emplois offerts.
2.7.2 Exécution du programme
Sur la base d’un examen de la documentation provenant de huit provinces et territoires et d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans dix provinces et territoires au cours de l’été de 2013.
Parmi les dix provinces et territoires qui ont fait l’objet de cette étude, les services d’aide à l’emploi étaient surtout offerts par des tiers fournisseurs de services (cinq provinces et territoires). Trois provinces et territoires ont recours à une démarche mixte où les services sont offerts par le personnel du gouvernement et les fournisseurs de services, tandis que deux autres administrations offrent directement les services d’aide à l’emploi. Les fournisseurs de services de huit provinces et territoires confirment que l’information sur le marché du travail est utilisée pour appuyer la prestation de services d’aide à l’emploi. L’information sur le marché du travail peut notamment être utilisée pour appuyer les participants qui présentent une demande de formation visant le développement des compétences, pour informer les participants du marché du travail local et des possibilités d’emploi, pour la prestation d’ateliers ou pour créer un site d’emplois accessible à partir des centres de ressources en emploi.
En ce qui concerne l’adéquation de l’information disponible sur le marché du travail, les fournisseurs de services de trois provinces et territoires ont indiqué que les informations de niveau national avaient peu d’utilité pour eux. Ils ont également souligné le fait que l’information de niveau régional était limitée et qu’elle n’était pas disponible ou désuète à l’échelle rurale. Au sein de deux administrations, les fournisseurs de services ont indiqué qu’ils ne disposaient pas de capacités et de ressources suffisantes pour recueillir des renseignements sur le marché du travail.
2.7.3 Profil des participants au programme de services d’aide à l’emploi
La section suivante présente les principales caractéristiques sociodémographiques des prestataires actifs et anciens prestataires qui ont participé uniquement au programme de services d’aide à l’emploi, sans recevoir de prestations d’emploi.
Prestataires actifs
Comme l’illustre le tableau G1 présenté à l’annexe G les prestataires actifs qui ont participé uniquement au programme de services d’aide à l’emploi en 2002-2005 comportaient une plus grande proportion d’hommes (54 %), tandis que les participants de 2007-2008 étaient principalement des femmes (51 %). Les participants de 2002-2005 étaient plus susceptibles d’être jeunes que ceux qui avaient reçu de l’aide plus récemment, puisque 39 % d’entre eux avaient moins de 34 ans, tandis que 34 % des participants de la cohorte de 2007-2008 appartenaient à ce groupe d’âge. Les participants des deux cohortes occupaient le plus souvent des emplois exigeant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation (38 % pour la cohorte de 2002-2005 et 40 % pour la cohorte de 2007-2008). Enfin, les participants des deux cohortes affichaient des revenus d’emploi similaires (22 335 $ et 22 214 $).
Anciens prestataires
Comme pour les prestataires actifs, la proportion d’anciens prestataires qui ont participé uniquement au programme de services d’aide à l’emploi et qui étaient des femmes a connu une augmentation au fil des ans. Cette proportion est passée de 45 % chez les participants de 2002 2005 à 52 % chez les participants de 2007-2008. Au sein de la cohorte de 2002-2005, 42 % des participants étaient âgés de moins de 34 ans, par rapport à 39 % au sein de la cohorte de 2007 2008. Les participants des cohortes de 2002-2005 et de 2007-2008 occupaient le plus souvent des emplois exigeant des études secondaires ou une formation professionnelle avant leur participation (38 % et 39 % respectivement). Les participants de 2002-2005 affichaient des revenus légèrement moins élevés (10 530 $) que ceux de 2007-2008, dont les revenus s’élevaient en moyenne à 11 991 $.
Obstacles au marché du travail auxquels étaient généralement confrontés les participants au programme de services d’aide à l’emploi
Sur la base d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans dix provinces et territoires au cours de l’été de 2013
Selon les informateurs clés, les principaux obstacles à l’emploi auxquels ont été confrontés les participants au programme de services d’aide à l’emploi, incluant ceux qui ont touché et ceux qui n’ont pas touché de prestations d’emploi, comprennent :
- expérience de travail insuffisante ou inadéquation des qualifications (neuf provinces et territoires);
- faible niveau de compétences essentielles et de compétences fondamentales (huit provinces et territoires);
- accès au transport et coût de celui-ci (huit provinces et territoires);
- accès aux services de garde d’enfants et coût de ceux-ci (huit provinces et territoires);
- casiers judiciaires et problèmes de dépendance (huit provinces et territoires);
- présence de handicap ou de problèmes de santé mentale (sept provinces et territoires);
- emploi temporaire, saisonnier ou à temps partiel (sept provinces et territoires);
- manque de compétences recherchées (compétences désuètes, incapacité de réseauter) (sept provinces et territoires);
- perception des employeurs à l’égard de certains groupes (minorités visibles, personnes handicapées, nouveaux immigrants, Autochtones, etc.) (sept provinces et territoires);
- absence de possibilités d’emploi, particulièrement en région rurale ou éloignée (six provinces et territoires);
- barrières linguistiques (six provinces et territoires);
- faible estime de soi, manque de motivation et attitude négative (six provinces et territoires);
- absence compétences en matière de recherche d’emploi ou de techniques d’entrevue (cinq provinces et territoires);
- itinérance et manque de logements abordables (quatre provinces et territoires).
2.7.4 Impacts différentiels
Les impacts différentiels ont été estimés uniquement pour les prestataires actifs puisque les anciens prestataires qui avaient participé exclusivement au programme de services d’aide à l’emploi ont été utilisés comme groupe témoin pour les anciens prestataires qui ont participé à d’autres PEMS.
Les résultats présentés au tableau G2 de l’Annexe G indiquent que les prestataires actifs qui ont participé uniquement au programme de services d’aide à l’emploi ont enregistré des baisses de revenus au cours de la première (1 097 $) et de la deuxième (279 $) année qui a suivi leur participation, tandis qu’ils ont connu des gains au cours de la quatrième (645 $) et de la cinquième (742 $) année. Tandis que leurs revenus ont augmenté à moyen terme après leur participation, l’incidence d’emploi a affiché une hausse moyenne de 0,8 à 1,8 point de pourcentage à compter de la deuxième année qui a suivi leur participation (voir graphique 9). Par ailleurs, ils ont été moins nombreux à recourir à l’assurance-emploi au cours de toutes les années postérieures à leur participation, avec une baisse moyenne de prestations se situant entre 136 $ et 451 $. Leur recours à l’aide sociale a augmenté à la suite de leur participation, la moyenne des prestations se situant entre 29 $ et 94 $; toutefois, leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu a diminué au cours des quatre premières années, en moyenne de 0,6 à 1,2 point de pourcentage.
Graphique 9 illustre l'incidence de l'emploi des prestataires actifs de l’assurance-emploi qui ont participé aux services d'aide à l'emploi pour chacune des 5 années suivant la participation.
Graphique 9 - Description textuelle
1re année après le programme | 2e année après le programme | 3e année après le programme | 4e année après le programme | 5e année après le programme | |
---|---|---|---|---|---|
Incidence d’emploi des prestataires actifs participant au programme de services d’aide à l’emploi | 0,6* | 0,8 | 1,7 | 1,8 | 1,7 |
*L’estimation pour la première année après le programme est significative sur le plan statistique à un seuil de 90 %.
Les résultats des prestataires actifs qui ont participé exclusivement au programme de services d’aide à l’emploi en 2007 ou en 2008 ont évolué dans la même direction que ceux rapportés pour les participants de 2002-2005. La plus récente cohorte de participants a également connu des baisses de revenus au cours de la première et de la deuxième année qui a suivi leur participation, ainsi qu’une hausse de l’incidence d’emploi au cours de toutes les années postérieures au programme. Ils ont eu moins recours à l’assurance-emploi et ont diminué leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu, mais ont été plus nombreux à recourir à l’aide sociale.
Parmi les trois sous-groupes qui ont fait l’objet de cette étude, les résultats suivants ont été constatés :
- Les jeunes (âgés de 30 ans et moins) qui ont commencé leur participation en 2002-2005 ont affiché des gains de revenus à compter de la troisième année qui a suivi leur participation au programme, ainsi qu’une hausse de leur incidence d’emploi à compter de la deuxième année. Leur recours à l’assurance-emploi a chuté pendant toutes les années postérieures au programme, tandis que leur utilisation de l’aide sociale a affiché une hausse. En ce qui concerne leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu, celle-ci a connu une baisse au cours des trois années qui ont suivi leur participation au programme et a par la suite augmenté pendant les autres années de la période postérieure au programme.
- Les travailleurs âgés (55 ans et plus) qui ont commencé leur participation en 2002-2005 ont affiché des gains de revenus à compter de la deuxième année qui a suivi leur participation au programme, et leur incidence d’emploi a augmenté tout au long de la période postérieure au programme. Ils ont été moins nombreux à recourir à l’assurance-emploi au cours des trois années qui ont suivi leur participation, et leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu a chuté pendant les deux premières années. Leur recours aux prestations de l’aide sociale a connu une hausse tout au long de la période suivant le programme.
- Contrairement aux autres participants, les travailleurs de longue date qui ont commencé leur participation au programme entre 2007 et 2009 ont vu leurs revenus et leur incidence d’emploi diminuer au cours des trois années qui ont suivi le programme. suivi le programme. Tout comme les autres prestataires actifs, ils ont diminué leur recours à l’assurance-emploi ainsi que leur dépendance à l’égard des mesures de soutien du revenu pendant la plus grande partie de la période qui a suivi le programme, tandis que leurs recours à l’aide sociale a augmenté.
Une participation plus précoce au programme de services d’aide à l’emploi améliore les résultats des participants sur le marché du travail
L’étude des effets liés au moment de la participation montre que les impacts différentiels sur les revenus et l’emploi étaient plus importants chez les personnes qui ont participé exclusivement au programme de services d’aide à l’emploi de façon plus précoce pendant leur demande d’assurance-emploi, par rapport aux non-participants et aux personnes qui ont reçu des prestations d’assurance-emploi sur une plus longue période avant de recevoir ces services (voir le graphique 10 ci-dessous et le tableau G3 présenté à l’annexe G). Plus spécifiquement, les personnes qui ont commencé leur participation dans les quatre semaines qui ont suivi le début de leur période de prestations d’assurance-emploi ont connu une hausse cumulative de leurs revenus de 10 192 $ au cours des cinq années qui ont suivi le programme et ont vu leur incidence d’emploi augmenter de 0,9 à 2,6 points de pourcentage par année.
Les participants qui ont reçu des services d’aide à l’emploi entre la cinquième et la huitième semaine et ceux qui ont commencé leur participation entre la neuvième et la douzième semaine qui ont suivi le début de leur demande de prestations d’assurance-emploi ont affiché des hausses cumulatives de revenus totalisant 3 888 $ et 2 543 $ respectivement au cours de la période postérieure au programme. Les hausses de revenus des participants qui ont commencé entre la cinquième et la huitième semaine ont été accompagnées d’impacts non significatifs sur le plan statistique quant à leur incidence d’emploi. Les participants qui ont commencé leur participation entre la neuvième et la douzième semaine ont pour leur part vu leur incidence d’emploi diminuer à la suite de leur participation. Les participants qui ont commencé leur participation pendant le second et le troisième trimestre de leur demande d’assurance-emploi ont généralement vu leurs revenus et leur incidence d’emploi chuter à la suite de leur participation.
Graphique 10 illustre l’augmentation différentielle des revenus d’emploi cumulatifs selon le moment de la participation aux services d'aide à l'emploi. Les revenus cumulatifs sont présentés pour 6 sous-groupes de participants en fonction du temps écoulé entre le début de la demande de l'assurance-emploi et le début de la participation aux services d'aide à l'emploi (1 à 4 semaines, 5 à 8 semaines, 9 à 12 semaines, 2ième trimestre, 3ième trimestre et 4ième trimestre).
Graphique 10 - Description textuelle
1 à 4 semaines | 5 à 8 semaines | 9 à 12 semaines | 2ième trimestre | 3ième trimestre | 4ième trimestre | |
---|---|---|---|---|---|---|
Gains de revenus cumulatifs | 10 192 $ | 3 888 $ | 2 543 $ | 358 $ | -1 754,00 $ | -1 218 $ |
L’étude s’est également penchée sur la différence entre le nombre de semaines d’assurance emploi non utilisées par les participants et le nombre de semaines d’assurance emploi non utilisées par le groupe témoin afin de déterminer l’impact du moment de la participation au programme de services d’aide à l’emploi sur le retour au travail. On a constaté que seules les personnes qui ont reçu une aide au cours des quatre premières semaines de leur demande sont retournées au travail plus rapidement que les membres du groupe témoin. De façon plus précise, elles ont trouvé un emploi trois semaines avant le groupe témoin. Les participants qui ont bénéficié d’une aide après la quatrième semaine de leur demande d’assurance-emploi sont retournés au travail de 0,5 à 3,5 semaines plus tard que les membres du groupe témoin (voir le tableau G4 présenté à l’annexe G).
Parmi tous les participants de la cohorte 2002-2005, 39 354 ont reçu une aide dans les quatre semaines qui ont suivi l’établissement de leur demande d’assurance-emploi. Les prestations hebdomadaires moyennes d’assurance-emploi s’élevaient à 312 $ au cours de cette période, ainsi les 39 354 participants n’ont pas utilisé 35 067 499 $ de prestations d’assurance emploi (39 354 * 312 $ * 2,9 semaines). Le coût moyen lié à la réception de services d’aide à l’emploi au cours de la période de 2002-2005 était de 692 $, ce qui représente un coût de 27 232 968 $ (39 354 * 692 $) et une économie nette de 8 374 531 $.
2.7.5 Résultats de l’analyse coûts-avantages
Comme l’illustre le tableau G5 présenté à l’annexe G, les avantages des services d’aide à l’emploi devraient se poursuivre sur plus de 10,9 ans pour qu’il y ait recouvrement des coûts dans une perspective sociale. Ces conclusions s’expliquent en partie par les pertes de revenus subies par les prestataires actifs pendant et immédiatement après la participation. Notons que le principal résultat attendu du programme de services d’aide à l’emploi est le retour sur le marché du travail et non nécessairement une amélioration des revenus puisque ce programme n’est pas axé sur l’acquisition de compétences.
Les analyses des impacts différentiels montrent que le programme de services d’aide à l’emploi atteint cet objectif par l’augmentation de l’incidence d’emploi des participants et la diminution de leur recours à l’assurance-emploi après leur participation. Les bienfaits du retour au travail ne sont pas pris en considération dans cette analyse puisqu’il est difficile d’y attribuer une valeur monétaire. La diminution du recours à l’assurance-emploi n’a pas non plus été prise en considération, puisque cela représente un avantage pour le gouvernement et un coût pour le participant, entraînant un effet d’annulation.
2.7.6 Difficultés rencontrées et leçons tirées sur le plan de la conception et de l’exécution du programme de services d’aide à l’emploi
Sur la base d’entrevues réalisées auprès d’informateurs clés dans dix provinces et territoires au cours de l’été de 2013.
Les informateurs clés interviewés dans le cadre de l’étude sur les services d’aide à l’emploi ont mentionné les difficultés suivantes liées à la conception et à l’exécution du programme :
- Dans certaines régions, les participants ont un accès limité aux services et aux transports, et font face à des problèmes de mobilité (sept provinces et territoires).
- Les participants potentiels au programme ne sont pas adéquatement informés du programme (six provinces et territoires).
- L’allocation budgétaire actuelle ne suffit pas pour soutenir la prestation de services d’aide à l’emploi, ce qui a incité certains fournisseurs à éliminer des services et à réduire le nombre de participants servis (cinq provinces et territoires).
- Les fournisseurs de services ne sont pas nécessairement en mesure d’offrir tous les services dont ont besoin les participants qui font face à de nombreux obstacles à l’emploi. Ils doivent donc orienter ces personnes vers d’autres organismes et il arrive qu’une personne soit orientée vers plusieurs organismes. Cette situation pourrait inciter certains participants à abandonner leur démarche de retour au travail (cinq provinces et territoires).
- La stratégie actuelle de mesure du rendement ne permet pas de mesurer les différents résultats atteints au fil du temps grâce aux processus d’aide aux personnes confrontées à de nombreux obstacles à l’emploi (trois provinces et territoires).
- Les fournisseurs de services ont de la difficulté à embaucher du personnel qualifié et compétent (deux provinces et territoires). De plus, certains fournisseurs de services sont confrontés à un taux de roulement élevé et au coût élevé de la formation du personnel (deux provinces et territoires).
- Les fournisseurs de services n’ont pas la capacité d’effectuer un suivi auprès de chaque participant afin d’offrir une aide au maintien de l’emploi (deux provinces et territoires).
- Les informateurs clés ont également fourni des exemples de pratiques exemplaires et de leçons tirées quant à la conception et à l’exécution du programme. En voici quelques-unes :
Il est important d’assurer la gestion de cas auprès des participants et d’offrir une démarche globale axée sur les clients, au moyen de services comme le counselling, la motivation, le développement de l’estime de soi et l’aide en matière de cheminement de carrière (neuf provinces et territoires).
- Il est important que les fournisseurs de services s’impliquent au sein de leur collectivité et entretiennent d’excellentes relations avec les autres fournisseurs de services (en vue d’échanger des informations et d’assurer un aiguillage adéquat), particulièrement dans le cas des fournisseurs qui travaillent auprès de personnes handicapées et souffrant de problèmes de santé mentale. De plus, les partenariats et la communication continue avec les employeurs peuvent faciliter l’intégration de certains participants au marché du travail au moyen de services de placement et de subventions (huit provinces et territoires).
- Puisque les participants confrontés à de multiples obstacles à l’emploi nécessitent fréquemment des interventions plus intensives, il est important de procéder à une évaluation exhaustive de leurs besoins afin de prendre la décision la plus adéquate en matière de formation (sept provinces et territoires).
- Il faudrait disposer d’un guichet unique de services et rationaliser l’offre de services (regroupement des services sous un même toit, s’assurer que les utilisateurs frappent à la bonne porte, offrir un éventail de services complets allant du libre-service aux ateliers, en passant par l’évaluation de l’employabilité, l’orientation professionnelle, la détermination des besoins et la gestion courante de cas) et éliminer les obstacles qui entravent l’accès et la participation à ces services (sept provinces et territoires).
- Il est important de maintenir une perspective à long terme au moment d’aider des participants confrontés à de multiples obstacles à l’emploi (six provinces et territoires).
- Le fait d’offrir aux participants un suivi à long terme en matière d’aide à la rétention d’emploi est considéré comme étant une pratique exemplaire (six provinces et territoires).
- Il convient d’offrir une plus grande flexibilité aux fournisseurs de services qui aident les participants confrontés à de multiples obstacles à l’emploi, particulièrement en ce qui concerne la durée des services et le type de soutien financier pouvant être accordé aux participants (six provinces et territoires).
- Il est important que les fournisseurs de services puissent compter sur des employés dédiés et des équipes spécialisées pour venir en aide aux participants confrontés à de multiples obstacles à l’emploi ainsi que sur des formateurs en milieu de travail ou des prospecteurs d’emplois dévoués et désireux d’appuyer ces participants (six provinces et territoires).
- S’il y a lieu, les fournisseurs de services devraient orienter vers des organismes communautaires les participants au programme de services d’aide à l’emploi qui sont confrontés à de multiples obstacles à l’emploi, qui souffrent de problèmes de santé mentale ou de dépendance, ou qui ont un casier judiciaire (cinq provinces et territoires).
- Aider les participants à entreprendre des démarches auprès des employeurs (par exemple les aider à distribution de curriculum vitae) et à développer les possibilités de réseautage (cinq provinces et territoires).
- Donner aux participants la possibilité d’essayer et de tester des emplois potentiels (cinq provinces et territoires).
- Il est important que les gouvernements provinciaux et territoriaux nouent des partenariats solides avec les tiers fournisseurs de services et les employeurs afin d’être en mesure de mobiliser le réseau de prestation de services en cas de difficultés liées au marché du travail (mises à pied massives, ralentissement de l’économie, etc.) et d’organiser des salons de l’emploi et des ateliers de groupe (cinq provinces et territoires).
- Il est nécessaire d’accentuer la promotion des programmes et des services (cinq provinces et territoires).
- Il est nécessaire de faire preuve d’innovation en matière de prestation de services, en tenant compte des besoins et des réalités des différentes localités (par exemple ressources et formation en ligne) (trois provinces et territoires).
- Il est nécessaire de modifier la façon de mesurer la réussite dans le cadre du programme de services d’aide à l’emploi. Par exemple, les progrès réalisés par un participant confronté à de multiples obstacles à l’emploi devraient être mesurés en tenant compte des différentes étapes franchies, notamment l’obtention d’un logement adéquat, le traitement des dépendances, l’amélioration des talents personnels et l’intégration au marché du travail (trois provinces et territoires).
- Les fournisseurs de services ont besoin de ressources supplémentaires afin de maintenir le niveau et la qualité des services et d’assurer la formation de leur personnel, particulièrement en milieu rural (trois provinces et territoires).
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