Exigences en matière de conservation préventive et de préservation numérique pour la désignation de catégorie A – collections audiovisuelles (objets de la classe 9)
Marianne Breault
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Formats de rechange
- Téléchargez, sous forme de feuille de calcul Excel (61 Mo), une version semblable de l’annexe : Liste de contrôle pour la préservation des collections audiovisuelles. À noter que la version Excel comprend les exigences liées à la conservation préventive et à la préservation numérique devant être respectées dans le cadre du Programme de désignation des établissements et des administrations pour la classe 9 (collections audiovisuelles).
Table des matières
- Liste des abréviations
- Introduction
- Collections audiovisuelles analogiques
- Collections audiovisuelles numériques
- Remerciements
- Annexe : Liste de contrôle pour la préservation des collections audiovisuelles
- Glossaire
- Bibliographie
- Lectures et ressources complémentaires
Liste des abréviations
- AIP
- paquet d’information archivé
- DIP
- paquet d’information diffusé
- HR
- humidité relative
- ICC
- Institut canadien de conservation
- ISO
- Organisation internationale de normalisation
- LTO
- bande magnétique au format ouvert
- OAIS
- Système d’information archivistique ouvert
- RAID
- réseau redondant de disques indépendants
- SSD
- disques à circuits intégrés
- USB
- bus série universelle
Introduction
Ce document présente les exigences à respecter en matière de conservation préventive et de préservation numérique pour être admissible à la désignation de catégorie A du Programme de désignation des établissements et des administrations. Il concerne plus précisément les collections audiovisuelles (classe 9) qui feront éventuellement l’objet d’une demande d’attestation auprès de la Commission canadienne d’examen des exportations de biens culturels. Ce document met l’accent sur les objectifs à atteindre en vue de conserver adéquatement et à long terme les collections audiovisuelles et de les rendre accessibles au public.
Les collections audiovisuelles désignent un ensemble d’œuvres, archivées ou non, composées d’images en mouvement et/ou de sons enregistrés, dont la lecture requiert généralement l’utilisation d’une machine. Elles englobent une grande variété de technologies et de formats, tant analogiques que numériques, et nécessitent des soins distincts de ceux qu’on donne à d’autres types de collections en vue d’assurer leur conservation et leur accessibilité à long terme. Pour cette raison, la classe 9 comporte des exigences particulières qui s’ajoutent à celles décrites dans le Guide de demande pour la désignation des établissements et des administrations.
L’évaluation pour les objets de la classe 9 comprend deux sections :
- une pour les collections audiovisuelles analogiques : documents audiovisuels sur pellicule, bobine, cassette, etc.;
- une pour les collections audiovisuelles numériques : documents audiovisuels d’origine numérique ou issus de la numérisation de collections analogiques.
Il est maintenant reconnu que la mise en réserve et la conservation des supports physiques ne garantissent pas la longévité du contenu. La migration vers des formats numériques est généralement essentielle pour assurer un accès durable aux collections. Pour obtenir la désignation de catégorie A pour la classe 9, les établissements devront montrer leur capacité :
- à assurer le bon état des supports dans les collections audiovisuelles analogiques de façon à préserver l’information qu’ils contiennent;
- à préserver l’intégrité des collections audiovisuelles d’origine numérique et numérisées;
- à garantir un accès durable aux collections audiovisuelles analogiques et numériques;
- à rendre ces collections accessibles au public, que ce soit en ligne, sous forme d’expositions ou de copies de consultation.
Il est important de noter que les façons d’atteindre ces objectifs de préservation sont nombreuses et propres à chaque établissement, mandat et contexte opérationnel. Les exemples fournis dans ce document ne sont pas exhaustifs. De plus, ce document ne couvre pas tous les aspects liés à la gestion des collections audiovisuelles, comme ceux liés aux droits de reproduction.
Après avoir consulté ce document et la liste de vérification, les établissements sont invités à communiquer avec les responsables du Programme de désignation des établissements et des administrations pour obtenir de plus amples renseignements sur ce programme ou discuter de leur projet en particulier.
Collections audiovisuelles analogiques
Description des collections analogiques
Les documents audiovisuels analogiques sont enregistrés sur des supports physiques de nature variée, dont la majorité est composée de plastique souple. Bon nombre d’entre eux se dégradent rapidement à température ambiante. Les pellicules à base de nitrate ou d’acétate de cellulose, ainsi que les colorants sur tout type de support sont particulièrement chimiquement instables.
Les établissements devraient tenir un inventaire à jour de ces matériaux dans leur collection afin de déterminer les besoins et de planifier la conservation. Minimalement, les établissements doivent être en mesure de fournir des renseignements sur le type et le nombre (approximatif) de documents audiovisuels analogiques que renferme la collection, particulièrement ceux qui sont chimiquement instables. Les documents audiovisuels pour lesquels les établissements doivent fournir ces renseignements sont les suivants :
- les pellicules cinématographiques en nitrate (couleur et noir et blanc);
- les pellicules cinématographiques en acétate (couleur et noir et blanc);
- les pellicules cinématographiques en polyester (couleur et noir et blanc);
- les bandes audio sur bobines en acétate;
- les bandes magnétiques audio en polyester;
- les bandes magnétiques vidéo en polyester.
Consulter la section Lectures complémentaires pour obtenir des ressources sur l’identification des matériaux présents dans les collections audiovisuelles analogiques.
Mise en réserve à basse température
De manière générale, la mise en réserve à basse température permet de ralentir la vitesse de dégradation des collections audiovisuelles sur support plastique. Pour être admissible à la désignation de catégorie A pour la classe 9, les établissements qui présentent une demande doivent disposer d’au moins une réserve à basse température. Il faut aussi prévoir de l’espace supplémentaire pour l’accroissement des collections.
Les réserves à basse température peuvent être de nature différente. Selon la taille de la collection et les ressources de l’établissement, il peut s’agir, par exemple, de congélateurs ou de réfrigérateurs ou encore de salles climatisées (chambres froides).
Une réserve est considérée à basse température lorsque la température y est maintenue sous 16 ºC, par opposition aux réserves maintenues à température ambiante. On distingue trois catégories de réserves à basse température selon la température qui y est maintenue :
- Réserve à température fraîche (de 8 °C à 16 °C)
- Réserve à température froide (de 0 °C à 8 °C)
- Réserve à température inférieure au point de congélation (de 0 °C à -20 °C)
Le tableau 1 indique les plages de températures possibles pour la mise en réserve et si elles sont recommandées ou non pour les matériaux les plus présents dans les collections audiovisuelles analogiques. Ces plages sont basées sur les normes ISO (Adelstein, 2009), qui supposent un contrôle de l’humidité relative (HR) entre 30 % et 50 %, des fluctuations journalières de la température inférieures à ±2 °C et des fluctuations de l’HR inférieures à ±10 %. Bien que le respect de ces conditions pour la mise en réserve à long terme de chaque matériau ne soit pas requis pour obtenir la désignation de catégorie A pour la classe 9, on recommande de les observer pour augmenter la longévité des collections audiovisuelles analogiques.
Température pour la mise en réserve | Nitrate | Acétate (noir et blanc) | Acétate (couleur et matériaux dégradés) | Polyester (noir et blanc) | Polyester (couleur) | Bandes magnétiques (acétate) | Bandes magnétiques (polyester) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Ambiante (16 °C à 23 °C) | Non | Non | Non | Passable | Non | Non | Non |
Au frais (8 °C à 16 °C) | Non | Non | Non | Bon | Non | Passable | Bon |
Au froid (0 °C à 8 °C) | Bon | Bon | Bon | Très bon | Bon | Bon | Passable |
Sous le point de congélation (-20 °C à 0 °C) | Très bon | Très bon | Très bon | Très bon | Très bon | Non | Non |
Les évaluateurs et évaluatrices reconnaissent qu’il n’est pas toujours possible de mettre l’ensemble des collections audiovisuelles analogiques dans une réserve à basse température. La sélection des supports à mettre en réserve peut s’effectuer selon des critères déterminés par l’établissement. Ces critères peuvent inclure :
- la stabilité chimique du support à température ambiante;
- l’état de dégradation du support;
- l’importance relative du bien au sein de la collection (valeur historique ou artistique, rareté, importance spirituelle, valeur monétaire, etc.).
Ces critères devraient faire l’objet de discussions entre divers acteurs au sein de l’établissement et être énoncés dans une politique.
Surveillance du climat
Il faut mesurer la température et l’HR dans les réserves à basse température à l’aide de capteurs. On devrait mettre en place des alarmes ou tout autre moyen de surveillance en continu afin de détecter tout écart important par rapport aux consignes de température ou d’HR et d’intervenir rapidement si c’est nécessaire.
Les établissements devront fournir des graphiques de température et d’HR, couvrant une période de 12 mois, pour chacune des salles ou zones où les collections audiovisuelles analogiques sont mises en réserve. Les évaluateurs et évaluatrices s’attendent à ce que toute anomalie soit repérée et justifiée, et que des détails sur les actions correctives mises en place, le cas échéant, soient fournis.
Emballage des collections audiovisuelles analogiques
On devrait emballer les collections audiovisuelles analogiques mises en réserve à basse température de manière à les protéger des risques associés aux manipulations, à la condensation et aux polluants. Il est attendu que l’emballage varie en fonction de la température et du type de contrôle de l’environnement dans la réserve, de la nature du document et de l’utilisation de la collection. Les demandeurs et demandeuses devront fournir des photographies illustrant les façons dont les documents sont communément emballés dans la collection.
Procédure de récupération des documents
Les établissements doivent suivre une procédure écrite pour récupérer les documents mis en réserve à basse température. La procédure doit inclure une période d’acclimatation si la différence de température et d’HR entre la réserve et la salle de lecture présente un risque de condensation pour l’objet. De la condensation peut se former sur un objet non emballé sortant d’une réserve si la température de cette dernière est inférieure au point de rosée dans la pièce où l’objet est amené.
Lecture et numérisation
La lecture des enregistrements audiovisuels analogiques présente des défis associés à l’obsolescence technologique des appareils de lecture. Les établissements qui gèrent une collection audiovisuelle analogique importante devraient disposer d’appareils de lecture pour au moins 50 % de leur collection et des ressources humaines et matérielles nécessaires pour assurer leur bon fonctionnement. À défaut, les évaluateurs et évaluatrices s’attendent à ce que les établissements expliquent clairement comment ils accéderont au contenu des biens culturels attestés, tout en gérant les risques associés à la lecture (par exemple, mise en commun de l’équipement et recours à des fournisseurs externes).
La numérisation des enregistrements audiovisuels analogiques est généralement la voie privilégiée pour assurer un accès durable au contenu. Les copies de préservation issues de la numérisation devraient faire l’objet d’une stratégie de préservation numérique similaire à celle que l’on utilise pour les collections d’origine numérique. Par ailleurs, on peut intégrer la stratégie adoptée pour les copies de préservation à celle pour les collections d’origine numérique.
La lecture et la numérisation posent des risques, car elles peuvent endommager les documents analogiques jusqu’à les rendre illisibles. Elles doivent donc être effectuées par des spécialistes. Il peut s’agir du personnel de l’établissement ou d’une compagnie tierce spécialisée. Pour en savoir davantage sur le recours à des services externes, consulter « Recours à des ressources externes pour la numérisation », dans le Bulletin technique 31 La numérisation des bandes vidéo VHS.
Accès aux collections audiovisuelles analogiques
En général, on devrait créer des copies de consultation pour assurer l’accès du public aux collections audiovisuelles analogiques. Les supports originaux des biens culturels attestés ne devraient pas être utilisés de façon régulière pour assurer l’accès. Certains établissements pourraient toutefois fournir des politiques et procédures expliquant dans quel contexte on peut utiliser les documents analogiques originaux et la façon dont sont gérés les risques.
Collections audiovisuelles numériques
Un établissement reconnu comme dépôt numérique fiable se qualifie automatiquement pour la composante numérique de l’évaluation. Les dépôts numériques fiables sont audités et certifiés par la norme ISO 16363:2012. Cette certification n’est pas requise pour obtenir la désignation de catégorie A, mais elle prouve que l’établissement répond aux normes les plus élevées en matière de préservation numérique.
Politique et plan de préservation numérique
Les établissements devront fournir une politique, un plan ou une stratégie écrite de préservation numérique qui détaille leur engagement envers la préservation numérique et leur compréhension des problèmes qui lui sont associés. Pour en savoir plus sur l’importance et l’élaboration de ces documents, consulter Cadre pour l’élaboration d’un plan de préservation numérique dans les établissements du patrimoine culturel et Lignes directrices sur l’élaboration d'un cadre stratégique pour la préservation numérique – Version 2.1.
Les établissements qui utilisent le modèle de référence conforme au Système d’information archivistique ouvert (OAIS; ISO 14721:2012) devraient y faire explicitement référence dans leur politique. La norme OAIS est un modèle de référence qui définit les concepts de base et le vocabulaire de l’archivage numérique. Elle ne propose pas de mise en œuvre précise. On encourage le respect de cette norme, mais ce n’est pas obligatoire pour obtenir la désignation.
Stockage des collections audiovisuelles numériques
Copies de préservation
Lorsque les établissements acquièrent des biens numériques, ces derniers peuvent se trouver sur une variété de supports physiques pouvant être obsolètes ou amenés à le devenir, ce qui peut compromettre l’accès aux biens numériques. Afin d’assurer leur conservation à long terme et de faciliter les activités de préservation numérique, les établissements doivent créer des copies de préservation (anciennement appelées « fichiers numériques maîtres ») pour chaque bien numérique entrant dans la collection et les verser dans la solution de stockage choisie. À noter que, sauf dans des cas particuliers, la conservation des supports physiques d’origine n’est pas requise pour obtenir la désignation.
Une copie de préservation est un fichier ou un groupe de fichiers qui regroupe le contenu original d’un bien numérique et l’information qui lui est associée dans sa version la plus fidèle et de la plus haute qualité possible. Elle est accompagnée de métadonnées (entre autres, date de création du fichier, auteur et droits d’auteur et d’accès). La copie de préservation ne présente généralement peu ou pas de modifications par rapport à l’original. Pour les établissements qui utilisent le modèle de référence OAIS, le paquet d’information archivé (AIP) sera considéré comme la copie de préservation aux fins de l’évaluation du programme de désignation.
Pour être admissible à la désignation, un minimum de deux copies de préservation est requis par bien numérique mais, idéalement, il faudrait aussi maintenir une troisième copie. Il faut entreposer une de ces copies hors site ou sur un serveur infonuagique pour réduire le risque de perte en cas de catastrophe. Si l’on utilise le même type de support physique pour les deux copies, on recommande d’utiliser une marque différente pour réduire le risque de défaillance.
Types de stockage
Il est attendu que le système de stockage que choisit l’établissement varie en fonction de son contexte organisationnel, de sa taille et de ses ressources. Le ou les types de stockage devraient être stables et résilients.
Différents types de stockage sont possibles :
- Stockage hors ligne : Système de stockage qui n’est pas accessible sur un réseau. Les biens stockés hors ligne se trouvent généralement sur des supports physiques amovibles, qui sont généralement conservés hors ligne, déconnectés de tout ordinateur en réseau.
- Stockage en réseau : Solution de stockage de biens numériques accessible grâce à un réseau informatique. Ce type de stockage centralisé permet aux utilisateurs et utilisatrices et aux dispositifs d’un réseau de partager et de gérer des fichiers à partir d’un emplacement commun.
- Stockage infonuagique : Système de stockage permettant de téléverser des données dans des serveurs distants et d'y accéder de n'importe quel poste ou appareil muni d’un accès à Internet. Ce type de stockage est généralement géré par un fournisseur externe.
Voici des exemples de supports physiques acceptables :
- Supports de mémoire flash (disques à circuits intégrés [ou disques SSD] et clés USB)
- Disques durs
- Systèmes RAID (réseau redondant de disques indépendants)
- Bandes linéaires numériques (bandes magnétiques au format ouvert [ou bandes LTO])
- Disques optiques de qualité archivistique
Il est à noter que le recours à un service de stockage infonuagique est acceptable uniquement lorsqu’on le combine à un autre mode de stockage, et ce, afin de remplir l’exigence de maintenir deux copies de préservation à deux endroits. Bien que certains fournisseurs proposent des solutions complètes d’archivage des collections numériques qui comprennent une redondance géographique, l’établissement doit tout de même maintenir une deuxième copie indépendante, à moins que le fournisseur opère un dépôt numérique fiable certifié et conforme à la norme ISO 16363:2014.
Conditions de mise en réserve
Les supports physiques ne sont généralement pas voués à être conservés à long terme, car la technologie ne cesse d’évoluer. Pour cette raison, les relevés de température et d’HR ne sont pas exigés pour les collections audiovisuelles numériques. L’objectif principal est d’éviter les extrêmes. De manière générale, on recommande de maintenir la température entre 8 °C et 23 °C et l’HR, entre 20 % et 50 %. Il convient d’éviter les fluctuations importantes et rapides de la température et de l’HR. Les supports devraient également être à l’abri des polluants.
Pratiques de préservation numérique
Les établissements doivent montrer que leurs pratiques de préservation numérique permettent de gérer les risques liés à l’obsolescence technologique et à la dégradation des supports physiques sur lesquels sont stockées les collections afin de pouvoir garantir l’accès à long terme au contenu. Ces pratiques devraient s’appliquer à toutes les copies de préservation que maintient l’établissement. Au minimum, l’établissement doit s’engager à ce que les biens culturels attestés bénéficient des meilleures pratiques de préservation numérique qu’il puisse offrir.
Entretien et régénération des supports physiques
Comme aucun support physique n’est à l’abri de l’obsolescence ou de la défaillance, il faudrait proactivement, et à intervalles réguliers, transférer les copies de préservation sur un nouveau support, ou dans certains cas, les recopier sur le même support. C’est ce que l’on appelle « la régénération ». On recommande également d’inspecter et d’entretenir les appareils de lecture.
De manière générale, les pratiques suivantes peuvent assurer la conservation des collections audiovisuelles numériques :
- Disques durs : Transférer le contenu vers un nouveau support aux cinq à sept ans
- Bandes LTO : Transférer le contenu vers un nouveau support aux cinq à sept ans
- Supports de mémoire flash : Recopier le contenu sur le même support aux cinq ans
- Disques optiques de qualité archivistique : Aucune régénération requise d’après les connaissances actuelles
Le fait que ces pratiques soient requises ou non pour obtenir la désignation de catégorie A pour la classe 9 dépendra de l’ensemble des mesures de préservation numérique qu’a mises en place l’établissement. Par exemple, pour les établissements qui ont sélectionné les bandes LTO ou les disques durs comme principale solution de stockage, la régénération périodique des supports est essentielle. En revanche, pour les établissements qui utilisent des systèmes redondants (système en miroir, système avec parité ou autre technologie similaire, généralement des disques durs ou SSD), la régénération des copies de préservation peut ne pas être requise.
On recommande d’inspecter à intervalles réguliers les supports sur lesquels se trouvent les copies de préservation. Cela peut inclure l’inspection physique du support et la lecture des fichiers. Cette pratique peut permettre de détecter de manière précoce des risques de perte d’accès aux données en raison de la détérioration du support physique. Si les conditions de mise en réserve sont adéquates et que le contenu est régénéré à intervalles réguliers (comme mentionné ci-dessus), le risque de perdre le contenu en raison de la détérioration du support est réduit.
Fixité des fichiers et intégrité des données
Il est important d’assurer l’intégrité des collections audiovisuelles numériques. Lorsque du contenu numérique est extrait de son support d’origine, on recommande d’utiliser des bloqueurs d’écriture pour empêcher toute modification du contenu.
L’établissement devrait générer une somme de contrôle pour tous les biens numériques. On recommande de la vérifier à intervalles réguliers (par exemple, tous les ans dans le cas des supports à bande magnétique et aux six mois dans le cas des systèmes à disque). Cette pratique, que l’on peut automatiser, permet de détecter si le contenu d’un fichier a subi une modification, intentionnelle ou non.
On devrait faire des copies de sauvegarde à intervalles réguliers si les données sont en ligne ou en réseau. Cette mesure peut, toutefois, être moins adaptée aux systèmes de stockage hors ligne (par exemple, disques durs externes et disques optiques de qualité archivistique).
Formats de fichier
Il est essentiel d’appliquer une gestion rigoureuse des formats de fichier pour assurer l’accès à long terme aux contenus audiovisuels numériques. Il est nécessaire de tenir à jour un inventaire des formats de fichier présents dans la collection. Si l’établissement tient un registre d’information sur les ressources numériques, il peut y conserver les renseignements sur les formats de fichier.
On recommande d’effectuer une veille technologique pour repérer les formats de fichier à risque d’obsolescence. Afin de garantir l’accès au contenu, les évaluateurs et évaluatrices s’attendent à ce que les établissements migrent les copies de préservation vers de nouveaux formats si le format précédent devient obsolète. Lorsque c’est possible, la migration des biens numériques vers des formats standards reconnus à l’échelle internationale préalablement au versement des documents dans le système d’archivage peut permettre de faciliter les actions de préservation numérique, aussi bien pour les documents numérisés que ceux d’origine numérique. On peut consulter Recommandations relatives aux formats de fichier pour la préservation numérique – Stratégie de numérisation du patrimoine documentaire pour vérifier la pertinence des formats utilisés.
Les établissements devraient s’assurer d’avoir tous les logiciels et programmes d’exploitation nécessaires à la lecture des formats de fichier présents dans la collection et les tenir à jour. Il peut s’agir des logiciels originaux ou de logiciels faisant partie d’un système d’émulation.
Métadonnées
L’établissement devrait consigner et préserver des métadonnées descriptives, de préservation et administratives pour identifier les contenus et faciliter la préservation des biens numériques. Les métadonnées peuvent aussi inclure des renseignements sur les droits d’auteur et de reproduction ou sur toute autre restriction en matière d’accès, des pistes de vérification sur la gestion des ressources numériques, ainsi que des renseignements sur le processus de numérisation, le cas échéant.
Organisation des fichiers
L’établissement devrait utiliser un système normalisé et uniforme d’attribution de noms de fichier. De plus, on recommande d’organiser les répertoires en suivant une structure normalisée (par exemple, par ordre chronologique, projet ou format de fichier) afin de faciliter l’accès aux collections.
Mesures de sécurité
Il faut utiliser un antivirus afin de préserver l’intégrité des biens numériques. On devrait mettre en quarantaine tout contenu infecté. L’utilisation d’un pare-feu est une mesure supplémentaire de sécurité dont on peut se servir, surtout si les collections sont stockées en réseau.
Il convient d’entreposer les copies de préservation de façon sécuritaire. Selon la méthode de stockage choisie, il peut s’agir de mesures physiques, comme une salle sécurisée, de mesures informatiques, comme des procédures d’authentification et l’utilisation de profils à accès plus ou moins restreint, ou d’une combinaison des deux. Il n’est pas conseillé, toutefois, de recourir à des techniques de chiffrement ou de mot de passe propres à chaque copie de préservation, car ces mesures peuvent compromettre l’accès aux fichiers.
Accès aux collections numériques
Pour réduire les risques de vol ou de dégradation, il faut interdire la sortie des copies de préservation des réserves. On doit plutôt assurer l’accès aux collections audiovisuelles numériques à l’aide de copies de consultation. Une copie de consultation (aussi appelée « copie d’exploitation » ou « copie de référence ») est dérivée d’une copie de préservation; ainsi, les utilisateurs et utilisatrices peuvent accéder au contenu audiovisuel numérique ou le modifier sans mettre la copie de préservation à risque. Une copie de consultation est généralement dans un format différent ou de qualité inférieure à l’original. Pour les établissements qui utilisent le modèle de référence OAIS, cela correspond au paquet d’information diffusé (DIP) aux fins de l’évaluation du programme de désignation.
Remerciements
L’autrice tient à remercier Ern Bieman, du Réseau canadien d’information sur le patrimoine, d’avoir contribué à ce document.
Annexe : Liste de contrôle pour la préservation des collections audiovisuelles
Cette liste fait la synthèse des mesures de conservation préventive et de préservation numérique recommandées dans ce document. Pour obtenir la liste des mesures exigées pour la désignation de catégorie A pour la classe 9, consulter l’encadré sur le format de rechange.
Collections audiovisuelles analogiques
- Une ou des réserves au frais, au froid ou sous le point de congélation sont disponibles pour les collections audiovisuelles.
- La température et l’HR sont mesurées et enregistrées dans les réserves à basse température.
- Les pellicules en nitrate de cellulose sont entreposées de manière sécuritaire.
- Les collections mises en réserve à basse température sont emballées de façon adéquate.
- L’établissement suit une procédure écrite pour minimiser le risque que les documents analogiques s’endommagent quand on les sort de la réserve à basse température.
- Des alarmes, ou un autre moyen de surveillance, sont en place afin de détecter tout écart important par rapport aux conditions souhaitées dans les réserves à basse température, y compris dans les réfrigérateurs ou congélateurs.
- Des copies de consultation sont mises à la disposition du public pour consultation.
- Des appareils de lecture sont disponibles pour au moins 50 % de la collection.
- Un ou des membres du personnel disposent de l’expertise nécessaire pour calibrer et réparer les appareils de lecture.
- Des pièces de rechange sont disponibles pour réparer les appareils de lecture, au besoin.
- Une stratégie de numérisation des collections audiovisuelles analogiques est en place.
- Les copies de préservation issues de la numérisation sont gérées selon les procédures de préservation numériques décrites dans la section Collections audiovisuelles numériques.
Collections audiovisuelles numériques
- Les collections audiovisuelles numériques sont entreposées dans un dépôt numérique fiable certifié.
- Une politique ou un plan de préservation numérique est en place.
- L’établissement utilise le modèle de référence OAIS.
- Des copies de préservation ou des AIP sont créées et conservées.
- L’établissement utilise des bloqueurs d’écriture pour travailler avec les supports d’origine.
- L’établissement conserve, au minimum, deux copies de préservation par bien numérique, dont une se trouvant hors site.
- Les copies de préservation sont stockées sur plus d’un type ou plus d’une marque de support physique.
- Les supports physiques sur lesquels se trouvent les copies de préservation sont mis en réserve dans un environnement contrôlé (température entre 8 °C et 23 °C et HR entre 20 % et 50 %).
- Les copies de préservation ne sont pas stockées sur des supports physiques obsolètes.
- Les copies de préservation sont régénérées ou transférés sur de nouveaux supports physiques à intervalles réguliers.
- L’établissement vérifie régulièrement l’état des supports physiques sur lesquels se trouvent les copies de préservation (c’est-à-dire essayer de lire les fichiers ou utiliser un logiciel pour vérifier l’intégrité du support).
- L’établissement entretient et tient à jour le matériel informatique requis pour lire chaque type de support physique sur lesquels sont enregistrées les copies de préservation.
- L’établissement crée régulièrement des copies de sauvegarde en utilisant un logiciel de sauvegarde.
- L’établissement génère une somme de contrôle pour les nouvelles acquisitions numériques.
- L’établissement vérifie régulièrement les sommes de contrôle.
- L’établissement tient à jour un inventaire des formats de fichier présents dans la collection.
- Une veille technologique est en place pour surveiller la désuétude des formats de fichier.
- L’établissement tient à jour les logiciels et programmes d’exploitation nécessaires à la lecture des formats de fichier de l’ensemble des biens numériques.
- L’établissement convertit les copies de préservation avant que leur format ne devienne moins accessible.
- L’établissement consigne et conserve les métadonnées de préservation, administratives et descriptives.
- Les répertoires de fichiers sont organisés selon une structure normalisée (par ordre chronologique, projet, format de fichier, etc.).
- L’établissement attribue un nom aux fichiers selon un système normalisé et uniforme.
- L’établissement utilise un antivirus.
- Un pare-feu est en place si les collections sont stockées en réseau.
- L’établissement évite la prolifération de mots de passe pouvant compromettre l’accès aux copies de préservation.
- Aucune technique de chiffrement n’est utilisée.
- L’établissement contrôle l’accès aux copies de préservation par des moyens physiques (réserve sécurisée) ou informatiques (procédures d’authentification).
- L’établissement limite la circulation des copies de préservation à l’extérieur des réserves.
- La consultation des biens numériques se fait uniquement au moyen de copies de consultation.
Glossaire
bien numérique
Dans le contexte du présent document, terme général désignant les documents audiovisuels numériques. Il englobe les documents d’origine numérique pour lesquels il n’y a jamais eu d’équivalent analogique et pour lesquels il n’est pas prévu d’en créer, ainsi que les substituts numériques créés à la suite de la numérisation d’enregistrements analogiques.
bloqueur d’écriture
Outil qui empêche un système informatique de modifier tout bien numérique au moment de le lire ou de le copier. Les bloqueurs d’écriture matériels sont généralement considérés comme plus fiables.
copie de consultation
Copie dérivée d’une copie de préservation, qui permet aux utilisateurs et aux utilisatrices de modifier l’information ou d’y accéder sans mettre la copie de préservation à risque. Elle est généralement dans un format différent ou de qualité inférieure. Aussi appelée « copie d’exploitation » ou « copie de référence ».
copie de préservation
Copie que génère les établissements aux fins de la préservation à long terme. Anciennement appelée « fichier numérique maître », la copie de préservation est un fichier ou un groupe de fichiers qui regroupe le contenu original et l’information qui lui est associée dans sa version la plus fidèle et de la plus haute qualité possible.
intégrité des données
« Propriété des données qui ne subissent aucune altération accidentelle ou non autorisée lors de leur traitement, de leur transmission ou de leur conservation. » (Office québécois de la langue française, 2024)
fixité
Garantie que les bits qui forment le bien numérique sont restés les mêmes.
format de fichier
Moyen standard d’encoder l’information en vue de son stockage dans un fichier informatique. Le format de fichier indique à l’ordinateur comment afficher, imprimer, traiter et sauvegarder l’information.
migration
Conversion des biens numériques d’un support physique ou format de fichier à un autre pour éviter l’obsolescence et assurer l’accès au contenu.
numérisation
Processus par lequel on convertit un signal analogique au format numérique. La copie numérique qui en résulte sera alors classée comme bien numérique et soumise aux processus de préservation numérique.
obsolescence
Perte de la capacité d’accéder au contenu d’un document en raison de l’abandon par l’industrie du format de fichier, de l’équipement ou du logiciel requis pour y accéder.
paquet d’information archivé (AIP)
Un paquet d’information archivé comprend le contenu à préserver et les informations associées qui sont nécessaires à sa préservation, lesquelles sont conservées dans un logiciel conforme au modèle de référence OAIS.
régénération
Migration de données vers une version plus récente du même support physique de sorte que la dégradation de l’ancien support ne présente pas de risque de perte de données. Dans le cas des supports à mémoire flash, la régénération peut se faire en recopiant les données sur le même support.
somme de contrôle
Petite quantité de données générées par l’application d’une fonction à un bloc de données plus grand. Dans le contexte de la préservation numérique, elle sert à détecter les modifications accidentelles du contenu des fichiers.
support d’origine
Support physique d’origine sur lequel le document numérique est fourni par le donateur, l’artiste ou le vendeur au moment de l’acquisition (par exemple, disques compacts, disquettes, clés USB, etc.). Le support d’origine n’est pas forcément conservé une fois que le document est versé dans le système de stockage de l’établissement.
support physique
Objet physique (amovible ou non) sur lequel la ressource numérique est stockée, par exemple un disque dur, une disquette, un disque optique ou une bande LTO.
système de stockage
Système conçu pour conserver et organiser des données numériques de manière sécurisée et accessible.
système d’information archivistique ouvert (OAIS)
La norme OAIS (de l’anglais Open Archival Information System) est un modèle de référence qui définit les concepts de base et le vocabulaire de l’archivage numérique. Elle ne propose pas de mise en œuvre précise.
Bibliographie
Adelstein, P. Z. Image Permanence Institute Media Storage Quick Reference, 2e édition, Rochester (New York), Image Permanence Institute, 2009.
Bibliothèque et Archives Canada, Stratégie de migration des enregistrements audiovisuels de Bibliothèque et Archives Canada, gouvernement du Canada, [n. p.], avril 2024.
Bieman, E., Cadre pour l’élaboration d’un plan de préservation numérique dans les établissements du patrimoine culturel, version révisée, Ottawa (Ontario), Réseau canadien d’information sur le patrimoine, 2021.
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Lectures et ressources complémentaires
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Bieman, E. Guide pratique à l’intention des musées pour la numérisation des bandes audio, Ottawa (Ontario), Réseau canadien d’information sur le patrimoine, 2024.
Bieman, E. et W. Vinh-Doyle. Recommandations relatives aux formats de fichier pour la préservation numérique – Stratégie de numérisation du patrimoine documentaire, Ottawa (Ontario), Réseau canadien d’information sur le patrimoine, 2019.
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Institut canadien de conservation. Supports électroniques, 2020.
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Iraci, J. Le soin des supports d'enregistrement audio, vidéo et de données, Lignes directrices relatives à la conservation préventive des collections, Ottawa (Ontario), Institut canadien de conservation, 2020.
Ledoux, T., M. Humbert et É. Vasseur. Utilisation des niveaux de préservation numérique : aperçu de la V2.0, traduction française (format PDF), National Digital Stewardship Alliance, 2020.
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Organisation internationale de normalisation. ISO 18923:2000, Matériaux pour image — Bande magnétique à base de polyester — Pratiques d'emmagasinage, Genève (Suisse), Organisation internationale de normalisation, 2000.
Organisation internationale de normalisation. ISO 18911:2010, Matériaux pour l’image – Films photographiques de sécurité traités – Techniques d’archivage, Genève (Suisse), Organisation internationale de normalisation, 2010.
Organisation internationale de normalisation. ISO 16363:2012, Systèmes de transfert des informations et données spatiales — Audit et certification des référentiels numériques de confiance, Genève (Suisse), Organisation internationale de normalisation, 2012.
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Réseau canadien d’information sur le patrimoine. Boîte à outils de la préservation numérique, Ottawa (Ontario), Réseau canadien d’information sur le patrimoine, s. d.
© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation, 2025
Publié par :
Institut canadien de conservation
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1030, chemin Innes
Ottawa (Ontario) K1B 4S7
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No de catalogue : CH57-4/80-2025F-PDF
ISBN 978-0-660-75110-8
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