Deuxième Rapport d’étape des Forces armées canadiennes sur la lutte contre les comportements sexuels inappropriés - Conclusion
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Les programmes mis en œuvre ou entrepris durant la première année de l’opération HONOUR, recensés dans le présent rapport d’étape et dans celui publié en février 2016, montrent clairement que les Forces armées canadiennes sont déterminées à éliminer les comportements sexuels inappropriés et dommageables et les agressions sexuelles de leurs rangs. L’attention accordée à l’opération HONOUR par le chef d’état-major de la défense, qui a fait du dossier l’une des principales priorités de son mandat de commandant en chef des forces armées, de même que par les dirigeants à tous les niveaux de l’institution, des hauts gradés aux subalternes, est pratiquement inégalée dans l’histoire moderne des Forces armées canadiennes.
Le choix d’en faire une priorité institutionnelle n’est ni aléatoire ni réactionnaire. Il découle plutôt du principe de base selon lequel l’efficacité de toute force de combat professionnelle et moderne repose sur la confiance et la solidarité que se manifestent ses membres, sans égard à leur sexe ou à leurs antécédents.
Ce choix se fonde également sur la raison d’être de l’organisation, soit défendre la population et les valeurs canadiennes partout au pays et dans le monde, peu importe les dangers et les difficultés. Les Forces armées canadiennes ne peuvent se porter à la défense de telles valeurs si elles ne les soutiennent ni ne les incarnent complètement.
Au cours de sa première année, l’opération HONOUR a mis l’accent sur la prise de mesures immédiates dans des domaines comme l’amélioration de l’aide aux victimes et de la formation, la recherche approfondie et un suivi cohérent. À pareille date l’an dernier, les Forces armées canadiennes n’étaient pas dotées d’un centre visant à offrir une plus vaste gamme d’options de soutien aux victimes. Aujourd’hui, le Centre d’intervention sur l’inconduite sexuelle est au cœur des ressources à la disposition des militaires. De même, la formation sur la question était offerte de façon sporadique et décousue; moins d’un an plus tard, cette formation, plus intensive et cohérente que jamais, est intégrée à toutes les activités de formation majeures s’inscrivant dans le parcours professionnel de chaque officier et militaire du rang.
L’institution n’avait pas une compréhension globale du problème avant la mise en œuvre de l’opération HONOUR. Depuis, les Forces armées canadiennes ont mené une enquête sur ce sujet précis à l’échelle de l’organisation et sont sur le point d’obtenir les résultats et d’établir les premières données de référence exhaustives qui serviront à l’évaluation régulière des progrès. Le suivi des incidents à caractère sexuel a aussi été décentralisé et individualisé il y a un an. Depuis le printemps dernier, le suivi de tous les incidents de cette nature à l’échelle de l’organisation a permis de brosser un portrait beaucoup plus clair de l’évolution de la situation au fil du temps.
Ces changements instaurés rapidement vont de pair avec des initiatives réfléchies à plus long terme axées sur les politiques, les processus et la structure nécessaires à la poursuite de la transformation durant la deuxième année de l’opération HONOUR et les années qui suivront. L’intégration et la modernisation complètes de l’ensemble des politiques et de la terminologie liée à la problématique, au-delà des améliorations immédiates déjà apportées, en est un exemple.
Les Forces armées canadiennes enquêtent sur les incidents d’inconduite sexuelle avec plus d’expertise et d’efficacité qu’il y a un an, et d’autres améliorations sont prévues. Il en va de même des processus judiciaires connexes; plusieurs améliorations immédiates ont été apportées ces derniers mois, et des initiatives mûries plus longuement viendront compléter celles-ci au cours de l’année à venir. Enfin, des initiatives connexes au sein des Forces armées canadiennes et du gouvernement du Canada ont été intégrées à l’opération HONOUR ou prennent celle-ci comme tremplin.
Ce changement au niveau de l’institution a été reproduit par les éléments individuels de l’organisation, filtrant jusqu’aux formations, unités et sous-unités au sein desquelles travaillent et interagissent la plupart des militaires. Celles-ci ont par la suite adapté et renforcé les programmes institutionnels pour répondre aux besoins et aux particularités de leurs membres.
Par rapport à l’an dernier, la plus grande différence observée constitue le degré accru de sensibilisation, à l’échelle de l’organisation, à l’importance d’éliminer les comportements sexuels inappropriés et dommageables afin d’assurer le maintien de l’excellence opérationnelle des Forces armées canadiennes. Cette sensibilisation découle en majeure partie du remplacement des méthodes panorganisationnelles employées pour résoudre le problème dans le passé par une approche opérationnelle dynamique bien comprise par une force de combat expérimentée.
Depuis la mise en œuvre de l’opération HONOUR en août dernier, tous les membres des Forces armées canadiennes ont assisté à une séance d’information sur la problématique et ont été encouragés à en discuter. Les attentes de l’organisation à l’égard du comportement et de l’attitude de ses membres étaient cœur de l’interaction. Ces attentes ont été soulignées et réitérées dans des termes très clairs. Si certains membres des Forces armées canadiennes ne comprenaient pas pleinement en quoi consiste « le bien » avant l’opération HONOUR, et c’était manifestement le cas, on le leur a expliqué et rappelé fermement à de multiples reprises au cours de l’année dernière, et on le fera encore.
Parallèlement à cette réitération des attentes, les dirigeants à tous les niveaux, des hauts gradés aux subalternes, ont reçu la directive claire de se montrer plus vigilants afin de repérer les circonstances et les gestes susceptibles de donner lieu à des comportements sexuels inappropriés ou à des agressions sexuelles et de faire preuve d’une plus grande diligence dans le traitement des incidents qui surviennent. Au cours de la dernière année, le dossier est passé de simple exigence opérationnelle parmi une foule d’autres à priorité majeure et pivot pour tous les membres et dirigeants des Forces armées canadiennes.
Les réalisations à ce jour sont considérables et mènent déjà à l’apport de changements sur le terrain. Toutefois, elles sont assombries par le fait qu’en dépit des progrès rapides, des militaires continuent d’être les victimes ou les auteurs d’incidents de comportements sexuels dommageables et inappropriés et d’agressions sexuelles. L’élimination d’un problème aussi insidieux requerra des années d’attention et d’efforts soutenus. L’opération HONOUR connaît un début prometteur, jetant les bases d’un changement positif durable à long terme, mais il reste beaucoup à faire au cours des mois et des années à venir. Un changement de culture ne s’effectue pas en une nuit, et l’accent sur le changement positif doit être maintenu sans relâche.
Les Forces armées canadiennes ne seront pas jugées en fonction de leurs promesses, mais bien selon la capacité qu’elles démontreront à instaurer le changement visé par l’opération HONOUR, ce qu’a expliqué clairement le chef d’état-major de la défense à l’ensemble de l’organisation. En fin de compte, ce sont les membres de l’organisation qui détermineront si l’opération HONOUR a des répercussions positives menant à des changements concrets. Ce sont eux qui détermineront si leur milieu de travail est moins permissif à l’égard des comportements inappropriés qu’au départ et si l’attitude et le comportement de leurs collègues ont vraiment changé. Ils seront en définitive les arbitres de l’opération HONOUR.
L’établissement et le maintien d’un milieu professionnel au sein duquel chaque militaire est traité avec dignité et respect, sans exception, sont essentiels à la préservation de l’excellence opérationnelle pour laquelle les Forces armées canadiennes sont reconnues partout dans le monde. L’opération HONOUR doit être couronnée de succès, et nous veillerons à ce qu’elle le soit.
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