Stratégie de conservation des oiseaux de la région 5 : forêt pluviale du Nord du Pacifique : chapitre 5
Introduction : Stratégies de conservation des oiseaux
Contexte
Le présent document fait partie d’une série de stratégies régionales de conservation des oiseaux qu’Environnement et Changement climatique Canada a préparées pour toutes les régions du pays. Ces stratégies répondent au besoin qu’a Environnement et Changement climatique Canada d’établir des besoins de conservation des oiseaux qui soient intégrées et clairement formulées, afin de soutenir l’exécution du programme canadien sur les oiseaux migrateurs, tant au pays qu’à l’échelle internationale. Cette série de stratégies prend appui sur les plans de conservation déjà établis pour les quatre groupes d’oiseaux (sauvagineNote de bas de page 2, oiseaux aquatiquesNote de bas de page 3, oiseaux de rivageNote de bas de page 4 et oiseaux terrestresNote de bas de page 5) dans la plupart des régions du Canada, et sur des plans nationaux et continentaux, et inclut les oiseaux qui relèvent des mandats provinciaux et territoriaux. De plus, ces nouvelles stratégies uniformisent les méthodes employées partout au Canada, en plus de combler des lacunes, puisque les plans régionaux précédents ne couvrent pas toutes les régions du Canada ni tous les groupes d’oiseaux.
Ces stratégies présentent un recueil des interventions requises selon le principe général préconisant l’atteinte des niveaux de population établis à partir de données scientifiques, principe promu par les quatre principales initiatives de conservation des oiseaux. Ces niveaux de population ne correspondent pas nécessairement aux populations minimales viables ou durables, mais sont représentatifs de l’état de l’habitat ou du paysage à une époque antérieure aux chutes démographiques importantes qu’ont connues récemment de nombreuses espèces, de sources connues ou inconnues. Les menaces dégagées dans ces stratégies ont été établies à partir de l’information scientifique actuellement disponible et d’avis d’experts. Les objectifs et les mesures de conservation correspondants vont contribuer à stabiliser les populations aux niveaux souhaités.
Les stratégies s’appliquant aux RCO ne sont pas des documents hautement directifs. En général, les praticiens devront consulter des sources d’information complémentaires à l’échelle locale afin d’obtenir suffisamment de détails pour pouvoir appliquer les recommandations des stratégies. Des outils comme des pratiques de gestion bénéfiques permettront aussi d’orienter la mise en œuvre des stratégies. Les partenaires qui souhaitent contribuer à mettre en œuvre ces stratégies, comme les participants aux plans conjoints pour l’habitat établis dans le cadre du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (PNAGS), connaissent bien le type de planification détaillée de la mise en œuvre nécessaire pour coordonner et accomplir le travail de terrain.
Structure de la stratégie
La Section 1 : Aperçu des résultats - tous les oiseaux, tous les habitats de la stratégie contient de l’information générale sur la RCO et la sous-région, avec un survol des six élémentsNote de bas de page 6 qui résument l’état de la conservation des oiseaux à l’échelle de la sous-région. La Section 2 : Besoins de conservation par habitat fournit des renseignements plus détaillés sur les menaces, les objectifs et les mesures à prendre pour des regroupements d’espèces prioritaires, constitués selon chacun des grands types d’habitats de la sous-région. La Section 3 : Autres problématiques présente d’autres problèmes généralisés liés à la conservation qui ne s’appliquent pas à un habitat en particulier ou qui n’ont pas été pris en compte lors de l’évaluation des menaces pour une espèce donnée, et traite des besoins en matière de recherche et de surveillance, de même que des menaces pesant sur les oiseaux migrateurs lorsqu’ils sont à l’extérieur du Canada. L’approche et la méthodologie sont résumées dans les annexes, mais sont exposées plus en détail dans un document distinct (Kennedy et coll., 2012). Une base de données nationale contient toute l’information sous-jacente résumée dans la présente stratégie (disponible auprès d’Environnement et Changement climatique Canada).
Caractéristiques de la région de conservation des oiseaux 5 : Forêt pluviale du Nord du Pacifique
La RCO 5 (Forêt pluviale du Nord du Pacifique) s’étend de l’ouest du golfe d’Alaska jusqu’au sud de la Colombie-Britannique, ainsi que dans l’État de Washington, en Oregon et dans le nord de la Californie. Au Canada, la partie terrestre de la RCO 5 s’étend de la côte de la Colombie-Britannique jusque dans la chaîne Côtière et comprend aussi l’île de Vancouver et l’archipel Haida Gwaii. La partie canadienne de la RCO 5 s’étend vers le nord le long de la frontière orientale de l’enclave alaskienne et comprend une petite partie de l’extrême sud-ouest du Yukon. La RCO 5 comprend également une partie de la mer, vers l’ouest à partir de la côte jusqu’à la limite de 200 milles marins de la zone économique exclusive du Canada. En Colombie-Britannique, les secteurs terrestres de la RCO 5 sont représentés par l’écoprovince de la dépression de Georgia et celle du littoral et des montagnes, alors que la portion marine est représentée par les unités biogéographiques suivantes : détroit de Georgia, plateau du Sud, plateau du Nord et zone du large du Pacifique.
Figure 1. Couverture terrestre de la RCO 5 de la région du Pacifique et du Yukon : Forêt pluviale du Nord du Pacifique.
Description longue pour la figure 1
La RCO 5 est dominée par un terrain montagneux comportant un grand nombre de fjords et de vallées glaciaires. Les eaux côtières sont libres de glace et sont associées à un plateau et à un talus étroits. La région présente l’un des climats les plus humides en Amérique du Nord, la côte nord recevant jusqu’à 5 000 mm de pluie par année. L’influence de l’océan fait en sorte que les températures demeurent généralement douces (Martell, 2005). Le littoral accidenté de la RCO 5 sert à des millions d’oiseaux marins nicheurs, et ce, à des centaines d’endroits. Bien qu’ils ne forment qu’une fraction infime du littoral, les estuaires constituent des habitats extrêmement importants pour diverses espèces de sauvagine, d’oiseaux marins et d’oiseaux de rivage. La RCO 5 est également une grande région de haltes migratoires et d’hivernage pour les oiseaux au Canada. Les terres humides du delta et de l’estuaire du fleuve Fraser représentent l’aire d’hivernage la plus importante des oiseaux aquatiques en Colombie-Britannique. Le delta sert également de région migratoire pour des millions d’oiseaux de rivages et la plus grande population hivernante de rapaces au Canada. L’estuaire du fleuve Fraser importance has been widely recognized, both comme un élément de grande importance dans le Réseau de réserves pour les oiseaux de rivage dans l’hémisphère occidental, un site Ramsar et une Zone importante pour la conservation des oiseaux. On compte 293 espèces aviaires qui se reproduisent, hivernent ou migrent régulièrement dans la portion canadienne de la RCO 5. Cette région présente également des taux élevés d’endémisme, plusieurs sous-espèces uniques étant présentes dans l’archipel Haida Gwaii et l’île de Vancouver.
Plus de trois quarts des Britanno-Colombiens vivent dans la RCO 5, la population étant surtout concentrée autour de Vancouver, de Victoria, de la vallée du bas Fraser et de la côte est de l’île de Vancouver; en ce qui concerne le nombre d’habitants, Vancouver se hisse au troisième rang des zones urbaines canadiennes (Martell, 2005; Statistique Canada, 2008). Le développement exerce une pression considérable et représente une menace pour les habitats uniques et importants de la région, notamment les terres humides et les estuaires du delta du fleuve Fraser, qui présentent une richesse et une diversité forte importante, et la seule prairie-parc à chênes de Garry au Canada. Alors que la côte ouest de l’île de Vancouver, le centre et le nord de la côte de la Colombie-Britannique et l’archipel Haida Gwaii sont des régions très peu peuplées, les forêts dans l’ensemble de la RCO (en particulier dans les lieux plus accessibles de basse à moyenne altitude) ont été fortement touchées par la récolte de bois, qui a réduit considérablement la quantité de forêts anciennes et, dans bien des cas, a entraîné la fragmentation de ce qui restait de vieux peuplements (Martell, 2005). La pêche commerciale représente également une activité économique importante dans l’ensemble de la RCO 5; en effet, on pêche plus de 80 espèces de poissons, de mollusques, de crustacés et de plantes marines à des fins commerciales. L’aquaculture de poissons et de mollusques et crustacés est également une activité importante et grandissante. Soulignons aussi l’importance de l’industrie du transport maritime dans les eaux de la Colombie-Britannique (Martell, 2005). À l’opposé, l’agriculture occupe moins de 1 % du paysage et se limite principalement à la vallée du bas Fraser et à la côte est de l’île de Vancouver (Martell, 2005).
Environ 19,5 % (un peu plus de 4 millions d’hectares) de la portion terrestre de la RCO est protégée à l’intérieur de parcs nationaux, provinciaux et régionaux (hectares C.-B. 2012; figure 2). Très peu de zones marines sont protégées, et celles que l’on protège sont pour la plupart des zones côtières peu profondes (< 200 m de profondeur; B.C.Ministry of Environment, 2006).
Figure 2. Carte des aires protégées et désignées dans la RCO 5 de la région du Pacifique et du Yukon : Forêt pluviale du Nord du Pacifique.
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