Document de conseils sur l’échantillonnage et les mesures d’intervention pour le contrôle de la corrosion : Orientations sur la consultation publique
Cette sur page
- Introduction et contexte
- Protocoles et programmes de contrôle de la corrosion
- Protocoles d'echantillonnage pour le plomb
Introduction et contexte
La corrosion constitue un problème courant des approvisionnements en eau potable au Canada. La corrosion est la détérioration d'un matériau, habituellement un métal, due à une réaction de celui-ci avec son environnement. Dans les réseaux de distribution d'eau potable, parmi les matériaux qui pourraient être affectés par la corrosion (interne) et relarguer des concentrations croissantes de contaminants, on retrouve les tuyaux (p. ex. entrées de service en plomb) et les raccords métalliques. La corrosion tend à provoquer une augmentation de la concentration de nombreux métaux (des sous-produits de la corrosion) dans l'eau du robinet du consommateur. Les dépôts de corrosion dans les tuyaux constituent également un réservoir important d'une grande variété d'éléments, dont certains sont préoccupants pour la santé.
On utilise aussi couramment le terme « corrosion » pour désigner les réactions de dissolution et de carbonatation (c.-à-d. la précipitation du CaCO3) des matériaux à base de ciment. Ces réactions entraînent souvent une augmentation du pH, ce qui peut nuire à la désinfection et à la qualité esthétique de l'eau, et réduire l'efficacité des produits chimiques utilisés pour le contrôle de la corrosion. Dans certains cas, l'attaque chimique subie par les tuyaux au contact de l'eau peut provoquer une diminution de l'intégrité structurelle des tuyaux et leur défaillance ultérieure.
La corrosion des réseaux de distribution d'eau potable peut être causée par plusieurs facteurs, dont le type de matériau utilisé, l'âge des conduites et des raccords, la durée de stagnation de l'eau et la qualité de l'eau dans le réseau, y compris son pH. Les propriétés ayant le plus d'importance en ce qui concerne la corrosion des matériaux et le relargage de contaminants dans les réseaux de distribution sont le pH et l'alcalinité. La température et les teneurs en calcium, en chlore libre résiduel, en chloramines, en chlorure, en sulfate ou en matière organique naturelle (MON) constituent d'autres paramètres d'intérêt pour la qualité de l'eau potable. Les modifications du procédé de traitement de l'eau potable et les altérations de la qualité de l'eau (y compris en cas de mélange) peuvent avoir un impact sur la corrosion dans le réseau de distribution et les systèmes de plomberie résidentiels.
Dans le présent document, on entend par « contrôle de la corrosion » l'ensemble des mesures prises pour contrôler ou réduire le relargage de métaux, spécifiquement le plomb, dû à la corrosion des matériaux présents dans les réseaux de distribution d'eau potable. Bien qu'il n'y ait pas de méthode simple et fiable permettant de mesurer la corrosion proprement dite, il est possible de déterminer la concentration de plomb au robinet du consommateur et de s'en servir comme indice de corrosion. La surveillance des concentrations de plomb au robinet peut permettre de déterminer les sources du plomb et aider à choisir des stratégies de contrôle efficaces de la corrosion pour réduire ces concentrations.
Il n'existe aucun effet sur la santé directement lié à la corrosion dans les réseaux de distribution d'eau potable. Toutefois, la corrosion peut entraîner le relargage de contaminants à des concentrations qui seraient préoccupantes pour la santé des Canadiens. Le principal contaminant d'intérêt est le plomb, que l'on utilise comme élément déclencheur pour la mise en œuvre de programmes de contrôle de la corrosion comprenant notamment des mesures d'intervention. La concentration maximale acceptable (CMA) actuelle pour le plomb dans l'eau potable, établie sur base d'effets sur la santé chez les enfants, est fixée à 0,005 mg/L. Le contrôle de la corrosion est une méthode de traitement efficace pour minimiser les concentrations de plomb au point de consommation Toutefois, si l'eau est distribuée par une entrée de service en plomb, le contrôle de la corrosion à lui seul ne suffira peut-être pas à réduire la teneur de plomb à la CMA. Par conséquent, l'enlèvement complet de l'entrée de service en plomb est probablement la solution la plus efficace et la plus permanente.
Parmi les autres contaminants pouvant être relargués dans les réseaux de distribution d'eau potable sous l'effet de la corrosion, on retrouve le cuivre et le fer. La recommandation pour le cuivre est de 2,0 mg/L. La recommandation pour le fer dans l'eau potable est de ≤ 0,3 mg/L et constitue un objectif esthétique. Ces recommandations visent à compléter les renseignements fournis sur l'échantillonnage et les mesures d'intervention dans les Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada : Document technique – Le plomb. Le présent document ne traite pas de la biocorrosion.
Bien que les protocoles décrits dans le présent document représentent la meilleure approche pour traiter des problèmes de corrosion dans les réseaux de distribution d'eau potable, d'après les données de surveillance et les données scientifiques disponibles, ils peuvent être peu pratiques ou irréalisables dans certains réseaux. Dans de tels cas, une version à échelle réduite de cette approche peut contribuer à une amélioration de la protection de la santé et de la qualité de l'eau (voir la section Considérations pour les petits réseaux).
Dans le présent document, le terme « réseau de distribution » sera utilisé dans un sens large, comprenant le réseau de conduites d'un système d'approvisionnement en eau potable, ainsi que les tuyaux, raccords et autres équipements adjacents ou à l'intérieur d'un immeuble ou d'un logement et servant à l'alimentation en eau aux consommateurs.
Protocoles et programmes de contrôle de la corrosion
Tout réseau de distribution d'eau potable peut être sujet à la corrosion, quelle que soit sa taille. Il est donc important pour les autorités responsables de mettre en place un programme de surveillance afin d'évaluer si un réseau est sujet à de la corrosion, et à quel degré, et de prendre des mesures correctives appropriées. Un programme de contrôle de la corrosion pour un réseau de distribution d'eau potable devrait être fondé sur les concentrations de contaminants spécifiques détectées au robinet du consommateur. Bien que la corrosion entraîne le relargage de divers contaminants, la cible principale devrait être le plomb, puisqu'il s'agit du contaminant dont la présence risque le plus d'entraîner des effets nocifs pour la santé aux concentrations habituellement mesurées dans les résidences et les réseaux de distribution. Le cadre d'un programme de contrôle de la corrosion dans des sites résidentiels présente les activités et les étapes à entreprendre afin de mettre en œuvre une approche holistique du contrôle de la corrosion et du traitement de contrôle de la corrosion (c.-à-d. chimiques). Ce cadre décrit l'interconnexion entre les différents éléments du Plan de contrôle de la corrosion dans un système (PCCS)et ceux des protocoles de surveillance. La figure 1 illustre certains des éléments à inclure dans le PCCS relativement au plomb. Le présent document ne traite toutefois pas du PCCS même.
Figure 1. Exemple d'éléments à inclure dans un PCCS
Plan de contrôle de la corrosion dans un système (PCCS) – plomb (Pb)
- Évaluation des risques associés au plomb
- Types et emplacement des sources de plomb
- Inventaire des entrées de service en plomb (ESP) et échéancier de l'inventaire initial et de la mise à jour
- Échantillonnage du plomb et surveillance des paramètres de qualité de l'eau
- Perturbations potentielles (travaux routiers ou réparations/améliorations du réseau de distribution [RD], prévus ou urgents, etc.)
- Mesures d'intervention
- Plan de remplacement des ESP
- Notification avant la réalisation des réparations
- Mise en place d'un filtre au point d'utilisation ou utilisation d'eau en bouteille après les perturbations
- Purge (mesure temporaire) après les perturbations
- Construction, réparation du réseau de distribution/site
- Remplacement partiel des ESP
- Traitement de contrôle de la corrosion (TCC)
- Évaluation des contraintes sur l'optimisation des concentrations de plomb
- Études d'optimisation des installations de traitement en vue d'une conformité simultanée
- Cibles de qualité de l'eau dans les installations de traitement (plages opérationnelles définies)
- Définition de plages et de limites pour les objectifs importants en matière de qualité de l'eau dans les RD (désinfectant et inhibiteur résiduels, pH, etc.)
- Caractérisation du RD et fonctionnement par rapport au relargage de Pb (ou de Cu)
- Réduction des sédiments, des dépôts, des biofilms et des épisodes d'eau colorée (c.-à-d. nettoyage) avant la mise en œuvre du TCC ou l'optimisation
- Réparation et remise en service des entrées comme mesure supplémentaire visant le Pb dans le cadre du TCC
L'une des premières étapes de la mise en œuvre d'un programme de contrôle de la corrosion consiste à surveiller les concentrations de plomb au robinet du consommateur et à caractériser la qualité de l'eau. Cette surveillance fournira aux autorités responsables des renseignements sur la corrosivité de l'eau en ce qui a trait au plomb. Étant donné qu'une des principales sources de métaux dans l'eau potable est reliée à la corrosion des réseaux de distribution et de la plomberie, la mesure du contaminant au robinet constitue le meilleur outil pour évaluer la corrosion et refléter l'exposition de la population. Un programme de surveillance fournit les renseignements nécessaires pour déterminer les mesures correctives à prendre lorsque des concentrations de plomb supérieures à la CMA sont détectées dans le système, ainsi que des renseignements sur le niveau de surveillance qui devrait être mis en œuvre dans le futur. La surveillance de certains paramètres de qualité de l'eau, comme le pH et l'alcalinité, est essentielle pour évaluer les problèmes de corrosion et établir l'efficacité d'un programme de contrôle de la corrosion. Les protocoles d'échantillonnage varieront selon l'objectif visé (voir le tableau 1). Comme la surveillance du plomb au robinet peut se faire au moyen de différents protocoles d'échantillonnage, il est important que le protocole choisi soit le bon pour l'objectif visé et pour le type d'habitation.
Objectif | Type d'échantillon | Protocole | |||
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Conformité à la réglementation relative au plomb ou Efficacité du contrôle de la corrosion |
Premier jet (U.S. EPA) | 6+ h de stagnation Prélèvement de 1 L |
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Aléatoire (RDT) (R.-U./UE) | Échantillonnage aléatoire sans purge préalable Prise en compte d'une stagnation variable Prélèvement de 1 L |
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30 MS (Ontario) | 2 à 5 min de purge 30 min de stagnation Prélèvement des deux premiers litres |
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Détermination des sources de plomb (conduites/entrée de service en plomb)
Identification du type de plomb |
Séquentiela – classique | Durée de stagnation déterminée 10 à 20 échantillons séquentiels d'un volume déterminé (125 mL, 250 mL, 1 L, etc.) | |||
Séquentiel, stimulant la libération de particules | Échantillonnage séquentiel classique à débit croissant (faible, moyen et élevé) | ||||
Après purge complète | 5 min de purge Prélèvement de 1 L et comparaison pour valider le seuil indiquant la présence d'une ESP |
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3Ts for schools and childcare facilities: revised manual, U.S. EPA | Stagnation durant une nuit Prélèvement des 250 premiers millilitres de tous les robinets et fontaines Comparaison des résultats de l'échantillonnage mené dans chaque installation afin d'établir un ordre de priorité pour l'échantillonnage de suivi et l'assainissement (en consultation avec l'autorité responsable en matière d'eau potable de l'État) |
Les protocoles d'échantillonnage présentés dans ce document permettent de déterminer si l'eau distribuée est corrosive pour les matériaux présents dans le réseau de distribution et dans les systèmes de plomberie résidentiels, et de déterminer si les mesures de contrôle de la corrosion sont efficaces.
Si la surveillance réalisée dans le cadre d'un programme de contrôle de la corrosion montre que les concentrations de plomb sont supérieures à la CMA, soit 0,005 mg/L, une ou plusieurs des mesures correctives suggérées doivent être prises. Il faut établir l'efficacité de ces mesures par la suite, en mettant sur pied une surveillance appropriée. Ceci est important pour s'assurer que le programme de contrôle de la corrosion est optimisé de manière à réduire le plus possible les concentrations de plomb, ainsi que l'exposition au plomb et à d'autres contaminants connexes.
Types d'immeubles
Lors de la surveillance des concentrations de plomb dans le cadre d'un programme de contrôle de la corrosion, il faut tenir compte de deux contextes différents :
- les habitations résidentielles (comptant jusqu'à six logements)
- les immeubles non résidentiels et les immeubles résidentiels, notamment les écoles, les immeubles à logements multiples et les grands immeubles
Dans un contexte résidentiel, c'est-à-dire les habitations résidentielles, comme les maisons unifamiliales et les immeubles résidentiels (comptant jusqu'à six logements), on cherchera à déterminer les concentrations de plomb à travers du système et à identifier les sources de plomb dans le réseau de distribution et dans les systèmes de plomberie résidentiels. Les objectifs des programmes de surveillance résidentiels sont généralement d'identifier d'identifier les problèmes de corrosion, d'établir la cause du problème et de déterminer les meilleures mesures correctives à prendre si nécessaire. Une surveillance ultérieure doit être effectuée pour évaluer l'efficacité des programmes de contrôle de la corrosion à l'échelle du réseau et pour déterminer si le contrôle de la corrosion a été optimisé.
En raison de la nature complexe des immeubles, les activités de surveillance visant les écoles, les immeubles à logements multiples (comptant plus de six logements) et les grands immeubles seront principalement axées sur les sources de plomb dans le système de plomberie des immeubles. L'objectif d'un programme de surveillance dans les immeubles non résidentiels et les immeubles résidentiels est de localiser les problèmes particuliers de relargage de plomb et de déterminer les endroits où il convient d'intervenir ainsi que les mesures correctives à prendre. Étant donné que les protocoles d'échantillonnage s'appliquant aux habitations résidentielles et les protocoles d'échantillonnage s'appliquant aux immeubles non résidentiels et aux immeubles résidentiels ont des objectifs différents, le nombre d'échantillons à prélever, la fréquence de l'échantillonnage et les mesures correctives à prendre seront également différents.
Traitements de contrôle de la corrosion
La mise en œuvre de traitements de contrôle de la corrosion a pour objectif de réduire le plus possible le relargage de contaminants par les matériaux des réseaux de distribution, afin de protéger la santé des consommateurs. Parmi les autres avantages de ces traitements, on retrouve le prolongement de la durée de vie des conduites, ainsi qu'une réduction des fuites et du nombre de réparations et de remplacements de conduites à effectuer. On s'attend généralement à ce que les coûts de mise en œuvre des traitements de contrôle de la corrosion protègent la santé humaine et prolongent la durée de vie du réseau de distribution.
Les responsables de systèmes de distribution d'eau potable doivent veiller à ce que les modifications apportées aux processus de traitement de l'eau et à ce que les changements de source d'approvisionnement ne rendent pas l'eau plus corrosive et ne contribuent donc pas à faire augmenter sa concentration de plomb. La gestion de la qualité de l'eau en contrôlant les sources d'approvisionnement (p. ex. mélange) et les autres contaminants (p. ex. Fe, Mn) est essentielle pour assurer l'efficacité d'un traitement de contrôle de la corrosion. Bien qu'il soit reconnu que les systèmes de plomberie résidentiels ne relèvent généralement pas de la responsabilité des s responsables de systèmes de distribution d'eau potable, la plupart des recommandations (CMA) établies sont conçues de manière à s'appliquer au robinet du consommateur. En tant que tels, les programmes de contrôle de la corrosion doivent permettre de s'assurer que l'eau distribuée n'est pas corrosive pour les composants du réseau de distribution et du système de plomberie.
Pour les besoins du présent document, l'expression « réseau de distribution » comprend la conduite d'amenée qui relie la conduite principale à l'habitation et/ou à l'immeuble et à son système de plomberie. Les programmes de contrôle de la corrosion peuvent varier selon l'autorité responsable. Ces programmes peuvent aller de programmes exhaustifs à l'échelle du réseau mis en œuvre par le fournisseur d'eau à des programmes locaux mis en œuvre par un propriétaire d'immeuble pour assurer un environnement sain et sûr aux occupants d'immeubles résidentiels et non résidentiels.
Échantillonnage au robinet
Étant donné que les concentrations de plomb au robinet du consommateur peuvent être considérablement plus élevées qu'à l'usine de traitement ou que dans les conduites principales, les stratégies visant à réduire l'exposition au plomb devront être axées sur le contrôle de la corrosion dans les réseaux de distribution et sur l'enlèvement des composants contenant du plomb, comme les entrées de service en plomb. Bien qu'il soit reconnu que les systèmes de plomberie résidentiels ne relèvent généralement pas de la responsabilité des responsables de systèmes de distribution d'eau potable, la plupart des CMA sont conçues de manière à s'appliquer au robinet du consommateur. L'échantillonnage à des fins de conformité se fait par la collecte d'échantillons représentatifs de la population desservie dans une zone d'approvisionnement définie (échantillonnage par zones). Il faut échantillonner toutes les zones, de manière à évaluer le réseau de distribution au complet et à recenser toutes les zones à problèmes à travers du réseau.
Inventaire des entrées de service en plomb
Un inventaire des entrées de service en plomb est un outil important pour le choix des sites de vérification de la conformité et des sites sentinelles lors de la mise en œuvre de mesures de contrôle de la corrosion. De plus, un tel inventaire sera essentiel pour la gestion des entrées de service en plomb, pour la planification de leur enlèvement et pour la réalisation des travaux nécessaires. Les sites sentinelles sont généralement utilisés lorsque des collectivités sont potentiellement aux prises avec des problèmes de relargage de plomb ou pour évaluer l'efficacité des programmes de contrôle de la corrosion. Ces sites doivent être concentrés dans les endroits où l'on a pu confirmer qu'il y a des entrées de service en plomb et doivent comprendre les zones alimentées par de l'eau potentiellement corrosive (p. ex. cul-de-sac dans les réseaux chloraminés) ainsi que les réseaux consécutifs (c.-à-d. les réseaux de distribution publics dont l'approvisionnement se fait à partir d'un autre réseau public). Il peut être utile de recourir à un cadre fondé sur l'échantillonnage (p. ex. échantillonnage séquentiel ou avec purge) pour déterminer si des entrées de service en plomb sont présentes et dresser ainsi un inventaire des entrées de service en plomb.
Mesures correctives
Lorsque les concentrations dépassent la CMA, il faut mener une enquête puis prendre les mesures correctives appropriées. Ces mesures englobent notamment le rééchantillonnage, l'enlèvement des entrées de service en plomb, l'éducation du public, l'installation de filtres temporaires aux points d'utilisation et/ou des traitements de contrôle de la corrosion. Bien que le contrôle de la corrosion soit une méthode de traitement efficace pour minimiser les concentrations de plomb aux points de consommation, ce traitement à lui seul sera peut-être insuffisant si l'eau est distribuée par des entrées de service en plomb. Pour cette raison, l'enlèvement complet des entrées de service en plomb est probablement la solution la plus efficace et la plus permanente.
Certaines de ces mesures correctives pourraient également comprendre l'entretien des réseaux de distribution, comme l'élimination du fer, du manganèse et de l'aluminium, qui nuisent au traitement de contrôle de la corrosion et peuvent aussi favoriser le relargage du plomb. Il ne faut pas oublier que le fait de purger le robinet d'eau froide ne s'est pas avéré suffisamment efficace pour réduire de façon systématique l'exposition au plomb dans les écoles, les immeubles à logements multiples et les grands immeubles. Ces mesures doivent être fondées sur une évaluation de la cause du dépassement au moyen de protocoles adéquats.
Protocole de surveillance pour les habitations résidentielles : option 1 – RDT + stagnation (en deux volets)
L'échantillonnage dans les sites résidentiels est une approche en deux volets qui vise à évaluer la corrosion de divers matériaux contenant du plomb dans les réseaux de distribution résidentiels. Ce protocole consiste en un échantillonnage aléatoire réalisé de jour (RDT). Le premier volet (volet 1) d'échantillonnage donne une indication des concentrations de plomb à travers du réseau et de la nécessité de prendre des mesures pour contrôler la corrosion et réduire l'exposition au plomb. Un sous-ensemble de sites sentinelles est inclus dans le volet 1, afin qu'il soit possible de caractériser les zones/secteurs les plus préoccupants et d'évaluer l'efficacité des mesures de contrôle de la corrosion prévues. Une fois le programme de contrôle de la corrosion mis en place, il fournit aussi les données appropriées pour évaluer si les mesures correctives ont été efficaces pour réduire la corrosion des divers matériaux contenant du plomb à travers du réseau. Lorsque la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L (soit l'objectif du réseau/secteur – SG) dans plus de 10 % des sitesFootnote 2, il faut passer au deuxième volet.
Le deuxième volet (volet 2) se déroule dans moins de sites que le premier. Il permettra cependant d'obtenir des renseignements plus détaillés sur la contribution de différents matériaux contenant du plomb à la concentration totale de plomb dans le réseau de distribution (profil des concentrations de plomb). Les autorités responsables pourront ainsi déterminer les sources probables de contamination au plomb et les éléments contribuant le plus à cette contamination, de façon à pouvoir choisir des mesures correctives adéquates et optimiser le contrôle de la corrosion. L'analyse d'autres métaux (p. ex. Cu, Cd, Fe, Mn) dans les échantillons prélevés peut faciliter la recherche de la source de plomb (p. ex. du laiton, de l'acier galvanisé) ou révéler des éléments interférents qui nuisent au traitement de contrôle de la corrosion (p. ex. orthophosphate) et qui doivent être éliminés.
Dans certains cas, l'autorité responsable peut juger souhaitable de prélever les échantillons pour les deux volets à l'occasion d'une même visite sur un site. Cette étape élimine le besoin de retourner dans une résidence si l'objectif du réseau (SG)Footnote 1 n'est pas atteint dans le cadre du volet 1, mais elle pourrait être irréalisable dans certaines situations (p. ex. échantillonnage avec 6 h de stagnation). Les analyses à faire dans le cadre du volet 2 se limiteront aux échantillons appropriés, déterminés d'après les résultats du volet 1.
Protocole d'échantillonnage pour le volet 1 (RDT)
L'échantillonnage aléatoire de jour (RDT) permet de mesurer l'exposition typique d'une population, y compris son exposition potentielle aux particules de plomb. Il permet d'identifier les endroits où il faut réduire les concentrations de plomb en priorité et d'évaluer la conformité à travers du réseau.
On prélève un échantillon de premier jet de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille), de façon aléatoire durant la journée, dans chaque résidence. Les échantillons doivent être prélevés sans purge préalable ni période de stagnation, afin de mieux refléter l'utilisation typique du consommateur. Si la concentration de plomb dépasse 0,005 mg/L dans moins de 10 % des sites, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable doivent fournir aux consommateurs occupant les habitations présentant une concentration supérieure à 0,005 mg/L des renseignements sur les moyens de réduire leur exposition au plomb (comme ceux indiqués au point no 1 ci-après). On recommande aussi que les responsables de systèmes de distribution d'eau potable effectuent des prélèvements de suivi sur ces sites afin d'évaluer l'efficacité des mesures correctives prises par les consommateurs.
Lorsque la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L (soit l'objectif du réseau/secteur – SG) dans plus de 10 % des sitesFootnote 2, il est recommandé que les responsables de systèmes de distribution d'eau potable prennent les mesures suivantes :
- Communiquer les résultats des analyses aux consommateurs et les informer des mesures correctives appropriées qu'ils peuvent prendre pour réduire leur exposition au plomb, et en particulier l'exposition des enfants et des nourrissons alimentés au lait maternisé. Parmi les mesures correctives que les consommateurs peuvent prendre, on retrouve les mesures suivantes, qui peuvent être prises individuellement ou en combinaison :
- purger les conduites après une période de stagnation prolongée
- utiliser des dispositifs de traitement de l'eau potable certifiés jusqu'à ce que les sources de plomb puissent être remplacées
- remplacer leur portion de l'entrée de service en plomb (idéalement en coordination avec le remplacement de la portion appartenant aux services publics)
- remplacer les raccords en laiton ou les dispositifs en ligne
- remplacer les tuyaux galvanisés ou les tuyaux en cuivre qui ont des soudures au plomb
- Lancer un programme d'éducation du public afin d'encourager les consommateurs à purger leurs conduites après une période de stagnation, pendant que des mesures correctives appropriées sont évaluées ou prises. Cette purge devrait être réalisée de manière à ce que toute l'eau stagnante ayant été en contact avec du plomb présent dans les robinets, les raccords et les soudures connexes, ainsi que l'entrée de service en plomb, soit éliminée. Envisager de fournir des filtres certifiés pour l'élimination du plomb dans l'eau potable ou recommander l'utilisation de tels filtres.
- Faire d'autres prélèvements (tel qu'indiqué au protocole d'échantillonnage du volet 2) dans 10 % des sites échantillonnés lors du volet 1 pour lesquels on a observé les concentrations de plomb les plus élevées (plus de 0,005 mg/L).
- Mettre en œuvre des mesures correctives appropriées afin de contrôler la corrosion dans l'ensemble de la collectivité. Les résultats de l'échantillonnage réalisé dans le cadre du volet 2 doivent servir à déterminer les mesures correctives à prendre pour le réseau. Ces mesures peuvent être les suivantes, prises individuellement ou en combinaison :
- remplacer les entrées de service en plomb (ainsi que les raccords en queue de cochon et les cols-de-cygne, le cas échéant)
- ajuster le pH et l'alcalinité
- ajuster le pH (au besoin) et ajouter des inhibiteurs de la corrosion
- remplacer les raccords en laiton, les dispositifs en ligne et/ou les tuyaux galvanisés
- Encourager les propriétaires à éliminer périodiquement les débris retenus dans les grilles ou les aérateurs des robinets d'eau. Si une quantité substantielle de débris est enlevée de la grille ou de l'aérateur, les autorités peuvent juger souhaitable de procéder à une nouvelle analyse de l'eau de ces robinets en suivant le même protocole. Si les résultats de ces nouveaux tests indiquent des concentrations de plomb inférieures à 0,005 mg/L, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable devraient chercher à savoir si le plomb particulaire contribue de manière importante aux concentrations élevées observées et si un nettoyage régulier de l'aérateur ou de la grille constitue une mesure corrective appropriée.

Figure 1 - Équivalent textuel
Le diagramme de flux comporte des étapes et des points de décision avec des questions de type oui ou non pour la première option de surveillance des habitations résidentielles, qui est le RTD et la stagnation (à deux volets). Le premier volet fournit des informations sur l'échantillonnage de conformité pour l'objectif de zone/réseau. Le volet deux fournit des informations sur l'échantillonnage d'investigation dans les résidences. L'information suivante est présentée dans un encadré : l'objectif de zone/réseau (SG) est que le 90e centile de la concentration de plomb soit égal à 0,005 mg/L, ce qui signifie que la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L sur plus de 10 % des sites.
Étape 1 : Volet 1 : RDT, surveillance des zones, objectif du réseau/secteur
- Les étapes 2 et 3 sont menées simultanément après l'étape 1.
Étape 2 : Évaluation du réseau de distribution entier.
Étape 3 : Évaluation des sites à haut risque (sentinelles).
Question 1 : La concentration de plomb de l'échantillon individuel est-elle supérieure à 0,005 mg/L ?
- Si votre réponse est "Oui", passez à l'étape 6.
- Si votre réponse est "Non", passez à la question 2.
Question 2 : Est-ce que les échantillons du système prélevés atteignent l'objectif du réseau/zone ?
- Si votre réponse est "Oui", passez à l'étape 1.
- Si la réponse est "Non", passez à l'étape 4.
Étape 4 : Mettez en œuvre des mesures correctives. Effectuez un échantillonnage séquentiel (30 MS ou RDT).
Étape 5 : Informez les clients. Menez des actions d'éducation et de sensibilisation du public.
Étape 6 : Volet 2 : échantillonnage séquentiel (enquête sur les ménages).
Question 3 : S'agit-il d'un problème de zone, par exemple la qualité de l'eau locale ?
- Si votre réponse est "Oui", passez à l'étape 4.
- Si votre réponse est "Non", entreprendre :
- Des mesures d’intervention individuelles (point d'utilisation, purge, etc.)
- L'éducation des résidents
Protocole d'échantillonnage séquentiel pour le volet 2
Ce protocole d'échantillonnage est un outil qui peut aider à trouver les sources de plomb. Il permet d'obtenir un profil des contributions du robinet, de la plomberie (plomb présent dans les soudures, les raccords en laiton ou en bronze, les compteurs d'eau en laiton, etc.) et de l'entrée de service en plomb. Ce type d'échantillonnage est nécessaire uniquement si l'échantillonnage réalisé dans le cadre du volet 1 révèle la présence, dans plus de 10 % des sites, d'une concentration de plomb supérieure à 0,005 mg/L. L'échantillonnage séquentiel est effectué dans 10 % des sites échantillonnés dans le cadre du volet 1, et plus précisément dans les sites où l'on a observé les concentrations les plus élevées de plomb. Dans le cas d'un réseau de petite taille (desservant 500 personnes ou moins), il faut prélever des échantillons dans au moins deux sites afin d'obtenir des données suffisantes pour dresser le profil des concentrations de plomb de l'eau de ce réseau.
On prélève quatre échantillons consécutifs de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille) après une période de stagnation prédéterminée, soit a) 30 minutes de stagnation (30 MS); ou b) au moins 6 h. Le choix de la période de stagnation dépend de considérations d'ordre pratique et de la volonté de générer des concentrations accrues de plomb afin de faciliter l'évaluation des éventuels changements.
On analyse individuellement chaque échantillon de 1 L pour déterminer la concentration totale de plomb afin d'obtenir un profil de la contribution du robinet, de la plomberie (plomb présent dans les soudures, les raccords en laiton ou en bronze, les compteurs d'eau en laiton, etc.) et de l'entrée de service en plomb. À noter : il peut être avantageux de prélever de plus petits volumes cumulatifs pour chaque échantillon de 1 L afin de trouver la source de plomb avec plus de précision. Étant donné qu'il est possible que quatre échantillons consécutifs de 1 L ne permettent pas de déterminer la contribution de l'entrée de service en plomb dans les grands systèmes de plomberie, le prélèvement d'échantillons supplémentaires de 1 L peut s'avérer utile.
Volet 2 a) échantillonnage séquentiel 30 MS
Ce protocole d'échantillonnage a pour but de mesurer la concentration de plomb dans l'eau qui a été en contact pendant une brève période transitoire (30 min) avec l'entrée de service en plomb et la plomberie interne (soudure au plomb, raccords en laiton, etc.). On prélève quatre échantillons consécutifs de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille) après avoir purgé la plomberie pendant 5 minutes, puis avoir laissé l'eau stagner pendant 30 minutes. On analyse individuellement chaque échantillon de 1 L afin d'obtenir un profil des contributions du robinet, de la plomberie et d'une portion ou de l'ensemble de l'entrée de service en plomb à la concentration totale en plomb. Les responsables de systèmes de distribution d'eau potable peuvent choisir de prélever quatre échantillons de 1 L lors des visites effectuées pour le volet 1 et analyser ces échantillons lorsque l'analyse du premier échantillon prélevé dans le cadre du volet 1 aura permis de déterminer quelles résidences sont concernées (c.-à-d. celles où les concentrations de plomb sont les plus élevées).
Volet 2 b) échantillonnage séquentiel après stagnation de 6 h (au minimum)
On prélève quatre échantillons consécutifs de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille) après une période de stagnation d'au moins 6 h. On analyse individuellement chaque échantillon de 1 L afin d'obtenir un profil de la contribution du robinet, de la plomberie (plomb présent dans les soudures, les raccords en laiton ou en bronze, les compteurs d'eau en laiton, etc.) et de l'entrée de service en plomb.
Résultats de l'échantillonnage séquentiel
Les résultats obtenus avec l'une ou l'autre des méthodes d'échantillonnage séquentiel ci-dessus permettront de déterminer quelles mesures d'intervention les responsables de systèmes de distribution d'eau potable peuvent mettre en œuvre ou recommander du consommateur. Voici quelques exemples :
- Communiquer les résultats des analyses aux consommateurs et les informer des mesures correctives appropriées qu'ils peuvent prendre pour réduire leur exposition au plomb, et en particulier l'exposition des enfants et des nourrissons alimentés au lait maternisé. Parmi les mesures correctives que les consommateurs peuvent prendre, on retrouve les mesures suivantes, qui peuvent être prises individuellement ou en combinaison :
- purger les conduites après une période de stagnation prolongée
- utiliser des dispositifs de traitement de l'eau potable certifiés (pour l'élimination du plomb) jusqu'à ce que les sources de plomb puissent être remplacées
- remplacer leur portion de l'entrée de service en plomb (idéalement en coordination avec le remplacement de la portion appartenant aux services publics)
- remplacer les raccords en laiton ou les dispositifs en ligne;
- remplacer les tuyaux galvanisés ou les tuyaux en cuivre qui ont des soudures au plomb
- Lancer un programme d'éducation du public afin d'encourager les consommateurs à purger leurs conduites après une période de stagnation, pendant que des mesures correctives appropriées sont évaluées ou prises. Cette purge devrait être réalisée de manière à ce que toute l'eau stagnante ayant été en contact avec du plomb présent dans les robinets, les raccords et les soudures connexes, ainsi que l'entrée de service en plomb, soit éliminée.
- Envisager de fournir des filtres certifiés pour l'élimination du plomb dans l'eau potable ou recommander l'utilisation de tels filtres.
- Mettre en œuvre des mesures correctives appropriées afin de contrôler la corrosion dans l'ensemble de la collectivité. L'analyse des échantillons individuels du volet 2 fournira des données sur la source du plomb dans le réseau. Toutefois, si la source du plomb ne peut être identifiée au moyen du profil des concentrations de plomb dans les quatre échantillons de 1 L, d'autres études peuvent s'avérer nécessaires. Selon la source du plomb et le nombre de résidences touchées, les mesures suivantes peuvent être prises, individuellement ou en combinaison :
- remplacer les entrées de service en plomb (ainsi que les raccords en queue de cochon et les cols-de-cygne, le cas échéant)
- ajuster le pH et l'alcalinité
- ajuster le pH (au besoin) et ajouter des inhibiteurs de la corrosion
- remplacer les raccords en laiton, les dispositifs en ligne et/ou les tuyaux galvanisés
- Encourager les propriétaires à éliminer périodiquement les débris retenus dans les grilles ou les aérateurs des robinets d'eau. Si une quantité substantielle de débris est enlevée de la grille ou de l'aérateur, les autorités peuvent juger souhaitable de procéder à une nouvelle analyse de l'eau de ces robinets en suivant le même protocole. Si les résultats de ces nouveaux tests indiquent des concentrations de plomb inférieures à 0,005 mg/L, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable devraient chercher à savoir si le plomb particulaire contribue de manière importante aux concentrations élevées observées et si un nettoyage régulier de l'aérateur ou de la grille constitue une mesure corrective appropriée.
Protocole de surveillance pour les habitations résidentielles : option 2 – 30 MS + stagnation (en deux volets)
L'échantillonnage dans les sites résidentiels est une approche en deux volets qui vise à évaluer la corrosion de divers matériaux contenant du plomb dans les réseaux de distribution résidentiels. Ce protocole consiste en un échantillonnage réalisé après 30 minutes de stagnation (30 MS). Puisque la purge a lieu avant le temps de stagnation, elle ne capturera vraisemblablement pas d'éventuelles particules de plomb relarguées.
Le premier volet (volet 1) d'échantillonnage donne une indication des concentrations de plomb à travers du réseau et de la nécessité de prendre des mesures pour contrôler la corrosion et réduire l'exposition au plomb. Un sous-ensemble de sites sentinelles est inclus dans le volet 1, afin qu'il soit possible de caractériser les zones/secteurs les plus préoccupants et d'évaluer l'efficacité des mesures de contrôle de la corrosion prévues. Une fois le programme de contrôle de la corrosion mis en place, il fournit aussi les données appropriées pour évaluer si les mesures correctives ont été efficaces pour réduire la corrosion des divers matériaux contenant du plomb à travers du réseau. Lorsque la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L (SG) dans plus de 10 % des sitesFootnote 2, il faut passer au deuxième volet.
Le deuxième volet (volet 2) se déroule dans moins de sites que le premier. Il permettra cependant d'obtenir des renseignements plus détaillés sur la contribution de différents matériaux contenant du plomb à la concentration totale de plomb dans le réseau de distribution (profil des concentrations de plomb). Les autorités responsables pourront ainsi déterminer la source de la contamination au plomb et les concentrations de plomb potentiellement les plus élevées, de façon à pouvoir choisir les mesures correctives et optimiser le contrôle de la corrosion.
Dans certains cas, l'autorité responsable peut juger souhaitable de prélever les échantillons pour les deux volets à l'occasion d'une même visite sur un site. Cette étape élimine le besoin de retourner dans une résidence si l'objectif du réseau n'est pas atteint dans le cadre du volet 1, mais elle pourrait être irréalisable dans certaines situations. Les analyses à faire dans le cadre du volet 2 se limiteront aux échantillons appropriés, déterminés d'après les résultats du volet 1.
Protocole d'échantillonnage pour le volet 1 (30 MS)
Ce protocole d'échantillonnage a pour but de mesurer la concentration de plomb dans l'eau qui a été en contact pendant une brève période transitoire (30 min) avec l'entrée de service en plomb et la plomberie interne (soudure au plomb, raccords en laiton, etc.). On prélève un échantillon de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille) après avoir purgé la plomberie pendant 5 minutes, puis avoir laissé l'eau stagner pendant 30 minutes. Si la concentration de plomb dépasse 0,005 mg/L dans moins de 10 % des sites, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable doivent fournir aux consommateurs occupant les résidences présentant une concentration supérieure à 0,005 mg/L des renseignements sur les moyens de réduire leur exposition au plomb (comme ceux indiqués au point no 1 ci-après). On recommande aussi que les responsables de systèmes de distribution d'eau potable effectuent des prélèvements de suivi sur ces sites afin d'évaluer l'efficacité des mesures correctives prises par les consommateurs.
Lorsque la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L (SG) dans plus de 10 % des sites, il est recommandé que les responsables de systèmes de distribution d'eau potable prennent les mesures suivantes :
- Communiquer les résultats des analyses aux consommateurs et les informer des mesures correctives appropriées qu'ils peuvent prendre pour réduire leur exposition au plomb. Parmi les mesures correctives que les consommateurs peuvent prendre, on retrouve les mesures suivantes, qui peuvent être prises individuellement ou en combinaison :
- purger les conduites après une période de stagnation prolongée
- utiliser des dispositifs de traitement de l'eau potable certifiés (pour l'élimination du plomb) jusqu'à ce que les sources de plomb puissent être remplacées
- remplacer leur portion de l'entrée de service en plomb (idéalement en coordination avec le remplacement de la portion appartenant aux services publics)
- remplacer les raccords en laiton ou les dispositifs en ligne
- remplacer les tuyaux galvanisés ou les tuyaux en cuivre qui ont des soudures au plomb
- Lancer un programme d'éducation du public afin d'encourager les consommateurs à purger leurs conduites après une période de stagnation, pendant que des mesures correctives appropriées sont évaluées ou prises. Cette purge devrait être réalisée de manière à ce que toute l'eau stagnante ayant été en contact avec du plomb présent dans les robinets, les raccords et les soudures connexes, ainsi que l'entrée de service en plomb, soit éliminée. Envisager de fournir des filtres certifiés pour l'élimination du plomb dans l'eau potable ou recommander l'utilisation de tels filtres.
- Faire d'autres prélèvements (tel qu'indiqué au protocole d'échantillonnage du volet 2) dans 10 % des sites échantillonnés lors du volet 1 pour lesquels on a observé les concentrations de plomb les plus élevées (plus de 0,005 mg/L).
- Mettre en œuvre des mesures correctives appropriées afin de contrôler la corrosion dans le réseau. Les résultats de l'échantillonnage réalisé dans le cadre du volet 2 doivent servir à déterminer les mesures correctives à prendre pour le réseau. Ces mesures peuvent être les suivantes, prises individuellement ou en combinaison :
- remplacer les entrées de service en plomb (ainsi que les raccords en queue de cochon et les cols-de-cygne, le cas échéant)
- ajuster le pH et l'alcalinité
- ajuster le pH (au besoin) et ajouter des inhibiteurs de la corrosion
- remplacer les raccords en laiton, les dispositifs en ligne et/ou les tuyaux galvanisés
- Encourager les propriétaires à éliminer périodiquement les débris retenus dans les grilles ou les aérateurs des robinets d'eau. Si une quantité substantielle de débris est enlevée de la grille ou de l'aérateur, les autorités peuvent juger souhaitable de procéder à une nouvelle analyse de l'eau de ces robinets en suivant le même protocole. Si les résultats de ces nouveaux tests indiquent des concentrations de plomb inférieures à 0,005 mg/L, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable devraient chercher à savoir si le plomb particulaire contribue de manière importante aux concentrations élevées observées et si un nettoyage régulier de l'aérateur ou de la grille constitue une mesure corrective appropriée.
Protocole d'échantillonnage séquentiel pour le volet 2
Ce type d'échantillonnage est nécessaire uniquement si l'échantillonnage réalisé dans le cadre du volet 1 révèle la présence, dans plus de 10 % des sites, d'une concentration de plomb supérieure à 0,005 mg/L.
On prélève quatre échantillons consécutifs de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille) après une période de stagnation prédéterminée (30 minutes [30 MS] ou au moins 6 h). Le choix de la période de stagnation dépend de considérations d'ordre pratique et de la volonté de générer des concentrations accrues de plomb afin de faciliter l'évaluation des éventuels changements.
On analyse individuellement chaque échantillon de 1 L afin d'obtenir un profil de la contribution du robinet, de la plomberie (plomb présent dans les soudures, les raccords en laiton ou en bronze, les compteurs d'eau en laiton, etc.) et de l'entrée de service en plomb. Les responsables de systèmes de distribution d'eau potable peuvent choisir de prélever quatre échantillons de 1 L lors des visites effectuées pour le volet 1, mais il pourrait être impossible de le faire dans certaines situations (p. ex. échantillonnage avec 6 h de stagnation). Les analyses à faire dans le cadre du volet 2 se limiteront aux échantillons appropriés, déterminés d'après les résultats du volet 1 (les résidences où les concentrations de plomb sont les plus élevées). À noter : il peut être avantageux de prélever de plus petits volumes cumulatifs pour chaque échantillon de 1 L afin de trouver la source de plomb avec plus de précision. Dans certains cas, il est également utile de prélever plus de quatre échantillons consécutifs de 1 L pour déterminer s'il y a une entrée de service en plomb.
Volet 2 a) échantillonnage séquentiel 30 MS
Ce protocole d'échantillonnage a pour but de mesurer la concentration de plomb dans l'eau qui a été en contact pendant une brève période transitoire (30 min) avec l'entrée de service en plomb et la plomberie interne (soudure au plomb, raccords en laiton, etc.). On prélève quatre échantillons consécutifs de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille) après avoir purgé la plomberie pendant 5 minutes, puis avoir laissé l'eau stagner pendant 30 minutes. On analyse individuellement chaque échantillon de 1 L afin d'obtenir un profil des contributions du robinet, de la plomberie et d'une portion ou de l'ensemble de l'entrée de service en plomb à la concentration totale en plomb. Les responsables de systèmes de distribution d'eau potable peuvent choisir de prélever quatre échantillons de 1 L lors des visites effectuées pour le volet 1 et analyser ces échantillons lorsque l'analyse du premier échantillon prélevé dans le cadre du volet 1 aura permis de déterminer quelles résidences sont concernées (c.-à-d. celles où les concentrations de plomb sont les plus élevées).
Volet 2 b) échantillonnage séquentiel après stagnation de 6 h (au minimum)
Ce type d'échantillonnage est nécessaire uniquement si l'échantillonnage réalisé dans le cadre du volet 1 révèle la présence, dans plus de 10 % des sites, d'une concentration de plomb supérieure à 0,005 mg/L. L'échantillonnage est effectué dans 10 % des sites échantillonnés dans le cadre du volet 1, et plus précisément dans les sites où l'on a observé les concentrations les plus élevées de plomb. On prélève quatre échantillons consécutifs de 1 L au robinet d'eau froide du consommateur (sans retirer l'aérateur ou la grille) après une période de stagnation d'au moins 6 h. On analyse individuellement chaque échantillon de 1 L afin d'obtenir un profil de la contribution du robinet, de la plomberie (plomb présent dans les soudures, les raccords en laiton ou en bronze, les compteurs d'eau en laiton, etc.) et de l'entrée de service en plomb.
Les résultats obtenus avec l'une ou l'autre des méthodes d'échantillonnage séquentiel ci-dessus permettront de déterminer quelles mesures d'intervention les responsables de systèmes de distribution d'eau potable prendront ou recommanderont. Voici quelques exemples :
- Communiquer les résultats des analyses aux consommateurs et les informer des mesures correctives appropriées qu'ils peuvent prendre pour réduire leur exposition au plomb. Parmi les mesures correctives que les consommateurs peuvent prendre, on retrouve les mesures suivantes, qui peuvent être prises individuellement ou en combinaison :
- purger les conduites après une période de stagnation prolongée
- utiliser des dispositifs de traitement de l'eau potable certifiés (pour l'élimination du plomb) jusqu'à ce que les sources de plomb puissent être remplacées
- remplacer leur portion de l'entrée de service en plomb (idéalement en coordination avec le remplacement de la portion appartenant aux services publics)
- remplacer les raccords en laiton ou les dispositifs en ligne
- remplacer les tuyaux galvanisés ou les tuyaux en cuivre qui ont des soudures au plomb
- Lancer un programme d'éducation du public afin d'encourager les consommateurs à purger leurs conduites après une période de stagnation, pendant que des mesures correctives appropriées sont évaluées ou prises. Cette purge devrait être réalisée de manière à ce que toute l'eau stagnante ayant été en contact avec du plomb présent dans les robinets, les raccords et les soudures connexes, ainsi que l'entrée de service en plomb, soit éliminée.
- Envisager de fournir des filtres certifiés pour la réduction du plomb dans l'eau potable ou recommander l'utilisation de tels filtres.
- Mettre en œuvre des mesures correctives appropriées afin de contrôler la corrosion dans le réseau. L'analyse des échantillons individuels du volet 2 fournira des données sur la source du plomb dans le réseau. Toutefois, si la source du plomb ne peut être identifiée au moyen du profil des concentrations de plomb dans les quatre échantillons de 1 L, d'autres études peuvent s'avérer nécessaires. Selon la source du plomb et le nombre de résidences touchées, les mesures correctives suivantes peuvent être prises, individuellement ou en combinaison :
- remplacer les entrées de service en plomb (ainsi que les raccords en queue de cochon et les cols-de-cygne, le cas échéant)
- ajuster le pH et l'alcalinité
- ajuster le pH (au besoin) et ajouter des inhibiteurs de la corrosion
- remplacer les raccords en laiton, les dispositifs en ligne et/ou les tuyaux galvanisés
- Encourager les propriétaires à éliminer périodiquement les débris retenus dans les grilles ou les aérateurs des robinets d'eau. Si une quantité substantielle de débris est enlevée de la grille ou de l'aérateur, les autorités peuvent juger souhaitable de procéder à une nouvelle analyse de l'eau de ces robinets en suivant le même protocole. Si les résultats de ces nouveaux tests indiquent des concentrations de plomb inférieures à 0,005 mg/L, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable devraient chercher à savoir si le plomb particulaire contribue de manière importante aux concentrations élevées observées et si un nettoyage régulier de l'aérateur ou de la grille constitue une mesure corrective appropriée.

Figure 2 - Équivalent textuel
Le diagramme de flux comporte des étapes et des points de décision avec des questions de type oui ou non pour la deuxième option de surveillance des habitations résidentielles, qui est 30 MS et la stagnation (à deux volets). Le premier volet fournit des informations sur l'échantillonnage de conformité pour l'objectif de zone/réseau. Le volet deux fournit des informations sur l'échantillonnage d'investigation dans les résidences. L'information suivante est présentée dans un encadré : l'objectif de zone/réseau (SG) est que le 90e centile de la concentration de plomb soit égal à 0,005 mg/L, ce qui signifie que la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L sur plus de 10 % des sites.
Étape 1 : Volet 1 : surveillance des zones, stagnation 30MS, objectif de zone/réseau (SG).
- Les étapes 2 et 3 sont menées simultanément après l'étape 1.
Étape 2 : Évaluation du réseau de distribution entier.
Étape 3 : Évaluation des sites à haut risque (sentinelles).
Question 1 : La concentration de plomb de l'échantillon individuel est-elle supérieure à 0,005 mg/L ?
- Si votre réponse est "Oui" : Passez à l'étape 6.
- Si votre réponse est "Non" : Passez à la question 2
Question 2 : Est-ce que les échantillons du système prélevés atteignent l'objectif de zone/réseau ?
- Si votre réponse est "Oui" : Passez à l'étape 1.
- Si votre réponse est "Non" : Passez à l'étape 4
Étape 4 : Mettez en œuvre des mesures correctives. Effectuez un échantillonnage séquentiel (30 MS ou RDT).
Étape 5 : Informez les clients. Éducation du public.
Étape 6 : Volet 2 : échantillonnage séquentiel avec stagnation (investigation dans les résidences).
Question 3 : S'agit-il d'un problème de zone, par exemple, la qualité de l'eau locale ?
- Si votre réponse est "Oui", passez à l'étape 4.
- Si votre réponse est "Non", entreprendre :
- Des mesures d'intervention individuelles (point d'utilisation, purge, etc.)
- L'éducation des résidents
Échantillonnage de suivi (démonstration de l'optimisation du TCC)
Les données de surveillance recueillies au fil du temps peuvent être utilisées par les responsables de systèmes de distribution d'eau potable pour évaluer l'efficacité du contrôle de la corrosion et optimiser leurs programmes. La fréquence et la durée de l'échantillonnage de suivi dépendront du type de mesures de contrôle de la corrosion retenues. On trouvera à la section A.2.4 un guide général sur la fréquence et la durée de la surveillance pour différentes mesures correctives. L'échantillonnage de suivi, destiné à montrer que les concentrations de plomb à travers du réseau ont été réduites de manière adéquate et que le traitement de contrôle de la corrosion a été optimisé, doit être effectué jusqu'à ce qu'au moins deux séries consécutives de prélèvements démontrent que l'objectif est atteint. Selon la source de plomb la plus importante dans un réseau, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable peuvent devoir compléter l'échantillonnage du volet 1 par un deuxième volet d'échantillonnage afin d'évaluer si le contrôle de la corrosion est optimisé.
La comparaison des concentrations de plomb les plus élevées dans les sites sentinelles et le réseau avant et après la mise en place du programme de contrôle de la corrosion constitue la meilleure approche pour quantifier avec précision les effets du traitement de contrôle de la corrosion et démontrer que le traitement a été optimisé. Une fois qu'on aura déterminé que le contrôle de la corrosion est optimisé, la surveillance annuelle pourra reprendre.
Fréquence de l'échantillonnage pour la surveillance des immeubles résidentiels
Pour des raisons de conformité, les concentrations de plomb au robinet doivent faire l'objet d'une surveillance au moins une fois par an, afin qu'il soit possible de déterminer si le réseau de distribution d'eau potable présente un problème de corrosion. Lorsqu'un programme de contrôle de la corrosion est mis en œuvre, la surveillance doit se faire plus souvent qu'une fois par an, en fonction des mesures de contrôle retenues; cette fréquence de surveillance accrue doit être maintenue jusqu'à ce que les mesures de contrôle aient été optimisées. Étant donné que la corrosion du plomb et les concentrations de plomb varient facilement suite à des modifications mineures de la qualité de l'eau distribuée, un échantillonnage annuel devrait être réalisé même une fois le programme de contrôle de la corrosion optimisé. Il est recommandé d'augmenter la fréquence de la surveillance lorsqu'une altération de la qualité de l'eau est notée dans le réseau de distribution (p. ex. nitrification) ou lorsque des modifications apportées au processus de traitement (p. ex. changement de désinfectant, d'oxydant ou d'agent de coagulation) risquent d'altérer des paramètres de la qualité de l'eau ayant une incidence sur la corrosion, comme le pH et l'alcalinité. Dans certaines circonstances, un échantillonnage supplémentaire peut être requis lorsqu'on procède à des modifications localisées du réseau de distribution et/ou de la plomberie.
Lorsqu'on utilise des ajustements du pH et de l'alcalinité ou des ajustements du pH (au besoin) et des inhibiteurs de corrosion pour contrôler la corrosion à l'échelle du réseau, il faut surveiller la qualité de l'eau au moins une fois par semaine au point d'entrée du réseau de distribution et une fois par mois dans le réseau de distribution, y compris au robinet. La mise en œuvre d'un programme de contrôle de la corrosion doit être effectuée de manière à tenir compte des conditions qui sont représentatives des variations de la qualité de l'eau (p. ex. température, pH, alcalinité). Si le contrôle de la corrosion est effectué sur une période de moins d'un an, il faut démontrer que les variations saisonnières de certains paramètres (p. ex. température, couleur, pH, alcalinité) ont été prises en compte dans l'analyse de l'efficacité des mesures de contrôle de la corrosion. Il faut envisager d'effectuer une surveillance en ligne et en temps réel de tous les paramètres de contrôle du processus pour être en mesure de détecter les éventuelles variations de la qualité de l'eau.
Les paramètres de qualité de l'eau, comme le pH, l'alcalinité, la concentration de plomb et les résidus d'inhibiteurs de la corrosion (s'il y a lieu) doivent être surveillés pendant au moins 6 mois en cas d'ajustements du pH et de l'alcalinité et pendant 18 mois en cas d'utilisation d'inhibiteurs de corrosion. Selon les meilleures pratiques, il faut continuer à surveiller les paramètres qui influent sur le contrôle de la corrosion et ceux qui mesurent l'efficacité du contrôle de la corrosion. Pendant l'étape de mise en œuvre, il faut également surveiller les concentrations de cuivre, de fer et de résidus de désinfectants, ainsi que les indicateurs microbiologiques, dans le réseau de distribution.
En règle générale, les responsables de systèmes de distribution d'eau potable doivent viser le remplacement de l'entrée de service en plomb en entier afin de réduire au minimum l'exposition du consommateur au plomb. Toutefois, dans les faits, les mesures d'intervention peuvent prévoir un remplacement total ou partiel des entrées de service en plomb, en fonction d'un certain nombre de facteurs. Lorsque les entrées de service en plomb sont remplacées, il faut encourager le consommateur à faire couler l'eau froide pendant une longue période et effectuer un échantillonnage une ou deux fois par semaine jusqu'à ce que les concentrations de plomb se stabilisent. Il est particulièrement important de le faire lorsqu'on ne peut procéder qu'à un remplacement partiel des entrées de service en plomb. Une fois qu'on aura déterminé que le contrôle de la corrosion est optimisé, la surveillance annuelle pourra reprendre.
L'échantillonnage annuel de routine (conformité) devrait être réalisé tous les ans à la même période, étant donné que le relargage du plomb, ainsi que celui d'autres matières, dans le réseau de distribution est influencé par les changements de température et les variations saisonnières. La saison la plus chaude, de mai à octobre, est retenue pour des raisons pratiques au Canada et parce qu'on s'attend à ce que les concentrations de plomb soient plus élevées au cours de ces mois.
Nombre et choix des sites pour la surveillance des résidences
Le nombre de résidences à surveiller est déterminé en fonction de la taille du réseau de distribution d'eau potable, tel qu'indiqué dans le tableau 2. Le nombre suggéré de sites de surveillance est le nombre minimal de sites requis pour pouvoir caractériser le profil des concentrations de plomb dans un système. Il faut prélever un minimum de 20 échantillons par an dans une zone d'approvisionnement en eau donnée (secteur géographique où la qualité de l'eau potable est considérée comme étant à peu près uniforme), quelle que soit la méthode d'échantillonnage. En général, il faut de 20 à 60 échantillons (par an) pour une zone d'approvisionnement en eau donnée afin que la robustesse statistique soit suffisante. Toutefois, dans le cas des petits systèmes d'approvisionnement en eau, il peut être approprié de prélever un nombre inférieur d'échantillons, selon les circonstances locales.
L'échantillonnage RDT peut être utilisé à travers du réseau alors que l'échantillonnage 30 MS est normalement utilisé dans les sites sentinelles. En raison du caractère aléatoire de l'échantillonnage RDT, il faut prélever de 2 à 5 fois plus d'échantillons que dans le cas de l'échantillonnage 30 MS pour que la robustesse statistique soit suffisante. Alors que l'échantillonnage RDT est relativement peu coûteux, plus pratique à mettre en application et généralement mieux accepté par le consommateur que l'échantillonnage 30 MS, cette dernière méthode d'échantillonnage peut également être utilisée pour déterminer la cause des dépassements et pour identifier des mesures d'intervention appropriées.
Les résidences à haut risque devraient être retenues comme sites sentinelles afin de refléter les problèmes potentiels de plomb dans la collectivité et de réduire adéquatement l'exposition au plomb de la population. Les sites sentinelles servent aussi à évaluer l'efficacité du contrôle de la corrosion. De façon générale, on recommande un minimum de 6 sites sentinelles et un échantillonnage hebdomadaire pour évaluer le contrôle de la corrosion. Un inventaire des entrées de service en plomb permettra d'identifier les zones d'approvisionnement en eau ou les résidences les plus susceptibles de présenter des concentrations élevées de plomb. Les sites de surveillance doivent être choisis en fonction du protocole d'échantillonnage retenu.
Les programmes de surveillance associés à l'échantillonnage aléatoire sont effectués dans des zones d'approvisionnement en eau définies, dont la taille peut varier, mais qui ne doivent généralement pas dépasser 50 000 habitants. Il est possible d'augmenter la taille de l'échantillon soit en prélevant davantage d'échantillons soit en regroupant les données recueillies sur plusieurs années. Dans ces cas, l'échantillonnage des propriétés à l'aide d'autres approches (p. ex. des sites sentinelles) fournira une estimation plus fiable de l'exposition du public ainsi que de l'efficacité et de l'optimisation des mesures de contrôle de la corrosion. Il peut également être utile de connaître l'utilisation qui est faite de l'eau dans les sites d'échantillonnage (faibles volumes, longues périodes sans utilisation, etc.) pour déterminer les répercussions possibles sur les concentrations de plomb et l'efficacité du traitement de contrôle de la corrosion.
Quel que soit le protocole utilisé, tous les échantillons doivent être prélevés dans des flacons à échantillons à grande ouverture sans retirer l'aérateur. Les échantillons doivent être acidifiés avec une solution d'acide nitrique à 2 % (par volume), et un délai d'attente d'au moins 16 heures est ensuite requis avant de procéder à l'analyse. Chaque échantillon doit être bien mélangé avant l'analyse à l'aide d'une méthode appropriée.
Taille de la zone d'approvisionnement (nombre de personnes desservies) |
Nombre de sites par zone d'approvisionnementa (surveillance annuelle) |
Nombre minimal de sites de surveillance par zone d'approvisionnementb (surveillance et contrôle de la corrosion) |
---|---|---|
5 000 à 100 000 | 8 | 20 |
100 à 5 000 | 4 | 20 |
< 100 | 1 | < 20 |
a Adapté de l'Union européenne (2015) |
Il est à noter que d'autres études peuvent s'avérer nécessaires pour identifier le problème de plomb dans certains cas. Ces études supplémentaires pourraient par exemple consister en la collecte de plusieurs échantillons séquentiels de 1 L (ou de plus petits volumes cumulatifs, par exemple 4 x 250 mL, 2 x 500 mL, selon la configuration de la plomberie) afin qu'il soit possible de déterminer le profil des concentrations de plomb dans une résidence avec plus de précision.
Il est important que les autorités responsables dressent un inventaire des sites de surveillance où il est probable que des matériaux contenant du plomb soient présents. Les registres historiques, comme les codes de la plomberie, les permis de construction et les registres de compteurs, peuvent fournir aux autorités des renseignements utiles sur les matériaux utilisés à certaines périodes ou dans certaines zones du réseau de distribution. Ceci peut être utile pour identifier les sites potentiels de surveillance. Il est bien connu que ces registres historiques peuvent être limités et/ou incorrects. Les responsables de systèmes de distribution d'eau potable pourraient donc devoir évaluer les résultats de l'échantillonnage pour déterminer si des sites supplémentaires de surveillance sont nécessaires et s'assurer que le réseau a été correctement évalué. Il peut être utile de recourir à un cadre fondé sur l'échantillonnage pour déterminer si des entrées de service en plomb sont présentes et dresser ainsi un inventaire des entrées de service. Il est aussi bien connu que lorsque les concentrations de contaminants sont hautement variables, comme dans le cas du plomb, il est impossible de concevoir un protocole de surveillance sélectif qui reflète, avec certitude, les concentrations à travers du réseau.
Dans le tableau 2, on indique le nombre suggéré de sites de surveillance réduite dans lesquels on devrait poursuivre la surveillance annuellement une fois le programme de contrôle de la corrosion optimisé. Dans le cas des plus petits systèmes, il n'est pas possible d'avoir un plus petit nombre de sites de surveillance, puisqu'un nombre minimal de sites est requis pour qu'il soit possible de caractériser adéquatement les concentrations de plomb dans le réseau. Si, à un moment quelconque, un réseau ne satisfait pas à l’objectif décrit dans l'option 1 ou l'option 2 des protocoles de surveillance pour immeubles résidentiels dans le cadre d’un programme de surveillance annuelle réduite, les mesures correctives doivent être réévaluées et des mesures appropriées doivent être prises. Un échantillonnage ultérieur doit être réalisé sur un certain nombre de sites inclus dans la surveillance annuelle jusqu'à ce qu'au moins deux périodes d'échantillonnage consécutives montrent que le programme de contrôle de la corrosion a été efficace.
Lorsque les responsables de systèmes de distribution d'eau potable procèdent déjà à un échantillonnage du plomb ou ont mis en œuvre des mesures de contrôle de la corrosion, l'option d'un nombre réduit de sites ne devrait être retenue que si les critères du protocole sont satisfaits pendant au moins deux périodes consécutives d'essais, selon les résultats du protocole d'échantillonnage. La création d'un inventaire des entrées de service en plomb aidera à identifier les zones d'approvisionnement en eau (secteurs géographiques où la qualité de l'eau potable est considérée comme étant à peu près uniforme) dans lesquelles les concentrations de plomb sont probablement élevées. Les programmes de surveillance sont effectués dans des zones d'approvisionnement en eau définies, dont la taille peut varier, mais qui ne doivent généralement pas dépasser 50 000 habitants. On recommande de mesurer le plomb total dans chaque zone d'approvisionnement en eau au moins une fois par année, au robinet d'au moins 20 résidences choisies au hasard.
Protocole de surveillance pour les immeubles non résidentiels et les immeubles résidentiels (en deux volets)
Les objectifs des protocoles d'échantillonnage et le SG pour les immeubles non résidentiels, comme les services de garde et les écoles, les immeubles résidentiels (de plus de six logements) et les grands immeubles, sont destinés à localiser les problèmes particuliers de relargage de plomb dans les immeubles, à déterminer les endroits où il faut intervenir et à déterminer quelles mesures il convient de prendre. L'objectif est de réduire le plus possible les concentrations de plomb aux sorties d'eau froide (p. ex. raccords ou appareils comme les robinets et les fontaines) utilisées pour la boisson et la cuisine et de protéger ainsi la santé des occupants contre une exposition au plomb. Les protocoles d'échantillonnage se fondent sur les variations observées dans les concentrations de plomb aux sorties d'eau de ces immeubles, variations qui dépendent des sources de plomb dans la plomberie ainsi que des modes d'utilisation de l'eau.
Un plan d'échantillonnage devrait être élaboré afin de tenir compte du type d'immeuble et de cibler des sites prioritaires pour les prélèvements. On recommande de dresser un profil de la plomberie de l'immeuble afin de déterminer les sources potentielles de plomb et les zones de stagnation et d'évaluer le potentiel de contamination par le plomb de chaque fontaine et de chaque robinet d'eau froide utilisé pour la boisson ou la cuisine.
Les périodes de stagnation dépendront de facteurs tels que la fréquence d'utilisation d'un robinet, la distribution ou non d'eau en bouteille, la durée d'occupation de l'immeuble (24 heures ou 8 heures par jour) et le nombre d'occupants. La détermination de la source du problème dans un immeuble spécifique est critique pour évaluer les mesures à prendre afin de réduire l'exposition au plomb. Les endroits posant des problèmes particuliers sont déterminés par la mesure des concentrations de plomb aux fontaines et aux robinets d'eau froide. Lorsque des concentrations élevées de plomb sont détectées dans une sortie d'eau, elles peuvent provenir de matériaux contenant du plomb présents au niveau de la sortie d'eau elle-même (p. ex. robinet, fontaine à jet vertical, refroidisseur d'eau), de la plomberie en amont de la sortie d'eau ou de l'eau entrant dans l'immeuble. On suit une approche à deux volets pour identifier la source de cette concentration élevée de plomb.
Étant donné qu'il est possible de trouver dans un immeuble des concentrations élevées de plomb dans l'eau potable dues à un relargage par des matériaux du système de plomberie (raccords et appareils de plomberie entre autres), le présent protocole devrait être suivi par les autorités responsables, comme les propriétaires ou les gestionnaires d'immeubles, les conseils scolaires et les employeurs, dans le cadre de la gestion globale de la santé et de la sécurité des occupants. Ce protocole peut également être suivi par les responsables de systèmes de distribution d'eau potable qui voudraient inclure des immeubles non résidentiels ou des immeubles résidentiels, comme des écoles et des immeubles à logements multiples, dans leurs programmes de surveillance et de contrôle de la corrosion. L'ampleur de l'échantillonnage réalisé dans un immeuble par une autorité responsable peut varier selon l'objectif de l'échantillonnage et de l'autorité procédant à ce dernier.
L'échantillonnage avec une période de stagnation déterminée est difficile à mettre en œuvre, en particulier dans les habitations à logements multiples et les grands immeubles. L'échantillonnage dans les grands immeubles représente un défi particulier pour diverses raisons, soit la complexité des profils d'utilisation, la variabilité de l'âge de la plomberie, les différences de configuration de la plomberie d'une pièce à l'autre et l'absence d'un inventaire détaillé des produits de plomberie installés dans les immeubles. Il peut être très difficile d'assurer la stagnation de l'eau dans les grands immeubles. Ainsi, un protocole d'échantillonnage aléatoire (RDT) est recommandé dans un tel contexte. Le protocole de stagnation inspiré du programme de surveillance exposé dans le document d'orientation 3Ts de l'U.S. EPA est présenté à la partie F. On prélève les échantillons de préférence dans des flacons à grande ouverture, à un débit moyen à élevé, sans retirer l'aérateur ou la grille.
Protocole d'échantillonnage pour le volet 1
L'objectif du protocole d'échantillonnage pour le volet 1 est d'identifier les sorties d'eau potable froide où la concentration de plomb est élevée après un échantillonnage aléatoire. Ce protocole d'échantillonnage permet de mesurer l'exposition typique, y compris l'exposition potentielle aux particules de plomb. Il permet d'identifier les endroits prioritaires où il faut réduire les concentrations de plomb et l'exposition au plomb.
La collecte d'un plus petit volume d'échantillon aide à préciser si la source du plomb provient de la sortie d'eau elle-même et à proposer des mesures correctives appropriées. L'échantillonnage pour le volet 1 doit être réalisé aux sorties d'eau potable froide identifiées dans le plan d'échantillonnage établi pour les immeubles non résidentiels ou résidentiels. De plus, un échantillon représentatif de l'eau arrivant dans l'immeuble (échantillon de la conduite d'eau principale) doit être prélevé lors de chaque échantillonnage de surveillance. Les échantillons d'eau de la conduite principale doivent être prélevés à un robinet d'eau potable situé à proximité de l'entrée de service, en observant une période de purge d'environ 5 minutes (une purge plus longue peut être nécessaire pour s'assurer que l'échantillon est représentatif de l'eau qui circule dans la conduite principale). Tous les autres échantillons dans l'immeuble devraient être prélevés en suivant le protocole décrit ci-après.
On prélève un échantillon de premier jet de 250 mL aux sorties d'eau potable froide identifiées dans le plan d'échantillonnage (sans retirer l'aérateur ou la grille, le cas échéant) de façon aléatoire durant la journée, dans chaque résidence. Les échantillons doivent être prélevés sans purge préalable ni période de stagnation, afin de mieux refléter l'utilisation typique du consommateur. Afin que les échantillons prélevés soient représentatifs, il faut éviter de retirer, le cas échéant, l'aérateur ou la grille de la sortie d'eau avant l'échantillonnage. Il est recommandé de séparer les échantillons en plus petits volumes (de préférence 2 x 125 mL). Il s'agit d'une forme d'échantillonnage séquentiel qui facilite la phase d'enquête si l'analyse des échantillons révèle la présence de plomb. Ces petits échantillons sont représentatifs de l'eau des raccords (fontaine ou robinet) et d'une plus petite section du système de plomberie et permettent aussi de repérer plus efficacement la source de plomb associée à une sortie d'eau. La collecte d'échantillons pour le volet 2 permet d'éviter de devoir retourner sur les lieux pour prélever d'autres échantillons afin d'identifier la source de plomb.
L'utilisation de flacons à grande ouverture permet à l'échantillonneur de remplir le flacon à un débit moyen à élevé (c.-à-d. usuel), ce qui donne un résultat plus précis. Les flacons à échantillons dont l'ouverture est plus petite seront difficiles à remplir à un débit usuel et fourniront des résultats inexacts pour le calcul de l'exposition potentielle et pour les besoins des enquêtes et des mesures correctives. Lorsque deux volumes de 125 mL sont prélevés, la concentration de plomb correspond à la moyenne des résultats des deux échantillons.
Si la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L (CMA) à l'un des endroits surveillés, il est recommandé de prendre les mesures suivantes :
- Informer les occupants (professeurs, personnel des services de garde, élèves, etc.) de l'immeuble et les autres parties intéressées (parents, comités de santé et de sécurité au travail, etc.) des résultats de l'échantillonnage et des mesures provisoires qui ont été prises, ainsi que des plans pour un échantillonnage supplémentaire.
- Faire des prélèvements supplémentaires aux robinets où la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L afin de déterminer la source du plomb, tel qu'indiqué dans le protocole du volet 2.
- Mettre immédiatement en œuvre des mesures correctives provisoires pour réduire l'exposition des occupants au plomb dans l'eau du premier jet. Les mesures suivantes peuvent être prises, individuellement ou en combinaison :
- mettre hors service la sortie d'eau potable
- éliminer les débris de l'aérateur ou de la grille de la sortie d'eau potable
- purger la plomberie après une période de stagnation
- installer des dispositifs de traitement de l'eau potable certifiés (pour l'élimination du plomb) jusqu'à ce que les sources de plomb puissent être remplacées
- fournir une autre source d'alimentation en eau
- Lorsqu'une quantité importante de débris a été éliminée de l'aérateur ou de la grille, les autorités peuvent juger souhaitable de procéder à une nouvelle analyse de l'eau de ces robinets en suivant le même protocole. Si les résultats des nouveaux tests indiquent des concentrations de plomb inférieures à 0,005 mg/L, les autorités devraient chercher à savoir si le plomb particulaire contribue de manière importante aux concentrations élevées observées et si un nettoyage régulier de l'aérateur ou de la grille devrait être fait dans le cadre d'un programme d'entretien ou d'un programme de purge rigoureuse (eau froide).
Protocole d'échantillonnage pour le volet 2
L'échantillonnage pour le volet 2 est réalisé en combinaison avec les résultats obtenus au volet 1 afin de déterminer la source du plomb dans la plomberie interne de l'immeuble. L'échantillonnage séquentiel aidera à déterminer la concentration de plomb dans l'eau qui a stagné dans la plomberie en amont de la sortie d'eau. Ce protocole d'échantillonnage a pour but de mesurer la concentration de plomb dans l'eau qui a été en contact pendant une brève période (30 min) avec la plomberie interne (soudure au plomb, raccords en laiton, etc.). Il s'agit d'une forme d'échantillonnage séquentiel qui facilite la phase d'enquête si l'analyse des échantillons révèle la présence de plomb. Ces petits échantillons sont représentatifs de l'eau des raccords (fontaine ou robinet) et d'une plus petite section du système de plomberie et permettent aussi de repérer plus efficacement la source de plomb associée à une sortie d'eau.
Après avoir effectué une purge complète pendant 5 minutes puis avoir laissé l'eau stagner 30 minutes, on prélève un minimum de deux échantillons consécutifs de 125 mL aux sorties d'eau potable froide pour lesquelles la concentration de plomb avait dépassé le seuil de 0,005 mg/L au volet 1 (sans que l'aérateur ou la grille ait été retiré). On analyse individuellement chaque échantillon de 125 mL afin de déterminer la contribution du robinet et de la plomberie à la concentration de plomb. Les responsables de systèmes de distribution d'eau potable peuvent choisir de prélever un plus grand nombre d'échantillons de volumes variables pendant la visite du site afin d'être en mesure de mieux caractériser les sources de plomb.
Lorsque la concentration de plomb dans l'un de ces seconds échantillons dépasse le seuil de 0,005 mg/L, il convient de prendre immédiatement l'une ou l'autre des mesures correctives suivantes, ou une combinaison de celles-ci, jusqu'à ce qu'une solution permanente puisse être mise en œuvre :
- purger la sortie d'eau avant l'arrivée des occupants (pendant au moins 5 minutes afin d'obtenir de l'eau froide de la conduite principale)
- mettre les sorties d'eau hors service
- utiliser des dispositifs de traitement de l'eau potable certifiés (pour l'élimination du plomb) jusqu'à ce que les sources de plomb puissent être remplacées
- fournir une autre source d'alimentation en eau
De plus, selon les résultats de l'échantillonnage effectué pour le volet 1 et le volet 2, il conviendra de prendre une ou plusieurs des mesures suivantes de contrôle de la corrosion :
- informer les occupants (professeurs, personnel des services de garde, élèves, etc.) de l'immeuble et les autres parties intéressées (parents, comités de santé et de sécurité au travail, etc.) des résultats de l'échantillonnage et des mesures correctives qui seront prises provisoirement et à long terme.
- Comparer les résultats obtenus lors du volet 1 et du volet 2 afin de déterminer si la source de la contamination au plomb est un raccord, un appareil de plomberie ou la plomberie interne elle-même. Si les résultats des deux volets indiquent une contamination au plomb, faire des prélèvements supplémentaires dans la plomberie interne de l'immeuble afin de déterminer de façon plus précise les sources du plomb.
- Purger les sorties d'eau.
- Installer des dispositifs de traitement de l'eau potable certifiés (pour l'élimination du plomb) jusqu'à ce que les sources de plomb puissent être remplacées.
- Remplacer les robinets, les fontaines ou les conduites.
- Mettre les sorties d'eau hors service.
- Remplacer les raccords en laiton ou les dispositifs en ligne.
- Travailler en collaboration avec le fournisseur d'eau pour s'assurer que l'eau distribuée dans l'immeuble n'est pas corrosive.
- Fournir une autre source d'alimentation en eau.
Sélection des sites de surveillance et fréquence de la surveillance
Le nombre de sites de prélèvement dans un immeuble peut varier selon l'objectif de l'échantillonnage, l'autorité responsable procédant aux prélèvements et le type d'occupation de l'immeuble. Lorsque des écoles, des services de garde ou d'autres immeubles non résidentiels ou résidentiels relèvent des responsables de systèmes de distribution d'eau potable, la priorité pour l'échantillonnage devrait être accordée aux écoles et aux services de garde.
Les autorités responsables de l'entretien et de la surveillance de la qualité de l'eau dans des immeubles non résidentiels devront faire un échantillonnage plus poussé aux sorties d'eau individuelles, en se basant sur le plan d'échantillonnage élaboré pour ces immeubles. Le plan d'échantillonnage doit donner la priorité aux fontaines à eau et aux robinets d'eau froide utilisés pour la boisson et la cuisine en se fondant sur les renseignements obtenus dans le profil de plomberie, y compris dans les zones comprenant des soudures au plomb ou des raccords en laiton contenant du plomb, les zones de stagnation, les zones desservies par des entrées de service en plomb et les zones qui desservent des populations à haut risque, comme les bébés, les enfants et les personnes enceintes.
Les responsables de systèmes de distribution d'eau potable, les propriétaires d'immeubles et autres autorités responsables (p. ex. conseils scolaires) devraient travailler en collaboration afin de s'assurer que les programmes d'échantillonnage sont conçus de manière à protéger la santé des occupants, y compris des populations à haut risque comme les jeunes enfants et les personnes enceintes. Il convient de noter qu'il faut prévoir de grandes variations dans les concentrations de plomb mesurées d'un robinet à l'autre dans un immeuble et que les programmes d'échantillonnage doivent être conçus et mis en œuvre avec soin de manière à identifier correctement les sorties d'eau susceptibles de présenter des concentrations élevées de plomb.
Après avoir identifié les sorties d'eau présentant des concentrations élevées de plomb, il faut mettre en œuvre des mesures correctives. Selon le type de mesure corrective retenue (remplacement des robinets, purge de routine, etc.), d'autres prélèvements doivent être effectués pour s'assurer que les concentrations de plomb ont effectivement été réduites. Lorsque des programmes de purge de routine sont mis en œuvre comme mesure corrective, des prélèvements doivent être réalisés de manière à pouvoir démontrer que la purge est efficace pour réduire les concentrations de plomb pendant toute la période d'occupation de l'immeuble durant la journée. De même, lorsque des robinets sont remplacés, il convient de faire des prélèvements pendant une période allant jusqu'à 3 mois après le remplacement afin de s'assurer que les concentrations de plomb ont été adéquatement réduites.
Après la mise en place des mesures correctives appropriées, des échantillonnages ultérieurs doivent être faits sur les sites utilisés pour la surveillance initiale, jusqu'à ce qu'au moins deux échantillonnages consécutifs indiquent que le programme de contrôle de la corrosion est efficace. Une fois que l'échantillonnage a été effectué dans tous les sites identifiés dans le plan d'échantillonnage d'un immeuble non résidentiel et qu'un programme de contrôle de la corrosion a été mis en œuvre efficacement, seuls les sites prioritaires (à haut risque) devront faire l'objet d'une surveillance annuelle. On devrait aussi procéder à une surveillance supplémentaire en cas de modifications locales du réseau de distribution, comme une modification des conduites, des robinets ou des raccords à la suite de réparations ou de nouvelles constructions, ainsi qu'en cas de modification des modes d'utilisation de l'eau.
On recommande également de faire des prélèvements à un robinet proche du point d'entrée de l'eau dans l'immeuble lors de chaque série d'échantillonnage, afin de déterminer la contribution de l'entrée de service et du réseau de distribution d'eau potable (conduite principale) à la concentration de plomb dans l'eau de l'immeuble. Idéalement, les échantillons devraient être prélevés après un temps de purge suffisant pour qu'ils soient représentatifs de l'eau provenant de l'entrée de service et de la conduite principale. Le volume d'eau à purger dépendra des caractéristiques de la plomberie de l'immeuble, à savoir la distance entre l'entrée de service et la conduite principale.
Écoles et services de garde
Le plan d'échantillonnage pour les écoles publiques, les écoles privées et les services de garde doit prendre en compte le fait que les types d'occupants de ces immeubles sont parmi les plus vulnérables aux effets néfastes du plomb sur la santé. Les plans d'échantillonnage de ces installations doivent donc accorder la priorité à toutes les fontaines et tous les robinets d'eau potable froide utilisés pour la boisson ou la cuisine plutôt qu'aux sorties d'eau moins souvent utilisées. Les concentrations totales de plomb devraient être mesurées au moins une fois l'an. Il est recommandé de procéder à l'échantillonnage en juin ou en octobre dans le cas des écoles; dans le cas des autres immeubles, il est recommandé de procéder à l'échantillonnage entre juin et octobre lorsque les immeubles sont entièrement occupés et fonctionnels. Les administrations peuvent choisir de réduire la fréquence d'échantillonnage lorsqu'elles jugent que les problèmes de plomb ont été identifiés et résolus.
On pourrait procéder les années suivantes à un échantillonnage d'autres sites, comme les robinets situés dans les classes qui ne sont utilisés qu'occasionnellement pour la boisson, ou ceux dans les salles pour premiers soins qui ne sont pas identifiés comme prioritaires, de manière à ce que tous les sites identifiés dans le plan d'échantillonnage aient fait l'objet d'une analyse au cours d'une période de 5 ans.
Autres immeubles non résidentiels ou résidentiels
Dans d'autres types d'immeubles, les plans d'échantillonnage devraient également cibler les fontaines et les sorties d'eau froide utilisées pour la boisson ou la cuisine, mais le nombre de sites échantillonnés devrait être fonction de la taille de l'immeuble et du nombre d'occupants. Tout site identifié comme prioritaire dans le plan d'échantillonnage doit être échantillonné au cours de la première année. Les autres sites devraient être soumis à un échantillonnage les années suivantes, de manière à ce que tous les sites identifiés dans le plan aient fait l'objet d'une analyse au cours d'une période de 5 ans.
Dans les immeubles à logements multiples (c.-à-d. de plus de six logements) ou les grands immeubles, il est recommandé de surveiller les concentrations totales de plomb en échantillonnant dans un délai précis chaque fontaine et une proportion des robinets d'eau froide utilisés pour la boisson ou la cuisine. Dans le cas de l'échantillonnage des immeubles à logements multiples, la priorité doit être accordée aux sites où l'on sait ou soupçonne que les entrées de service sont faites en plomb, en partie ou en totalité.

Figure 3 - Équivalent textuel
Le diagramme de flux comporte des étapes et des points de décision avec des questions de type oui ou non pour la surveillance des immeubles non résidentiels/résidentiels (en deux volets). L'information suivante est présentée dans un encadré : l'objectif de zone/réseau (SG) est que le 90e percentile de la concentration de plomb soit égal à 0,005 mg/L, ce qui signifie que la concentration de plomb est supérieure à 0,005 mg/L sur plus de 10 % des sites.
Étape 1 : Volet 1 : RDT, Surveillance aléatoire dans les immeubles, objectif de zone/réseau (SG)
Question 1 : La concentration de plomb est-elle supérieure à 0.005 mg/L dans un échantillon ?
- Si votre réponse est "Oui", passez à l'étape 2
- Si votre réponse est "Non”, aucune intervention requise
Étape 2 : Mettre en œuvre des mesures correctives. Effectuez un échantillonnage supplémentaire.
Étape 3 : Volet 2 : Échantillonnage séquentiel. 30 MS. Prélever et analyser deux échantillons de 125 mL.
Question 2 : La concentration de plomb est-elle supérieure à 0.005 mg/L dans un des échantillons ?
- Si votre réponse est "Oui", passez à l'étape 4.
- Si votre réponse est "Non", aucune intervention requise
Étape 4 : Mettez en œuvre des mesures correctives. Effectuez un échantillonnage supplémentaire.
Étape 5 : Déterminez la source du plomb.
Considérations pour les petits systèmes
Bien que les mesures décrites dans le présent document représentent la meilleure approche pour traiter des problèmes de corrosion dans les réseaux de distribution d'eau potable, elles peuvent être peu pratiques ou irréalisables dans les petits systèmes. Dans de tels cas, une approche différente pourrait être nécessaire pour améliorer la protection de la santé et la qualité de l'eau. Par exemple, dans le cas des petits systèmes, il pourrait être plus raisonnable de remplacer le matériel plutôt que d'entreprendre un traitement de contrôle de la corrosion. La mise en œuvre d'un TCC exige que l'on mène des études et que l'on surveille la qualité de l'eau ainsi que les concentrations de plomb, ce qui peut nécessiter des ressources trop importantes et complexes pour les capacités ou le budget d'un petit système. Les études et les essais avec tuyaux en boucle et coupons qu'il faudrait mener pourraient entraîner un engagement de longue durée, alors que l'affectation de ressources similaires sur une plus courte période pourrait donner des résultats tout aussi efficaces si l'on éliminait les sources de plomb (p. ex. les entrées de service en plomb).
Sinon, les opérateurs disposent d'un certain nombre d'options pour mettre en œuvre un TCC qui réduirait la complexité opérationnelle et diminuerait certaines difficultés liées à la manipulation de produits chimiques et aux conditions de travail. Par exemple, lorsqu'on utilise du silicate de sodium, il faut respecter des protocoles de santé et de sécurité au travail qui sont plus exigeants que ceux dont il faut tenir compte lorsqu'on a recours à l'aération et à des contacteurs au calcaire, qui produiraient le même résultat. L'utilisation d'un logiciel comme WaterPro peut également simplifier le TCC dans les systèmes pour lesquels les exigences en matière de qualité de l'eau sont relativement simples. L'on trouvera ci-dessous une liste de difficultés, de points essentiels à vérifier et de stratégies concernant les TCC dans les petits systèmes.
- Difficultés
- Moins de ressources pour régler les problèmes :
- un consultant peut s'avérer nécessaire
- La taille de la station de traitement peut limiter :
- les stratégies pouvant être mises en œuvre
- La disponibilité, le niveau et la formation des opérateurs peuvent limiter :
- les produits chimiques pouvant être utilisés dans le traitement
- les ajustements de la qualité de l'eau pouvant être mis en œuvre
- la capacité d'échantillonnage
- Points essentiels à vérifier
- La caractérisation de la qualité de l'eau est essentielle :
- pH*
- alcalinité
- cations
- anions (p. ex. chlorure, sulfate)
- Fe
- Mn
*Mesurer le pH sur place pour une plus grande précision
- Qualité de l'eau :
- donne des renseignements sur les problèmes possibles
- aider à définir les meilleures stratégies de réduction des concentrations de plomb (et de cuivre)
- Connaissance des matériaux utilisés dans le réseau :
- Y a-t-il des entrées de service en plomb?
- S'agit-il d'une maison récente (de moins de 10 ans) avec des tuyaux en cuivre?
- Y a-t-il des connexions galvaniques?
- Stratégies
- L'élimination du manganèse et du fer présente de nombreux avantages :
- elle facilite l'ajustement du pH
- elle réduit l'accumulation et le relargage de métaux dans les RD
- elle peut réduire la quantité d'oxydants / de désinfectants nécessaires
- elle peut réduire l'interférence avec le traitement de contrôle de la corrosion
- Le ratio chlorure/sulfate (RCS) peut révéler un risque de corrosion galvanique :
- il faut connaître les concentrations des anions chlorure et sulfate
- La détection des entrées de service en plomb peut se faire avec des méthodes d'échantillonnage plus simples :
- l'échantillonnage séquentiel est idéal, mais l'échantillonnage après une purge demeure un bon outil
- il faut déterminer le seuil concernant le plomb
Protocoles d'échantillonnage pour le plomb
Surveillance des habitations résidentielles – option 1 : RDT et stagnation (en deux volets)
Références
- Note de bas de page 1
-
D'après le 90e centile des concentrations les plus élevées de plomb dans les échantillons prélevés au robinet pendant la période de surveillance.
- Note de bas de page 2
-
SG = 90e centile [Pb] = 0,005 mg/L ([Pb] > 0,005 mg/L dans plus de 10 % des sites).
Détails de la page
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