Résumé de l’examen de l’innocuité - Antipsychotiques atypiques - Évaluation du risque de syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes généraux (syndrome DRESS)

Le 10 avril 2018

Produit

Antipsychotiques atypiques

Problème d’innocuité potentiel

Syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes généraux (syndrome DRESS - réaction grave à un médicament affectant un ou plusieurs organes)

Messages clés

  • Les antipsychotiques atypiques sont autorisés à la vente au Canada, pour le traitement de troubles mentaux, dont la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression.
  • Lorsque les fabricants de 2 antipsychotiques atypiques (Zyprexa [olanzapine] et Zeldox [ziprasidone]) ont volontairement mis à jour les renseignements sur l’innocuité de leurs produits pour y inclure le risque de syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec éosinophilie et symptômes généraux (syndrome DRESS), Santé Canada a décidé d’examiner tous les antipsychotiques atypiques commercialisés au pays concernant ce risquea.
  • L’examen de Santé Canada a conclu qu’il pourrait y avoir un lien entre le risque de syndrome DRESS et l’utilisation de 6 autres antipsychotiques atypiques, dont la clozapine, la quétiapine, la rispéridone, l’aripiprazole, la palipéridone et la lurasidone.
  • Santé Canada collaborera avec les fabricants pour la mise à jour des renseignements sur l’innocuité de ces antipsychotiques atypiques, afin d’y inclure le risque de syndrome DRESS.

Enjeu

Santé Canada a examiné le risque de syndrome DRESS associé à l’utilisation d’antipsychotiques atypiques, après la mise à jour volontaire, par les fabricants, des renseignements sur l’innocuité de Zyprexa (olanzapine) et de Zeldox (ziprasidone) pour y inclure le risque de syndrome DRESS.

Le syndrome DRESS décrit un ensemble de réactions indésirables à des médicaments. Ces réactions sont rares, mais graves et potentiellement mortelles. Elles peuvent notamment comprendre de la fièvre, des éruptions cutanées graves avec une enflure du visage ou une desquamation de la peau sur une surface importante du corps, etc. Ces réactions se produisent habituellement de 2 semaines à 2 mois après le début d’un traitement médicamenteux.

Utilisation au Canada

  • Les antipsychotiques atypiques sont des médicaments d’ordonnance, dont la vente est autorisée au Canada pour traiter des troubles mentaux comme la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression.
  • Dix antipsychotiques atypiques sont actuellement commercialisés au Canada, soit l’aripiprazole, l’asénapine, le brexpiprazolea, la clozapine, la lurasidone, l’olanzapine, la palipéridone, la quétiapine, la rispéridone et la ziprasidone.
  • Le premier antipsychotique atypique commercialisé au Canada a été la clozapine, en 1991.
  • En 2016, environ 18 millions d’ordonnances d’antipsychotiques atypiques avaient été exécutées au Canada.
  • À l’heure actuelle, le syndrome DRESS est mentionné dans les renseignements sur l’innocuité de l’olanzapine et de la ziprasidone.

Constatations à l’issue de l’examen de l’innocuité

  • Au moment de l’examen, le risque de syndrome DRESS était déjà mentionné dans les renseignements sur l’innocuité de l’olanzapine et de la ziprasidone. Ainsi, l’examen s’est concentré sur les autres antipsychotiques atypiques.
  • Santé Canada a trouvé 5 déclarations de casb de syndrome DRESS au Canada qui pourraient être liées à l’utilisation d’antipsychotiques atypiques. Toutefois, ces déclarations de cas ne renfermaient pas suffisamment d’information pour confirmer les effets indésirables comme étant des cas de syndrome DRESS. Par conséquent, Santé Canada n’a pu déterminer si l’utilisation d’antipsychotiques atypiques a joué un rôle dans l’apparition d’un syndrome DRESS dans ces 5 cas.
  • Cet examen de l’innocuité a également porté sur 43 déclarations internationales de cas de syndrome DRESS, qui pourraient être liées à l’utilisation d’antipsychotiques atypiques. Seuls 11 casc sur les 43 observés dans d’autres pays correspondaient à la définition de syndrome DRESS. Sur ces 11 cas (concernant la quétiapine [5], l’aripiprazole [3], la rispéridone [2] et la clozapine [1]), 2 cas ont montré un lien probable, et 7 cas ont montré un lien possible entre le syndrome DRESS et l’antipsychotique atypique en cause. Dans les 2 autres cas, le lien était improbable. La plupart des patients en cause avaient guéri ou étaient en convalescence au moment de la déclaration de leur cas, à la suite de l’interruption du médicament.
  • Santé Canada a également examiné d’autres données figurant dans des publications scientifiques et sur l’étiquette de produits vendus à l’étranger. Une recherche dans des publications scientifiques a principalement révélé des cas de syndrome DRESS potentiellement liés à l’olanzapine, à la ziprasidone, à la quétiapine, à l’aripiprazole et à la clozapine.
  • Puisque l’asénapine est l’un des plus récents antipsychotiques atypiques à avoir été commercialisés au Canada, aucune déclaration d’effet indésirable correspondant à la définition de syndrome DRESS n’a été trouvée. Santé Canada a demandé au fabricant de l’asénapine de recueillir davantage de données sur une période de 3 ans pour évaluer le risque de syndrome DRESS associé à son utilisation.
  • La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a inclus le syndrome DRESS dans les renseignements sur l’innocuité de l’olanzapine, de la ziprasidone, de la clozapine et de la quétiapine. De plus, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a inclus le syndrome DRESS dans les renseignements sur l’innocuité de l’olanzapine.

Conclusions et mesures à prendre

  • L’examen des données disponibles par Santé Canada a conclu qu’il pourrait y avoir un lien entre le risque de syndrome DRESS et l’utilisation de six autres antipsychotiques atypiques, dont la clozapine, la quétiapine, la rispéridone, l’aripiprazole, la palipéridone et la lurasidone. Santé Canada collaborera avec les fabricants pour la mise à jour des renseignements sur l’innocuité de ces antipsychotiques atypiques, afin d’y inclure le risque de syndrome DRESS.
  • Santé Canada encourage les consommateurs et les professionnels de la santé à déclarer tout effet secondaire associé à l’utilisation de ces, ou d’autres produits de santé.
  • Santé Canada continuera de surveiller les données concernant l’innocuité des antipsychotiques atypiques, comme il le fait à l’égard de tous les produits de santé sur le marché canadien, afin de cerner et d’évaluer les dangers possibles. Santé Canada prendra les mesures qui s’imposent, en temps opportun, si de nouveaux renseignements en matière de risques pour la santé sont portés à son attention.

Renseignements supplémentaires

Les données analysées aux fins de cet examen de l’innocuité sont tirées de documents scientifiques et médicaux, de déclarations d’effets indésirables effectuées au Canada et ailleurs dans le monde, ainsi que des connaissances acquises au sujet de l’utilisation de ce médicament tant au Canada qu’à l’étranger.

Pour d’autres renseignements, veuillez communiquer avec la Direction des produits de santé commercialisés.

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