Contexte opérationnel : les conditions qui influent sur notre travail - Plan ministériel 2017-2018
La Défense nationale est confrontée à des facteurs externes et internes qui peuvent nuire à sa capacité d’atteindre ses objectifs ou de façonner l’établissement de nouvelles priorités.
À l’étranger, le Canada doit composer avec un environnement de sécurité incertain, complexe et fluctuant qui comprend un vaste éventail de menaces et de défis classiques et non conventionnels. La situation en Europe orientale et au Moyen-Orient est actuellement un sujet de préoccupation important, mais un certain nombre d’autres tendances devront être examinées. Ces tendances ont été évaluées dans le cadre de l’examen de la politique de défense en vue d’élaborer une nouvelle politique de défense canadienne qui positionnerait le mieux possible l’Équipe de la Défense de sorte qu’elle puisse contrer les menaces avant qu’elles atteignent nos rives, et saisir les occasions de réaliser des effets stratégiques pour le Canada.
L’intervention agressive de la Russie en Ukraine a clairement démontré que les menaces d’acteurs étatiques – qui combinent souvent des tactiques traditionnelles et non conventionnelles – persistent au sein de l’environnement de sécurité international. Les rivalités et conflits géopolitiques dans la région de l’Asie-Pacifique ainsi que la prolifération des armes et les essais de missiles balistiques dans des endroits comme la Corée du Nord, sont une source d’inquiétude croissante. De nombreuses tensions régionales au Moyen-Orient et en Afrique pourraient s’exacerber relativement rapidement et avoir de graves conséquences sur la stabilité régionale et internationale, et possiblement mener à une migration massive et à des flots de réfugiés.
Les défis constants liés à la fragilité de certains États – comme la piètre gouvernance, les institutions politiques faibles et non inclusives, les différends ethniques, les frontières poreuses et l’extrémisme religieux – continuent de persister, et les menaces provenant d’acteurs non étatiques posent encore de réels dangers. La montée du terrorisme dans des espaces non gouvernés, en raison des organisations extrémistes violentes qui élargissent leur portée géographique, continue d’être une caractéristique clé de l’environnement de sécurité international actuel. De plus, l’instabilité à l’étranger a un impact sur la sécurité au Canada; la menace du terrorisme en sol nord-américain continue d’exister, et les FAC jouent un rôle essentiel pour contrer cette menace avant qu’elle atteigne nos rives. Du fait que la menace terroriste évolue, que le terrorisme d’origine intérieure continue de poser des problèmes d’application de la loi et que la présence de combattants étrangers complique toujours les opérations de lutte contre le terrorisme à l’étranger, le lien entre les dimensions nationale et internationale du terrorisme nécessite une attention toute particulière. Notre sécurité nationale est étroitement liée à la sécurité internationale.
Le Canada doit également gérer l’intérêt international grandissant à l’égard de l’Arctique et les défis liés à l’évolution de l’environnement et à l’accès accru à nos voies navigables du Nord. Un accroissement des activités humaines dans le Nord, auquel s’ajoute un intérêt international grandissant à l’égard de l’Arctique, a mené à une demande accrue d’une présence des FAC dans le Nord. Cela comprend une observation et une surveillance constantes, un état de préparation accru à mener des opérations dans la région, et une augmentation de la demande pour des interventions d’urgence. Les préoccupations en matière de défense et de sécurité, comme les interventions en cas de catastrophe, les déversements illégaux et l’espionnage, s’intensifieront probablement à mesure que le niveau d’activité dans le Nord augmentera.
Au-delà de l’Arctique, les FAC sont parfois appelées à aider d’autres ministères gouvernementaux avec des problèmes récurrents, comme le trafic illicite et les déplacements illégaux. Compte tenu de la fréquence et de la gravité croissantes des catastrophes naturelles au Canada, particulièrement la hausse des incendies et des inondations, les forces militaires sont de plus en plus appelées à fournir de l’aide aux Canadiens touchés par de tels événements.
L’émergence de capacités nouvelles a un effet sur la façon dont les militaires mènent leurs opérations. Cette évolution s’accompagne de la nécessité de s’adapter, tant en ce qui a trait aux capacités requises qu’aux ensembles de compétences nécessaires pour soutenir la force de l’avenir.
La cybersécurité et l’espace représentent des défis d’importance croissante en matière de sécurité et de défense pour le Canada et ses alliés. Les FAC dépendent fortement du cyberenvironnement, et les capacités spatiales deviennent une composante de plus en plus critique des opérations militaires. Les menaces dans ces domaines soulèvent de vives inquiétudes.
En raison de l’évolution rapide de la cybertechnologie et de la diversité des acteurs qui sont en mesure de l’utiliser, il est extrêmement difficile de suivre le rythme des menaces. Le nombre de pays et d’acteurs non étatiques (p. ex. terroristes, criminels et pirates informatiques) qui sont capables d’exécuter des cyberopérations perturbatrices et qui sont disposés à cibler des intérêts occidentaux augmente constamment. À cela s’ajoute la prolifération des cyberoutils et cybertechniques de plus en plus complexes qui peuvent être utilisés pour atteindre une vaste gamme d’objectifs (p. ex. espionnage, vol et sabotage) au moyen d’un investissement financier relativement faible. Il s’agit d’une menace extrêmement complexe qui représente un défi considérable pour les FAC et le Canada dans son ensemble.
Auparavant, l’espace était l’apanage de quelques pays avancés, mais de plus en plus d’États se dotent de capacités spatiales à des fins militaires. De plus, des entreprises commerciales offrent des capacités spatiales extrêmement perfectionnées en vente libre, comme des communications par satellite, des radars ainsi que des données optiques, lesquelles peuvent être utilisées à des fins civiles et militaires. Par ailleurs, certains pays mettraient au point une gamme de contremesures spatiales ou d’armes antisatellites qui menace notre accès collectif à l’espace et son utilisation. Ces armes posent des problèmes environnementaux, constituent un danger d’origine humaine et augmentent les débris dans l’espace, ce qui constitue une menace pour les systèmes spatiaux alliés.
En même temps, les FAC dépendent fortement des capacités spatiales, comme la précision des données fournies par le système de localisation GPS pour améliorer la manœuvrabilité des forces et frapper les cibles avec précision, et ainsi limiter les pertes civiles. En outre, les communications par satellite sont essentielles au commandement et au contrôle des opérations militaires, surtout dans les régions reculées du Canada et dans le monde. Les capacités spatiales de recherche et de sauvetage permettent aux FAC de venir en aide plus rapidement aux Canadiens en détresse. Les satellites de reconnaissance fournissent des images très détaillées de zones autrement inaccessibles, dont les approches maritimes du Canada.
Dans l’ensemble, la modernisation des opérations militaires exige de nouvelles capacités et compétences. Les employés spécialisés dans ces domaines émergents seront très recherchés. Il s’agira donc de trouver le meilleur moyen de combler cette pénurie de main-d’œuvre. De plus, en raison de la nature imprévisible de la sécurité nationale et internationale, il importera de maintenir une force agile et adaptable capable d’appuyer un éventail de tâches opérationnelles. Cela exige du personnel sélectionné avec soin, instruit et formé qui est physiquement et psychologiquement apte à répondre aux besoins en perpétuel changement du Canada sur le plan de la défense.
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