Un guide pratique d’interventions sur les rives en eau douce : chapitre 9
Chacune des interventions pour les déversements d’hydrocarbures en eau douce est décrite dans les sections suivantes :
- Résumé de l’incident;
- Défis identifiés;
- Leçons apprises et pratiques de gestion exemplaires.
La section 9.3 donne un aperçu des principaux enseignements tirés de ces diverses interventions suite à un déversement d’hydrocarbures en eau douce.
9.1 Intervention après un déversement d’hydrocarbures en eau douce au Canada
9.1.1 Études de cas : déversements en eau douce - Déversement du NEPCO 140 (1976)
Résumé de l’incident
- La barge-citerne NEPCO 140 qui était en route de Murray Bay, Canada, à Oswego, New York, États-Unis, avec une cargaison de 17,1 millions de litres de mazout n° 6, s’est échouée à l’île Wellesley dans la section étroite du fleuve Saint-Laurent du côté américain, le 23 juin 1976.
- Plus de 1 167 000 litres d’hydrocarbures ont été déversés avant la fin des opérations de sécurisation et de déchargement.
- Lorsque le déversement s’est produit, le niveau de l’eau était élevé. La crue des eaux et le courant ont rapidement transporté les hydrocarbures en aval.
- Les hydrocarbures se sont déversés sur 137 km en aval et ont contaminé plus de 482 km de rives d’îles.
- En raison des courants fluviaux de 2 à 7 nœuds et des vents dominants de l’ouest, les hydrocarbures ont mazouté un réseau complexe de baies, d’anses et d’îles.
Défis identifiés
- Le déploiement des estacades qui avait pour but de limiter l’étalement des hydrocarbures en aval a été inefficace en raison des vents, des courants, des profondeurs et de la largeur du chenal.
- L’incapacité à atténuer les dommages a entraîné une perte coûteuse de temps lors du nettoyage et la contamination de zones résidentielles très développées (p. ex. Alexandria Bay, New York), de rives naturelles, de refuges fauniques et de milieux humides/marais très productifs.
- En raison de l’étendue de la zone géographique touchée, le commandant sur place (CSP) n’a pas pu coordonner correctement le nettoyage dans toutes les zones affectées en temps voulu.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- La création de sous-divisions contrôlées par un groupe de personnes spécifiques au nom du commandant sur place (CSP) et soutenues par des superviseurs qui dirigent les activités de nettoyage avec les entrepreneurs.
- La nécessité de limiter la zone mazoutée par la planification et la préparation à un incident de cette nature (c.-à-d. la nécessité de prendre en compte diverses difficultés plausibles dans le cadre des efforts de planification de la préparation).
- La documentation est nécessaire pour une consultation future et pour prendre des décisions éclairées au quotidien (p. ex. créer un journal de bord pour le déversement où tous les événements quotidiens importants sont enregistrés).
- Établir un point central pour les communications avec le public.
- Les plans d’urgence doivent tenir compte du comportement prévu des hydrocarbures dans divers milieux (p. ex. la profondeur de l’eau, la configuration des courants, les marées, les conditions saisonnières, etc.) afin de mieux comprendre comment un produit se comportera dans des conditions spécifiques et de permettre la mise en place des points de contrôle ou de sites de récupération au préalable.
- Après le déversement, il y a eu une certaine ambiguïté quant aux conséquences d’un déversement aussi important dans un environnement fluvial. Il y avait très peu de documentation pour répondre aux questions posées par le public et les scientifiques.
- Il est important de souligner l’importance du financement et de la recherche menée sur les effets des marées noires dans les environnements fluviaux.
9.1.2 Études de cas : déversements en eau douce - Rivière Pine, C.-B. (2000)
Résumé de l’incident
- Le 1er août 2000, un pipeline transportant du pétrole brut léger (BC Light) de Taylor à Kamloops dans le nord de la Colombie-Britannique s’est rompu, déversant environ 985 m3 (6 200 bbl).
- L’incident s’est produit sur la rivière Pine, à environ 110 km en amont de la communauté de Chetwynd - la rivière Pine se jette dans la rivière de la Paix.
- Les effets sur l’environnement étaient la mortalité des poissons, des insectes et de certains animaux sauvages - les estimations de la mortalité potentielle des poissons à la suite du déversement a varié entre 15 000 et 250 000 individus.
- L’alimentation en eau du District de Chetwynd a été coupée et l’utilisation de nombreux puits souterrains près de la rivière a été interrompue.
- La récupération des produits était élevée : 450 m3 récupérés dans la rivière; 415 m3 retirés dans le sol contaminé; et environ 80 m3 déversés dans l’environnement.
- La quantité non comptabilisée a été estimée comme comprenant les volumes dispersés dans la colonne d’eau, absorbés dans les sédiments des rives et du lit de la rivière, et piégés dans les eaux dormantes, les tourbillons et les embâcles.
Défis identifiés
- La rivière Pine est un plan d’eau à fort débit - le pétrole s’est échoué à la ligne des hautes eaux et le public a eu le sentiment que la partie responsable n’en faisait pas assez pour récupérer les matériaux mazoutés avant une pluie, l’hiver ou lors de la fonte des neiges.
- Absence de consensus concernant le traitement des matières ligneuses mazoutées sur le littoral (c’est-à-dire les embâcles de billots mazoutés) - les options discutées étaient le traitement, le brûlage, l’enlèvement ou laisser sur place.
- La fermeture de la pêche récréative dans cette zone a pris plusieurs jours et le processus pour y parvenir n’était pas clair.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Les poissons morts dans les rivières de taille moyenne peuvent s’étendre loin en aval si le déversement n’est pas contenu rapidement.
- La mise en œuvre d’un programme TERR aurait permis d’obtenir des informations sur l’étendue et la nature du mazoutage des rives et d’améliorer la communication avec le public.
- La formation d’un groupe consultatif sur le traitement (TAG) composé de représentants de divers organismes (y compris des biologistes, des scientifiques et des gestionnaires), des Premières nations et de la partie responsable peut avoir aidé à orienter les discussions et à prendre une ou plusieurs décisions concernant le traitement des matières ligneuses mazoutés - les autorités réglementaires des organismes concernés devaient également être clairement comprises.
- Un barrage fluvial a été mis en place avec succès à 22 km et 30 km en aval du pipeline rompu, ce qui a permis de réduire au minimum l’étendue en aval du mazoutage des rives.
9.1.3 Études de cas : déversements en eau douce - Déversement d’hydrocarbures usés mystérieux/terrestre, de la rivière Rouge dans la rivière Détroit, ON (2002)
Résumé de l’incident
- À la suite de fortes pluies, un mélange d’hydrocarbures et de graisses usées a été observé le 9 avril 2002 sur la rivière Rouge. Le 12 avril 2002, des pluies abondantes ont provoqué un second déversement d’hydrocarbures.
- Il semblerait que les hydrocarbures provenaient de l’un des rejets d’égouts sanitaires de la rivière Rouge (Baby Creek Outfall). Ce déversement a été confiné sur la rivière Rouge grâce à l’installation d’une estacade à l’embouchure, empêchant ainsi d’autres hydrocarbures de rejoindre la rivière de Détroit.
- Il est estimé qu’entre 115 000 à 230 000 litres d’hydrocarbures auraient été déversés.
- Les hydrocarbures libérés ont eu un impact sur environ 27 km de rives aux États-Unis et près de 16 km du côté canadien sur la rivière Détroit, dont environ 1,6 km de rive au Metro Park du lac Érié où la végétation mazoutée des marais a été coupée et enlevée.
Défis identifiés
- La glace n’avait que récemment quitté les rives et la température de l’eau était encore froide bien que la température de l’air était chaude.
- L’accès par bateau était limité, les eaux étaient peu profondes autour des îles mazoutées et souvent, les rives rocheuses étaient escarpées ce qui posaient des problèmes pour l’intervention.
- L’identification de la source du déversement a été un défi avec de nombreux kilomètres d’égouts et de collecteurs d’eaux pluviales; certains datant de plusieurs décennies avec peu de plans existants.
- En raison de la présence de rives mazoutées à la suite de déversements historiques, il était difficile de déterminer si le traitement était effectué sur des rives mazoutées par le déversement en cours.
- L’analyse des hydrocarbures déversés a permis d’identifier de l’arsenic, du plomb et d’autres dangers nécessitant des niveaux plus élevés d’EPI.
- Sur les rives dans la zone traitée de la rivière, il y avait un nombre important de seringues rouillées/usagées (déchets médicaux).
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Le plan d’urgence conjoint entre les États-Unis et le Canada a été mis en application. La Garde côtière canadienne (GCC) a agi en tant que commandant sur place et a fait appel à la SIMEC en tant qu’entrepreneur pour l’intervention.
- La SIMEC a fourni l’équipement et le personnel pour le nettoyage des zones identifiées par la Table d’Expertise (TE), en vertu des commandes de travail quotidiennes de la GCC.
9.1.4 Études de cas : déversements en eau douce - Lac Wabamun, AB (2005)
Résumé de l’incident
- À 5 h 20 HNR le 3 août 2005, un déraillement de wagons-citernes s’est produit près du lac Wabamun, à environ 60 km à l’ouest d’Edmonton, Alberta, Canada.
- Sur les 46 wagons qui ont déraillé, 25 transportaient du « Bunker C » et un autre du « Imperial pole treating oil » (PTO).
- Onze wagons ont perdu la totalité ou une partie de leur chargement de « Bunker C » (volume total du déversement d’environ 712 000 L) :
- 320 000 L récupérés sous forme d’hydrocarbure liquide;
- 231 500 L récupérés des sédiments contaminés;
- 160 500 L non comptabilisés (p. ex. absorbants, sédiments, végétation aquatique émergente).
- Le wagon transportant le PTO a perdu environ 88 000 litres de produit. Une récupération partielle a eu lieu dans le sol et les eaux souterraines.
- Les hydrocarbures lourds de type « Bunker C » étaient chauffés et placés à l’intérieur de wagons-citernes isolés pour le transport; cela a affecté la viscosité du produit et il a pu s’écouler dans le lac pendant quelques heures après le déraillement.
- Le lac, au moment de l’incident, avait une importance en raison de la variété des utilisations des terres environnantes (agriculture; zones boisées; deux mines de charbon de surface supportant trois centrales électriques au charbon; résidences permanentes; loisirs - parc provincial et chalets).
Défis identifiés
- L’exercice de cartographie des sensibilités n’avait pas été réalisé auparavant pour ce plan d’eau; les sensibilités n’étant pas documentées, la détermination des priorités pour le traitement des rives s’est révélée problématique.
- Les bancs de végétation émergents avaient piégé le pétrole et servaient de réservoir pour la remobilisation du pétrole.
- Préoccupations concernant la coupe de la végétation émergente mazoutée qui pouvait affecter les récupérations des bancs.
- Le pétrole submergé et coulé a été identifié comme un problème potentiel dès le début de la réponse.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Le comportement du pétrole était unique en raison de la rapidité avec laquelle les boules de goudron se formaient :
- Probablement lié à l’absorption de matériaux (p. ex., herbe, insectes, sédiments, particules de charbon) par le pétrole chauffé lorsqu’il s’est écoulé sur le sol avant d’entrer dans le lac;
- Entraînement continu du matériel une fois dans le lac;
- La plupart des hydrocarbures submergés/coulés se trouvaient dans des eaux peu profondes et proches du rivage.
- Observation du pétrole qui remontait à la surface :
- Causé par la perte de matières solides par fragmentation, de l’enlèvement de la surface des boulettes, par la perte de matières entraînées plus lourdes (par exemple le sable) et changements de densité dus aux changements de température dans le lac (en particulier dans les eaux peu profondes et proches des rives qui sont plus facilement chauffées/refroidies pendant la journée/la nuit) et du pétrole.
- Un groupe consultatif sur les traitements (TAG) a été créé pour répondre aux défis.
- Le TAG était présidé par Alberta Environment et Environnement Canada, et comprenait des membres des résidents, des Premières Nations, des partenaires provinciaux et fédéraux, et la partie responsable (RP).
- Le TAG a fourni un examen et des conseils en ce qui concerne :
- Les plans de traitement spécifiques aux sites pour les « zones très sensibles » (p.ex. grands bancs de végétation émergente; segments adjacents aux frayères des poissons);
- Les zones des rives couvertes par le plan général de traitement des rives a nécessité un type de traitement spécialisé, comme les zones qui présentaient des difficultés pour les équipes de traitement (p. ex. les huttes des castors mazoutés).
- Une amélioration des parties prenantes sur la faisabilité et le succès du traitement des rives.
9.1.5 Études de cas : déversements en eau douce - Charette, QC (2006)
Résumé de l’incident
- Le 4 juin 2006, un déraillement de 14 wagons-citernes contenant des produits chimiques (acide sulfurique) et des hydrocarbures légers (essence et diésel) s’est produit à la jonction d’un pont ferroviaire traversant la rivière du Loup, près de la ville de Charrette, au Québec.
- Environ 110 000 litres d’essence et 122 000 litres de diésel ont été déversés et ont contaminé les sols adjacents à la voie ferrée, près de la rivière. Une quantité indéterminée d’hydrocarbures a atteint la rivière du Loup par percolation à travers le sol ainsi qu’à la suite d’un débordement des bassins d’eau après de fortes précipitations.
- Un barrage artificiel (Chute-à-Magnan) a facilité le déploiement des estacades en eau calme à proximité du site.
- Un relevé TERR a été mené dans le secteur en aval de la rivière. Aucune contamination n’a été trouvée sur les berges. Cependant, une contamination par les hydrocarbures a été observée sur l’eau dans les zones où des débris se sont accumulés.
Défis identifiés
- Le débit de la rivière transportait les hydrocarbures en aval vers une zone peuplée (Louiseville) et le lac St-Pierre lequel est une réserve de la biosphère de l’UNESCO (oiseaux migrateurs et vastes étendues de marais).
- Il y avait très peu d’accès à la rivière pour les parties supérieures et intermédiaires.
- De plus, les pentes abruptes dans la partie supérieure de la rivière ont limité l’efficacité et le nombre de déploiements d’estacades.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Entreprendre une communication préalable avec la population sur les risques liés à la présence d’odeurs des hydrocarbures.
- Compte tenu des variations du niveau de l’eau de la rivière, les estacades ont initialement été déployées aux points d’accès où la pente de la rivière était moins abrupte.
- Les estacades de confinement ont d’abord été déployées dans la partie la plus en aval de la rivière, ensuite des déploiements supplémentaires plus en amont ont été effectués.
- Les hydrocarbures déversés étant des produits raffinés légers, les impacts sur l’environnement ont été minimes et de courtes durées.
- Le manque de communication entre les personnes des unités de l’ « environnement » et des « opérations » a entraîné des retards inattendus lors de la phase initiale de réponse.
- L’identification préalable de points de contrôle aux déversements aurait accéléré l’intervention et empêché une nouvelle migration des hydrocarbures.
- Élaborer un plan pour les communications dans les endroits où la couverture cellulaire et les transmissions de données ne sont pas fiables.
9.1.6 Études de cas : déversements en eau douce - Lac-Mégantic, QC (2013)
Résumé de l’incident
- Le 6 juillet 2013, un train de 72 wagons-citernes transportant 7,7 millions de litres hydrocarbures bruts a déraillé au centre-ville de Lac-Mégantic, au Québec. Un incendie s’en est suivi, causant de multiples explosions ainsi que l’émission et le rejet des hydrocarbures dans l’environnement. Environ 1,57 million de litres d’hydrocarbures sont restés contenus dans les wagons-citernes.
- Environ 6 millions de litres se sont déversés ou ont brûlé, on estime que 300 000 litres d’hydrocarbures légers ont atteint la rivière Chaudière, dont le lac de tête est le lac Mégantic.
- La rivière Chaudière est la source d’eau potable de trois municipalités et de deux industries agroalimentaires.
- Les niveaux d’eau du lac Mégantic sont contrôlés par un barrage à la tête de la rivière. Il a été fermé pendant les premières heures de l’événement, ce qui a provoqué des variations du niveau de l’eau de la rivière.
- Les hydrocarbures se sont déversés indirectement dans la rivière Chaudière par le lac Mégantic et directement par les égouts municipaux.
- La rivière Chaudière mesure 185 km de long et présente une forte dénivellation dans sa partie supérieure (2,5 m par km).
- Des séries d’estacades ont été installées à 14 différents points stratégiques le long de la rivière.
Défis identifiés
- L’exposition à la chaleur et l’utilisation tardive de substances ignifuges pour combattre l’incendie, ont affecté les propriétés physico-chimiques des hydrocarbures rejetés dans la rivière.
- La végétation de la rive a été brûlée par les hydrocarbures et a jauni.
- La fluctuation des niveaux d’eau et la turbulence des hautes eaux ont dispersé les hydrocarbures dans la colonne d’eau, ce qui a entraîné l’accumulation d’une partie des hydrocarbures dans les sédiments grossiers du lit de la rivière. De ce fait, les hydrocarbures légers ont persisté plus longtemps dans l’environnement que s’ils avaient été exposés à l’air.
- L’identification de points d’accès et des propriétaires des terrains privés dont les rives étaient mazoutées étaient un défi. Les relevés TERR ont été menés à pied dans les eaux peu profondes de la rivière en raison de la végétation dense sur les rives.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Le mazoutage des rives a été évalué à l’aide de la méthode TERR et des recommandations de traitement ont été fournies. Une segmentation précise des rives de la rivière a été effectuée en utilisant des points kilométriques à partir de la source du déversement.
- Des études spécifiques visant à localiser les hydrocarbures piégés dans les sédiments du lit de la rivière ont été réalisées parallèlement aux relevés TERR sur les rives. Plus de 40 segments ont été étudiés pour évaluer l’étendue et les zones de contamination.
- Le traitement initial de la rivière a été effectué en deux phases :
- Nettoyage des rives par des méthodes de récupération manuelle.
- Agitation des sédiments du lit de la rivière mazoutée par inondation et par labourage humide manuel.
- Les méthodes de traitement par inondation et par labourage humide ont été efficaces pour les sédiments grossiers.
- La sensibilisation et la consultation des propriétaires riverains ont été primordiales pour atteindre les sites de travail le long des berges.
9.1.7 Études de cas : déversements en eau douce - Cheecham Pipeline, AB (2013)
Résumé de l’incident
- Déversement d’un oléoduc, le 22 juin 2013, dans le nord de l’Alberta.
- La source de l’incident était un oléoduc situé à 70 kilomètres au sud-est de Fort McMurray, entre Anzac et Janvier.
- Environ 750 barils (119 240 L) d’hydrocarbures bruts synthétiques ont été déversés à la suite d’une défaillance de l’oléoduc due à des mouvements de terrain provoqués par des pluies exceptionnellement fortes dans la région.
- Les hydrocarbures ont été déversés dans une zone marécageuse, puis dans un lac sans nom au sud de Fort McMurray.
Défis identifiés
- Les fortes pluies ont contribué à mettre à l’épreuve les travailleurs du site. L’accès et les conditions du site étaient difficiles. L’accès au site était à pied, en véhicule tout-terrain ou en hélicoptère.
- Les enjeux en matière de santé et de sécurité étaient les suivants : l’accès, le substrat mou et les vapeurs.
- Le besoin d’une nouvelle méthodologie pour l’évaluation de la contamination a été nécessaire, car le site n’était pas linéaire (petite longueur de rive).
- L’environnement était très sensible avec un mouvement des hydrocarbures très limité en raison d’une pente de < 5%.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Limiter l’impact sur les habitats sensibles des marécages et des zones humides par l’utilisation de trottoirs de bois.
- Utilisation d’un rinçage ciblé et systématique combiné à une tactique d’inondation générale.
- Des pompes ayant de grandes capacités de débit étaient nécessaires, car la faible pente empêchait le mouvement des hydrocarbures. De grands volumes d’eau étaient utilisés pour déplacer les hydrocarbures vers les points de collection. Le lac voisin a été utilisé comme source d’approvisionnement en eau, mais il a fallu surveiller le niveau de l’eau en permanence pour éviter l’assèchement du lac.
- Des coupes sélectives de la végétation ont été faites pour définir les voies d’écoulement de l’eau et des hydrocarbures.
9.1.8 Études de cas : déversements en eau douce - Lemon Creek, C.-B. (2013)
Résumé de l’incident
- Le 26 juillet 2013, un camion-citerne transportant du carburant Jet A-1 s’est renversé dans le ruisseau Lemon, un affluent à haut débit du système de rivières Slocan et Kootenay dans la région de Kootenay au sud-est de la Colombie-Britannique, Canada.
- Le lieu de l’incident se trouvait à environ 4 km en amont du confluent avec la rivière Slocan.
- La route de service de forêt du ruisseau Lemon a été fermée, et les habitants évacués. Une interdiction de « Ne pas utiliser » l’eau a été émise pour le ruisseau Lemon, la rivière Slocan et la rivière Kootenay en aval du confluent de la rivière Columbia.
- Une interdiction des activités récréatives aquatiques et d’utilisation de l’eau a également été mise en place pour la même zone de restrictions.
- Environ 32 850 litres de carburant Jet A-1 ont été déversés dans le ruisseau Lemon :
- 2 000 litres de mélange d’eau et de produits ont été récupérés sur le lieu de l’incident par camion vacuum;
- 1 600 tonnes de sol ont été récupérés lors des travaux d’excavation et de restauration;
- 20 000 kg de matériel absorbant et de végétation contaminés ont été confinés et retirés de la zone.
Défis identifiés
- Les carburants Jet A-1 sont généralement très volatils, relativement insolubles et moins denses que l’eau. Après le déversement, la plupart des composants se sont dispersés en aval sur la surface de l’eau, mais certains composants se sont accumulés dans des tronçons de rivière plus lents, souvent associés à du bois et des matières ligneuses ou retenus dans des sédiments plus grossiers.
- Le courant d’eau à haut débit a entravé les efforts de déploiement d’estacades et de récupération du produit.
- Des techniques d’inondation ont été utilisées pour libérer le produit des rives et de la végétation, le produit accessible a été récupéré à l’aide d’un camion vacuum.
- La cartographie des zones sensibles n’avait pas été réalisée pour ce plan d’eau. Puisque les sensibilités n’étaient pas documentées, l’identification des priorités pour l’évaluation et le traitement fut difficile au début.
- La majorité des efforts d’évaluation des rives ont été effectués par rafting dû aux contraintes liées aux embarcations.
- L’évaluation du produit Jet A-1 résiduel dans l’environnement par le groupe TERR a nécessité une nouvelle matrice de classification du mazoutage afin de créer des rapports traditionnels de mazoutage lourd, modéré, léger, très léger et traces.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Un poste de commandement d’intervention (PCI) utilisant un système de commandement d’intervention (SCI) de base a rapidement été mis en place par la partie responsable (PR), les agences et les organismes d’intervention (OI) avec l’élaboration d’un plan d’action de l’intervention (PAI) pour lancer la phase d’urgence et de remédiation.
- Des activités visant à évaluer et à gérer la stabilisation de la source, le sauvetage, le confinement et la récupération, les ressources en péril, la protection et la remédiation des rives, la protection et la réhabilitation de la faune, la santé et la sécurité humaines et les préoccupations des communautés ont été entreprises, notamment par des programmes d’échantillonnage des sédiments et de l’eau.
- Des relevés aériens, maritimes et terrestres ont été menés afin d’évaluer l’étendue de la zone touchée et de hiérarchiser et orienter les activités de traitement.
- La mise en place des critères de traitement a nécessité l’élaboration de lignes directrices uniques afin d’évaluer le produit résiduel présent dans l’environnement. Les critères de traitement opérationnels pour les évaluations TERR ont été développés en se basant principalement sur les caractéristiques de miroitement visible et de l’odeur, tandis que les critères de traitement à long terme pour la récupération de l’écosystème et la santé humaine ont été basés sur des programmes de surveillance et d’échantillonnage.
- Le système des rivières Slocan et Kootenay est une zone récréative très fréquentée et l’accès restreint pendant l’été a nécessité la mise en place d’un programme d’évaluation et de traitement accéléré, mais exhaustif.
- Le 6 août 2013, la restriction d’utilisation de l’eau « Ne pas utiliser » sur la rivière Kootenay a été levée.
- Le 9 août 2013, toutes les restrictions d’eau restantes ont été levées, à l’exception de la partie basse du ruisseau Lemon, qui a fait l’objet d’une surveillance continue.
9.1.9 Études de cas : déversements en eau douce - Gogama, ON (2015)
Résumé de l’incident
- Le 7 mars 2015, un déraillement de 37 wagons-citernes s’est produit à environ trois kilomètres au nord-ouest de la communauté de Gogama, ON.
- Le produit déversé était des hydrocarbures de type huile brute synthétique dérivée des sources d’huile lourde de l’ouest du Canada.
- Environ 2,63 millions de litres d’hydrocarbures bruts ont été déversés dans l’environnement (air, eau et sol).
- Les hydrocarbures bruts ont été déversés directement dans la rivière Makami et sur le sol au nord de la rivière.
- La zone affectée a d’abord été observée jusqu’à environ 90 m en amont du pont ferroviaire et le long de la rivière, jusqu’au lac Minisinakwa.
- En plus des activités de confinement, de récupération et de rétablissement du site, de la surveillance et de l’échantillonnage ont été réalisés le long de la rivière et dans le lac.
Défis identifiés
- Travailler sur les glaces et par temps extrêmement froid (neige abondante et pluie verglaçante).
- Les hydrocarbures se retrouvaient sur et sous les glaces et l’eau contaminée par les hydrocarbures se retrouvait parfois entre les couches de glace.
- Les hydrocarbures se sont émulsifiés.
- Petite communauté n’ayant ni le soutien ni les infrastructures nécessaires pour supporter les besoins logistiques. Les villes les plus proches étaient Timmins, à 114 km au nord, et Sudbury, à 191 km au sud.
- Les zones sensibles en ce qui concerne la biodiversité : frayères à poisson très sensibles aux sédiments; zones humides adjacentes; utilisation significative par la faune migratrice au printemps.
- Fluctuation du niveau d’eau et du débit de la rivière causée par le barrage hydro-électrique sur la rivière.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- De nombreuses tranchées de glace ont été créées pour faciliter le déploiement des estacades afin de contenir le produit près de la source.
- Des cages en acier remplies d’absorbants (pompons) dans les tranchées de glace, des trous de profilage et des caméras vidéo marines ont été utilisés pendant l’intervention, afin de détecter la présence d’hydrocarbures submergés ou immergés.
- Des systèmes à bulles d’air ont été largement utilisés, en utilisant de l’air comprimé et des tuyaux lestés et perforés pour maintenir l’eau libre à :
- Maintenir l’eau libre de glace;
- Créer un espace d’eau libre entre deux fentes de glace;
- Faire fondre les glaces contenant des hydrocarbures;
- Aider à la récupération des hydrocarbures.
- Le système à injection d’eau a été utilisé pour déloger les hydrocarbures retenus entre les couches de glace.
- Le fait de retenir la glace le long des rives des rivières pendant la récupération des hydrocarbures a permis d’éviter la contamination des rives.
- Des morceaux de glace avec des hydrocarbures encapsulés ont été retirés et fondus dans des réservoirs à décantation pour récupérer les hydrocarbures.
- Des morceaux de glaces avec de l’huile encapsulé ont été retirés et placés dans des réservoirs de décantation pour récupérer l’huile.
- Les hydrocarbures ont été récupérés dans la rivière et placés dans des réservoirs d’entreposage temporaires. Les hydrocarbures et l’eau huileuse ont été transportés hors du site pour être éliminés dans diverses installations de traitement.
- De 2015 à 2017, de nombreuses évaluations TERR ont été réalisées sur la rivière Makami et sur le lac Minisinakwa.
9.1.10 Études de cas : déversements en eau douce - Déversement d’un oléoduc, rivière Saskatchewan Nord, SK (2016)
Résumé de l’incident
- Le 21 juillet 2016, environ 225 m3 (1 415 barils) d’un mélange de pétrole lourd et de condensat a été déversé d’un pipeline de 16 pouces (40 cm), à 33 km au nord-est de Lloydminster, SK, Canada.
- La rupture s’est produite sur le sol, le long de la rive sud de la rivière Saskatchewan Nord, à environ 160 m de la rive. Les rapports d’ingénierie géotechnique publiés après la rupture ont identifié la cause de la rupture du pipeline par un mouvement du sol, causé par la pluie.
- On estime que 60 % du produit déversé a été confiné au sol et que les 40 % restants ont migré vers la rivière.
- Les relevés menés après le déversement ont indiqué que le mazoutage initial des rives était limité du point d’entrée (PDE) à 190 km en aval. Cependant, une crue des eaux à la fin du mois d’août 2016 a remobilisé en aval les matériaux mazoutés qui n’avaient pas été récupérés sur les rives et les matières ligneuses ont été transportées jusqu’à 486 km du PDE.
- Les équipes TERR ont complété 960 km d’évaluation des rives pour un total de 1 025 segments.
- Plus de 2 600 personnes ont soutenu l’intervention d’urgence, dont plus de 400 membres de diverses communautés de Premières Nations.
Défis identifiés
- Les prises d’eau potable de la rivière Saskatchewan Nord pour North Battleford, Melfort et Prince Albert ont été fermées en aval du PDE, ce qui a nécessité des évaluations et des opérations rapides.
- Une grande zone de projet (500 km de rivière) a nécessité l’accès aux deux rives et à de multiples îles au milieu du chenal. La plupart des accès fluviaux pour les équipes d’inspections et d’opérations se faisaient par bateau, avec seulement quelques points de mise à l’eau utilisables. Les points d’accès limités ont augmenté les temps de transit par route et par bateau, et les eaux peu profondes et les variations du niveau d’eau ont rendu le transit par bateau difficile.
- La longueur de la zone touchée, de l’ordre de plus de 2 000 km de rives, a nécessité des décisions sur les priorités géographiques et sur le niveau de détail de la documentation. En 2017, un relevé complet de l’ensemble des rives n’était pas possible entre la débâcle des glaces et la crue printanière.
- Au cours des saisons de terrain 2016 et 2017, les variations des niveaux d’eau associées aux crues printanières et aux inondations estivales inattendues ont fortement influencé la distribution et les caractéristiques du pétrole, produisant quatre ensembles de données distinctes, rendant la comparaison difficile au fil du temps et nécessitant des approches innovantes en matière de traitement et de présentation des données.
- Les débits turbulents lors des crues ont également redistribué les sédiments dans la rivière, ce qui a entraîné l’enfouissement de couches de pétrole avec des degrés variables de couverture de mazoutage, compliquant ainsi les opérations de délimitation et de traitement des zones contaminées.
- L’abondance des huttes de castors le long des rives de la rivière a entravé les activités d’inspection et d’opérations. Les très grands amas de matières ligneuses étaient difficiles à inspecter et à traiter pour les équipes de terrain.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Un centre de commandement unifié (CU) a été mis en place à Lloydminster, mettant en œuvre un système de commandement d’intervention (SCI) pour la gestion de l’incident. L’intervention d’urgence a été importante, dynamique et multidisciplinaire, avec la contribution du personnel de la partie responsable (PR), des communautés des Premières Nations, du personnel gouvernemental représentant diverses agences provinciales et fédérales, et de nombreux conseillers techniques issus de sociétés de consultants indépendantes.
- Un groupe de travail technique, composé de représentants des agences règlementaires, de la PR et d’experts techniques tiers, a été créé pour fournir des conseils techniques et scientifiques aux efforts d’intervention.
- Au fur et à mesure de l’évolution de l’intervention, des programmes d’évaluation à long terme de l’eau et des rives ont été entrepris, avec des programmes d’évaluation et d’échantillonnage en 2016, 2017, 2018 et 2019 pour soutenir les mesures de traitement et de remédiation ainsi que la surveillance des enjeux écologiques et de santé publique le long de la rivière.
- La rivière Saskatchewan Nord ne disposait d’aucune information cartographique détaillée nécessitant le développement d’un système de segmentation afin de fournir un cadre de documentation efficace pour l’évaluation des rives et la planification de la logistique opérationnelle. Le système mis au point a utilisé les marqueurs de points kilométriques (PK) au milieu du chenal (à 1 km de distance) le long de la rivière, avec des désignations de la rive droite, de la rive gauche et du milieu du chenal (île) pour les segments de rives individuels entre les marqueurs de PK.
- Les procédures de documentation et de rapport après la phase d’urgence de 2016 ont été réalignées (2017-2019) de façon à suivre les lois telles que définies dans le code environnemental de la Saskatchewan, en utilisant un Plan d’Action Correctif (PAC) et un protocole d’Objectifs Basés sur les Ressources (OBR) au lieu des Recommandations standard de Traitement des Rives (RTR) et des critères de traitement.
- Une autre caractéristique du programme pluriannuel était l’importance de reconnaître que les techniques de collecte de données sur le terrain devaient être flexibles. La documentation et les procédures d’évaluation de la TERR ont évolué (formulaires, applications et base de données) afin de mieux répondre aux exigences de l’intervention et aux attentes en matière de rapports.
- La calibration dans le temps et l’espace entre les équipes TERR et le personnel des opérations était essentielle pour fournir une documentation cohérente et des options de traitement efficaces, en particulier suite au changement des niveaux d’eau modifiant significativement les caractéristiques et les conditions de mazoutages des rives.
- Un protocole « à-Compléter-au-Fur-et-à-Mesure (CFM) » a été établi avec le personnel des opérations intégré aux équipes TERR pour traiter le mazoutage léger trouvé sur les rives. Cette approche a permis de gagner beaucoup de temps, car trois missions distinctes ont pu être combinées en une seule évaluation : évaluations initiales du mazoutage, opérations de traitement et inspections post-traitement (SCA-CFM-RIS).
- La détection canine d’hydrocarbures a été utilisée pour la détection en surface dans les zones légèrement mazoutées ou présentant des contraintes d’accès et pour la détection de sous-surface. Cela a considérablement augmenté l’efficacité et la précision des évaluations sur le terrain et a contribué à l’établissement de relations avec les Premières Nations concernées.
- L’utilisation d’assistants TERR a été introduite afin de garantir une équipe de terrain cohérente et calibrée, car le soutien d’autres représentants de l’intervention n’était pas toujours disponible.
9.1.11 Études de cas : déversements en eau douce - Sud de la rivière Salmo, C.-B. (2019)
Résumé de l’incident
- Le 27 mars 2019, à 10 km au sud de Salmo en Colombie-Britannique, un camion-citerne train double a fait une sortie de route près de la jonction entre les autoroutes 3 et 6, déversant 50 000 litres d’essence et de diésel dans la rivière Salmo Sud.
- Un Commandement unifié (CU) a été établi et a dirigé un programme de relevés TERR pour localiser et évaluer les hydrocarbures en aval du Point d’entrée (PDE). La majorité du produit observé se trouvait dans la rivière Salmo Sud entre le PDE et la rivière Salmo, 2 km en aval (division A), et dans une petite section de la rivière Salmo (division B).
- Les prévisions de niveau d’eau ont indiqué que la crue printanière n’était pas attendue avant quelques semaines et le CU a déterminé que la technique d’atténuation naturelle n’était pas acceptable et qu’un traitement serait nécessaire.
- Une rétrocaveuse articulée « Menzi Muck » (excavatrice-araignée) équipée d’un « grappin » articulé a agité les sédiments grossiers du lit de la rivière (principalement des galets et des blocs rocheux) pour libérer les hydrocarbures piégés.
Défis identifiés
- Les rivières Salmo Sud et Salmo sont des rivières à fort débit, relativement peu profondes et avec un accès limité à la bande riveraine au-delà du PDE.
- L’accès à la rivière le long des rives escarpées était possible en utilisant la rétrocaveuse articulée.
- Le soutien du groupe TERR aux opérations effectuées en aval du PDE, où l’accès à pied était difficile, comprenait des images vidéo en temps réel provenant d’un petit système aérien sans pilote (UAS).
- Les marges des chenaux plus en aval dans la rivière Salmo (divisions B et C) avec un substrat de sédiments mixtes et des zones de collecte naturelles (p.ex., tourbillons, barres au milieu du chenal et chenaux extérieurs) ont été spécifiquement ciblées pour des « contrôles périodiques » des conditions de mazoutage. Les contrôles étaient effectués par une équipe TERR sur des radeaux fluviaux accompagnée d’un guide de rafting certifié et d’un spécialiste en sauvetage en eau vive.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Bien qu’il s’agissait d’un rejet relativement faible ayant affecté une section limitée de la rivière, le programme TERR a suivi les protocoles standard et a élaboré trois (3) Recommandations de traitement de la rive (RTRs) pour diriger les opérations ainsi que des Rapports d’inspection des segments (RISs) pour documenter la fermeture de segments lorsque les critères de traitement étaient atteints.
- Une RTR a été générée pour la zone du PDE, la deuxième pour la rivière peu profonde en aval dans la division A, et la troisième pour les quelques zones mazoutées de la division B qui nécessitaient une action; les deux dernières RTR étaient destinées à des lieux dont les caractéristiques des rives étaient relativement similaires et uniformes.
- Quinze (15) recommandations du RIS ont été complétées et soumises au CU pour les segments individuels identifiés pour traitement, dans les divisions A et B, et pour les autres zones non traitées en aval.
- La sécurité : (1) le personnel ayant une formation de sauvetage en eaux vives et matériel d’intervention de sauvetage en rivière ont été maintenus pendant toute la durée de l’intervention; (2) les sauveteurs en eau vive étaient positionnés avec les opérations de la rétrocaveuse articulée, les relevés TERR des rives et en aval pour les relevés avec les radeaux pneumatiques; (3) la surveillance de l’air a été maintenue tout au long de l’intervention pendant toutes les opérations (le long des rives et avec l’opérateur de la rétrocaveuse lorsqu’il travaillait dans la rivière).
9.2 Interventions internationales après un déversement d’hydrocarbures en eau douce
9.2.1 Études de cas : déversements en eau douce - Rivière Kolva, République de Komi, Russie (1994-95)
Résumé de l’incident
- Plusieurs déversements importants de mazout brut se sont produits à de multiples endroits durant l’été et l’automne 1994 dans un tronçon d’un oléoduc de 70 km en République de Komi, en Russie.
- Le volume total brut déversé dans la zone affectée a été estimé à plus d’un million de barils.
- Les déversements ont créé une menace jusqu’au printemps 1995, un grand volume de cet hydrocarbure pouvait être transporté par une série d’affluents proches de la rivière Kolva, puis vers la rivière Pechora. Les deux fleuves ont d’importantes populations de subsistance et il existe un delta sensible sur les côtes de l’océan Arctique.
Défis identifiés
- Plusieurs habitats ont été fortement mazoutés : broussailles sèches et forêts de montagne, forêt de basse altitude submergée de manière saisonnière, tourbières surélevées et flottantes, ruisseaux.
- Emplacement géographique isolé avec quelques sentiers et routes forestières. L’accès au droit de passage nécessitait un véhicule amphibie à chenilles et la ville la plus proche (Usinsk) était à 50 km, seulement accessible par une route en mauvais état. Usinsk était juste accessible par train ou par avion.
- Six sections de travail majeures distinctes étaient présentes, avec de multiples points de déversements le long de l’oléoduc d’une longueur de 30 km, et chacun présentant des défis uniques allant de petits ruisseaux à des rivières aux marais.
- Les stratégies de confinement qui ont été développées impliquaient la construction de barrages de confinement temporaires sur les cours d’eau afin de drainer les zones touchées. Le plus grand barrage était un demi-cercle de 1 000 m de long et de 5 m de haut, avec de multiples tuyaux de siphons pour permettre à la rivière de s’écouler. Les tourbières flottantes et surélevées ont été divisées en cellules d’environ 750 m de large pour en permettre l’accès et la récupération des hydrocarbures.
- Les seuls matériaux de construction disponibles étaient des limons d’épandage glaciaire qui avaient été excavés dans des bassins à proximité.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Les choix stratégiques de l’hiver/printemps 1995 avant la grande crue printanière nécessitaient la modification des habitats avec un nettoyage agressif pour empêcher les hydrocarbures d’atteindre les rivières Kolva et Pechora.
- De nombreuses techniques innovantes ont été nécessaires, notamment l’utilisation de sections de tuyaux qui ont été installées dans les cellules de travail à travers la tourbière flottante pour extraire les hydrocarbures de la végétation de surface. Une nouvelle croissance végétale a été observée en l’espace de quelques semaines seulement dans les cellules de tourbières.
- Une méthode de relevé TERR développée pour les environnements côtiers a été modifiée pour les petits cours d’eau de la région. Cette technique s’est avérée très efficace pour décrire et documenter les conditions de pré et post-traitement des hydrocarbures dans les milieux fluviaux.
9.2.2 Études de cas : déversements de l’oléoduc en eau douce - Déversement de l’oléoduc Rio Desaguadero, Bolivie (2000)
Résumé de l’incident
- Le 30 janvier 2000, environ 29 000 barils (4 610 600 L) de mélange de pétrole brut et de condensat ont été déversés de l’oléoduc OSSA II, qui avait été endommagé lors d’inondations durant été, au point de passage de la rivière Desaguadero sur l’Altiplano bolivien (environ 3 700 m d’altitude).
- Le déversement a coïncidé avec l’inondation des plaines inondables pendant la période des plus hauts niveaux d’eau en saison des pluies. Les hydrocarbures ont été soumis à des courants très forts et extrêmement turbulents.
- Les hydrocarbures se sont déposés jusqu’à 350 km en aval, sur un total d’environ 400 km de chenaux et de rives, de méandres et de fossés d’irrigation, ainsi que sur plusieurs centaines d’hectares de plaines inondables.
- Les tronçons en aval du système riverain constituent un habitat extrêmement important pour les oiseaux aquatiques. Heureusement, les effets sur l’environnement ont été minimes et les lacs importants sur le plan écologique (Uru Uru et Poopó) ont été épargnés, car un vaste système de zones humides sur le delta a servi de filtre pour intercepter les hydrocarbures.
- Une seconde phase de haut niveau d’eau associée avec un fort ruissellement au début de mars 2000 a causé une nouvelle déposition de sédiments fins (silt) non huilé sur une partie du pétrole échoué.
- Un programme de traitement à l’aide de maind’œuvre locale a été organisé, qui a culminé à un total de 3 200 en mars, et la majeure partie du nettoyage de l’huile a été achevée à la fin d’avril 2000. Un programme de deuxième phase pour éliminer la végétation huilée a été mené pendant les mois d’hiver pour remédier aux effets perçus sur les animaux fourragers et de pâturage.
Défis identifiés
- Les opérations de nettoyage ont été restreintes par les rares points de passage sur le fleuve (ponts ou traversiers à propulsion manuelle) et par les problèmes d’accès dans les milieux humides de la zone inondable pendant l’été.
- Les hydrocarbures étaient souvent échoués sur les rives des rivières et dans les plaines inondables, ce qui rendait difficile la recherche des dépôts résiduels des hydrocarbures. La majeure partie du mazoutage des rives a été identifiée par des relevés aériens.
- La haute altitude a donné des défis de taille aux travailleurs de la réponse qui n’étaient pas bolivien.
- Les hélicoptères ont dû être amenés de l’extérieur de la région et ne pouvaient être opérés que dans une capacité réduite en raison des restrictions de charges des appareils ou des sites de ravitaillement et des camions de ravitaillement pour le support aux activités de relevés.
- La région compte une population rurale d’environ 30 000 habitants dont l’activité principale est l’agriculture de subsistance et l’élevage (principalement des moutons, des lamas et des vaches). La rivière est aussi utilisée pour la maison, l’irrigation et le bétail.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- La reconnaissance aérienne (hélicoptère) avec des relevés vidéo a couvert plus de 6 000 km de rivière pour localiser le pétrole et fournir des orientations et des priorités pour le programme de traitement. Un modèle de levé de grille systématique préGPS a été utilisé pour le relevé par vidéo des zones du delta.
- L’accès aux milieux humides a été difficile durant la saison d’hiver et une décision a été prise de pousser le traitement de ces zones jusqu’à ce que les terres et la végétation soient asséchées pour éviter plus de dommages.
- Les critères de traitement :
- Pas de plaque de couverture avec 100 % d’huile > 3 mm d’épaisseur et > 50 sur 50 cm (environ la taille d’une pelle),
- Aucune plaque unique de > 20 % de couverture d’huile de surface > 10 m de long, > 1 m de large et 3 mm d’épaisseur, et
- Pas de plaque d’huile liquide > 1 m de diamètre qui pourraient être potentiellement remobilisées.
- Critères de la coupe de végétation :
- Plus de 30 % de la tige avec de l’huile altérée ou des taches;
- Plus de 10 % de la tige avec de l’huile non altérée (fraîche ou collante).
- Une procédure en 7 étapes a été élaborée en mars pour l’approbation des activités de traitement zone par zone. Le gouvernement a choisi de ne pas participer au processus de sorte que le processus « d’approbation » devienne une activité interne de l’équipe d’intervention. Un accent considérable a été mis sur la documentation systématique et complète de tous les résidus qui restaient après que les critères de traitement aient été satisfaits.
- Les analyses des échantillons ont démontré une teneur significative en sédiments formant des agrégats d’huileminéraux dans les eaux à basse salinité. Cette formation de l’huile a aidé la dispersion dans les plaines inondables et augmenté le taux de biodégradation naturelle.
- Le risque environnemental global a été réduit en raison de l’altération importante et rapide du pétrole déversé. Les fractions hydrosolubles ont été perdues rapidement, en quelques semaines sinon en quelques jours, dans le processus d’altération. Jusqu’à 70 % des hydrocarbures totaux et 90 % des HAP totaux ont été perdus, de sorte que le pétrole résiduel était principalement des hydrocarbures lourds qui étaient immobiles et difficilement biodisponibles.
- Un vaste programme avec des vétérinaires a examiné plus de 400 000 animaux pour les vacciner dans les zones de fourrage huilé.
9.2.3 Études de cas : déversements en eau douce - Déversement d’un oléoduc, rivière Yellowstone, États-Unis (2011)
Résumé de l’incident
- Le 1er juillet 2011, un oléoduc de 30 cm (12 pouces) s’est rompu à proximité ou sous la rivière Yellowstone, près de Laurel, MT, libérant environ 750 à 1 000 bbl (119 240 à 158 987 L) de pétrole brut dans la rivière.
- La section de 22,5 km (14 miles) du pipeline, soupçonnée d’avoir été ébréchée, située sous la rivière Yellowstone qui était inondée à ce moment et entre deux stations de pompage adjacentes, s’est probablement remplie d’eau de rivière ce qui a déplacé une quantité importante de pétrole qui s’est retrouvé à la surface.
- Le pétrole a été observé à Billings, MT, à environ 24 km (15 miles) à l’est, tôt le matin (02:00) du 2 juillet 2011 et à 09:00 à environ 64 km (40 miles) en aval (est) du site de déversement.
- Le pétrole était largement dispersé le long des rives et dans les zones de basses terres adjacentes en raison des conditions de crue de la rivière au moment du déversement.
- Les évaluations de la rivière indiquent que les conditions de débit élevé ont emporté une fraction importante du pétrole, avec seulement des quantités limitées accumulées dans la plaine inondable ou dans les zones humides riveraines. Des quantités importantes de végétation souillée et des zones de hautes terres (sur les rives) le long de la rivière a aussi été observées.
- Le mazoutage des rives a été confirmé jusqu’à 116 km (72 miles) en aval du site de déversement.
Défis identifiés
- La rivière était en crue au moment du déversement, ce qui a posé des risques importants pour la sécurité des intervenants et a entravé les efforts de récupération du pétrole à l’aide de barrages flottants sur les principaux chenaux fluviaux.
- Les conditions sur la rivière, notamment le débit élevé, les niveaux d’eau au stade de la crue et les gros matériaux (arbres et billots) flottant dans le courant, ont dicté le recours à des mesures conservatrices jusqu’à ce que le niveau d’eau baisse - l’utilisation limitée de bateaux plus petits près des rives, dans les eaux dormantes et les chenaux latéraux, a permis de récupérer le pétrole et l’utilisation de matériaux absorbants.
- En raison des niveaux d’eau élevés, les premières observations de reconnaissance de l’équipe TERR ont été effectuées par avion ou par bateau; par la suite, les relevés TERR et la documentation sur le mazoutage ont été effectués à pied le long des rives et des zones potentielles de la bande riveraine.
- Le processus pour débuter les activités de restauration a nécessité l’obtention d’une autorisation d’accès aux rives de la rivière de la part des propriétaires et des parties prenantes, y compris des parties privées, du Bureau of Land Management (BLM), de l’État du Montana et de diverses autorités de comté.
- Les zones culturellement sensibles identifiées par la tribu locale des Apsáaloke ont nécessité la présence d’archéologues et de la tribu lors des évaluations et des activités de traitement ultérieures.
- Lorsque l’accès n’était pas accordé par le propriétaire, les relevés TERR se limitaient à l’observation de la rive à bord des bateaux uniquement, sans documentation sur les rives pour le traitement ou l’évaluation des dommages.
Apprentissages et meilleures pratiques de gestion
- Un commandement unifié (CU) a été établi par l’Agence américaine de protection de l’environnement (USEPA) et la partie responsable (PR) avec la participation des agences nationales et locales.
- Un plan d’action en cas d’incident (PAI) a été élaboré pour gérer l’intervention comme spécifié dans les procédures du système de commandement d’intervention (SCI).
- En outre, l’USEPA a émis une ordonnance administrative exigeant certaines activités de remédiation conformément à la loi sur la propreté de l’eau.
- Un plan TERR a été élaboré et des équipes TERR ont été mises en place, garantissant une approche consensuelle multi-agences avec la participation potentielle de l’USEPA, du département de la qualité environnementale du Montana (MDEQ), des garde-côtes des États-Unis (USCG), des travaux publics de la ville de Laurel, de la tribu Apsáalooke, du département des ressources naturelles et de la conservation du Montana (DNRC), du bureau de la gestion des terres (BLM), ainsi que de la partie responsable et ses entrepreneurs.
- La partie responsable a mobilisé des centaines d’entrepreneurs en interventions d’urgence dans les zones touchées entre Laurel et Billings, tout en maintenant une équipe de travail « Strike force » de réserve pour s’attaquer à toutes les nappes de pétrole qui ont été trouvées à différents endroits le long de la rivière grâce à la reconnaissance aérienne, la surveillance terrestre et les rapports du public et des responsables locaux.
9.3 Principales leçons tirées des études de cas
Suite à l’examen des interventions présentées dans les sections précédentes, le tableau 9.1 donne un aperçu des principales leçons apprises. Certaines sont propres à des habitats spécifiques, des milieux d’eau douce ou d’autres milieux de nature plus générale et il est important de les prendre en compte en prévision du prochain incident touchant un cours d’eau. Les enseignements spécifiques ou les meilleures pratiques de gestion des techniques de traitement sont repris dans les fiches d’information sur le traitement des rives (section 6.4.1).
Tableau 9.1 : Déversements en eau douce – principales leçons tirées des études de cas
La préparation est essentielle
- Pour les zones fortement utilisées et/ou sensibles (environnementales, socio-économiques), préparez un plan d’intervention géographique (PIG), y compris des plans tactiques propres à chaque site.
- Les données pré-TERR fournissent des ensembles de données opérationnelles sur les interventions en association avec des plans de préparation pour une coordination efficace et en temps voulu des ressources pendant une intervention.
- Pour les cours d’eau larges, envisagez la mise en œuvre du système de segmentation décrit au point 5.3.2 afin de fournir un cadre de documentation efficace pour l’évaluation des rives et la planification de la logistique opérationnelle.
- Il est plus pratique de collecter et d’évaluer les données avant un incident lorsqu’il y a plus de temps disponible pour traiter les questions importantes, que lorsqu’il y a des contraintes de temps lors du début de l’intervention d’urgence.
- Pour chaque incident, il est essentiel de documenter et de mettre en œuvre les leçons apprises dans le cadre des plans, des exercices et de la formation afin d’être mieux préparé pour le prochain incident.
Établir des relations
- Faites participer les communautés autochtones et autres communautés, les différents niveaux de gouvernement et les industries à l’avance – si un incident se produit, vous aurez déjà établi des contacts importants.
Mettre en place un système d’intervention
- Le Système de commandement des interventions (SCI) est utilisé par la plupart des premiers intervenants et des organisations d’urgence au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni et par les Nations unies.
- Dans le cadre de la planification de la préparation, il faudrait prévoir des exercices d’application du SCI avec tous les partenaires, les communautés autochtones, les différents niveaux de gouvernement et les organisations non gouvernementales, afin que les rôles et les responsabilités au sein du système soient compris.
- Lors d’un incident, envisagez d’avoir recours à un « coach » qui expliquerait le SCI jusqu’à ce que tout le personnel soit à l’aise avec le système.
- Une meilleure communication entre les partenaires d’intervention limitera les retards pendant la phase initiale d’intervention.
La communication est importante
- Élaborez un plan de communication à l’avance – il est important de communiquer avec la population touchée tôt et souvent.
- Il est important d’inclure le public, les différents niveaux de gouvernement, les communautés autochtones, les parties prenantes, l’industrie et les organismes d’intervention (OI).
- Prévoyez suffisamment de temps pour la diffusion des communications lorsque la couverture cellulaire et de données n’est pas fiable.
Connaître les habitats sensibles
- Effectuez une cartographie complète des sensibilités pour les zones fortement utilisées et/ou sensibles à l’avance – si les sensibilités sont documentées, il sera moins problématique d’établir les priorités pour le traitement des rives
- Envisagez à l’avance des approches de traitement pour les habitats sensibles ou les infrastructures essentielles (par exemple, les zones humides, les prises d’eau municipales) avec la contribution d’un groupe consultatif comprenant des membres de différents niveaux de gouvernement, des communautés autochtones, de l’industrie et des OI.
- Les autorités réglementaires des divers organismes doivent être clairement comprises.
- Lors d’une intervention à grande échelle, établissez un groupe de travail technique composé de représentants des organismes de réglementation, des parties responsables et d’experts techniques tiers afin de fournir des conseils techniques et scientifiques pour les efforts d’intervention.
Stratégies de réponse pour les milieux en eau vive
- Dans les milieux en eau vive, il faut continuer à améliorer notre compréhension des facteurs qui limitent l’efficacité des équipements et des techniques utilisés pour contenir et récupérer les hydrocarbures.
- Les technologies d’intervention ont continué à s’améliorer au fil du temps, tout comme la formation pour une mise en œuvre efficace – des systèmes sont disponibles pour les courants forts, mais ils sont limités, car il est difficile de les déployer adéquatement.
- Connaissez votre rivière – testez et affinez vos stratégies, en particulier pour les lieux hautement prioritaires
- Pouvoir agir rapidement en cas d’incident permettra en fin de compte de minimiser l’étendue du mazoutage des rives en aval.
Attendez-vous à des quantités importantes de matériaux ligneux mazoutés dans les eaux courantes
- Il faut s’attendre à la présence d’accumulations de débris ligneux mazoutés sur les rives, les plaines inondables et les îles au milieu du chenal lors
- des inondations.
- L’utilisation de chiens détecteurs d’hydrocarbures pour la détection en surface dans les zones faiblement mazoutées ou présentant des contraintes d’accès et pour la détection d’hydrocarbures sous la surface augmente considérablement l’efficacité et la précision des évaluations sur le terrain.
- Examinez à l’avance les options de traitement in situ ou d’enlèvement pour réduire le risque de contact et de remobilisation
- Les rôles et responsabilités des autorités réglementaires des divers organismes concernés doivent être clairement compris.
Rationalisation de l’intervention
- Un protocole « à-Compléter-au-Fur-et-à-Mesure » (CFM) peut être établi avec le personnel des opérations intégré aux équipes de la TERR pour traiter le mazoutage léger trouvé sur les rives. Cette approche peut permettre un gain de temps considérable, car trois missions distinctes sont combinées en un seul relevé : évaluations initiales du mazoutage, opérations de traitement
- et inspections post-traitement (ERR, CFM et RIR).
- L’utilisation des chiens détecteurs d’hydrocarbures pour la détection en surface dans les zones légèrement mazoutées ou dont l’accès est limité et pour la détection des hydrocarbures sous la surface augmente – ce qui contribue également à l’établissement de relations avec les communautés touchées.
- Le recours à des assistants de la TERR permet d’assurer une équipe de terrain plus cohérente et mieux calibrée, car le soutien d’autres représentants d’intervention n’est pas toujours disponible.
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