Questionnaire de l’honorable Phuong T.V. Ngo
Document d'information
Selon le nouveau processus de demande de nomination à la magistrature institué par la ministre de la Justice le 20 octobre 2016, tout avocat ou juge canadien intéressé et ayant les qualifications requises peut poser sa candidature à la magistrature fédérale en remplissant un questionnaire à cet effet. Les questionnaires sont ensuite utilisés par les comités consultatifs à la magistrature dans l’ensemble du Canada pour examiner les candidatures et soumettre une liste de candidats « hautement recommandés » et « recommandés » à l’attention du ministre de la Justice. Les candidats sont avisés que certaines parties de leur questionnaire pourraient être rendues publiques, avec leur consentement, s’ils sont nommés à la magistrature. Les renseignements sont divulgués comme les candidats les ont fournis au moment de postuler, sous réserve des modifications apportées pour protéger leur vie privée.
Les parties 5, 6, 7 et 12 du questionnaire rempli par l’honorable Phuong T.V. Ngo sont présentées ci-dessous.
Questionnaire de nomination à la magistrature
Partie 5 – Langue
Veuillez noter qu’en plus de vos réponses aux questions énoncées ci-après, vous serez peut-être évalué sur votre connaissance fonctionnelle des deux langues officielles du Canada.
Sans formation supplémentaire, êtes-vous capable de lire ou de comprendre des documents de la cour en :
- Anglais : Oui
- Français : Oui
Sans formation supplémentaire, êtes-vous capable de discuter d’affaires juridiques avec vos collègues en :
- Anglais : Oui
- Français : Oui
Sans formation supplémentaire, êtes-vous capable de converser avec un avocat en cour en :
- Anglais : Oui
- Français : Oui
Sans formation supplémentaire, êtes-vous capable de comprendre les observations orales présentées en cour en :
- Anglais : Oui
- Français : Oui
Si vous avez répondu oui aux quatre questions ci-dessus, concernant l’anglais et le français, veuillez répondre aux deux autres questions ci-dessous.
Sans formation supplémentaire, êtes-vous capable de rédiger des décisions en français comme en anglais?*
- Oui
Sans formation supplémentaire, êtes-vous capable de présider des audiences en français comme en anglais?*
- Oui
*Veuillez noter que le Bureau du Commissaire à la magistrature fédérale procède à des vérifications et à des évaluations aléatoires des compétences linguistiques des candidats, comme indiqué dans le questionnaire.
Partie 6 – Études
Nom des établissements, années d’études, diplômes et années d’obtention :
Université d’Ottawa, 1995-1998, LL.B., common law en français, 1998
Université d’Ottawa, 1994-1995, B.Ed., cycle primaire/moyen, 1995
Université Carleton, 1990-1994, B.A., sciences politiques et littérature française, 1994
Formation continue (5-10 dernières années) :
Cours de plaidoirie en première instance d’Osgoode
Prix et distinctions :
Partie 7 – Antécédents Professionels
Veuillez indiquer dans l’ordre chronologique et à partir du plus récent les emplois que vous avez exercés, et préciser pour chacun la durée applicable et le nom de l’employeur.
Expérience de travail dans le domaine juridique
1998 à ce jour : Gowling WLG, Ottawa, associée
- Stagiaire en droit,1998
- Activités juridiques et domaines de spécialisation : droit de l’approvisionnement, droit administratif, droit de la santé, contentieux civil depuis 2000
1996-1998 : ministère de la Justice, Section du Code civil
- Étudiante
- Recherche juridique pour l’équipe chargée de l’harmonisation des lois fédérales
1997-1998 : Université d’Ottawa, vice-doyenne, common law en français
- recherche juridique pour la professeure Louise Bélanger-Hardy
- Publication : « Négligence, victimes indirectes et préjudice moral en common law : les limites à la réparation se justifient-elles? », Osgoode Law Journal, volume 36, publication 3, numéro 3 (automne 1998)
Expérience de travail dans un domaine non juridique
2015-2019 : Conseil d’administration Gowling WLG (deux mandats)
2010-2019 : Conseil d’administration du Musée canadien de l’immigration du Quai 21 (deux mandats)
2015 : Membre du comité d’évaluation des demandes de propositions pour le concours de design du monument aux victimes du communisme
1995-1998 : Enseignante suppléante, conseil scolaire du district d’Ottawa-Carleton
1992-1994 : Assistante linguiste, conversations de groupe, département de français de l’Université Carleton (services d’aide à l’expression orale)
1994 : Présidente, Association des étudiants vietnamiens de l’Université Carleton
1993 : Vice-présidente, Association des étudiants vietnamiens de l’Université de Carleton
Étés 1992-1994 : Étudiante, circonscriptions et bureaux parlementaires de Mac Harb, député
Autres activités et appartenances
Inscrivez toutes les associations du Barreau ou comités d’affaires juridiques dont vous êtes ou avez été membre, et tous les titres des postes que vous avez occupés au sein de ces groupes, ainsi que les dates correspondantes.
Association du Barreau canadien, membre
Association du Barreau de l’Ontario, membre
Association des juristes d’expression française de l’Ontario, membre
Association du Barreau du Comté de Carleton, membre et membre du comité des relations extérieures (automne 2022)
Activités pro bono :
Pro Bono Ontario : ligne d’assistance (durant plusieurs années)
Enseignement et formation continue
Indiquez toutes les organisations et activités de formation juridique ou judiciaire auxquelles vous avez participé (p. ex., cours d’enseignement à une faculté de droit, à une association du Barreau, à l’Institut national de la magistrature, à l’Institut canadien d’administration de la justice, etc.).
2010 - Présentatrice, « Consentement au traitement et information du patient », programme de gestion des risques juridiques pour les infirmières, Osgoode Hall
2011 - Présentatrice, « Consentement au traitement », programme de gestion des risques juridiques pour les infirmières, Osgoode Hall
2013 - Conférencière invitée à faire une présentation sur le thème du droit de l’approvisionnement dans le cadre du cours sur le droit des infrastructures à grande échelle, faculté de droit de l’Université de Windsor. Professeur/instructeur : Tom Timmins
2013 - Conférencière invitée à faire une présentation sur le thème du droit de l’approvisionnement dans le cadre du cours sur la conception de la politique d’approvisionnement en énergie au Canada, faculté de droit de l’Université de Windsor. Professeur/instructeur : Tom Timmins
2014 - Conférencière invitée, « The Application of the Duty to Conduct Fair Competition », Université d’Ottawa, cours : Droit de l’approvisionnement – cours d’études en droit des affaires. Professeur/instructeur : Daniel Sipes
2014 - Conférencière invitée à faire une présentation sur le thème du droit de l’approvisionnement, cours sur le droit des infrastructures à grande échelle, faculté de droit de l’Université de Windsor. Professeur/instructeur : Tom Timmins
En plus de ce qui précède, j’ai participé à la formation continue comme suit :
Je suis une membre active du Barreau de l’approvisionnement, un groupe de praticiens au Canada qui se réunissent chaque trimestre pour discuter des développements juridiques en matière de droit de l’approvisionnement. Les membres du groupe sont des avocats qui pratiquent le droit de l’approvisionnement en cabinet privé, ainsi que des conseillers au sein de ministères et d’organismes gouvernementaux et du Tribunal canadien du commerce extérieur.
Chaque année, j’interviens auprès de nos clients pour leur proposer une formation juridique permanente interne sur le thème de la législation et de la conformité en matière d’approvisionnement. Il s’agit soit de formations juridiques, soit de séances d’information, et les participants sont des membres d’équipes commerciales et des juristes d’entreprise. En outre, j’ai présenté des formations juridiques permanentes internes dans le domaine du droit de l’approvisionnement.
Au fil des ans, j’ai également participé en tant qu’instructrice intérimaire ou juge ad hoc au cours Art de la Plaidoirie, section de common law en français de l’Université d’Ottawa. Professeur/instructeur : Daniel Boivin
J’ai suivi les formations juridiques permanentes suivantes.
2011 « Conflicts of Interest in Your Civil Litigation Practice » (Conflits d’intérêts dans votre pratique du contentieux civil), Barreau du Haut-Canada
2011 « Work / Life Balance: Myth or Reality? » (Équilibre entre vie professionnelle et vie privée : mythe ou réalité?), Barreau du Haut-Canada
2011 « The impact of trade treaties on municipal procurement » (L’impact des traités commerciaux sur l’approvisionnement municipal), Association du Barreau canadien
2012 « Administrative Law: fairness in public procurement » (Droit administratif : équité dans les marchés publics), Association du Barreau de l’Ontario
2012 « Doing Business in Difficult Countries: What Would You Advise in this Scenario » (Faire des affaires dans des pays difficiles : que conseilleriez-vous dans ce scénario), Association of Corporate Counsel, Section du contentieux civil
2012 « The Six-Minute Administrative Lawyer » (L’avocat spécialisé en droit administratif en six minutes), Barreau du Haut-Canada
2012 « Audit Response Letters: Ethical and Practice Management Issues Under the IFRS and GAAP » (Lettres de réponse à l’audit : Questions d’éthique et de gestion des pratiques dans le cadre des Normes internationales d’information financière et des Principes comptables généralement reconnus), Gowling WLG
2013 « Dealing with the Self-Represented » (Traiter avec les personnes qui se représentent elles-mêmes), Barreau du Haut-Canada
2013 « Clarity of Client Communications » (Clarté des communications avec les clients), Gowling WLG
2014 « CBA Series: Managing Your Client’s Expectations » (Série ABC : Gérer les attentes de vos clients), Association du Barreau canadien
2014 « The Six-Minute Administrative Lawyer » (L’avocat spécialisé en droit administratif en six minutes), Barreau du Haut-Canada
2015 « Procurement Commitments under International and Domestic Trade Agreements » (Engagements en matière d’approvisionnement dans le cadre d’accords commerciaux nationaux et internationaux), Association du Barreau canadien
2015 « Thriving in a Multi-Generational Workplace » (S’épanouir dans un lieu de travail multigénérationnel), Gowling WLG
2015 « Mental Health and Wellness » (Santé mentale et bien-être), Association du Barreau canadien
2015 « Demystifying Hospital Privileges Disputes: Practice Management Tips » (Démystifier les litiges relatifs aux privilèges hospitaliers : Conseils pour la gestion de la pratique), Association du Barreau canadien
2016 « The Six-Minute Administrative Lawyer » (L’avocat spécialisé en droit administratif en six minutes), Barreau du Haut-Canada
2016 « Working in a Global Law Firm: Do you Have Cultural Agility? » (Travailler dans un cabinet d’avocats international : avez-vous une agilité culturelle?), Gowling WLG
2016 « Business Conflicts 101 » (Conflits d’affaires 101), Gowling WLG
2017 « Privacy Law Summit » (Sommet sur le droit de la vie privée), Association du Barreau de l’Ontario
2017 « Top 10 Ethical Traps that Litigators Should Avoid » (Les 10 principaux pièges éthiques que les avocats plaidants doivent éviter), Association du Barreau canadien, Gowling WLG
2018 « Emerging Risks in Health Law » (Risques émergents dans le droit de la santé), Association du Barreau de l’Ontario
2018 « Diversity and Inclusion Training » (Formation sur la diversité et l’inclusion), Gowling WLG
2018 « Respect in the Workplace Training » (Formation sur le respect en milieu de travail), Gowling WLG
2019 « New Canadian Trade Agreements: What Canadian Businesses Need to Know about the CUSMA and CPTPP » (Nouveaux accords commerciaux canadiens : Ce que les entreprises canadiennes doivent savoir sur l’ACEUM et le PTPGP), Association du Barreau de l’Ontario
2019 « Privacy Law Summit 2019 » (Sommet sur le droit de la vie privée 2019), Association du Barreau canadien et Association du Barreau de l’Ontario
2019 « Professionalism in Challenging Situations » (Le professionnalisme dans les situations difficiles), Gowling WLG
2019 « Delivering Effective Feedback » (Fournir une rétroaction efficace), Gowling WLG
2019 « Inclusion in a Large Professional Organization » (Inclusion dans une grande organisation professionnelle), Gowling WLG
2019 « Unconscious Bias Training » (Formation sur les préjugés inconscients), Gowling WLG
2020 « OBA Mindful Lawyer Series - Module 20: Elevating Morale and Fostering Resilience In Today’s Climate » (ABO Série Avocats attentifs – Module 20 : Améliorer le moral et favoriser la résilience dans le climat actuel), Association du Barreau de l’Ontario
2020 « Today’s Privacy Challenges: Remote Workforces, Consent and Sensitive Personal Information » (Les défis actuels en matière de protection de la vie privée : Les travailleurs à distance, le consentement et les renseignements personnels de nature délicate), Association du Barreau de l’Ontario
2020 « Understanding the World of Electronic Documents » (Comprendre le monde des documents électroniques), Association du Barreau de l’Ontario
2020 « Mastering Virtual Meetings: Best Practices » (Maîtriser les réunions virtuelles : meilleures pratiques), Association du Barreau de l’Ontario
2020 « Leadership Training » (Formation sur le leadership), Gowling WLG
2021 « Leadership Training – continuation » (Formation sur le leadership – suite), Gowling WLG
2022 « Reconciliation and Decolonization: Shifting Culture in Large Communities » (Réconciliation et décolonisation : L’évolution de la culture dans les grandes communautés), Gowling WLG
Activités communautaires et civiques :
Indiquez toutes les organisations dont vous êtes membre ou tout poste que vous avez occupé, ainsi que les dates correspondantes.
Administratrice, conseil d’administration, Musée de l’immigration du Quai 21 : 2010‑2019
Partie 12 – LE RÔLE DE LA FONCTION JUDICIAIRE DANS LE SYSTÈME JURIDIQUE CANADIEN
Le gouvernement du Canada souhaite nommer des juges ayant une connaissance approfondie du rôle de la fonction judiciaire au Canada. Afin de fournir une base solide à leur évaluation, on demande aux candidats de donner leur opinion sur des sujets généraux liés à la fonction judiciaire et au système juridique au Canada.
Pour chacune des questions ci-dessous, veuillez fournir une réponse de 500 à 1 000 mots.
1. Que considérez-vous comme votre plus grande contribution au droit et à la poursuite de la justice au Canada?
En réfléchissant à ma contribution la plus importante, trois choses me sont venues à l’esprit. La première est mon implication dans des affaires de droit de l’approvisionnement qui sont d’intérêt public. La deuxième est ma conduite professionnelle en tant qu’avocate diligente, pratique et fondée sur des principes, ainsi que ma collégialité et ma collaboration dans mes interactions avec mes collègues, les avocats et les parties adverses, les organismes de réglementation et la Cour. La troisième est mon implication en tant que mentor pour les étudiants et les avocats.
Au cours de ma carrière en droit, j’ai eu l’occasion de m’occuper d’affaires liées au droit de l’approvisionnement, notamment en conseillant des entités gouvernementales et en représentant des soumissionnaires. Je considère ces affaires comme des questions d’intérêt public parce qu’elles concernent les processus d’approvisionnement du gouvernement et le respect de la réglementation. Tout au long de mes années de pratique, j’ai observé comment les affaires d’approvisionnement peuvent affecter, clarifier ou informer les politiques ou les pratiques gouvernementales. Nombre de mes affaires concernaient l’examen du processus d’approvisionnement d’une entité publique afin de s’assurer qu’elle respecte ses obligations en matière d’équité, d’ouverture et de transparence. Ces obligations sont inscrites dans la législation, les règlements, les politiques, les accords commerciaux ainsi que dans la common law. Les approvisionnements impliquent une dépense importante de fonds publics au bénéfice du contribuable. En conséquence, l’entité gouvernementale et ses représentants sont tenus de respecter des normes de conduite élevées. Remettre en cause une organisation gouvernementale est généralement le dernier recours pour de nombreuses personnes, qu’il s’agisse d’une entreprise individuelle, d’une petite ou moyenne entreprise ou d’une grande organisation. Pour beaucoup, cette démarche représente un risque important pour leur avenir. Néanmoins, il est essentiel pour une société démocratique qu’un simple citoyen puisse contester les décisions et les mesures gouvernementales qui l’affectent. Le fait de pouvoir poursuivre, et d’avoir poursuivi, ces voies d’une manière fondée sur des principes constitue, à mon avis, une contribution positive au droit.
Comme je l’ai mentionné, j’ai également représenté des entités gouvernementales, telles que des sociétés d’État, des agences de santé publique et des municipalités, dans le cadre de ma pratique du droit de l’approvisionnement. J’ai représenté consciencieusement mes clients afin de m’assurer qu’une organisation gouvernementale respecte sa législation habilitante, ses règles et ses procédures. Ces organisations sont composées de personnes qui travaillent dur pour appliquer et respecter leurs obligations légales envers le public et, par conséquent, les aider dans leurs processus d’approvisionnement contribue à l’avancement des services gouvernementaux dans l’intérêt du public.
En plus de ma pratique du droit de l’approvisionnement, ma pratique de la défense médicale implique des processus réglementaires devant les organismes provinciaux d’octroi de licences et de réglementation. Elle implique également des litiges pour négligence professionnelle. L’issue de ces affaires peut avoir des conséquences importantes sur la vie de mes clients. Il en va de même pour mes clients dans le domaine du droit de l’approvisionnement. Ainsi, le fait de s’engager dans les systèmes juridiques et administratifs est d’autant plus stressant et mon rôle en tant que conseillère est d’être juste, honnête et compatissante tout en défendant les intérêts de mes clients. Tout au long de ma carrière, j’ai eu la chance de travailler avec des avocats excellents et respectés. J’ai appris d’eux qu’être un bon avocat ne signifiait pas gagner « à tout prix ». Être un bon avocat signifie, au mieux de ses capacités, aider ses clients à naviguer dans le système juridique complexe qui les concerne, tout en continuant à respecter les normes professionnelles et éthiques. Cela signifie qu’il faut être clair et honnête lorsque l’on transmet son analyse juridique et son évaluation de l’affaire, afin que les clients puissent comprendre les conseils et être en mesure de prendre des décisions importantes susceptibles d’avoir une incidence sur leur vie. Il s’agit de leur fournir de bons conseils, mais aussi de leur expliquer leur rôle, leurs obligations et la conduite attendue d’eux en tant que partie impliquée dans le système juridique. Pour cela, il faut s’astreindre à un haut niveau d’exigence dans la conduite du dossier et faire preuve de collégialité et de civilité dans le cadre de ce processus. Cela implique d’être courtois et professionnel avec l’avocat de la partie adverse, de s’engager avec des parties stressées et peu au fait du droit, de respecter leurs points de vue et leurs intérêts et de les conseiller de manière équitable.
Au-delà des contributions professionnelles individuelles à mes clients, je pense qu’il est important d’être un bon mentor et un modèle dans la profession juridique. De merveilleux praticiens m’ont servi de mentors au fil des ans. Il est donc important de continuer à contribuer au mentorat significatif et constructif des jeunes avocats. Après avoir fondé une famille, j’ai mis en veilleuse mon temps de bénévolat communautaire pour donner la priorité à ma famille et au développement de ma pratique. Je n’ai pas mis de côté le mentorat. J’ai été activement impliquée dans des rôles de mentorat et de leadership chez Gowling WLG. J’ai participé aux comités de recrutement des étudiants et au processus d’évaluation des avocats du cabinet. Je continue à participer à notre programme officiel de mentorat des associés. J’encadre également de manière informelle les avocats qui travaillent avec moi.
J’ai eu la chance de travailler dans un environnement d’équipe. J’essaie de faire en sorte que les jeunes avocats avec lesquels je travaille aient autant d’occasions que possible de découvrir toutes les facettes d’un dossier et qu’ils aient la possibilité de se perfectionner sur le plan professionnel. Au-delà des discussions habituelles sur les questions juridiques, je suis honorée que mes collègues me demandent de les aider à résoudre les problèmes éthiques ou personnels qui peuvent se poser dans leurs affaires ou à gérer les conflits ou les situations difficiles avec leurs clients ou les avocats de la partie adverse, entre autres choses. J’espère les soutenir dans leur apprentissage de l’équilibre entre la défense des intérêts et le respect de leurs obligations professionnelles et des normes de la profession. J’essaie de créer un environnement où ils sentent qu’ils peuvent exprimer leurs pensées, leurs préoccupations et leurs opinions de manière ouverte et sûre, en sachant qu’aucune question n’est mauvaise et qu’ils auront l’occasion de résoudre ces situations difficiles avec une personne de confiance. Nous parlons souvent de l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, et nous discutons des moyens de gérer une pratique en pleine croissance et très occupée, mais aussi des moyens de maintenir un équilibre sain en dehors de la vie professionnelle. Et surtout, j’essaie de montrer l’exemple.
Enfin, en tant que personne de couleur, j’ai reconnu l’importance de la représentation des minorités et j’ai joué divers rôles de leadership au sein de Gowling WLG, notamment en tant que membre du conseil d’administration.
2. Comment votre expérience vous a-t-elle permis de mieux comprendre la diversité des Canadiens, leurs perspectives particulières et leurs réalités vécues?
Ma vie a été marquée par la diversité, tant sur le plan personnel que professionnel. En tant qu’immigrante de première génération, femme d’origine asiatique et francophone vivant en Ontario, mes expériences vécues m’ont donné un aperçu de la diversité des Canadiens que j’ai rencontrés et avec lesquels j’ai travaillé, ainsi que de leurs perspectives particulières.
Ma famille est arrivée au Canada après la fin de la guerre du Vietnam, en 1975. L’histoire de l’immigration de ma famille n’est pas unique, mais c’est une histoire que les immigrants et les réfugiés connaissent bien. Mon père était titulaire d’un diplôme universitaire étranger et avait fait carrière au Veitnam. Du jour au lendemain, il a dû repartir à zéro et a accepté tous les emplois qu’il pouvait trouver pour subvenir aux besoins de sa jeune famille. Nous sommes restés à Ottawa où j’ai poursuivi mes études à l’école catholique française. Mes deux garçons poursuivent également leurs études secondaires et postsecondaires en français. J’ai également terminé mes études postsecondaires en français, y compris mon diplôme d’enseignement et mon diplôme de droit (common law en français).
D’aussi loin que je me souvienne, mes parents étaient activement impliqués dans la communauté vietnamienne et ont fait du bénévolat. J’ai appris dès mon plus jeune âge la valeur du service public et du don de soi. Ils ont participé à des initiatives telles que le projet 4000, qui aide les réfugiés du Vietnam, du Cambodge et du Laos à s’installer au Canada, et un projet de logement à but non lucratif à Ottawa. Ces initiatives ont aidé les nouveaux Canadiens à s’établir dans leur nouveau pays et à reconstruire leurs vies. À l’université, j’ai travaillé au sein de la communauté vietnamienne et j’ai aidé les personnes qui passaient l’examen de citoyenneté. J’ai joué un rôle de leader au sein de l’association des étudiants vietnamiens de l’Université Carleton et de l’Université d’Ottawa. J’ai rencontré de nouvelles personnes de tout le pays et j’ai appris à connaître mes cultures – canadienne et vietnamienne – et à tirer parti de leurs diverses situations. Le fait d’être tutrice de français à l’Université Carleton m’a également permis de rencontrer des étudiants de tout le pays. À la faculté de droit, j’ai travaillé à la clinique d’aide juridique de l’Université d’Ottawa dans le groupe des propriétaires et des locataires. J’ai travaillé avec les personnes les plus vulnérables dans le cadre de litiges qui pourraient avoir une incidence sur le fait qu’elles aient toujours un toit au-dessus de leur tête. En tant que professeur occasionnel, j’ai rencontré des étudiants et des familles de différents milieux socio-économiques et culturels. En tant qu’étudiante en droit travaillant à la section du Code civil du ministère de la Justice, j’ai découvert les nuances du bijuridisme de notre pays grâce à mes collègues et à leur travail d’harmonisation des lois fédérales afin de respecter les deux types de systèmes.
Au cours de mes années de formation, j’ai été confrontée à de nombreuses formes de racisme, manifestes ou non, comme le fait qu’on m’ait dit de « remonter sur le bateau » ou qu’on ait supposé que je ne parlais ni anglais ni français, parmi toute une série d’autres stéréotypes. Il n’est pas nécessaire de revenir sur ce sujet, mais je le mentionne dans la mesure où il m’a permis de mieux comprendre les expériences des autres. Bien que je ne puisse pas parler de l’expérience de chacun en matière de préjugés ou de racisme, j’ai vu à quel point les préjugés, qu’ils soient inconscients ou non, peuvent être nuisibles. Cela a influencé ma façon d’aborder une personne que je rencontre pour la première fois, qu’il s’agisse d’un client, d’une partie adverse ou d’un avocat. C’est aussi quelque chose que mon mari et moi nous efforçons de faire avec nos deux garçons, d’équilibrer nos deux cultures avec des enfants biraciaux. Nous avons essayé de faire en sorte qu’ils soient exposés à autant d’expériences que possible. Cela signifiait qu’ils devaient découvrir toutes les facettes de leur culture, apprendre le français, apprendre la famille de mon mari et ses expériences de vie dans l’Ontario rural, mais aussi apprendre la langue vietnamienne. Ils ont passé trois heures le samedi, de la maternelle à la huitième année, à apprendre leur culture et leur langue, en espérant qu’ils découvrent les expériences et les antécédents de leurs camarades de classe.
Mon expérience professionnelle m’a permis d’acquérir une vision et des perspectives très larges, car ma pratique au cours des 22 dernières années m’a permis de m’engager activement auprès d’un groupe diversifié de personnes, y compris mes collègues de Gowling WLG, et mes clients. J’ai fait l’expérience d’un large éventail d’affaires, notamment devant la Commission d’appel des pensions du Canada, la Commission d’appel et de révision des professions de la santé et le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario, entre autres. Au fil des ans, j’ai également fait du bénévolat auprès de la ligne d’assistance téléphonique de Pro Bono Ontario. Ces expériences m’ont permis de me familiariser avec les difficultés que bon nombre de personnes rencontrent encore, telles que l’incapacité de comprendre ou d’accéder au système juridique en raison d’une barrière linguistique ou pour des raisons culturelles ou socio-économiques, ou encore les préjugés et le racisme. J’ai rencontré des personnes de tous les horizons et j’ai travaillé avec elles, ce qui m’a donné la possibilité de comprendre et d’apprécier la variété et la diversité des Canadiens qui composent notre pays. Grâce à mon rôle de mentor et de membre du conseil d’administration de Gowling WLG, ainsi qu’à ma pratique juridique, j’ai eu la chance de travailler avec des personnes aux origines, aux expériences de vie et aux cultures diverses. Mes clients sont des particuliers, des petites et moyennes entreprises, des sociétés d’État et des organisations multinationales, ce qui m’a donné l’avantage et la possibilité de voir une question sous différents angles et à différents niveaux de complexité.
Enfin, je souhaite souligner le travail et les expériences que j’ai vécus en tant que membre du conseil d’administration du Musée canadien de l’immigration, situé au Quai 21 à Halifax, en Nouvelle-Écosse. J’ai appris à connaître l’histoire très importante et diversifiée de l’immigration au Canada et son impact sur le tissu de notre pays. J’ai rencontré et travaillé avec un groupe diversifié de personnes exceptionnelles venant de partout au pays. Chaque membre du conseil d’administration et chaque personne qui a travaillé avec nous avait des antécédents personnels et professionnels impressionnants et variés. J’ai apprécié le temps qu’ils m’ont consacré en partageant leurs expériences de vie. Les interactions de notre conseil au sein de la communauté élargie du Canada au cours de ces années m’ont permis d’être exposée à encore plus de perspectives et d’expériences.
Mon expérience personnelle et professionnelle m’a permis d’apprendre à connaître les perspectives particulières et les réalités vécues par les Canadiens, ce qui serait très utile à la Cour.
3. Décrire l’impact de la prise de décision judiciaire sur la société dans une démocratie constitutionnelle.
Une démocratie constitutionnelle est composée de trois branches : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Nous sommes également un pays bijuridique, avec des systèmes de droit civil et de common law, et les lois fédérales doivent pouvoir prendre en compte et harmoniser ces deux systèmes. Tandis que l’exécutif gère les affaires publiques et que le législatif débat des projets de loi et adopte la législation, le judiciaire interprète et applique la loi. En tant que tels, les tribunaux occupent une place importante et critique dans la société d’une démocratie constitutionnelle pour assurer le respect de la primauté du droit. Par conséquent, les décisions de la Cour touchent tous les aspects de la société et ont un impact concret sur celle-ci.
Les lois et les décisions du gouvernement ont une grande portée et touchent les Canadiens de manière importante et significative. En ces temps de plus en plus turbulents, la confiance dans les institutions publiques a souvent été remise en question, à voix haute et publiquement. Les Canadiens comptent sur le système judiciaire pour les aider à défendre leurs droits et libertés. Ils attendent de leur système judiciaire qu’il soit fort et indépendant et qu’il demeure équilibré et stable. Ainsi, lorsque ces lois ou décisions sont contestées ou cherchent à être interprétées, les parties comparaissant devant la Cour et la société doivent avoir confiance dans le fait que la Cour examinera les questions d’une manière juste, impartiale et objective. Les tribunaux sont chargés de veiller à ce que les litiges soient résolus de manière équitable, en appliquant les principes juridiques de manière cohérente et correcte, entre autres.
Les décisions de la Cour ont un impact non seulement sur les parties concernées, mais aussi sur la société dans son ensemble. C’est la nature variable de l’audience que la Cour doit prendre en compte. Les décisions de justice ne sont pas destinées uniquement aux parties et peuvent également avoir un impact sur les coutumes et les mœurs de la société et établir ou confirmer des pratiques et des normes acceptées. Certaines affaires cherchent à clarifier ou à remettre en question des questions de droit qui peuvent contribuer à l’interprétation ou à la modification de la loi. L’impact d’une décision peut également avoir une incidence sur la politique ou la conduite des institutions ou de l’industrie à l’avenir. Devant la Cour fédérale ou la Cour supérieure de justice de l’Ontario, la décision d’un juge peut impliquer l’interprétation d’une loi ou d’une décision ou d’une loi du gouvernement. À ce titre, les législateurs, les décideurs politiques, les organismes de réglementation ainsi que le public constituent une autre composante de l’audience des décisions de la Cour. Cela permet d’informer la société sur l’application de la primauté du droit dans un cas particulier, puis par extrapolation à un groupe plus large. Il est donc essentiel que les juges soient conscients et tiennent compte de l’impact de leurs décisions.
Les décisions de la Cour peuvent influencer les questions sociales. Les décideurs s’appuient sur l’interprétation par la Cour de leur législation ou de leur réglementation pour examiner les orientations de la Cour concernant leurs processus ou leurs pratiques. Il n’est pas rare que je m’appuie sur la jurisprudence pour conseiller mes clients gouvernementaux afin d’informer l’administration de leurs processus et procédures, ou lorsqu’ils préparent des politiques et leurs documents d’approvisionnement. Ainsi, lorsqu’une entité publique s’appuie sur des décisions de la Cour pour modifier ou clarifier ses politiques et procédures, la société s’en trouve également touchée à un niveau plus large. L’industrie et le public sont également guidés par les commentaires ou les critiques de la Cour. La décision de la Cour peut avoir une incidence sur leurs propres pratiques, dans la mesure où ils prennent des orientations sur leurs interactions avec les organismes publics. Dans les litiges et les affaires réglementaires, la décision de la Cour les informera également sur la manière dont ils doivent mener leurs affaires et aura une incidence également sur leur stratégie. En cela, la Cour a le potentiel de changer la conduite et les pratiques.
Les décisions de justice peuvent avoir des ramifications politiques. Nous vivons dans un monde qui évolue rapidement, avec des innovations et des progrès constants, et des opinions personnelles et politiques de plus en plus variées. Les lois et les règlements ne peuvent pas envisager toutes les permutations possibles des faits qui seront appliqués dans une affaire qu’un juge doit trancher. La Cour doit donc tenir compte de l’ensemble du contexte de l’affaire lorsqu’elle examine les preuves, les critères juridiques et les précédents. Les juges doivent être capables de suivre le rythme de la société et d’être sensibles à ses problèmes et à ses intérêts. Cependant, ils ne peuvent pas être influencés par l’opinion de la société dans leur résolution d’une affaire. Ils ne peuvent pas intégrer leurs opinions personnelles ou politiques dans leur analyse. Bien qu’ils doivent faire preuve d’humanité, les juges doivent conserver leur indépendance et leur impartialité dans l’examen des affaires dont ils sont saisis. Ils doivent s’efforcer de s’appliquer à analyser l’affaire de manière objective.
Les décisions de la Cour ont un impact non seulement sur les parties et la société dans son ensemble, mais aussi sur la façon dont celles-ci perçoivent le système judiciaire et sur la confiance qu’elles accordent aux institutions publiques. Le dicton selon lequel la justice doit être vue pour être rendue est donc d’autant plus important. Les juges sont le visage de la justice et la fiabilité du système judiciaire canadien, et leurs décisions ne sont pas seulement le reflet de ce système, mais aussi son résultat.
4. Prière d’indiquer les qualités personnelles, les habiletés et les compétences professionnelles ainsi que l’expérience de vie qui, selon vous, vous rendent apte à exercer le rôle de juge.
J’ai les qualités personnelles, les compétences professionnelles et l’expérience de vie qui me permettent d’être juge. Les qualités personnelles qui me serviraient bien en tant que juge ont aussi été intrinsèquement essentielles à ma réussite dans ma carrière. Je suis patiente et diligente. J’ai un esprit critique, une bonne écoute et je suis bonne communicatrice. Je suis fidèle à mes principes et je fais preuve d’équité, d’objectivité et d’empathie.
Dans mon enfance, mes parents ont accordé une priorité à l’éducation et au travail acharné. Ils ont inculqué à mes frères et sœurs, ainsi qu’à moi-même, qu’une solide éthique de travail est d’une importance capitale. J’ai fait preuve de cette diligence dans tout ce que j’ai fait. Aucune tâche n’est trop ardue et je ne tiens pas pour acquis le temps et les efforts qui doivent être consacrés pour accomplir un excellent travail. En raison de la nature habituellement urgente de mon travail, je dois être très organisée, car je dois jongler le travail quotidien et mes autres responsabilités au sein de Gowling WLG, en plus d’interruptions intermittentes pendant la journée. Je pratique également dans des domaines très diversifiés et je suis disponible pour mes clients et mes collègues qui me consultent souvent. Par conséquent, je dois être en mesure de passer rapidement d’un sujet à l’autre tout en étant en mesure d’examiner les questions juridiques et stratégiques qu’on m’a demandé d’examiner.
Je traite régulièrement des cas difficiles et complexes avec des documents exceptionnellement volumineux. J’apprends toujours de nouvelles choses, mais habituellement dans des délais très courts, je dois traiter des faits complexes pour les analyser et fournir des conseils juridiques. Je suis chanceuse que ma carrière m’ait exposée à des domaines intéressants du droit. Mon travail dans les dossiers de marchés publics à tous les paliers de gouvernement m’a permis d’en apprendre davantage sur les processus et les procédures du gouvernement et de les comprendre. Ces cas sont aussi toujours différents et j’apprends constamment quelque chose de nouveau, que ce soit sur la technologie, le bien acheté ou un problème de conformité réglementaire. Je me sens chanceuse de ne pas toujours avoir les mêmes questions et que ma pratique ne soit jamais routinière. De même, dans ma pratique de la défense médicale, j’apprends toujours des choses intéressantes sur les procédures médicales, la médecine et d’autres processus. Mon travail n’a jamais été ennuyeux, car j’apprends et je suis exposée à de nouvelles expériences au quotidien.
Comme mon travail comporte des renseignements très techniques, il est important de porter attention aux détails. Toutefois, je ne perds pas de vue le contexte général d’un dossier. Je comprends l’objectif du produit du travail que je fournis, et que ce produit doit atteindre cet objectif. Les questions juridiques de mes clients sont examinées de façon réfléchie et approfondie, et je leur communique l’analyse et les questions juridiques de façon claire et concise. Mon travail comporte un élément humain important, peu importe le contexte. Je fournis des conseils et de l’aide dans des situations difficiles et je dois tenir compte non seulement du contexte juridique du dossier, mais aussi des réalités pratiques de mes clients. Je dois aussi transmettre des messages difficiles avec gentillesse et respect. Je traite régulièrement des conflits, mais il n’est pas nécessaire que chaque cas soit accusatoire. Dans de nombreux cas, la meilleure façon de défendre les intérêts de votre client n’est pas d’aggraver la situation, mais de résoudre le différend. De plus, je crois que la façon éthique, fondée sur des principes et collégiale dont j’agis dans des dossiers donne non seulement à mes clients, mais aussi à l’avocat de la partie adverse et aux parties l’assurance que le dossier sera traité de façon professionnelle. J’ai travaillé en équipe avec mes collègues de partout au pays. Je fais preuve de respect et d’esprit d’équipe et je suis honorée que mes collègues me demandent de participer à leurs dossiers. Mes classements et ma reconnaissance en droit des marchés publics dans des répertoires juridiques réputés comme Lexpert, Chambers Canada (avocate de premier plan), Legal 500, Best Lawyers in Canada et Who’s Who Legal (leader d’opinion), qui sont fondés sur les commentaires et les rétroactions des clients, des pairs et des membres du Barreau, confirment ma réputation professionnelle pour laquelle j’ai durement travaillé.
Je peux voir les deux côtés de la médaille. En particulier, ma pratique du droit des marchés publics m’a permis de comprendre différents points de vue. J’ai commencé par représenter les soumissionnaires qui participaient aux processus d’approvisionnement du gouvernement et à les aider dans ce contexte (travail litigieux et non litigieux), mais j’ai également eu la chance de représenter plus tard des propriétaires comme des sociétés d’État, des municipalités, des conseils scolaires, des organismes de santé publique et des propriétaires privés qui ont mené leurs propres processus d’approvisionnement. Par conséquent, j’ai eu l’avantage de faire l’expérience de mon rôle de conseillère juridique des deux points de vue. Mes plus de 20 années en pratique privée m’ont permis de voir un problème sous un angle plus large et de comprendre et de m’y retrouver dans diverses questions concurrentes.
Ces compétences et aptitudes m’ont également bien servi dans les autres rôles que j’ai joués au fil des ans, au-delà de celui d’avocate. En tant que membre du conseil d’administration, mentore, enseignante et mère, j’applique ces compétences dans ma vie personnelle et professionnelle. J’enseigne encore dans le cadre de mon travail avec de jeunes avocats, des étudiants et des membres du personnel avec lesquels j’interagis. À ce titre, j’ai dû interviewer, évaluer et fournir une rétroaction d’une manière respectueuse, constructive et encourageante. J’ai la réputation d’être une travailleuse assidue, d’avoir l’esprit d’équipe, d’être une personne compatissante et diplomatique et d’être une bonne mentore. Ce sont toutes des compétences et des aptitudes que j’apporterais à la magistrature.
5. Étant donné que l’objectif est de veiller à ce que les Canadiens et Canadiennes puissent regarder les juges nommés à la magistrature et y voir leur visage et leurs expériences de vie reflétés, vous pouvez, si vous le souhaitez, fournir des renseignements sur vous-même qui, selon vous, aideraient à atteindre cet objectif.
Les Canadiens et Canadiennes doivent pouvoir se reconnaître dans les institutions devant lesquelles ils comparaissent pour avoir confiance en ces institutions. Les Canadiens et Canadiennes doivent savoir que le juge comprend leur expérience de vie et fait preuve d’empathie. J’espère que lorsque les Canadiens et Canadiennes me verront, ils verront quelqu’un qui a vécu l’une des diverses histoires d’immigration canadienne, mais qui fait aussi partie de la société canadienne. J’espère qu’ils verront une femme d’origine vietnamienne qui est arrivée au Canada en tant que réfugiée avec sa famille et qui a bâti une vie et une carrière enrichissantes. J’espère qu’ils verront une personne qui n’a pas tenu ses possibilités pour acquises et qui a travaillé fort dans sa vie personnelle et professionnelle pour atteindre ses objectifs. J’espère qu’ils verront une personne comme eux, qui apprécie et qui reconnaît la richesse de leur culture et une concitoyenne canadienne ayant des expériences de vie différentes, mais complémentaires.
Bien que j’aie eu la chance d’être plus jeune lorsque je suis arrivée au Canada, ma famille et moi avons tout de même dû naviguer dans un nouveau pays avec de nouvelles coutumes et de nouvelles langues. J’ai dû déterminer mon identité culturelle tout en me faisant dire que je n’étais pas assez asiatique ou pas assez canadienne. En plus de cela, j’ai grandi dans un milieu franco-ontarien et j’ai découvert la perspective des droits de la langue française. J’ai vécu un racisme flagrant et des micro-agressions, mais toutes ces expériences m’ont appris qu’il ne fallait jamais juger un livre à sa couverture. Les gens sont plus que ce qu’ils semblent être. J’ai dû lutter contre les stéréotypes à de nombreuses étapes de ma vie. J’ai fait mon chemin dans la profession juridique à une époque où il n’y avait pas beaucoup de gens de couleur. Lorsque je suis devenue associée dans un cabinet d’avocats national, j’étais l’une des rares femmes asiatiques à occuper ce poste à l’époque. De nombreux Canadiens et Canadiennes ont vécu une perspective semblable, celle d’être une minorité, même dans un poste bien établi et bien mérité, dans un endroit où vous habitez depuis longtemps et où vous êtes respecté. J’ai vécu un parcours que de nombreux Canadiens et Canadiennes qui ont immigré au Canada ont vécu et continuent de vivre.
Au fil des ans, j’ai compris à quel point il était important d’occuper des postes de direction et d’être actif au sein de la collectivité afin d’amener la diversité à la table où les décisions sont prises. J’ai vu la diversité de la profession juridique s’épanouir et je suis satisfaite de voir une plus grande représentation à cet égard. Tout au long de ma vie, j’ai rencontré et travaillé avec tant de gens au Canada et partout dans le monde. J’ai écouté leurs histoires et j’ai appris de leurs expériences. Ces connaissances enrichissent ma vie. J’ai appris qu’il y a un large éventail d’expériences, de luttes et de problèmes que tout le monde vit, et qu’aucune expérience n’est exactement la même. Cela m’a appris à continuer d’être ouverte d’esprit, d’apprendre, d’être curieuse et d’être toujours à l’écoute. J’espère apporter à la Cour la diversité de mes expériences personnelles, professionnelles et vécues et j’espère que les Canadiens et Canadiennes pourront reconnaître leurs visages et leurs expériences de vie lorsqu’ils me regarderont.
Détails de la page
- Date de modification :