L’Inventaire national des rejets de polluants : formaldéhyde

Contexte

Chaque année, bon nombre d’installations de l’ensemble du Canada doivent déclarer à l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP) les polluants qu’elles rejettent dans l’air, l’eau et le sol, ainsi que les polluants éliminés et transférés. Les renseignements recueillis sont accessibles au public et peuvent aider les gouvernements à établir les priorités en matière d’environnement et à surveiller le bilan environnemental. Les Canadiens peuvent également utiliser ces renseignements pour s’informer sur la pollution dans leur milieu de vie.

Le présent aperçu sur les substances porte sur les rejets, les éliminations et les transferts de formaldéhyde par diverses industries au Canada. Il résume également les mesures prises par les établissements pour atténuer les répercussions de leurs activités sur l’environnement.

Formaldéhyde

Le formaldéhyde est un composé organique volatil constitué d’hydrogène, d’oxygène et de carbone. Il s’agit d’un gaz incolore utilisé dans la fabrication de matériaux de construction et de produits ménagers. Il existe un certain nombre d’utilisations industrielles du formaldéhyde, notamment les résines, les engrais, les additifs dans la production de papier ou les fluides de forage pour l’extraction du pétrole. Le formaldéhyde peut être libéré de différentes sources; par exemple, la fumée de cigarette et les dispositifs de combustion non ventilés. Il est également produit naturellement en petites quantités dans le processus de métabolisme cellulaire chez les bactéries, les plantes, les poissons, les animaux et les humains. En 2001, Environnement Canada et Santé Canada ont mené une évaluation des risques associés au formaldéhyde et conclu qu’il pouvait constituer un danger, même en petites quantités, pour la santé humaine et l’environnement au sens de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) [LCPE (1999)].

Effets sur la santé humaine

Bien que les sources naturelles (par exemple les feux de forêt) libèrent de plus grandes quantités de formaldéhyde que les sources humaines, les concentrations mesurées les plus élevées se manifestent à proximité des sources anthropiques. Ainsi, ces sources constituent la principale préoccupation pour la santé humaine et l’environnement.

Le formaldéhyde est habituellement présent dans l’air ambiant des maisons, en raison du dégagement de gaz (lorsque des matériaux de construction ou des matériaux ménagers en libèrent) ou de la combustion (la combustion de matériaux, comme la fumée de tabac ou les foyers). Santé Canada a constaté que les concentrations moyennes de formaldéhyde dans les maisons canadiennes étaient inférieures à la limite d’exposition à long terme recommandée. Le risque d’effets graves sur la santé aux concentrations décelées dans la plupart des maisons canadiennes est très faible.

Le formaldéhyde est classé comme une « substance cancérogène pour les humains » par le Centre international de recherche sur le cancer. L’exposition à de fortes concentrations de formaldéhyde, que l’on trouve généralement dans certains milieux de travail, peut entraîner le cancer des voies nasales, lorsque les travailleurs y sont exposés régulièrement pendant plusieurs années. Toutefois, les provinces ont établi des limites d’exposition professionnelle au formaldéhyde afin d’assurer la protection des travailleurs. Il est important de noter que dans le cadre des études menées par Santé Canada, aucune concentration aussi élevée n’a été mesurée dans les maisons canadiennes.

Le formaldéhyde peut causer l’irritation des yeux, du nez et de la gorge. L’exposition à long terme à des concentrations modérées (inférieures à celles qui provoquent une irritation) peut aggraver les symptômes de l’asthme et être liée à d’autres symptômes et sensibilités respiratoires.

L’exposition au formaldéhyde peut affecter la santé des animaux et entrainer la dégradation de la vie aquatique. Elle peut avoir une incidence sur leur capacité à se reproduire, réduire leur longévité et également modifier leur comportement et leur apparence.

Installations déclarantes

En 2020, 141 installations visées par l’INRP ont déclaré un rejet, une élimination ou un transfert de formaldéhyde. Indiqué par secteur sur la carte ci-dessous. Parmi ces installations, les secteurs industriels qui présentaient le plus grand nombre de déclarations de formaldéhyde étaient :

Pour obtenir des conseils sur la façon d’utiliser et de comprendre les données de l’INRP, veuillez consulter notre Guide sur l’utilisation et l’interprétation des données de l’INRP.

Installations ayant déclaré du formaldéhyde par secteur en 2020

Installations ayant déclaré du formaldéhyde par secteur en 2020
Description longue

Carte représentant la localisation des installations ayant déclaré du formaldéhyde par secteur en 2020.

Vous pouvez trouver les données de l’INRP utilisées pour créer cette carte en téléchargeant nos tableaux de données pour une année.

Total des rejets

En 2020, 1 979 tonnes de formaldéhyde ont été rejetées par les installations ayant déclaré des rejets à l’INRP, ce qui représente une augmentation d’environ 66 % par rapport à 2011 (1 189 tonnes). Le nombre d’installations déclarant du formaldéhyde est passé de 126 à 141 entre 2011 et 2020. La quantité déclarée a aussi considérablement augmenté pour les secteurs des produits du bois (de 725 à 1 271 tonnes) et de l’extraction conventionnelle du pétrole et du gaz (de 58 à 340 tonnes). Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les rejets de substances peuvent augmenter au fil du temps, c’est-à-dire l’augmentation du nombre d’installations déclarantes, l’augmentation de la production ou l’amélioration des technologies permettant de calculer les émissions au fil des ans.

Rejets totaux de formaldéhyde de 2011 à 2020 (tonnes)
Description longue
Rejets totaux de formaldéhyde de 2011 à 2020 (en tonnes)
Année de déclaration Rejet total dans tous les milieux (< 1 tonne)
Total dans l'eau
Total dans l'air Total de tous les rejets
2011 3 40 1 146
1 189
2012
4
39 1 125   1 168
2013 2 42 1 287 1 331
2014 4 43 1 325
1 371
2015 6
39 1 454 1 499
2016 5 43 1 556 1 603
2017 5 32 1 571 1 609
2018 5 32 1 880 1 917
2019 3 42 1 918 1 963
2020 4 38 1 937 1 979

*Comme les rejets dans le sol n’ont été signalés qu’en petites quantités en 2010 et 2012 (< 0,5 tonne), ils ont été omis du graphique.

En 2020, le secteur des produits du bois a déclaré la plus grande quantité de formaldéhyde à l’INRP, soit 1 271 tonnes. Ce secteur comprend les fabricants de produits de bois composite et les scieries. Les produits de bois composite contiennent du formaldéhyde, qui est généralement émis lors du séchage et du pressage. Le formaldéhyde peut également être libéré lorsque le bois est soumis à des températures très élevées. Reportez-vous au tableau ci-après pour connaître la répartition des rejets totaux de formaldéhyde par secteur.

Rejets totaux de formaldéhyde déclarés en 2020 par secteur (tonnes)
Description longue
Rejets totaux de formaldéhyde déclarés en 2020 par secteur (en tonnes)
Secteur Quantité (tonnes)
Systèmes d'eau et des eaux usées 0,006
Fabrication de matériel de transport 0,01
Stockage et transport par gazoducs d'huile et de gaz 0,02
Autres (sauf fabrication) 0,1
Extraction minière et exploitation en carrière 0,1
Ciment, chaux et autres produits minéraux non métalliques 0,3
Fabrication et raffinage des produits du pétrole et du charbon 1
Traitement et élimination des déchets 1
Électricité 23
Autres fabrication 27
Produits chimiques 57
Extraction de pétrole par des méthodes non classiques (incluant sables bitumineux et huile loudre) 104
Pâte et papier 154
Extraction de pétrole par des méthodes classiques 340
Produits en bois
1 271

En 2020, les rejets atmosphériques représentaient 98 % des rejets totaux de formaldéhyde par les installations au Canada, tandis que les rejets dans l’eau correspondaient au 2 % restant.   Les rejets dans le sol étaient négligeables.

Plusieurs provinces et un territoire ont signalé des rejets de formaldéhyde en 2020. L’Ontario est la province qui a déclaré les plus importants rejets de formaldéhyde, soit 645 tonnes, ce qui correspond à 33 % des 1 979 rejets déclarés en 2020. Cette situation est principalement liée au secteur des produits du bois, plus précisément aux usines de panneaux de particules et de fibres ainsi qu’aux usines de panneaux gaufrés. Ces installations ont déclaré 599 des 645 tonnes pour l’Ontario. Les quantités pour les autres provinces sont les suivantes :

Rejets totaux de formaldéhyde par province (tonnes)
Description longue
Rejets totaux de formaldéhyde par province (en tonnes)
Province Quantité (tonnes)
Ontario
645
Alberta
612
Québec 231
Colombie-Britannique
230
Nouveau-Brunswick
174
Saskatchewan
44
Nouvelle-Écosse
19
Terre-Neuve-et-Labrador 15
Yukon
10
Manitoba
0,4

Les rejets atmosphériques constituent la principale source de rejets de formaldéhyde déclarés à l’INRP. En 2020, les rejets atmosphériques totaux se sont élevés à 1 937 tonnes, soit une légère augmentation de près de 70% depuis 2011 (1 146 tonnes).  Ce qui représente 98 % des rejets totaux en 2020. La majorité de ces rejets proviennent du secteur des produits du bois (1 270 tonnes). Le formaldéhyde provenant des usines de produits du bois peut être émis via la séchage et le pressage, ainsi que par l’utilisation de résines à base de formaldéhyde.

Rejets atmosphériques de formaldéhyde de 2011 à 2020 (tonnes)
Description longue
Rejets atmosphériques de formaldéhyde de 2011 à 2020 (en tonnes)
Année de déclaration Rejets atmosphériques
2011 1 146
2012
1 125
2013 1 287
2014 1 325
2015 1 454
2016 1 556
2017 1 571
2018 1 880
2019 1 918
2020 1 937

En 2020, les rejets de formaldéhyde dans l’eau étaient de 38 tonnes et provenaient principalement du secteur des pâtes et papiers. Au fil des ans, les rejets dans l’eau de formaldéhyde déclarés à l’INRP ont été relativement constants, variant entre 32 et 43 tonnes dans les dix dernières années. Ces rejets proviennent presque entièrement du secteur des pâtes et papiers, en raison des déchets résultant des procédés et du type de machinerie utilisée par les installations.  

Le graphique ci-après présente les rejets dans l’eau sur une période de dix ans.

Rejets de formaldéhyde dans l'eau de 2011 à 2020 (tonnes)
Description longue
Rejets de formaldéhyde dans l’eau de 2011 à 2020 (en tonnes)
Année de déclaration Rejets atmosphériques
2011 40
2012
39
2013 42
2014 43
2015 39
2016 43
2017 32
2018 32
019 42
2020 38

Total des éliminations

Les éliminations varient habituellement d’une année à l’autre. Un certain nombre de facteurs contribuent à l’augmentation ou à la diminution des éliminations totales de formaldéhyde, notamment :

En 2020, la méthode d’élimination la plus courante du formaldéhyde était l’enfouissement, qui représentait environ 79 % des éliminations totales. Les autres méthodes d’élimination du formaldéhyde sont l’injection souterraine et le traitement par épandage :

Éliminations totales de formaldéhyde de 2011 à 2020 (tonnes)
Description longue
Éliminations totales de formaldéhyde de 2011 à 2020 (en tonnes)
Année de déclaration Rejets atmosphériques
2011 188
2012
165
2013 69
2014 41
2015 48
2016 47
2017 47
2018 30
2019 121
2020 80

Transferts aux fins de traitement et de recyclage

En 2020, 73 tonnes de formaldéhyde ont été transférées hors site aux fins de traitement ou de recyclage par les installations ayant déclaré à l’INRP, ce qui représente une baisse de 30 % par rapport à 2011 (104 tonnes). Les variations des transferts de formaldéhyde peuvent notamment être causées par :

La majorité du formaldéhyde a été transféré hors site aux fins de traitement et provenait du secteur de traitement et d’élimination des déchets.

Transferts totaux de formaldéhyde de 2011 à 2020 (tonnes)
Description longue
Transferts totaux de formaldéhyde de 2011 à 2020 (en tonnes)
Année de déclaration Rejets atmosphériques
2011 104
2012
93
2013 99
2014 105
2015 89
2016 63
2017 59
2018 80
2019 52
2020 73

Mesures gouvernementales

Le gouvernement du Canada a mis au point des outils pour gérer les risques associés au formaldéhyde, notamment :

Veuillez consulter la Liste des substances toxiques : formaldéhyde et la page sur le formaldéhyde pour obtenir plus d’information sur l’évaluation des risques et les outils de gestion des risques.

Activités de prévention de la pollution

Les installations peuvent prendre plusieurs mesures pour prévenir la pollution et les déchets à la source. Parmi les exemples d’activités de prévention de la pollution que certaines installations ont entreprises relativement au formaldéhyde, mentionnons notamment :

Environnement et Changement climatique Canada, Santé Canada et Préservation du bois Canada ont créé un document décrivant les pratiques exemplaires qui peuvent être utilisées pour les émissions des installations de préservation du bois. Le document intitulé Recommandations pour la conception et l’exploitation des installations de préservation du bois (document de recommandations techniques) présente un certain nombre d’activités de prévention de la pollution et vise à :

Réduire l’exposition des travailleurs à des produits chimiques provenant de la fabrication du bois traité. Renseignez-vous sur la prévention de la pollution et la façon dont les installations et les particuliers peuvent aider à protéger leur environnement.

La pollution dans votre communauté

Vous pouvez trouver des renseignements sur les installations et les polluants dans votre collectivité en inscrivant votre code postal dans la fonction de recherche de données en ligne de l’INRP.

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