Guide postvention pour les responsables des FAC

INTRODUCTION

La prévention du suicide est une priorité du gouvernement du Canada en matière de santé publique. La Stratégie conjointe de prévention du suicide (SCPS) a été mise en oeuvre dans le cadre de la politique de défense du Canada, Protection, Sécurité, Engagement, publiée en 2017. La SCPS aborde les facteurs de stress propres aux militaires et à leur famille créés par le service militaire, à la fois pendant et après leurs années de service, en utilisant un cadre axé sur la prévention du suicide dans l’ensemble de la communauté militaire et des vétérans. En raison de la nature unique de chaque organisation, les Forces armées canadiennes (FAC) et Anciens Combattants Canada (ACC) ont créé des plans d’action indépendants pour aborder la prévention du suicide. Le Plan d’action pour la prévention du suicide des FAC (PAPS) est le plan propre aux FAC.

La prévention du suicide est complexe. Les équipes de commandement et les leaders à tous les niveaux peuvent être aux prises avec des situations difficiles concernant des membres des FAC, situations pour lesquelles il n’y a pas de réponses ou de solutions faciles. Fournir des lignes directrices aux leaders des FAC sur la prévention, l’intervention et la postvention relatives au suicide est une priorité du PAPS. Le présent guide fournit des directives à l’intention des leaders à tous les niveaux sur les questions de postvention (l’intervention suite à un suicide). Un Guide de la prévention et de l’intervention sera publié ultérieurement pour compléter le continuum prévention-intervention-postvention.

Quatre personnes

POSTVENTION

Qu’est-ce que la postvention

Le Suicide Prevention Resource Center définit la postvention comme une intervention organisée à la suite d’un suicide visant à accomplir une ou plusieurs des actions suivantes :

Les efforts de postvention peuvent également avoir lieu après une tentative de suicide.

L’action des leaders à la suite d’un suicide est essentielle au moral, à la cohésion de l’unité et aux efforts continus de prévention du suicide des FAC. Les leaders à tous les niveaux doivent se familiariser avec ce guide et prioriser les efforts de postvention à la suite d’un suicide ou d’une tentative de suicide.

Soyez prêt

Créez une boîte à outils avec toutes les ressources locales applicables et assurez-vous qu’elle est toujours accessible.

En plus du présent guide, une boîte à outils doit inclure les coordonnées des ressources locales telles que l’aumônier de service, le médecin militaire de service, le gestionnaire de service du centre de transition des FAC et l’officier de liaison avec les familles.

Les numéros d’assistance tels que le PAMFC et la Ligne d’information pour les familles peuvent également être inclus.

Le suicide et son incidence

Les taux de suicide dans les FAC ne sont pas statistiquement différents des taux dans la population générale canadienne. Vous trouverez de l’information sur les taux de suicide dans les FAC dans le Rapport sur la mortalité par suicide, qui est publié annuellement. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, environ 4 000 personnes meurent par suicide chaque année au Canada. Le suicide est la deuxième cause de décès en importance chez les jeunes et les jeunes adultes (de 15 à 34 ans). Les taux de suicide sont environ trois fois plus élevés chez les hommes que chez les femmes, mais les taux de tentatives de suicide sont plus élevés chez les femmes. Pour chaque décès, il y a environ 20 à 25 tentatives de suicide.

Des pensées suicidaires sont signalées par 11,8 % des Canadiens à un moment donné de leur vie et par 2,5 % des Canadiens au cours de la dernière année. Quatre pour cent des Canadiens déclarent avoir élaboré un plan de suicide au cours de leur vie et 3,1 % déclarent avoir fait une tentative.

Le suicide est complexe et multifactoriel. Il y a généralement plusieurs causes, événements et facteurs qui mènent à un suicide. Certains suicides sont impulsifs. Les circonstances qui précipitent le suicide peuvent comprendre des facteurs de stress tels que des problèmes relationnels, familiaux, financiers ou juridiques, ou le décès d’un être cher. Le suicide peut également être lié à un diagnostic de maladie mentale, à un trouble lié à la consommation d’alcool ou de substances ou à un problème de santé physique.

Même si chaque mort subite est tragique, un suicide peut être particulièrement difficile à gérer. Un suicide peut toucher un grand nombre de personnes comme la famille, les amis, les membres de l’unité, les communautés scolaires, les premiers intervenants, les travailleurs de la santé et les membres de la communauté. Le suicide peut avoir une incidence émotionnelle comme le fait de ressentir des émotions fortes, parfois contradictoires. Étant donné que le suicide peut être stigmatisant, il peut aussi avoir une incidence sociale. En conséquence, les survivants peuvent se retirer de leur réseau de soutien social.

La perte liée au suicide est associée à une probabilité accrue d’avoir des pensées suicidaires, de vivre un deuil compliqué, et d’avoir des symptômes de dépression et d’anxiété ainsi qu’un trouble de stress post-traumatique (pour les survivants qui ont été témoins de la mort ou qui ont découvert le corps).

Réactions courantes après un suicide

Bien que chacun fasse son deuil à sa manière, certaines réactions sont courantes à la suite d’un suicide.

Questions courantes :

Émotions courantes :

Les réactions à la suite d’un suicide peuvent être influencées par certaines croyances erronées courantes sur le suicide :

  • Le suicide est égoïste : Bien qu’il puisse sembler que la personne qui s’est suicidée n’ait pas pris en considération l’incidence de son action sur ses proches, il est important de se rappeler qu’elle n’avait pas les idées claires. Il est plus probable qu’elle croyait être un fardeau pour les autres et que sa mort serait vécue comme un soulagement.
  • Le suicide est un choix : La décision de tenter de se suicider n’est pas prise de manière rationnelle (contrairement à la décision d’accéder à l’aide médicale à mourir). Une personne qui envisage de se suicider est touchée par une douleur émotionnelle incroyable, qui l’empêche presque de trouver des solutions de rechange à ses problèmes. Les symptômes des maladies mentales et des dépendances peuvent également nuire à la réflexion et à la prise de décision. Parce que le suicide n’est pas un choix, on ne peut pas non plus dire que la personne qui s’est suicidée « a choisi la solution de facilité » ou qu’elle était « faible » ou « lâche ».

Langage recommandé pour parler de suicide

L’utilisation d’un langage approprié lorsque l’on parle de suicide peut aider à réduire la stigmatisation qui entoure le suicide et la maladie mentale et à prévenir la contagion du suicide.

ACTIONS DES LEADERS SUITE À UNE TENTATIVE DE SUICIDE

Une tentative de suicide est une tentative de mourir par suicide qui aboutit à la survie. Il se peut que la mort ait été évitée après que cette personne a renoncé à son dessein, mais l’intention était évidente lorsque la tentative a eu lieu. La mort peut également être évitée, parce que le/la militaire a été interrompu par quelqu’un (par exemple, en recevant un appel téléphonique d’un être cher) ou parce qu’il/elle a survécu à la tentative (par exemple, en se réveillant après une tentative de suicide par surdose). Si le moyen choisi n’affichait pas d’intention raisonnable (du point de vue du militaire) de causer la mort en l’absence d’intervention, le comportement est considéré comme un comportement autodestructeur et non comme une tentative de suicide.

Actions des leaders suite à une tentative de suicide
Description des actions des leaders suite à une tentative de suicide

1. Est-ce que des soins médicaux immédiats sont requis ? ou Le/la militaire doit-il/elle toujours être déclaré apte par un professionnel de la santé pour s’assurer qu’il/elle ne constitue pas une menace pour lui/elle-même ou pour les autres ?

* Lorsqu’un(e) militaire a été déclaré médicalement apte et n’a pas été admis à l’hôpital, mais qu’on est toujours inquiets pour sa sécurité, la vérification régulière du bien-être ou l’hébergement dans un logement temporaire sont des options à considérer parmi d’autres. Ces mesures ne peuvent être prises que si le/la militaire estime y consent ou si elles faisaient partie de son plan de congé pour raisons médicales.

Si "oui" pour le no. 1, selon la gravité des blessures, l’heure de la journée, le jour de la semaine et la proximité des établissements de santé militaires et civils, on peut :

  • Composer le 911
  • Accompagner le/la militaire au service d’urgence le plus proche
  • Accompagner le/la militaire à la clinique de la base/l’escadre
  • Communiquer avec le médecin militaire de service

Si "non" pour le no. 1, ou, si "oui", après les actions ci-dessous : 2. La clinique de la base/l’escadre est-elle déjà au courant de la tentative? et Le/la militaire a-t-il/elle été évalué à son UPSS ?

Si "oui" pour le no. 2, assurez la liaison avec l’UPSS afin de :

  • Veiller à disposer des renseignements nécessaires concernant la sécurité, les contraintes à l’emploi, la meilleure façon de traiter et d’employer le/la militaire.
  • Veiller à transmettre toute préoccupation relative à la sécurité du/de la militaire, par exemple, la possession d’arme à feu ou l’accès à d’autres moyens létaux.

Si "non" pour le no. 2, Communiquez avec l’UPSS pour déterminer si le/la militaire doit être vu immédiatement ou si un rendez-vous peut être fixé. Assurez-vous de fournir à l’UPSS les renseignements pertinents concernant la tentative.

3. La tentative s’est-elle produite sur le lieu de travail, dans une caserne, sur la base ou est-elle par ailleurs largement connue ?

Si "oui" pour le no. 3, assurez-vous qu’un EPI soit fait et que tout le personnel directement touché par les événements soit inclus, ET remplissez le formulaire DND 4295 – Évaluation de tentative de suicide. Si "non" pour le no. 3, remplissez seulement le formulaire DND 4295 – Évaluation de tentative de suicide.

4. Le/la militaire est-il/elle de retour au travail ?

Si "non" pour le no. 4, Assurez-vous de prendre des nouvelles du/de la militaire pendant son congé de maladie ou son hospitalisation. Demandez-lui comment/quand il/elle aimerait que le contact ait lieu. Si "oui" pour le no. 4, assurez-vous de rencontrer le/la militaire :

  • Demandez-lui quelle est la meilleure façon de le/la soutenir. Demandez-lui comment et quand prendre de ses nouvelles, et qui devrait le faire.
  • Demandez-lui s’il/elle est à l’aise de communiquer, à vous ou à une autre personne de votre organisation, des parties de son plan de sécurité ou d’autres outils.
  • Passez en revue les contraintes à l’emploi pour raisons médicales avec le/la militaire. Communiquez avec son UPSS pour obtenir des précisions au besoin.

SOUTENIR UN(E) MILITAIRE À LA SUITE D’UNE TENTATIVE DE SUICIDE

Un(e) survivant(e) d’une tentative de suicide restera à risque accru de suicide pour le reste de sa vie. S’il/elle a été hospitalisé après la tentative de suicide, ce risque est particulièrement élevé pendant les six premiers mois après sa sortie de l’hôpital. Il est normal de se sentir mal à l’aise avec un(e) militaire à la suite d’une tentative de suicide et de ne pas savoir comment interagir au mieux avec lui/elle.

ACTIONS DES LEADERS SUITE À UN DÉCÈS PAR SUICIDE

En apprenant la mort d’un(e) subordonné par suicide, avant de prendre toute mesure, un(e) leader devra faire une pause et se préparer mentalement pour les tâches à venir. Les prochains jours seront chargés et difficiles. Respirez, ancrez-vous et relevez vos sentiments et vos réactions face à cet événement. Assurez-vous d’avoir un(e) partenaire de l’équipe de tir avec qui vous pouvez accomplir les tâches ci-dessous, vous soutenir mutuellement et faire un compte rendu.

Immédiatement :

Annonce initiale à l’unité

Tout le personnel doit être avisé du décès. Bien qu’il soit important de protéger la vie privée, si la cause du décès n’est pas reconnue, les leaders peuvent sembler déconnectés ou hypocrites. Un exposé opportun et précis axé sur les faits aidera à dissiper les rumeurs.

Il peut être inapproprié de déclarer le décès comme un suicide avant que le coroner ne l’ait déterminé et que l’enquête du SNEFC ne soit terminée, mais les leaders peuvent simplement déclarer que le décès fait l’objet d’une enquête comme un suicide ou que le mécanisme de la mort semble avoir été auto-infligé. Les leaders sont encouragés à consulter la section « Langage recommandé lors des discussions sur le suicide » du présent guide (page 7) avant de faire l’annonce.

L’annonce initiale du décès aux membres de l’unité peut se faire de plusieurs façons et variera selon les circonstances propres à l’unité.

L’annonce peut être faite lors d’une réunion générale convoquée rapidement avec tous les membres de l’unité présents. L’EPI peut alors suivre immédiatement, idéalement effectué en petits groupes.

Si l’annonce initiale ne peut être faite en personne, il peut être approprié de la faire par courriel à condition que les personnes les plus proches du/de la défunt(e) soient avisées en personne ou par téléphone. Un tel courriel doit comprendre de l’information sur les ressources d’aide et sur le moment où un EPI sera effectué.

Si les membres de l’unité travaillent à partir de plusieurs emplacements, l’annonce et l’EPI peuvent être effectués au moyen de MS Teams.

Au cours des premiers jours ou premières semaines :

Au cours des premières semaines ou premiers mois :

En continu :

 

NOTIFICATION DE LA PERSONNE AVEC QUI COMMUNIQUER EN CAS D’URGENCE

Aviser les personnes à contacter en cas d’urgence du suicide d’un être cher est peut-être l’une des tâches les plus difficiles auxquelles une équipe de commandement devra faire face dans sa carrière. C’est une expérience complexe et stressante à laquelle il est difficile de se préparer. La façon dont la mort d’une personne est communiquée peut avoir une incidence profonde sur le processus de deuil.

L’équipe de commandement et l’aumônier effectueront l’avis de décès en personne pour la personne indiquée comme personne avec qui communiquer en cas d’urgence (PCU) conformément au Guide du commandant.

Recherche :

Vérification :

Répétition :

Notification :

Assistance :

Départ :

Désamorçage/ récapitulation :

Exemple de script :

« Je m’appelle _________. Puis-je entrer et vous parler? »
« Êtes-vous le/la (lien) de (nom)? »
« J’ai bien peur d’avoir de très mauvaises nouvelles pour vous. »
Faites une pause pour donner le temps à la personne de se préparer.
« (Nom) est mort(e) de ce qui semble être une blessure par balle auto-infligée. » ou
« (Nom) est mort(e) par pendaison » ou d’autres déclarations selon la méthode de décès.
Faites encore une pause avant d’exprimer vos condoléances.
« Je suis vraiment désolé(e). »

Préparez-vous à presque toutes les réactions initiales :

Annonce aux enfants :

Annonce sur un lieu de travail :

EXAMEN PONCTUEL DE L’INCIDENT (EPI)

Les examens ponctuels des incidents (EPI) sont l’intervention de leadership préférée des FAC face aux incidents critiques, y compris les suicides. L’EPI est tout simplement un outil de leadership servant à structurer une intervention adaptée auprès d’un groupe ou d’un individu à la suite d’une exposition à des événements potentiellement traumatisants et à diminuer la détresse potentielle. Un EPI se fait en trois étapes : 1. Reconnaître et écouter, 2. Informer et 3. Intervenir.

Tous les leaders devraient être formés pour mener des EPI dans le cadre du programme de formation En route vers la préparation mentale (RVPM). Les EPI doivent toujours être menés par le personnel de l’unité et non par des professionnels invités tels que des cliniciens en santé mentale ou des aumôniers extérieurs. Vous trouverez des orientations supplémentaires sur la conduite d’EPI dans le Guide à l’intention de la haute direction sur la santé mentale.

L’EPI doit être effectué dès que possible après l’annonce initiale à l’unité. Il doit être mené dans un groupe suffisamment restreint pour permettre aux membres de discuter s’ils le souhaitent. Toutes les personnes concernées doivent être incluses. Il est recommandé de consulter la section « Langage recommandé lors des discussions sur le suicide » du présent guide (page 7) avant d’effectuer un EPI.

1. Reconnaître et écouter

2. Informer : normaliser les réactions et renforcer les stratégies d’adaptation positives

3. Intervenir : observer et faire un suivi

ENQUÊTES À LA SUITE D’UN SUICIDE OU D’UNE TENTATIVE DE SUICIDE

Les équipes de commandement, les superviseur(e)s et les membres des unités peuvent être interrogés dans le cadre de diverses enquêtes à la suite d’une tentative de suicide ou d’un suicide. En plus des enquêtes de la Police (Police civile, Police militaire ou Service national des enquêtes), une enquête sommaire (ES) peut être menée après une tentative de suicide et une commission d’enquête (CE) et un examen technique des suicides par des professionnels de la santé (ETSPS) peuvent être menés à la suite d’un suicide.

Ces enquêtes peuvent être une source importante de stress pour les membres en deuil, qui peuvent ressentir de l’anxiété ou de la culpabilité à propos de leurs actions menant aux événements faisant l’objet de l’enquête. Fournir des renseignements précis sur ce à quoi s’attendre de ces entrevues et sur le but des enquêtes peut aider à atténuer ces réactions. Les renseignements ci-dessous peuvent être utilisés par les leaders pour informer les membres qui seront interrogés dans le cadre de l’une de ces enquêtes. Les leaders doivent prendre des nouvelles de leurs membres suite à leur participation en tant que témoin à ces enquêtes, et leur proposer de faire un débreffage.

Enquêtes sommaires (ES)

Commission d'enquête (CE)

Examen technique des suicides par des professionnels de la santé (ETSPS)

Enquête provinciale et territoriale

L’INCIDENCE DU SUICIDE SUR LES LEADERS

Gérer les conséquences de tout événement critique en tant que leader peut être stressant, mais les suicides peuvent être particulièrement difficiles à gérer, car les leaders devront gérer leurs propres réactions et émotions fortes face à l’événement tragique et surveiller les réactions de leurs subordonnés. L’autosurveillance et les soins personnels sont essentiels à l’efficacité d’un leader à soutenir les autres pendant une crise. La gestion du stress est également essentielle pour prévenir l’épuisement professionnel et la fatigue empathique.

La solitude des leaders peut augmenter en période de crise, comme après la mort d’un subordonné par suicide. Se sentir isolé et seul, malgré le fait d’être entouré de gens, est normal dans ces moments-là. Les leaders doivent communiquer avec leurs pairs, mentors ou équipes de soins pour assurer un soutien approprié.

Les leaders sont encouragés à évaluer où ils/elles se situent dans le continuum de la santé mentale (voir la page suivante). Les signes indiquant qu’il est temps de demander de l’aide comprennent : des sentiments négatifs qui persistent pendant une longue période, une diminution du plaisir, des changements en matière de rendement, des problèmes de sommeil persistants, des symptômes physiques de stress et des problèmes qui ont une incidence négative sur les relations dans votre vie.

Modèle du continuum de la santé mentale
Description du Modèle du continuum de la santé mentale
  EN SANTÉ (vert) EN RÉACTION (jaune) BLESSÉ (orange) MALADE (rouge)
Humeur Fluctuations normales de l’humeur; Prend les choses calmement Irritable/Impatient(e); Nerveuse ou nerveux; Triste/submergé(e) Colère; Anxiété; Tristesse envahissante/désespoir Crises de colère, agressivité; Anxiété excessive/états de panique; Dépression/Idées suicidaires
Attitude et performance Bon sens de l’humour; Bonne performance; Maîtrise de la situation et de son état mental Sarcasme déplacé; Procrastination; Tendance à l’oubli Attitude négative; Performance médiocre/ bourreau de travail; Piètre concentration/ mauvaises décisions Insubordination grave; Ne peut s’acquitter de ses fonctions; n’arrive pas à contrôler son comportement ou à se concentrer
Sommeil

Cycle de sommeil normal

Peu de difficulté à dormir

Troubles du sommeil; Pensées intrusives; Cauchemars Sommeil agité, perturbé; Images récurrents; Cauchemars récurrants Ne peut s’endormir ou demeurer endormi(e); Trop ou trop peu de sommeil
Bien-être physique Bonne condition physique; Bon niveau d’énergie Musceles tendus; Céphalées; Faible niveau d’énergie Accroissement des doulers et de la fatigue Maladies physiques; Fatigue chronique
Bien-être social Active ou actif socialement ou physiquement Diminution des activités ou des instances de socialisation Évite de participer aux activitiés sociales; Retrait social Évite de sortir ou de répondre au téléphone
Utilisations des substances et du jeu Aucun ou faible risque lié à l’utilisation d’alcool, du cannabis ou du jeu Utilisation accrue d’alcool, du cannabis ou du jeu pour atténuer le stress Difficulté à limiter l’utilisation d’alcool, du cannabis ou du jeu Incapacité à contrôler l’utilisation d’alcool, du cannabis ou du jeu

Il est important de prendre les mesures appropriées si vous présentez des symptômes. Cela peut comprendre : rechercher un soutien social, établir des limites, prendre du temps pour la famille et les ami(e)s, prendre le temps de se détendre et de faire de l’exercice, veiller à avoir un sommeil et une alimentation sains et se concentrer sur vos besoins spirituels. Cherchez de l’aide professionnelle si vous vous trouvez dans la zone orange ou rouge du modèle du continuum de la santé mentale.

La perte par suicide peut également avoir un effet sur la santé spirituelle. Les leaders sont encouragés à utiliser le continuum de la santé spirituelle et du bien-être à la page suivante pour aider à évaluer comment cette perte a touché leur sentiment de sens, d’espoir et de pardon. Demandez de l’aide à un aumônier, à un chef religieux ou aux Services de santé mentale si vous êtes dans la zone orange ou rouge du modèle du continuum de la santé spirituelle et du bien-être. Les leaders civils peuvent obtenir du soutien par l’intermédiaire de leur médecin de famille ou en communiquant avec le Programme d’aide aux employés.

Continuum de la santé et bien-être spirituels
Description du Continuum de la santé et bien-être spirituels
Continuum de la santé et bien-être spirituels
  Optimal
(vert)
Maintenu
(jaune)
Réduit
(orange)
En détresse
(rouge)
1 J'ai une vision étable du sens et du but de la vie J'explore ma vision du sens et du but de la vie Je perds ma vision du sens et du but de la vie Ma vie n’a aucun sens ni but
2 J'ai une vision établie de la morale, de mes valeurs et de mes croyances fondamentals Je remets en question ma morale, mes valeurs et mes croyances fondamentales Je perds ma morale, mes valeurs et mes croyances fondamentales Je n'ai pas de morale, de valeurs, ni de croyances fondamentales
3 Je suis rempli d'espoir envers la vie et l’avenir Je maintiens de l’espoir envers la vie et l’avenir Je n'ai que très peu d’espoir envers la vie et l’avenir Je n'ai plus d'espoir envers la vie et l’avenir
4 Je me pardonne facilement Je suis capable de me pardonner J'ai de la difficulté à me pardonner Je suis incapable de me pardonner
5 Je pardonne aux autres facilement Je suis capable de pardonner aux autres J'ai de la difficulté à pardonner aux autres Je suis incapable de pardonner aux autres
6 Je respecte les valeurs et les croyances des autres Je reconnais les valeurs et les croyances des autres Je méprise les valeurs et  les croyances des autres Je ne respecte pas les valuers et croyances des autres
7 J'ai des relations harmonieuses et un sentiment d’appartence établi Je maintiens des relations positives et un sentiment d’appartenance J'ai peu de relations positives et je manque de sentiment d’appartenance Je m’isole et je n’ai aucun sentiment d’appartenance
8 Ma vision du monde ou ce que je considère sacré est solide Ma vision du monde ou ce que je considère sacré est remis en question Ma vision du monde ou ce que je considère sacré est affaiblie Ma vision du monde ou ce que je considère sacré est brisée
9 Je me développe et je m’épanouis en présence de conflits/combats intérieurs Je persévère et je suis en mesure de composer avec des conflits/ combats intérieurs J'ai de la difficulté à composer avec des conflits/combats intérieurs Je suis épuisé par les conflits/combats internes

RESSOURCES

Services de santé mentale des FAC : Communiquez avec votre clinique médicale locale des FAC pour accéder à des services psychosociaux ou de santé mentale.

Services de l’aumônerie royale canadienne : Les aumôniers des FAC peuvent répondre à vos besoins en fournissant des soins, des orientations et des conseils spirituels ou religieux, en assurant une présence active, personnelle et de soutien, et en aidant à comprendre et à clarifier vos opinions théologiques, morales et éthiques.

Services de deuil du PAMFC : Les Services de deuil sont un service téléphonique bilingue 1-800 24 heures sur 24. Le service est disponible 365 jours par an pour toute personne importante pour le personnel des FAC décédée en service. Il vous permet de joindre un conseiller professionnel par téléphone en tout temps. Vous pourrez aussi obtenir un rendez-vous dans les 48 heures, tout au plus. Les services de consultation à court et à long terme sont offerts gratuitement.

Le programme Empathie et Soutien par des Pairs Offrant une Invitation au Réconfort (ESPOIR) offre aux membres des FAC et à leurs familles des services de soutien par les pairs en jumelant ceux qui ont récemment vécu la perte d’un être cher avec un pair bénévole formé.

Le réseau Côte à côte donne accès à des renseignements importants et à des liens vers des services et des soutiens pour les familles touchées par le décès d’un membre des FAC. Une aide professionnelle directe est accessible en communiquant avec la Ligne d’information pour les familles.

Communiquez avec votre Centre de ressources pour les familles des militaires ou Clinique de santé mentale pour obtenir des renseignements sur les groupes locaux de soutien aux personnes en deuil. Vous trouverez également des ressources locales par le biais du Répertoire des services de soutien de l’Association canadienne pour la prévention du suicide.

Le Groupe de transition offre un certain nombre de programmes et de services de soutien aux blessés. Ses publications comprennent le Manuel d’administration des pertes, le Guide du commandant et le Guide de l’accompagnateur désigné.

Le Guide de la haute direction sur la santé mentale contient de l’information sur les rôles et responsabilités des leaders des FAC en matière de santé mentale et fournit de plus amples renseignements sur les EPI.

La Commission de la santé mentale du Canada a créé une Trousse d’outils pour les personnes qui ont été touchées par une perte par suicide.

Le Defense Suicide Prevention Office du département de la Défense des États-Unis a créé une Postvention Toolkit for Military Suicide Loss (en anglais).

Le Suicide Prevention Resource Center a créé A Manager’s Guide to Suicide Postvention in the workplace, 10 Action Steps for Dealing with the Aftermath of a Suicide (en anglais).

Les Lignes directrices de la couverture médiatique du suicide de l’Association des psychiatres du Canada contiennent des renseignements utiles sur le langage approprié lors de discussions sur le suicide.

Ressources pour les réservistes

Il est important que les leaders comprennent quelles ressources sont disponibles pour les réservistes lorsqu’ils soutiennent des membres qui peuvent répondre à une variété de critères d’admissibilité. Les superviseur(e)s peuvent consulter les Services de santé mentale des FAC, un aumônier ou leur Centre de ressources pour les familles des militaires pour avoir des renseignements sur les ressources locales.

Tous les réservistes, peu importe leur classe de service, peuvent accéder aux Services de deuil du PAMFC ou au programme ESPOIR. Ils peuvent également être vus par les Services de santé mentale des FAC pour une évaluation initiale et une orientation vers les ressources appropriées. Si un(e) réserviste éprouve des problèmes de santé mentale à la suite du suicide d’un(e) militaire, cela peut être attribuable au service, surtout s’il/elle a été témoin d’un décès survenu en milieu de travail.

Les réservistes de classe A ou B (moins de 180 jours) peuvent également recevoir des avantages pour la santé mentale auprès d’ACC pendant deux ans à compter du dépôt d’une demande de prestations d’invalidité, qu’elle soit finalement approuvée ou non.

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