Code de pratiques pour la gestion des émissions de matières particulaires fines dans le secteur de la potasse : chapitre 4

Titre officiel : Code de pratiques pour la gestion des émissions de P2,5 dans le secteur de la potasse au Canada

4. Pratiques recommandées en matière de contrôle des émissions de P2,5

Cette section présente les pratiques exemplaires environnementales recommandées et les mesures d’atténuation visant le contrôle des émissions de matières particulaires et de P2,5 issues des procédés dans le secteur de la potasse. Les recommandations de ce code devraient s’appliquer aux endroits appropriés et au moment opportun selon les circonstances particulières de chaque installation. Les recommandations sont catégorisées comme suit :

  • Dispositifs antipollution
    • Dépoussiéreurs par voie humide
    • Filtres à manches
    • Dépoussiéreurs électrostatiques
  • Dispositifs antipollution - Généralités
  • Séchoirs et compacteurs - Entretien
  • Pratiques de manutention des matériaux
  • Pratiques de gestion de l’environnement

Chaque recommandation figurant sur la liste du tableau S-1 est suivie d’une brève discussion des sources des particules énumérées sur la liste dans le tableau.

4.1 Dispositifs antipollution

Les dispositifs antipollution sont définis comme de l’équipement autre que l’équipement de procédé inhérent qui est utilisé pour détruire ou enlever les polluants atmosphériques des émissions avant qu’elles ne se déchargent dans l’atmosphère. Les dispositifs antipollution généralement utilisés dans l’industrie de la potasse comprennent les dépoussiéreurs par voie humide, les filtres à manches (filtres de tissus) et les dépoussiéreurs électrostatiques. Et, puisque les cyclones peuvent être utilisés pour séparer les particules grossières de la vapeur d’échappement, ils sont souvent installés en série comme dispositif antipollution, avec soit l’un ou l’autre des dispositifs suivants : un dépoussiéreur par voie humide, un filtre à manches ou un dépoussiéreur électrostatique.

4.1.1 Dépoussiéreurs par voie humide

Les dépoussiéreurs par voie humide sont classifiés comme un système d’élimination des matières particulaires. Ils éliminent les particules d’une veine d’air en les faisant précipiter sur la surface des gouttelettes d’eau ou en les faisant absorber par l’eau. L’eau contenant des particules est ensuite retirée du collecteur comme un déchet.

Il y a divers types de dépoussiéreurs par voie humide disponibles qui utilisent des principes d’exploitation distincts; quatre des types les plus courants sont décrits ci-après :

  • Les dépoussiéreurs à tours de pulvérisation par gravité ou les dépoussiéreurs à faible consommation d’énergie sont munis de buses ou de lances de pulvérisation qui atomisent l’eau et l’injectent dans les gaz d’échappement ascendants. Les particules sont attrapées par les gouttelettes par impaction directe, diffusion ou interception. Les eaux usées tombent par gravité et sont recueillies au fond du dépoussiéreur. Ces types de dépoussiéreurs sont modérément efficaces pour des particules dont la taille est inférieure à 10µ.
  • Les dépoussiéreurs à consommation d'énergie faible utilisent la force centrifuge pour faire tourner les particules contre les parois mouillées du collecteur, où les particules sont évacuées par l’eau introduite par le haut. L’efficacité du captage est bonne pour des particules dont la taille est de 5µ ou plus.
  • Les dépoussiéreurs à consommation d'énergie de moyenne à élevée ont un design de type tours à garnissage. Les lits des éléments des tours de garnissage composés de divers matériaux fractionnent l’écoulement liquide en un film à haute surface de contact pour atteindre le maximum de contact avec la veine d’air qui se déplace vers le haut à travers le lit. Les particules de la veine d'air sont déposées sur le lit, puis absorbées ou entraînées par l’eau pour se décharger au fond. Ce type de dépoussiéreurs offre une bonne efficacité pour les particules de 10µ.
  • Les dépoussiéreurs Venturi, ou dépoussiéreurs à haute énergie, sont dotés d’un col étroit (Venturi) conçu pour recueillir les particules sous de très hautes pressions. L’eau est injectée avec les gaz d’échappement et accélère alors qu'elle passe dans la section venturi. L’eau est atomisée et des turbulences extrêmes favorisent les collisions entre les gouttelettes d’eau et les particules dans le col. À la sortie du col, il y a une très grande baisse de pression, et les particules viennent s’agglomérer sur les gouttelettes d'eau; les gaz résultants se déplacent ensuite vers un coude humide, une section cyclonique et finalement dans une trémie de déversement où l’eau usée se déverse. Les dépoussiéreurs Venturi ont une très grande efficacité de captage de particules aussi petites que 1µ.

Recommandation R01 - Pour les dépoussiéreurs par voie humide Venturi, assurer une surveillance continue et consigner les moyennes quotidiennes de débit gazeux, de baisse de pression, de débit de saumure et d’eau et d’intensité du ventilateur en ampères; calculer le ratio quotidien de liquide à gaz (L/G).

Recommandation R02 - Pour les dépoussiéreurs non Venturi, assurer une surveillance continue et consigner les moyennes quotidiennes de débit gazeux, de débit de saumure et d’eau, de pression de la lance de la saumure et d’intensité du ventilateur en ampères; calculer le ratio quotidien de liquide à gaz L/G.

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Tel qu’énoncé dans les principes de l'approche Compliance Assurance Monitoring (CAM), établir premièrement les intervalles normaux de fonctionnement de ces dispositifs au cours de l’installation initiale et de la mise en service, les tests périodiques des cheminées, les essais de performance et une calibration périodique, tel que spécifié par le fabricant.

Les baisses de pression et le  débit liquide font souvent l’objet d’une surveillance continue en ce qui a trait aux dépoussiéreurs par voie humide. Toute situation qui accroît la résistance au mouvement de l’air par l’intermédiaire d’un dispositif aura pour effet d’augmenter la baisse de pression tandis que toute situation qui réduira la résistance au mouvement de l’air aura pour effet de réduire la baisse de pression.

Le débit d’eau des liquides (soit l’eau ou la saumure) au dépoussiéreur à voie humide est un autre paramètre de fonctionnement simple qui peut être surveillé afin d’assurer le bon fonctionnement des dispositifs antipollution. Un plus grand débit d’eau des liquides peut accroître la taille des gouttelettes au-delà de la taille optimale requise pour recueillir les particules. Cela peut aussi indiquer un risque d’érosion de l’ouverture de la buse. Un faible débit des liquides peut indiquer un contact de liquide sous-optimal ou encore une taille de gouttelettes sous-optimale. Il peut aussi indiquer un risque de dépôts solides ou une obturation du collecteur d’alimentation ou des buses. Une attention particulière devrait être portée aux buses et au débit d’eau. Les buses sont généralement installées de manière à faciliter leur entretien. Elles devraient être vérifiées régulièrement parce que toute obturation des buses a une incidence sur la performance.

Une mesure du débit des liquides est aussi requise parce qu’elle est directement reliée au ratio liquide à gaz (L/G). Puisque le débit des gaz d’échappement est normalement une valeur constante établie par la vitesse du ventilateur, le débit des liquides sera le paramètre le plus simple à surveiller pour s’assurer que le ratio L/G optimal est atteint. Pour les systèmes de ventilation dynamiques pour lesquels le débit des gaz d’échappement peut changer de manière considérable, la seule surveillance du débit des liquides ne suffira pas, et la surveillance du débit des gaz d’échappement sera aussi nécessaire afin de s’assurer que le système de ventilation atteint le ratio L/G optimal.

Le courant du ventilateur (l’intensité du courant du ventilateur) devrait faire l’objet d’une surveillance, puisqu’il est proportionnel au prélèvement de courant. Si l’intensité du courant du ventilateur diminue, cela impliquera qu’il y a un blocage et si l’intensité du courant augmente, cela indiquera qu’il y a de l’air froid qui passe à travers le système. Si la situation implique un ventilateur humide, la puissance totale du ventilateur est une fonction qui servira à connaître quelle quantité d’eau est appliquée au ventilateur et la densité relative précise de la saumure.

Recommandation R03 - Mettre en place des pratiques d’entretien spécifiques aux dépoussiéreurs par voie humide.

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Pour s’assurer que les dépoussiéreurs fonctionnent selon leurs conditions et efficiences optimales de fabrication, créer et mettre en place un programme d’entretien et prévoir un horaire d’entretien spécifique à l’équipement selon les recommandations du fabricant et les exigences particulières du site. Le programme peut inclure :

  • l’inspection pour détecter toute fuite d’air suspecte dans le système et tenter de réduire au minimum les fuites;
  • une inspection visuelle pour détecter la corrosion ou les obturations (par exemple, l'obturation de la buse de pulvérisateur dans les dépoussiéreurs à pulvérisation);
  • le nettoyage des filtres dans le jet d’entrée du fluide sur les dépoussiéreurs;
  • l’inspection de la pompe de recirculation des liquides, la tuyauterie et les jauges de pression pour toute anormalité, y compris des fuites et des obturations.

Recommandation R04 - Pour les installations munies de systèmes de surveillance de la recirculation des dépoussiéreurs par voie humide, surveiller et consigner les changements de densité relative dans la saumure à intervalles réguliers.

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Établir les intervalles normaux de fonctionnement concernant la densité relative de la saumure pour le système de recirculation du dépoussiéreur.

Une instrumentation essentielle à considérer serait un moniteur de densité relative, lequel indiquerait que le dépoussiéreur maintient un débit de saumure à un niveau voulu. Des changements dans la densité relative indiquent une concentration accrue, ce qui est un indicateur de défaillance du débit de la saumure. Une densité relative plus élevée est une première indication d’une baisse dans le débit d’eau et d’une possible obturation, mais peut également signaler une réduction d’efficacité de captage du cyclone en amont.

4.1.2 Filtres à manches

Un filtre à manches est un gros boîtier de filtre rempli de plusieurs longs sacs filtrants. Généralement, les sacs sont cylindriques et faits de tissu, bien qu’un sac plat ou un papier-filtre plissé peuvent tout aussi bien être utilisés. Des sacs en métal fritté et en céramique sont aussi disponibles. Pendant l’opération, des gaz chargés de poussières entrent dans la chambre et passent par les sacs en tissu qui servent de filtres. Un gâteau de filtration de solides s’accumule sur la surface du tissu, et c’est ce même gâteau poreux qui effectue le filtrage des particules. Si le gâteau ne s’accumule pas, les particules fines présentes dans les gaz d’échappement pénètrent dans les pores du tissu et obturent rapidement le sac filtrant. Grâce au gâteau de filtration, le procédé d’obturation est considérablement ralenti. De plus, les sacs peuvent durer des semaines voire des années, selon le sac et ses caractéristiques particulières. Les sacs sont habituellement nettoyés par un agitateur mécanique à circulation à contre-courant ou par un dépoussiéreur à décolmatage pneumatique. La baisse de pression pour un filtre à manches peut varier de 1 à 2,5 kPa (soit de 4 à 10 pouces d’eau).

Recommandation R05 - Assurer une surveillance continue des moyennes quotidiennes de la baisse de pression et de l’intensité du ventilateur en ampères de tous les filtres à manches.

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Établir et consigner les valeurs de référence de la baisse de pression du filtre à manches qui fait l’objet d’une surveillance lors de l'installation et de la mise en service initiale, de même que lors des tests de cheminée, des essais de rendement ou d'une calibration périodique, tel que spécifié par le fabricant.

La baisse de la pression statique est un indicateur de la résistance fournie par le morceau de tissu et de ses couches de poussières. Elle est aussi directement proportionnelle au débit volumétrique des gaz d’échappement. Pour chaque filtre à manches, la baisse de pression opérationnelle continue pourra se comparer aux valeurs de référence (normalement établies pendant les essais de rendement) afin d’assurer le bon fonctionnement du filtre à manches. Une baisse accrue de pression statique indique généralement des débits de gaz élevés, un colmatage du tissu ou des problèmes de nettoyage du systèmeNote de bas de page 5. Inversement, une diminution de la baisse de pression statique est généralement causée par des débits gazeux réduits, des intensités ou fréquences de nettoyage excessives, un chargement des particules réduit à l'entrée ou, possiblement, une fuite dans le sac.Note de bas de page 6

La mesure continue du courant du moteur du ventilateur au moyen d’un ampèremètre est une méthode servant à déterminer la charge que le ventilateur doit surmonter pour pousser (ou tirer) les gaz d’échappement au travers du sac filtrant. Ceci est un indicateur de la résistance offerte par les filtres et par l’accumulation de poussières. Alors qu’une augmentation de l’intensité en ampère du ventilateur indique généralement un débit gazeux élevé, un nettoyage excessif ou possiblement une fuite dans le sac, une diminution de l’intensité en ampères du ventilateur signale généralement des débits gazeux réduits ou un degré plus élevé d’accumulation de poussières.

Recommandation R06 - Pour les installations munies de systèmes de détection des fuites des filtres à manches (BLDS), assurer une surveillance continue du voltage.

Source ciblée - S7

Des filtres qui ont des fuites ou qui sont endommagés peuvent entraîner des risques pour la sécurité, une réduction de l’efficacité du procédé et des problèmes d’entretien et de nettoyage, des dommages à l’équipement de ventilation et des violations de l’application de la loi sur l’environnement. La tendance récente en matière de conformité aux États-Unis est d’exiger que les filtres à manches soient munis d’un système de détection des fuites des filtres à manches et que ce système soit installé à la sortie des gaz d’échappement et de décharge d’air pur afin de surveiller les changements dans les niveaux de poussières. Le système de détection des fuites des filtres à manches fonctionne selon un effet triboélectrique (aussi nommé par impaction des particules ou par électrification par friction), lequel consiste en un transfert de charges électriques qui se produit entre deux matériaux qui se frottent l’un contre l’autre ou qui se cognent les uns contre les autres. En opération, les particules de poussières dans la veine d’air dans le conduit s’entrechoquent contre la sonde, produisant une charge électrique. Les composantes électroniques convertissent cette charge en une tension de signal des émissions des particules, et assurent une surveillance et une analyse continues du signal pendant l’opération des filtres à manches. Lorsque le signal excède un niveau de particules préétabli dans un délai de temps prescrit, une alarme avise les opérateurs qu’un sac filtrant a une fuite ou qu’il est défectueuxNote de bas de page 7.

Recommandation R07 - Mettre en place des pratiques d’entretien spécifiques aux filtres à manches.

Sources ciblées - S6, S7, S8

Les filtres à manches devraient être soumis à une routine de fonctionnement/entretien de plusieurs composantes à des fréquences prescrites; notamment, l’inspection et l’entretien de la trémie de dépoussiérage, la distribution et l’approvisionnement de l’air comprimé, le bon fonctionnement des cycles de nettoyage, le fonctionnement des mécanismes de nettoyage du sac, l’intégrité du sac et l'intégrité physique du filtre à manches. De surcroît, l’inspection des filtres à manches est essentielle dans le cadre du maintien d’une opération fiable à long terme. Plusieurs points exigent une attention particulière au moyen d’une inspection de routine, y compris :

  • Une vérification quotidienne des indications des raccordements sous pression pour détecter de possibles obturations. Les raccordements sous pression qui mènent aux jauges de pression statique doivent être exempts de matériel ou de liquides pour pouvoir fonctionner correctement. La face de la jauge devrait être exempte d’eau et de dépôts. De plus, la jauge devrait légèrement fluctuer chaque fois qu’une des valves à membrane est activée.
  • Une inspection mensuelle de la sonde triboélectrique pour assurer qu’il n’y a pas d’accumulation de poussières. La sonde triboélectrique ne générera du voltage que lorsqu’il y aura des impacts directs des poussières sur la surface métallique de la sonde. Une inspection visuelle de la sonde triboélectrique est requise afin de s’assurer que la poussière ne s’est pas accumulée ou qu’elle n’a pas formé un gâteau à sa surface.
  • L’inspection des ventilateurs. Les ventilateurs doivent être inspectés périodiquement afin de surveiller l’usure, l’accumulation de matériel ou la corrosion. Une surveillance continue de la vibration pourra fournir des renseignements continus tandis que les inspections visuelles permettront d’évaluer l’intégrité du ventilateur.
  • L’inspection générale de l’équipement et l’entretien. Une inspection des filtres à manches doit couvrir toutes les composantes du système, y compris l’équipement d’air comprimé, les mécanismes de nettoyage des sacs et les mécanismes de dépoussiérage des trémies. Sur les dépoussiéreurs à décolmatage pneumatique, les inspections devraient porter sur la condition des sacs, des cages et des systèmes de soufflage d’air comprimé. Sur les filtres à manches à circulation à contre-courant ou à secouage, les inspections devraient porter sur la tension des sacs et l’état des équipements qui relient les sacs à la plaque tubulaire. Pour ces filtres à manches, la majorité des problèmes survient habituellement au fond du sac, soit dans les premiers deux pieds depuis le fond des sacs. Dans la mesure du possible, les inspections devraient se pencher sur le côté propre du filtre en tissu en vue d’évaluer une percée potentielle des poussières. Des dépôts frais de poussières sur le côté propre qui mesureront plus de 1/8 po de profondeur indiquent des problèmes d’émission des particules.
  • L’inspection de l’intérieur des sacs. Une inspection de l’intérieur des sacs devrait être effectuée sur une base semestrielle en vue d’en évaluer leur condition. Les raccords des sacs et la tension devront aussi faire l’objet d’un examen.
  • Le remplacement des sacs - Des échéances pour le remplacement des sacs devraient être prévues selon les recommandations du fabricant et en tenant compte de l’équipement propre au site et du procédé.

4.1.3 Dépoussiéreurs électrostatiques (ESP)

L’élimination des particules dans un dépoussiéreur électrostatique implique des électrodes de précipitation et des électrodes de collection. À la première étape, on donne une charge électrique aux particules au moyen d’un voltage élevé (jusqu’à 100 000 volts) qui est appliqué aux électrodes de précipitation. Les particules sont ensuite attirées par les électrodes de collection et sont précipitées sur ces dernières en raison de leur charge opposée. Pour qu’une précipitation adéquate se produise, la force de traînée du débit gazeux sur les particules doit être inférieure à la force électrostatique, et le temps de séjour dans le dépoussiéreur électrostatique doit être suffisamment long pour que les particules atteignent les électrodes de collection. La vitesse des gaz dans un dépoussiéreur électrostatique varie habituellement de 0,6 à 1,5 m/s et le temps de séjour du gaz peut durer jusqu’à 15 secondes.

Recommandation R08 - Assurer une surveillance continue du courant secondaire et de la tension secondaire de tous les dépoussiéreurs électrostatiques. Au besoin, assurer la surveillance du taux d'étincelles.

Source ciblée - S5

Établir les valeurs de référence de voltages et de taux d’étincelles lors de l’installation et de la mise en service initiale de l’équipement, lors des essais de rendement et de la calibration périodique, tel que spécifié par le fabricant.

La tension secondaire fournit une indication de la force du champ électrique qui entoure les électrodes de précipitation, lequel est lié à la force d’attraction qui est exercée sur les particules dans les gaz d’échappement. Le courant secondaire est une mesure de la quantité de poussières qui est déviée de sa voie d’acheminement, entre en contact et adhère à l’électrode de précipitation. Ce paramètre est lié à la charge totale de poussières qui est captée par l’électrode de précipitation de l’ESP. Ces deux paramètres devraient être surveillés de manière continue pour des ESP secs en vertu des dispositions de Surveillance de l’assurance de la conformité de l’United States Environmental Protection Agency (U.S. EPA) concernant les normes de MACT (Maximum Achievable Control Technology). Aussi, le taux d'étincelles est une mesure qui permet de savoir à quelle proximité du voltage maximum un ESP fonctionne et est aussi un indicateur de l’efficacité du captage.Note de bas de page 8

Le rendement de l’ESP peut être évalué en comparant le courant secondaire, les voltages secondaires et les taux d'étincelles par rapport aux valeurs de référence. Si l’unité n’est pas pourvue de voltmètre secondaire, des analyses secondaires pourront être menées au moyen des courants primaires, des tensions primaires, des courants secondaires, et des taux d'étincelles. Le fait d’avoir un espacement élevé entre les électrodes de précipitation et les électrodes collectrices permettra l’utilisation de champs électriques plus élevés, ce qui tend à améliorer le captage des poussières. Toutefois, pour générer de plus grands champs électriques, l’alimentation électrique doit produire des tensions de fonctionnement plus élevées.Note de bas de page 9

Recommandation R09 - Mettre en place des pratiques d’entretien spécifiques aux dépoussiéreurs électrostatiques.

Source ciblée - S5

Afin de s’assurer que les ESP fonctionnent selon leurs conditions et efficiences optimales de fabrication, les listes de vérification qui suivent peuvent être appliquées :

  • surveiller la consommation d’électricité, la puissance de la tension et les ampères;
  • vérifier la concentration de poussières à la sortie de l’ESP;
  • effectuer des inspections visuelles pour savoir si des tubes ou plaques traités ou des fils contiendraient des poussières ou seraient cassés;
  • vérifier que l’équipement fonctionne à l’intérieur des plages normales de fonctionnement.

4.2 Dispositifs antipollution - Généralités

Recommandation R10 - Mettre en place la tenue des documents pour la surveillance et l’évaluation et la correction des déviations pour tous les dispositifs antipollution aux sources importantes.

Sources ciblées - S5, S7

Une consignation continue est importante afin d'assurer l’efficacité du code et pour cerner les occasions d’amélioration.

Lorsqu’une déviation se produit, la bonne pratique est de surveiller le rendement du dispositif antipollution à un intervalle de fréquence régulier adapté au dispositif de contrôle et à la situation particulière pendant la période qui suit la déviation, jusqu’à ce que le problème soit corrigé. Il est aussi recommandé d’évaluer de manière formelle les problèmes qui ont touché l’équipement de contrôle et de voir à rectifier ces problèmes. Un plan d’amélioration de la qualité (PAQ) est un plan écrit formalisé qui décrit les procédures utilisées pour évaluer des problèmes qui ont des effets néfastes sur le rendement de l’équipement de contrôle. Ce plan contient deux composantes de baseNote de bas de page 10 :

  • Des procédures d’investigation initiale visant à évaluer et à déterminer les problèmes de rendement du dispositif antipollution. Celles-ci contiennent habituellement une liste des inspections, des vérifications opérationnelles du système et un horaire de surveillance des paramètres qui doit être lancée à l’intérieur d’un certain nombre de jours à partir de la date de la dernière déviation.
  • Des modifications visant à améliorer les pratiques CAM courantes, y compris les procédures qui devraient être mises en place afin de réduire la probabilité de récurrence du problème et l’horaire permettant d’apporter de telles améliorations. Les procédures pourraient inclure : des pratiques améliorées d’entretien préventif; des changements opérationnels de traitement; et des améliorations appropriées aux méthodes de contrôle.

4.2.1 Cyclones

Les cyclones séparent les solides des flux gazeux par la force centrifuge. Les séparateurs cycloniques sont des vaisseaux cylindriques verticaux pourvus d’une entrée de gaz conçue pour donner un mouvement hélicoïdal aux débits gazeux alentour et vers le bas de la paroi du cyclone. Une fois que le gaz se trouve dans le cyclone, le mouvement hélicoïdal ascendant du débit gazeux imprime une force centrifuge sur la particule, laquelle est lancée radicalement vers l’extérieur et vers la paroi du cyclone. Lorsque les particules frappent la paroi, une grande partie de leur momentum est absorbée et elles tombent dans une section en forme de cône dans le fond du cyclone. Les particules sont précipitées à l’extérieur du cône par l’intermédiaire d’un col étroit pendant que le gaz continue sa rotation le long de la paroi interne du vaisseau cylindrique, pour finalement sortir par un tube qui est fixé au centre de la partie supérieure du cyclone.Note de bas de page 11

Recommandation R11 - Mettre en place des pratiques d’entretien spécifiques aux cyclones.

Sources ciblées - S5, S6, S7, S8

L’efficacité des cyclones à capter des particules dépend d’un certain nombre de facteurs, y compris la taille (longueur et diamètre) du cyclone, la vitesse d’entrée des gaz, la taille des particules et la concentration de poussière dans la veine de gaz. L’efficacité du captage s’accroît souvent lorsque la vitesse d’entrée des gaz augmente et lorsque la taille des particules et la concentration de poussière augmentent. De plus, les plus petits cyclones sont souvent plus efficaces que les plus grands cyclones. La condition physique du corps du cyclone a aussi une incidence sur l’efficacité d’élimination. Des bosselures, des joints rivetés et d’autres irrégularités de surface peuvent perturber le vortex à l’intérieur du cyclone et faire en sorte que les particules rebondissent au centre du cyclone au lieu de se concentrer près de la paroi du cyclone. L’infiltration d’air par l’intermédiaire de la valve d’échappement des solides, des trous ou des défaillances de soudures peut aussi perturber le vortex.Note de bas de page 12

Les cyclones sont les pièces d’équipement les plus simples parmi les systèmes d’élimination des particules, mais les mesures qui suivent pourront quand même être prises afin de s’assurer qu’ils fonctionnent sous leurs conditions d’utilisation optimales :

  • Effectuer des inspections visuelles de tous les éléments qui sont liés aux cyclones (y compris le sas et le fonctionnement de la soupape rotative) pendant que l’entretien est effectué, et plus souvent si nécessaire en raison d’une panne d’équipement ou de perturbations du procédé.

4.3 Les séchoirs et les compacteurs

Recommandation R12 - S’assurer qu’il n’y a pas de fuites dans le système d’épuration de l’air du séchoir qui permettrait aux poussières de s’échapper.

Source ciblée - S5

Dans le cadre du fonctionnement normal des activités d’exploitation, inspecter régulièrement l’équipement de séchage, y compris les joints d'étanchéité et les autres sections des conduits d’air afin de prévenir que les poussières ne s’échappent. Apporter des mesures correctives en conséquence.

Recommandation R13 - S’assurer que les hottes du compacteur et les conduits sont ajustés de manière adéquate et qu’ils n’ont pas de fissures afin de prévenir que les poussières ne s’échappent.

Source ciblée - S7

Dans le cadre du fonctionnement normal des activités d’exploitation, inspecter régulièrement l’équipement de compactage, y compris les joints d'étanchéité et les autres sections des conduits d’air afin de prévenir que les poussières ne s’échappent. Apporter des mesures correctives en conséquence.

4.4 Pratiques de manutention des matériaux

Les opérations de manutention du matériel se retrouvent couramment dans toute opération de production de fertilisant solide et ces opérations consistent généralement en l’entreposage (piles, silos et bennes) et des opérations de transfert (courroies de convoyeur, élévateurs, descente par gravité, transfert pneumatique, etc.). Les opérations de manutention de matériel génèrent des émissions de P2,5, mais elles sont généralement encloisonnées et certains points ont des dispositifs antipollution.

Recommandation R14 - Optimiser les pratiques en matière d’entreposage, de manutention et de convoyage.

Source ciblée - S8

Le contrôle d’émissions de matière particulaire dans le cadre de la manutention du matériel implique des pratiques physiques. La surveillance et l’interruption des opérations par temps violent ou lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises (principalement en raison de vents de grande intensité) peuvent diminuer les émissions de particules. Des sources ponctuelles dans les procédés de manutention de matériel peuvent être aménagées afin de réduire les émissions de particules. Plus particulièrement, on peut aménager les convoyeurs afin de réduire les émissions de particules de différentes façons. On peut notamment :

  • les encloisonner, les doter d’abat-vent contre les vents de travers et de couverts;
  • réduire les hauteurs de largage aux points de transfert;
  • les régler à une vitesse convenable;
  • ne pas charger les courroies jusqu'aux rebords;
  • entretenir et utiliser les convoyeurs conventionnels.

Le chargement, le déchargement et les points de transfert peuvent être optimisés afin de réduire au minimum les émissions en réduisant les hauteurs de largage. Le fait de minimiser les hauteurs de largage et de procéder à des nettoyages réguliers des chargeuses frontales contribuerait aussi à réduire les émissions.

4.5 Pratiques de gestion de l’environnement

Recommandation R15 - Élaborer et mettre en œuvre des pratiques exemplaires généralisées de gestion de l’environnement.

Sources ciblées - de S1 à S8

Il y a un certain nombre de documents de référence qui traitent des bonnes pratiques environnementales, tels que :

  • les systèmes de gestion de l’environnement ISO 14000,
  • le Code de pratiques écologiques pour les mines de métaux d’Environnement Canada, 2009,
  • les aspects environnementaux des mines de potasse et de phosphate, du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 2001.

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