Archivé - Rapport sur les dépenses fiscales fédérales : Concepts, estimations et évaluations 2022 : partie 11

Évaluation des programmes de subventions salarialesNote de bas de page 1

1. Introduction

Au début de la pandémie de COVID-19, le gouvernement fédéral a instauré la subvention salariale temporaire (SST), conçue pour encourager les employeurs à continuer de verser un salaire à leurs employés. Peu de temps après, la Subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC), qui visait des objectifs similaires, a été mise en place. Ces programmes ont été élaborés dans un contexte d'urgence dans des délais exceptionnellement courts et ont été modifiés au fil du temps à mesure que la pandémie a évolué.

Le présent document présente une évaluation de la SST et de la SSUC, comme l'ont recommandé les rapports récents du Bureau du vérificateur généralNote de bas de page 2 et du Comité permanent des comptes publics (PACP) de la Chambre des
communes.Note de bas de page 3

L'évaluation présente d'abord des renseignements de base sur les programmes, y compris le contexte d'urgence dans lequel ils ont été élaborés et exécutés, leurs intentions stratégiques et leur évolution au fil du temps. Elle est suivie d'une évaluation des programmes fondée sur la pertinence, l'efficacité, l'équité et l'efficience.

2. Renseignements généraux

2.1 Contexte sanitaire et économique

La pandémie de COVID-19 était sans précédent en ce qui concerne la rapidité, l'ampleur et la portée de ses répercussions sur la santé, la société et l'économie. Au début du mois de mars 2020, alors qu'une hausse exponentielle des cas a été signalée, les différents gouvernements partout au Canada ont pris des mesures de grande portée afin d'atténuer et de contenir la propagation de la COVID-19. Des mesures de confinement restrictives de santé publique ont été mises en œuvre, notamment la fermeture des écoles et des entreprises, l'annulation des grands rassemblements, les restrictions aux déplacements et les directives de confinement à domicile, ce qui a eu des répercussions dramatiques sur l'économie canadienne. Le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de près de 11 % au deuxième trimestre de 2020 par rapport au premier, et des baisses précipitées de la consommation finale des ménages (- 14 %), de l'investissement des entreprises (- 15 %), des importations (- 23 %) et des exportations (- 11 %) ont également été constatées.Note de bas de page 4 Il s'agissait de la contraction économique la plus importante et la plus soudaine que l'on ait vue depuis la Grande Dépression.

En mars et avril 2020, 5,5 millions de Canadiens (environ 30 % de la population active) ont perdu leur emploi ou ont vu leurs heures diminuer considérablement, et le taux d'emploi a chuté à son plus bas niveau jamais enregistré.Note de bas de page 5 Les fermetures d'entreprises ont presque triplé en avril 2020 par rapport à février 2020,Note de bas de page 6 l'emploi à temps plein ayant diminué de 16 % et l'emploi à temps partiel, de 29 % (graphique 1). En mai 2020, l'emploi parmi les salariés avait diminué de 8 %, tandis que la contraction était de 25 % pour les salariés rémunérés à l'heure.Note de bas de page 7

Graphique 1
Emploi à temps plein et à temps partiel total, février 2020 à octobre 2021
Graphique 1:   Emploi à temps plein et à temps partiel total, février 2020 à octobre 2021

Source : Statistique Canada, Tableau 14-10-0287-01

Version texte

Diagramme formé d'une série de lignes montrant l'évolution de l'emploi total, à temps plein et à temps partiel entre février 2020 et octobre 2021. Les valeurs sont exprimées sous la forme d'un indice, celui du mois de février 2020 étant établi à 100. Le graphique montre que l'emploi à temps partiel a diminué à un creux de 70,9 en avril 2020, pour se rétablir ensuite à 98,3 en octobre 2020. Il est redescendu à 87,8 en janvier 2021, est passé à 96,2 en mars 2021, avant de redescendre à 92,5 en mai 2021. À partir de là, il s'est rétabli et est resté à peu près stable, atteignant 99,6 en octobre 2021. L'emploi à temps plein, pour sa part, est tombé à 87,5 en avril 2020, a récupéré à 99 en mars 2021, a de nouveau diminué à 97,8 en juin 2021, et s'est rétabli de nouveau à 100,3 en octobre 2021. L'emploi total, quant à lui, est tombé à 84,4 en avril 2020, est remonté à 96,9 en novembre 2020, a légèrement diminué à 95,5 en janvier 2021, est passé à 98,5 en mars 2021, est retombé à 97 en mai 2021, avant de se rétablir à 100,2 en octobre 2021.

Le secteur des services a été le plus durement touché, particulièrement les domaines affectés par la fermeture des activités jugées non essentielles, et où il est plus difficile ou impossible de respecter la distanciation physique et d'adapter des modalités de travail flexibles, comme dans les restaurants (graphique 2). Les femmes ont connu une réduction légèrement plus forte des heures travaillées et perdu leurs emplois avant les hommes, ce qui reflète leur plus grande participation dans les emplois de certaines industries de service les plus durement touchées. En raison des incidences sectorielles différenciées, les travailleurs à faible revenu, les jeunes et les immigrants très récents ont subi des pertes d'emplois et des réductions des heures travaillées plus importantes.Note de bas de page 8

Graphique 2
Les indices de l'activité économique illustrent les répercussions de la COVID-19 sur différents segments de l'économie canadienne
Graphique 2: Les indices de l'activité économique illustrent les répercussions de la COVID-19 sur différents segments de l'économie canadienne

Source : Tableau de bord sur l'économie du Canada et la COVID-19, disponible sur le site Web de Statistiques Canada.

Version texte

Le graphique 2 est une série de lignes montrant l'évolution du produit intérieur brut (PIB) réel (en dollars enchaînés de 2012), les ventes au détail, les ventes dans les restaurants à service complet et les ventes dans les restaurants à service limité entre décembre 2019 et août 2021. Les valeurs sont exprimées sous la forme d'un indice, celui du mois de décembre 2019 étant établi à 100. Le PIB réel a reculé à 82,5 en avril 2020, pour atteindre 99,2 en mars 2021, avant de baisser légèrement à 97,9 en mai 2021 et de remonter de nouveau à 98,9 en août 2021. Le commerce de détail a diminué à 67,4 en avril 2020, mais s'est entièrement rétabli en juillet 2020, à 102,1. Il a atteint un maximum de 112,2 en mars 2021, est tombé à 104 en mai 2021 et a terminé à 110,3 en août 2021. Les ventes dans les restaurants à service complet ont reculé à 23,1 en avril 2020, sont remontées à 76,2 en septembre 2020, ont reculé de nouveau à 47,9 en janvier 2021, ont atteint 65,1 en mars 2021, sont redescendues de nouveau à 50,3 en mai 2021 pour se rétablir à 100,9 en août 2021. Les ventes aux restaurants à service limité sont tombées à 57,2 en avril 2020, ont atteint 91,7 en septembre 2020, ont de nouveau diminué à 87,7 en décembre 2020 et se sont rétablies à 100,2 en août 2021.

Afin de stabiliser l'économie, le gouvernement fédéral a rapidement mis en œuvre des mesures d'urgence à grande portée pour protéger la santé des Canadiens et compléter le filet de sécurité déjà en place qui appuie les familles, les travailleurs et les entreprises dans l'ensemble du pays. Un soutien considérable a été fourni en remplaçant les revenus perdus et en évitant une hausse encore plus élevée du taux de chômage. C'est dans ce contexte que la SST et la SSUC ont été lancées.

2.2 Lancement de la subvention salariale temporaire

Au début de la pandémie, le 18 mars 2020, le gouvernement a annoncé le lancement de la SST afin d'appuyer l'emploi. Il s'agissait d'une mesure de trois mois qui permettait aux employeurs admissibles de réduire le montant des retenues à la source qu'ils doivent verser à l'Agence du revenu du Canada (ARC).Note de bas de page 9 Ce mécanisme a permis d'accéder immédiatement au soutien du gouvernement, sans qu'il soit nécessaire de mettre en place un nouveau programme gouvernemental, un objectif important dans le contexte d'une crise. La subvention était égale à 10 % de la rémunération versée du 18 mars au 19 juin 2020, jusqu'à concurrence de 1 375 $ pour chaque employé admissible sans excéder 25 000 $ par employeur. Le coût de cette mesure est estimé à 1,3 milliard de dollars pour les subventions accordées pour la période comprise entre le 18 mars et le 19 juin 2020.

La SST était conçue pour soutenir les petits et moyens employeurs et prévenir les mises à pied. Pour être admissibles, les employeurs devaient : i) détenir un compte de programme de retenues sur la paie auprès de l'ARC en date du 18 mars 2020; ii) avoir versé un salaire, des traitements, des primes ou toute autre rémunération à un employé admissible employé au Canada; et iii) avoir été classés comme un particulier, une société de personnes, un organisme à but non lucratif, un organisme de bienfaisance enregistré ou une société privée sous contrôle canadien ayant un capital imposable au cours de l'année d'imposition précédente (ou au début de la période de subvention s'il s'agit de leur première année d'imposition) inférieur à 15 millions de dollars. Il n'était pas nécessaire de demander la subvention; les employeurs pouvaient calculer leur subvention et réduire la partie fédérale, provinciale et territoriale de l'impôt sur le revenu des versements des retenues sur la paie par le montant de la subvention. Les employeurs admissibles devaient alors envoyer à l'ARC un formulaire d'auto-identification afin d'indiquer le montant de subvention qu'ils demandaient.

La SST a été lancée rapidement au début de la pandémie. À mesure que la pandémie évoluait, il est devenu rapidement évident que la crise sanitaire durerait plus longtemps que prévu et exigerait une réponse plus forte du gouvernement. Ce sentiment a été repris par de nombreux intervenants, ce qui a finalement conduit à la création de la SSUC. La SST et la SSUC ont coexisté jusqu'au 19 juin 2020. La SST a continué de fournir un soutien opportun aux employeurs, y compris ceux qui n'étaient pas admissibles à la SSUC.

2.3 Lancement de la Subvention salariale d'urgence du Canada

Le 27 mars 2020, le gouvernement a annoncé la création de la SSUC afin de fournir un soutien supplémentaire aux entreprises touchées. Elle visait à éviter d'autres pertes d'emploi en encourageant les employeurs à continuer de verser un salaire à leurs employés et en leur permettant de réembaucher les travailleurs mis à pied à cause de la pandémie. À l'instar de la SST, cette mesure visait à préserver la relation employeur-employé, aidant ainsi les employeurs à reprendre leurs activités normales à mesure que les restrictions liées à la pandémie étaient levées, et à prévenir les perturbations et l'incertitude pour les employés.

Au départ, la SSUC était en place pour la période allant du 15 mars au 6 juin 2020 et offerte aux employeurs admissibles qui connaissent une baisse minimale des revenus de 15 % en mars 2020, ou une baisse minimale de 30 % des revenus en avril, mai ou juin 2020. La subvention était offerte aux employés actifs et mis à pied temporairement (c.-à-d. aux employés en congé payé). Des conditions d'admissibilité, décrites plus loin, ont été établies, y compris les règles de calcul des baisses de revenus. Contrairement à la SST, qui se concentrait principalement sur les petites et moyennes entreprises, la SSUC était offerte à un plus large éventail d'employeurs.

En fait, cela signifiait que les employeurs auraient pu être admissibles à une subvention pouvant atteindre 100 % dans les cas où la rémunération admissible était égale ou inférieure à 75 % de la rémunération de base pour un employé admissible.

Les employeurs avaient également droit à un remboursement de 100 % des cotisations versées par l'employeur à l'assurance-emploi, au Régime de pensions du Canada, au Régime de rentes du Québec et au Régime d'assurance parentale du Québec pour les employés admissibles pour chaque semaine pendant laquelle ces employés étaient en congé payé et pour laquelle l'employeur pouvait demander la SSUC pour ces employés.

Les employeurs étaient tenus de présenter une demande de subvention par l'intermédiaire d'une application Web sur le site Web de l'ARC pour chaque période de quatre semaines. Au départ, les employeurs devaient présenter une demande de subvention d'ici octobre 2020. Cette date butoir a été modifiée par la suite à mesure que le programme évoluait, pour s'établir au plus tard du 1er février 2021 ou de 180 jours après la fin d'une période de demande. Les employeurs admissibles à la SST et à la SSUC pouvaient demander les deux subventions, mais devaient soustraire de leur demande de SSUC le montant réclamé au titre de la SST.

2.4 Évolution de la SSUC

Depuis son lancement, la SSUC a subi des modifications afin de répondre à l'évolution de la situation sanitaire et économique, ainsi qu'aux préoccupations des intervenants. Voici un résumé des principales prolongations du programme et des modifications apportées à ses paramètres.

On trouvera des détails supplémentaires sur le programme à l’annexe 1. Comme il a été indiqué dans la Mise à jour économique et budgétaire de 2021, le coût estimé du programme s’établit à 100,5 milliards de dollars entre le 15 mars 2020 et le 23 octobre 2021.

2.5 Sources des données

La présente analyse repose principalement sur l’information administrative et les données recueillies à partir des demandes faites à la SSUC et à la SST. Comme il est indiqué ci-dessus, la période de demande pour la SSUC se termine 180 jours après la fin d’une période, de sorte que les données complètes sur les charges de programmes n’étaient disponibles que jusqu’à la période 15 (se terminant le 8 mai 2021) inclusivement à la date de rédaction du présent rapport.

S’il y a lieu, les données des formulaires PD7A, Relevé de compte de retenues à la source courantes sont également utilisées pour compléter les données des demandes présentées au titre de la SSUC. Ces formulaires PD7A accompagnent les versements envoyés à l’ARC par les employeurs qui sont tenus de percevoir et de verser les cotisations au Régime de pensions du Canada, les cotisations à l’assurance-emploi et les retenues d’impôt sur le revenu au nom de leurs employés pour chaque période de paie. Les données des déclarations de revenus des sociétés de 2019 sont également utilisées afin de cerner et d’obtenir des renseignements supplémentaires des employeurs qui ont demandé la SSUC et qui sont des sociétés et des sociétés de personnes.

Enfin, des données de Statistique Canada sont utilisées pour donner un contexte supplémentaire par industrie dans certains cas. En particulier, l’Enquête sur la population active de 2019 offre des renseignements pertinents sur les caractéristiques de la population active, tandis que l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises de 2021 sert à examiner les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les employeurs.

2.6 Vue d'ensemble des demandes présentées au titre de la SST à ce jour

Comme il a été indiqué, les employeurs ont pu obtenir le soutien fourni par la SST du 18 mars au 19 juin 2020 et confirmer à l'ARC qu'ils avaient retenu les versements au moyen de formulaires d'auto-déclaration qui sont devenus disponibles en juillet 2020.

Le tableau 1 donne un aperçu de l'échelle du programme, en fonction des employeurs qui avaient rempli leur formulaire d'auto-déclaration au moment de la rédaction du présent rapport et de la valeur totale des versements retenus. Les données disponibles ne permettent pas de dénombrer le nombre précis d'employés qui ont reçu un soutien, mais en fonction de la taille du programme, c'est l'équivalent de 1,88 million d'employés qui bénéficient du soutien maximal de 1 375$.Note de bas de page 12

Tableau 1
Vue d'ensemble de la SST, du 18 mars au 19 juin 2020
Paiement total (G$) Demandeurs uniques Nombre total estimé d'employés entièrement soutenus
1,3 264 000 1 880 000
Nota – Le nombre estimatif d’employés entièrement soutenu a été calculé en divisant le montant total demandé au titre de la SST par le plafond de celle-ci de 1 375 $ par employé. Dans la pratique, tous les employés dont le salaire était subventionné n’auraient pas reçu le montant maximal total de 1 375 $ au titre de la SST pour les raisons suivantes : la limite est inférieure à 10 % de leur rémunération pour la période, les employés admissibles ne figurent pas sur les listes de paie pour la période complète de la SST, ou les employeurs ont choisi de ne pas demander la SST quand la SSUC a été offerte. Donc, le nombre réel d’employés qui ont reçu un soutien salarial quelconque est probablement plus élevé.

2.7 Vue d'ensemble des demandes présentées au titre de la SSUC à ce jour

Au moment de la rédaction du présent rapport, aucune demande n'était acceptée pour les périodes de la SSUC allant du 15 mars 2020 au 8 mai 2021. Le tableau 2 donne un aperçu de l'échelle du programme au cours de cette période.

Tableau 2
Vue d'ensemble de la SSUC, période 1 à période 15
Paiement total (G$) Demandeurs uniques Nombre moyen d'employés soutenus au cours d'une seule période
87,1 442 000 4 432 000
Tableau 3
Demandes au titre de la SSUC par période
Période Dates Paiement total (M$) Nombre d'employeurs soutenus Nombre d'employés soutenus Paiement moyen par employé ($) Baisse moyenne de revenu (%)
1 Du 12 avril au 9 mai 2020 7 590 258 000 3 654 000 2 077 s.o.
2 Du 10 mai au 6 juin 2020 9 380 298 000 3 981 000 2 359 s.o.
3 Du 7 juin au 4 juillet 2020 10 087 301 000 4 313 000 2 339 s.o.
4 Du 5 juillet au 1er août 2020 9 376 276 000 4 118 000 2 277 s.o.
5 Du 2 août au 29 août 2020 8 703 290 000 5 246 000 1 659 40
6 Du 30 août au 26 septembre 2020 8 073 289 000 5 333 000 1 514 38
7 Du 27 septembre au 24 octobre 2020 5 017 277 000 5 229 000 959 35
8 Du 25 octobre au 21 novembre 2020 3 865 268 000 4 982 000 776 36
9 Du 22 novembre au 19 décembre 2020 3 739 259 000 4 786 000 781 37
10 Du 20 décembre 2020 au 16 janvier 2021 3 685 250 000 4 698 000 784 38
11 Du 17 janvier au 13 février 2021 3 463 235 000 4 272 000 811 38
12 Du 14 février au 13 mars 2021 3 737 236 000 4 203 000 889 42
13 Du 14 mars au 10 avril 2021 3 810 233 000 4 289 000 886 39
14 Du 11 avril au 8 mai 2021 3 476 219 000 4 033 000 862 36
15 Du 9 mai au 5 juin 2021 3 117 194 000 3 350 000 931 43

Le tableau 3 résume les plages de dates pour chaque période et donne un aperçu des caractéristiques du demandeur. La période où les demandes étaient et le nombre de demandeurs individuels étaient le plus élevés était celle du 10 mai au 6 juin 2020 (période 3). En moyenne, cependant, plus d'employés ont été soutenus entre le 2 août et le 29 août 2020 (période 6), et ce, même si un nombre moindre d'employeurs ont présenté une demande.

Comme il a été indiqué, après la période de la SSUC allant du 5 juillet au 1er août (période 5), les demandeurs devaient déclarer leurs baisses de revenus d'une année sur l'autre pour calculer leurs subventions. Les taux moyens de baisse de revenu sont restés à environ sept points de pourcentage, allant d'un faible de 35 % entre le 30 août et le 26 septembre (période 7) à un sommet de 43 % entre le 11 avril et le 8 mai 2021 (période 15).

2.8 Cadre d'évaluation

Dans le reste du présent document, on évalue la SSUC et la SST au moyen d’analyses qualitatives et quantitatives fondées sur la pertinence, l’efficacité, l’équité et l’efficience. Ces termes sont définis ci-dessous :

Le présent cadre d’évaluation est fondé sur la liste des questions fondamentales que les ministères et organismes devraient prendre en considération dans l’évaluation des programmes en vertu de la Politique sur les résultats du Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, ainsi que sur des considérations plus générales concernant les questions de politique fiscale (Lenjosek, 2004).

3. Pertinence des programmes de subventions salariales

3.1 Subvention salariale temporaire

Une mesure est pertinente si elle répond à un besoin stratégique manifeste et clairement défini conforme aux rôles, aux responsabilités et aux priorités actuelles du gouvernement fédéral. La SST a été lancée au début de la pandémie de COVID-19 en réponse à la nature extraordinaire de la crise et à ses répercussions sur l’économie canadienne. Il existait à ce moment-là un besoin stratégique évident d’aider les employeurs et les travailleurs à gérer la baisse soudaine et imprévisible et, dans certains cas, la fermeture de l’activité commerciale. Le gouvernement était d’avis qu’il devait fournir un soutien afin de continuer de verser des salaires aux employés et d’ainsi établir une relance rapide. La SST était conçue pour répondre à ce besoin en fournissant un soutien immédiat aux employeurs par une réduction des versements de retenues sur la paie.

En effet, la théorie économique suggère qu’il est utile de maintenir les relations employeur-employé en subventionnant l’emploi pendant des périodes d’incertitude. Les chocs économiques permettent peut-être de réaffecter efficacement les ressources, mais des problèmes soudains de liquidité et des baisses de revenus pourraient contraindre inefficacement les employeurs à licencier des employés productifs. La prévention des séparations est donc particulièrement pertinente dans la situation actuelle, où les employeurs sont soumis à des pressions provenant de mesures de santé publique temporaires imposées de l’extérieur plutôt qu’à des changements économiques structurels ou à des opérations inefficaces.

Dans tous les ralentissements, une autre raison pour laquelle il faut prévenir ou retarder les licenciements est que la recherche, l’embauche et la formation de nouveaux employés sont coûteuses pour les employeurs. De plus, les employés acquièrent des compétences propres à un emploi dans un rôle donné, et (traduction) « les séparations risquent de détruire cette précieuse source d’emploi particulière », tandis que le chômage est associé à des résultats défavorables sur les plans de l’économie et de la santé pour les travailleurs et leurs collectivités (Giupponi et coll., 2021). Cela est particulièrement vrai pour le chômage de longue durée (Nichols et coll., 2013). Le fait de continuer de verser des salaires aux employés et d’encourager la réembauche a également aidé les employeurs à reprendre leurs activités normales, à mesure que les restrictions liées à la pandémie étaient levées et que la demande était rétablie.

L’examen du contexte international démontre aussi la pertinence de cette mesure. De nombreux autres pays, dont le Danemark, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Irlande et le Royaume-Uni, ont également lancé de nouveaux programmes de maintien de l’emploi pour permettre aux entreprises de conserver leurs employés pendant la pandémie. En moyenne, dans l’ensemble des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le recours au maintien de l’emploi a atteint un sommet au cours de la première vague de la pandémie en avril 2020, soutenant environ 20 % de l’emploi ou 60 millions d’emplois, soit plus de 10 fois plus qu’au cours de la crise financière mondiale de 2007-2008 (OCDE, 2021). Ces mesures étaient semblables à la SST en ce qu’elles étaient des mesures à court terme; cependant, bon nombre d’entre elles ont offert un soutien beaucoup plus généreux que la SST de 10 %. Par conséquent, même si la décision du Canada de lancer la SST était conforme aux mesures prises par d’autres pays, à mesure que la pandémie évoluait, il est devenu évident qu’un soutien plus généreux serait nécessaire pour préserver l’emploi.

Cela dit, la SST a tout de même joué un rôle important en soutenant les petits employeurs qui n’étaient pas directement touchés par la pandémie, surtout après le lancement de la SSUC. La réduction des versements des retenues à la source offerte par la SST a donné immédiatement accès aux subventions gouvernementales pour les entreprises admissibles, jusqu’au niveau autorisé pour la SST.

3.2 Subvention salariale d'urgence du Canada

À l’instar de la SST, la SSUC a été lancée pendant la première vague de la pandémie en réponse à la nature extraordinaire de la crise et à ses répercussions sur l’économie canadienne. Au moment où les cas de COVID-19 augmentaient et que les restrictions en matière de santé publique étaient renforcées, le programme de la SSUC a offert un soutien beaucoup plus important aux employeurs admissibles grâce à une subvention initiale de 75 % des salaires admissibles. Le programme de la SSUC a depuis été adapté afin de s’assurer qu’il demeurait pertinent en fonction de l’évolution du contexte pandémique. Les diverses prolongations, la structure des taux lancée en juillet 2020 et les bonifications subséquentes du taux de subvention, sont des exemples de la façon dont le programme a été modifié pour répondre aux répercussions des multiples vagues de la pandémie, ainsi qu’aux préoccupations des employeurs et des intervenants.

En plus de répondre à un besoin stratégique clair, la SSUC était harmonisée avec le rôle et la responsabilité du gouvernement fédéral d’assurer la stabilité économique du Canada face à la pandémie et de compléter les mesures de santé et de sécurité publique des gouvernements provinciaux et territoriaux. À défaut d’un soutien général par l’entremise de programmes comme la SSUC, par exemple, les provinces et les territoires auraient pu être limités dans les types de mesures de santé publique qu’ils pouvaient mettre en œuvre de façon pratique sans subir d’insoutenables conséquences économiques et humaines. La SSUC a fourni une approche uniforme à l’échelle du pays pour protéger les Canadiens et les entreprises, ce qui a permis aux provinces et aux territoires de se concentrer sur les mesures de santé publique relevant de leur compétence.

L’évolution de la SSUC a également suivi celle des programmes de maintien de l’emploi dans d’autres pays. À l’instar de la SSUC, les programmes internationaux de maintien de l’emploi ont été annoncés initialement sous la forme de mesures d’une durée de trois à six mois; ils ont toutefois été élargis et adaptés par la suite en réponse aux restrictions continues et pour mieux stimuler la relance économique. À ce jour, certains pays ont mis fin à leurs programmes après une période de faibles dénombrements de cas et de restrictions minimales en cours, tandis que d’autres les ont prolongé jusqu’en 2022, en leur apportant des modifications pour tenir compte de la réouverture progressive de leurs économies. Se reporter à l’annexe 2 pour voir un résumé de certains programmes de rétention des emplois dans d’autres pays.

4. Évaluation de l'efficacité

L’efficacité est liée à la mesure dans laquelle un programme atteint ses objectifs stratégiques énoncés. Dans le cas de la SST, l’objectif était de soutenir l’emploi. De même, la SSUC visait à aider à prévenir les pertes d’emploi et à encourager les employeurs à réembaucher rapidement les travailleurs précédemment mis à pied à cause de la pandémie.

En dehors du contexte pandémique, l’efficacité des subventions pour (l’impôt sur) la masse salariale  a fait l’objet de nombreuses discussions dans la documentation. Comme l’ont dit Collischon et coll. (2020), les preuves d’un effet sur l’emploi sont limitées dans des documents antérieurs (voir, par exemple, Gruber, 1997, Anderson et Meyer, 2000), soit en raison d’ajustements salariaux, soit en raison de la rigidité de l’offre ou de la demande de main-d’œuvre. Dans leur propre étude, Collischon et coll. exploitent la variation des subventions fédérales allemandes pour démontrer un effet d’évincement considérable de l’emploi subventionné (c.-à-d. Minijobs) sur l’emploi non subventionné. Cela dit, certains documents suggèrent que les subventions fiscales salariales ont un effet positif sur l’emploi (par exemple, Kangasharju, 2007; Garsaa et Levratto, 2015). Récemment, Saez et coll. (2019) tirent parti de la dépendance de l’âge à l’égard des subventions fiscales salariales en Suède, et constatent que les subventions fiscales ont mené à une augmentation de deux à trois points de pourcentage de l’emploi des jeunes, et cette répercussion se fait surtout sentir chez les entreprises confrontées à des restrictions de crédit. Dans un article à paraître qui recourt à une approche similaire dans le contexte hongrois, Bíró et coll. (2021) constatent également que les subventions fiscales salariales ont un effet positif sur l’emploi, chez les travailleurs jeunes et âgés. En outre, des subventions ciblées à l’appui de nouvelles embauches se sont avérées efficaces dans Boockmann (2007) chez les femmes d’Allemagne de l’Est, Brown et coll. (2007) pour les chômeurs de longue durée en Allemagne, Cahuc et coll. (2014) pour les travailleurs à bas salaires en France,Note de bas de page 13 et à Rubolino (2021) chez les femmes italiennes sans emploi. Toutefois, Huttunen et coll. (2013) signalent peu d’effet chez les travailleurs à bas salaires plus âgés en Finlande. Entre-temps, un examen de Neumark (2013) indique que les subventions pour les nouvelles recrues peuvent avoir une incidence sur l’emploi pendant les récessions lorsqu’elles sont de grande envergure.

Afin d’atteindre son objectif de soutenir les employeurs pendant la pandémie, la SST a fourni 1,3 milliard de dollars à environ 264 000 employeurs, dont la plupart auraient probablement supporté des coûts supplémentaires liés à la pandémie. Ce sont des sociétés privées sous contrôle canadien (SPCC) qui ont reçu la majeure partie (88 %) du soutien offert par la SST. De toutes les SPCC qui étaient admissibles et qui comptaient des employés, 26,9 % ont accédé à la
SSTNote de bas de page 14 et le soutien reçu équivalait à 1,88 million d’employésNote de bas de page 15 bénéficiant d’un soutien total (pour plus de détails sur l’utilisation de la SST par province et par industrie, voir les tableaux à la section 5.1). La SST était offerte à tous les employeurs, même ceux qui n’avaient subi aucune baisse de revenu, étant donné que les petites entreprises pouvaient avoir plus de difficulté à faire face aux coûts supplémentaires engendrés par la pandémie. Par sa conception, la SST a permis de fournir immédiatement un soutien à la liquidité aux employeurs, qui n’avaient pas besoin de présenter une demande de subvention, mais pouvaient plutôt la recevoir par l’intermédiaire d’une réduction des versements de retenues sur la paie. Grâce à cette approche, la mesure a pu être rapidement mise en œuvre, permettant ainsi d’offrir plus facilement un soutien immédiat aux employeurs. Le mécanisme d’exécution rapide pour la SST est demeuré efficace, même après le lancement de la SSUC, car les employeurs ayant d’importantes contraintes de liquidité ont pu obtenir un soutien immédiat de la SSUC, puis rajuster leur demande en conséquence, pendant qu’ils attendaient de recevoir les versements de la SSUC.

Afin d’estimer le nombre d’emplois sauvés ou de réembauches par l’intermédiaire de la SSUC, cependant, il faut disposer d’un scénario contrefactuel fiable (OCDE, 2021). Cette situation est rendue difficile dans le contexte actuel en raison de l’existence d’autres mesures d’intervention et de la difficulté à établir un groupe de contrôle (c.-à-d. un groupe qui ne présente pas de demande, mais qui est par ailleurs identique).Note de bas de page 16 Toutes les entreprises étaient admissibles en même temps, et partout au pays. En outre, même si les entreprises doivent atteindre un seuil de baisse de revenu pour certaines périodes, il n’existe pas de données à haute fréquence sur les revenus et les résultats des non-demandeurs. Néanmoins, une analyse préliminaire du programme est disponible. D’une part, dans les évaluations initiales, Smart (2020) et Corak (2021) jugent que le programme n’est pas suffisamment ciblé pour les emplois et les travailleurs touchés par les restrictions liées à la pandémie. D’autre part, dans un article à paraître, Leung et Liu (2022) constatent que l’utilisation de la SSUC dans les premiers mois de la pandémie est corrélée à une probabilité plus faible de fermeture pour la période allant d’octobre 2020 à mars 2021. De plus, les entreprises qui ont recouru à la SSUC avaient un taux de croissance cumulatif moyen de l’emploi de 2,5 points de pourcentage supérieur à celui de celles qui n’ont pas présenté de demande entre février et les trois derniers mois de 2020, et cette différence passe à 5 points de pourcentage lorsqu’on tient compte des caractéristiques des entreprises avant la pandémie. Les estimations sont également plus importantes lorsqu’on tente de tenir compte de la relation possible entre la décision d’un employeur de demander la subvention et la probabilité qu’il reste ouvert.

Les commentaires des sondages auprès des intervenants font également ressortir l’efficacité de la SSUC. Au cours des consultations menées en mai et juin 2020 sur la SSUC, de nombreuses entreprises et employeurs ont indiqué que la SSUC les avait aidés à continuer de verser un salaire à leurs employés et à réembaucher des employés précédemment mis à pied.Note de bas de page 17, Note de bas de page 18 Des enquêtes supplémentaires menées par des associations comme la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) ont également indiqué que la SSUC était un lien vital important, en particulier pour les petites entreprises.Note de bas de page 19

Afin de mieux comprendre l’efficacité de la SSUC, dans la partie restante de la présente section, on explore les tendances dans les données chez les demandeurs, dont certains auront également profité de la SST.

4.1 Tendances globales de l'emploi et des fermetures d'entreprises chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC

La présente section examine des données afin d’explorer les tendances en matière d’emploi, de réembauche et de fermeture d’entreprises chez les demandeurs de la SSUC (définis comme toutes les entreprises qui demandent la SSUC pour au moins une période). À titre de référence, la section présente également les données pour les non-demandeurs dans la mesure du possible.Note de bas de page 20 On établit une comparaison entre les deux groupes, mais on s’attend à ce que les demandeurs de la SSUC obtiennent un moins bon rendement pour ces indicateurs, puisque, par définition, ils étaient plus susceptibles d’avoir été profondément touchés par la pandémie que les non-demandeurs. Certaines tendances sont toutefois communes entre les deux groupes (par exemple, on s’attendrait à ce que les deux groupes affichent des améliorations aux moments où les restrictions étaient généralement levées).

Le graphique 3 présente les tendances globales de l’emploi chez les demandeurs de la SSUC (employeurs qui ont demandé la SSUC au moins pour une période) et les non-demandeurs (ceux qui n’ont jamais demandé la SSUC) de février 2020 à avril 2021. Les pertes d’emploi dans le secteur privé ont été concentrées parmi les employeurs qui ont demandé la SSUC à un moment donné, l’emploi atteignant un niveau inférieur de 80 % du niveau avant la pandémie chez les demandeurs et 95 % chez les non-demandeurs en mai 2020. À partir de juin 2020, l’emploi a commencé à augmenter chez les demandeurs et les non-demandeurs.Note de bas de page 21 Cela a coïncidé avec une période d’assouplissement des restrictions dans l’ensemble du Canada, tel que mesuré par l’indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 de la Banque du Canada, et a suivi l’annonce, en mai, selon laquelle la SSUC serait prolongée aussi longtemps que nécessaire. En outre, à compter de juillet 2020, l’emploi global chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC a suivi des tendances similaires. Toutefois, chez les demandeurs de la SSUC, le niveau d’emploi global demeure inférieur à ce qu’il était en février 2020, ce qui est attendu puisque, par définition, les demandeurs de la SSUC étaient plus susceptibles d’avoir été touchés par la pandémie.

Graphique 3
Part de l'emploi global recouvrée parmi les demandeurs et non-demandeurs de la SSUC et incidence de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 de la Banque du Canada
Graphique 3: Part de l'emploi global recouvrée parmi les demandeurs et non-demandeurs de la SSUC et incidence de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 de la Banque du Canada

Nota – Données sur l'emploi tirées des formulaires PD7A. La part de l'emploi est calculée en divisant l'emploi total mensuel par l'emploi en février 2020. Les demandeurs sont des employeurs qui ont reçu la SSUC pendant au moins une période. L'indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 est obtenu de la Banque du Canada et a été inversé pour mettre en évidence l'association avec l'emploi global (100 = restrictions minimales).

Version texte

Le graphique 3 est une série de lignes décrivant la tendance de l'emploi global pour les demandeurs et non-demandeurs de la SSUC (exprimée sous forme d'indice, l'emploi en février 2020 étant égal à 100), et l'indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 de la Banque du Canada du 19 novembre 2020 à avril 2021. L'emploi total des demandeurs de la SSUC diminue à un creux de 74,0 en avril 2020, avant de remonter à 93,4 en octobre 2020, et de rester relativement stable jusqu'à la fin de la période. L'emploi total des non-demandeurs de la SSUC diminue aussi à un creux de 91,9 en avril 2020, avant de remonter de nouveau à 98,1 en juillet 2020, et de rester relativement stable, à 100 environ, jusqu'à la fin de la période. L'indice de rigueur de la Banque du Canada est égal à 95,9 en février 2020 et diminue à 28,5 en avril 2020, lorsque les restrictions ont augmenté. L'indice reste relativement bas jusqu'à la fin de la période, atteignant un sommet de 52,4 en septembre 2020, et redescendant à 32,0 en avril 2021.

Le graphique 4 montre les tendances du taux de fermeture d'entreprise chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC.Note de bas de page 22 Il démontre qu'entre mars 2020 et mars 2021, les demandeurs de la SSUC étaient moins susceptibles, en moyenne, de fermer que les non-demandeurs. La hausse des fermetures d'entreprises au cours des premiers mois peut représenter un biais de sélection, puisque, par définition, les demandeurs devaient mener leurs activités au moins jusqu'à ce que la SSUC soit disponible pour être définis ainsi. Cela dit, les demandeurs de la SSUC étaient systématiquement moins susceptibles de fermer à toutes les périodes.

Le graphique 4 montre deux hausses majeures du taux de fermeture en mars et avril 2020, au début de la pandémie. Le taux de fermeture s'est ensuite stabilisé de mai 2020 à janvier 2021, moment où l'on observe une augmentation plus faible du nombre d'entreprises qui cessent de mener leurs activités. Fait intéressant, cette hausse du taux de fermeture a touché à la fois les demandeurs et les non-demandeurs, ce qui peut indiquer une tendance saisonnière. En février 2021, le taux de fermeture a de nouveau baissé.

Graphique 4
Taux de fermeture d'entreprise chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC, par mois
Graphique 4: Taux de fermeture d'entreprise chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC, par mois

Nota – Les fermetures sont calculées au moyen des données sur l'emploi des formulaires PD7A. On dit qu'une entreprise ferme ses portes dans un mois donné si elle cesse d'embaucher des travailleurs pendant au moins trois mois. Afin d'obtenir le taux de fermeture d'entreprise au cours d'un mois donné, le nombre de fermetures d'entreprise au cours de ce mois est divisé par le nombre d'entreprises actives au cours du mois précédent. Les demandeurs sont des employeurs qui ont reçu la SSUC pour au moins une période. L'indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 est obtenu de la Banque du Canada et a été inversé pour mettre en évidence l'association avec l'emploi global (100 = restrictions minimales).

Version texte

Le graphique 4 est une série de lignes décrivant le taux de fermeture d'entreprise pour les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC, et l'indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 de la Banque du Canada, entre mars 2020 et mars 2021. Le taux de fermeture d'entreprise chez les demandeurs de la SSUC était égal à 2,6 % en mars 2020 et a atteint un sommet de 4,5 % en avril 2020. Il a ensuite baissé et est demeuré à un niveau relativement stable, à 0,5 % environ, avant d'augmenter à 2,2 % en janvier 2021, et de baisser de nouveau à 0,8 % et 1,2 % en février et mars 2021, respectivement. Le taux de fermeture d'entreprise chez les non-demandeurs de la SSUC était égal à 8,0 % en mars 2020 et a atteint un sommet de 9,1 % en avril 2020. Il a ensuite baissé et est demeuré à un niveau relativement stable, à 1,5 % environ, avant d'augmenter à 4,8 % en janvier 2021, et de baisser de nouveau à 1,6 % et 2,3 % en février et mars 2021, respectivement. L'indice de rigueur de la Banque du Canada est égal à 66,4 en mars 2020 et diminue à 28,5 en avril 2020, lorsque les restrictions ont augmenté. L'indice reste relativement bas jusqu'à la fin de la période, atteignant un sommet de 52,4 en septembre 2020, redescendant à 32,6 en janvier 2021, et remontant à 40,0 en mars 2021.

Le graphique 5 illustre l'emploi moyen dans les entreprises survivantes parmi les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC. Ces lignes montrent que, parmi les entreprises qui ont poursuivi leurs activités, l'emploi moyen en avril 2021 a dépassé son niveau d'avant la pandémie. C'est vrai pour les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC. Autrement dit, même si l'emploi global est plus faible chez les demandeurs de la SSUC, les entreprises survivantes ont conservé un niveau d'emploi semblable à leur niveau d'avant la pandémie, au moins pour la période postérieure à juin 2020.

Graphique 5
Emploi moyen dans les entreprises survivantes
Graphique 5: Emploi moyen dans les entreprises survivantes

Nota – Données sur l'emploi tirées des formulaires PD7A. Les demandeurs sont des employeurs qui ont reçu la SSUC pendant au moins une période. L'indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 est obtenu de la Banque du Canada et a été inversé pour mettre en évidence l'association avec l'emploi global (100 = restrictions minimales).

Version texte

Le graphique 5 est une série de lignes décrivant la tendance de l'emploi moyen dans les entreprises survivantes pour les demandeurs et non-demandeurs de la SSUC (exprimée sous forme d'indice, l'emploi en février 2020 étant égal à 100), et l'indice de rigueur des mesures sanitaires liées à la COVID-19 de la Banque du Canada du 19 novembre 2020 à avril 2021. L'emploi moyen parmi les demandeurs de la SSUC baisse à un creux de 83 en avril 2020, avant de remonter à un sommet de 113 en septembre 2020, de diminuer à 99 en décembre 2020, et de remonter à 108 en avril 2021. Le taux moyen d'emploi parmi les non-demandeurs de la SSUC a également chuté à un creux de 96 en avril 2020, avant de remonter à un sommet de 112 en septembre 2020, de diminuer à 105 en décembre 2020, puis de remonter à 113 en avril 2021. L'indice de rigueur de la Banque du Canada est égal à 95,9 en février 2020 et diminue à 28,5 en avril 2020, lorsque les restrictions ont augmenté. L'indice reste relativement bas jusqu'à la fin de la période, atteignant un sommet de 52,4 en septembre 2020, et redescendant à 32,0 en avril 2021.

La SSUC visait aussi à permettre aux employeurs de réembaucher des travailleurs qui avaient été mis à pied pendant la pandémie. Même si l'on ne recueille pas de détails sur chaque employé soutenu par la SSUC auprès des employeurs, ceux-ci doivent tout de même indiquer s'ils ont réembauché au moins un employé pour chaque demande qu'ils présentent. Le graphique 6 montre la tendance globale, d'une période à l'autre, de la part des demandeurs de la SSUC qui ont réembauché au moins un employé. Cette proportion a varié au cours du programme, et atteint un sommet de 12 % des demandeurs au cours de la troisième période. En moyenne, sur toutes les périodes, 22,3 % des demandeurs de la SSUC ont réembauché au moins un travailleur.

Graphique 6
Part des demandeurs de la SSUC qui ont réembauché au moins un employé, par période de la SSUC
Graphique 6: Part des demandeurs de la SSUC qui ont réembauché au moins un employé, par période de la SSUC

Nota – Données sur la réembauche obtenues à partir de microdonnées des demandes de SSUC. On dit d'un demandeur de la SSUC qu'il réembauche au cours d'une période s'il a réembauché au moins un employé au cours de cette période.

Version texte

Le graphique 6 est une ligne qui illustre la tendance de la proportion de demandeurs de la SSUC qui réembauchent au moins un employé pour les périodes 1 à 16 de la SSUC (du 15 mars 2020 au 5 juin 2021). La proportion correspondait à 9 % au cours de la première période et a atteint un sommet de 12 % au cours de la troisième période, avant de diminuer régulièrement pour atteindre un niveau stable autour de 3 % jusqu'à la période 16.

4.2 Tendances au niveau de l'industrie en ce qui concerne l'emploi, les fermetures d'entreprises et les revenus chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC

De façon générale, plus une industrie est touchée, plus la demande et les revenus baissent, et moins les demandeurs de l'industrie sont susceptibles de conserver des employés ou même de rester ouverts, à la fois en raison de besoins réduits en personnel et de la liquidité réduite.

Le graphique 7 montre comment l'emploi global des demandeurs et des non-demandeurs de la SSUC a évolué dans toutes les industries. Les industries orientées vers la clientèle, en particulier, ont connu des difficultés en raison des restrictions liées à la COVID-19. En ce qui concerne les services d'hébergement et de restauration, par exemple, l'emploi global a diminué plus que dans toute autre industrie au début de la pandémie, et davantage pour les demandeurs que pour les non-demandeurs. En outre, l'emploi total parmi les demandeurs de la SSUC dans cette industrie est demeuré bien en deçà de son niveau de février 2020. Le commerce de détail est un autre secteur dans lequel les demandeurs de la SSUC ont connu d'importantes fluctuations de l'emploi, même si ce secteur a connu une reprise légèrement plus rapide en avril 2021. Dans d'autres industries, l'emploi parmi les non-demandeurs de toutes les industries a retrouvé son niveau de février 2020 en avril 2021, tandis que celui des demandeurs s'est établi à un niveau légèrement inférieur.

Graphique 7
Part de l'emploi en février 2020 dans toutes les industries récupérée parmi les demandeurs et non-demandeurs de la SSUC, par industrie
Graphique 7: Part de l'emploi en février 2020 dans toutes les industries récupérée parmi les demandeurs et non-demandeurs de la SSUC, par industrie

Nota – Données sur l'emploi tirées des formulaires PD7. La part de l'emploi est calculée en divisant l'emploi total mensuel par l'emploi en février 2020. Les demandeurs sont des employeurs qui ont reçu la SSUC pendant au moins une période. Les industries représentées ont toutes reçu au moins 5 % du total des paiements.

Version texte

Le graphique 7 est une combinaison de neuf graphiques pour différentes industries. Dans chaque graphique, deux lignes décrivent l'emploi total des demandeurs de la SSUC et des non-demandeurs de l'industrie correspondante. L'emploi est exprimé en indice, le niveau de février 2020 étant de 100.

En ce qui a trait au secteur des services d'hébergement et de restauration, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué, passant à 54,8 en mai 2020, avant de passer à 84,7 en septembre 2020, puis de diminuer à nouveau à 73,7 à la fin de la période. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total a également diminué à un creux de 75,9 en mai 2020, avant de remonter à 96,5 en novembre 2020 et de rester relativement stable jusqu'à la fin de la période.

Dans l'industrie de la construction, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 77,6 en avril 2020, avant d'atteindre un sommet de 110,7 en octobre 2020, de baisser de nouveau à 92,6 en janvier 2021, et remonter à 103,2 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total a également diminué à un creux de 87,7 en avril 2020, avant de passer à 113,2 en octobre 2020, de diminuer à 98,5 en janvier 2021 et de passer à 107,3 en avril 2021.

Dans le secteur des soins de santé et l'assistance sociale, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 67,5 en avril 2020, avant de passer à 94,4 en septembre 2020 et de rester relativement stable jusqu'à la fin de la période, pour atteindre 98,7 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total a également diminué à un creux de 91,1 en mai 2020, avant de remonter à 100,4 en octobre 2020 et de rester relativement stable jusqu'à la fin de la période.

Dans l'industrie de la fabrication, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 83,4 en avril 2020, avant de passer à 94,4 en juillet 2020 pour rester relativement stable jusqu'à la fin de la période. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total a également diminué à un creux de 97,0 en mai 2020, avant de remonter à 103,3 en juillet 2020 et de rester relativement stable jusqu'à la fin de la période.

Dans d'autres industries, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 83,2 en avril 2020, avant d'atteindre un sommet de 96,4 en septembre 2020. Il est ensuite redescendu à 87,5 en février 2021 et est passé à 93,3 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total est resté relativement constant, à 100 environ, pendant toute la période, atteignant un sommet de 105,2 en octobre 2020, et un autre de 105,5 en avril 2021.

En ce qui concerne le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 90,7 en mai 2020, avant d'augmenter régulièrement pour atteindre 98,6 en novembre 2020. Il a reculé peu après à 94,0 en décembre 2020, avant de remonter à 100,2 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total a également diminué à un creux de 95,5 en avril 2020, avant d'augmenter régulièrement à 106,6 en avril 2021.

En ce qui concerne le secteur du commerce de détail, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a atteint un creux de 76,1 en mai 2020, avant de passer à 95,7 en octobre 2020, de diminuer à 85,2 en février 2021 et de remonter à 92,7 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total a augmenté régulièrement, atteignant un sommet de 117,1 en octobre 2020, avant de diminuer à 101,9 en février 2021 et de remonter à 113,4 en avril 2021.

En ce qui concerne le transport et l'entreposage, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 83,2 en mai 2020 et est resté relativement stable à ce niveau environ jusqu'en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi total a légèrement diminué pour atteindre un creux de 96,1 en mai 2020, mais a augmenté régulièrement par la suite, atteignant un sommet de 109,2 en avril 2021.

En ce qui concerne le secteur du commerce de gros, l'emploi total des demandeurs de la SSUC a diminué à creux de 85,7 en mai 2020, avant de passer à 93,7 en juillet 2020. Il est resté stable à ce niveau environ jusqu'en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi global est demeuré relativement stable au cours de la période, baissant légèrement à 96,6 en avril 2020 et à 94,8 en décembre 2020.

Les fermetures d'entreprises par industrie brossent un portrait similaire (graphique 8). Le secteur de l'hébergement et des services de restauration a connu la plus forte augmentation des fermetures au début de la pandémie : plus de 28 % des entreprises de ce secteur qui n'ont pas présenté de demande ont fermé leurs portes en avril 2020. Comme il a été expliqué plus tôt, cependant, les tendances dans les fermetures d'entreprises au cours des premiers mois de la pandémie sont particulièrement sujettes à un biais de sélection. Néanmoins, étant donné que ce biais de sélection a une incidence identique sur chaque industrie, ce graphique montre tout de même que les entreprises du secteur de l'hébergement et des services de restauration étaient plus susceptibles de fermer.

Graphique 8
Taux de fermeture d'entreprise chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC, par mois et par industrie
Graphique 8: Taux de fermeture d'entreprise chez les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC, par mois et par industrie

Nota – Les fermetures sont calculées au moyen des données sur l'emploi des formulaires PD7. On dit qu'une entreprise ferme ses portes dans un mois donné si elle cesse d'embaucher des travailleurs pendant au moins trois mois. Afin d'obtenir le taux de fermeture d'entreprise au cours d'un mois donné, le nombre de fermetures d'entreprise au cours de ce mois est divisé par le nombre d'entreprises actives au cours du mois précédent. Les demandeurs sont des employeurs qui ont reçu la SSUC pour au moins une période. Les industries représentées ont toutes reçu au moins 5 % du total des paiements.

Version texte

Le graphique 8 est une combinaison de neuf graphiques pour différentes industries. Dans chaque graphique, deux lignes décrivent le taux de fermeture d'entreprise pour les demandeurs et les non-demandeurs de la SSUC pour l'industrie correspondante. Dans chaque industrie, le taux de fermeture atteint un sommet en avril 2020, diminue peu après pour atteindre un taux situé entre 1 % et 2 %, et atteint un sommet une deuxième fois en janvier 2021, mais généralement à un taux beaucoup plus bas.

En ce qui concerne le secteur des services d'hébergement et de restauration, le taux de fermeture d'entreprise des demandeurs en avril 2020 est de 10,8 %, comparativement à 28,1 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 2,7 % pour les demandeurs et 6,9 % pour les non-demandeurs.

Dans le secteur de la construction, le taux de fermeture des entreprises pour les demandeurs en mars 2020 est de 2,1 %, comparativement à 8,9 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 1,6 % pour les demandeurs et 4,8 % pour les non-demandeurs.

En ce qui concerne le secteur des soins de santé et l'assistance sociale, le taux de fermeture d'entreprise des demandeurs en avril 2020 est de 3,4 %, contre 6,0 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 1,8 % pour les demandeurs et 3,4 % pour les non-demandeurs.

Dans le secteur de la fabrication, le taux de fermeture des entreprises pour les demandeurs en avril 2020 est de 2,1 %, comparativement à 9,0 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 1,1 % pour les demandeurs et 3,3 % pour les non-demandeurs.

Dans d'autres industries, le taux de fermeture des entreprises pour les demandeurs en avril 2020 est de 5,3 %, comparativement à 9,3 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 2,3 % pour les demandeurs et 4,6 % pour les non-demandeurs.

En ce qui concerne le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, le taux de fermeture des entreprises pour les demandeurs en avril 2020 est de 2,1 %, comparativement à 6,9 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 2,0 % pour les demandeurs et 5,3 % pour les non-demandeurs.

En ce qui concerne le secteur du commerce de détail, le taux de fermeture des entreprises pour les demandeurs en avril 2020 est de 4,2 %, comparativement à 9,2 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 1,6 % pour les demandeurs et 3,3 % pour les non-demandeurs.

En ce qui concerne le secteur du transport et l'entreposage, le taux de fermeture d'entreprise pour les demandeurs en avril 2020 est de 3,1 %, comparativement à 10,0 % pour les non-demandeurs en mars 2020. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 2,8 % pour les demandeurs et 8,5 % pour les non-demandeurs.

En ce qui concerne le commerce de gros, le taux de fermeture des entreprises pour les demandeurs en avril 2020 est de 2,1 %, comparativement à 8,5 % pour les non-demandeurs. En janvier 2021, le taux de fermeture atteint 1,4 % pour les demandeurs et 3,8 % pour les non-demandeurs.

Le graphique 9 montre l'emploi moyen dans les entreprises au sein de chaque industrie. Il montre que dans la plupart des industries, le niveau d'emploi par entreprise a atteint ou dépassé son niveau de février 2020, chez les demandeurs et les non-demandeurs. Une exception digne de mention est le secteur de l'hébergement et des services de restauration, où les demandeurs de la SSUC emploient toujours moins de travailleurs en moyenne qu'avant la pandémie.

Graphique 9
Emploi moyen dans les entreprises survivantes, par industrie
Graphique 9: Emploi moyen dans les entreprises survivantes, par industrie

Nota – Données sur l'emploi tirées des formulaires PD7. Les demandeurs sont des employeurs qui ont reçu la SSUC pendant au moins une période. Les industries représentées ont toutes reçu au moins 5 % du total des paiements.

Version texte

Le graphique 9 est une combinaison de neuf graphiques pour différentes industries. Dans chaque graphique, deux lignes décrivent l'emploi moyen dans les entreprises survivantes pour demandeurs et non-demandeurs de la SSUC pour l'industrie correspondante. L'emploi est exprimé en indice, le niveau de février 2020 étant de 1.

En ce qui concerne le secteur des services d'hébergement et de restauration, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a reculé à 0,56 en avril 2020, avant de passer à 1,04 en septembre 2020, de baisser de nouveau à 0,75 en janvier 2021 et de remonter à 0,85 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a également diminué à un creux de 0,79 en avril 2020, avant de remonter à 1,15 en septembre 2020, de diminuer à 1,02 en décembre 2020, puis de remonter à un sommet de 1,17 en avril 2021.

Dans l'industrie de la construction, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a reculé à 0,86 en avril 2020, avant d'atteindre un sommet de 1,32 en septembre 2020, de baisser de nouveau à 1,08 en décembre 2020, et de remonter à 1,23 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a également diminué à un creux de 0,94 en avril 2020, avant de passer à 1,26 en octobre 2020, de diminuer à 1,07 en février 2021 et de passer à 1,19 en avril 2021.

En ce qui concerne le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 0,74 en avril 2020, avant d'augmenter rapidement pour atteindre 1,00 en septembre 2020, et de continuer à augmenter régulièrement pour atteindre 1,05 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a également diminué légèrement, passant à un creux de 0,95 en mai 2020, avant d'augmenter régulièrement pour atteindre 1,03 en avril 2021.

Dans l'industrie de la fabrication, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a atteint un creux de 0,83 en avril 2020, avant de passer à 1,06 en septembre 2020, de baisser de nouveau à 0,98 en décembre 2020, et de monter à 1,08 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a également diminué à un creux de 0,93 en avril 2020, avant de passer à 1,14 en octobre 2020, de diminuer à 1,08 en décembre 2020 et de passer à 1,15 en avril 2021.

Dans d'autres industries, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 0,90 en avril 2020, avant d'atteindre un sommet de 1,24 en septembre 2020. Il est ensuite redescendu à 0,99 en janvier 2021 et est passé à 1,13 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen est demeuré supérieur à 1 pour toutes les périodes, passant à 1,17 en septembre 2020, avant de baisser légèrement à 1,05 en décembre 2020, puis de remonter à 1,15 en avril 2021.

En ce qui concerne le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 0,95 en mai 2020, avant d'augmenter régulièrement pour atteindre 1,07 en novembre 2020. Il a reculé peu après à 1,03 en décembre 2020, avant de remonter à 1,12 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a également diminué à un creux de 0,98 en avril 2020, avant d'augmenter régulièrement à 1,09 en avril 2021.

En ce qui concerne le commerce de détail, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 0,76 en avril 2020, avant d'augmenter à 1,05 en octobre 2020, de diminuer à 0,95 en janvier 2021 et de remonter à 1,04 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a diminué légèrement à un creux de 0,98 en avril 2020, avant d'augmenter de façon relativement régulière jusqu'à ce qu'il atteigne un sommet de 1,15 en avril 2021.

Dans le secteur du transport et de l'entreposage, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 0,89 en avril 2020, avant d'atteindre un sommet de 1,10 en septembre 2020. Il a ensuite baissé à un niveau relativement stable autour de 1 pour le reste de la période. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a augmenté de façon relativement régulière pour atteindre un sommet de 1,07 en avril 2021.

En ce qui concerne le secteur du commerce de gros, l'emploi moyen des demandeurs de la SSUC a diminué à un creux de 0,86 en avril 2020, avant de passer à 1,04 en octobre 2020. Il est ensuite redescendu à 0,97 en décembre 2020, avant de remonter à 1,03 en avril 2021. Parmi les non-demandeurs de cette industrie, l'emploi moyen a diminué légèrement à un creux de 0,95 en avril 2020, avant d'augmenter de façon relativement régulière jusqu'à ce qu'il atteigne un sommet de 1,08 en avril 2021.

Les taux de réembauche varient également selon l'industrie. Le graphique 10 montre la part des demandeurs de la SSUC dans chaque industrie qui ont réembauché au moins un travailleur au cours d'au moins une période depuis la mise en œuvre de la SSUC. Bien entendu, pour réembaucher des travailleurs, il faut d'abord et avant tout que les employés aient d'abord été mis à pied par une entreprise. Il faut donc s'attendre à voir des différences sectorielles, conformément aux répercussions différentes que les restrictions liées à la pandémie ont eues. Les employeurs du secteur de l'hébergement et des services de restauration ont été les plus susceptibles de déclarer avoir réembauché un travailleur (38,0 % d'entre eux l'ont fait), tandis que les entreprises du secteur des services professionnels, scientifiques et techniques étaient les moins susceptibles (14,1 %) de l'avoir fait. Ces observations correspondent aux tendances de l'emploi observées dans tous les secteurs.

Graphique 10
Part des demandeurs de la SSUC qui ont réembauché au moins un employé entre le 15 mars 2020 et le 25 septembre 2021 (Périodes 1 à 20)
Graphique 10: Part des demandeurs de la SSUC qui ont réembauché au moins un employé entre le 15 mars 2020 et le 25 septembre 2021 (Périodes 1 à 20)

Nota – Données sur la réembauche obtenues à partir de microdonnées des demandes de SSUC. Dans ce graphique, on dit d'un demandeur de la SSUC qu'il réembauche au cours d'une période s'il a réembauché au moins un employé au cours d'une période au moins.

Version texte

Le graphique 10 est une série de barres horizontales représentant la part des demandeurs de la SSUC qui ont réembauché au moins un employé entre le 15 mars 2020 et le 25 septembre 2021 (c.-à-d. au cours des 20 premières périodes) pour huit classes du SCIAN à deux chiffres différentes et un regroupement de toutes les autres classes du SCIAN à deux chiffres. Les proportions sont les suivantes : 38,0 % pour le secteur des services d'hébergement et de restauration, 24,8 % pour le secteur du commerce de détail, 24,8 % pour le secteur de la fabrication, 22,7 % pour le secteur des soins de santé et l'assistance sociale, 20,6 % pour le secteur du commerce de gros, 19,9 % pour les autres services, 19,4 % pour le secteur de la construction, 17,0 % pour le secteur de la construction et 14,1 % pour le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques.

4.3 Résumé sur l'efficacité

Dans l'ensemble, cette étude révèle que la SSUC et la SST ont été efficaces pour soutenir l'emploi en période de crise. Dans le cas de la SST, l'étude soutient que la conception a été efficace pour fournir un soutien temporaire et immédiat aux employeurs en matière de liquidité. En ce qui concerne la SSUC, l'étude présente des résultats quantitatifs et fondés sur des enquêtes. Tout d'abord, les commentaires des intervenants indiquent que la SSUC a été efficace, comme il en ressort d'un certain nombre d'études universitaires. Deuxièmement, les données montrent que les entreprises qui demandaient la SSUC étaient en moyenne moins enclines à fermer que celles qui ne la demandaient pas, et que les demandeurs dans les industries les plus touchées (comme l'hébergement et les services de restauration) étaient plus susceptibles de déclarer avoir réembauché des travailleurs. En outre, même si l'emploi chez les demandeurs de la SSUC de toutes les industries n'a pas retrouvé son niveau avant la pandémie avant la fin de la période examinée dans la présente étude, l'emploi moyen chez les entreprises survivantes qui ont demandé la SSUC est en fait plus élevé qu'avant la pandémie et suit une tendance semblable à celle observée chez les non-demandeurs.

5. Évaluation de l'équité

La présente section évalue la SST et la SSUC du point de vue de l'équité afin de déterminer si elles assurent une répartition équitable des avantages entre différents aspects comme l'industrie, la province et le sexe. L'une des mesures clés pour décrire la portée d'un programme est le taux de participation, qui représente la part des employeurs admissibles qui ont reçu des subventions salariales. Les taux de participation ont été calculés en divisant le nombre total d'employeurs qui ont reçu la SSUC par le nombre total d'entreprises ayant des employés, selon les données sur la paie avant la pandémie.

5.1 Répartition de la subvention salariale temporaire

La SST était conçue pour aider les petits et moyens employeurs de l’ensemble de l’économie qui ont peut-être eu du mal à continuer de verser un salaire à leurs employés, car les restrictions liées à la COVID-19 ont perturbé leurs activités. Par conséquent, l’admissibilité a été étendue aux particuliers (à l’exclusion des fiducies), aux organismes de bienfaisance enregistrés, aux organismes sans but lucratif, à certaines sociétés de personnes et aux SPCC dont le capital imposable au cours de l’année d’imposition précédente (ou au début de la période de subvention lorsqu’il s’agit de leur première année d’imposition) est inférieur à 15 millions de dollars.Note de bas de page 23

Comme il a été indiqué à la section 4.2, 88 % des demandeurs de la SST étaient des SPCC. Le tableau 4 montre le taux d’utilisation de la SST chez les SPCC admissibles par industrie.Note de bas de page 24 Le taux d’utilisation était particulièrement élevé dans les industries de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse, des soins de santé et de l’assistance sociale, où respectivement 39,8 % et 32,2 % de toutes les SPCC admissibles utilisaient la SST tout en représentant 5,9 % et 12,6 % de l’ensemble des demandeurs uniques.

La ventilation de l’utilisation par province montre qu’elle est la plus élevée au Nouveau-Brunswick et au Manitoba, où se trouvent respectivement 2,2 % et 3,4 % des demandeurs (tableau 5).

Tableau 4
Taux d'utilisation de la SST par industrie
Industrie Participation (%) Part des demandeurs uniques (%)
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 39,8 5,9
Soins de santé et assistance sociale 32,2 12,6
Services publics 30,0 0,1
Commerce de détail 29,3 10,5
Fabrication 28,8 4,9
Construction 28,5 15,3
Services professionnels, scientifiques et techniques 27,6 15,1
Commerce de gros 27,3 4,3
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz 26,6 0,7
Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement 25,7 4,3
Finances et assurance 25,5 2,3
Autres services (sauf les administrations publiques) 25,3 6,8
Industries de l'information et de la culture 23,4 1,1
Services d'hébergement et de restauration 22,5 6,2
Services d'enseignement 21,4 1,0
Services immobiliers et services de location et de location à bail 20,2 2,9
Arts, divertissement et loisirs 18,5 1,2
Transport et entreposage 18,2 4,6
Gestion de sociétés et d'entreprises 15,2 0,3
Moyenne/total 26,9 100,0
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, les parts totales des demandeurs pourraient ne pas correspondre à 100 %. Les estimations sont fondées sur le nombre total d’employeurs du secteur privé qui ont soumis des formulaires PD7 à l’ARC en 2019 et sur le nombre mensuel moyen d’employés qu’ils ont déclarés, ainsi que sur les demandes de SSUC présentées en date du 27 septembre 2021.
Tableau 5
Taux d'utilisation de la SST par province
Province Participation (%) Part des demandeurs uniques (%)
Nouveau-Brunswick 32,6 2,2
Manitoba 30,7 3,4
Saskatchewan 30,6 3,3
Colombie-Britannique 29,2 17,4
Québec 28,5 21,9
Terre-Neuve-et-Labrador 26,9 1,0
Alberta 26,5 13,5
Nouvelle-Écosse 24,8 2
Ontario 24,4 34,7
Île-du-Prince-Édouard 24,2 0,4
Yukon 21,4 0,1
Territoires du Nord-Ouest 18,8 0,1
Nunavut 12,2 0
Moyenne/total 26,9 100,0
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, les parts totales des demandeurs pourraient ne pas correspondre à 100 %. Les estimations sont fondées sur le nombre total d’employeurs du secteur privé qui ont soumis des formulaires PD7 à l’ARC en 2019 et sur le nombre mensuel moyen d’employés qu’ils ont déclarés, ainsi que sur les demandes de SSUC présentées en date du 27 septembre 2021. Les provinces sont attribuées aux employeurs en fonction de l’adresse indiquée dans les déclarations de revenus. Les employeurs qui mènent leurs activités dans plus d’une province sont affectés à une seule province.

Même si la SST n'a pas fourni d'avantages directs à tous les employeurs et employés, du point de vue de la stabilisation macro-économique, tous les groupes et secteurs de l'économie ont pu indirectement profiter de cette mesure. Le soutien à la liquidité fournie par l'intermédiaire de la SST, combiné à l'appui d'autres composantes du Plan d'intervention économique du gouvernement pour répondre à la COVID-19, a aidé à stabiliser l'économie, appuyant ainsi indirectement tous les groupes et secteurs de l'économie.

5.2 Répartition de la Subvention salariale d'urgence du Canada

La SSUC est un programme de portée générale, conçu pour s'assurer que tous les employeurs qui ont subi des baisses de revenu pendant la pandémie ont le soutien et la certitude dont ils ont besoin pour continuer de verser un salaire à leurs employés. À cet égard, les paramètres du programme ont été choisis pour s'assurer que le programme est accessible à un large éventail d'employeurs de tailles différentes et dans différentes régions et secteurs. Par exemple, les conditions d'admissibilité sont assez générales et le programme comprend également des souplesses (p. ex., approche pour calculer la baisse de revenu, méthode comptable pour déterminer les revenus admissibles, etc.) afin de réduire au minimum toute variabilité du soutien entre les différents types d'employeurs. En outre, l'admissibilité a été étendue à d'autres groupes et la structure des taux a également été modifiée afin de s'assurer que le programme demeure équitable et offre un soutien proportionnel au niveau de baisse de revenu.

Comme le montre le tableau 6, la composition des types d'employeurs qui ont reçu la SSUC est à peu près proportionnelle à la composition des types d'employeurs dans l'économie dans son ensemble. Toutefois, une proportion légèrement plus élevée d'employés appuyés par la SSUC se trouvaient dans des SPCC que dans l'ensemble de l'économie. Comme dans l'économie en général, une proportion relativement faible des bénéficiaires de la SSUC sont des sociétés publiques.

Tableau 6
Composition des types d'employeurs et d'employés qui reçoivent la SSUC
Part des employeurs (%) Part des employeurs qui ont reçu la SSUC (%) Part des employés (%) Part des employés dans les demandeurs de la SSUC (%)
SPCC 87,5 86,7 60,1 66,5
Autres sociétés 6,5 6,3 15,4 14,9
Organismes de bienfaisance et organismes à but non lucratif 4,7 4,7 6,3 7,1
Sociétés de personnes 1,2 1,8 4,1 4,9
Sociétés d'État (y compris les sociétés contrôlées par des sociétés d'État) 0,5 0,4 14,1 6,6
Total 100,0 100,0 100,0 100,0
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, les parts totales des employeurs pourraient ne pas correspondre à 100 %. Les estimations sont fondées sur le nombre total d’employeurs du secteur privé qui ont soumis des formulaires PD7 à l’ARC en 2019 et sur le nombre mensuel moyen d’employés qu’ils ont déclarés, ainsi que sur les demandes de SSUC présentées en date du 27 septembre 2021. Les employeurs qui n’ont pas pu se voir attribuer un « type » fondé sur des renseignements fiscaux sont exclus.

Selon les taux de participation par industrie (tableau 7), un large éventail d'entreprises du secteur privé qui ont subi des pertes de revenus partout au Canada ont accédé à la SSUC. Le taux de participation était le plus élevé dans l'industrie des services d'hébergement et de restauration, où 67 % des entreprises recevaient un soutien, et le plus faible dans les industries des finances et de l'assurance (19,2 %) et des services immobiliers et services de location et de location à bail (21,8 %).Note de bas de page 25 Les différences dans les taux de participation par industrie sont associées aux résultats de l'Enquête canadienne sur la situation des entreprises de Statistique Canada. De façon générale, les industries dont les taux d'accès étaient supérieurs à la moyenne, comme la fabrication, le commerce de détail et les services d'hébergement et de restauration, ont également connu des taux d'interruption supérieurs à la moyenne en raison des restrictions imposées par la COVID-19 et des taux inférieurs à la moyenne d'entreprises qui sont demeurées pleinement en activité tout au long de la pandémie. Selon l'enquête, ces industries ont également une part plus importante que la moyenne des entreprises qui déclarent des baisses de revenu entre 2019 et 2020.

Tableau 7
Taux d'utilisation de la SSUC par industrie
Industrie Participation (%) Part des demandeurs uniques (%)
Services d'hébergement et de restauration 67,0 9,9
Fabrication 58,2 6,2
Arts, divertissement et loisirs 53,6 1,4
Services d'enseignement 52,6 1,2
Autres services (sauf les administrations publiques) 48,7 5,9
Commerce de gros 48,5 4,9
Soins de santé et assistance sociale 45,2 9,1
Commerce de détail 43,2 8,9
Construction 41,1 12,5
Industries de l'information et de la culture 40,0 1,1
Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement 38,9 3,7
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz 35,7 0,6
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 31,1 2,7
Services professionnels, scientifiques et techniques 29,9 9,7
Services publics 28,5 0,1
Services immobiliers et services de location et de location à bail 21,8 2
Transport et entreposage 21,5 3,5
Finances et assurance 19,2 1,2
Gestion de sociétés et d'entreprises 17,2 0,3
Moyenne/total 42,2 100,0
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, les parts totales des demandeurs pourraient ne pas correspondre à 100 %. Les estimations sont fondées sur le nombre total d’employeurs du secteur privé qui ont soumis des formulaires PD7 à l’ARC en 2019 et sur le nombre mensuel moyen d’employés qu’ils ont déclarés, ainsi que sur les demandes de SSUC présentées en date du 27 septembre 2021.

Contrairement à la SST, la SSUC ne prévoyait pas de limites sur le nombre d'employés pouvant être soutenus. Les taux d'utilisation de la SSUC variaient également selon la taille de l'entreprise, le taux d'utilisation étant le plus élevé parmi les employeurs comptant de 20 à 99 employés avant le début de la pandémie (tableau 8).

Tableau 8
Taux d'utilisation de la SSUC selon la taille de l'employeur
Taille Participation (%) Part des demandeurs uniques (%)
Moins de 5 employés 30,7 49,7
De 5 à 19 employés 65,5 34,0
De 20 à 99 employés 70,4 14,1
Cent employés ou plus 63,3 2,1
Moyenne/total 42,2 100
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, les parts totales des demandeurs pourraient ne pas correspondre à 100 %. Les estimations sont fondées sur le nombre total d’employeurs du secteur privé qui ont soumis des formulaires PD7 à l’ARC en 2019 et sur le nombre mensuel moyen d’employés qu’ils ont déclarés, ainsi que sur les demandes de SSUC présentées en date du 27 septembre 2021.

Enfin, le tableau 9 montre que les taux d'utilisation varient d'une province à l'autre. Cette variation provinciale est en partie attribuable à la répartition de l'industrie. Par exemple, le taux d'utilisation de la SSUC est généralement plus élevé dans les provinces de l'Atlantique que dans d'autres régions du Canada, malgré une incidence moyenne plus faible de la COVID-19.Note de bas de page 26 Cela s'explique en partie par l'importance relative pour la région des industries qui dépendent du tourisme comme celles des services d'hébergement et de restauration, et à la perturbation de ces industries causée par les restrictions provinciales et internationales sur les déplacements. De même, la forte utilisation au Québec est en partie attribuable à la plus grande proportion d'entreprises dans les secteurs des services d'hébergement et de restauration et de la fabrication.

Tableau 9
Taux d'utilisation de la SSUC par province
Province Participation (%) Part des demandeurs uniques (%)
Nouveau-Brunswick 51,9 2,1
Île-du-Prince-Édouard 51,5 0,5
Québec 50,5 24,6
Terre-Neuve-et-Labrador 48,9 1,2
Nouvelle-Écosse 47,1 2,2
Nunavut 43,8 0
Territoires du Nord-Ouest 41,9 0,1
Yukon 40,0 0
Colombie-Britannique 39,9 14,7
Ontario 39,6 35,9
Alberta 39,2 13,4
Saskatchewan 38,1 2,6
Manitoba 37,6 2,5
Moyenne/total 42,2 100,0
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, les parts totales des demandeurs pourraient ne pas correspondre à 100 %. Les estimations sont fondées sur le nombre total d’employeurs du secteur privé qui ont soumis des formulaires PD7 à l’ARC en 2019 et sur le nombre mensuel moyen d’employés qu’ils ont déclarés, ainsi que sur les demandes de SSUC présentées en date du 27 septembre 2021. Les provinces sont attribuées aux employeurs en fonction de l’adresse indiquée dans les déclarations de revenus. Les employeurs qui mènent leurs activités dans plus d’une province sont affectés à une seule province.

La part de la main-d’œuvre du secteur privé soutenue, ou le taux de couverture de la SSUC donne une autre perspective sur l’importance du programme. Les industries qui ont été fortement touchées, comme en témoignent les taux d’utilisation et les pertes de revenus supérieures à la moyenne, avaient généralement aussi une part supérieure à la moyenne de la main-d’œuvre du secteur privé soutenue.

Quand on examine la portée du programme en se penchant sur la composition de la main-d’œuvre, on peut aussi discuter de l’équité en matière d’emploi en ce qui a trait aux types d’employés que la SSUC a soutenus et se demander si les groupes qui peuvent être désavantagés sur le marché du travail ont profité du programme. Le tableau 10 complète le tableau 8 en montrant les taux de couverture dans toutes les industries qui ont reçu au moins 5 % du total des paiements de la SSUC. Parmi ces huit industries, le commerce de détail, les soins de santé et l’assistance sociale, et les services d’hébergement et de restauration représentaient une part plus importante que la moyenne de femmes employées.Le commerce de détail et les services d’hébergement et de restauration étaient aussi les seules industries où la part de l’emploi des jeunes était supérieure à la moyenne (c’est-à-dire les employés de moins de vingt-cinq ans), ce qui correspond au quart de l’emploi des jeunes dans ces industries.Note de bas de page 27 Ces industries ont également des taux de rémunération inférieurs à la moyenne, ce qui indique que les emplois que l’on y trouve sont généralement à bas salaires et qu’elles ont une plus grande part de travailleurs à temps partiel.Note de bas de page 28

Dans l’ensemble, compte tenu des profils démographiques des secteurs qui ont profité de la SSUC, les hommes et les travailleurs plus établis peuvent être légèrement plus susceptibles d’être couverts par la subvention salariale que les femmes et les travailleurs plus jeunes.

Tableau 10
Industries sélectionnées qui ont reçu la SSUC et composition de la population active
Industrie Part de tous les employés de l'industrie couverts par la SSUC (%) Taux de couverture : Part moyenne de la main-d'œuvre du secteur privé couverte par la SSUC (%) Part des femmes employées dans l'industrie (%) Part des employés âgés de moins de 25 ans dans l'industrie (%) Paiement moyen, P1 à P11 ($) Paiement moyen, après la P8 ($)
Fabrication 15,3 43,7 27,4 8,4 1,714 873
Services d'hébergement et de restauration 13,5 54,9 55,5 41,2 841 541
Commerce de détail 10,6 23,9 51,6 29,7 1,024 438
Construction 9,7 33,3 12,3 10,6 1,821 1,083
Services professionnels, scientifiques et techniques 7,2 23,3 41,3 7,8 1,840 1,066
Commerce de gros 6,5 49,8 31,0 6,7 1,660 789
Soins de santé et assistance sociale 6,4 23,9 80,8 9 1,172 569
Transport et entreposage 5,1 29,7 21,6 8,5 1,742 1,058
Autres 25,6 30,3 46,3 11,6 1,484 870
Total/moyenne 100,0 32,7 42,9 15,2 1,447 793
Nota – Les chiffres ayant été arrondis, les parts totales d’employés pourraient ne pas correspondre à 100 %. Certaines industries ont toutes reçu au moins 5 % des paiements totaux de la SSUC. Les estimations sont fondées sur le total moyen des employés déclarés par les demandeurs de la SSUC entre la P1 et la P11. Les statistiques démographiques sur la population active sont fondées sur le tableau 14-10-0023-01 de Statistique Canada, Caractéristiques de la population active selon l’industrie, données annuelles.

Il convient de noter que des efforts ont été déployés au fur et à mesure de l'évolution de la SSUC pour s'assurer que le programme était accessible à un large éventail d'employeurs et d'employés. Par exemple, en mai 2020, l'admissibilité a été étendue aux groupes qui avaient été exclus par inadvertance au moment du lancement du programme, y compris les sociétés de personnes comptant un ou plusieurs membres non admissibles, les associations canadiennes enregistrées de sport amateur, les organisations journalistiques enregistrées et d'autres. En outre, des modifications ont été apportées pour mieux soutenir les employés qui reviennent d'un congé prolongé, comme un congé parental ou d'invalidité. Ces modifications ont permis aux employeurs d'utiliser une autre période pour calculer la rémunération de base de leur employé dans les cas où l'employé était en congé pendant la période de référence initialement prévue pour être utilisée (du 1er janvier au 15 mars 2020). En réponse aux commentaires des intervenants, l'admissibilité a également été étendue en juillet 2020 aux employeurs qui avaient connu une baisse de revenu de moins de 30 %.

5.3 Résumé sur l'équité

Les données présentées dans cette section montrent que les subventions salariales mises en place par le gouvernement respectaient les principes d'équité et étaient accessibles à un large éventail d'employeurs, principalement les SPCC, mais aussi les sociétés publiques, les organismes de bienfaisance et les organismes à but non lucratif, ainsi que les sociétés de personnes. Les taux d'utilisation varient selon les provinces et les industries, mais ils illustrent que les programmes ont profité aux employeurs et aux travailleurs de partout au pays. Entre-temps, les données sur la composition de la population active des bénéficiaires de la SSUC suggèrent que les hommes et les travailleurs plus établis étaient légèrement plus susceptibles d'être couverts que les femmes et les travailleurs plus jeunes, compte tenu de la composition des industries dans lesquelles ils travaillent et de la façon dont ils ont été touchés par la pandémie.

6. Évaluation de l'efficience

La question de savoir si une politique atteint efficacement les objectifs énoncés est un critère important pour son évaluation, mais il est aussi important de savoir si la politique est efficiente, c'est-à-dire si la mesure a atteint ses objectifs déclarés de façon à réduire les coûts au minimum, ou a maximisé les avantages obtenus pour un niveau donné de coûts encourus. Par conséquent, la mesure dans laquelle les subventions salariales ont atteint leur objectif de préserver l'emploi en pleine pandémie doit être comparée aux coûts issus du lancement de la mesure. Cette discussion porte sur la SSUC, car on ne dispose que de peu de données sur la SST, qui a été de courte durée, et que la SSUC est devenue le principal programme de soutien aux entreprises aux prises avec les répercussions néfastes de la pandémie.

L'évaluation de l'efficience globale du programme doit aller au-delà de l'estimation du paiement moyen de SSUC par emploi sauvé. À cette fin, l'établissement d'un cadre coûts-avantages est utile pour présenter les principaux éléments à examiner. D'une part, les coûts totaux de la SSUC dépassent le coût financier du programme lui-même et comprennent d'autres répercussions qu'elle peut avoir sur l'économie. D'autre part, les avantages devraient aussi tenir compte de ses conséquences plus larges, et pas seulement des avantages pour les entreprises et les employés dont les emplois ont été potentiellement sauvés. En particulier, dans le contexte d'un ralentissement économique très marqué, les avantages d'éviter une récession prolongée peuvent avoir des répercussions à plus long terme que ce qui peut être observé à court terme. Il faut donc tenir compte du contexte économique dans lequel les subventions salariales ont été lancées et de leurs répercussions économiques plus larges.

Le reste de la présente section présente une discussion de haut niveau sur les coûts et les avantages directs et indirects qui devraient être pris en considération.

6.1 Coûts directs et indirects

Le coût financier direct de la subvention salariale est fonction des paramètres de conception du programme et de son utilisation par les entreprises admissibles. L’intention du gouvernement d’offrir un programme largement accessible aux entités touchées par la pandémie est l’un des facteurs évidents qui ont influencé le coût de la SSUC. Au cours des quatre premières périodes de couverture de la SSUC, soit du 15 mars au 4 juillet 2020, un total de plus de 36,4 milliards de dollars au titre de la SSUC a été versé (près de 42 % du total pour les 15 premières périodes, tableau 3). Les paiements importants versés au cours des quatre premières périodes indiquent une forte participation aux premiers jours de la pandémie et le taux de subvention généreux offert à partir d’une baisse de revenu de 30 %.

L’exigence initiale d’une baisse de revenu de 30 % du programme a permis de s’assurer que la subvention visait les entreprises qui avaient subi les répercussions négatives de la pandémie. En outre, la générosité de la subvention, c’est-à-dire un taux de 75 % au cours des quatre premières périodes, a fait en sorte que certaines entreprises durement touchées puissent continuer de verser un salaire à un plus grand nombre de leurs employés.

Au début de la période 5, une nouvelle structure de taux pour la SSUC a été lancée. Elle fournissait un soutien proportionnel au niveau de baisse du revenu. Au cours de la période 7, à la suite de l’élimination de la clause
« refuge »,Note de bas de page 29 les taux de subvention ont diminué.Note de bas de page 30 Le fait de lier le taux de subvention aux pertes de revenus a amélioré le ciblage, car les demandeurs ayant des pertes de revenus élevées faisaient face à une baisse de la demande, ce qui pourrait être corrélé à un plus grand besoin d’une subvention pour les encourager à continuer de verser un salaire à leurs employés. Dans l’ensemble, ces changements ont fait passer le coût du programme d’une moyenne de 2 260 $ par employé à la P2 à une moyenne de 1 400 $ par employé à la P4 pour un demandeur comparable à la P11.Note de bas de page 31

Au-delà des coûts directs, les programmes gouvernementaux peuvent engendrer d’autres coûts liés à des conséquences indirectes. Il est souvent difficile de mesurer ce genre de répercussions indirectes; toutefois, quatre d’entre elles sont abordées dans ce contexte. La première répercussion est la possibilité que la SSUC a découragé la croissance pour les entreprises admissibles, car une augmentation des revenus aurait pu éliminer l’accès à une importante subvention gouvernementale. Au cours des quatre premières périodes, la principale caractéristique de conception qui a déterminé l’admissibilité était la règle de la baisse de revenu de 30 % (15 % au cours de la première période). Cette règle a été modifiée au cours de la période 5, avec l’instauration d’une échelle mobile pour déterminer le niveau de subvention et éliminer ce soi-disant effet de falaise.

La deuxième répercussion possible est la subvention d’entreprises qui ne seront pas viables à la fin de la pandémie et des subventions, ce qui peut donc entraîner une allocation inefficace des ressources. Dans une économie saine et innovante, les entreprises qui accusent un retard par rapport à leurs concurrents quittent les marchés et leurs ressources sont ensuite réaffectées à des fins plus productives. Dans le contexte de la pandémie, on estime que cette répercussion est moins importante, étant donné qu’un certain nombre d’entreprises ne souffrent pas en raison de facteurs économiques ou de productivité inhérents, mais plutôt du contexte pandémique externe et des restrictions connexes en matière de santé et de sécurité.

La troisième répercussion indirecte est la perte de l’activité économique associée au financement des subventions salariales par l’imposition ou l’endettement. Il pourrait y avoir un coût de renonciation si les avantages économiques liés au lancement d’une subvention salariale sont inférieurs à ceux d’une autre utilisation des fonds.

Enfin, on peut également évaluer l’efficience de la SSUC en matière de coûts d’administration pour le gouvernement et de coûts de conformité pour les demandeurs. Au début de la pandémie, il était essentiel de fournir un soutien aux entreprises le plus rapidement possible, compte tenu du contexte d’urgence. Afin d’accélérer les paiements de subvention aux demandeurs et de faciliter l’administration, il a été décidé d’offrir la SSUC par l’intermédiaire du régime fiscal. En recourant au régime fiscal, le gouvernement a été en mesure de légiférer des règles objectives de la Loi de l’impôt sur le revenu qui pourraient s’appliquer à une vaste gamme d’entreprises, tout en maintenant l’intégrité du programme en utilisant une architecture de règles existante qui permet à l’Agence du revenu du Canada de vérifier et d’examiner les demandes. Cet élément a été important pour faciliter l’administration et le versement rapide et efficace des prestations.

À mesure que le programme a évolué, des efforts ont également été déployés pour simplifier la planification et fournir une plus grande certitude aux demandeurs. Par exemple, lorsque la nouvelle structure des taux a été mise en œuvre en juillet 2020, une règle « refuge » a été instaurée afin de fournir une certitude aux entreprises qui avaient déjà pris des décisions d’affaires pour juillet et août en s’assurant qu’elles ne recevraient pas un taux de subvention inférieur à celui prévu par les règles précédentes. De même, en vertu de la « règle déterminative », les demandeurs peuvent choisir la période courante ou la période précédente pour calculer leur baisse de revenu. Ils peuvent ainsi continuer de recevoir un soutien pendant une période supplémentaire après que leurs revenus se soient rétablis. De plus, du matériel éducatif, y compris des foires aux questions et des outils destinés aux demandeurs (p. ex., calculateur de subventions, guide de demande), a été publié régulièrement sur le site Web de l’ARC afin d’améliorer la compréhension du programme et de simplifier la planification pour les demandeurs. Ensemble, ces caractéristiques ont permis de réduire au minimum les coûts d’administration et d’autres obstacles à la demande des demandeurs.

6.2 Avantages directs et indirects

Les bénéficiaires directs des subventions salariales sont les employés dont les salaires ont été soutenus par les programmes. Comme on l’a vu dans la section sur l’efficacité, les données ont montré qu’à partir de juin 2020, l’emploi a commencé à augmenter chez les demandeurs qui ont embauché et réembauché, alors qu’ils sont demeurés relativement stables chez les non-demandeurs. Les demandeurs de la SSUC étaient également moins susceptibles de fermer que les non-demandeurs, en moyenne de février 2020 à mars 2021. Cette tendance est corroborée par Leung et Liu (2022) qui ont trouvé des preuves de la corrélation entre la présentation d’une demande de SSUC et la probabilité de ne pas fermer ses portes, ainsi que d’une croissance de l’emploi plus élevée. En l’absence de la SSUC, des fermetures ou mises à pied supplémentaires auraient pu avoir des répercussions négatives importantes sur les employés.

Outre les avantages directs, les subventions salariales ont peut-être entraîné d’autres avantages indirects, dont deux seront abordées dans cette section. Le premier est la mesure dans laquelle les subventions ont contribué au maintien de la stabilité macroéconomique. La deuxième est la mesure dans laquelle les subventions aident à éviter des baisses de productivité.

La SSUC a été lancée assez tôt dans la pandémie, avec des paiements rétroactifs au 15 mars, ce qui coïncidait à peu près avec les premières fermetures exigées. Il est devenu évident que l’économie allait probablement subir un virage à la baisse très marqué, plus profond et plus rapide que tout autre en temps modernes. Dans les cas de graves ralentissements, des mesures supplémentaires de politique budgétaire, c’est-à-dire des mesures de relance budgétaire, sont souvent jugées nécessaires lorsque les réponses de politique monétaire et les stabilisateurs automatiquesNote de bas de page 32 ne suffisent pas à maintenir la demande globale. Les mesures de stimulation budgétaire, financées par l’augmentation des emprunts à court terme, réinjectent des fonds dans l’économie où les bénéficiaires utilisent ces fonds pour effectuer des achats (p. ex., des entreprises et des employés dans ce contexte) auprès de fournisseurs de biens et de services qui, à leur tour, achèteront leurs propres biens auprès d’autres fournisseurs. Les fonds initiaux fournis continuent ainsi de circuler, créant un effet multiplicateur. En l’absence de stimulation budgétaire, la perte de revenus des entreprises et des employés touchés réduirait leurs dépenses et la demande pour d’autres biens et services.

La SSUC a été l’un des principaux canaux pour la réinjection des fonds de relance dans l’économie en vue de stimuler la demande et d’accélérer la relance. Le fait d’offrir un soutien plus rapidement que ne l’auraient normalement fait les programmes de dépenses et les travaux publics habituels, et de cibler les entreprises et leurs employés touchés par la pandémie, visait à s’assurer que la demande des personnes touchées ne diminue pas trop rapidement. Selon les estimations faites dans le cadre du budget de 2021 le soutien direct total dans le plan d’intervention économique était évalué à 219 milliards de dollars pour l’exercice 2020-2021, dont la SSUC représentait 38,6 %.

La somme des mesures prises par le gouvernement a donné des résultats qui ont contribué à la relance en ce qui concerne les principaux indicateurs macroéconomiques comme le PIB (comme le montre le graphique 2). Plus directement, la SSUC a contribué à accélérer la relance de l’emploi dans les mois qui ont suivi la première vague de pandémie et à maintenir l’emploi pendant les vagues subséquentes (graphique 11). Sans une intervention rapide, la relance se serait peut-être prolongée pendant une période significative.

Graphique 11
Trajectoire de la reprise de l'emploi
Graphique 11:Trajectoire de la reprise de l'emploi

Sources : Statistique Canada et calculs du ministère des Finances Canada

Version texte

Le graphique 11 est une ligne représentant l'emploi global exprimé en tant que variation en pourcentage de l'emploi par rapport à février 2020. La période s'étend de février 2020 à octobre 2021 (les dernières données disponibles au moment de la rédaction du rapport) et le graphique comporte des indicateurs de temps indiquant les événements majeurs liés à la pandémie et au programme de la SSUC. Ces indicateurs de temps, comme le début des paiements de la SSUC et les différentes vagues de la pandémie, permettent de voir visuellement s'il existe une corrélation entre l'emploi et ces événements. Le fait saillant de ce graphique est le suivant : après une forte baisse de l'emploi, une baisse de 15,6 % en avril 2020, le début de la relance économique en ce qui concerne l'emploi a à peu près coïncidé avec le début du programme de la SSUC vers mai 2020. Le graphique montre également que l'emploi a continué de se rétablir par rapport à son niveau antérieur à la pandémie, même si les deuxième et troisième vagues de la pandémie frappaient le Canada. La source de données pour ce graphique est Statistique Canada et les calculs sont effectués par le ministère des Finances Canada.


La deuxième répercussion indirecte est de prévenir une baisse de productivité à long terme. Étant donné que les effets d’une récession prolongée peuvent durer plus longtemps que la récession elle-même, les avantages des mesures de relance qui aident à prévenir une récession prolongée peuvent donc également durer beaucoup plus longtemps. Deux avantages qui ont des effets à long terme sont particulièrement importants : l’incidence négative de la sous-utilisation et de l’absence de l’investissement du capital, et les répercussions sur le capital humain.

Dans une récession prolongée, en raison de la baisse de la demande de biens et de services, les capitaux inutilisés ou sous-utilisés peuvent mener à une baisse du rendement du capital investi et au retard dans les décisions d’investissement supplémentaire des entreprises. Une baisse des investissements ne réduit pas seulement l’activité économique à court terme, mais aussi la productivité à long terme. Des investissements plus faibles pourraient entraîner une baisse de la productivité de la main-d’œuvre et des retards dans l’adoption de nouvelles technologies, ce qui pourrait réduire encore plus la productivité et la compétitivité au fil du temps. Toutefois, la formation brute de capital fixe des entreprises a retrouvé son niveau d’avant la pandémie au quatrième trimestre de 2020 et l’a dépassée depuis.Note de bas de page 33 La SSUC a peut-être joué un rôle en fournissant un flux de revenus, en aidant les entreprises à avoir accès aux liquidités et en rendant certains fonds disponibles pour de nouveaux investissements.

En ce qui concerne le capital humain, une période de chômage prolongée peut diminuer les compétences professionnelles et la capacité de revenir sur le marché du travail une fois la récession terminée. Comme il a été indiqué dans la section sur la pertinence (section 3), le chômage est également associé à des effets néfastes sur la santé et l’économie pour les travailleurs, leur famille et leur collectivité, en particulier dans le cas du chômage de longue durée. En octobre 2021 (dernière mise à jour au moment de la rédaction du présent rapport), le taux de chômage au Canada a chuté à 6,7 %, s’approchant près des niveaux prépandémiques, mais la part des chômeurs qui sont sans emploi depuis plus de 27 semaines ou 52 semaines a fortement augmenté (graphique 12). Cela donne à penser que la pandémie a eu des répercussions durables sur certaines catégories de travailleurs et que les travailleurs les plus touchés subiront probablement des conséquences à plus long terme. Par rapport à la récession de 2008-2009, il est maintenant prouvé que le chômage de longue durée touche une plus grande part des chômeurs. En aidant les entreprises à continuer de verser un salaire à leurs employés, la SSUC peut avoir dans une certaine mesure empêché les travailleurs de tomber dans un chômage de longue durée et réduit les risques associés à des difficultés socioéconomiques durables.

Graphique 12
Taux de chômage et proportion du chômage de longue durée
Graphique 12:Taux de chômage et proportion du chômage de longue durée

Source : Statistique Canada, tableaux 14-10-0287-01 et 14-10-0342-01

Version texte

Le graphique 12 présente trois lignes représentant chacune une mesure différente du taux de chômage au Canada de janvier 2008 à octobre 2021 (les dernières données disponibles au moment de la rédaction du rapport). La première ligne en bleu solide représente le taux de chômage officiel au Canada, et ses valeurs sont indiquées sur l'axe vertical gauche. Les deux autres lignes représentent le pourcentage de la main-d'œuvre au chômage qui a été au chômage depuis 27 semaines ou plus, et le pourcentage de la main-d'œuvre au chômage qui a été au chômage depuis 52 semaines ou plus. Le graphique montre qu'une forte augmentation du chômage, de 5,7 % en février 2020 à 13,7 % en mai 2020, a été suivie d'une baisse à peu près graduelle vers les niveaux prépandémiques en octobre 2021 (à 6,7 %). Cependant, même si la relance s'était amorcée en juillet 2020, la part de la main-d'œuvre au chômage qui est au chômage depuis au moins 27 ou 52 semaines avait commencé à augmenter fortement, et cette tendance s'est poursuivie jusqu'au printemps 2021 environ. La part des personnes au chômage depuis 27 semaines ou plus est passée d'une moyenne d'environ 19 % avant la pandémie à 30,7 % en mars 2021, tandis que la part des personnes au chômage depuis 52 semaines ou plus est passée d'une moyenne d'environ 11 % avant la pandémie à 19,1 % en juin 2021. Ces tendances indiquent que même si l'emploi total se rétablit, les personnes qui sont restées au chômage étaient de plus en plus celles qui l'étaient depuis longtemps. La source de données pour ce graphique est Statistique Canada et les calculs sont effectués par le ministère des Finances Canada.

6.3 Résumé sur l'efficience

Cette étude révèle que les subventions salariales mises en place par le gouvernement étaient efficientes.

Un programme de subventions de l'ampleur de la SSUC, dans le contexte sans précédent d'une pandémie qui paralyse de larges pans de l'économie, a certainement entraîné un très large éventail de conséquences pour l'économie et la société. Les coûts directs de l'exécution du programme ont été importants : à ce jour, ils atteignent 87,1 milliards de dollars au cours des 15 premières périodes. Toutefois, les avantages des subventions sont également nombreux. Les subventions ont empêché les fermetures d'entreprises et encouragé les entreprises à réembaucher des employés ou à continuer de verser un salaire à leurs employés. Au-delà des avantages de la protection de l'emploi, les subventions faisaient partie du plan de relance du gouvernement, qui a permis d'accroître la demande et d'aider la relance à court terme. Par ailleurs, en aidant à éviter une récession prolongée, les subventions ont peut-être empêché des réductions à plus long terme du capital et de la productivité de la main-d'œuvre, ce qui pourrait générer des avantages à l'avenir.

7. Conclusion

Dans l’ensemble, compte tenu des renseignements limités disponibles et du contexte dans lequel les subventions salariales ont été lancées, il est raisonnable de conclure que ces subventions étaient pertinentes, efficaces par rapport à leurs objectifs, équitables et efficientes.

La SST et la SSUC ont été conçues et administrées par le gouvernement dans le contexte d’une crise sanitaire et économique extraordinaire. Depuis le lancement de la SST en mars 2020, jusqu’à l’expansion rapide du soutien par l’entremise de la SSUC et son évolution à mesure que la pandémie avançait, ces programmes ont fourni une aide sans précédent aux entreprises et aux travailleurs canadiens touchés par la COVID-19. La pertinence des mesures est établie dans ce contexte et en ce qui a trait aux rôles et responsabilités du gouvernement d’aider les employeurs et les travailleurs à faire face à la baisse soudaine de l’activité commerciale, ainsi que d’appuyer les gouvernements provinciaux et territoriaux en fournissant une approche uniforme à l’échelle nationale pour stabiliser l’économie. L’octroi de subventions salariales temporaires par le gouvernement correspond aussi aux l’interventions observées ailleurs dans le le monde.

Les éléments de preuve présentés appuient l’idée selon laquelle les programmes ont aidé les entreprises qui ont présenté une demande ainsi que les travailleurs. En plus des commentaires formulés par des intervenants et de certaines études universitaires indiquant que la SSUC ou des subventions salariales semblables sont généralement efficaces, les données montrent que les entreprises qui ont demandé la SSUC étaient moins susceptibles de fermer en moyenne que celles qui ne l’avaient pas demandée, et que les personnes dans les industries les plus touchées (comme les services d’hébergement et de restauration) étaient les plus susceptibles de déclarer avoir réembauché des travailleurs. En outre, même si l’emploi chez les demandeurs de la SSUC de toutes les industries n’a pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie avant la fin de la période examinée dans la présente étude, l’emploi moyen chez les entreprises survivantes qui ont demandé la SSUC est en fait plus élevé qu’avant la pandémie et suit une tendance semblable à celle observée chez les non-demandeurs.

Quand on se demande si les mesures ont réparti le soutien de façon équitable, les données révèlent qu’un large éventail d’employeurs ont demandé la SST et la SSUC : principalement les SPCC, mais aussi les sociétés publiques, les organismes de bienfaisance et les organismes à but non lucratif, ainsi que les sociétés de personnes. Les taux d’utilisation, même s’ils varient, montrent également que les programmes ont joint des employeurs de tailles différentes dans tout le pays et dans toutes les industries. En ce qui concerne la SSUC en particulier, les éléments de preuve suggèrent que les hommes et les travailleurs plus établis étaient légèrement plus susceptibles d’être couverts que les femmes et les travailleurs plus jeunes, compte tenu de la composition des industries dans lesquelles ils travaillent et de la façon dont ils ont été touchés par la pandémie.

Enfin, même si les programmes ont eu un coût considérable, leurs avantages en ce qui concerne maintien de l’emploi, de prévention des fermetures d’entreprises et de soutien à la relance économique étaient également immenses. En particulier, il existe des avantages indirects importants à empêcher une récession prolongée qui, une fois pleinement pris en compte, appuient l’évaluation globale selon laquelle la SSUC a atteint ses objectifs avec efficience.

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Annexe 1 : Détails des programmes

Tableau A1
Vue d'ensemble de la SSUC et de la SST
  SSUC SST
Courte description Subvention salariale (par paiement direct) pour les employeurs admissibles qui ont connu une baisse de revenu en raison de la COVID-19. Subvention salariale (par l'intermédiaire de la réduction des retenues sur la paie) pour les employeurs admissibles. Aucune baisse de revenus n'est nécessaire.
Demander la subvention Demande requise pour chaque période de demande par l'intermédiaire du système de demande en ligne de l'ARC. Au départ, les employeurs devaient présenter une demande d'ici octobre 2020. Cette date butoir a été modifiée par la suite à mesure que le programme évoluait. À l'heure actuelle, les employeurs doivent présenter une demande le plus tard du 1er février 2021 ou de 180 jours après la fin d'une période de demande. Aucune demande nécessaire. Les employeurs admissibles calculent leur subvention et réduisent en conséquence leurs versements de retenues sur la paie de l'impôt fédéral, provincial et territorial sur le revenu. Les employeurs admissibles devaient envoyer à l'ARC un formulaire d'auto-identification afin d'indiquer le montant de subvention qu'ils demandaient.
Employeurs admissibles Les sociétés à but lucratif, les particuliers, les organismes de bienfaisance enregistrés, les organismes sans but lucratif et les autres organismes visés par règlement qui ont un compte de retenues sur la paie de l'ARC en date du 15 mars 20201. Principalement conçu pour soutenir les petites et moyennes entreprises, notamment : particuliers ou propriétaires uniques (à l'exclusion des fiducies), sociétés de personnes, organismes sans but lucratif, organismes de bienfaisance enregistrés, sociétés privées sous contrôle canadien.
Seuil minimum de baisse des revenus Plus de 15 % (du 15 mars au 11 avril 2020)
Plus de 30 % (du 12 avril au 4 juillet 2020)
Plus de 0 % (du 5 juillet 2020 au 4 juillet 2021)
Plus de 10 % (du 5 juillet au 23 octobre 2021)
s.o.
Employés admissibles Employés actifs et employés en congé forcé Employés actifs
Rémunération maximale admissible Montant de 1 129 $ par semaine par employé actif Équivalent à la rémunération totale de 13 750 $ par employé et de 250 000 $ par employeur entre le 18 mars et le 19 juin 2020
Taux de subvention (employés actifs) À son niveau le plus généreux, jusqu'à 85 % de la rémunération admissible2.
Entre le 4 juillet et le 23 octobre 2021, les taux de subvention ont progressivement diminué, passant d'un maximum de 60 % à 20 %.
Proportion de 10 % de la rémunération versée pour la période
Taux de subvention (employés en congé forcé) Harmonisé aux prestations versées par l'intermédiaire de la Prestation canadienne d'urgence ou du régime d'assurance-emploi en date du 30 août 2020. s.o.
Date de disponibilité Le 15 mars 2020 Le 18 mars 2020
Disponible jusqu'au 28 août 2021 (employés en congé forcé)
23 octobre 2021 (employés actifs)3
Le 19 juin 2020
Nota
1 Les entités qui n'ont pas de compte de retenues sur la paie le 15 mars pouvaient encore être admissibles si a) une autre personne ou une autre société de personnes a effectué des versements en leur nom ou b) elles ont acheté la totalité (ou presque) des actifs commerciaux d'une autre personne ou d'une société de personnes.
2 Pour un historique complet des taux de subvention, voir la section 2.4 et le graphique 1.
3 Après le 23 octobre 2021, le programme de la SSUC de portée générale pour les employés actifs a expiré et a été remplacé par trois nouveaux programmes ciblés spécifiquement pour le tourisme, l'accueil et d'autres employeurs durement touchés.
Tableau A2
Diminution du revenu admissible minimal, détail du taux de subvention et taux de subvention maximal, périodes 1 à 21 de la SSUC
Période Dates Baisse minimale du revenu nécessaire pour être admissible Détails sur le taux de subvention Taux de subvention maximal
1 Du 15 mars au 11 avril 2020 15 % Taux uniforme 75 % des salaires admissibles
2 Du 12 avril au 9 mai 2020  30 %
3 Du 10 mai au 6 juin 2020
4 Du 7 juin au 4 juillet 2020
5 Du 5 juillet au 1er août 2020 0 % Taux de base (1,2 x baisse de revenu pour la période en cours) + subvention complémentaire (1,25 x (baisse de revenu sur trois mois -50 %)) Règle « refuge » en vigueur* 85 % des salaires admissibles (60 % de base + SSUC complémentaire de 25 %)
6 Du 2 août au 29 août 2020
7 Du 30 août au 26 septembre 2020 Taux de base (1 x baisse de revenu pour la période en cours) + subvention complémentaire (1,25 x (baisse de revenu sur trois mois -50 %)) 75 % des salaires admissibles (50 % de base + SSUC complémentaire de 25 %)
8 Du 27 septembre au 24 octobre 2020 Taux de base (0,8 x baisse de revenu pour la période en cours) + subvention complémentaire (1,25 x (baisse de revenu pour la période en cours - 50 %)) Règle « refuge » pour la subvention complémentaire en vigueur* 65 % des salaires admissibles (40 % de base + SSUC complémentaire de 25 %)
9 Du 25 octobre au 21 novembre 2020
10 Du 22 novembre au 19 décembre 2020
11 Du 20 décembre 2020 au 16 janvier 2021 Taux de base (0,8 x baisse de revenu pour la période en cours) + subvention complémentaire (1,75 x (baisse de revenu pour la période en cours - 50 %)) 75 % des salaires admissibles (40 % de base + SSUC complémentaire de 35 %)
12 Du 17 janvier au 13 février 2021
13 Du 14 février au 13 mars 2021
14 Du 14 mars au 10 avril 2021
15 Du 11 avril au 8 mai 2021
16 Du 9 mai au 5 juin 2021
17 Du 6 juin au 3 juillet 2021
18 Du 4 juillet au 31 juillet 2021 10 % Taux de base (0,875 x baisse de revenu pour la période en cours – 10 %)) + subvention complémentaire (1,25 x (baisse de revenu pour la période en cours - 50 %) 60 % des salaires admissibles
(35 % de base + SSUC complémentaire de 25 %)
19 Du 1er au 28 août 2021 Taux de base (0,625 x baisse de revenu pour la période en cours – 10 %)) + subvention complémentaire (0,75 x (baisse de revenu pour la période en cours - 50 %) 40 % des salaires admissibles
(25 % de base + SSUC complémentaire de 15 %)
20 Du 29 août au 25 septembre 2021
21 Du 26 septembre au 23 octobre 2021 Taux de base (0,25 x baisse de revenu pour la période en cours – 10 %)) + subvention complémentaire (0,5 x (baisse de revenu pour la période en cours - 50 %)) 20 % des salaires admissibles
(10 % de base + SSUC complémentaire de 10 %)
Remarques : Les règles « refuge » ont été conçues pour gérer l'incertitude liée aux changements dans les barèmes des taux de subvention pour les demandeurs. Au cours des périodes 5 et 6, les demandeurs pouvaient choisir de retenir la subvention uniforme de 75 % des quatre périodes précédentes ou de calculer un taux fondé sur leurs baisses de revenus, selon l'approche la plus favorable. Dans les périodes 8 à 10, après avoir décidé d'harmoniser les périodes utilisées pour calculer les taux de la subvention de base et de la subvention complémentaire, les demandeurs pourraient choisir d'utiliser la baisse de revenu pour les trois mois précédents ou la baisse de revenu de la période en cours pour calculer leur subvention complémentaire.
Graphique A1
Taux de subvention maximal de la SSUC, par période
Graphique A1 : Taux de subvention maximal de la    SSUC, par période
Version texte

Le graphique A1 est un graphique à barres qui montre le taux de subvention total maximal de la SSUC (axe vertical) pour chacune des 21 périodes de demande de la subvention (axe horizontal). Le taux de subvention maximal total de la SSUC comprend un taux de subvention de base maximal et, dans les périodes subséquentes, un taux de subvention complémentaire maximal qui était offert aux demandeurs dont les revenus avaient baissé le plus. Les changements stratégiques apportés au cours du programme ont eu une incidence sur l'admissibilité et la relation entre les taux de subvention et les baisses de revenu; toutefois, en se concentrant sur le taux de subvention maximal disponible, le graphique vise à servir d'indicateur visuel de l'évolution de la générosité du programme. Pour en savoir plus sur les règles par période, voir le tableau A2.

Taux de subvention maximal de la SSUC, par période

Période Taux de la subvention de base (%) Taux refuge (subvention de base) (%) Taux de subvention complémentaire (baisse des revenus sur trois mois) (%) Taux refuge (subvention complémentaire) (%) Taux de subvention complémentaire (baisse des revenus pendant un mois) (%) Taux de subvention maximal total (%)
1 75 S.O. S.O. S.O. S.O. 75
2 75 S.O. S.O. S.O. S.O. 75
3 75 S.O. S.O. S.O. S.O. 75
4 75 S.O. S.O. S.O. S.O. 75
5 60 15 10 S.O. S.O. 85
6 60 15 10 S.O. S.O. 85
7 50 S.O. 25 S.O. S.O. 75
8 40 S.O. S.O. 25 S.O. 65
9 40 S.O. S.O. 25 S.O. 65
10 40 S.O. S.O. 25 S.O. 65
11 40 S.O. S.O. S.O. 35 75
12 40 S.O. S.O. S.O. 35 75
13 40 S.O. S.O. S.O. 35 75
14 40 S.O. S.O. S.O. 35 75
15 40 S.O. S.O. S.O. 35 75
16 40 S.O. S.O. S.O. 35 75
17 40 S.O. S.O. S.O. 35 75
18 35 S.O. S.O. S.O. 35 60
19 25 S.O. S.O. S.O. 35 40
20 25 S.O. S.O. S.O. 35 40
21 10 S.O. S.O. S.O. 35 20

Annexe 2 : Programmes internationaux de rétention des emplois sélectionnés

De nombreux pays se sont appuyés sur des programmes de maintien de l'emploi pendant la crise de la COVID-19 pour aider à préserver les emplois et maintenir les liens employeur-employés. Certains pays ont adapté des programmes de travail à court terme déjà établis, dont l'Allemagne, la France, le Japon et l'Italie. Plusieurs autres pays ont lancé de nouveaux programmes de maintien temporaire de l'emploi dans un délai accéléré, à savoir l'Australie, le Canada, l'Irlande, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.

Ces programmes de maintien de l'emploi avaient tous l'objectif de soutenir les travailleurs et de préserver les liens de l'emploi pour prévenir les cicatrices. Ils variaient toutefois en ce qui concerne l'admissibilité de l'employeur, de couverture des employés et de générosité. En ce qui concerne la couverture des employés, certains régimes ne subventionnaient que les employés mis en congé forcé complet ou partiel (par exemple, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, l'Italie et le Japon), tandis que d'autres régimes pouvaient être utilisés par les entreprises pour les employés à la fois actifs et en congé forcé (par exemple, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Canada et l'Irlande).

Même si la plupart des nouveaux programmes de subventions salariales ont été annoncés au départ comme des programmes d'une durée de trois à six mois, la plupart ont été prolongés pour s'aligner sur le renouvellement des restrictions liées à la COVID-19 au fil de l'évolution de la situation sanitaire et économique. De même, les pays qui avaient déjà mis en place des programmes de travail à court terme ont eux aussi prolongé leurs critères élargis pour faciliter l'accès, élargir la couverture et accroître la générosité de ces programmes. À l'heure actuelle, certains pays ont mis fin à leurs programmes, tandis que d'autres les ont prolongé jusqu'en 2022. Dans les pays où les programmes ont pris fin, des mesures plus ciblées ont souvent été mises en place pour aider les travailleurs lors du renouvellement des confinements.

Tableau A2
Programmes de rétention des emplois pendant la pandémie de COVID-19
  Nouveau régime de subventions salariales Nouveau programme de travail à court terme Programme de travail à court terme ajusté
Australie Oui  
Canada Oui Oui
France   Oui
Allemagne   Oui
Irlande Oui  
Italie   Oui
Japon   Oui
Nouvelle­-Zélande Oui  
Royaume-Uni Oui
Source : Ministère des Finances Canada, OCDE (2021), « Dispositif de maintien dans l'emploi pendant la crise du COVID-19 : préserver les emplois existants et soutenir la création de nouveaux emplois », dans Perspectives de l'emploi de l'OCDE 2021 : Affronter la crise du COVID-19 et préparer la reprise, Paris : Éditions OCDE.
Tableau A3
Programmes internationaux de subventions salariales sélectionnés
Australie Canada Irlande Nouvelle­Zélande
Programme Dispositif de paiement JobKeeper Subvention salariale d'urgence du Canada Régime de subventions salariales temporaire/
Régime de subventions salariales
Subvention salariale liée à la COVID-19
Description Paiements à taux fixe afin de soutenir les travailleurs admissibles pour les entreprises qui connaissent une baisse de revenus Subvention proportionnelle aux salaires des employés avec taux de subvention déterminé par la baisse de revenu de l'employeur Paiement à taux uniforme ou subvention proportionnelle au salaire des employés pour les employeurs admissibles qui connaissent une baisse de revenu Paiements à taux fixe afin de soutenir les employeurs admissibles pour les entreprises qui connaissent une baisse de revenus
Contribution du gouvernement À l'origine, une subvention à taux uniforme, qui a été prolongée sous la forme de deux subventions à taux uniforme en fonction du nombre d'heures travaillées
(+/- 80 heures sur une période de quatre semaines)
À l'origine, une subvention à taux fixe, dont le taux modifié par la suite pour être proportionnel à la baisse de revenu de l'employeur (jusqu'à un maximum de gains) Montant de subvention, y compris sous forme de paiements multiples à taux uniforme, selon le revenu brut de chaque employé (jusqu'à un maximum de gains) Deux paiements à taux uniforme fondé sur le nombre d'heures travaillées
(+/- 20 heures par semaine)
Contribution maximale du gouvernement Jusqu'à 1 000 - 1 500 dollars australiens par quinzaine
(2 004 CAD - 3 005 CAD par mois)
Au niveau le plus généreux du programme, jusqu'à 847 CAD par semaine
(3 388 CAD par mois)
Jusqu'à 100 € - 410 € par semaine
(663 CAD - 2 718 CAD par mois)
Jusqu'à 586 dollars néo-zélandais - 600 $ dollars néo-zélandais par semaine
(2 212 CAD - 2 265 CAD par mois)
Baisse minimale du revenu 15 % - 50 %
baisse selon le type d'entité et ses revenus
0 % - 30 %
baisse
(plage dans le temps)
25 % - 30 %
baisse
(plage dans le temps)
30 % - 40 %
baisse
(plage dans le temps)
Début Le 30 mars 2020 Le 15 mars 2020 Le 26 mars 2020 Le 27 mars 2020
Période initiale Six mois Douze semaines Douze semaines Trois mois
Prolongation actuelle Terminé le 28 mars 2021 Terminé le 23 octobre 2021 et remplacé par des programmes de subventions plus ciblés Prolongée jusqu'au
30 avril 2022
Terminé le 3 septembre 2020
Réactivé
mars; août à décembre 2021
Nouvelles mesures de soutien en cas de confinement Un nouveau programme d'aide en cas de catastrophe liée à la COVID-19 pour les travailleurs qui ont des heures réduites a été mis en œuvre lors de confinements récents. Un soutien aux salaires et au loyer plus ciblé est offert jusqu'au 7 mai 2022, y compris un nouveau programme en cas de confinement local, pour les entreprises qui font face à des confinements locaux temporaires, ou, dans certains cas,  à des restrictions en matière de capacité Les taux bonifiés sont maintenus en décembre 2021 et janvier 2022, pour ensuite diminuer progressivement Le programme a été réactivé lors de confinements récents
Nota – Le calcul de la baisse de revenu peut différer selon les administrations. La plage de baisses de revenus requises et la contribution maximale du gouvernement peuvent avoir varié au cours de la durée du programme.
Source : Ministère des Finances Canada, Autorités nationales, OCDE (2021), « Dispositif de maintien dans l'emploi pendant la crise du COVID-19 : préserver les emplois existants et soutenir la création de nouveaux emplois », dans Perspectives de l'emploi de l'OCDE 2021 : Affronter la crise du COVID-19 et préparer la reprise, Paris : Éditions OCDE.

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