Violence : Obstacles rencontrés par les victimes de violence
Cette section contient des politiques, des procédures et des instructions destinées au personnel d’IRCC. Elle est publiée sur le site Web du ministère par courtoisie pour les intervenants.
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles une victime peut ne pas signaler la violence aux autorités. De plus, il peut y avoir des circonstances dans lesquelles il existe peu d’éléments de preuve de violence. Les renseignements fournis ci-dessous sont conçus pour aider les agents à mieux comprendre les victimes de violence et les difficultés que peuvent éprouver certaines personnes pour discuter de la violence ou la signaler.
Sur cette page
- Obstacles empêchant une victime de fuir une relation de violence
- Obstacles propres aux immigrants récents
- Raisons pour lesquelles les victimes peuvent ne pas signaler la violence
- Raisons pour lesquelles les personnes qui sont témoins de violence ou qui soupçonnent de la violence peuvent ne pas la signaler
Obstacles empêchant une victime de fuir une relation de violence
- Le fait de croire qu’il est préférable de rester pour les enfants, ou la crainte de perdre la garde des enfants
- Le manque de compétences professionnelles
- Dépendance financière envers l’agresseur
- Incapacité à payer pour l’aide juridique liée aux procédures concernant le divorce, la garde ou l’ordonnance de protection
- Crainte d’une intervention du système judiciaire
- Isolement de la victime relativement à ses liens sociaux ou familiaux
- La victime tente de changer dans l’espoir que la violence prenne fin
- L’agresseur exprime des remords et promet de changer.
- L’agresseur a avili la victime à un point tel que celle-ci croit les affirmations et manque de la confiance en soi nécessaire pour quitter l’agresseur.
- Manque de confiance envers le système de justice pénale
- Préservation de l’honneur familial
- Crainte d’être abandonnée par sa famille ou risque de violence de la part de la famille si elle part.
Obstacles propres aux immigrants récents
- Peuvent se sentir seuls, avoir de la difficulté à parler ou à établir des liens avec des Canadiens, ou avoir trop peur.
- Contraintes religieuses et culturelles
- Peuvent ne pas connaître les lois canadiennes, les droits ou les services d’aide disponibles.
- La barrière de la langue peut rendre difficile pour les immigrants de s’y retrouver dans le système juridique et d’avoir accès aux services.
- Peuvent avoir été menacés d’expulsion par leur répondant ou de retrait du parrainage de membres de leur famille.
- Peuvent avoir peur de la participation de la police en raison d’expériences passées avec la police dans leur pays d’origine, en particulier lorsque la police est le symbole de violations des droits de la personne.
- Préservation de l’honneur de la famille et de la communauté
Raisons pour lesquelles les victimes peuvent ne pas signaler la violence
Une personne qui est victime de violence peut l’endurer pendant longtemps avant de demander de l’aide ou peut ne jamais en parler à personne. Les raisons pour lesquelles les victimes peuvent taire la violence sont liées à leurs circonstances personnelles, à leurs sentiments, à leurs croyances et à leur niveau de connaissance de la violence conjugale.
Circonstances
- Âge ou stade de développement : Les très jeunes enfants peuvent ne pas être capables d’exprimer clairement ou de communiquer ce qui leur est arrivé.
- Fragilité physique ou handicap : Les personnes ayant un handicap physique ou cognitif peuvent avoir un accès limité aux autres ou à des appareils de communication, ou peuvent ne pas être capables d’exprimer clairement ce qui leur est arrivé.
- Obstacles liés à l’alphabétisme, à la langue ou à la culture : Les personnes qui ne parlent pas français ou anglais peuvent ne pas être en mesure d’avoir accès aux services et à l’aide dans leur langue, ou peuvent craindre l’expulsion ou d’autres complications liées à leur parrainage ou statut d’immigration.
- Isolement géographique ou social : Les personnes vivant dans des communautés rurales ou éloignées, ou qui n’ont pas de lien avec d’autres personnes au sein de leur communauté, peuvent ne pas avoir accès à l’information, aux ressources, à l’aide et aux services.
- Dépendance : Les victimes peuvent être dépendantes, du point de vue émotif, physique ou économique, de l’agresseur.
- Pression sociale : Les victimes peuvent ressentir de la pression sociale les poussant à conserver une relation et à protéger la réputation de la famille ou de la communauté.
Sentiments et croyances
Les victimes ressentent souvent des émotions contradictoires et éprouvent de la confusion ou de la honte. Elles peuvent croire que la violence est de leur faute et qu’elles seront punies si elles la signalent. Selon leur situation, les victimes peuvent craindre certains des résultats suivants si elles parlent à quiconque de la violence dont elles font l’objet :
- On ne les croira pas.
- Elles ou leur famille seront rejetées ou ostracisées.
- Leur identité sexuelle sera remise en question.
- Elles ou leur agresseur seront renvoyés de la maison.
- Elles n’auront plus le droit d’avoir des contacts avec leurs parents ou leurs enfants.
- Elles seront abandonnées ou placées en institution.
- Elles perdront la garde de leurs enfants ou l’accès à ces derniers.
- L’agresseur pourrait avoir manipulé, acheté, forcé ou menacé la victime afin de l’empêcher de parler à quiconque de la violence. Par conséquent, la victime peut avoir peur de la revanche de l’agresseur.
- La victime peut encore aimer l’agresseur et vouloir que la relation se poursuive, en espérant que la violence prendra fin. La personne qui a été violente peut avoir exprimé des remords. Parfois, les victimes ne veulent pas admettre qu’elles ont subi de la violence. Elles veulent peut-être protéger des membres de leur famille, y compris l’agresseur, en gardant la violence et les problèmes familiaux secrets. Elles ne veulent peut-être pas que l’agresseur, qui peut être leur époux, parent ou enfant, soit retiré de la maison, envoyé en prison ou ait un casier judiciaire.
- Les victimes peuvent avoir des idées personnelles au sujet de la famille, des relations et de l’éducation des enfants qui mettent l’accent sur le caractère privé et tolèrent le recours aux châtiments corporels. Elles peuvent être influencées par les croyances sur les rôles des sexes qui favorisent l’inégalité et la violence au sein des relations.
- Elles peuvent ne pas croire que le fait de faire participer les autorités responsables de la protection de l’enfance ou le système de justice pénale mettra un terme à la violence – ou que ces systèmes seront capables de les aider ou de les protéger.
- Elles peuvent également craindre que la participation de la protection de l’enfance ne brise leur famille.
Connaissance
- Les victimes peuvent ne pas savoir comment signaler la violence, ou elles peuvent avoir peur de ce qui se passera lorsqu’un signalement aura été fait.
Raisons pour lesquelles les personnes qui sont témoins de violence ou qui soupçonnent de la violence peuvent ne pas la signaler
D’autres personnes – y compris des professionnels, des voisins, des amis et d’autres personnes apparentées ou membres de la famille – peuvent être témoins de la violence ou la soupçonner, mais ne pas la signaler. Les raisons pour lesquelles elles ne la signalent pas sont liées à leurs circonstances personnelles, leurs sentiments, leurs croyances et leur degré de connaissance.
Circonstances
- Dépendance envers l’agresseur : Selon leurs circonstances, d’autres personnes apparentées et membres de la famille peuvent être dépendants, du point de vue physique, émotif ou économique, de l’agresseur et peuvent craindre ce qui se passera s’ils signalent la violence.
Inquiétude concernant les demandes si elles se mêlent de l’affaire
- Certaines personnes peuvent craindre que le signalement de la violence exige trop de temps ou d’énergie. Elles peuvent penser qu’elles ne seront pas capables de bien réagir si elles sont mêlées à l’affaire.
- Honte et ostracisme : D’autres personnes apparentées ou membres de la famille peuvent avoir honte d’avoir de la violence dans leur famille et craindre ce qui se passera s’ils signalent la violence.
- Certaines personnes peuvent avoir peur des représailles pour avoir signalé la violence. Ils peuvent s'inquiéter de ce que l’agresseur peut leur faire s’ils découvrent qui l’a signalé.
Sentiments et croyances
- Non-croyance : Elles peuvent ne pas croire que la victime a subi de la violence.
- Ne pas croire que le signalement sera utile : Elles peuvent ne pas croire que le fait de signaler la violence est dans l’intérêt supérieur de la victime ou que cela réglera le problème. Elles peuvent penser qu’aucun service approprié n’existe pour aider la victime, ou elles peuvent vouloir éviter que la victime ou l’agresseur ne soient retirés de la maison.
- Idées personnelles : Elles peuvent avoir des idées personnelles qui nuisent à leur volonté de signaler la violence. Par exemple, elles peuvent vouloir protéger la vie privée de la famille ou peuvent croire que les châtiments corporels ne sont pas de la violence.
Connaissance
- Manque de connaissance : Elles peuvent ne pas connaître les signes de violence ou peuvent croire que la violence n’est pas grave s’il n’y a pas de blessure visible ou grave.
- Manque de compréhension : Elles peuvent ne pas comprendre ou connaître la responsabilité qu’elles ont de signaler la violence. Elles peuvent ne pas savoir qu’elles peuvent signaler la violence, ou qu’elles peuvent le faire sans être nommées et sans conséquences juridiques, à moins que le signalement ne soit faux et fait avec malveillance. La plupart des lois provinciales et territoriales en matière de protection de l’enfance exigent que quiconque, y compris les professionnels et les membres du public, soupçonne qu’un enfant est maltraité le signale à l’autorité responsable de la protection de l’enfance appropriée.
Pour ces raisons, entre autres, de nombreux cas de violence familiale ne sont toujours pas signalés à la police ou aux autorités responsables de la protection de l’enfance.
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